Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 13, part. 1, Pourpre-Pube.djvu/245

Cette page n’a pas encore été corrigée

prom’

sus). État de ce qui est prominent. Il Vieux mot.

PROMINENT, ENTE adj. (pro-mi-nan, ante

— iat. prominens). Qui s’élève au-dessus des objets environnants : Rocher prominent. Il Vieux mot.

PROMINER v. n. ou intr, (pro-mi-nélat. prominere ; de pro, en avant, et.de minere, saillir). S’élever au-dessus des objets environnants. «Vieux mot.,

PROMINULE adj. (pro-mi-nu-le — rad. prominer). Qui fait une très-légère saillie.

— Miner. Cristal prominute, Cristal avant à sa surface des arêtes qui forment une très-légère saillie.

PROMIS, ISE (pro-mi, i-ze) part, passé du. v. Promettre. Dont on a fait la promesse, qu’on s’est engagé à donner ou à faire : Argent promis. Secours promis. Envoi promis,

— Voué, réservé, destiné : Tout empire absolu est une proie promise à l’anarchie. (Lemontey.)

Au nom de ces cheveux blanchis dans les cachots. De ces membres promis demain aux dchafauds...

Lamartine.

— Dont le mariage est décidé, engagé par une promesse : De ce jour, ils furent promis, et l’on s’occupa des préparatifs du mariage. (A. Karr.)

Terre promise, Terre de Chanaan, que Dieu avait promise aux Hébreux : Les Israélites n’entrèrent dans la TERRE promise qu’après de longues épreuves, il Par anal. Pays riche, fertile : Ce pays est ta terre promise du chasseur et conséquemment du braconnier. (E, Sue.) Il Fig. Objet vivement désiré : Ce bonheur tant de fois appelé, tant de fois aperçu dans le mirage trompeur de mes rêves insensés, c’était la terre promise de mon cœur, la patrie d’élection de mon amour. (Delvau.)

— Prov, CUose promise, chose due, On est obligé de faire ce qu’on a promis.

— Substantiv..Personne promise en mariage : Vans ce pays, souvent un jeune homme quitte sa promise pour une jeune fille plus riche qu’elle dé trois ou quatre arpents de terre. (Balz.)

Promise (la), opéra-comique en trois actes, paroles de MM. de Leuven et Brunswick, musique de Clapisson, représenté au Théâtre-Lyrique le 16 mars.1854. La donnée de la pièce est assez amusante, quoiqu’un peu trop naïve. Un vieux marin, par un sentiment exagéré de reconnaissance envers un capitaine de vaisseau, M. Girotnont, qui a atteint la cinquantaine, lui a promis en mourant la main de sa fille. Mais Marie aime un jeune marin, Petit-Pierre, qui l’aime aussi. Au moment de conclure l’hyménée, un navire anglais est signalé au large, et Giromont court ■ à son poste, confiant la garde de sa promise, à qui ? à Petit-Pierre lui-même. Marie prolite de cette circonstance pour manœuvrer de telle sorte qu’à son retour le vieux capitaine n’a plus qu’à filer son nœud. Sil veina verbo. La musique est jolie, mais sans beaucoup de caractère. Il y a dans le premier acte deux phrases chantées successivement, puis un duo, qui sont une vraie trouvaille musicale. Les couplets de la veste de velours, chantés par Théodore, sont aussi fort bien tournés. Le trio : Mail vous uimert non pas ! est terminé par un joli ensemble syllabique. Mtoe Cubel a créé le rôle principal avec un grand succès. Elle s’est tirée avec éclat dès vocalises les plus difdciles. Les autres rôles ont été créés par Junca, Colson et M’le Girard,

PROMISCUITÉ s. f. (pro-mi-sku-i-té — lat, p>wiisci<i7as ; de promiscere, mêler complètement ; du préf, pro, et de miscere, mêlée). Mélange cornus et désordonné : La promiscuité des prisons est un de leurs plus graues inconvénients. C’était une 'promiscuité d’intérêts fertile en brouilles et en raccommodements. (Balz.) Il règne dans l’Asie musulmane une grande promiscuité de langage. (Renan.)

