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soient remplies avec activité, que les épreuves ne subissent jamais le moindre retard, etc. Le proie doit assister le chef de l’établissement dans le pavement des ouvriers et servir d’arbitre dans les discussions qui peuvent s’élever. Il peut encore être chargé de la correspondance do l’imprimerie avec les personnes qui y ont des relations. Il expédie les épreuves et doit toujours pouvoir rendre compte exactement de la situation de chaque ouvrage. Tous les ouvriers d’une imprimerie se trouvant placés dans une dépendance réciproque, le proie doit veiller à ce que toutes les pièces de ce rouage agissent simultanément ; car si l’une d’elles devenait stationnaire, les travaux seraient arrêtés. Il admet dans les ateliers les ouvriers qu’il en juge dignes et remplace ceux qui sont nuisibles ou inutiles à l’établissement.

Le proie peut se faire suppléer partiellement par des sous-prates, qui en jetèrent à ses décisions. « Les devoirs d’un sous-prote de composition sont de veiller à ce que les compositeurs reçoivent et rendent à propos la distribution, il la formation des garnitures, au rangement des cadrats, des interlignes et lingots et de tous les autres accessoires, au réassortiment des caractères, à la composition des pâtés, etc. Un sous-prote de presses est chargé d’inspecter fréquemment le travail des imprimeurs, d’empêcher le gaspillage du papier, des étoffes ou de l’encre, de veiller à l’entretien des presses et de suivre dans tous ses détails cette partie importante de la typographie. Les sous-protes sont responsables à l’égard du proie de l’exécution des travaux dont celui-ci leur transmet la surveillance spéciale, comme il l’est lui-même envers le chef de l’imprimerie. Ces deux sortes d’emplois, qui ne s’accordent généralement qu’à des personnes éprouvées sous le rapport du caractère et du savoir, demandent, en outre, de la part de celles qui y arrivent du sang-froid et de l’activité. » (Henri Fournier, Traité de la typographie.)

Dans un Discours, prononcé le 6 avril 1856 à la Société fraternelle des proies des imprimeries typographiques de Paris, M. Alkan aîné s’exprimait en ces termes : » Pour devenir le premier, spotos, d’une imprimerie typographique, y tenir le premier rang, il faut posséder des connaissances variées ; il faut pouvoir être la doublure du patron, son aller ego, cet autre lui-même, pour me servir de l’expression de M. Ambroise Didot, le digne émule des Estienne, notre maître à tous... ; il faut être typographe quand le patron ne l’est pas ou ne peut l’être ; il faut avoir du goût pour ceux qui n’en ont pas ; il faut être correcteur quand celui-ci vient à manquer, a. faire défaut ; il faut avoir l’œil typographique et saisir au vol de ces fautes bizarres, singulières, qui échappent souvent à l’œil exercé, mais fatigué, du correcteur, et qui font le désespoir de l’auteur et la risée du public lettré. Il faut que le proie sache aussi la tenue des livres quand son patron ne veut pas initier un étranger à ses affaires, ou lorsu’il est obligé, par économie, de se passerun commis. • Un tel prute, même réduit à ces modestes proportions, est encore, nous devons le dire, le raraavis. C’est ce que fera comprendre le passage suivant, emprunté à VEncyclopédie Jiurel, et dans lequel un proie, qui a gravi et redescendu successivement les échelons de l’échelle typographique, exhale ses plaintes et retrace l’insubilitè de la situation : « Le proie est l’esclave de la besogne ; à quelque heure que sa présence soit réclamée par l’urgence des travaux, s’il ne se conforme pas à ce besoin, son devoir n’est plus rempli complètement ; il est même telles circonstances où sa discrétion obligée l’expose & être comme une enclume sur laquelle frappent tour à tour et souvent à la fois auteurs, libraires, ouvriers, etc. La proterie offre un emploi fort ingrat d’ailleurs sous le rapport de son instabilité. Chargé pendant quelques années de surveiller un personnel )arfois nombreux, de coopérer forcément à a réduction d’un prix, ou seulement d’einpêcher sa hausse, de s’opposer aux abus ou de les réprimer, de débaucher plus ou moins de personnes pour absences trop fréquentes ou pour de mauvais travaux, il peut arriver ~u’un proie rentre tout à coup dans les rangs es ouvriers ; il y retrouve ces gens froisses, dont le ressentiment se manifeste en reproches directs ou indirects, mais fondés sur des griefs que l’on suppose dénués de justesse. Celte cuusidéi’utiou et d’autres analogues n’échappent pas à tous les proies et peuvent les déieriuiuer plus d’une fois à mouiller la rigueur de leurs devoirs ; tout le monde ne se croit pas obligé de suivre la devise : ■ Fais ■ ce que dois, auvienne que pourra. » D’ailleurs, sacrifier la tranquillité d’un long avenir par des rigueurs actuelles dont on n’est que l’agent et qui tiennent à un temps limité par la rétribution n’est peut-être pas absolument de devoir étroit. De là une certaine tiédeur, plus que cela peut-être, à laquelle la stabilité parerait convenablement : on peut facilement déuuire cette conséquence, quand on remarque que les proies qui remplissent le mieux leurs devoirs sont ceux dont la position est la plus stable. » L’auteur du livre humoristique : Typographes et gens de lettres reconnaît uans le genre proie deux variétés : le proie à tablier et le prote à manchettes. Le proie a tablier se trouve généralement dans (es imprimeries que le patron dirige lui-même.

