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fRÂT

jeunes garçons marchands se promenaient de long et en large et faisaient’ les agréables en attendant la pratique ; (Le Sage.) 11 Fréquen—tation d’un-même marchand, habitude d’acheter chez une, même personne bu de se servir de son ministère : Donnersa pratique à urvtailleur, à un avocat* Vous n’aurex pas ma pratique. ■.-’

1.... Donnez-moi, monsieur, votre pratique. ’ '• ’ ■ ■’•■-il v y. Hèâc- ;— Film. Besogne, travail ;• occupation : Vous avez bien de ta pratique, dans votre nouvel emploi, il Exercice, peine, ennui ; em*’ barras : Laissez faire, je lui donnerai de la pratique, il Ces deux sens ont vieilli.’ ' ! «— Procédure, manière d’agir en justice) de-faire les différents actes qui- s’y rapport tent ; Style de la pratique. Procéder selon -. les régies de lu pratique. Entendre la prati-* que.. La complication de la pratique judir ciaire a les plus gravesjnconvénients. Le code de procédure est uni résurrection élégante des pratiques rfit CAdte/ef. (Lerminier.) -, •— Petit instrument de fer.-blanc que les

— acteurs, dans les théâtres de marionnettes, se-mettent dans la bouche, pour se faire-une sorte de voix criarde particulière :Auianf bout chanter Mozart avec la pratique de Pulcinella sur la langue. (G. Sand.) Arrive-le seigneur Po-

- tichinelle, faisant claquer ses sabots et.siffler son éternel brr, brr, à travers le fer-blanc de la pratique." (Th.- Gaut.) Nodier.mit la pra-

—, tique dans sa bouche.etessaya défaire.parter Polichinelle. (Th. de Banville.) Il Fam. AuetV avalé la pratique de Polichinelle, Avoir une ..voix enrouée, comme celte.que donne, la pratique.. „-rr- Peint., Routine qui consiste à peindre de , ..mémoire • et sans-avoit la’ nature sçuS) les yeux :. Peindre de pratiquk. Toutes ces figuris sont faites de pratique.. Il Pr’oçedé^.exé, cution : Ouvrage chaud de projet et de .pratique, (Dider.)."., ". :, ,., ., .

— Mar, Librépratique, Faculté donnée k un navire de communiquer avec la terre, soit

—en le dispensant de toute quarantaine, -soit après lui avoir fait faire une quarantaine : Admettre des navires en librk pratique. Je ne me déterminai à m évader que la veille de noire entrée en libr^ PRATiQUB..JArago ;)

— Constr. Pierre de pratique^ Pierre qu’on emploie sans être-taillée. -••-.-’.

— Syrî." PraUquesV InJrigaëB, ’machina* lion», etC V. INTRIGUES.

■ ’ — Encycl.’ Théâtre. De temps’imméir.orial,

’ nos joueurs de marionnettes se serventd’un et ^quelquefois de plusieurs petits instruments

. d’ivoire ou de métal* au moyen-desquels ils

« changent’d’intonations, et donnent surtout une espèce d’éclat surnaturel et emphatique à l’organe du principal personnage. Ce "petit

".» instrument, que -nous appelons sifflet pratique ou p.ar abréviation pratique ; est appelé en Italie sgherlo, fischio ou -pivetta (diminutif

, de piva, cornemuse), en Espagne pito oucerbataua., , i, .

Le mot français pratique, dans cette acception, vient du mot, espagnol platica, dont

le sens paraît avoir été trèsrspécial/Voicî un

passage du livra De entreitmimiento de lapi-

, cara Justina où le licencié Francisco dé Ubed» de Tolède nous donne-très-bien-la définition de la platica. H fait ainsi parler la

. Justina : «Mon bisaïeul a tenu à. Sévilie un théâtre de marionnettes. Jamais l’on n’en, avait encore vu, dans cette ville qui eussent une garde-robe aussi bien fournie et un mobilier aussi complet. Ce brave homme était de petite taille et n’était pas beaucoup plus grand que du eoùûe alamainj’ dé sorte qu’entre lui et ses marionnettes tout* la différence était de parler avec ou ■ sans sifflet. Quant’à prononcer la harangué et a fournir à là conversatioh des marionnettes, c’était tout une autre affaire. Il avaitla langue bien affilée et vive comme un pinson... » Ces petits discours, prêtés aux marionnettes par (orateur et mêlés k la arenga titerera, xse nommaient, -dans la langue technique, la platica. Le sifflet dont se servait l’orateur s’appelait par suite el pito de la.platica, et cette expression se retrouve exactement, dans. Crébillon, censu . tant une pièce digne des marionnettes de la

