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cauld des salons, qui s’était montré envers l’Empire et le chef du pouvoir plus qu’un adversaire politique, presque un ennemi personnel, consentir à devenir le représentant de l’empereur à Washington, il s’éleva dans toute la presse de l’opposition un texte général contre ce qu’on considérait comme une apostasie. « En partant de Paris, dit M. Hervé, Prévost-Paradol était déjà fort attristé et fort troublé par les attaques dirigées contre lui. La déclaration de guerre qu’il apprit en débarquant en Amérique acheva d’ébranler son âme. Il ne fut pas bien reçu par la société américaine. Il se faisait à cet égard de grandes illusions. Il croyait trouver l’Amérique très-française, il la trouvait très-allemande. Les Américains, d’ailleurs, ne voulaient pas admettre que le nouveau ministre de France fût parti de Paris cinq jours avant la rupture entre son pays et la Prusse sans avoir le moindre soupçon. On le faisait solidaire, je dirai presque complice d’une politique contre laquelle le sentiment public, aux États-Unis, se prononçait avec une grande vivacité. Il était du petit nombre de ceux qui ne croyaient pas à la victoire de la France. À la pensée des malheurs qui menaçaient le pays se joignait sans doute le sentiment de la fâcheuse situation dans laquelle il s’était placé. C’est alors qu’il prit la résolution de sortir de cette vie. » Il venait d’être reçu en audience solennelle par le président des États-Unis, lorsque, se voyant désormais lié au sort d’un gouvernement qui précipitait la France vers un’désastre inévitable et qui allait fatalement crouler, il tomba, dans un profond désespoir. Dans la nuitdu il juillet 1870, il se leva, se plaça devant une glace et se tira un coup de pistolet dans la poitrine. Il expirait.quelques instants après. Par sa fin tragique,

— Prévost-Paradol a prouvé que personne n’avait jugé plus sévèrement que lui-même là fautépolitiqiie qu’il avait commise. PrevOst-Païadol, sans avoir laissé aucune œuvre supérieure, n’en restera pas moins un des écrivains les plus remarquables du temps. Il était passé maître dans l’art de l’ironie, des allusions fines et mordantes, et il a défini lui-même avec bonheur les lois du style ironique qu’il a porté a son’point de perfection. La tournure de son esprit l’y portait incessamment : là était sa véritable originalité. C’était un don de la nature qu’il avait perfectionné par une éducation excellente et par un exercice quotidien. • Entré à vingt-sept ans aux Débats, dit M. Ed. Scherer, Paradol était devenu d’emblée le plus brillant de nos journalistes. On n’a jamais mis dans dés articles tant de goût, de grâce et d’éloquence ; c’était poli et acéré comme une flèche ;’etaveo cela une ai droite raison I Paradol restera le plus littéraire et le plus charmant de ceux qui ont jamais écrit dans un journal. Sa facilité était prodigieuse. Sa manière d’écrire était si exquise qu’elle a empêché d’estimer à leur prix les solides qualités de sa discussion. Et, cependant, que de sens sous cette élégance ! et qui {.jamais mis une plus belle clarté dans l’exposé d’une question, une dialectique plus victorieuse dans la réfutation dessophismesl > Outre les ouvrages que nous avons déjà cités, on lui doit : Du rôle de la famille dans l’éducation (1857, in-8o), livre qui fut couronné par l’Académie française ; De la liberté des cultes en France (1858, in-8 « ) ; Essais de politique et de littérature (1859, in-8 » ) ; Du gouvernement parlementaire ; le décret du 24 novembre (1880, in-8°) ; Deux lettres sur la réforme du code pénal (1862, in-8<>) ; Nouveaux essais de. politique et delittérature (1862, in-go) ; Quelques pages d’histoire contemporaine (1862, 1864, 1866, 4 vol. in-18) ; Essais de politique et de littérature, 3e série (1863, in-8°) ; Études sur les moralistes français (1864, in-18).

PRÉVOST SAINT-LUCIEN (Roch-Henri), littérateur, né à Paris en 1740, mort en 1808. C’était un avocat qui déserta le barreau pour les lettres. Il composa plusieurs pièces de théâtre, des ouvrages élémentaires de gram’maire, diverses brochures et les livres suivants ; Moyen d’extirper l’usure ou Projet d’établissement d’une caisse de prêt public sur tous les biens des hommes (1775-1778, in-12) ; on attribue à l’effet produit par cet ouvrage, l’institution du mûnt-de-piété, qui est loin d’Être exempte de reproches, à notre sens ; De la nécessité d’établir un jury constitutionnet pour le maintien de la déclaration des droits de l’homme et de la constitution française(1795 ou 1796, in-&o) ; Histoire de l’empire français (Paris, 1804-1805, in-8°).

