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subir un bombardement général, que l’ennemi avait abandonné l’attaque du côté du sud-ouest, où avaient été accumules tous les moyens de défense, pour se porter un sud-est, privé de défense depuis la prise du fort Totimehuacan, Ortcga comprit que la résistance n’aurait plus d’autre résultat que l’anéantissement de la ville et de la garnison. Pendant la nuit, l’année mexicaine, sur son ordre, brisa ses armes, encloua ses canons, détruisit une partie de ses munitions et, au point du jour, Ortcga écrivit au général Forey que la place était à sa disposition, qu’il se tenait, avec les officiers de son armée, au

Êalais de l’évêché où il attendait ses ordres.e 17 mai au matin, le l« bataillon de chasseurs à pied fit son entrée dans la place, dont le colonel d’état-major Manéque fut nommé commandant militaire. La prise de Puebta mit entre les mains des Français 26 généraux, 225 officiers supérieurs, 800 officiers inférieurs, 12,000 soldats, 150 pièces d’artillerie, des armes et des munitions cachées en quantités considérables. Le général mexicain avait détruit ses drapeaux ; on ne put retrouver que celui du bataillon de Zacatecas.

PDEBLA (État de). Il est situé entre ceux de Vera-CruziiuN.-E., d’Oaxacaàl’E., deMexico à l’O. et celui de Guerrero au S. ; 36,045 kilom. carr. ; 580,000 hab. Il est traversé dans sa partie centrale par la Cordillère d’Anahuac, où se trouve la plus haute montagne du Mexique, le Popocatepetl, qui a 5, -400 mètres d’altitude, et, près de celui-ci, f’Iztaeoihuatl, qui a 4,786 mètres ; le premier est un volcan én activité. La rivière principale est la Nasea, qui se jette dans le grand Océan. Au delà du 18e degré de latitude, presque tout le pays est une plaine élevée d’environ 2,000 mètres au-dessus de la mer et très-fertile en blé, maïs et arbres fruitiers ; dans la partie méridionale, quoique le sol paraisse naturellement fécond, la culture est bien moins répandue et l’on y voit des espaces immenses de terrains incultes. Le sucre, le coton et les autres productions des tropiques réussissent partout où ils sont cultivés dans cet État, Il possède des mines d’argent, la plupart abandonnées ou exploitées sans activité et sans soin ; des salines considérables dans l’intérieur et du marbre renommé. Les progrès du commerce et de l’industrie ont été très-lents dans cette contrée. Ce pays, appelé autrefoisTlasca, formait une ancienne république qui se maintenait indépendante malgré les efforts des souverains du Mexique. Cette république fut d’un grand secours a Cortez pour subjuguer le Mexique. Son territoire et celui de Cholula renferment, entre autres monuments d’une ancienne civilisation, des temples consacrés aux divinités mexicaines, d’une construction três-remarquable ; telle est surtout la fameuse pyramide de Cholula.

PUEBLA-DE-MONTALBAN, ville d’Espagne, province et à 33 kilom. O. de Tolède, près du Tage ; 4,300 hab. Tanneries, poterie, foui’s à chaux, tuileries. Beau palais des ducs d’Uceda.

PUEBLA-DE-TRIBES, ville d’Espagne, province et à 54 kilom. N.-E. d’Orense, entre deux petites rivières, ch.-l. de juridiction civile ; 4,5S0 hab. Filatures de laine et de lin.

PUEBLA-DE-VARZIM, ville de Portugal, province de Minho, à 4 kilom. N.-O. de Porto ; 5,800 hab.

PUEBLO-NUEVO-DEL-MAR, bourg d’Espagne, province et à 3 kilom. de Valence, sur la Méditerranée, ’ à l’embouchure de laTuria ; 4,857 hab. Ce bourg s’est formé depuis quelques années ; il est très-fréquenté par les habitants de Valence, qui viennent y prendre des bains de mer.

