Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 4, Ple-Pourpentier.djvu/322

Cette page n’a pas encore été corrigée
U83

POSE

Français l’occupèrent dès 1800 et, en 1807, elle lit partie du duché de Varsovie. En 1815, elle lit retour à la Prusse, qui en a fait une place de guérie de première importance et y a ordonné, à partir de 1828, l’exécution de nombreux ouvrages de guerre. Posen joua un rôle dans les affaires de Pologne de 1848. Jusqu’à cette époque l’élément polonais y doinitia ; aujourd’hui les Prussiens, suivant l’exemple de la Russie, ont réussi à germaniser de force l’ancienne cité.

POSEN {grand-duché de), division administrative de la Prusse ; elle est comprise entre la province de Prusse proprement dite au N., la Russie à l’E., la Silésie au S. et la province de Brandebourg à l’O. ; superficie, 29,500 kiloin. carr. ; 1,583.843 hab. (1873). Ch.-l. Posen. Le grand-duché de Posen est divisé en deux régences, Posen et Bromberg. La régence de Posen compte 1,017,19* hab, et est partagée en dix-sept districts ou cercles : Po.sen, Babimost, Buk, Koscian, Krobia, Krotoszyn, Miedzyohod, Miedzyrzec (en allemand Meseritz), Odolanow, Ostrzeszotv, Oborniki, Pleczew, Sroda, Szamotuly, Szr«m, Wschuwa et Wrsfsnin. La régence de Bromberg compte 566,649 hiib. et est divisée en neuf districts : Brumberg (en polonais Bydgoszfz), Chodziez, Czarnkow, Giiiezi)oouGiiesen, lnowrocluw, Mogilnu, Szubiu, Wegrowiec et Wyrzysk. Le grand-duché de Posen est un pays de plaines, indliné vers l’O., comme t’indique la direction de ses deux plus grandes rivières, la Warta et la Notets. il est arrosé par cinquante rivières de toute grandeur, parmi lesquelb-s les pius importantes sont : la Warta, la Notets ou Netze, l’Obra, la Iiudowa et l’Orla. Le canal de Biomberg et la petite rivière Brda bu Brahe font communiquer la Notets avec la Vistule. Les lacs sont très-nombreux ; il y en a 525, dont 107 grands et 418 petits. Le plus considérable de tous est -le lac Goplo, sur la frontière prusso-russe. Jadis il était plus grand encore et méritait presque son surnom de mer intérieure de Posen ; aujourd’hui son niveau a baissé et il a des dimensions beaucoup plus restreintes. Le terrain est en général fertile, mais sablonneux ou marécageux dans quelques districts. L’agriculture et les forêts sont les deux principales sources de la richesse du pays ; outre les céréales, on cultive le chanvre, le lin, le houblon et le tabac ; ce dernier est cultivé sur tine grande échelle. La vigne réussit à Babimost, à Kargowa, àRakoniewiee et à Wolsztyn, mais le vin qu’elle produit, nommé tandwein, est de qualité inférieure. Les richesses minérales sont peu importantes ; il y a des mines de houille près de Wronki, d’ambre près de Rogozno et de Czarnkow, et enfin de fer, de tourbe et de salpêtre.

Le grand-duché de Posen appartenait autrefois à la Pologne et formait les palatinats de Posnanie, de Unesne et d’Inowraelaw. Au premier démembrement de la Pologne en 1772, le district de la Netze échut a la Prusse ; le reste lui fut donné au démembrement de 1793. En 1807, la province de Posen lit partie du grand-duché de Varsovie, mais en 1815 elle revint à la Prusse. En 1848, une insurrection éclata dans cette province et fut promptenient réprimée.

POSER v. à, ou tr. (po-zé — du lat. pausare ; yr. paâ, cesser. Ce mot, en gardant sa forme eu français, a pris le sens du verbe latin ponere). Mettre, établir, poser : Poser un vase sur la cheminée. Poser un plat sur ta table. Poser ses pieds sur un tapis. Poser la première pierre d’un édifice. Poser une sonnette. Le merte bleu pose son nid sur las rochers les plus escarpés. (Buif.) ... Ces monstres hideux, fllsde la Terre énorme. Sur l’escalier lalal que leur main. xhaussa, Posèrent pour degrés Pélion sur Ossa !

De Banville.