PRÉVOSTÉE s. f. (pré-vo-tô— de Prévost, naturaliste genevois). Bot. Syn,.de dufourée.

PRÉVÔT s. m. (pré-vô — du lat. prspositus, préposé. Ou écrivait autrefois prévost). Hist. Titre de différents officiers préposés ayant juridiction ou exerçant une haute surveillance. || Officier du seigneur féodal qui jugeait les causes entre vassaux et conduisait ceux-ci à la guerre. || Officier du roi qui jugeait les causes entre sujets non privilégiés. || Dans quelques ordres militaires, Grand officier à qui était confié le soin des cérémonies : Le prévôt du Saint-Esprit. Le prévôt de Saint-Michel. || Grand prévôt, Grand prévôt de France, Prévôt de l’hôtel, Magistrat qui jugeait en premier ressort toutes les causes civiles des personnes attachées à la cour et, partout où se trouvait la cour, toutes les


causes criminelles et de police. D Prévôt royal, Premier juge royal, dont les appels ressortissaient aux bailliages et sénéchaussées. Il Prévàt de Paris, Chef du Châtelet, qui représentait le roi dans la ville de Paris et était le premier juge ordinaire, civil et politique de la capitale. Il Prévôt des maréchaux ou de la maréchaussée, Officier préposé à la sûreté des grands chemins, et qui jugeait sans appel les délits qui s’y commettaient, dans toute l’étendue du royaume. Il Prévàt de l’île, Officier qui exerçait, dans l’Ile-de-France, des fonctions analogues à celles du prévôt des maréchaux. I ! Prévôt des marchands, Premier magistrat municipal de Paris, qui avait autorité sur la bourgeoisie, et dont les fonctions étaient il peu près celles de nos maires. Il Prévôt ou Grand prévôt de la connétablie, Officier qui commandait les gardes de la connétablie. Il Prévôt de l’armée, Prévôt de régiment ; Officiers qui connaissaient de tous les délits commis dans l’armée, dans un régiment, g Prévôt de la marine, Officier supérieur des archers de la marine, qui instruisait le procès des gens de mer accusés de quelque crime. Il Prévôt des chirurgiens, Officier qui, dans le corps des chirurgiens, avait des fonctions analogues à celles des jurés dans les communautés d’arts et métiers. Il Prévôt des monnaies, Officier chargé de rechercher et d’appréhender au corps les faux-monnayeurs, et d’instruire leur procès.

— Ane. loc. Craindre le prévôt, Avoir des actions criminelles à se reprocher. Il Va-t’en battre le prévôt, tu gagneras double amende, Se disait a une personnequi ne savait que faire pour passer le temps.

— Hist. ecclés. Première ou seconde dignité, dans quelques communautés ecclésiastiques. Il Bénéficier chef du chapitre d’une église cathédrale ou collégiale, il Titre du supérieur général des barnabites et des ermites de Notre-Dame-de-Gowjague.

— Mar. Officier marinier chargé de la police intérieure : Tu y seras capitaine d’armes, comme ils disent en Ponant, ou prkvôt, comme ils disent en Levant. (E. Sue.) Il Mauvais matelot que l’on emploie a balayer et à surveiller les prisonniers.

— Administr. Détenu ou forçat qui est chargé, dans la chambrée à laquelle il appartient, de distribuer le pain à ses camarades et de veiller au maintien de la propreté.

— Escrime. Prévôt de salle, Celui qui, sous un maître d’armes, donne des leçons aux écoliers.

— Chorégr. Employé qui enseigne la danse en sous-ordre,.sous l’autorité d’un maître de danse.