PCECll jJean-Louis-Scipion), poète provençal, né à Aix en 1624, mort dans la même ville en 16SS. Il entra dans les ordres et devint successivement prieur de la Tour-de-Beuvon, près de Sisieron, chanoine de Suint-Sauveur, et prieur de Baoux dans le diocèse d’Apt. Puech s’adonna avec succès à la poésie. Il joignait à beaucoup de facilité et à un tulent remarquable de versification un esprit jovial, railleur, tourné vers la satire, t Son humeur frondeuse, ditMoquin-Tandon, lui attira plus d’un désagrément. Ainsi, en 1G59, pendant la jeunesse de Louis XIV, à l’époque des troubles suscités par les partisans des princes, il fut poursuivi à cause d’un noël dont le refrain attaquait ces derniers. Il fut obligé de se cacher. » Il réussissait particulièrement dans le noël, dans le vaudeville, où il introduisait ordinairement des allusions ingénieuses, parfois mordantes, aux événements du temps. La plus remarquable de ses poésies provençales est son noel intitulé li Bounian (les Bohémiens)^ en douze couplets de onze vers, dont le sujet est emprunté à Lope de Vega et qui jouit encore d’une grande popularité en Provence. MilHn l’a imprimé, avec la traduction en regard, dans son Voyage dans les départements méridionaux. Puech composa aussi quelques poëmes en français : la Chambre ardente, Madeleine mourant dans le désert, le Christ sur la croix.

PUECH (Léonard), naturaliste français. V. Dupont,

PUEL s. m. (pu-ell : Il mil.). Agric. État d’un bois en dél’ens : Bois en ruEL.

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PUELCHE s. m. (puèl-che). Linguist. Idiome chilien. V. ce dernier mot.

PUELCHES ouPULCHES, nation d’Indiens répandue dans le S. de Buenos-Ayres, le N. de la Patagonie et le S.-E. du Chili. Elle a été presque entièrement détruite dans les guerres qu’elle a soutenues contre le, s Araucaoiens.

PUELLEMONT1ER, appelé jadis Mansvilliers, village et comm. de France (Haute-Marne), cant. deMontier-en-Der, arrond. et à 22 kilom. O. de Vassy-sur-Biaise ; 468 hab. Il y eut autrefois une abbaye de femmes et plus tard une abbaye d’hommes, dite la Chapelle-aux-Planches ; l’ancienne église abbatiale, construction du xve siècle, renferme de beaux vitraux gothiques.

POENTE-DE-ARZOBISPO, ville d’Espagne, province et à 80 kilom. O. de Tolède, sur la rive droite du Tage, que l’on y passe sur un beau pont de pierre construit par un des archevêques de Tolède ; 1,700 hab. Tanneries, verrerie ; fabrication de chaux et brique. Cette petite ville fut le théâtre de plusieurs combats entre les François et les Espagnols lors de la guerre de l’Indépendance.

PDENTE-DE-LA-B.E1NA, ville d’Espagne, province et à 16 kilom. S. de Pampeluna ; 2,682 hab. Elle appartenait autrefois à l’ordre des templiers et fut vainement assiégée par les carlistes en 1835,

PUENTE-DE-UMU, ville d’Espagne, province et à 32 kilom. N.-E. de La Corogne, près de la rive droite de l’Urne, à son embouchure dans le petit golfe de Betanzos ; 2,300 hab. Pèche active ; tanneries. Commerce de bois de construction, vin et volaille. Sur une éminence voisine, tour carrée, reste d’un ancien château fort qui défendait l’entrée de la rivière.

PUENTE-XENIL ou PUENTE-DE-DON-GONZALE, ville d’Espagne, province de Cordoue, sur le Xenil, à 24 kilom. S.-O. deMontiUa ; c,967 hab. Fabrication d’huile, étoffes de laine, soie, toiles, poterie et briques.

PUER v. n. ou intr. (pu-é — lat. putere, mot qui se rapporte à la racine sanscrite pùy, puer, d’où le sanscrit pûta, puant, pûli, puanteur. Cette racine puy, imitative du souffle que l’on émet pour repousser une mauvaise odeur, se retrouve dans le grec pud, puthô, pourrir, le lithuanien puti, pussu, mime sens, le gothique fuis, anglo-saxon et ancien allemand fût, pourri, le Scandinave fût, fûlci, puanteur, 1 irlandais putar, puant, le kymrique pwdr, pourri, etc., etc. L’Académie ne reconnaît à ce verbe que le présent, l’imparfait et le futur de l’indicatif et le présent du conditionnel ; mais, en réalité, on peut l’employer à tous les autres temps). Exhaler une odeur fétide : Viande gui pue. Puer de la bouche, de l’haleine. Si vous vie tues, vous ne puerez pas moins, et, si je vous lue, vous en puerez davantage. (Saint-Foix.)