— Union sexuelle qui se fait indistinelement entre plusieurs personnes : La promiscuité des sexes,

PROMISSION s. f. (pro-mi-si-on — du lat. promissio, promesse). Écrit, sainte. Terre de promissiou, Terre promise, terre de Chanaan que Dieu avait promise aux Israélites.

— Fig. Paya riche, fertile : Le rivage de Madagascar est ta terre de promission des naturalistes, (Cttv.) Chypre, cette terre de promisséon, nourrissait autrefois deux millions d’hommes. (Lamart.)

— Hist. Promissions ducales, Contrat que la république de Venise passait avec chacun de ses nouveaux doges.

PROMISSOIRE adj. (pro-mi-soi-re — du lat. promisses, promis). Ane. jurispr. Se disait du serment qu’on faisait pour garantir une promesse : Le serment peut être promiSboires ou assertoire.

. promontoire s. m. (pro»mon-toa-relat. promontarium ; de pro, en avant, et de mons, montas, montagne). Pointe de terre élevée, qui s’avance dans la mer ; Vile entière, avec ses découpures de havres, de caps, de criques, de promontoires, répétait son paysage interverti dans les Ilots. (Uhateaub.)

vu.

prom :

J’ai vu toute lo Grèce,

Les prdmontoires d’or, qu’un Ilot d’aïur caresse, Et les coteaux mûris par le soleil divin.

LAPtlABH.

Il On dit plus ordinairement cap dans le langage ordinaire ; promontoire est devenu une ■expression poétique.

— Par anal. Objet dii tient au rivage : Un brin d’herbe dans l’eau par elle étant jeta, Ce fut un promontoire où la fourmis arrive,

La Fontaine.

— Anat. Petite saillie de la paroi interne du tympan.

PROMOTEUR, TRICE s, (pro-mo-teur, trise

— lat. promotor ; de promovere, promouvoir). Personne qui prend le soin principal d’une affaire : Il n’est pas le fondateur de cet établissement, l’auteur de cette entreprise, il n’en est que le promoteur. (Acad.) Il Sens vieilli.

— Personne qui donne la première impulsion, qui provoque un acte ou une fondation : Le promoteur d’une loi, d’une mesure. La promotrice d’une fête. Law fut un des plus grands promoteurs du despotisme. (Montesq.) A Athènes, il existait un impôt, l’eisphoru. asses semblable à celui dont M. de Girardin s’est fait te promoteur. (Proudh.)

Grands promoteurs de soins et de services, Ardélions, sous le masque d’amis. Sachez de moi que les meilleurs offices Sont toujours ceux qu’on a le moins promis. J.-U. Rousseau.

— s. m. Dr. canon. Procureur d’office, faisant fonction de partie publique dans une juridiction ecclésiastique, dans une assemblée du clergé, dans un concile ou un chapitre.

— Ane. coût. Promoteur des maîtres d’école de Paris, Inspecteur qui visitait et surveillait les écoles,

— Adjecliv. Qui excite, qui provoque : Toute imbécillité est promotrice d’avarice. (Montaigne.)

— Encycl, Dr. canon. La révolution de 1789, en supprimant les tribunaux ecclésiastiques, a mis fin en France à cette fonction importante dont nous allons examiner les attributions. On appelait d’abord le promoteur procureur fiscal ; mais l’Église n’ayant point de fisc, on remplaça ce dernier nom par celui de promoteur que nous étudions ici, et le nom de procureur fiscal resta au ministère public des tribunaux laïques, nommé par les seifneurs justiciers comme les promoteurs taient nommés par les évêques.

Il y avait dans les métropoles deux promoteurs différents : l’un pour l’oflicialilë ordinaire, l’autre pour l’officialité métropolitaine, et, si le métropolitain était primat, un troisième pour l’officialité primatiale, L’évêque pouvait destituer à Son gré le promoteur, qu’il nommait à sa guise. Il n’était pas nécessaire qu’il fit dans les ordres, et il peu vait être choisi parmi les laïques. En cas d’absence du promoteur, le procureur de l !ofticialité pouvait même le remplacer. Cependant, et si aucune loi civile n’exigeait que le promoteur fût ecclésiastique, nous devons mentionner un décret du concile de Tours qui en a décidé autrement.

