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« solitaire, sous le saule, recouvre de roses . «mon funèbre sillon ?

« Elle est la douce fille de mon amour heu■ reux, et, de toute ma maison, c’est tout ce qui

« me reste.

C’est le fruit solitaire d’un rameau char»mant, et, comme elle est tout pour moi, je

« ne suis rien pour le monde. •

Et le poëte conclut ainsi :

^«Biographe, un dernier conseil. Quand •j’aurai mis bas le faisceau de mes os foulés ;

« Pour un pauvre grain de mil, n’écris.pas « ma nécrologieI Et sans entendre de. men « songes, je mourrai plus tranquillement. >

Dieu merci 1 l’heureux poète n’est pas près de mourir. Au commencement de 1862, il a été élu député au Parlement italien ! En 1866, à la suite de la dernière guerre d’Italie, il vint à Paris plaider la causé de son cher Tyrol qui, malgré tant d’efforts patriotiques, est resté au pouvoir de l’Autriche.

L’œuvre de Prati est considérablé ; il a publié plus d’un million de vers. Un critique le considère, après Manzoni, comme le représentant le plus remarquable de la poésie, italienne d’aujourd’hui. Un.autre, l’appelle le Verdi de la poésie lyrique moderne.

Après la convention du 15 septembre 1864, qui transféra la capitale de l’Italiéde Turin à Florence, Prati adressa au noble et vail-InntPiémont un hymne de condoléance ou

plutôt de reconnaissance. Il-le console de sa disgrâce en lui rappelant son héroïque conduite sur le champ de bataille, "son dévouement et ses sacrifices de tous l ; es. jours. Bref, il l’invite à cette dernière immolation de lui-même qui mettra le sceau à > sa, grandeur morale. ■

PRATICABILITÉ s. f. (pra-ti-ka-bi- !ité*rad. praticable). Néol. État, caractère de ce qui esi praticable : Mais quelle est, dirat-on, la praticabilité de cette resplendissante théorie ? (P. Féval.) l ! Peu usité.

PRATICABLE ôdj. (pra-ti-ka-ble —rad. pratiquer). Qui peut êire pratiqué, employé, mis en usage : Moyens praticables. Vous ne pro' poses rien de praticable. Votre.idée n’est gufre praticable. Une génération hardie s’imagina que tout ce gui lui paraissait philosophiquement vrai était politiquement praticable. (Mignet.).

— Où l’on peut passer, d.ui peut, servir de chemin ou de voie : Un sentier praticable. Un gué praticable. Une brèche praticable. Le terrain de l’Égypte est peu praticable. (Volt.)

— Fig. Sociable, avec qui l’on peut vivre commodément : Homme peu praticable. Caractère, humeur PRATICABLE.

Les rois, dans le malheur dociles et traitnbles, Sous la fortune sont un peu moins praticables.

Voltaire.

~ Théâtre. Qui existe réellement en relief ou comme.ouverture, au lieu d’être seulement peint et figuré : Porte, fenêtre praticable. Banc PRATICABLE. Pont PRATICABLE,

Us., m. Décor praticable, décor qui consiste en objets réels et non figurés seulement : Les praticables nuisent souvent à la perspective. Divers praticables, simulant des bancs de rochers, permettent aux groupes de. s’étager, (Th. Gaut.) On.le voyait remuer un châssis ou disposer un praticable avec la fiire résignalion de Samson tournant la meule chez les Philistins. (Th. de Banville.) à Fig. Objet réel : La vie est un décor où il y apeu de praticables. (V. Hugo.). ■ "

PRATICIEN, IENNE s. m. (pra-ti-si-am, i-è-ne — rad : pratiqué). Personne, et particulièrement médecin qui exerce son art et

qui a la connaissance et’ l’usage des moyens pratiques : Le théoricien marche avant le praticien, lorsqu’il s’agit de discuter la science ; praticien est préférable au théoricien, lorsqu’il s’agit de donner des soins à un malade. (Gnrdanne.) C’est un difficile problème que d’allier la hauteur et Jp conséquence rationnelle du philosophe avec la flexibilité d’esprit et le bon sens du praticien. (Guizot.)