, foire : ie sifflet de, la pratique, L’étvmologié du mot pratique n’est donc pas douteuse ;

, mais quelle est. maintenant celle du mot espagnol ? Seràitrçe plqita, argent, parcéque . le sifftet. était d’argent, ?. Nous laissons aux’ philologues le soin ’.dé’ trancher cette ques . tion, ainsi que celui dé déterminer le rapport qu’il peut y avoir entre la platica et le terme populaire platine, appliqué chez noua à la parole trop facile des charlatans, et des. bavards., Là pratique joué un rôle important’dans l’histoire des* marïônnèttéVfrançaisès. Elle y fut plus qu’un usage, elle y fut une loi. En effet, le privilégedes’mariormettes fut-long

temps soumis eu France à plusieurs gênantes

restrictions. « Il n’est, écrivait en 1731 l’abbé Chériet, permis à Polichinelle de jouer des comédies.qu’à la charge de les représenter dans son idiome, ’ qui est celui du sifttet-pra

tique. »

Plusieurs représentations de masques antiques, notamment celles de M accus, présentent aux deux coins de la bouche des saillies qui paraissent être celles du sifilet-prafiçiie.

M.ï Magnin fait remarquer la ressemblance —. qui existe entre la forme, la matière et les

effets de la pratiqi&àib nos marionnettes et l’espèce de bouche de cuivre dont Eschyle et ses successeurs-avaient pourvu les masques tragiques et comiques. Il croit avec rai ; son que ce petit instrument nous aété transmis par les ; névrospastes de l’antiquité ; mais on voit qu’il n’était pas particulier à leurrépertoire.

—Le mot pratique nous rappelle une anecdote assez curieuse, où l’auteur de la Fée aux miettes joua un rôle que Rabelais a’urkit sûrement qualifié’ de hautte graisse.

■Nodier avait la passion de Polichinelle et voulait imiter son langage. Il aborde, un jour, le directeur du théâtre en plein vent, où ce drame éternel se joue, en effet, devant les enfants, les bonnes et les soldats. ■. • i

« Monsieur, comment faites-vous pour donner à Polichinelle cette voix nasillarde qui fait rire de si.bon cœur 1

— Rien’ de plus simple, monsieur, c’est la pratiqué.’- ;

— Ah 1 oui, l’habitude. Il faut s’y exercer longtemps. ". ’ - ■*■ :•’■ >i ' "— Non’, monsieur 1 la pratique... voilà tout I ■•■■..-■•.

—Qu’est-ce donc que la pratique ?

— C’est ce petit.instrument I » ■ !...

E.t le directeur, . Bambochinet ou Gringalet,

-.tira de. sa bouche et offrit à Nodier une lentille de fer-blanc, creuse et percée au milieu...., . v...

Nodier la saisit avidement, lfessayà avec conscience/et éprouva l’ineffable satisfaction de parler cpilune Poliolnnel le.

, II était ràvlet’rio s’arrêtait plus.

« Prenez garde I. s’écria l’homme à la ba^ raque ; ces piiatiqqes-ih, c’est dangereux... On est sujet, à les’avaler.... ’ '

— Bahl’ est-ce que1 v’ous.avez déjà avalé celle-ci ? " ’ ; ■ ’ '

. ~ Trois fpis’dépuis deux, jours !» . Nodier cracha &’pratique avec horreur, et s’enfuit épouvanté." jusqu’à l’Arsenal. Mais, chemin faisant, il en acheta une toute neuve, qu’il employait seul.... et avalait à.loisir.

Pratique du théâtre (Ia),  :' par d’Aubignac.

V. THÉÂTRE. -■

PRATIQUÉ, ÉE (pra-ti-ké) part, passé du y. Pratiquer. Mis en.pratique ; La religion protestante est pratiquée j^us rigoureusement qué la religion catholique. (Mme Monmarson.) Le gouvernement représentatif, pratiqué avec bonne foi, est excellent. (Lerminier.) En toutes choses, les systèmes simples, s’ils ne sont pas les plus pratiqués, sont tes plus séduisants, (Vacherot.) En thèse générale, je repousse, toute philosophie qui a besoin d’un clergé pour être .pratiquée. (L. Joardan.) « — Frayé, : fréquenté, — battu.- Des sentiers pratiqués. ll’Méiiagét creusé, ouvert : Un escalier pratiqué dans leroc. Un trou pratiqué dans un mur. Un chemin desept cent cinquante terstes, pratiqué à travers’des marais qu’il fallait combler, conduit de Moscou à la Mutuelle ville. tVolt.) Le sentier qui-, en 18*9, conduisait de San-Francisco à Mouterey avait été rRATiQuÈ par 1rs mineurs sur la pente des Cordiltères, (É. Feydeau.) • ■ •

— Suborné, aposté : Un témoin, -un complice pratiqué d’avance, il Inus. aujourd’hui.

