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main lui fit donner la souveraineté de Cyrène, de la Libye et de Chypre. Après la mort de Ptoléraée Philométor (146), son fils Ptolémée Eupator (Né d’un père illustre) fut proclamé roi d’Égypte sous la tutelle de sa mère Cléopâtre. Mais, sur ces entrefaites, Ptolémée Evergète accourut en Égypte, réclama le pouvoir et, à la suite d’une guerre dans laquelle le sénat romain intervint, il fut décidé qu’Evergète épouserait Cléopàtre, sa sœur, veuve de Philométor, et que, après leur mort, le trône reviendrait à Eupator, fils de ce dernier ; mais, dès le jour même de ses noces, Evergète fit tuer le jeune Eupator et ne se signala depuis lors que par ses excès, par ses cruautés et par ses débauches. Las de sa sœur Cléopàtre, qu’il n’avait épousée que

Îiour monter sur le trône, il voulut épouser a fille que cette princesse avait eue de Philométor et qui se nommait aussi Cléopàtre, lui fit violence, la prit pour femme et répudia sa mère. Ce mariage accrut encore le mécontentement du peuple, dont il s’était attiré la haine. L’indignation publique se manifesta avec fureur ; le tyran s’enfuit & Chypre, et sa sœur Cléopàtre fut proclamée reine (130). Pour se venger de cette dernière, Evergète n’hésita point à faire mettre à mort le fils qu’il avait eu de cette princesse ; puis il réunitdes forces considérables et parvint à reconquérir son trône (127), qu’il conserva jusqu’à sa mort. À partir de sa restauration, il se montra plus habile et moins cruel que par le passé et se réconcilia avec sa sœur Cléopàtre. Malgré ses vices, ce tyran avait gardé le goût des lettres, héréditaire dans sa famille. Il protégea les savants, accrut d’un grand nombre de manuscrits précieux, la bibliothèque d’Alexandrie et composa, d’après Athénée, des Commentaires ou Mémoires en vingt-quatre livres. Il laissa deux fils, Ptolémée Soter II et Alexandre, et trois filles.

PTOLÉMÉE VIII, dit So«er II, également surnommé Philométor et Lnthyro (Pois chiche), roi d’Égypte, fils du précédent, mort en 81 avant notre ère. Il monta sur le trône en 117, au grand regret de sa mère, Cléopàtre, qui lui préférait son second fils Alexandre et qui partagea le trône avec lui. Ce prince intervint dans les troubles de Syrie, fut chassé de l’Égypte par les intrigues de sa mère (106), passa à Chypre, dont il devint roi, battit complètement, en Judée, les troupes de son frère Alexandre II, que sa mère avait fait couronner à sa place, et ne recouvra le trône d’Égypte qu’en 89, après la mort de Cléopàtre et 1 expulsion de son frère. C’était un prince d’un caractère modéré, aimable, mais faible, qui ne cessa de témoigner du respect et des égards à sa mère, bien qu’elle se conduisit envers lui comme une marâtre, et qui, par sa sage administration, rendit quelque prospérité k l’Égypte.

Il mourut en 81, ne laissant qu’un enfant légitime, Bérénice, nommée aussi Cléopàtre, qui lui succéda.

’ PTOLÉMÉE IX, dit Alexandre Ier, roi d’Egypte, frère du précédent, mort en 89 av. J.-C. Après la mort de Ptolémée Evergète, Cléopàtre, qui avait pour lui une affection toute particulière, tenta, mais vainement, de le faire monter sur le trône, mais parvint à lui faire donner l’Ile de Chypre avec le titre de roi (U4). Sept ans plus tard, il fut placé sur le trône d’Égypte par sa mère Cléopàtre, lors de l’expulsion de Soter II (107).. Mais la bonne intelligence ne régna pas toujours entre le fils et la mère, qui ne trouvait pas en lui un instrument assez docile. Menacé de mort par cette impérieuse marâtre, il la prévint en la faisant assassiner. L’un de ses-premiers actes, lorsqu’il fut le seul maître du pouvoir, fut de violer le tombeau d’Alexandre, afin de s’approprier le cercueil d’or qui contenait les dépouilles du conquérant. Cette profanation, ainsi que le meurtre de sa mère, souleva sou armée contre lui ; il fut chassé (88), tenta vainement de rentrer k main armée en Égypte et fut tué dans un combat naval.

