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il décrit les plus petites choses, classe, êaumère, dépeint avec une facilité vraiment surprenante. Au chapitre de la vigne, son énumération des vins célèbres joint, au mérite de la difficulté vaincue, celui d’une grande exactitude. Le livre des étangs, où sont décrites toutes les espèces de poissons, n’a d’égal que celui du pare et des garennes, pour la fécondité poétique et la grâce des’ détails,

■ Le Prsedium rttsticum a été traduit en français sous ce titre-Œconomi ; è rurale, par Berland de Halouvry (1756, 2 vol. in-12).

PRJKNESTE, en latin Cioitas Prxnestina, ville de l’Italie ancienne, dans le Lut m m, a 31 kilom. E. de Rome, au S. de Tibur, sur les confins du pays des Eques. Elle était située au pied d’une montagne couronnée par une forteresse qui commandait la ville. Cette ville fit d’abord partie de la confédération latine, puis devint.municipe âpres la guerre sociale. Le jeune Marias, qui s’y était enfermé, y fut assiégé par un lieutenant de Sylla.et s’y donna la mort l’an 85 av. J.-C. Sur son emplacement s’éleva la petite villa moderne de Palestrina. V. ce mot.

PRffiPÉDITE s. m. (pré-pé-di-te). Erpét.

V. PRÉPÉD1T14.

~~PriMlisila (de) flœmontitn et iHCpntattanl . bu » ne vcKoflrll., par Jean Wier (Bàle, 1561, in-go). Cet ouvrage eurieux et bizarre, dans lequel l’auteur a fait preuve d’une grande érudition, est divisé en six parties. La première traite du diable, de son origine, de ta chute, de sa puissance sur les hommes. Bans la seconde, Wier décrit une classe de sorciers dangereux et auxquels il donne le nom de magiciens infâmes. Dans la troisième, il parle des sorcières. Dans la quatrième, il énumère les maladies de possession, ou, pour mieux dire, il parle de ceux que l’on croit atteints par les maléfices des sorciers. La cinquième partie esi composée de l’énumération des moyens à mettre en usage.pour— la guérison des possédés. La sixième partie est le code des peines à édicter contre les magiciens. Dans un autre livre., qui n’est, à proprement parler, que le complément et la conclusion de l’ouvrage précédent et intitulé De Lamiis, Wier a consacré un chapitre a l’abstinence simulée. Tout cet ensemble forme un amas bizarre de textes, de l’Écriture, de considérations philosophiques sur les facultés de l’âme, d’observations médicales et de jurisprudence.

Jean Wier, dès la première ligne de son livre, annonce qu’il croit aux démons et à l’art magique. Cependant, malgré sa naïve crédulité, fl ne manque pas de perspicacité pour dévoiler les fraudes qui se cachent sous la prétendue possession. Ainsi il démontra te mensonge d’une femme qui prétendait vomir des bandes d’étoife que le diable introduisait tous les jours dans son estomac. Wier montra à toute l’assistance que la prétendue possédée cachait elle-même dans sa bouche les corps étrangers qu’elle crachait ensuite en faisant des efforts simulés. Il dévoila de même la ruse d’une petite mendiante, nommée Barbara, qui disait vivre depuis quinze années sans prendre aucune nourriture et sans remplir aucune des fonctions naturelles. Wier admet qu’il y a des magiciens qui, grâce à un pacte avec Satan, ont le pouvoir de faire des choses surnaturelles ; ceux-là sont dignes.des plus sévères châtiments-, mais il y. a une classe de personnes, de femmes surtout, qui, sous l’influence de la maladie, du malheur, de l’abandon, ont l’esprit affaibli et succombent facilement aux attaques du malin esprit qui égare leur intelligence et leur fait croire qu’elles ont commis des crimes dont elles sont absolument innocentes. Ces malheureuses, loin d’être les complices de Satan, en sont les victimes. La distinction établie par Wier avait pratiquement une grande portée-, car, si elle demande les peines les plus sévères pour la sorcellerie savante ou, pour mieux dire, pour la jonglerie et l’escroquerie, elle exempte de toute poursuite la fausse sorcellerie, c’est-a-dira la folie. Il est à regretter que Wier n’ait pas été plus absolu dans ses conclusions. Ainsi, quelquefois il demande l’acquittement pur et simple des accusés ; le plus souvent, il se borne à, une commutation de peine. Mais avant tout, dit-il, ne tuez pas, ne torturez pas.

L’apparition de cet ouvrage produisit une assez grande sensation, comme Y attestent les cinq éditions enlevées dans l’espace de quatorze années, chiffre considérable pour l’époque ; il fut traduit aussi en allemand par Fuglinus.