PRATIQUEMENT adv. (pra-ti-kemanrad. pratique). D’une façon pratique : Hësaudre pratiquement mi problème, il Au point de vue de la, pratique : L’arithmétique est, . ?RiL- tiquemknt, indispensable, aux femmes comme aux hommes. (Ma>e Monmarsou.)

PRATIQUER V. a.’ ou tr. (pra-ti-kti — rad. pratique). Mettre en pratique, réduire en acte, exécuter : Pratiquer an art. Pratiquer toutes les vertus. On fulmine tous les jours contre les défauts que l’on pratique continuellement. (Si-Evrem.) L’utilité de la vertu est si manifeste, que-les méchants la pratiquent par intérêt. (Vauven.) Pans l’école du mondé comme dans.celledél’umour, il faut commencer par pratiquer ce gu’on veut apprendre. (J.-J. Rouss.) Le premier prix de la justice est-le sentiment qu’on la pratique. (J.-J. Rouss.) L’indulgence est la seule vertu qu’il soit dangereux de prêcher, quoiqu’il soit si utile de la pratiquer. (Mme «Je Staël.) On doit pratiqubr la loi du devoir, parée que ta raison l’admet comme nécessaire et absolue. (Mesnard.) Amener les hommes à pratiquer , les lois morales, tel est le but de la philosophie. (J. Droz.) Il suffit d’une âme honnête et simple pour.pratiquer ta morale (Carmen.) En général, le temps employé à màximer ta morale est un temps perdu pour la pratiquer, {a.Guynrd.) La vertu est moins difficile à pratiquer que le rôle d’hypocrite à soutenir. (Petit-Senn.) Pratiquer la justice, c’est obéir à l’instinct social ; (Proudh.)

Accordez votre bouche avec voire courage ; Pratiquez vos conseils ou ne m’en donne : pa>.

CoRNEILLKi

— Exercer, se livrer habituellement à : Pratiquer la médecine.

— Faire, exécuter habituellement d’une certaine façon : C’est ainsi que nous te pratiquons en France. Les Anglais le pratiquent autrement.

— Ménager, disposer, arranger, exécuter une chose, en lui trouvant une place dans une autre : Pratiquer un escalier dans l’épaisseur d’un mur. Pratiquer une roule à travers un bois. Pratiqukr un timnel dans une montagne. Pratiquer toi trou dans une pièce de (.où.

PRAT

Pratiquer desouvertures dans une façade. Il avait pratiqué" un sentier autour déce bassin, (B. de St-P.) Cette grotte est irrêgulière ; on y a pratiqué des autels. (Chateaub.) Il fallut pratiquer des entailles dans la glace pdiir iiëpas’tomber. (L. Figuier.) " •

•— Faiii. Fréqjuénter, hanter, être en relation’avec : -Jé ne la pratique plus depuis longtemps. Ceux gui ’ pratiquent le grand monde s en dégoûtent facilement,

’.— S’attirer, se ménager, se procurer : Il avait pratiqué, dans cette place des intelligences gui lui ont donné le moyen de la surprendre. (Acad.) Il Solliciter, gagner, corrompre, suborner : Pratiquer des témoins. Les domestiques qu’il avait- pratiqués lui donnèrent entrée dans la maison. (Acad.) Ce sens a vieilli.

’ — Absol. Mettre des règles, des principes, une théorie en action : Il ne suffit pas de savoir et d’enseigner, il faut pratiquer. Un médecin gui ne pratique pas est un homme consciencieux-qui a peur de devenir un meurtrier.

t] Remplir ses obligations religieuses, accomplir les actes extérieurs imposés par les lois de l’Église : Les gens qui croient et ne pratiquent pas sont des fous, les gens qui pratiquent et ne croient pas sont des hypocrites.

— Chir. Pratiquer une saignée, Ouvrir la veine pour, tirer du sang.

— Constr. Pratiquer la pierre, La tailler de 1 façon à en tirer le meilleur parti possible.

— v. n. ou intr. Communiquer ; Pratiquer atiec la terre, il Pratiquer librement, Être admis à la libre pratique : Le pavillon fut amené, et nous pûmes pratiquer librement avec les habitants de Vile. (Th. Gaut.)