PTOLÉMÉE X ou ALEXANDRE II, roi d’Egypte, fils tiu précédent, mort en 80 av. J.-C. Il fut envoyé tout jeune, par sa grand’mère, dans l’Ile de Cos, pour y être en sûreté, avec les trésors de son père, devint prisonnier du roi de Pont, Mithridate, qui s’empara de Cos en 87, parvint k s’échapper, se réfugia dans le camp de Sylla et se mit sous sa protection.

À la mort de Soter H (81), son oncle, il réclama le trône, appuyé par Sylla, l’obtint eu épousant Bérénice, qu’il fit assassiner peu après, et fut lui-même massacré dans le gymnase d’Alexandrie par le peuple révolté. Il fut le dernier descendant légitime des Lagides.

PTOLÉMÉE XI, dit Auièio (Joueur de flûte), roi d’Égypte, fils naturel de Soter II, mort en 52 av. J.-C. Il fut proclamé par le peuple d’Alexandrie, après le meurtre d’Alexandre Il (80), le dernier rejeton légitime des Ptolémées, dont les Romains’se uéclarèrent les héritiers, en vertu d’un prétendu testament. Aussi Aulète ne fut-il reconnu par eux qu’en 59 ; encore ce ne fut qu’après avoir acheté la protection de Pompée et laissé la république s’emparer de Chypre. Ses débauches, ses prodigalités, ses lâches complaisances envers les Romains, à qui il avait donné des sommes énormes, le rendirent odieux, et le peuple indigné le chassa du trône en 58. Pendant qu’il allait mendier l’ap Pe

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ai des Romains, les Égyptiens placèrent sur é trône ses filles aînées, Cléopâtre-Tryphène, qui mourut l’année suivante, et Bérénice, qui régna jusqu’en 55. À cette époque, Aulète, après avoir vainement intrigué pendant trois ans près du sénat de Rome pour obtenir sa restauration par la force des armes, se retira à Éphèse et se décida k traiter avec un lieutenant de Pompée, Gabinius, proconsul de Syrie, qui consentit k intervenir en sa faveur, sans consulter préalablement le sénat. Gabinius battit, en effet, à trois reprises Arehélaiis, mari de Bérénice, alors reine d’Égypte, et rétablit sur le trône Ptolémée Aulète. Le premier acte du monarque ainsi restauré fut de faire mettre à mort sa fille Bérénice et les personnes les plus riches d’Alexandrie, afin de donner à Gabinius l’énorme somme d’argent qu’il lui uvait promise. Ce prince régna encore trois ans, exécré de ses sujets, et laissa en mourant deux fils et deux filles, la célèbre Cléopàtre et Arsinoé.

PTOLÉMÉE XII, surnommé Diouy»io. (Bac-

chus), roi d’Égypte, fils du précédent, mort en -48. Par son testament, Aulète avait appelé k lui succéder, sous la tutelle du peuple romain, son fils Ptolémée, âgé de treize ans, et sa tille, la fameuse Cléopàtre, qui en avait dix-sept. Selon l’usage consacré, le frère et la sœur devaient se marier ensemble. À cette époque éclata la guerre civile entre Césa : ut Pompée. Celui-ci crut pouvoir compter sur les enfants d’un roi qu’il avait fait replacer sur le trône par son lieutenant Gabinius. Cléopàtre répondit, en effet, par des services importants à la confiance du général romain ; elle lui fournit des secours pour combattre César. Mais cet acte d’autorité irrita les tuteurs du jeune Ptolémée qui, d’accord avec le jeune roi, excitèrent contre Cléopàtre une sédition à Alexandrie et la forcèrent à se réfugier en Syrie, où elle leva une armée. Bientôt après, Pompée, vaincu à Pharsale, vint aborder en Égypte, croyant trouver un sûr asile auprès d’un prince qui lui devait la couronne. On sait comment il fut lâchement assassiné d’après les ordres de Ptolémée et de ses ministres Pothenus et Achillas, qui pensaient se concilier, par ce meurtre, la bienveillance de César (4S). Leur attente fut trompée. César, k qui le ministre Théodote présenta, ù son arrivée en Égypte, la tête de Pompée, versa, dit-on, des larmes et témoigna de toute son horreur contre les auteurs d’un aussi odieux assassinat. Le vainqueur de Pharsale n’avait aucun motif plausible pour rester plus longtemps en Égypte ; les intérêts de sa cause l’appelaient, au contraire, à Rome ; mais il avait vu Cléopàtre et il était tombé sous le charme de son irrésistible séduction. Le faste extraordinaire qu’il déploya, la volonté qu’il manifesta de régler, comme seul arbitre, le différend du roi avec sa sœur Cléopàtre, la partialité extrêmement marquée qu’il montra pour cette dernière, excitèrent un vif mécontentement parmi les Égyptiens, et bientôt César se vu assiégé dans ses quartiers k Alexandrie par une populace furieuse, k laquelle vint se joindre l’armée commandée par Achillas. La position du dictateur, qui n’avait avec lui qu’environ 3,000 hommes, devint extrêmement périlleuse. Ayant reçu quelques renforts et obtenu sur ses ennemis de faibles avantages, il entra avec eux en pourparlers et crut acheter la paix en leur’rendant leur roi, qu’il avait gardé dans une sorte de captivité. Mais, k peine mis en liberté, Ptolémée s’abandonna a toute sa fureur contre les Romains et la guerre recommença sur terre et sur mer. César eût vraisemblablement fini par succomber dans une lutte aussi inégale, si le fils du grand Mithridate, Mithridate de Pergame, ne fût venu à son secours avec des forces imposantes. Il reprit alors l’offensive et battit complètement Ptolémée dans une bataille près de l’embouchure du Nil. Le roi d’Égypte se noya dans le fleuve pendant la déroute. Il avait régné quatre ans.