PKAET (Josopli-Busile-Bernaid van), érudit et bibliographe belge, né à Bruges en 1751, mort à Paris en 1837. Fils d’un imprimeur libraire des plus distingués de la Belgique, il manifesta au collège d’Arras un goût précoce pour les recherches et les travaux bibliographiques, en étudiant avec soin le catalogue de la bibliothèque deGaignat. De retour à Bruges (1772), il mit sept années à s’initier à tous les secrets de l’art typographique. Venu ensuite à Paris, il fut attaché à l’établissement du libraire de Bure et se trouva là sur un terrain tout à fait propice, car il y connut des bibliographes éminents. En 1780, il fit paraître, dans une publication mensuelle de Liège, des Recherches str la vie, tes écrits et 'les éditions de Colard Mansion, le plus ancien des imprimeurs de Bruxelles. Vint ensuite une Notice abrégée d’un manuscrit d$ ta bibliothèque du roi, sur un célèbre tournoi de Bruxelles en 1392. « En 1783, de Bure, dit un écrivain, le prit pour collaborateur dans la rédaction du célèbre catalogue de la bibliothèque du duc de La Vallière (3 vol.), beau travail qui le mit tout à fait en évidence et qui lui valut d’être présenté il la reine Marie-Antoinette. Cette princesse chargea Van

Praet de mettre en ordre sa bibliothèque particulière ; et if s’en, acquitta de telle sorte que la reine lérecpmmanaa à M. Lènôir, directeur de la Bibliothèque royale, Celui-ci attacha aussitôt le protégé de1 Marie-Antoinette à la Bibliothèque avec le titre de premier secrétaire ; fonctions modestes queVaii Praet préféra aux offres bien plus brillantes que lui faisait Strattmanu, premier conservateur de la bibliothèque un périale de Vienne, pour l’attacher à cet établissement.’ « ’En 1791, Van Praet fut nommé second commis par M. d’Ormesson, successeur de Lenoir. L’année suivante, il devint conservateur adjoint au dép », rtemejit des imprimés de la Bibliothèque et bientôt après trésorier. Pendant la tourmente révolutionnaire. Van Praet resta caché deux mois chez un libraire de Paris, Théophile Bnrrôis, beau-frère de de Bure. Le 18 août 1791, une explosion ayant mis le feu au réfectoire de l’abbaye de Saint-Gèrmain-des-Prés, Van Praet accourut des

premiers et préserva de la destruction beaucoup de manuscrits précieux de la bibliothèque de la maison. Cette même année, il devint garde des imprimés à la Bibliothèque nationale, puis fut chargé successivement par le gouvernement consulaire et par le gouvernement impérial d’opérer le classement des livres rares et des manuscrits précieux apportés de l’étranger etdont un grand nombre dut. être restitué en 1815. A. cette époque, Van Praet se fit naturaliser Français et il, devint ensuite conservateur des imprimés à la Bibliothèque royale. Il resta jusqu’à la fin de sa. longue carrière la providence des érudits et des travailleurs. Il avait dans la tête le catalogue entier dé la Bibliothèque, et, pour répondre aux demandes, 11 lui arrivait hieji rarement d’être obligé de consulter l’inventaire officiel. Aussi a-t-ou dit "de lui qu’il avait été • remplacé, » mais qu’il n’avait pas eu de • successeur, à On cite comme des modèles ses Catalogues de livres imprimés sur vélin. Son buste se voit a la Bibliothèque nationale. ’, "

Dans la période, longue pourtant, de 1, 781 k isil, le savant bibliographe ne put’que commencer l’impression de deux ouvrages qui n’ont point été terminés ; ce sont i Essai d’un. Catalogne dés livres imprimés’sur vélin (1805, in-fol. de 21 pages)j Catalogue (par ordre chronologique) des livres imprimés sur vélin, avec date, depuis 1157. jusqu’à U72 (I’o partie, 1813, 1 vol. in-fol., non publié) • ce remarquable ouvrage ne fut parachevé que de 188 ? h 1828. On a encore de Van Praet des Recherches sur T-ouis de Bruges, seigneur de la Gruluyse, suivies de la notice.des manuscrits gui lui ont appartenu et dont la plus grande partie se conserve à la bibliothèque du roi (in-8°) ; enfin, pour finir, il faut mentionner un travail intitulé : Inventaire ou catalogue des livres de l’ancienne bibliothèque du Louvre fait en l’an 1373 par Gilles Afallet, précédé de la Dissertation de Boivin le jeune su>’la même bibliothèque (1 gros vol. in-so), imprimé chez Crapelet, ouvrage de vieillesse. Van Praet était membre de plusieurs sociér tés savantes, notamment de l’Académie des inscriptions (1830).