Se pratiquer v. pr. Être pratiqué : C’est ainsi que cela sk.pratique. La course àpied, la course à cheval, ta course des chariots se pratiquaient en Égypte avec une adresse admirable, (Boss.) Cette clémence, dont on fuit une vertu, sa pratique tantôt par vanité, quelquefois par paresse, souvent par crainte et presque toujours par tous les trois ensemble. (La-Kochef.) La bonté ne doit pas se prêcher, elle doit se pratiquer. (M, ne Monmarson.) La politique n’est pas une géométrie qui s’applique, c’est une médecine ou une hygiène qui se pratique.. (Sle-Beuve.)

Econduire un lion rarement se pratique.

... La Fontaine.

. Voir cajoler sa femme et n’en témoigner rien

Se pratique aujourd’hui chez force gens de bien.

Mouèke.

— Pratiquer, ménager, ouvrir à soi : De très-faibles insectes se pratiquent une retraite dans des bois très-durs. Les eaux se sont pratiqué des cours souterrains, où coulent des ruisseaux pendant une partie de tannée. (Volney.)

PRAT1QUEUR s. m. (pra-ti-keur — rad. pratiquer). Celui qui pratique. Il Peu usité,

PrJUiankbyio, ouvrages sanscrits consacrés à la phonétique et qui proviennent de différentes écoles où les textes anciens des Védas se transmettaient de génération en.génération avec une exactitude qui dépassait de beaucoup celle des copistes le plus scrupuleusement attentifs ; ces traités, tout en faisant profession seulement de donner des règles sur la prononciation correcte dé l’ancien dialecte des Védas, nous offrent en même temps des observations de l’ordre grammatical et surtout ces précieuses listes de mots irréguliers ou remarquables pour toute autre raison, les gênas ; c’est sur cette base solide que les générations successives des savants indoua élevèrent cet édifice prodigieux dont la grammaire de Pânini a été le couronnement. Quelques-uns desprâtisakhyas ont été publiés et traduits dernièrement et peuvent être consultés par ceux qui s’intéressent a ces matières. Le Prâtisakhya du Rig- Veda a été publié par M. Ad. Régnier, dans le Journal asiatique.

PRATO^IN-TOSCANA, ville du royaume d’Italie, province, district et à 17 kilom. N.-O. de Florence, oh.-t. de mandement et de circonscription électorale ; 15,000 hab. Evêché,

collège, bibliothèque publique. Industrie active ; centre d’un travail important d’ouvrages en cuivre ; fabriques de draps, bé-. rets, calottes, chapeaux de paille ; teintureries, papeteries estimées. Prato est entouré ’ de murailles précédées d’un fossé ; la ville est bien bâtie ; les rues sont régulières et bordées de belles maisons. On y voit plusieurs belles places, Une cathédrale remarquable en’ marbre blanc, quatre hôpitaux et un hospice d’enfants trouvés. Cette ville forma au moyen âge une république qui fut détruite par les Florentins en 1353. Patrie du poète Casti.

PRATO (Jérôme da), érudit italien, né à Vérone en 1710, mort dans la même ville en 1782. Il entra dans la congrégation de l’Uratoire, se livra à l’enseignement et se fit connaître par une fort belle édition, avec notes et dissertations, de l’Histoire de Sulpice Sévère (Vérone, 17*1-1754, 2 vol. in-i°J. Ou lui doit encore : De chronicis libris ab Eusebio Cxsariensi scriptis cum fraymentis otim excerptis à Syncello (Vérone, 1750, iu-8°). *

PRATOLA-PELltiNA, ville du royaume d’Italie, province de l’Abruzze Ultérieure lie, district de Salmona, ch.-l. de mandement ; 5,952 hab

l’KATOLASERBA, bourg da royaume d’I PRA ?

3 ?

talie, province de la Principauté Ultérieure, district d’Avellino, mandement de Montemiietto ; 2,265 hab.

PRATOVECCHIO, bourg du royaume d’Italie, province et district d’Arezzo, mandement de Poppi ; 4,382 hab.

PRATS-DE-MOLLO ou MOUUOU, ville de France (Pyrénées-Orientales), ch.-i. de cant., arrond. et à 38 kilom. S.-O. de Céret, sur la rive gauche du Tech ; 1,215 hab. Place de guerre défendue à l’O. par le fort. La Garde, construit pajr Vauban en 1679. Fabriques de draps communs. Dans les environs se trouvent les eaux minérales de la Preste, recommandées contre les affections calculeuses. Grottes calcaires curieuses.