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C’est ordinairement un ouvrier intelligent et laborieux, vieilli dans la maison et sous ls harnais, que le patron appelle à ce poste afin qu’il soit occupé à l’instar des rois fainéants. Le prote à tablier ne peut s’accoutumer aux grandeurs, et il ne cesse de vaquer à ses anciennes occupations, ce qui lui est d’autant plus facile que, grâce au patron, les soucis île sa nouvelle dignité ne l’occupent guère. En revanche, son autorité est a peu près nulle, et il a d’ordinaire le bon esprit de ne pas s’en prévaloir, certain qu’il est que ses anciens camarades ne manqueraient pas de la contester.... Le prote à tablier peut avec assez de justesse être comparé à l’adjudant d’un régiment. N’ayant rien à faire, il tient cependant à faire ressortir son utilité et son importance ; mais il rencontre partout et toujours cette résistance inerte et tacite de gens qui, niant son autorité, ne reconnaissent que celle du patron. Au demeurant le meilleur homme du monde, il sait conserver l’amitié de ses anciens camarades. Le proie à manchettes est le vrai prote. C’est lui que nous avons eu en vue dans le cours de cette rapide monographie.

On le voit, pour n’être plus les émules des Aide, des Elzevier, des Robert Estienne et de tant d’autres, les proies d’aujourd’hui ont encore un champ assez vuste à parcourir, et plusieurs d’entre eux le font avec honneur. Nous citerons, entre autres : M. Brun, ancien proie de l’imprimerie de Jules Didot, qui a donné en 1825 un Manuel pratique et abrégé de la typographie française ; AI. Henri Fournier, prote directeur de l’imprimerie la plus vaste et la plus considérable, non-seulement de France, mais encore de toute l’Europe, celle de Manie frères et C* de Tours, qui a publié un excellent Traité de la typographie, dont la troisième édition (Tours, Alfred Marne etrils, 18"0)est la plus complète ; M.Frey, qui a donné à l’Encyclopédie Roret un très-bon Manuel de typographie ; M.Théotiste Lefèvre, fondateur prote de la succursale de MM. Didot, auquel les compositeurs sont redevables du Guide pratique du compositeur d’imprimerie, un véritable chef-d’œuvre ; M. Moupied, qui a reproduit en filets typographiques, avec autant de patience que de talent, l’Enlèvement de Pandore, d’après Flaxmau, l’Amour et Psyché, d’après Canova. Avant ces typographes émérites, nous eussions dû peut-être rappeler le nom de Momoro, qui, les précédant dans la carrière, a écrit un curieux Traité élémentaire de l’imprimerie ou le Manuel de l’imprimeur, avec 40 planches en taille douce (Paris, 1703). Momoro fut envoyé comme commissaire national à Niort ; il s’intitulait premier imprimeur de la liberté nationale. Enfin nous devons une mention à M. Charles Bournot, prote de l’imprimerie du Grand Dictionnaire, dont la longue pratique a été si utile à la bonne confection de notre ouvrage.