PKAET (Jules van), diplomate et historien belge, neveu du précèdent, né à Bruges en 1806. Il fit ses études littéraires à Bruxelles, puis il étudia le droit et les sciences politiques à l’université de Gand. Étant entre dans là diplomatie, il devint, en 1831, secrétaire de légation à Londres et prit une part activé aux négociations qui eurent’pour résultat de faire monter Léopold de Saxe-Cobourg sur le trône de Belgique. Quelque temps après, il devint secrétaire du cabinet du roi et fut nommé, en 1810, ministre de la.maison du roi, fonctions qu’il a conservées sous Léopold II. En outre, M. Van Praet a été chargé à diverses reprises de missions politiques importantes. Il est, depuis 1816, membre de l’Académie de Belgique et a été nommé grand officier de la Légion d’honneur. Sa galerie de tableaux, formée avec autant de soin que degoùt^ est très-eonnue dans le monde des arts. M. Van Praet a publié des ouvrages estimés : Histoire de Flandre depuis le comte Gui de ûampierre jusqu’aux ducs de Bourgogne, de 1280 à Ï383 (Bruxelles, 1828, * vol. in-so) ; De l’origine des communes flamandes et de l’époque de leur établissement (Gand, 1829, in-8") ; Essais sur l’histoire politique des derniers siècles (Bruxelles, 1867-1871, 2 vol. in-8°), ouvrage dans lequel l’auteur, qui n’affiche aucune prétention philosophique, s’est uniquement attaché à faire la synthèse des grands événements de l’Europe occidentale depuis le xvi » siècle jusqu’au nôtre, en ne regardant qu’à leur signification politique.

PRjETOBIUS (Jean), astronome et mathématicien allemand, né à Joachirasthal en 1537, mort à Altorf en 1616, Après s’être occupé pendant quelques années de fabriquer des instruments de mathématiques à Nuremberg, il se rendit à Vienne (1560), où il donna des leçons de mathématiques à l’empereur

pMg

Maximilién ît, fit ensuité le voyage de Pologne avec l’ambassadeur Bu’dith et de vint ^successivement professeur de mathématiques â

Wittembérg (1571) et à Altorf (1576). C’était un homme d’un vaste savoir, que consultèrent fréquemment de Thou et Calvisius et’à qui Kepler dut, d’après son aygu, mie partie de ses progrès. Prsejto’rius inventa plusieurs instruments, unébalancé hydraulique, un instrument, de géodésie appelé planchette (tabula pr&ipriana), etc. Il composa des calendriers, dgs dissertations savantes, pour la’plupart restées manuscrites.et parmi lesquelles nous citerons:Qecomeïis(Nuremberg, 1578, in-l°).

. PRiETOHIUS (Matthieu), historien allemand, né à Memel (Prusse) vers 1635, mort en 1707. Il fut, pendant quelque temps* secrétaire de Jean Sobieski, roi de Pologne, remplit ensuite, pendant vingt ans, les fonctions pastorales à Nibhudz, s’occupa longtemps des moyens de rapprocher les protestants des catholiques, finit par embrasser le catholicisme et devint prévôt de WeiheiT stadt, en Poméranie. Ses principaux ouvrages sont » Orbis golhieus (Oliva, 1688, in-fol.), livre curieux dans lequel il s’attache à établir que les Gotha ont primitivement habité la Pologne ; Mars gothicus (.1691, in-fol.), faisant suite au précédent; Tuba pacis ai vniversos dissidentes oecidentis Ecclesim (Cologne, 1685, in-io), ouvrage dans lequel il cherche à rapprocher les protestants des catholiques.., v……

pn^TOWHJS (Ephraïm), littérateur allemand’, ’né à Dantzig en 1657, mort en

Î723. Il remplit,’entre autres fonctions ecclésiastiques, celles de pasteur à Tliovrï et publia les ouvrages suivants:Bibliothecâ homiletica (Leipzig ; 1691-1719, 3 vol. ïn-1®), classification méthodique des sermons publiés jusqu’à cette époque ;’Amenas Geda* nense-i (Leipzig, 1713, in-8°) ; Mémoire des professeurs déDantsig (Daiitzig, 1760, in-12).