— Homme de loi ou d’affaires qui connaît le côté pratique de la justice, qui est fort sur la procédure : Je crois bien que du temps qu’on appelait les gens de justice pragmaticiens, en retenant l’origine du mot, les choses allaient autrement ; mais depuis qu’on a retranché une syllabe de leur nom, en les appelant praticiens, 17j ont bien su se récompenser de ce retranchement sur les bourses de ceuxqui n’en pouvaient mais. (II. Estienne.) Il n’y a si vil praticien qui du fond de son élude sombre et enfumée ne se préfère au laboureur qui jouit du ciel et qui fait de riches moissons. (La Bruy.)

Et de quoi te plains-tu ? qu’as-tu donc qui la flatte, Pauvre gratte-papier, obscur praticien t

E. Auoier.

— Scuipt. Ouvrier qui dégrossit l’ouvrage et le met.en état d’être achevé par l’artiste.

— Bibliogr. Praticien français, Ancien traité de jurisprudence : Je travaille à mettre en beau langage le protocole des notaires et te Praticien français. (Dane.)

Va, je t’achèterai le Praticien français.

Racine.

— Adjectiv. Qui a de la pratique, qui connaît le côté pratique de son art : Médecin

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praticien. Avoué praticien. Les avis des CUt■ livateurs praticiens sont três-dioers, relativement aux qualités du fumier de porc. (Math, de Bombuslo.)

— Encycl. Scuipt. Le praticien est l’artisan ou l’artiste, car il est à la fois l’un et l’autre, chargé de la mise au point et de l’ébauche des ouvrages" de sculpture. C’est l’homme qui connaît les ressources delà pratique, qui exécute la partie matérielle, presque exclusivement manuelle de l’art, tandis que le sculpteur proprement dit, l’artiste, se borne, dans la plupart des cas, à exécuter îles modèles en terre, glaise et à terminer l’ébauche faite par le praticien, ébauche qui, parfois, est tres^dvancée et n’exige que quelques retouches, ce que, en terme d’atelier, on appelle le coup de pouce. Ce n’est point a dire que le praticien ne soit, lui aussi, un artiste, un sculpteur, dans le sens particulier du mot. Comme praticien, il est artisan- : cependant, en général, il à fait des études plus étendues qui lui permettent d’exécuter des œuvres originales. Mais les dépenses de toutes sortes, très-lourdes presque toujours, location d’atèlier, salaire dés modèles, achat du marbre) sans parler de la consommation journalière pendant ’le long temps’qu’exige ce travail, sont des obstacles insurmontables pour un assez grand nombre de sculpteurs peu favorisés de la fortune, -qui ne peuvent s’abandonner à leurs propres inspirations et travailler pour leur compte personnel. Après avoir, appris les procédés manuels, techniques de leur art dans les ateliers des maîtres, ils deviennent praticiens, travaillent pour le compte de ceux qui, plus heureux, plus riches, peuvent se livrer tout entiers a, l’art pur. C’est là une nouvelle division des fonctions inconnue des maîtres d’autrefois, qui employaient leurs élèves dans l’exécution de leurs travaux, mais ignoraient l’aide du-proiicieh :On voit par certains morceaux de Michel-Ange qu’il taillait lui-même ses statues dans le marbre, sans avoir fait de mise au point préalable. Plusieurs auteurs pensent que les artistes anciens procédaient de la même façon et exécutaient même leurs ouvrages sans modèles. Telle n’est pourtant pas l’opinion de Diderot.. Il penche a croire que les sculpteurs antiques exécutaient, avant d’aborder ’le marbre, des modèles ou terres cuites, et les ouvrages de ce genre qui nous sont parvenus semblent corroborer son opinion. De plus, il était bien dans le génie grec de.ne rien abandonner au hasard et de procéder avec méthode, réflexion, précision et par des épurations successives. Mais la tradition des procédés techniques et artistiques de l’antiquité fut perdue pour les artistes du moyen âge, qui se livrèrent h leur fantaisie, à 1 inspiration spontanée et momentanée, et, lors de la Renaissance même, ils en agirent encore à peu près de la même manière, comme on le voit par l’exemple du plus grand artiste de ce temps. Mais l’industrialisme s’est peu à peu, et dans ces derniers temps surtout, introduit dans l’art et y a créé la fonction du praticien, chargé du travail de la pierre ou -du marbre, alors que "le sculpteur s’applique h manipuler la cire ou la terre, c’est-à-dire qu’en définitive ce derdier sculpte moins et modèle davantage. Le sculpteur exécute ordinairement en terre un modèle, tantôt de même grandeur tantôt plus petit que l’œuvre définitive, qu’il livre au praticien avec la matière, pierre ou marbre, dans laquelle il doit être taillé. Le praticien procède alors h la mise au point, c’est-à-dire qu’il marque le modèle d’une multitude de