— Faire, créer une position à : Poser un jeune homme dans te momie, dans ta société. Je n’ui presque rien à faire que des bouts de rate qui ne posent pas une femme, (balz.)

— Etablir pur affirmation ou hypothèse : Poser un axiome, un principe. Poser un fait. Posons qu’il en soit ainsi. Vous posez comme vérité une chose très contestable. Il y a uien moins de difficulté à résoudre un problème qu’à te poser. (J. de Maiatre.) Toutes les révotuiious posent quelques problèmes à résoudre au gouvernement et au pays où elles s’accomplissent. (Lamart.) On peut poser en aphorisme que tes races incestueuses sont des races d’iniquité. (Proudli.) Ce qui pose les principes au fond de t’âme de l’enfant, c’est l’affirmation. (Le P. Félix.) Qui pose te droit pose le devoir. (F. Huet.) En général, ce ne sont pas tes mêmes hommes qui posent un principe et en déduisent les conséquences. (Rigault.) (i Préciser, fixer, formuler : Il faut d’abord bien poser la question. (Acad.) la sohaion d’une question aifficila dépend quelquefois de la manière de tu POSER. (J.-J. Kouss.) Le but de la morale est de poser des règles fixes, invariables et de bannir l’arbitraire. (Mesnard.)

— Argot. Poser sa chique, Garder le silence, se taire ; Pose ta chique et fais le mort.

— B.-arts. Poser un modèle, Lui donner l’attitude qu’il doit avoir pendant le travail de l’artiste ; Dans l’école de David, on posait le modèle deux fois par semaine ou plutôt

POSE

par décade ; pendant les six premiers jours, on posait le modèle nu ; les trois derniers, un modèle pour la tête seulement, et. l’atelier était fermé le décadi. (E. Delécluze.)

•— Jeux. Introduire dans le jeu par le procédé appelé posage : Le banquier vient de poser une portée, il Jouer, en parlant d’un dé, au domino : Poser le double-six.

— Mus. Attaquer avec fermeté : Poser an son,

— Art milit. Poser l’arme à terre, Déposer le fusil à terre devant soi, le canon en avant, il Poser les armes, Mettre bas les armes, se rendre, et fig. Faire la paix, cesser de lutter, n Poser des sentinelles, Les poser à la place qu’elles doivent occuper.

— Constr. Poser à sec, Construire sans mortier. Il Poser à cru, Élever sans fondation, en appuyant sur le sol.

— Arithm. Poser des chiffres, Les écrire ; Dans l’opération de l’addition, on pose les unités et l’on retient la dizaine ou les dizaines, pour les porter à la colonne suivante.

-r v. n. ou intr. Être posé, appuyé : La poutre posait sur le mur. Cette pierre pose à faux.

— Fig. Être appuyé, soutenu : Nos institutions sociales sont encore debout ; mais on ne sait pius sur quoi elles posent. (L’abbé Bautuin.)

— Rester dans une certaine attitude, pour servir de modèle à Un artiste : Poser pour son portrait. Mahomet II décapitait un icoglan pour faire poskr la mort devant un peintre. (Chateaub.)

— Fam. Etudier son attitude, ses gestes, ses paroles, pour produire de l’effet ; C’est une femme qui pose toujours. L’homme pose jusque dans la douleur. (A. d’Houdetot.)

Faire poser, Faire attendre, mystifier ; abuser par de vaines espérances, par de vaines promesses : Ces femmes-là se font une occupation, un plaisir de marchander ; elles nous roKT poser. (Balz.)

— Techn. Poser au livret, En termes de doreur, Appuyer le bord de la feuille d’or et ouvrir le livret à mesure que la feuille s’étend sans aucun pli,

— Typogr. Poser une forme, La dresser.

Se poser v. pr. Être, devoir être posé : Ce paquet ne doit pas se poser là. Les futailles vides se posent dans la cour. Ces blocs se posent à plat.

— Se mettre, se placer : Le merle de roche se pose ordinairement sur les grosses pierres et toujours à découvert. (ButT.)

Cent (ois l’oiseau volage interrompt son essor, S’élève, redescend et se relève encor, S’abat sur une fleur, se pose sur un chêne.

Deluxe.

Est-il donc vrai que toute chose Puisse être ainsi foulée aux pieds, Le rocher où l’aigle je pose. Comme la feuille de la rose ?

A. de Musset.

— Se faire une position dans le monde : Malgré tout son mérite, il a eu bien de la peme à se poser.