.. PB^ITORIDS {’André-Guillaume), colonisateur hollandais, fondateur de la république de rOrange-River et de la république Transr vohalienne, ou sud de l’Afrique, né au Cap en 1799 mort en 1853. Comme Potgieter, il fut un des, chefs des boers ou colons hollandais qui quittèrent, en 1829, la colonie anglaise du, Cap pour, aller s’établir plus au nord; Il s’établit d’abord près de Littakou, eut’ à lutter contre les indigèries, Jprit avec Pqtgieter, en 1837, le commandement delà çqfonié de Nfital et contribua plus tarot’à’organiser les associations batayb-africaïnes de Natal et de la Vfthal (1810). Le gouverneur anglais du Cap. ayant élevé des prétentions au sujet de la possession de Natal, Prsetdrius défendit ce territoire contre les Anglais, dut,’ devant des forces supérieures, "se retirer dans le ierrUoire de l’Orange-River en 1815, battit les Cafres, défendit l’Orange-River contra les Anglais, qui annexèrent, en 1818, ce territoire a leurs possessions, et alla réjoindre, après avoir fait une résistance opiniâtre, Potgieter avec qui il organisa la république Transvahalienne. En 1853, les Anglais consentirent à rendre aux boers le territoire d’Orange-River, qui se constitua en république et prit Prtetorius pour premier président. Peu après, ce dernier mourut. ïl laissait la réputation du plus vaillant hommede guerre qu eussent eu les Hollandais dans ces parages.

PB.ffiTCTlENS, en latin Prmtutii, ancien peuple de l’Italie centrale, sur l’Adriatique, entre le Picénum et les Vestins ; la ville principale était Adria*

PRAËUGÈNE s. f. (prâ-eu-jè-ne — nom mythôl.) Entom. Genre d’insectes Coléoptères hétêromèrés, de la famille dés sténélyires, tribu des’hélopiens, comprenant quinze espèces qui habitent l’Afrique. i’.

PRAGA, ville de la Russie d’Europe, dans le ci-devant royaume de Pologne, en face de Varsovie,’dont elle est regardée comme on faubourg^ sur là rive droite de la Vis’tuïé ; 3, 000 hab. Le 1 et, le 5 novembre 1791, Praga fut le. théâtre d’un horrible massacre. La nouvelle dé la captivité de^ Kosciuszko avait plongé Varsovie dans la stupeur, lorsqu’on apprit que les divers corps russes, après avoir opéré leur jonction, s’avançaient, au nombre de 10, 000 hommes, sur la capitale. Souvaroff la cerna du côté du Boug, te général prussien Fawrat du côté dé la Narew et Szweryn du côté de la Bzoura, ce qui obligea de disséminer les forces polonaises sur plusieurs points. Ces forces, commandées par Zajouczek, qui remplaçait Thomas Wawrzècki, nommé généralissime, se montaient a, 33, 000 hommes ; mais elles étaient composées en partie de faucheurs et de cavalerie, deux corps de peu d’utilité pour la guerre de siège. Le 2 novembre au soir, Souvaroff fit un premier mouvement sur Praga, que l’on avait fortifié à là hâte et où Zajouczek.se trouvait avec 8, 000 hommes. Ce ne fut, néanmoins, que le 1, à l’aube du jour, que l’attaque régulière commença. La troupe polonaise, sentant de quelle importance était ce boulevard de la cité, opposa la plus vigoureuse résistance ; mais, plusieurs retranchements ayant été pris successivement par l’ennemi, Zajouczek, blessé lui-même, ordonna la retraite sur Varsovie et fit incendier, en se retirant, le pont sur la Vistule. À peine quelques bataillons polonais avaient pu traverser le fleuve, et le reste des troupes, réuni aux habitants, combattit.avec désespoir. Lk succombèrent les braves géiié PftA’G

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raux Jasiriski, Grabowski’et Korsak. » Le jour suivant éclaira le spectacle d’un horrible massacre, dit M. ÏSlowaczynski ; les malheureux habitants de Praga, courant éperdus dans les rueset implorant miséricorde, étaient massacrés sans pitié par les baïonnettes russes. ■ Souvaroff, loin d’arrêter le carnage, criait aux siens : Pohulaytie rabialal (Amusez-vous, mes enfants î) et ne faisait tranquillement préparer un bain froid. De3 montagnes de cadavres s’amoncelèrent, et, quand la1 grosse artillerie fut dirigéévers le pont, afin de menacer de la Varsovie, tes os des victimes égorgées craquèrent de toutes parts surdon passage. Les femmes, pour échapper à l’ennemi,’se jetaient dans la Vistule, en "élevant au-dessus de leur* tête leurs p’aiivres enfants ; maïs bientôt la lance des-Cosaques vint rougir de leur sang les eaux du fleuve et les engloutir au fond des vagues. Un grand nombre de vieillards et de faibles créatmes s’étaient réfugiés dans l’église des Bernardins comme dans un asile sacré, et les prêtres se mirent sur le seuil du temple, la croix à la main et en entonnant te chant de la miséricorde ; mais à peine leur chef avaitil pu crier aux Russes qui s’apprêtaient a violer le sanctuaire : « Arrêtez, chrétiens/ devant le signé du’Sauveur ! » que déjà le fer des barbares l’avait renversé mort… Les a’ùtels’furentinondés de sang innocent… les femmes et les jeunes filles durent souffrir, avant de mourir, l’infamie Enfin le mussacre ne cessa que lorsque tous les habitants de Praga eurent péri : 20, 000 personnestomb’è’rent’victimes’du terrible Souvaroff ! •