PTOLÉMÉE XIII, dit l’Enfant, roi d’Égypte, frère du précédent, mort en 44 av. J.-C. En 48, après la mort de son frère aîné, il fut associé k sa sœur Cléopàtre, comme roi et comme époux, d’après les ordres de César ; il avait alors treize ans. Tout le pouvoir resta naturellement entre les mains de sa sœur, qui le conduisit ù Rome (46), où ils furent admis par le sénat au nombre des alliés de la république. Ce jeune prince mourut deux ans plus tard, empoisonné, dit-on, par les ordres de sa sœur.

PTOLÉMÉE XIV, roi d’Égypte, fils naturel de César et de Cléopàtre. V. Oésarion.

PTOLÉMÉE, dit Alorlici, roi de Macédoine, qui vivait au ive siècle av. J.-C. Il était fils naturel d’Amyutas III, dont il épousa la tille légitime, Euryone. Sa belle-mère Eurydice conçut une telle passion pour lui, qu’elle conçut le projet de taire périr son mari Amyntas et de le remplacer sur le trône par Ptolémée ; mais Euryone dévoila le complot, qui échoua. Lorsque, après la mort d’Amyntas, Alexandre II lui succéda, Ptolémée, toujours appuyé par Eurydice, suscita une révolte contre le nouveau roi ; mais, grâce k un secours envoyé par les Thébains, la révolte fut écrasée. Alexandre II étant mort assassiné en 371 av. J.-C, son jeune frère Perdiccas lui succéda et se trouva en présence de deux compétiteurs, Eausanias, prince du sang

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royal, et Ptolémée Aloritès. Le premier fut vaincu ; mais Aloritès parvint, sa contraire, à s’emparer du trône et k se faire reconnaître roi de Macédoine (371). Il régnait depuis trois ans lorsque Pélopidas, général, desThébains, intervint et rétablit Perdiccas sur le trône. Depuis lors, l’histoire ne fait plus mention de Ptolémée.

PTOLÉMÉE, dit Céranni» (le Foudre), roi de Macédoine, mort en 280 av. J.-C. Il était le fils aîné de Ptolémée Soter et d’Eurydice. S’étant vu préférer, pour monter sur le trône d’Égypte, son frère puîné, Ptolémée Philadelphe, il quitta ce pays, se rendit en Thrace auprès de L3-simaque, passa ensuite en Syrie et y fut très-bien accueilli par Séleucus Nicator, qui lui promit de le mettre sur le trône d’Égypte après la mort de Soter. Ptolémée Philadelphe, ayant été informé de cette promesse, négocia avec Lysimaque et l’amena k déclarer la guerre k Séleucus. Le vieux roi de Thrace et de Macédoine perdit la couronne et la vie dans les plaines de Couropédium et Ptolémée Céraunus réclama alors de Séleucus l’exécution de la promesse qu’il lui avait faite. Mais ce prince hésita à se jeter dans une nouvelle guerre, voulut prendre possession de ses conquêtes en Thrace et en Macédoine et finit par refuser d’aider Céraunus à conquérir l’Égypte. Profondément irrité de ce refus, ce dernier s’en vengea en poignardant Séleucus et se fit proclamer roi de Macédoine, après avoir été ceindre le diadème à Lysimachie, en Thrace ( !8ï). Il battit successivement Antigone Gonatus, un des fils de ce prince, le roi d IllyrieMqnunius, et demeura tranquille possesseur du royaume dont il s’était emparé. Il s’attacha alors à gagner l’affection du peuple, lit proposer k son frère Philadelphe d’oublier leurs anciennes querelles et s’allia avec Pyrrhus, k qui il donna sa tille en mariage. Se voyant complètement affermi, il n’hésita point k immoler sans pitié les fils de Lysimaque. Peu après, des hordes gauloises envahirent la Grèce et la Thrace. Confiant dans ses forces, il refusa de traiter avec l’ambassadeur que lui envoya leur chef Belgius, leur livra bataille et trouva la mort dans une sanglante mêlée. Il avait régné un an et cinq mois.