Îioints de repère qui déterminent les creux, es reliefs, les saillies, le dessin complet de la statue. Il dégrossit le bloc de façon à lui donner l’apparence grossière de la figure qu’il s’agit de sculpter, puis il l’ébauche en reportant, à l’aide d’un compas à trois branches courbes, les points de repère du modèle sur la statue qu’il a dégrossie, enlevant au ciseau tout ce qui excède.les reliefs indiqués par ces points. Répétant constamment, les mêmes opérations dans tous les sens et de telle sorte que tous les points du modèle se trouvent reportés exactement sur l’ébaucho, il parvient, après un travail long et minutieux, .à en produire une copie fidèle, à peu près semblable à celle qu un pantogruphe donne d’un dessin. L’habileté du praticien consiste donc à savoir placer les points sur le modèle, de telle sorte que chacun d’eux indique la partie la plus saillante d’un relief ou la plus profonde d’un creux et que tous concourent à la détermination des contours divers qui se croisent en chaque point. Le praticien sait de plus travailler les matières dures et manier le ciseau mieux que la plupart des sculpteurs, qui modèlent avec la main ou les ébauchoirs et ne se servent des outils propres à la sculpture que pour terminer l’ébauche faite par le praticien, lui donner la souplesse, l’énergie, l’accent que l’artiste désire imprimer à, son œuvre. Il arrive souvent que, lorsque les praticiens exécutent de la sculpture décorative, celle-ci se distinfuépar un caractère d’habileté, un faire ardi, sûr, une compréhension large des plans et une accentuation, une énergie do rHief qui la rendent préférable souvent aux es ivres de la statuaire, moins robustes, moins vivantes et moins habilement travaillées. En raison des connaissances techniques, des ressources de l’art, de la science pratique

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qu’ils possèdent, les praticiens jouissent dans les ateliers d’une sérieuse considération. Dans la sculpture sur bois, où il semble que l’industrialisme aurait du tout d’abord pénétrer

et les procédés pratiques être employés plus encore que dans la statuaire, la fonction du praticien est inconnue ; on ne fait même pas de mise au point. Le sculpteur ici attaque le bois immédiatement, guidé par un modèle en bois, en plâtre, en terre, en cire, quelquefois par un.simple dessin ombré largement, et sans opération préalable. Même pour l’exécution des figures, dans la plupart des cas, l’artiste se fie à son habileté manuelle et à l’exactitude de son coup d’œil.

PRATICOLE adj. (pra^ti-ko-le — du lat. pratum, pré ; colo, j’habite). Zoo !. Qui habite les prés. ’ *’ ' ’

PRATICULTEUR s. m. (pra-ti-kul-teurdu,

lat, pratum, prê ; cultor, qui cultive). Agric. Agronome ou agriculteur qui s’occupe spécialement de la culture des prés.

PRATICULTURE s.’f. (pra-ti-kul-tu-redu lat. pratum, pré, et de culture). Agric. Art de cultiver les prés.

PRATIE s. f. (pra-sl — du lat. pratum, pré). Bot. Genre dé-plantes, "de la famille des lobèliacêes, tribu des délissées, comprenant des espèces qui croissent au Népaul ou dans l’Amérique du Sud.

PRATI LL1 (François-.Marie), antiquaire italien, né à Capoue en 1689, mort à Naples eh 1763. Il devint chanoine dé’la cathédrale de Capoue et consacra sa vie à des recherches archéologiques. Nous citerons, parmi ses écrits : Sella via Appia riconosciuta e descrilta da Borna à Brindisi (Naples, 1745, in-4<>), ouvrage plein d’érudition et orné de plans et de cartes ; Di una moneta singolare di Uranno Giovanni (Naples, 1748, in-8o) ; Délia origine délia metropolita ecclesiastica di Capoa {Naples, 1758, in-4o). On lui, doit aussi plusieurs lettres insérées dans lu Baccolta Calogerana, une Histoire des princes normands, restée manuscrite, .et une excellente édition de-i’Historia priheipum Longobardorum de C. Pellegrini (Naples, 1749-1754, 5 vol. in-4»),

