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POT

Mettre la poule au pot, Vivre dans l’aisance, être assez riche pour manger de temps en temps des poules bouillies :

Enfin, ta poule au pot va bientôt être mut ;

On peut du moins le présumer,

Car, depuis deux cents ans qu’elle voua est promise,

On n’a cessé de la plumer.

Être au pot de quelqu’un, Vivre chez lui, à ses dépens.

Faire son pot, son petit pot à part, Vivre seul, ne mêler personne à ses affaires. Il Être fait dans fin pot à part, Être singulier, bizarre, ne ressembler à personne.

Mettre les petits pots dans les grands, Se disposer à déménager.

Découvrir le pot aux toses, Découvrir le lin mot, le mystère de quelque affaire secrète, de quelque intrigue : Molusl où je découvrirai le pot aux roses. (La Font.) Il a mis le doigt dessus, il a découvert le pot aux roses. (Voll.) En notre absence, la douane aura fait une visite à bord du Pharaon, et elle aura

DÉCOUVERT LE POT AUX ROSES. (Alex. Dum.)

Payer les pots cassés, Subir les conséquences, supporter le dommage : Ce drôle a peu -être des vues..., et j’en pourrais payer les pots cassés. (Le Sage.)

Être à pot et à rôt, Être en grande familiarité : Il y a déjà dix ou douze jours qu’il est ici À pot et À rôt. (Duncourt.) Ah.’ bien, vous êtes donc son cousin, que vous voilà dès le second jour k pot et À rôt avec ^ui ?(Balz.)

Ce n’est pas par là que le pot s’enfuit, Ce n’est pas là qu’est l’inconvénient ou le danger.

— Prov. On fait de bonne soupe dans un vieux pot, Les vieilles choses ne laissent pas de servir. Se dit encore d’une femme qui n’est plus jeune, mais dont le commercéne laisse pas d’être agréable. Il Un pot filé dure longtemps, Les personnes infirmes et valétudinaires vivent parfois longtemps.

— Argot. Vol au pot, Variété de vol à l’américaine.

— Hist. relig. Sceurs du pot, Filles qui vivent en communauté, et qui soignent les malades, il Petites sceurs du pot, Religieuses qui entretiennent un certain noiubrede vieillards, et qui vont quêter pour eux de l’argent, des vêtements et les reliefs des tables des gens riches.

— Jeux. Trou rond, peu profond et peu évasé, que les enfants creusent dans la terre pour jouer aux billes ou k la balle, il Jeu de billes ou de balle dans lequel on se sert du pot : Faire une partie de pot. Jouons au pot.

— Coût. Pots à aumônes, Nom que l’on donnait, au xur» et au xive siècle, à de grands vases de métal, placés à l’un des bouts de la table, et dans lesquels on jetait de lemps k autre des pièces de viande ou d’autres aliments destinés aux pauvres que le festin avait attirés au château.

— Métrol. Nom d’une ancienne mesure de capacité, qui variait suivant les localités, qui valait à Paris 1111,861. n Mesure d^capacité pour les liquides, usitée en Suisse, et valant liit,5.

— Art culin. Pot pourri, Plat composé de diverses viandes assaisonnées de divers légumes. [| Fig. Assemblage sans ordre de choses hétérogènes.

— Purfumerie. Pot pourri, Sorte de parfum très-composé, qui était à lu mode à la fia du xvme siècle.

— Littér. Pot pourri, Morceau littéraire où l’on traite de sujets divers assemblés d’une façon plaisante.

— Mus. Pot pourri, Morceau composé de divers airs reliés les uns aux autres, il Chanson composée de couplets sur différents airs.

— Art inilit. Casque, habillement de tête d’un homme de guerre : Tous les cavaliers avaient te pot eu tête. Mettre le pot en tête. (Acad.) Il Nom donné, particulièrement depuis le xvne siècle, à un casque grossièrement, mais solidement fabriqué, qui était à l’usage spécial des mineurs.

— Pyrotechn. Partie d’une fusée volante qui renferme les. garnitures et les projectiles.

Il Pot à feu, Gros cylindre de carton recouvert de forte toile et fermé à sa partie inférieure par un disque de bois muni d’une vis de ter, qui sert à fixer le système sur un banc : On fuit souvent usage des pots À feu pour tancer en l’air les bombes d’artifice et tes garnitures.,

— Artill. Pot à feu, Pot de fer rempli d’artifices, qu’on lance pour éclairer les travaux de l’ennemi.