—’Poser à soi : L’enfant ne dispute pas, il n’a pas besoin de solution, car il ne se posb pas de problème. (Renan)

Se poser en. Se donner comme, se produire en qualité de s’attribuer le rôle de : Se poser en censeur, en réformateur.

— s, m.. Manège. Action du cheval qui pose son pied sur le sol. ti On dit aussi appui

et FOULÉE.

— Syn. Poser, mettre, placer. V. METTRE.

POSEKN-KLETT (Charles - Frédéric de), administrateur et numismate allemand, né à Mersebourg en 1798, mort à Leipzig en 1849. Son père le plaça chez un négociant de Leipzig, nommé Klett, pour y apprendre le commerce. Ce dernier étant mort (1820), il fut chargé par la veuve de sou patron de diriger la maison, et acquit tellement sa confiance et sou amitié qu’elle l’adopta (1831). C’est alors que Posern ajouta le nom de Klett à celui qu’il tenait do son père. Kn 1835, il devint député de Leipzig, se retira du commerce trois ans plus tard, fonda dans cette ville la Société pour l’assistance des pauvres (1846), l’Institution alimentaire (1847J, et fut chargé par le ministre des finances de l’inspection et de l’administration des foires de Leipzig. Posern s’était formé une belle collection de médailles et de monnaies et avait pris part, en 1824, à la fondation de la Société allemande de Leipzig pour la recherche des antiquités historiques et linguistiques de la patrie. Outre des notices insérées dans divers recueils, on lui doit un gralid ouvrage qui a fait sa réputation comme numismate. Il a pour titre : les Monnaies de la Saxe au moyen âge, tant celles des princes que celles des villes et des souverainetés ecclésiastiques (1846-1852, 2 vol. avec 50 planches).

POSES, village et commune de France (Eure), canton de Pont-de-1’Arche, arroud. et à 15 kilom. de Louviers, sur la Seine ; 1,211 hab. Pêche et pilotage. Poses, dont le nom vient de Pausas ou Pausus, fut donné en partie à l’abbaye de Foutenelle en 700 par un certain Ludbraud, la sixième année du règne de Childebert. À l’époque carlovingienne, le.nom de Poses reparaît dans les documents historiques, et l’on suppose que

POSE

c’est la localité que Charles le Chauve donna en partie à l’abbaye de Saint-Ouen en 876. Le livre des jurés de Saint-Ouen de Rouen donne, en 1291, l’état des propriétés à Poses, le nom de la plupart des habitants et la liste des cultures variées des terres. L’église de Poses, construite en partie dans le style ogival, a succédé à un monument plus ancien qui fut donné, en 1006, par Richard de Normandie à l’abbaye de Fecainp. Poses a eu pendant longtemps une importance relative, a cause du passage difficile des bateaux sur la Seine entre Poses et Amfreville. On voulut, en 1719, y faire des travaux pour faciliter ce passage ; la chambre de commerce de Rouen avait offert de se charger des dépenses ; mais on recula devant des frais considérables et)a crainte de ruiner les habitants de Poses. L’enquête établit, en effet, que, de temps immémorial, ils étaient toujours lii sur la grève avec un grand nombre de charretiers, de chevaux et de petits bateaux destinés à faciliter le passage des grands bateaux depuis Poses jusqu’au Mesnil, sous la direction du maître du pertuis. Une écluse, faite depuis quelques années, en détruisant les ressources des mariniers de Poses, les a obligés pour la plupart à se disperser.

POSE-SANGSUES s. m. Méd. Nom donné à divers instruments employés pour appliquer les sangsues.

— Encycl. Le plus souvent, pour faire mordre les sangsues à une place déterminée, on les pose en tas sur la place même, parfaitement nettoyée, et on les recouvre d’un linge sec dont on maintient les bords appliqués sur la peau avec la paume de la main. Pour les appliquer sur un espace peu étendu, on prend un verre de grandeur convenable, on place un linge sec sur son ouverture, en l’enfonçant un peu de manière à produire une cavité où bn place les sangsues, et on renverse le tout sur la peau ; les sangsues, ne pouvant fixer leurs ventouses sur le linge sec, s’attachent à la peau et ne tardent pas à mordre. Les moyens précédents permettent de placer les sangsues sur presque toutes les parties du corps ; ils présentent l’avantage d’une grande facilité. Cependant ils sont parfois insuffisants lorsqu’il s’agit de faire mordre les sangsues dans certaines cavités, a un endroit précis, dans la bouche, par exemple. Il faut alors avoirrecoursauxposesangsues.