Puer au nez, Devenir rebutant par excès : Il a mangé tant de gibier qu’il lui pub au NEZ.

Puer comme un rat mort, comme un bouc, comme une charogne, comme la peste, Exhaler une odeur très-fétide.

— Prov, Parole ne pue point ou Paroles ne puent point, Se dit pour s’excuser de parler de quelque chose de puant ou de sale.

— Impersonnellem. : // pur si fort dans cette chambre qu’on n’y peut rester.

— v. a. ou tr. Exhaler l’odeur fétide de : Puer le vin, l’ail. Habits qui puent la vieille graisse, tl Exhaler, au point d’incommoder, l’odeur de : Puer te musc, t’ambre, la civette.

— Fig. Porter l’empreinte, la marque évidente et désagréable de : Ce mot pue le Fontenelle et sa finesse. (Linguet.) Oui, vous êtes la cause de mon apparition dans ce salon qui pue le peuple. (Balz.) Ce salon pub le peuple ; ne viens-je pas d’y voir des acteurs ? Autrefois, ma chère, on les recevait dans son boudoir ; mais au salon, fi donc ! (Balz.)

Ah ! que sollicitude à mon oreille est rude !

Il pue étrangement son ancienneté".

Molière,

PUER s. m. (pu-èrr — mot lat. qui signifie enfant). Entom. Genre d’insectes névroptères, formé aux dépens des ascalaphes, et dont l’espèce type habite le midi de l’Europe.

PUÉRAIRE s. f. (pu-é-rè-re). Bot. Genro d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des phaséolées, comprenant plusieurs espèces qui croissent dans l’Inde.

PUÉRICULTURE s. f. (pué-ri-kul-tu-redu lat. puer, pueri, enfant, et de culture). Art d’élever les enfants, il Peu usité,

PUÉRIL, ILE adj. (pu-é-ril, i-le — lat. puerilis ; de puer, enfant). Qui appartient, qui convient à l’enfance : Age puéril. Instruction puérile. Jeux puérils. Civilité puérile et honnête, tt Sens vieilli.

— Qui est frivole, léger, digne d’un enfant : Discours puéril. Sentiment puéril. Raisonnement puéril. Excuse puérile. Frayeur puérile. Joie puérile. Discussion puékile. Amusement puéril. Chercher un détour pour trouver une batterie de mots, cela est puéril. (Fén.) Les déclamations sont toujours puériles, surtout quand elles sont remplies d’enflure. (Volt.) Qu’on soit pur ou impur, petit ou grand, il y a toujours vanité,

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vanité puérile et malheureuse, à entreprendre sa propre justification. (G. Sand.)

— Fam. Il n’a pas lu la Civilité puérile, Il ignore complètement la politesse et les usages de la société. Se dit par allusion à la Civilité puérile et honnête, ancien traité de civilité.

— s. m. Ce qui est puéril : Le puéril ne doit pas être cité, et l’absurde ne peut être cru. (Volt.)

PUÉRILEMENT adv. (pu-é-ri-le-manrad. puéril). D’une manière puérile : S’attacher puérilement à des questions inutiles.

PUÉRILISÉ, ÉE (pu-é-ri-li-zé) part, passé du v. puérilisur. Redevenu enfant : Homme puérilisé par la vieillesse.

PUÉRILISER v. a. ou tr. (pu-é-ri-li-zérad. puéril). Ramener à l’enfance : L’extrême vieillesse puérilise l’homme. It Peu usité,

— Fig. Rendre puéril, frivole : L’éducation de ce jeune homme a. puérilise ses pensées.

PUÉRILITÉ s. f. (pu-é-ri-li-té — rad. puéril). Caractère de ce qui est puéril : Il y a de la puérilité à ne savoir jamais que passer de la duperie au repentir. (B. Constant.) La puérilité en grand me parait une chose épouvantable. (De Custine.) Pour un danger réel qui existe, la puérilité des hommes crée cent périls imaginaires. (E. de Girard.) Il Chose puérile, action ou parole puérile : On se met quelquefois en tête une puérilité dont on se fait une affaire. (F. Wey.)

Je laisse aux gens oisifs tous ces menus propos,

Ces puérilités, la pdture des sots.

GttESSET.

— Syn. Puérilité, enfantillage. V. ENFANTILLAGE.