— Encycl. Hist. Prévôt de l’armée ou grand prévôt. A notre article police militaire, nous avons déjà dit quelques mots de ce fonctionnaire, dont les attributions n’ont jamais été bien définies et ont cessé d’être en harmonie avec notre législation civile et militaire. Les premières traces de la magistrature appelée prévôté apparaissent dans notre histoire dès 1 an 1070, sous le règne de Philippe Ier. Elle succéda à la justice du comte et du vicomte de Paris. Elle était militaire, judiciaire et fiscale. À partir de la création des ministres de la guerre, le grand prévôt de l’armée dépendit d’eux. L’ordonnance du 14 février 1633 plaçait sous la juridiction du grand prévôt les troupes en campagne. En ne considérant le grand prévôt que comme chef dé la police et de la justice d’une armée, § es attributions consistaient, sous Louis XIV et Louis XV, — à taxer les denrées, réprimer les maraudes, classer, diriger, surveiller les bagages de l’armée, instruire les procès relatifs aux délits^ faire exécuter les sentences, arrêter les vagabonds, les déserteurs, les filles publiques, les traînards, etc. Le grand prévôt avait un pouvoir terrible et exerçait souvent un sanglant arbitraire. Au xve siècle, d’après Monteil, si les prévôts n’avaient pas leur gibet, ordinairement dressé dans une rue du camp, toujours garni de quelques vauriens, on croyait qu’ils ne faisaient pus leur devoir.

Au commencement de ce siècle, Bonaparte se faisait suivre, dans ses campagnes, d’un officier de gendarmerie revêtu du titre de grand prévôt, quoique la loi eût supprimé ce titre en 1790.

L’armée qui fit la conquête d’Alger eut également son grand prévôt, et, lors des dernières guerres, ce fonctionnaire a repris son rôle, mais accommodé à nos institutions actuelles.

Grand prévôt de la connétablie et maréchaussée de France. V. cûnhbtàdliè.

Grand prévôt de t’hôtel. L’opinion la plus accréditée parmi tes historiens fait remonter cette institution à l’année 1422. Placé à la tète des justices particulières de Paris, le grand prévôt de l’hôtel devint par la suite

frand officier de la couronne et grand prévôt e France. A en croire Dutillet, ce fonctionnaire s’empara en tout ou en partie des attributions du roi des ribauds. On le voit exercer son action dans différentes circonstances plus ou moins remarquables ; c’est ainsi que nous le voyons assister, en 1458, au procès du duc d’Alençon, à Lyon. Lors de l’expédition de Naples, en 1494, c’est le grand prévôt de l’hôtel et ses archers qui veillent à la garde du roi.

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En temps ordinaire, le grand prévôt de l’hô tel tenait ordinairement sa juridiction au Louvre, et ses attributions s’étendaient sur les officiers de la maison du roi et, en campagne, sur une partie de l’armée royale. Ses fonctions étaient à la fois judiciaires et militaires. Quand le roi allait à l’armée, le grand prévôt de l’hôtel l’accompagnait, avec tous les agents dont il était le chef et tous les personnages attachés à la cour judiciaire qu’il présidait. Si le dauphin ou les princes du sang commandaient 1 armée, un détachement de la prévôté les y accompagnait et exerçait la juridiction accoutumée.

Prévôt des marchands. L’institution du prévôt des marchands, particulière aux villes de Lyon et de Paris, remonte à des temps fort éloignés. À Paris, elle se rattache à la société des marchands de l’eau, qui fonctionnait déjà à l’époque de la période romaine. Au xne et au xme iiecle, le prévàt des marchands était un magistrat fort important, bien que ses attributions se bornassent à régler le prix des denrées et à coopérer à la fixation et à la répartition de l’impôt sur les marchandises. Le prévôt des marchands figurait dans toutes les cérémonies à la tête des échevins ; il avait dans ses attributions la juridiction commerciale et il la conserva jusqu’à la création des tribunaux consulaires par le chancelier de L’Hospilal ; il était’, en outre, chargé de la surveillance et de l’entretien des remparts, des fontaines publiques et de la garde des ponts. Jusqu’à la fin du xve siècle environ, les prévôts des marchands furent élus par les bourgeois de Paris ; mais les tentatives d’Étienne Marcel (1356-1358) et l’extension toujours croissante des attributions du prévôt des marchands effrayèrent la royauté absolue, qui réduisit à rien le rôle du prévôt, dont l’élection, au xvi », au xvlie et au xvme siècle, n’était plus qu’une comédie ridicule. Les notables ne se réunissaient que pour la forme et le roi désignait, dans une lettre de cachet, celui que les bourgeois devaient choisir. Ce prévôt était nommé pour deux ans et généralement on le réélisait trois fois de suite. On poussaitlacomédiejusqu’à prendre toutes les précautions nécessaires pour assurer la liberté du scrutin, bien que le prévôt fût imposé d’avance aux votants, et le tout se terminait par un banquet donné à l’Hôtel de ville.