PBATT (Charles), comte Camdkn, magistrat et homme d’État anglais, né en 1713, mort à Londres en 1794. Heçu avocat en 1738, il eut des commencements très-difficiles, finit par révéler son talent dans une cause importante et acquit alors aveu la réputation une nombreuse clientèle. En 1754, le bourg de Downton l’envoya siéger à la Chambre des communes. Quelques années après, grâce. à son ancien condisciple Pitt, il devenait juge assesseur de Batb, procureur générai du roi (1759) et président de la cour des plaids communs (1761). Wilkes ayant été arrêté, en vertu d’un warrant général, pour avoir publié un article injurieux dans le Norlh Briton, Pratt lui accorda un hàbeas corpus et, dans un jugement savamment motivé, le déchargea de son emprisonnement (1763). La fermeté et l’indépendance dont il fit preuve en cette circonstance lui acquirent une grande popularité. ■La municipalité de Londres fit placer son portrait à Guildhall et lui envoya dans une boite d’or la patente du droit de bourgeoisie dans la Cité, exemple que suivirent plusieurs autres villes. Élevé h la pairie en 1765, sous le titre de baron Camden, il lit preuve à la Chambre haute de la plus grande indépendance et devint grand chancelier à la place de lord Northington en 17fi6. Par les talents dont il fit preuve dans ces fonctions, par son intégrité, par sa connaissance approfondie des lois, il acquit l’estime universelle. Comme il s’était publiquement opposé aux taxes dont on avait frappé les colonies américaines, il déposa les sceaux lors de l’arrivée de lord Nonh au ministère (177Q), combattit énergiquement les mesures coercitives prises par le gouvernement pendant la guerre d’Amérique, s’éleva contre les doctrines professées par lord Maiistield sur la liberté de la presse e les droits des jurés et s’engagea à prouver qu’elles étaient eu opposition flagrante avec la législation du pays. À la suite du renouvellement du ministère en 1782, lord Camden devint président du conseil privé, fonctions qu’il occupa jusqu’à sa mort, saut’ une courte interruption eu 1783. En 1786, H reçut le titre de comte. Charles Pratt passe pour l’auteur d’une brochure intitulée : Recherches sur la nature et l’effet du writ rf’habeas corpus, le grand boulevard de ta liberté anglaise (Londres, 1758, in-8»).

PRATT (Samuel-Jackson), littérateur anglais, né à Saint-Yves, comté de Huntingdon en 1749, mort à Birmingham en 1814. Le chagrin que lui fit éprouver une affection non partagée, joint à des pertes d’argent, le décida à entrer dans les ordres et il alla remplir des fonctions pastorales à Peterborough. Quelques pièces de vers, notamment une belle élégie intitulée la Perdrix, qu’il fit paraître dans l’Annual Register de Dodsby, le signalèrent à l’attention du public et le décidèrent a suivre son goût pour les lettres. En 1774, il abandonna l’Église et se fit comédien ; mais, bien qu’il déclamât avec beaucoup d’art, il obtint si peu de succès sur le théâtre qu’il renonça à cette carrière pour composer des ouvrages en vers et en prose, qu’il publia soit sous le voile de l’anonyme, soit sous le pseudonyme de Courtney Melmoth. Voulant utiliser son talent pour la déclamation, il parcourut les trois royaumes en donnant des séances publiques, habita pendant quelque temps à Bath, où il s’associa avec un libraire, puis voyagea sur le continent. Pratt avait de l’imagination, de la facilité, de l’originalité. Plusieurs de ses œuvres poétiques sont très-remarquables et obtinrent un succès mérité ; tels sont notamment les poèmes intitulés la Sympathie, qui eut six éditions ; les Fleurs du génie, (1774), a propos de la mort de Goldsmith ; l’Ombre de Shakspeare, en l’honneur de Garrick ; le Triomphe de la bienfaisance, son chef d’œuvre, etc. Plusieurs de ses romans ont eu de la vogue et ont été traduits en français. Il composa aussi des pièces de théâtre, dont une seule, la Belle Circassienne, tragédie (1780, in-8°), eut plusieurs représentations, et un assez grand nombre d’ouvrages littéraires. Nous citerons, parmi ses écrits : Observations sur les Nuits d’Young (Londres, 1774); Pensées libres sur l’homme, sur les animaux et sur la Providence, contenant l’histoire de Benignus (1775-1777, 6 vol.), ouvrage dans lequel il prit pour modèle le Tristram Shandy de Sterne, mais dont la recherche, des longueurs et des répétitions rendent la lecture fatigante ; le Sublime et ta beauté de l’Écriture (1777, 2 vol. in-12) ; Voyages pour le cœur écrits eu France (1777, 2 vol.) ; l’Élève du plaisir (1779, 2 vol. in-12), trad. en français par Lemierre d’Argy (1787); le Village de Shenstone ou le Nouveau Paradis perdu (1780