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férieure (irtsmus), tantôt au cou ou aux membres. L’hystérie n’est pas rare dans l’état puerpéral, Les sens spéciaux, comme la vue, l’ouïe, sont quelquefois frappés de paralysie. L’intelligence elle-même peut être atteinte et les malades présentent alors tous les symptômes de la folie. Les accidents de l’état puerpéral, de quelque nature qu’ils soient, sont surtout à craindre lorsqu’il y a suspension des lochies. Le rappel de cet écoulement et rétablissement de la lactation font souvent disparaître l’état pathologique.

La troisième période, celle de l’allaitement, implique une fonction nouvelle qui imprime à l’organisme de puissantes modifications. Ainsi, !es lochies s’arréteqt bientôt lorsque la sécrétion lactée est parfaitement établie. Beaucoup de médecins ont cru que l’ullaîtement était un moyen de conjurer les dangers qui accompagnent si souvent ia parturition. Cette opinion est certainement exagérée, mais on ne peut cependant méconnaître les services rendus par l’allaitement maternel. Il constitue un moyen puissant et naturel de détourner le travail de congestion qui se fait vers les viscères malades, affaiblis ou lésés avant ou par le fait même de la parturition (Monneret). Les seuls phénomènes morbides qui accompagnent l’allaitement sont l’inflammation de la glande mammaire ou des conduits galactophores, la formation de petits abcès, l’ulcéraiion ou l’excoriation du mamelon, l’inflammation du tissu cellulaire. L’allaitement n’affaiblit pas une femme robuste qui s’entretient convenablement ; mais, lorsque cette fonction est longtemps prolongée, pour peu que la femme ait une constitution faible, elle ne tarde pas à donner des signes d’appauvrissement du sang. Si elle était déjà anémique pendant la grossesse, si elle a perdu une grande quantité de sang pendant la parturition, son état, pendant l’allaitement, ne fait que s’aggraver. Les tissus sont mous, un peu bouflis ; il survient des gastralgies, des douleurs névralgiques, un aifaiblissement général, des douleurs dans les

épaules et quelquefois l’albuminurie et l’anasarque. Les règles disparaissent ordinairement jusqu’à la fin de la lactation ; chez quelques femmes elles se montrent parfois irrégu- ’ librement, et chez d’autres enfin, l’allaitement doit finir avec la réapparition des menstrues. L’état puerpéral exerce souvent une influence considérable sur les maladies antérieures et sur les maladies intercurrentes. C’est ainsi que, dans les cas de phthisie pulmonaire, certains auteurs pensent que ta grossesse suspend le développement des tubercules, tandis que d’autres (Grisolle en particulier) soutiennent l’opinion contraire. Les femmes atteintes de névrose voient toujours, sous l’influence de la grossesse, les accidents augmenter d’intensité. Ou peut en dire autant desmaladies organiques du cœur. Quant aux affections qui se développent durant la gestation, elles suivent ordinairement leur cours indépendamment de cette durnière ; mais celles qui se manifestent pendant la parturition marchent presque toujours rapidement vers un terme fatal.

Les indications thérapeutiques à remplir dans les affections puerpérales consistent à combattre la diathèse générale presque identique a la cbloro-anémie, a détruire la surexcitation du système nerveux et à combattre les troubles de la circulation. La saignée peut être utile dans quelques circonstances rares, mais il faut en user avec la plus grande prudence. Le plus souvent, on doit recourir à , l’emploi des toniques qui, en fortifiant la constitution, tempèrent aussi la surexcitation nerveuse. On doit soutenir les forces des malades par des vins généreux, des boissons alimentaires et des aliments substantiels ; mais le meilleur traitement est celui qui consiste dans une rigoureuse observation de toutes les règles de l’hygiène.