La prévôté des marchands avait été supprimée de 1382 à 1388. Elle fut rétablie, comme nous l’avons dit ci-dessus, mais ses attributions furent tellement diminuées que bientôt elles se réduisirent à presque rien.

« Le prévôt des marchands et les échevins qui l’accompagnaient, dit M. Chéruel, portaient dans ses circonstances solennelles un costume qui rappelait, par sa singularité, les vêtements du moyen âge. Même du temps de LouisjXIV, ils avaient des robes mi-parties, comme l’atteste le récit suivant : t Sur les trois heures, le prévôt des marchands, le sieur Fréron, à cheval, en housse de velours, avec sa robe de velours rouge cramoisi, mi-partie de velours violet cramoisi… » (Journal manuscrit de ta Fronde, par Dubuisson-Aubenay, 1649). Au nombre des prévôts des marchands les plus remarquables, on compte : Étienne Marcel (1354) ; Jean Juvénal des Ursins (1388) ; Guillaume Budé (1522) ; Augustin de Thou (1538) ; Jean Lullier (1592) ; François Miron (1604) ; Robert Miron (1614) ; Henri de Mesmes (1618) ; Jérôme Le Féron (1646) ; Claude Lepelletier (1668) ; Jérôme Bignon (1"Q8) ; Charles Trudaine (1716) ; Michel-Étienne Turgot (1729) ; Camus de Pont-,

Carré (1758) ; J.-B. de La Michodière (1762) ; Le Febvre de Caumartin (1778) ; Louis Lepelietier (1784) ; Jacques doFlesselles (1789). Bailly, qui succéda à Jacques de Flesselles, prit le titre de maire.

Prévôt des maréchaux. C’est sous Charles VI que le prévôt des maréchaux, officier qui résidait à ta cour du roi, obtint d’envoyer en province, et notamment dans les villes où se trouvaient de grossesgarnisons, des lieutenants chargés de réprimer les excès des gens de guerre et de saisir les coupables. Louis XI

—organisa, le premier, d’une façon sérieuse, la. prévôté des maréchaux. Par ses ordres, le prévàt envoya dans chaque province un officier chargé de mettre un terme aux déprédations des gens de guerre, aventuriers et vagabonds. Ces officiers devaient livrer les délinquants aux baillis (14U4). Vers la fin du XV siècle, les fonctions des lieutenants du prévôt furent érigées en office et toutes les provinces eurent une prévôté des maréchaux. Par un édit de janvier 1514, Louis XII limitait leurs attributions aux crimes et délits commis par les soldats, et ce ne fut qu’en 1544 que les prévôtés purent connaître de tous les crimes et méfaits commis sur les routes, des assemblées illicites et des crimes de fausse monnaie. Les prévôts jugeaient en dernier ressort, et les personnes justiciables de la grand’chambre du parlement échappaient seules à leur juridiction. Les prévôts des maréchaux étaient écuyers et conseillers du roi ; Us siégeaient dans les présidiaux après le lieutenant criminel et ne pouvaient être jugés que par le parlement. Ils portaient le titre de prévôts généraux ou provinciaux, suivant ^importance du territoire placé sous leur juridiction.

Ils étaient secondés dans leur action par des troupes connues sous le nom de mare PREV

chaussée, par un lieutenant et lia procureur

du roi.

En 1789, on comptait trente et un prévôts généraux.

Prévôt de Paris. Ce prévôt était un magistrat qui était chargé de l’administration de la ville. Il rendait la justice, commandait la force armée, percevait les impôts et dirigeait toutes les branches de l’administration. C’était, comme on le voit, un magistrat fort important, jouissant de privilèges qui le mettaient bien au-dessus des prévois des autres villes du royaume. C’est en 1032 que les prévôts de Paris héritèrent des attributions de la vicomte de Paris, qui venait d’être supprimée ; c’est donc à cette date qu’ils commencèrent à prendre une réelle influence sur là direction dès affaires politiques et à réunir en leur personne les attributions administratives et judiciaires. Ce fut vers là fin du xue siècle que prévalut presque partout l’habitude d’affermer les bailliages et prévôtés. Ce système fut appliqué à Paris comme dans les autres villes du royaume. On sait combien les prévois de cette époque furent accusés de s’enrichir aux dépens du peuple et combien ils négligèrent les services dont ils avaient l’entretien. En 1254, Louis IX décida qu’il appartiendrait à la royauté de nommer le pri ?’oo’f de Paiïset donna ce poste à Étienne Boileau, qui signala son administration par d’utiles réformes et améliorations. L’organisation de la prévôté de Paris resta à fort peu de choses près ce qu’elle était au début. Sous François Ier, le prend* de Paris, qui.réunissait les attributions judiciaires et administratives dut céder à des lieutenants civils et criminels l’administration de la justice. Sous Louis XIV, la création d’une lieutenance de police vint réduire encore les attributions du prévôt, qui n’eut plus bientôt pour toute fonction que celle de convoquer le ban et l’arrière-ban, et de connaître des contestations qui pouvaient se produire à ce sujet.