— Mar. Pot à brai, Chaudière en fer battu où l’on chauffe le brai. Il Pot au noir, Région de calme située entre le premier et le cinquième degré de latitude nord. Il Pot de pompe, Piston à soupape.

— Comin. Papier pot, Sorte de papier, particulièrement employé dans la fabrication des cartes à jouer, il Papier au pot, Papier blanc, commun, qui sert ordinairement aux écoliers.

— Techn. Endroit d’un moulin à foulon où l’on met les pièces de drap, pour recevoir les coups de pilon. Il Creuset, vase en terre très-réfraetaire, où l’on fait fondre les matières qui produisent le verre. Il Partie d’un fourneau où l’on met les pipes pour les faire cuire. On lui donne aussi le nom de chamdre. h Cu-

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vette de garde-robe en forme de cône tronqué, ti Vase de terre dans lequel on fait égoutter le sirop non cristallisé dans les formes. Il Pot à cueillir, Vase dans lequel le souffleur de verre prend la matière vitrifiée.

— Pathol. Bruit de pot fêlé, Bruit particulier que l’on perçoit par l’auscultation des poumons, dans le cas de caverne communiquant avec les bronches par une ouverture étroite.

— Hortic. Vase d’argile cuite, rempli de terre, dans laquelle on cultive des plantes, lorsqu’on veut pouvoir les transporter facilement : Presque toujours l’ouverture des pots est pourvue d un rebord qui en augmente l’épaisseur. (Bosc.)

— Miner. Pot à beurre, Concrétion des plâtrières de Montmartre.

— Encycl. Hortic. Les pots, en horticulture, servent surtout à recevoir les végétaux que l’on veut pouvoir facilement transporter ou changer de place en toute saison et à tout moment ; c’est dans la culture des végétaux d’ornement qu’ils acquièrent la plus grande importance, La nature de l’argile dont ils sont faits, leur forme, leurs dimensions sont autant de points qui doivent être pris en sérieuse considération. Pour qu’un pot puisse être d’un bon emploi et d’un long service, il faut qu’il ne puisse être altéré par l’action de l’air ou, pour mieux dire, par celle des alternatives de chaleur et de froid, de sécheresse et d’humidité, auxquelles sont plus exposés ceux qu’on enterre et encore plus ceux qu’on place sur les couches. On fabrique ces pots avec de l’argile liguline dégraissée avec du sable siliceux, puis on les enfourne en charge. Ils doivent être- bien cuits et assez sonores. Unpoi fait avec de l’argile mauvaise, ou contenant trop de calcaire, ou niai cuite, se délite à l’air, s’écaille, se fond, pour ainsi dire, et se casse très-facilement.

On reconnaît un pot de bonne qualité à ce qu’il est rouge ou noirâtre, sonore, dur et même un peu vitrifié à la surface. Quant à la forme, c’est presque toujours celle d’un cône tronqué dont la base la plus large est à l’ouverture ; c’est, en effet, la plus convenable pour la commodité du service ; elle permet d’enlever facilement les pots des couches ou des plates-bandes où ils se trouvent placés, d’en extraire sans effort les plantes et la motte de terre qu’ils renferment, etc. ; mais elle ne répond pas aux besoins de la plante dont les racines se développent davantage aux niveaux plus bas. Les pots cylindriques sont rarement employés et il en est de même des pots k ouverture carrée. Presque toujours l’ouverture des pots est munie d’un rebord extérieur, qui double l’épaisseur de la paroi et la fortifie contre les accidents. Pour que la surabondance de l’eau puisse s’écouler et ne pas faire pourrir les racines des plantes, on a pratiqué au fond un ou plusieurs trous ou fentes ; on met sur ceux-ci un tesson au moment du remplissage, sans quoi la terre s’échapperait au travers. Il est des pots auxquels on pratique une entaille longitudinale pénétrant jusqu’au centre du fond ; ils servent à recevoir les branches des végétaux à marcotter, qui sont trop élevées pour être couchées sur le sot. Nous ne décrirons pas toutes les dispositions adaptées aux usages horticoles.