— IL La. fièvrepuerpérale. aété pendantlongteinps et est encore un objet de controverse parmi les médecins. Quelques-uns nient complètement l’existence de cette fièvre comme essentielle, rattachent son origine à une altération locale de l’utérus et de ses annexes ou du péritoine, et font de cette all’lection une péritonite ou une métro-péritonite puerpérale. Cette manière de voir est vraie dans quelques circonstances ; mais il en est d’autres où il est absolument impossible, malgré toutes les recherches cadavériques, de trouver une lésion capable d’expliquer la violence du mal. Personno ne conteste que, même dans ces cas, il n’existe quelque altération des liquides ou des solides ; mais quel est ce genre d’altération, quelle eu est la nature, quel en est le véritable siègeî C’est ce qu’où ne peut encore faire connaître dans l’état actuel de la science. Ainsi, indépendamment des cas où l’on peut se rendre compte de la fièvre par la phlébite, la lymphangite utérines, la putridité des caillots sanguins renfermés dans l’utérus, la diathèse purulente, etc., ou voit encore des fièvres puerpérales dont on ne peut rapporter la source qu’à un principe ou à une lésion dont la nature est tout à fait inconnue. Cette manière de voir est pleinement confirmée par l’existence des fièvres puerpérales qui régnent souvent à l’état d’épidémie dans les salles d’accouchement des hôpitaux et quelquefois en ville.

La fièvre pverpérale, une fois déclarée, revêt trois formes principales, qui sont la

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forme inflammatoire, la forma bilieuse ou muqueuse et la forme typhoïde. 1» La fièvre puerpérale inflammatoire est la moins grave ; elle succède le plus souvent à une inflammation locale des organes génitaux ; mais elle se déclare quelquefois aussi après les fatigues d’un long travail, après un accouchement laborieux terminé par les instruments. On voit se développer, sous une influence épidémique, une altération primitive du sang, des congestions locales et des inflammations secondaires. L’intensité de la maladie varie selon le degré d’inflammation et les organes phlegmasiés ; il en est de même des symptômesqui conservent le même caractère jusqu’à la fin de la maladie. Les émissions sanguines sont généralement bien supportées et constituent le meilleur moyen de traitement ; les succès peuvent être nombreux, si, p’ar la promptitude et l’énergie des moyens, on s’oppose au progrès du mal. Cette sorte de fièvre puerpérale est celle qu’on rencontre le plus souvent dans la pratique civile ; elle s’observe aussi quelquefois dans les grands établissements. C’est celle qui laisse le plus de prise à nos moyens thérapeutiques et celle qui fait incontestablement le moins de victimes. Dans cette forme, le frisson initial n’est, en général, ni très-intense ni très-prolongô ; la douleur qui se déclare peu après le frisson est, malgré son acuité, le plus souvent limitée à une région peu étendue du ventre ; le pouls se relève promptement et ne présente pas une fréquence excessive ; enfin, tous les symptômes d’une réaction générale vive succèdent presque toujours au frisson {P. Dubois). 2" La fièvre puerpérale muqueuse ou bilieuse, niée par quelques médecins, a été considérée par d’autres comme une transition à l’état typhoïde. Quoi qu’il en soit, si on ne combat pas promptement les symptômes qui la caractérisent, elle ne tarde pas à entraîner de graves conséquences. Les malades ont lalangue large, molle, couverte d’un enduit blanchâtre ou jaunâtre ; il y a anorexie, nausées, vomissements, céphalalgie, constipation ou diarrhée bilieuse, tous signes qui indiquent un mauvais état des voies digestives. Les douleurs abdominales n’existent pas toujours, mais il y a constamment un appareil fébrile

— continu ou rémittent. L’ipécacuana et les purgatifs triomphent à peu près toujours de cet état pathologique.

3° La lièvre puerpérale typhoïde est la plus terrible et celle qui emporte le plus prompteinent les malades ; elle tire ses causes des dispositions antérieures à l’accouchement et des phénomènes qui accompagnent l’acte de la parturition. Une vie molle et efféminée, le manque d’un exercice suffisant pour entretenir la vigueur du corpa et la vitalité du sang, laissent l’organisme impuissant à réagir contre les accidents qui accompagnent l’accouchement. La misère, la débauche, l’abus