De 1G74 à 1684, la. juridiction du Châtelet ayant été dédoublée, la charge de préDo’Me fut également et Paris posséda deux prévôts. Cet état de choses dura dix ans.

Quelques mots maintenant sur les privilèges des prévôts de Paris, Ces magistrats étaient compétents pour toutes les difficultés relatives à des actes marqués de leur sceau, et cela par toute la France. Charles V, dans ses lettres de février 1368, reconnaît formellement cette prérogative de la prévôté de Paris. Les sentences rendues par cette prévôté, avant comme aprèsFrançoisIer, étaient exécutoires sur toute l’étendue du royaume, ainsi qu’il résulte des lettres de Charles VI, données en mars 1388, et d’un arrêt du conseil rendu sous Louis XIV (avril 1667). Bon nombre de corporations et de communautés, entre autres l’Université de Paris, relevaient du tribunal" des prévôts et se confiaient à eux du soin de maintenir les divers privilèges dont elles jouissaient.

Le prévôt de Paris faisait de droit partie des états généraux, il était le chef du Châtelet et venait immédiatement après le rci et le parlement. Il marchait à la tète de la no.blesse et jouissait du privilège de se couvrir après l’appel de la première cause, privilège réservé aux ducs et pairs. Enfin, il assignait les pairs dans les procès criminels et possédait douze cardes, nommés sergents à la douzaine ; un piquet du guet était établi a sa porte. Pour être prévôt, il fallait être né à Paris (ordo< nance de Charles VI, rendue en 1413).

« Le costume du prevât de Pans était, dit M. Chéruel, l’habit court, le manteau et le collet, l’épée au côté, un bouquet de plumes sur le chapeau. Il portait à la main un bâton de commandement. •

Voici la liste des prévôts de Paris les plus célèbres:Étienne Boileau (1235-1245, 1258-12C0 et 1261-1270) ; Hugues Aubriot (1367-13SI) ; Pierre des Essarts (1408-1410 et 1411-1412) ; Tanneguy Buchâtel (1413 et 1414) ; Jean d’Estouteville (1436-1446) ; Kobert d’Iîstouteville (1446-1461 et 1465-1479) ; Jacques d’Estouteville (1479-1509) ; Jean d’Estouteville (1533-1540) ; Jacques d’Aumont (1593-1611) ; Louis Séguier (1611-1653) ; Pierre Séguier (1653-1670) ; Charles-Denis de Bullion (1685-1723) ; Jérôme de Bullion (1723-1755) j Alexandre de Ségur (1755-1766); de Boulainvilliers (1766-1792).

PRÉVÔTAL, ALE adj. (prè-vô-tal, a-îerad. prévôt) » Qui concerne le prévôt, qui est de la compétence du prévôt:Jugement prbvôtal. Cas prévôtmjx. Juridiction prévôtale. Cour PRÉVÔTÀIB.

Cour prévôtale, Tribunal exceptionnel, qui juge sommairement et sans appel. I) Juridiction exceptionnelle établie en 1815, pour juger les délits politiques. Il Cour prévôtale des douanes^Juridiction spéciale établie sous le premier Empire, pour juger les délita de contrebande. ;.

— Encycl. Cour prévôtale. V. cour.

PRÉVÔT ALE ME NT adv. (pré-vô-ta-le-man

— rad. prévôt). D’une manière prévôtale, sans appel s Être jugé prbvôtm.bmknt.

prévôté s. f. (pré-vô-té — rad. prévôt). Dignité, fonction, juridiction de prévôt; La prévôté royale. La prévôté des marchanda. La prkvôth de l’armée.

— Lieu où le prévôt rendait la justice.