La dimension dés pots varie dans des limites très-larges, suivant les emplois auxquels on les destine ; le petits portent le nom de godets. On ne saurait donner trop de soins à la conservation des pots qui ne servent pas momentanément. Il faut réunir tous ceux qui sont du même module, les empiler les uns dans les autres, par douzaine ou par demidouzaine, puis les coucher dans un endroit où ils soient à l’abri de la pluie et des diverses chances d’accident, et ne jamais mettre plus de.deux ou trois rangs l’un sur l’autre sans les séparer par un lit de paille. 4.es pots, dans l’horticulture d’agrément, tendent de plus en plus & être remplacés par-les caisses ou les bacs en bois. Nous n’avons pas k parler des pots de luxe destinés aux rieurs d’appartement.

Des pots k fleurs et à boutures moins connus sont ceux qu’on fait avec de la riente de vache. C’est à la nécessité, au hasard, ces grands maîtres en inventions de toutes sortes, qu’est dû le procédé des pots à fleurs que nous allons décrire. Ce procédé a été inventé à l’Ile Maurice pour la culture en grand du quinquina. Importe par un colon en Allemagne, il y a été appliqué avec succès aux plantes ornementais pour massifs. En France, on l’utilise pour la culture du melon et pour les plantes se décoration des jardins, au printemps. Mais revenons k l’inventeur :

Un colon anglais de l’île Maurice, nommé Mac-Yvor, avait entrepris la culture en grand du quinquina ; cette1 plante demande beaucoup de soin pour être multipliée avant d’être transportée en pleine terre. Les pots en argile étaient très-rares et, par conséquent, fort chers dans l’Ile. Il en fallait une grande quantité à M. Mac-Yvor. Voyant la difficulté de satisfaire à ses besoins, il eut l’idée de fabriquer des pots aveu de la fiente de vache ; il les fit sécher au soleil, les remplit de terreau et y mit ses plantules. Lorsqu’elles eurent atteint un certain développement, il les transporta en pleine terre. Mais, les petits pots en fiente de vache n’étant pas assez solides pour pouvoir être conservés et servir

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une seconde fois, il les mit dans la terre avec leur plantule. Là, par l’effet de l’humidité prolongée, ils se désagrégèrent promptement et servirent d’engrais aux plantes qui en prirent une vigueur extraordinaire. Quand on transporte en pleine terre des plantes venues en pot, il est rare qu’on ne brise pas, qu’on ne mutile pas les racines qui adhèrent k la périphérie du vase ; l’émission de nouvelles racines retarde de quinze jours au moins la végétation extérieure. En employant le pot en riente de vache, qui se fond dans la terre et devient engrais énergique, on évite le dépotage et le temps d’arrêt de la végétation. Aujourd’hui, l’emploi de ces pots supprime tout k fait le dépotage pour la culture des melons.

Les pots en fiente de vache ne se trouvent pas dans le commerce ; les maraîchers les fabriquent eux-mêmes, en temps de loisir, pendant l’hiver, au moyen de pots d’argile qui servent de moule. On les laisse sécher jusqu’en mars ; alors on les emplit de bon terreau passé au crible et on y met deux ou trois graines, pour ne laisser qu’une plante en pleine terre.

— Pyrotechn. Pot à feu. On appelle ainsi un artifice que l’on jette sur l’ennemi dans la défense ou dans l’attaque des places ; ce pot à feu se compose d’un pot de terre ordinaire qu’on remplit de poudre en grains et de grenades chargées ; sans fusée ; on ajoute quelques morceaux de roche à feu et l’on recouvre le tout de parchemin garni d’une mèche à laquelle on met le feu avant de lancer le pot. Quelquefois le pot est rempli de la composition suivante : 12 parties de salpêtre, 12 de pulvérin, 4 de soufre, 4 d’antimoine ; on broie ces matières et on les met en pâte avec de l’huile de pétrole. On en remplit les pots aux deux tiers et le surplus avec de la roche k feu. Les pots k feu ne sont plus en usage ; on leur préfère les balles à feu, les carcasses et quelques autres engins perfectionnés pour donner la mort. Le pots à feu étaient destinés à produire, au moyen d’explosion, une lumière vive d’une certaine durée. On les lançait aussi bien k la main qu’au mortier ; les assiégés, principalement dans la défense du chemin couvert, jetaient de nuit des pots k feu sur les points où ils supposaient que l’assiégeant entreprenait des travaux ; la lueur éclairait les opérations et permettait de régler les tirs pour diriger utilement le feu de la place. Martin Dubellay parle d’un accident arrivé en 1521, k Milan ; la foudre y occasionna l’explosion de 1,200 pots à feu. Maizeroy mentionne des artifices de ce genre qu’on préparait en Provence, en V531, pour résister k l’invasion de Charles-Quint. Cependant, dans la relation du siège de Metz, sous Henri II, il n’était pas question de pois k feu.