PTOLÉMÉE, dit Apion (le Maigre), roi de la Cyréuaïque, mort en 96 av. J.-C. Il était fils de Ptolémée Evergète II et de sa maltresse Irène. Par son testament, son père lui laissa le royaume de la Cyrénaîque et de la partie de la Libye dépendante de l’Égypte (il"). On ne sait rien des événements de son règne, qui dura environ vingt ans. En mourant, il légua ses États au peuple romain ; mais le sénat se borna k déclarer libres les villes de la Cyréuaïque et ce ne fut qu’à la suite des dissensions intestines qui les déchiraient que le sénat réduisit la Cyrénaîque en province romaine.

PTOLÉMÉE, roi de Chypre, mort en 57 av. J.-C. U était fils naturel de Ptolémée Soter II, frère de Ptolémée Aulète, et reçut, en 80, la souveraineté de l’Ile de Chypre. Loin d’imiter l’excessive condescendance de son frère envers les Romains, il affecta de les traiter avec dédain et refusa de donner plus de 2 talents pour le rachat de P. Clodius, tombé aux mains de pirates en se rendant de la Syrie en Cilicie. Relâché par eux sans rançon et devenu tribun du peuple, Clodius se vengea de la conduite de Ptolémée k son égard en faisant rendre un plébiscite prononçant la réduction de Chypre en province romaine et la vente à l’encan des biens du roi. Caton, nommé questeur et chargé de veiller k l’exécution de cette loi, engagea vainement Ptolémée à se soumettre et k abdiquer la couronne. Ce prince préféra s’empoisonner. Ses richesses furent envoyées»Rome et le sénat annexa l’île au gouvernement de Cilicie.

PTOLÉMÉE, roi de Mauritanie, mort en 40 de notre ère. Il était fils de Juba II et de Cléopàtre Sèléné, fille de la fameuse Cléopàtre et de Marc-Antoine. Ptolémée parvint au trône vers l’an 19 de notre ère, se lit remarquer par son goût pour le faste et pour les plaisirs, montra un grand attachement pour les Romains, qu’il aida k triompher de Tacfarinas (24), et reçut k cette occasion du sénat les ornements triomphaux. Appelé k Rome par Caligula en 40, il y étala une grande magnificence et excita par ses richesses la cupidité de ce tyran, qui le fit assassiner et érigea les deux Mauritanies en provinces romaines.

PTOLÉMÉE, dit Pkiladelphe, fils d’Antoine et do Cléopàtre. Il vivait dans lu seconde moitié du îer siècle av. J.-C. Sou père lui donna la souveraineté de la Syrie, de la Phé-. nicie, de la Cilicie et de toutes les régions comprises entre l’Euphrate et l’Hellespont ; mais il n’entra jamais en possession de ces États, fut enveloppé dans la mauvaise fortune d’Antoine, servit avec son frère Alexandre et sa sœur Cléopàtre au triomphe d’Auguste et alla passer le reste de sa vie auprès de son beau-frère Juba, roi de Mauritanie.

PTOLÉMÉE (Claude), le plus célèbre des astronomes de l’antiquité. On ne sait pas exactement le lieu ni la date de sa naissance ; on croit qu’il naquit en Thébaïde, dans la ville grecque nommée Ptolèmaïs d’Hermias, vers le commencement du no siècle de l’ère chrétienne ; il passa la plus grandé partie de sa vie k Alexandrie. U a le premier systématisé