— S’emploie rarement en parlant de ce qui a rapport aux enfants : Je ne vous raconterai pas la puérilité de ma première enfance. (Lamart.)

PUERPÉRAL, ALE adj. (pu-èrr-pé-ral, a-le — du lat. puerpera, femme eu couche ; de puer, enfant, et de pario, j’enfante). Pathol. Qui est propre aux femmes en couche : État puerpéral. Fièvre PUERPÉRALE. Péritonite

PUERPÉRALE.

— Encycl. Il faut distinguer l’état puerpéral et la lièvre puerpérale.

— I. On désigne sous le nom à’état puerpéral la période qui s’écoule depuis le moment de la parturition, chez 1% femme, jusqu’à l’établissement de la lactation ou jusqu’au retour des règles, période pendant laquelle s’accomplissent certains phénomènes physiologiques ou morbides qu’on n’observe point dans les autres circonstances de la vie. Dans un sens plus étendu, on peut comprendre, par état puerpéral, tout le temps qui s’écoule depuis le moment de la conception jusqu’à la nouvelle apparition des menstrues, après la lactation, alors que la femme est redevenue apte à concevoir de nouveau. L’état puerpéral comprend alors la période de la gestation, la période de la parturition et la période de la lactation. Pendant ces trois périodes, il se passe des changements physiologiques qui agissent fortement sur la santé et sur toutes les maladies intercurrentes.

La première période, celle de la gestation, commence au moment de l’imprégnation. Au début, elle est caractérisée par des phénomènes nerveux tout particuliers : ainsi, les femmes ont des hallucinations, des rêves, de l’insomnie, des douleurs de tète, de la dyspnée, des palpitations, des nausées, des vomissements, etc. Les organes génitaux subissent des modifications considérables : l’utérus se développe graduellement, la vulve et le vagin se tuméfient légèrement et deviennent le siège d’une sécrétion muqueuse plus abondante ; la circulation du sang devient plus active dans le petit bassin. Les seins se gonflent, le mamelon s’entoure d’un disque bistré. Plus tard, le développement plus considérable de l’utérus exerce une compression plus ou moins grande sur les organes voisins ; d’où troubles des organes digestifs, douleurs abdominales ou lombaires, congestions veineuses du rectum et des membres inférieurs, varices, œdème des membres, constipation, etc. On a même attribué à cette compression sur les reins l’albuminurie et les hydropisies qui en résultent. Le sang subit des altérations notables qui vont en augmentant jusqu’à la fin de la gestation. La quantité de fibrine augmente, les globules diminuent ainsi que l’albumine, et il y a une tendance marquée aux hydropisies ; la plupart des femmes sont anémiques. La quantité d’acide carbonique qu’elles exhalent est beaucoup plus considérable qu’en dehors de la gestation. Leur visage est empreint d’une coloration grise ou jaunâtre, due à la sécrétion plus active de la matière pigmentaire. L’urine est acide et contient en excès une matière azotée qui se transforme au contact de l’air en carbonate d’ammoniaque. C’est alors qu’il se forme, à la surface de l’urine, une légère pellicule à laquelle on a donné le nom de kystéine. Toutes ces modifications sont, pour ainsi dire, physiologiques, tant qu’elles n’atteignent pas un degré trop élevé ; s’il en est autrement, elles constituent un état pathologique qui se traduit pur des troubles du système circulatoire, du système nerveux et du tube digestif. Les tissus présentent une sorte de turgescence molle, séreuse ; la peau pâlit et prend une teinte