PRATINAS DE PHLIONTE, poète dramatique grec, né à Phlionte (Pèloponèse), qui se produisit à Athènes comme rival de Cherilus et d’Eschyle versla lxx* olympiade (500 av. J.-C). Il passe pour avoir détaché de ta tragédie le drame satyrique pour en faire un’ genre a part. À côté de la tragédie, on avait créé ce genre de drame et on le rattacha à celle-ci en représentant la plupart du temps un ensemble de trois tragédies, une trilogie suivie d’un drame satyrique. Mais ce drame n’était rien moins qu’une comédie j c’est plutôt, comme le dit un écrivain ancien, une tragédie plaisante. Il prend ses sujets dans le même cercle d’aventures où la tragédie prend, les’siens ; mais il leur donne une couleur si naturelle et si primitive que la présence et la participation des satyres agrestes et folâtres ne semblent nullement déplacées. Il exigeait, par conséquent, des scènes en pleine nature sauvage, des aventures d’un ton un peu vif, où des monstres farouches ou de cruels tyrans de la mythologie étaient vaincus par de bravés héros ou de rusés matois. Pratinas de Phlionte, . qui était en même temps poëte lyrique, composa, d’après Suidas, cinquante pièces de. théâtre, dont vingt-deux étaient des drames satyriques. Le côté original de son talent se montra surtout dans ce genre* dont les jeux propres à son pays natal lui fournissaient probablement le point de départ. Il transmit son art à son fils Aristias, qui sut se faire, à côté de Sophocle, une grande réputation sur la- scène athénienne, tout en r os tant comme son père dans le rapport d’étranger ou de protégé à Athènes. Les drames sntyriques de ces deux Phliariens passaient, avec ceux d’Eschyle, pour les plus remarquables.

PRATINCOLE adj. (pra-taîh-ko-le — du lat. pratum, pré ; incola, habitant). Zool. Syu. de praticolk.

PRATIQUANT, ANTE adj. (pra-ti-kan, ante

— rad. pratiquer). Qui se livre aux pratiques religieuses : Chrétien pratiquant.

PRATIQUE adj. (pra-ti-ke — àt.practicus, gr. praktikos ; de prassein, faire). Qui tend à ï’acte, à l’application ; qui a l’action pour but et pour résultat naturel : Prendre les choses comme elles sont et les employer comme les circonstances le permettent, c’est la sagesse pratique de la vie. (L-icretelle.) Le bon sens n’est que la raison appliquée aux besoins de la vie ordinaire et principalement aux questions pratiques. (Franck.) La morale est une science pratique. (J. Droz.) Le bien, si essentiellement uni au vrai, s’en distingue en tant qu’il est la vérité pratique. (Cousin.) Le discernement est la certitude pratique de l’intelligence, l’exercice delà faculté de voir juste. (Latena.) La liberté est essentiellement pratique et agissante, (Proudh.)., En morale pratique, un service qu’on rend Est d’avance le prix d’un autre qu’on attend.

Desmahib.

— Se dit d’une personne qui vise à l’application, qui a pour but la-réalité des actions, et non de simples théories : Un philosophe pratique. Les métaphysiciens pratiques, ce

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sont les dévots. (J. Joubert.) Tout est une affaire pour les Anglais ; ils sont un peuple libre et un peuple.pratique. (De Rémusat.) Montesquieu était peu praticien, et on peut, sans se hasarder, ajouter qu’en général il était peu pratique. (Ste-Beuve.)

—r Philos. Proposition pratique, Dans la système de Kant, Proposition énonçant l’action par laquelle un résultat est possible, et qui est essentielle à ce résultat.

— Mar. Qui connaît, pour les avoir fré. quentés, les parages où, il navigue : Marin

pratique. Pilote pratique.

— s. m. Marin pratique, .marin qui commit les parages où il navigue. Se faire piloter par un pratique.