L’établissement des promoteurs paraît remonter au xiii» siècle. Ils furent institués pour faire toutes les réquisitions concernant l’ordre et l’intérêt publiCj pour maintenir les droits, libertés et immunités de l’Église, conserver la discipline ecclésiastique et faire informer contre les clercs qui avaient de mauvaises mceurs afin qu’on les corrigeât. Us étaient obligés de poursuivre tous les délits dont se rendaient coupables les ecclésiastiques qui fréquentaient les cabarets ou les lieux de débauche, qui menaient une vie déréglée ou qui négligeaient do se conformer à ce que prescrivaient les rituels du diocèse pour l’instruction des fidèles, la célébration des sacrements et la célébration de l’office divin.

Une ordonnance de 1629 (art. 8) avait ordonné que les promoteurs des sièges ecclésiastiques poursuivraient le jugement des

causes criminelles qui se présenteraient dans leur siège et qu’ils les poursuivraient jusqu’à jugement définitif, quand même il n’y aurait aucune partie civile ; mais, par arrêt du Ier mars noi, le parlement enjoignit au. promoteur de l’officialité de Paris de ne poursuivre les ecclésiastiques que pour la correction des mceurs. D’après une déclaration du 15 juin 1697, le promoteur pouvait poursuivre et faire assigner devant l’évêque et avec sa permission les personnes vivant ensemble sans avoir été mariées, aveo le consentement du curé, pour les contraindre à faire bénir leur mariage. Le promoteur no devait pas être présent à l’instruction ni au jugement des procès criminels, sans quoi la procédure était déclarée nulle par le parle» ment. Lorsque les délits des ecclésiastiques étaient secrets, le promoteur ne devait point former d’accusation sans avoir un dénonciateur qui pût répondre des dommages-intérêt : ! à donner à l’accusé au cas où il aurait été renvoyé absous ; autrement, c’était le promoteur lui-même qui devait payer ces dommages-intérêts. Le promoteur était obligé de révéler à l’accusé acquitté le nom du dénonciateur. Lorsque le promoteur était seul partie, l’é PROiM

vêque faisait les frais de la poursuite, sauf a. avoir recours ensuite contre lecoudarnné. En cas d’appel, le transport du prisonnière l’oflicial supérieur, le transport des pièces de la procédure et autres frais étaient à la charge de l’évêque.

’ L’article 43 de l’édit d’avril 1695 concernant la juridiction ecclésiastique porte : « A l’égard des ordonnances et jugements que lesdits prélats ou leurs officiaux auront rendus et que leurs promoteurs auront requis dans la juridiction contenlieuse, ils ne pourront pareillement être pris à partie ni intimés en leur propre et privé nom, si ce n’est en cas de calomnie apparente et lorsqu’il n’y aura aucune partie capable de répondre des dépens, dommages et intérêts, qui ait requis ou qui soutienne leurs ordonnances et jugements, et ne seront tenus de défendre à I intimation qu’après que nos cours l’auront ainsi ordonné en connaissance de cause. «

Le promoteur était tenu, comme tes procureurs du roi et les procureurs fiscaux, d’avoir un registre pour y écrire les noms des dénonciateurs. Il pouvait assister k l’audience du juge royal pour la conservation des droits de la juridiction ecclésiastique et y demander le renvoi des causes qui appartenaient ’à son tribunal.

On pouvait être promoteur et titulaire d’un bénéfice sujet à résidence ; mais à la condition que ce bénéfice fut dans la ville épiscopale ou dans celle où l’officialité était établie, autrement il y avait incompatibilité. Dans la plupart des officialités, on adjoignait au promoteur un vice-promoteur- qui lui servait de substitut. En cas d’absence du promoteur ou du ice-promoteur, leurs fonctions étaient dévolues au plus ancien praticien du siège, ou bien l’évêque commettait un promoteur ad causam ou ad litem. Un arrêt du conseil du 30 octobre 1C70 déchargea du droit de contrôle les exploits faits dans les officialités a la requête des promoteurs.

PROMOTION s. f. (pTO-mo-si-on — lat. promotio ; de promovere, promouvoir). Elévation d’une ou plusieurs personnes à un grade, il une dignité : On vient de faire à Borne une promotion de cardinaux. Ces deux officiers sont de la même promotion. Depuis sa promotion au maréchalat, il n’a plus commandé de corps de troupes.