PUER

blanchâtre, mate, qui finit par être identique à celle que provoque la chlorose ; la circulation veineuse est gênée ; les vaisseaux à sang noir se dessinent sous la peau ; un frémissement vibratoire continu ou intermittent et un bruit de souftle de même nature existent dans les vaisseaux du cou ; en même temps, les femmes éprouvent des palpitations, des lipothymies, des battements incommodes dans la tête ou dans le ventre, des étouffements intermittents ; le pouls est développé, large, quelquefois résistant, dans d’autres cas, mou et dépressible ; les veines du cou et les cavités droites du cœur sont distendues par le sang (Monneret). Si l’on pratique une saignée dans les derniers mois de la gestation, on obtient un caillot semblable à celui que fournirait un anémique. Rien de plus absurde, par conséquent, que les saignées qu’on pratiquait, il y u peu de temps encore, pour diminuer les accidents chloro-anémiques des femmes enceintes. Le sang est pauvre, et c’est même cette pauvreté qui amène souvent et qui favorise toujours les accidents nerveux. Il est constant que le système nerveux se trouble fortement lorsque son stimulant naturel, le liquide sanguin, vient à perdre ses propriétés et ses qualités physiologiques. À cette cause vient s’en joindre une autre non inoins puissante, l’influence des fonctions del’utérus.etdèslorson voit apparaître des névralgies de la face, l’excitation ou la paralysie de quelques sens spéciaux, des phénomènes hystériques, l’hypocondrie., des convulsions, etc. Du côté des voies digestives on observe différents troubles dont le plus fréquent est une gastralgie plus ou moins intense. Cette névrose provoque parfois des appétits bizarres ou dépravés, quelquefois une anorexie complète, des vomissements passagers ou opiniâtres au point de nécessiter l’avortement. Enfin, à l’approche de la seconde période, il n’est pas très-rare de voir apparaître les convulsions éclamptiques, l’anasarque et l’albuminurie.

La deuxième période, qui est celle de l’accouchement, comprend l’expulsion du fœtus et le temps qui s écoule depuis ce moment jusqu’au retour de la menstruation, c’est-à-dire environ six semaines ; c’est l’état puerpéral pris alors dans le sens le plus restreint du mot. Cette période a été préparée peu à peu, de sorte qu’au moment de la parturition, tous les changements organiques et fonctionnels ont acquis leur maximum d’intensité. Les organes contenus dans l’abdomen subissent des modifications importantes ; le système vasculaire de l’utérus et do ses annexes est fortement congestionné ; le sang, retenu dans ces organes, est gêné dans la circulation des membres inférieurs, qui sont souvent infiltrés de sérosité. Le travail de l’enfantement s’accomplit dans un temps et avec une facilité variables ; il est accompagné de phénomènes locaux et généraux qui réagiront plus ou moins sur la santé de la femme (v. accouchement). Ainsi la face interne de l’utérus, mise à nu par le décollement du placenta, présente comme une plaie réconte à la surface de laquelle s’établit une sécrétion plus ou inoins abondante de pus, de sérosité et de sang. Cependant, le retrait rapide de la matrice ne tarde pas à amener la cicatrisation de la plaie utérine. Les lochies, composées, en grande partie, do sang dès le début, ont pour résultat de débarrasser l’utérus des matières putrides qui pourraient entraîner de graves accidents. Elles constituent d’abord une véritable hémorragie traumatique ; mais peu à peu les liquides excrétés changent de nature, deviennent purulents, et bientôt il n’existe plus qu’une hypersécrétion séro-muqueuse. Pendant que tous ces phénomènes s’accomplissent du côté des organes génitaux, un autro travail physiologique se pusse du côté des glandes mammaires. Ces organes, qui ont déjà acquis un certain développement durant la gestation, deviennent le siège d’une sécrétion nouvelle qui réagira à son tour sur toute l’économie. L’apparition du lait dans les mamelles est accompagnée d’un léger mouvement fébrile auquel on a donné le nom de fièvre lactée. L’accouchement estsuivi de certains troubles généraux qui prennent quelquefois un caractère grave lorsque l’hémorragie a été abondante ou que les manœuvres nécessitées par la parturition ont été longues et douloureuses. Les femmes restent longtemps pâles et anémiées, sujettes à toutes sortes d’accidents nerveux, qui éclatent surtout pendant la dernière période de l’état puerpéral. Les premières semaines qui suivent la délivrance peuvent être troublées par l’apparition de quelques affections auxquelles on donne le nom de maladies puerpérales ; telles sont la péritonite, la métrite, l’ovarite, l’inflammation des trompes, l’inflammation des veines ovariques et utérines qui peut donner lieu à la fièvre puerpérale et à la pyohémie. On peut dire, en général, que toutes les inflammations consécutives à l’accouchement ont une grande tendance à la suppuration ; que la suppuration engendre souvent l’infection purulente et l’empoisonnement septique. Le système nerveux n’est pas moins susceptible d’être influencé que le système sanguin. Ainsi, les femmes sont parfois atteintes d’attaques d’éclampsie pendant ou peu de temps après l’accouchement. Elles ont des faiblesses, des convulsions toniques dans les muscles, tantôt à la face ou spécialement à la mâchoire in-