À côté de ces noms honorables et justement honorés, nous pourrions en citer d’autres que nous aimons mieux passer sous silence. Pourtant, nous ne voulons pas résister à la tentation de rapporter deux anecdotes dont nous garantissons l’authenticité et qui achèveront de faire connaître l’individualité que nous nous sommes proposé d’esquisser, Quelques ombles sont nécessaires dans un tableau pour mieux faire valoir les parties éclairées ; d’ailleurs, notre article vise au portrait et non au panégyrique. Un travers de certains protêt (c’est le petit nombre, hâtons-nous de le dire) est la vanité ;-à force de se frotter aux auteurs, de voir faire des livres, ils finissent par se croire eux-mêmes des littérateurs. Il y a quelques années, vous pouviez voir à certaines heures de la journée, toujours les mêmes, un homme fortement charpenté, vêtu d’un long paletot, le chef couvert d’une calotte de velours noir, faisant tourner nonchalamment dans ses gros doigts une ou deux clefs, le rubau de la Légion d’honneur empourprant sa boutonnière, cheminer le long d’une des voies les plus fréquentées de la capitale. Vous l’eussiez pris pour quelque soudard en retraite. Non ; c’était le proie d’une des imprimeries les plus importantes de Paris. Il s’était acquis dans cette maison une très-haute autorité, non-seulement sur le maitie de 1 établissement et les ouvriers, mais encore sur les clients, des hommes de grande science pour ta plupart. Celte omnipotence semblerait inexplicâble, si l !on ne savait que l’uudace et la rudesse tiennent parfois lieu de- savoir et de talent. Il arriva qu’un savant fit une addition au Traité de statique de Monge ; notre savant, dèsirant rester inconnu, ne signa pas son travail. Le prote dont nous voulons parler, qui, bien entendu, ne connaissait rien aux a ; et aux. y, si ce n’est par ouï-dire, proposa au savant de signer de son nom à lui l’opuscule algébrique. Le savant laissa faire. Aujourd’hui notre proie ne manque pas d’ajouter au-dessous de sa signature : un tel, auteur de l’Addition au Traité de statique de Monge.

Autre histoire. M. Amyot, professeur de mathématiques, faisait imprimer une Algèbre. 11 avait laissé échapper dans son manuscrit une faute assez importante (il s’agissait d’une équaiion du second degré) ; le correcteur en première, qui par bonheur savait un peu d’algèbre, corrigea la faute sur l’épreuve. Quelques jours après, M. Amyot vint à l’imprimerie, remercia chaudement le prote (te correc PROÏ

tettr assistait à la scène), le félicita da pôssé-> derdes notions d’algèbre, etc. Lejjrofe empocha sans sourciller les compliments et se contenta de sourire quand le correcteur, en plaisantant, lui fit remarquer avec quel aplomb il se laissait parer des plumes du paon.

Notre article serait incomplet si nous ne disions quelques mots de la Socu-tè des proies. Dès 1847, une association fraternelle se forma entre lus proies des diverses imprimeries typographiques de Paris, avec l’autorisation du ministre de l’intérieur. Elle a principalement pour objet d’entretenir des liens d’amitié et de bonneconfraternité entre les membres qui en font partie ; de s’occuper des progrès de l’art typographique et d’assurer des secours à chacun des sociétaires en cas de maladie ou d’infirmités. Cette Société, qui continue deprospérer, publie par cahiers des comptes

rendus intéressants, auxquels nous avons puisé.

PROTÉ, nom ancien de l’Ile Porquëroluss, une des îles d’Hyères.

PROTÉACÉ, £E adj. (pro-té-a-sê — rad. protée). Bot. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre protée.

— s. f. pi. Famille de plantes dicotylédones, ayant pour type le genre protée.

— Encycl. La famille des protéacées renferme des arbres, des arbrisseaux et désherbes h feuilles presque toujours alternes, entières, dentées ou déchiquetées, dépourvues de stipules. Les fleurs, hermaphrodites, quelquefois dioïques, dépourvues de corolle, groupées diversement en épis, en grappes, en corymbes, en panicules, présentent un calice à quatre sépales colorés, coriaces, tantôt distincts, tantôt soudés en tube à leur base ; quatre étaniines, opposées aux sépales et, le plus souvent, insérées vers leur sommet, à filets courts, à anthères à deux loges quelquefois séparées et réunies chacune avec la loge correspondante de l’anthère voisine ; souvent quatre glandes ou écailles alternant avec les lobes du calice ; un ovaire libre, sessile ou stipité, uniloculaire, surmonté d’un style simple, terminé par un stigmate indivis ou échancré. Le fruit est très-variable ; tantôt c’est un drupe ou une noix, tantôt un follicule ou une saraare ; il est déhiscent ou indéhiscent, mais toujours à une seule loge renfermant une ou plusieurs graines renflées, comprimées ou ailées, dépourvues d’albumen ; l’embryon est droit et présente quelquefois plus de deux cotylédons.