On a imaginé on grand nombre d’instruments destinés à cet usage. L’un des plus simples est un tube de verre ouvert à ses deux extrémités, dans lequel on introduit la sangsue ; l’ouverture du tube vers laquelle est dirigée la tête de l’animal étant appliquée sur la peau, à l’endroit voulu, on enfonce par l’autre ouverture un piston qui pousse la sangsue et l’amène à toucher la peau. Sans cette dernière précaution, la sangsue pourrait séjourner dans le tube. Ce petit appareil porte encore le nom de tube à sangsues. Son invention est chinoise ; les Chinois emploient, pour poser les sangsues, un tube de bambou dans lequel ils placent la sangsue et dont ils

— se servent comme nous venons de dire pour le tube en verre.

On se sert aussi assez souvent, mais pour appliquer les sangsues sur une partie du corps facilement accessible, d’un pose-sanysues métallique qui est d’un très-bon usage. C’est une petite cloche en toile métallique, rappelant exactement par sa forme les garde-mets ; on place les sangsues dans cette cloche que l’on applique ensuite sur la peau. Les sangsues, ne pouvant fixer leurs ventouses sur la toile métallique, sont forcées’ de rester sur la peau. Cet appareil est préférable aux cloches en verre, parce que, l’air pénétrant facilement à travers le réseau métallique, les sangsues n’y sont pas étouffées. Il est fort commode pour les personnes qui, éprouvant pour les sangsues une certaine répugnance, veulent les appliquer avec facilité, sans courir le risque de les laisser échapper.

POSEUR, EDSE s. (po-zeur, eu-ze — rad. poser). Fain. Personne qui pose, qui étudie ses manières, ses attitudes, ses gestes, ses paroles : Quel poseur ! il essaye maintenant de faire croire qu’un homme de lettres peut avoir 50 franc* dans le tiroir, d’un bureau l (H. Rochefort.)

— s. m. Techn. Ouvrier qui fait ou dirige la pose de certains objets : Poseur de parquet. Poseur de sonnettes. Poseur de tuyaux, d’appareils pour le gaz. Il Ouvrier chargé de la mise en place, de l’entretien et de la réparation de la voie : Les poseurs travaillent par brigades ou ateliers de quatre hommes, dont un chef poseur. (C. de Fugeolles.) il Ouvrier qui s’occupe spécialement de la pose des pierres, il Contre-poseur, Ouvrier maçon qui aide le poseur.

■— Jeux. Joueur qui a la pose ou la main, au domino.

— Encycl. B.-arts. La pose est l’attitude, le mouvement que prend et conserve le modèle, sur les indications de l’artiste, pour que celui-ci le reproduise. Les mouvements qui paraissent les plus spontanés, les plus naturels doivent être cherchés, appris, répétés ; ce n’est souvent qu’après des tâtonnements sans nombre que l’attitude juste est trouvée ; il faut alors que ie modèle s’y tienne et la conserve pendant tout le temps que durera le travail, qu’il s’en pénètre assez pour la re POSE