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l’astronomie grecque, au moment où elle allait tomber en décadence, et tracé les limites qu’elle avait atteintes de son temps. Son grand traité d’astronomie portait le titre de Composition ou Syntaxe mathématique (nommé aussi par les Arabes 'Almagesle) ; on y trouve une exposition du système du monde, de l’arrangement des corps célestes et de leurs révolutions, suivant les idées du temps ; un traité de trigonométrie rectiligne et sphérique, ainsi qu’une description fort complète et fort curieuse de tous les instruments astronomiques employés par les Grecs. Il a

donné son nom au système astronomique apparentiel, système que devait renverser Copernic. Sa Géographie, tant de fois réimprimée, est un monument précieux, malgrédea erreurs notables, parce qu’elle est le dépôt la plus vaste et le plus complet des connaissances acquises de son temps. Il y suit surtout Marin de Tyr. On possède encore de Ptolémée un grand nombre d’ouvrages, parmi lesquels on distingue : les Tables manuelles, destinées aux astrologues ; le Canon chronologique des rois, dont l’utilité a été appréciée de tous les érudits qui se sont occupés d’histoire ancienne ; les Hypothèses, résumé de son grand ouvrage astronomique ; l’Optique, dont le texte grec est perdu et dont on no possède qu’une médiocre traduction iatina inédite, faite sur une traduction arabe ; on y trouve la théorie générale de la vision, celle des miroirs, de la réfraction de la lumière, de la réfraction astronomique, etc. L’édition la plus complète des œuvres de Ptoléraée est celle de Bâle (1551).

La mémoire de Ptolémée a. éprouvé successivement la louange la plus outrée et le dénigrement le plus injuste. Les contemporains ne l’appellent pas autrement qu’admirable et divin ; jusqu’à Copernic, il règne aussi souverainement dans le domaine de 1 astronomie qu’Aristote, jusqu’à Descartes, dans ceux de la physique et de la philosophie, et il exerce sur les esprits un empire uussi absolu ; mais, comme Aristote, il perd tout & coup tout crédit, et alors son nom est presque voué au ridicule. Mieux placés pour être impartiaux, nous pouvons aujourd’hui rendra pleine justice k l’un et k l’autre.

Les principaux ouvrages d’Hipparque sont totalement perdus et nous ne connaissons guère ce grand homme que par la Syntaxe de Ptolémée. Il est certainement l’inventeur de la plus grande partie des méthodes d’observation et de calcul développées dans l’Almagesle ; c’est k lui qu’est due la découverto des excentricités des orbites du soleil et de la lune ; la théorie géométrique des mouvements de ces deux astres dans des épicycles dont les centres décrivaient, autour de la terre, les cercles figurant la trajectoire de leurs moyens mouvements ; cette théorie appartient aussi k Hipparque. Mais ce père de l’astronomie avait k peine établi les premières bases de l’histoire des planètes, et tout ce que contiennent les ouvrages de Ptolémée relativement k ces astres peut être considéré comme lui appartenant. Du reste, Hipparque, dont le génie était incontestablement supérieur, n’aurait probablement pas poussé, comme Ptolémée, jusqu’à la complication ta plus invraisemblable les développements d’un système qui, dans l’origine, lorsqu’il ne s’agissait encore que du soleil et de la lune, était, en définitive, ce qu’on pouvait imaginer d’abord de plus simple et constituait une hypothèse véritablement philosophique.

Ptolémée ne paraît pas avoir souvent observé par lui-même ; il s’est probablement servi des données numériques fournies par Hipparque et par ses successeurs immédiats. La plupart même des calculs dont il donne les tableaux paraissent empruntés aux ouj vrages d’Hipparque ; la latitude du poste d’ob| servution y est supposée, en effet, celle de Rhodes, où Hipparque a passé ses jours, et non celle d’Alexandrie, où écrivait Ptolémée. Du reste, VAlmagesle, la plupart du temps, ne dissimule pas plus les emprunts faits k Hipparque qu’il ne ménage les éloges donnés k ce grand homme.

Ptolémée n’a pour ainsi dire rien changé à la théorie du soleil établie par Hipparque ; il trouve les mêmes durées pour l’année tropique, 365 jours 1/4 moins—, et pour les quatre saisons ; la même excentricité — pour l’orge r

bite, enfin la même équation du centre. L’intervalle qui le séparait d’Hipparque eût du lui permettre d’atteindre k une plus grande approximation.

C’est la théorie de la lune qui fournit à Ptolémée l’occasion de sa première découverte. Hipparque n’avait nettement reconnu dans le mouvement de notre satellite qu’une seule inégalité, comme dans celui du soleil, et quoique certaines observations lui eussent donné quelques doutes, il faisait les deux théories en tout semblables, sauf en ce qui concerne les valeurs numériques. Ptoïéméo démontra que, pour accorder la théorie de la lune avec les observations qui avaient embarrassé Hipparque, il fallait supposer quo l’épicycle fût porté sur un excentrique mobile dont le centre tournât autour de la terre de manière k se trouver quatre fois dans le cours d’une lunaison, c’esi-k-dire aux syzygies et aux quadratures, sur la ligne des centres de la terre et de l’épicycle, entre ces