Pot à feu aquatique. Les pots à feu destinés à brûler sur l’eau étant susceptibles de variations, on les enduit de matières bitumineuses ou on les couvre de toile goudronnée pour les rendre imperméables. On appelle pot simple celui qui ne jette qu’une seule fois sa garniture ; celui qui la jette deux, trois ou plusieurs fois reçoit la nom de pot double, triple, etc.

— Jeux. Le pot étant creusé, on marque un but k une certaine distance, puis on détermine l’ordre suivant lequel chaque joueurde . vra jouer. Le premier coup se joue tojijours du but même, et l’on peut rouler la bille ou caler. Pour les autres coups, on est tenu de jouer de l’endroit où l’on se trouve et il faut caler. Le jeu consiste à faire arriver sa bille le plus près possible du pot, ou mieux dans le pot lui-même, et à en éloigner les billes de ses adversaires. Chaque fois qu’un joueur met sa bille dans le pot, il compte dix points à sou profit ; il en compte le même nombre toutes les fois qu’il touche une bille étrangère. De plus, il continue déjouer tant qu’il fait des points sans interruption ; k l’exception de ce cas, chacun joue à son tour. Toutefois, il y a trois points, ceux de 30, 70 et 100, qui ne peuvent être obtenus qu’en envoyant la bille dans le pot ; celui qui, pur inadvertance, viole cette régie perd tous les points qu’il a déjà conquis, en sorte qu’il est obligé de recommencer sur nouveaux frais. Le joueur qui atteint le premier le nombre de 110 points sort du jeu ; il a gagné. La partie continue ensuite de la même manière entre les autres, jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un. C’est ce dernier qui est le perdant. En punition de sa maladresse ou de son peu de bonheur, il est condamné à trimer. Pour cela, il se rend au but et de là tâche de faire entrer sa bille dans e pot ; s’il réussit du premier coup, sa pénitence est terminée. S’il ne réussit pas, chacun de ses camarades tire un coup sur sa bille pour l’éloigner le plus possible. Le perdant lance de nouveau sa bille vers le pot, de l’endroit où elle a été envoyée ; les autres la chassent k leur tour et les choses continuent ainsi jusqu’à ce qu’elle entre dans le trou ou que, après un certain nombre de coups, les gugnauts fassent grâce au joueur malheureux.

— Argot. Le vol au pot est une variété de charriage. Ce genre d escroquerie ressemble beaucoup au vol à l’américaine, avec lequel on le confond quelquefois. Comme ce dernier, il exige le concours de plusieurs.individus ; les deux principaux s’appellent, l’un le jardinier et l’autre I Américain, Le jardinier

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est chargé de trouver la dupe, Il aborde sur la voie publique l’individu qu’il juge propre au rôle qu’il lui destine et entre en conversation avec lui. Us sont alors accostés par l’Américain qui, dans un jargon presque inintelligible, a beaucoup de peine à leur faire comprendre qu’il désirerait aller à un endroit qu’il désigne ; il donnerait une bonne récompense, une pièce d’or par exemple, à celui qui consentirait k lui servir de guide. Sa proposition est acceptée et l’on se met en route. Chemin faisant, l’Américain est très-communicatif. Il raconte à ses compagnons qu’il est né aux États-Unis ou dans tout autre pays lointain, qu’il a une immense fortune, de nombreux châteaux, et, pour donner plus de poids à ses paroles, il tire de sa poche une bourse pleine d’or. Il fait entrer ses conducteurs dans plusieurs cafés et ne souffre pas qu’ils payent. Mais bientôt les liqueurs paraissent agir sur son cerveau. Son humeur devient plus guillerette. Il veut, dit-il, aller rire avec jolies demoiselles françaises, et il payera pour tous. Le badaud, qu’on a fait boire plus que de raison, ne manque pas d’accepter la nouvelle proposition. L’itinéraire est donc changé. Seulement, l’étranger déclare qu’il ne veut pas emporter tout son argent chez les demoiselles ; il le cache sous un tas de pierres et invite ses compagnons k en faire autant, à C’est juste, dit le jardinier ; on pourrait nous dévaliser ;» et il ajoute quelques pièces de cinq francs k côté des rouleaux de son compère. Le niais en fuit autant ; mais, comme il a les poches bien garnies, la somme qu’il dépose est beaucoup plus considérabls. Quand ils sont arrivés k une distance assez grande du lieu où est la cachette, l’Ainéiicain s’arrête tout k coup et, se frappant les poches, s’écrie qu’il a oublié de garder de quoi payer la nouvelle dépense. « Vous, dit-il k la dupe, allez vite chercher cinq pièces d’or, nous vous attendons ici. • Celui-ci, qui très-souvent a conçu le projet de s’approprier le magot du riche étranger, ne se le luit pas dire deux fois ; mais, comme on te pense bien, il ne trouve rien dans la cachette : un troisième larron a tout enlevé.