prendre aux séances suivantes. La pose est un métier fatigant, exercé par toutes sortes d’individus et notamment des juifs et des Italiens. Ces derniers ont pendant longtemps joui d’une faveur d’autant plus grande que la plupart des sujets traités par les artistes étaient empruntés à la Bible ou aux mythes et légendes autiijues interprétés séun la manière de l’école italienne. Parfois le inoilèl«, dans les cinq heures que dure une séance, n’a de repos que d’heure en heure et cinq minutes chaque fois. Il doit ne point bouger pendaiit le reste du temps et conserver une pose Souvent difficile à tenir. C’est surtout lorsqu’on étudie des raccourcis que l’immobilité complète, absolue, est une nécessité, et rien n’est plus fatigant que cette immobilité prolongée. Lorsqu’on doit exécuter un portrait, cette immobilité est beaucoup moins complète, et d’ailleurs on ne pourrait l’espérer ni l’obtenir d’une personne qui n’y est point habituée. Aussi n’est-ce pas un des moindres ennuis qu’éprouvent les artistes lorsqu’ils ont à dessiner ou à peindre un portrait. Le modèle ne comprend pas l’importance de la fixité dans la pose et ne sait ni ne peut s’y astreindre ; il ne songe pas que. si peu sensibles que soient ses mouvements, ils suffisent pour offrir des ligues et des ombres toutes nouvelles. Les femmes surtout ne se conforment qu’avec une grande difficulté, ou plutôt ne se conforment presque jamais à cette nécessité du travail artistique. Parmi les modèles de profession même, il est relativement rare de trouver des femmes qui conservent d’une façon complète, irréprochable, la puse qu’on leur a indiquée et fait prendre. Il est vrai de dire aussi que certaines y mettent une grande énergie, presque de 1 héroïsme et qu’on en a déjà vu dans les ateliers ne point se plaindre de la fatigue et tomber tout à coup sans connaissance. Il est certainement des cas ou la pose est nécessaire, c’est-a-dire où le modèle doit avoir une attitude donnée par l’artiste et conforme de tout point à celle qu’il a conçue et indiquée dans sa composition. Mais, quoiqu’il soit toujours bon de travailler avec le modèle sous les yeux, il faut user de la pose avec ménagement, c’est-à-dire ne donner au modèle une attitude imaginée, voulue, qu’autant qu’on est bien certain que cette attitude est celle que prendrait le personnage dans l’action supposée. On risque, en arrangeant le modèle pour lui donner la pose perçue par l’esprit, de tomber dans la manière, dans l’effet théâtral, dans ie faux. Il est bon d’abandonner le modèle à lui-même, de la laisser mouvoir, agir, et de ne lui commander la fixité qu’après avoir fait un choix parmi les diverses attitudes prises par lui tout naturellement. Une figure ne doit jamais paraître poser ; elle doit avoir l’apparence rie l’action, du mouvement fixés par l’artiste sur la toile, dans le inarbre ou la pierre, mais non pas immobilisés. La pose doit, en second lieu, être combinée de telle sorte qu’on la comprenne au premier coup d’œil, alors même que des draperies la dissimulent eu partie. C’est par ie mouvement qu’est produit ie premier effet ; il faut être tout d’abord frappé par la composition, l’ordonnance et l’attitude ; ce n’est qu’à un examen plus attentif et lorsqu’on a été arrêté, saisi p.trla conception générale du sujet qu’on s’attache aux détails, aux délicatesses du dessin, du modèle ou da la coloration.

— Mœurs. La continuité, l’attention à observer une même attitude, transportées de l’atelier dans le monde, constituent une affectation que l’on a très-heureusement baptisée du nom dépose. En étendant encore davantage ce sens du mot, on l’a appliqué, non pins seulement à des attitudes étudiées, cherchées, aux poses à effet qu’un homme qui se croit important prend dans un salon, mais encore à des manifestations de toute nature, à des exagérations de modes et de langage, à toutes sortes de manières de vivre, de se présenter, qu’on suppose n’être pas naturelles, spontanées. La pose en ce sens est donc à peu près analogue à ce que l’on appelait autrefois la manière, avec cette différence que la manière n’est jamais simple ou brutale, qu’elle recherche, au contraire, les façons, les modes, les expressions coquettes, tandis que la pose peut tout aussi bien affecter la grossièreté dans la mise comme dans le langage, si la mode est aux façons brutales ; elle arrive au même effet en exagérant l’élégance et le parler prétentieux qu’eu prenant le veston d’écurie, la pipe et les gros mots.

Le poseur est un acteur toujours en scène ; il sacrifie son existence a la représentation ; il ne vit pas pour lui, mais pour la galerie. Il joue un rôie et souvent un rôle fatiga.it ; mais il considérerait connue"» infecte > toute autre manière de vivre. Le poseur gandin va au bois, porte des gilets croisés eu cœur, se dandine en saluant, baragouine trois mots d’anglais aux courses, étale son linge aux premières ; le poseur artiste fait tout le contraire, ne veut pas connaître h. mode et consulte, pour s’habiller, ce qu’il appelle le chic pittoresque. La vieille culotte de peau qui hérisse ses moustaches et prend une voix de tonnerre pour dire : Garçon, deux œufs à la coque l c est encore de la pose. Il y a partout des poseurs ; l’un pose pour sou esprit, l’autre pour ses bonnes fortunes ; un troisième pour ses gilets et ses cravates ; un autre pour ses