— Nomination d’élèves de certaines écoles du gouvernement : Des camarades de la même promotion.

— Fam. Nomination quelconque : Je suis un marquis de la promotion de Lisette, comme elle est comtesse de la promotion de Frontin. (Mariv.)

— Coût. Fête des promotions, Grande fête scolaire qu’on célèbre chaque année dans une partie de la Suisse.

— Encycl. Dans l’armée^ depuis l’ordonnance du 17 mars 1788 qui inséra le mot promotion dans son intitulé, on se sert de ce mot pour désigner l’avancement hiérarchique, la nomination à un grade supérieur. À l’article avancement, nous avons indiqué les conditions exigées pour la promotion k un gradé supérieur, conditions modifiées par la loi du 5 juin 1872, en vertu de laquelle l’avancement aux grades de capitaine, de lieutenant et de sous-lieutenant dans l’infanterie et la cavalerie doit se faire sur la totalité de l’armée, et par la circulaire du 2 février 1872, qui exige que les officiers subissent un examen avant d’être proposés k l’avancement. Le numéro de promotion d’un officier est inscrit sur le brevet et devient un titre de primauté sur les numéros subséquents. En temps de guerre, une promotion d’officier donne lieu à un supplément de gratification d’entrée en campagne. Conformément aux usages modernes, toute promotion dans un corps est mentionnée aux feuilles d’appel et donne droit au traitement du grade.

Dans le langage ordinaire, on appelle surtout promotion la nomination simultanée de plusieurs personnes à un même grade, k une même dignité. De grandes promotions de ce genre se font, sous les gouvernements monarchiques, ordinairement à l’occasion d’une fête, d’un mariage, d’une naissance. On les a nommées, par moquerie, des fournées.

— Hist. relig. Fête des promotions. On appelle ainsi, dans toute la Suisse romande depuis le xvie siècle, une fête annuelle qui est, sinon la plus brillante, du moins la plus touchante da toutes celles qui se célèbrent dans ce pays. C’est le jour où l’on réunit toute la jeunesse de la ville, filles et garçons, enfants des salles d’asile et des écoles du premier âge, élèves des classes industrielles, et même, la où il y en a, étudiants de l’académie. Une assemblée générale, le plus souvent en plein air, est consacrée à une sorte de revue de l’armée scolaire faite par les directeurs des grands établissements d’instruction publique. Le pasteur ou le curé, en certains endroits l’un et l’autre, donnent à la fête des enfants une sorte de consécration religieuse. Les rapporteurs officiels ou les inspecteurs rendent compte des résultats constatés dans les différents degrés par les examens de fin d’année ; et, après quelques allocutions toujours plus ou moins mêlées de reproches et d’encouragements, a lieu le grand défilé sous les yeux de la population tout entière ; bien peu y manquent, car la fête des enfants est Russi

PR, OM

241

la fête des mères. L’après-midi est employée aux jeux, danses, réunions dans la campagne ou au bord du lac. C’est le tour des gymnastes et de leurs périlleux exercices ; on y voit se mêler les pères aux fils. En Suisse, lo goût -. de la gymnastique, avec celui du tir, reste presque égal chez tous les âges et dans toutes les classes de la population. La journée so termine par les réjouissances publiques les plus variées, depuis les plus simples jeux de la première enfance jusqu’aux banquets aveo toasts et discours, qui d’ordinaire rassemblent le soir les autorités municipales et scolaires. Le nom de fête des promotions indique un. des caractères distinctifs de l’enseignement en Suisse. Ce n’est pas du tout une i distribution de prix ’ comme en France. La plupart du temps même on ne distribue rien, tout au plus une feuille de papier contenant un satisfecit et le relevé des notes obtenues. Ce qui marque le succès, c’est précisément la promotion ou passage à la classe supérieure. Lesenfants emploient même dans leur langue, plus pittoresque que correcte l’expression promonter comme devant servir de verbe au substantif promotion. Je suis promonté en quatrième, dit le bambin, qui ne comprendrait pas ce quo c’est que d’être promu. C’est, du reste, une bonne chose que d’avoir habitué les enfants à considérer comme marque da leurs succès, non pas un avantage remporté sur des camarades, mais le progrès fait par eux-mêmes sur eux-mêmes. C’est le régime allemand du progrès et de la promotion graduelle substitué au régime français de l’émulation.

