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« POURPRE s."f ;’(pour«pre, — latin purpura, grec porphuru, mot qui, selon Delâtre, serait une réduplication.-de par ; feu, la couleur de la pourpre étant comparée à celle du feu), il Matière colorante d’un rouge foncé tirant sur le violet, qui était célèbre chez les anciens ; La pourpre de Tyr était la plus estimée. Les anciens rois, les empereurs, les magistrats souverains s’habillaient autrefois d’étoffes teintes en pourpre. (Acad.) v *.’.-.’•

— Rouge vif : La pourpre de ses lèvres était rehaussée par les sinuosités de l’inéèitable moustache noire. {Balz.) La pourpre de la pudeur offensée étincelle sur son visage. (Balz.) Les joues de la jeune fille se colorèrent encore d’une pourpre plus vive. (AU. de Musset).

L’astre du jour naissait ; ses rayons, près d’éclore. D’une pourpre plus vive embellissaient l’aurore. Luce I)B Lancivai, Ah ! que la vie est belle et son aspect divin, À travers la fumée et la pourpre du vin !

A. Barbier.

— Sang, ainsi dit à cause de sa couleur : Il tombe : de ses traits, que la mort a palis,

Un long ruisseau de pourpre ensanglante les lis.

Lebrun. Je suis jeune ; la pourpre en mes veines abonde ; Mes cheveux sont de jais et mes regards de feu. Tn. Gautier,

— Etoffe teinte en pourpre. Être vêtu de pourpre. Un manteau de pourpre.

L’or rassemble les plis de sa pourpre flottante.

Delille. La pourpre aux riches feux En vagues plis serpente.

MOLLEVAUT. XIII.

« Heureux qui, s’enivrant dé nectar, peut sentir Battre des seins aimés sous la pourpre de Tyr !  : Th. de Banville.

— Dignité souveraine dont la paurpréétait autrefois la inarque : La pourpre, qui communiquait autrefois la puissance, ne servira désormais *de-couche qu’au malheur. (Chateaub.) Jamais, dans l’empire, le droit dynasliéfu’e ne, fut revendiqué par un aspirant à la-èàxjnrRE, pas plus en Orient qu’en Occident. (Proudhl) •

Qui naquit dans la pourpre en est rarement digne.

. y„ — ;.... -....■„.. :.. VOJ.TA1RE..

.. * ; ’. L’ordre de la nature Soumet lA’j%urpr#., et la bura.■ Aux mêmes sujets de pleurs. ’ '

—..",4.-8. Rousseau.-

— Premières magistratures de Rome : La pouhpre consulaire.

Pourpre romaine ou simplementPourp Dignité de cardinal, par allusion à la robe

ire,

rouge que portent les cardinaux : Ce cardinal, ayunt quitté la pourpre romaine, épousa la princesse Claude, sa cousine. (Boss.) Les vices de l’abbé Maury s’éclairèrent plus visiblement dans la pourpre. (Ste-Beuve.)

— Mol). Genre de mollusques gastéropodes pectinibranches, type de la famille des purpurifères, comprenant plus de deux cents espèces, répandues dans les diverses mers : L’animal des pourpres a été décrit d’abord par Adanson. (Dujardin.) La coquille de la pourprk es* assez semblable à celle du mu-

rex. (D’Argenvilie,) Les trous qu’on aperçoit .. , Ules sont l’ouvrage des pourpres. (V.de Bomare.)

sur certaines coquilles sont l’ouvrage 1 — s. ra. Couleur de la pourpre, rouge foncé

qui tire sur le violet -Etoffe d’un beau pourpre. ~. *

Les noirs soucis agitent quelquefois Les courtines de pourpre où sommeillent les rois.

;* CllÊNEDOLLÉ.

Voici la robe d’or et la tuniqua*sainte, Les longs manteaux d’azur, de pourpre etd’hyocinthe.

’ * Mme E. ps GlRARDiN.

Votre vin bourguignon, dans sa cave couché, A compté six printemps arlistemênt bouché ; ■ ha pourpre de son teint accuse sa vieillesse. ’ Bbrchoox.

— Rougeur du visage :’ jCé-POURPRB monta au visage de la baronne. (AI, JJuio.)

«... ’Le moindre désir qui t’effleure de l’aile Hét un voile de pourpre 1 la sainte pudeur.

A. de Musset.

— Blas, Nom de l’un des émaux employés en armoiries, et qui est la couleur violette, figurée dans la gravure par des lignes diagonales allant de l’angle sénestre du chef à 1 angle dextre de la pointe.

Pourpre de Cassius ou Pourpre minéral, Sel d’or d une belle couleur de pourpre, employé dans les arts céramiques, il Pourpre d’indigo, Acide sulfo-purpurique, obtenu en traitant l’indigo.

— Pathol. Maladie caractérisée par l’éruption spontanée à la surfuce.du corps de petites taches lenticulaires noirâtres, formées par du sang extravasé dans l’épaisseur de la peau.

— adj. Qui est de la couleur de la pourpre ; qui est d’un rouge foncé : Manteau pourpre. Avant la découverte du nouveau monde, on tirait du kermès la plus belle couleur pourpre gui fût alors connue. (Chaptal.) L’horizon

se confondait avec tes boras i-ourpkss de ce ciel de feu. (Lamart.)

— Rem. L’Académie, d’accord avec Vaugelas, n’adopte pas pourpre comme adjectif ; mais l’usage a prévalu d’employer le mot sous cette forme. Unejquestion reste indécise : c’est’de savoir si le mot pourpre, ainsi employé, est devenu un véritable adjectif ou s’il est seulement employé adjectivement ; dans le premier cas, il doit s’accorder ; dans le second, rester invariable. On a vu, par un exemple de Lamartine, que nous avons emprunté à Poitevin, que cet écrivain le fait accorder.

— Encycl. Hist. D’après une tradition qui remonte à la plus haute antiquité, c’est au hasard seul qu’on doit la découverte de la pourpre. Le enien d’un berger, se trouvant sur le bord de la mer, brisa un coquillage. Le liquide qui en sortit lui teignit la.gueule d’une couleur rouge de sang, et cette couleur parut si belle qu’on essaya et qu’on parvint à l’appliquer sur des étoffes. D après les uns, cette découverte date du règne de Phœnix, frère de Cadmus et second roi de Tyr ; d’après d’autres, du règne de Minos Ior en Crète, et l’on prétend que le premier qui découvrit le procédé de teindre les étoffes eu pourpre fut l’Hercule tyrien. Le roi de Phônicie, à qui il présenta ses premiers essuis, fut frappé d’admiration au point d’interdire l’usage de la pourpre à son peuple, la réservant pour le souverain et l’héritier présomptif du trône.

Quoi qu’il en soit de ces traditions, les Phéniciens nommaient le mollusque d’où l’on tire la pourpre sar (d’où le nom de Tyr, Sarra), les Grecs porpkyra et les Latins murex, oa 1