Cette famille, qui a des affinités avec les laurinées, les thymélées et les éléagnées, comprend un grand nombre de genres, groupés en trois tribus et dont voici les principaux : I. Protées ; protée, aulax, leucadendron, pétrophile, isopogon, leueosperme, mimète, spatalle, persoonie, guévine. — IL G résiliées : grévillée, anadénie, hakée, lambertie, rhopala, télopée, lomatie, stéuocarpe.-III. Banksiées ; banksie, dryandra, héraiclidie, etc.

Les protéacées appartiennent aux régions chaudes de l’hémisphère austral et surtout de l’Australie ; elles ne se recommandent guère que comme plantes d’ornement.

PROTECDIQUE s. m. (pro-tè-kdi-ke — du gr. pràtos, premier ; ekdikos, défenseur). Hist. «celés. Ecclésiastique qui remplace le patriarche de Constantinople dans les causes mineures des évêques.

PROTECTEUR, TRICE s. (pro-tè-kteur, tri-se — lat. protector ; de protégere, protéger). Personne qui protège, qui défend : La vertu sait se passer de protecteur. (La. Bruy.) Tout protecteur devient inévitablement un maître et souvent un maître cruel. (tiignon.) Un véritable protecteur est an phénix qu’on ne trouve pas deux fois dans sa vie. (Bouard.) L’homme est le PROTBCTE«R->ié de la femme. (J. de Maistre.)

— s. m. Homme qui entretient une femme galante : Elle est jolie, elle a une belle votas et possède un protecteur dans la personne du propriétaire dont ses pai-ents gardent la porte. (Th. ûaut.)

— Hist. Nom porté par les gardes du corps des empereurs, institués par Gordien. Il Cardinal chargé, à Rome, du soin des affaires consisturiales de certains royaumes ou des intérêts de certains ordres religieux : Ce cardinal est te protecteur des affaires de France, le protecteur des affaires de Portugal, le protecteur de France, de Portugal. (Acad.) Il Titre donné à certains régents d Angleterre, tels que Richard d’York, Glocester, Olivier Cromwell et son fils Richard. J’ai vu le peuple anglais, en pleine république, Retombant sous le joug de toute sa hauteur. Changer un doux tyran pour un dur protecteur.

C. DELAVIONS.

Il Prolecteur de la confédération du Min, Titre sous lequel Napoléon Ier domina la partie de l’Allemagne qu’il avait réorganisée après ta paix de Presbourg, en 1806.

— Mar. Feuille métallique appliquée à la surface extérieure d’un navire, pour la protéger.

— Adj. Qui protège, qui exerce une protection : L’aisance, l’ordre et l’union sont tes dieux protecteurs du ménage. (Ooddet.) A Paris, si te premier mouvement est de se montrer protecteur, le second, beaucoup plus durable, est de mépriser le protégé, (tiaiz.) Le commerce ne prospère qu’à t’ombre des lois protectrices de tous les droits. (Dupin.) La

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charité qui si traduit par Vaumâne est Me sorte, de réqime protecteur de la misère. (Woîowski.) l| Qqi est propre, qui convient, qui est habituel à un protecteur : Prendre un ton, un air protecteur.

— Econ. politiq, Système protecteur. Système économique qui favorise l’industrie indigène par des lois de douane restrictives ou prohibitives : L’application du système protecteur h la France serait le plus déplorable monument de la sottise gottH, ernementale humaine. (Toussenel.) Tous les contresens sont dans les flancs du système protecteur, et ici chaque contresens est une injustice. (Mich-Chev.) h Droits protecteur$, ~Drohs qu’on perçoit sur certains produits étrangers, pour protéger les produits similaires nationaux.

— Bot. Feuilles protectrices, Feuilles q^ui, pendant ta nuit, s’abaissent de manière a lormer un abri aux fleurs placées au-dessous.