PROMOTOS (iElius), médecin grec qui vivait à Alexandrie h une époque incertaine. On ne sait rien de sa vie. Comme Apollodore et Elien, il divisait les scorpions en neuf espèces différentes. On a de Promotus quelques ouvrages dont des fragments ont été insérés dans les Addilamenta ad Elench. medicorum veterum de liùhn (Leipzig, 1826, iiW) et dans les Varise lecliones de Mercuriali,

PROMOUVOIR v. a. ou tr. (pro-mou-voir

— du préf, pro, et de mouvoir. Se conjugua comme mouvoir). Porter, élever à quelque dignité : Promouvoir un évêque à la dignité de cardinal.

— Procurer, provoquer : Promouvoir de tout son pouvoir la félicité publique, il Vieux en ce sens.

PROMPSAULT (Jean-Henri-Romain), canoniste, controversiste et paléographe français, né à Montélimar (Drôme) en 1798, mort à Paris en 1858. Après avoir fait ses études au petit, puis au grand séminaire de Valence, il reçut, avec dispense d’âge, la prêtrise en 1881. D’abord vicaire, puis professeur de théologie dogmatique au séminaire de Romans, il fut, de 1824 à 1827, curé de Réauville, qu’il quitta pour aller professer la philosophie au collège de Tournon. Mais, dès l’année suivante, il se rendit à Paris et fut alors nommé troisième chapelain de l’hospice des Quinze-Vingts. Après la révolution de Juillet, l’abbé Prompsault resta seul chapelain de cet établissement, dont il prit la défense dans une brochure, lorsqu’on 1832 M. de Rambuteau proposa aux Chambres de le supprimer. Tout en remplissant les fonctions de chapelain, l’abbé Prompsault se livra à l’étude des anciennes chartes, du vieux langage français, du droit canonique et de la jurisprudence civile. Il commença a se faire connaître par des ouvrages de linguistique et de grammaire, puis il eut une assez vive polémique avec Crapelet, éditeur de la Collection des monuments de la littérature française, dont il releva les fautes avec beaucoup de verve dans son Discours sur les publications littéraires du moyen âge (1834). L’abbé Prompsault publia ensuite, dans la Voix de la vérité de l’abbé Migne, une série d’articles sur le droit canonique, la liturgie, la théologie, et, dans la Bibliothèque universelle du clergé, son remarquable Dictionnaire raisonné de droit et de jurisprudence civile et ecclésiastique (Paris, 1849, 3 vol.in-4°), le premier ouvrage complet qui ait été fait sur cette matière. Vers la même époque, il fournit des consultations à des prêtres qui étaient entrés en conflit, soit avec l’autorité civile, soit avec leurs évêques, et acquit le renom d’un savant canoniste. L’ardeur avec laquelle il défendit les idées de l’Église gallicane lui valut d’ardentes attaques de la part des ultramontains, notamment de la part de dom Guéranger, abbé de Solesmes, qui critiqua vivement les Observations sur l’encyclique du 21 mars 1853, publiées par l’abbé Prompsault. Ce dernier répondit par quatre Lettres que l’archevêque Sibour publia à ses frais. Deux ans plus tard, il fit paraître son livre intitulé : Du siège du pouvoir ecclésiastique dans l’Église, dans lequel il ne reconnaissait au pape qu’un simple droit de primauté, d’honneur et de juridiction. Cet ouvrage, condamné dans un mandement du cardinal de Bonald, fut mis peu après à l’index par la cour de Rome. Cette même année, l’abbé Prompsault fit paraître, en faveur de deux prêtres interdits, des mémoires dans lesquels il s’attachait à prouver qu’ils n’avaient pas été condamnés selon les règles du droit et blâmait l’archevêque de Paris de n’avoir pas reçu comme il le devait l’appel de l’un d’eux. M. Sibour, qui jusqu’au lors avait soutenu l’abbé Prompsault, condamna, par une ordonnance dans laquelle

31