des boissons, l’épuisement résultant d’une mauvaise alimentation, l’habitation des lieux bas et humides, mal aérés, sont des conditions tout à fait favorables au développement de cette fièvre. À ces prédispositions s’ajoutent les causes déterminantes. Parmi celles-ci on peut citer la longueur du travail de l’enfantement, les pertes utérines abondantes, les attaques d’éclampsie, les diverses manœuvres et opérations chirurgicales nécessitées par les difiicultés de l’accouchement, les blessures des organes géuitaux, l’impression d’un air froid, l’application de linges froids et humides, les lotions d’eau froide, les écarts de régime, et enfin l’imprudence de quelques femmes qui, dès les premiers jours qui suivent l’accouchement, se lèvent, vaquent aux soins de leur ménage et sortent même. La maladie se déclare d’ordinaire le troisième ou le quatrième jour après la parturition. Le début est marqué par un frisson plus ou moins intense, suivi d’une grande céphalalgie. Le pouls est mou, dépressible, fréquent, le ventre douloureux ; les traits du visage profondément altérés et empreints d’une vive inquiétude. La respiration est courte, gênée, anxieuse, incomplète ; les femmes y suppléent par de profonds soupirs. La face est d’un blanc terne ou cendrée, l’œil vitreux, la pupille dilatée, la peau couverte d’une moiicur froide ou presque froide ; les muscles eux-mêmes offrent une flaccidité qui décèle une atteinte profonde portée à tout le système nerveux (Douglas). Bientôt arrivent le météorisme, la diarrhée, les vomissements, l’accélération plus grande du pouls, une débilité toujours croissante, des taches pourprées livides sur les membres inférieurs, qui se refroidissent et se cyanosent de plus en plus. Un léger délire a quelquefois lieu, particulièrement le soir et pendant la nuit ; cependant les facultés intellectuelles demeurent le plus souvent intactes ; mais alors même, une sorte d’insensibilité générale annonce bientôt une fin prochaine, et la mort ne tarde pas, en effet, à clore cette scène de désolation (P. Dubois). À l’ouverture des cadavres, on ne trouve qu’un peu de sérosité k peine trouble ou légèrement sanguinolente, dans la cavité du péritoine, sans injection de cette membrane, et parfois aussi dans les autres séreuses. Le foie, la rate, les reins, les poumons sont un peu ramollis ; l’utérus est le seul organe où l’on trouva quelquefois de la putréfaction. Dans la plupart des cas, on ne trouve absolument aucune lésion capable de rendre compte de la mort et surtout d’une mort si prompte. Il n’en est pas de même

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lorsque la maladie se prolonge quelques semaines et que l’organisme produit une réaction contre l’état pathologique. L’autopsie révèle alors la présence du pus dans plusieurs cavités et dans le torrent circulatoire.

Les deux premières formes de la fièvre puerpérale peuvent être combattues par un traitement méthodique ; mais la forme typhoïde laisse peu d’espoir au médecin. Cependant il ne faut jamais rester inaciif, il faut combattre au moins les symptômes principaux. Ainsi, on pourra faire plusieurs lois par jour des onctions mercurielles sur le ventre, des applications de cataplasmes émolliems, pour adoucir les douleurs abdominales ; contre la diarrhée on donnera le laudanum, les amylacés, les astringents ; on combattra les vomissements par l’eau de Seltz, la glace, le laudanum de Sydenhara ; les lochies fétides, par des injections portées jusque dans l’utérus ; le délire, par l’opium et quelqufois par les révulsifs ; enfin la débilité, par les toniques légers, quand l’estomac pourra les supporter.

— Bibliogr. Mémoire sur la maladie qui a attaqué en différents temps les femmes en couche à VHôtel-Dieu de Paris, par Doulcet (1782, in-4o) ; Itecherches sur la nature et le traitement de la fièvre puerpérale, par Delaroche (1783, in-12) ; Dissertation sur la fièvre puerpérale, par Gasc, thèse de Paris (1801) ; Dissertation sur la fièvre puerpérale, par Dégel, thèse de Strasbourg (an XI, in-4n) ; Essai sur la fièvre puerpérale, par Dupé, thèse de Paris (1804) ; Recherches historiques sur la fièvre puerpérale, par Sédillot, thèse de Paris (1817) ; Considérations pratiques sur la fièvre puerpérale, par Yandenzande (Anvers, 1821, in-8o) ; Traité de la péritonite puerpérale, par Baudelocque (1830, in-8o) ; Considérations sur la nature et les causes de la maladie appelée fièvre puerpérale, par Vest, thèse de Strasbourg (1832.) ; Histoire de la fièvre puerpérale qui a régné épidémiquement à l’hôpital des Cliniques pendant l’année 1838, dans le Journal des connaissances médico-chirurgicales, par Voillemier (décembre 1839 et janvier 1840) ; Notice sur la fièvre puerpérale et sur ses différentes formes observées à l’Màtel-Dieu de Paris en 1840, par Bourdon, dans la Revue médicale (1841).