Protecteur* ci protégé» (Patronage), roman anglais de miss Kdgeworth (1814,2 vol. in-8" : trad. fr. par M. J. Cohen, 1816, in-8°). Lora Oldborouïjh est un ministre anglais d’un esprit élevé, d’une âme généreuse ; ses défauts, mêmes dérivent d’une passion toujours ! noble, celle d’être utile à son pays ; tel est l’homme que l’auteur destine à représenter les protecteurs et à nous en dégoûter. C’est dans la famille Percy que miss Edgeworth a mis ses principaux acteurs et ses personnages vertueux. M. Percy le père est un gentleman plein de probité, d’honneur, de lumières et préférant aux faveurs de lord Oldborough, qui sait bien l’apprécier, sa liberté et son indépendance. Sa femme, mistress Percy, est assez insignifiante. Ses trois fils, qui exercent les professions de médecin, de militaire et d’avocat, servent, par la diversité de leur état et la multitude de leurs relations, à faire ressortir un grand nombre de caractères divers ; mais ils se rattachent à une foule d’incidents dont la plupart ont peu d’intérêt ; quant n, Caroline Percy, l’héroïne du roman, elle est d’une si désespérante perfection, que le lecteur peut h peine s’y attacher. La famille Falconer offre la contre-partie de la famille Percy ; eile se compose du même nombre de personnes, le père, la mère, trois fils qui ont aussi trois états différents : l’un diplomate, l’autre ecclésiastique et le troisième militaire, et deux filles qui aspirent fort à changer de position en se mariant. Ce sont les protégés. Tout leur réussit d’abord. Falconer le père est un homme excessivement habile, qui saisit toutes les occasions de se rendre utile et agréable à son protecteur, qui calcule très-bien tous les moyens et toutes les chances de succès ; mais son esprit étroit ne saurait deviner tout ce qu’il y a de grand et d’élevé dans celui du ministre. Mjae Falconer, plus habile encore, parce qu’elle est femme, sent sa supériorité et en abuse quelquefois, ce qui amène entre elle et son mari certains débals assez plaisants. Tels sont les principaux personnages que miss Edgeworth fait agir dans son roman qui, malgré ses longueurs et ses digressions, malgré la multiplicité des épisodes et des incidents, porte l’empreinte d’un talent distingué et peut toujours être lu avec plaisir, grâce à la vérité des peintures de mœurs et à une analyse fine et enjouée des mystères et des sentiments les plus délicats du cœur humain.

PROTECTION s. f. (pro-tè-ksi-on — lat. protectio ; de prolégère, protéger). Action de protéger, de défendre : La protection des grands est un fort d porte bâtarde, où ion ne pénètre qu’en se baissant. (Bougeart.) Toute la protection des lois doit environner la dé' fense. (Dupin.) Aujourd’hui, l’unité, c’est simplement une forme d’exploitation bourgeoise sous ta protection des baïonnettes. (Proudh.) Il Soin que l’on prend de la foriune, des intérêts de quelqu’un ; effort que l’on fait pour favoriser l’accroissement, le progrès de quelque chose : Prendre les arts sous sa protection. Les plaisirs publics n’ont pas besoin de protection, l’autorité n’a que faire de s’en mêler. (Mass.)

— Appui, aide, secours : Réclamer la protection des lois. L’homme trouve dans les végétaux des protections, non-seulement contre tes bêles féroces, mais contre les reptiles et tes insectes. (8. de St-Pierre.)

— Personne qui protège : Avoir de hautes, de puissantes protections.

Prendre sous sa protection, en sa protection, Se charger de protéger, de défendre, d’aider : Prenez sous votre protection la faiblesse des malheureux. (Vauven.)

— Hist. Emploi de protecteur à la cour de Rome.

— Econ. politiq. Privilège accordé & l’industrie indigène, système protecteur : Le premier soin de chaque industrie appelée au bénéfice de la protection a été naturellement d’organiser sa contrebande. (Toussenel.) La protection réunit sur un point donné le bien qu’elle fait et infuse dans la masse le mal qu’elle inflige. (F. Bastiat.) La protection est une redevance que te public sert aux industries protégées. (Mien. Cnev.)

— Syn. Protection, au»pire», sauvegarde

V. AUSPICES.

PROTECTIONNISME S. m. {pro-tè-ksi-Om-sme

— vad. protection). Econ. politiq. Système protecteur : Le protectionnisme se