PRATIQUE s. f. (pra-ti-ke - du gr. praktikos, mis en action ou qui tend à l’action ; de prassein, faire). Application, exécution, mise en action : Mettre ses idées en pratique. En venir à la pratique. La spéculation et la pratique constituent la princtpale différence qui distingue les sciences d’avec les arts. (D’Alemb.) On dépense tout le sentiment en esprit, et il s’en exhale tant dans le discours qu’il n’en reste plus pour in pratique. (J.-J. Rouss.) Il n’y a que les gens médiocres qui mettent en opposition la théorie et la pratique. (Mme de Staitl.) La pratique n’est que la théorie appliquée. (B. Const ;) L’esprit spéculatif et l’esprit de pratique sont rarement réunis ches un même peuple, comme dans un même individu. (H. Rigault.) En philosophie, comme en toute autre chose, la pratique a précédé la théorie. (V. Cousin.)

On peut pour s’affranchir mettre tout en pratique.

Requard.

Il Exercice, usagé, accomplissement d’une chose déterminée : On peut définir l’esprit de politesse, l’on ne peut en fixer ta pratique. (La Hruy.) La pratique de mortification ta 'plus efficace contre la luxure est l’abstinence et le jeûne. (Buff.) Les biens tes plus précieux de ta vie ne s’obtiennent que par ta Pratique de la morale. (Cabanis.) Point de libertépossible sans la pratique volontaire du devoir. (Lamenn.) La pratique de la science entraîne invinciblement à la pratique de la morale. (Ch. Bailly.) Bien ne convient mieux à une démocratie que ta pratique quotidienne du gouvernement. (Vocherot.)

Ces peuples d’outre-Rhin donnent & la pratique

De la galanterie un tour ti, poétique !

E. Auoibb.

— Expérience donnée parla répétition des actes : Ce chirurgien a se la pratique. Ne craignes rien, j’ai de la pratique et je connais tes femmes. (Dancourt.) Bien voir n’est pas tant la conséquence d’une organisation d’élite, d’un esprit fin et supérieur, que de la pratique et de l’éducation. (A. Maury.) ffl Routine, habitude irréfléchie : Les enfants parlent de pratique et appliquent la grammaire sans savoir qu’il y en a une.

— Méthode, procédé ; manière de faire certaines choses, d’arriver à certains résultats  : Il y a des pratiques particulières pour liiveter, jauger, conduire, distribuer tes eaux. (Acad.) M. Guipât maxime ses pratiques, mais i< ne pratique pas ses maximes. (K. de Gir.) 11 Habitude, coutume, manière ordinaire d’agir : Je connais la pratiqué du pays. Vous vous êtes fait à nos pratiques. De toutes tes pratiques du monde, la louange est la plus habilement perfide. (Bulz.)

Je sais de) gens de cour quelle est la politique, J’en connais mieux que lui la plus fine pratique.

Corneille.

— Intrigues, menées : Avoir des pratiques avec l’ennemi. Élevez-vous par les voies de la vertu, et non par des pratiques basses et honteuses. (Boss.) Louis XI, pour exécuter ce qu’il prétendait, trouvait mille PRATIQUES et mille détours, (Barante.)

.... On dit que les femmes coquettes. Pour Taire réussir leurs pratiques secrètes. Des nouveaux débarqués s’informent avec soin, Pour leur dresser expris quelque piège au besoin.

Recmard.

— Acte religieux ou superstition que l’on répète d’une manière habituelle ou fréquente : Se livrer à des pratiques ridicules. Toute pratique sainte qui subsiste avec nos passions est plutôt une dérision que la vertu même, (Mass.) La religion chrétienne est ctuirgée d’une infante de pratiques très-difficiles. (Montesq.) Une religion chargée de pratiques iiui’f doublement à ta morale. (J, Droz.) Ce sont les pratiques extérieures qui soumettent les hommes au clergé et sur lesquelles se fondent sa puissance et aupsi sa richesse. (Lamenn.) 11 Sortilège :

Us ont traîtreusement formé quelque pratique Four amollir l’acier de cette aoie héroïque.

C. Delivio.ns.

— Client, chaland, personne qui achète habituellement chas un même marchand ou a recours au ministère d’une même personne : Les pratiques d’un épicier, d’un médecin, d’un avocat, d’un confesseur. Activer les pratiques. Servir une pratique. Par la guerre, l’Anglais ne fait ni. conquêtes ni prisonniers, il fait des pratiques. (A. Karr.) L’épicier qui empoi' sonne sa pratique est aussi criminel que la pratique qui empoisonnerait l’épicier. (A. Karr.) il Clientèle, ensemble des personnes qui achètent chez un marchand : Attirer la pratique. Perdre toute sa pratique. Deux