PUEBPÉRAUTÉ s. f. (pu-èrr-pé-ra-li-té

— rad. puerpéral). Pathol. État d’une femme accouchée depuis peu : C’est encore là une sorte de fièvre puerpérale, car c’est un trouble pathologique évidemment lié et inhérent aux conditions de la pulîrpérauté, (L. Figuier.)

PUEIIS, bourg de Belgique, province d’Anvers, arrond. et à 12 kiloin. 0. de Malines ; 5,500 hab. Filature de coton ;.fabrication de draps, toiles ; brosserie, savonnerie.

PUERTO-BELLO, ville de la Nouvelle-Grenade (État de Panama). V. Porto-Bello.

PUEBTO-CA’BELLO, ville du Venezuela. V. Porto-Cabello.

PUERTO-DE-LA-MAR ou COBIJA, ville de la Bolivie, ch.-l. de la province d’Atacama ou district littoral, par 22° 28’ de latit. S., et 72° 33’ de longit. O. ; à l’embouchure du rio Suludo dans l’océan Pacifique ; 1,200 hab. Son port, favorisé par la franchise, fait tout le commerce extérieur de la république.

PUERTO-DE-SANTA-MARIA, ville d’Espagne. V. Port-Saints-Marus.

PUERTOLLANO, ville d’Espagne (Manche), a 6 kilom. de Ciudad-Real, à 302 kilom. de Madrid, à l’entrée d’un passage profond qui pénètre au sud dans Jamontagne ; 5,000 hab. Puertollano est surtout connu par ses eaux ferrugineuses, qui y attirent chaque année un certain nombre de baigneurs. Ces eaux, dont les propriétés réconfortantes sont les mêmes que celles des.eaux ferrugineuses ordinaires, sont fort abondantes.

Le mauvais état de l’établissement des bains de Puertollano, son manque absolu de tout ce qui rend le séjour des stations thermales, non pas même agréable, mais seulement possible font que ces eaux sont peu en vogue, malgré leur excellence reconnue. Le récent établissement d’un chemin de fer fera très-probablement modifier cet état de choses.

PUERTO - PRINCIPE ou SANTA-MARIA-DEL-PUERTO-PU1NC1PE, ville de l’île de

Cuba, ch.-l. du département du Centre, avec un bon port sur ia côte N. et à 600 kilom. E.-S.-E. de La Havane ; 35,000 hab. Résidence d’un lieutenant gouverneur civil et militaire ; siège d’une cour supérieure de justice, dont le ressort s’étend sur toutes les Antilles espagnoles. Elle offre l’aspect le plus misérable qu’il soit possible d’imaginer. Les rues sont étroites, tortueuses et dégoûtantes par leur saleté. Les parties basses seraient même absolument impraticables, si les habitants, en construisant leurs maisons à 3 ou 4 pieds au-dessus du sol’pour se garantir de l’humidité, n’avaient eu soin d’y adapter des galeries extérieures, espèce de trottoirs qui seuls entretiennent la communication au-dessus des

mares infectes qui séjournent dans les rues. Puerto-Principe possède une société patriotique, fait un assez grand commerco avec l’intérieur de l’Ile ; mais son commerce extérieur par la baie de Nuevitas est de très-peu d’importance. Climat malsain. Culture importante du sucre et du café.

PCERTO-HBAL, ville d’Espagne, province

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et à 12 kilom. N.-E. de Cadix, près de l’ombouehure»du Gmwlaletedans labaie de Cadix ; 6,540 hab. Cette ville, bâtie sur pilotis, possède un port magnifique et un vaste bassin, pour la construction ou le carénage des vaisseaux de guerre. Elle a de plus de grands magasins, des fabriques de savon et dans ses. enviions de vastes salines dont le produit annuel est évalué a plus de 10 millions de. quintaux métriques. On extrait aussi de ses carrières des pierres fort appréciées. Cette ville est renommée également par ses pècheries. Les Français y établirent leur, quartier général lors du siège de Cadix (1811-1S12)..

PUEBTO-R1CO, ville de l’Amérique centrale. V. PORTO-RlCO.

PUETTE S. f. (pu-è-te). Bot. Nom vulgaire de la passerage.