Varsovie capitula et l’ennemi y fit son entrée le 9 novembre. Las débris de l’armée polonaise, conduits par WaTvrzecki dans le patatlnat’dè Sandoroir, furent désarmés le 18, et les citoyens qui s’étaient distingués par leur patriotisme ne tardèrent pas à aller peupler là Sibérie, ainsi que les prisons de 1 Autriche et de la Prusse.

•En 1830 ; les Polonais remportèrent à Praga ù^iie victoire sur les Russes.


PRAGMATIQUE adj. (pra-gma-ti-ke — lat. pragmaticus, gr, pragmatikos ; de pragma, action, affaire). Néol. Qui est fondé, qui fonde ses théories sur l’étude des faits en eux-mêmes : +Histoire pragmatique. Historien pragmatique.

— Hist. Pragmatique sanction, Règlement d’un souverain touchant des matières ecclésiastiques : La PRAGMATIQUE SANCTION de saint Louis, La PRAGMATIQUE SANCTION de Charles VII. De grandes raisons d’intérêt, et peut-être de bonne discipline, ont été cause que la PRAGMATIQUE SANCTION a été abrogée par le concordat. (Guizot.)

— Substantiv. Pragmatique sanction : La PRAGMATIQUE de saint Louis. La PRAGMATIQUE de Charles VII. Hist.

— Décret impérial réglant les intérêts des villes et des provinces.

— Encycl. Hist. Pragmatique sanction. Cette expression est empruntée au code romain et signifie « ordonnance sur les affaires. » On l’employait, en général, pour désigner les ordonnances des rois de France et les décisions de la diète germanique. Deux pragmatiques sont surtout célèbres dans l’histoire du droit français, celle de saint Louis et celle de Charles VII. La première porte la date de 1268 ; elle règle et précise les relations de la France avec le saint-siége, assure la liberté des élections canoniques, confirme les libertés, privilèges et franchises de l’Église gallicane, modère les taxes et les exactions de la cour de Rome, et Louis IX y déclare que la couronne de France relève de Dieu seul. Quelques exemplaires ne renferment point l’article contre les taxes de Rome, et l’authenticité de l’ordonnance elle-même a été révoquée en doute par plusieurs critiques. La pragmatique sanction de Bourges, rendue par Charles VII (1438) sur les plaintes du concile de Bâle et en conformité avec les décisions prises par une assemblée du clergé français, proclame la supériorité des conciles œcuméniques sur les papes, supprime les réserves, les annates, les grâces expectatives, restreint les effets de l’excommunication et de l’interdit, limite les appels en cour de Rome, assure la liberté d’élection des évêques, abbés, etc. Mais Rome ne voulut jamais l’approuver ; elle voulait même la faire considérer comme une sorte d’hérésie. Louis XI, dans l’intérêt de ses rapports avec le saint-siége, la supprima en 1461, tout en continuant de la laisser exécuter quand les besoins de sa politique l’exigeaient. Il en rétablit même les dispositions principales, en 1479, dans un décret qui fut confirmé par ses successeurs ; ce qui n’empêchait pas qu’on n’y dérogeât de temps à autre, surtout quand la cour de France était en bonne intelligence avec celle de Rome. Enfin, après bien des débats, Léon X et François Ier, dans leur entrevue à Boulogne, conçurent l’idée du concordat (v. ce mot), qui régla depuis la discipline de l’Église gallicane (1516).

— Hist. relig. La pragmatique sanction de Charles VII ayant été un des principaux incidents du grand schisme qui déchira l’Église d’Occident pendant tout le cours du XIVe et du XVe siècle, appelle ici une étude spéciale au point de vue de l’histoire ecclésiastique. La société religieuse était livrée à la même anarchie que la société civile. Si, d’une part,