Pot pourri. Parfum. Le potpourri hygiénique se compose des racines d’angélique, d’acore, d’année, de galanga, de gingembre, d’impératoire, d’irisdeFlorence, de valériane ; des ho>s de sassafras, de santal citrin, de Rhodes ; des écorces de cannelle, de Winter, de cascarille ; des feuilles de laurier, d’absinthe, d’aurone, de basilic, de calament, d’bysope, de marjolaine, de matricaire, de ineliiot, de meuthe poivrée, d’origan, de roraariii, de rue, de sauge, de serpolet, de tauaisie, de thym ; des Heurs de camomille ; des fruits d’anis, de coriandre, de cumin, de fenouil, de genièvre, de zestes de citrons, d’oranges ; de girofles, de chacun £5 parties ; de Heurs de lavande, 1,500 ; de roses de Provins, 1,000 ; de sel de cuisine, 1,500 ; sel ammoniac, carbonate de potasse, de chacun 185 ; eau, 250. On divise k peu près également-toutes les substances végétales, on les mélange avec les sels, on les place dans un pot et on les arrose avec de l’eau. Au bout de quelque temps, .l’odeur propre k toutes ces matières se fond au point de donner un mélange aromatique d’une odeur agréable, où il serait difficile de reconnaître celle des composants. Cette composition.peut se conserver pendant plusieurs années.

— Mus. D’où vient cette locution singulière, usitée tout aussi bien dans la langue littéraire et dans la langue musicale que dans le style familier ? Tuet nous fait connaître que ce n’était d’abord, pour nos pères, qu un terme dé cuisine : • On nommait ainsi, dit-il ? le bouilli qu’on faisait pourrir de cuire et qui était composé de bœuf, de mouton, de veau, de lard et d’un grand nombre de différentes herbes. Ce salmigondis d’herbages et de viandes était servi k table dans le pot même où le tout avait cuit. » On nomme encore, en espagnol, alla podrida, c’est-à-dire littéralement pot pourri, un potage composé de divers légumes, au vinaigre et à I eau. Dans le langage musical, cet assemblage hétérogène de toutes sortes de choses en vint facilement k désigner un morceau composé de pièces et de rogatons, dans lequel on assemblait pêle-mêle, capricieusement, différents motifs n’ayant entre eux qu’une liaison factice, celle qu’il plaisait k 1 arrangeur, au cuisinier, de leur donner.

Le pot pourri musical n’est effectivement pas autre chose qu’une sorte de mosaïque, de travail de marqueterie on ne peut plus facile, ’ auquel se livrent certains musiciens qui ne prennent d’autre peine que d’assembler tant bien que mal certains motifs, certaines phrases extraites par eux des ouvrages k la mode et de les développer de façon k en former un tout plus ou moins agréable k l’oreille. L’unique mérite de l’artiste, en ce cas, est d’avoir su lier aussi bien que possible les éléments hétérogènes qu’il a choisis. Il y a trente ou quarante ans, ces sortes d’arrangements (nous n’osons réellement pas dire de compositions) étaient fort k la mode, et les pianos étaient assez ordinairement couverts de pots pourris de toutes sortes. On faisait aussi beaucoup de chansons, surtout de parodies, en pots pourris, c’est-à-dire k l’aide de ponts-neufs, d’airs de vaudeville qui se succédaient indéfiniment et dont la succession produisait le plus Singulier effet. Aujourd’hui encore, il ne se