PUFENDORF (Isaïe), diplomate allemand, frère oiné du célèbre philosophe Samuel, mort à Ratisbonne en 1680. Il entra dans la diplomatie, remplit des missions en Danemark, en Suède, fut pendant quelque temps ministre de Suède à Paris, puis à Ratisbonne et acquit la réputation d’un politique habile. Ses principaux écrits ont été recueillis et publiés sous le titre de : Opusculaajuvene lucubrata (Halle, 1700, in-8o). On lui attribue les Anecdotes de Suède ou Histoire des changements arrivés dans la Suède sous le règne dé Charles XI (La Haye, 1716).

PUPËNDQRV (Samuel), un des plus grands publicisteset historiens allemands duxvite siècle, frère du précédent, né à Chemnitz (Misnie) en 1632, mort à Berlin en 1GÛ4. Il était fils d’un ministre luthérien et comprit de bonne heure qu’il ne pouvait se créer une po’ sition honorable et indépendante que par ses talents. Après les plus fortes études et pénétré de la philosophie de Descartes, de la jurisprudence de Grotius et do la méthode rigoureuse de Weigel, il offrit ses services à sa patrie ; mais pauvre, obscur et sans protecteur, il n’essuya que des refu’s et s’estima heureux d’obtenir, en lG58, une place d’instituteur auprès du fils du ministre de Suède à la cour de Danemark. La guerre ayant éclaté entre ces deux États, il fut arrêté avec tout le personnel de la légation et demeura captif pendant huit mois dans les prisons de Copenhague. Pendant sa captivité, il approfondit de nouveau les principes de Grotius, de Hobbes et de Cumberland sur la société humaine et sur les rapports des hommes entre eux, et il composa ses Éléments de jurisprudence (La Haye, 1660). À travers l’aridité mathématique et la sécheresse du style, on distingua dans cet ouvrage des pensées profondes et un ensemble de grandes vues. L’électeur palatin fonda en faveur de Pufendorf une chaire de droit naturel et dés gens à l’université do Hei« delberg. En 1667, Pufendorf publia, sous le voile de l’anonyme :DesiaiuimperiiGermanki, critique lumineuse des vices de l’organisation • politique de l’empire. Cet ouvrage lui ayant • attiré de vives attaques en Allemagne, il se détermina a accepter la chaire.de droit naturel que lui offrit, en 1670, le roi de Suède Charles XL Ce fut deux ans plus tard qu’il publia son Traité du droit de la nature et des gens, ouvrage sur lequel repose principalement sa renommée. « Comme Grotius, dit Buhle, il admet que la sociabilité est le principe naturel des droits et des devoirs ; aussi donne-t-on le nom de socialistes à ses sectateurs. « Il pensait aussi que les idées fondamentales de la morale peuvent être déterminées avec une certitude mathématique. Ce traité fut traduit dans presque toutes les langues do l’Europe et il peut sa lire encore avec fruit. La science du droit public a fait depuis de grands progrès ; mais Pufendorf peut être considéré comme un de ses principaux fondateurs. Nommé par le roi baron et historiographe de Suède, il écrivit une histoire de ce pays depuis la guerre de Gustave-Adolphe en Allemagne jusqu’à l’abdication de la reine Christine. Cette période lui offrait • de grands événements, mais il n’en a tiré qu’un faille parti. Judicieux, méthodique, il manque généralement de chaleur et do mouvement, et le génie de l’histoire paraît lui avoir manqué. Pufendorf a composé d’autres ouvrages, parmi lesquels on distingue l’Introduction à l’histoire des principaux États de l’Europe, ouvrage remarquable malgré sa sécheresse et les inexactitudes qui le déparent. Il a été traduit en français parRouxel (1710) et par La Martinière (1721), puis continué et réimprimé en 1753.

PUFP interj. (pouf — raotangl. qui signifie bouffée de vent). S’emploie pour exprimer une espèce de moquerie dédaigneuse que l’on manifeste à la vue d’une chose ridicule.

— s. m. Annonce mensongère ou ridiculement exagérée ; hâblerie de charlatan : Les Anglais ont trouvé le mot puff pour désigner cette divinité plus forte que le hasard ; nous autres, Français, nous rions du puff, parce

?ue nous ne te comprenons pas ; les vrais phiosophes savent bien qu’en dehors du puff te monde civilisé est désormais sans avenir. (P. Févulj. A table plus qu’ailleurs, le puff est une harpie qui gâte tout. (F. Mornand.)

— Encycl. Le puff est la réclame perfectionnée, la réclame mise & la hauteur des grands progrès de la science et de l’industrie, des chemins de fer, des télégraphes électriques et des ballons. Quand tout marche, il