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que le premier capitaine do pompiers fut Satan : • Dès le sortir du flanc maternel, ne nous fuit-on pasjurer, par la bouche de notre parrain, de renoncer à Satan et A. sks pompes ?

Si Satan a des pompes, c’est qu’il est ou a été pompier. Ce dilemme est écrasant I

Or, c’est un article de foi que l’existence de Satan ; ergo, ses pompes sont, à fortiori, article de foi indiscutable.

Or, si Satan a des pompes, Satan a été ou est pompier, ], e syllogisme est irrécusable. »

Nous croyons, en effet, que le logicien le plus ferré demeurerait embourbé jusqu’au cou dans ce raisonnement.

Plus loin, nous trouvons les aphorisines suivants :

« 1« Si le pompier n’existait pas, il faudrait l’inventer.

■ 2<> Une ville sans pompiers, c est une locomotive sans mécanicien.,

3« Montrez-moi vos pompiers, et je vous dirai qui vous êtes.

« 40 Supprimez les pompiers, et vous êtes obligé de supprimer l’usage du feu.

50 On devient pompier, mais on naît sapeur.

0° Il est un point acquis : c’est que le pompier conjure l’incendie, comme le paratonnerre conjure la foudre. »

En voilà assez pour l’aire apprécier cette brochure pleine de fantaisies spirituelles, écrite surtout pour la glorification des pompiers de l’Eure, qui n’avaient pas besoin de cette nouvelle illustration, puisque l’homme aux. langoustes leur avait déjà élevé un monument impérissable.

Pompier du 15 mat. V.MAi(journéedul5).

l’ompWsrs do Nanicrro (les). Cette chansonnette a été trop populaire pour que nous ne la mentionnions pas ici ; elle a fait le tour de la France, nous pourrions dire t !o l’Europe, et il n’y a peut-être pas un café-concert où l’on n’ait acclamé les Beaux pompiers da Nanterre. À l’enterrement des victimes da Bazeilles, le 2 septembre 1870, la musique prussienne joua cet air en guise de marche funèbre ; on ne saurait pousser plus loin le respect des convenances. Si l’idée était venue aux Prussiens de jouer Malbroug ou le Pied gui r’miie, il n’y a pas à douter qu’ils n’eussent manœuvré leurs pistons avec enthousiasment nous leur en saurions le même gré.

Les paroles des Pompiers de Nanterre sont de MM. Philibert et Burani, la musique de M. Antonin Louis. De part et d’autre, il y a une facilité, une gaieté de rhytnme, un entrain et un accent comique qui expliquent la vogue qu’a obtenue cette chanson. Nous ne citerons ici que le deuxième et le quatrième couplet, qui nous semblent célébrer dignement le pompier de Nanterre.

Rien n’a jamais pu le corrompe : N’aimant que la France... et sa pompe ; Les jours do r’vu’, fier comme un roi, Dedans les rangs, il marche droit. Au retour, il s’permet Le nectar... hygiénique : Un pompier, ça s’explique, Doit avoir un plumet,

REFRAIN.

Quand ces beaux pompiers vont à l’exercice, Pleins d’un’ noble ardeur, faut les admirer ; Ils embrass’nt d’abord leur femme et leur Ûsse, Puis, sans murmurer, Dans Nanterre ils vont manœuvrer. Tzim la à la, tzim la à la, } Les beaux militaires, ( Tzim la à la, tzim la à la, | Que ces pompiers-la ! ]

(bis)

Comme un n’héros, dans l’incendie. Risquant ses jours... même sa vie ! Pour extirper l’humanité. De la... combustibilité.

Pas besoin d’ieur crier

Dans la bouillante lave :

Camarad’, soyez brave

Cotnm’ César et... pompez ! ! 1 Quand ces beaux pompiers, etc.

POMPlGNAN-LElfKANC, village et commune de France (Tarn-et-Garonne), cant. de Grisolles, arrond. et à 32 kiiom. S.-E. de Castelsurrasin ; C93 hub. Beau château du marquis de Porapignan.

POMPIGNAN (Jean-Jacques Lefranc, marquis de), poète tragique et lyrigue français, uvocat général à la cour des aides de Montauban, puis premier président, né à Montauban en 1709, mort en 1784. Comme magistrat, il se fit remarquer par ses courageuses remontrances sur les abus touchant 1 assiette et la perception de l’impôt, et se lit même exiler pour un discours qu’il prononça à cette occasion. Cette disgrâce refroidit singulièrement le goût que de Pompignan avait eu pour la magistrature et, dès cette époque, il songea à abandonner les fonctions publiques pour se livrer exclusivement à la littérature. Toutefois, il accepta quelque temps après (1745) le poste de premier président à la cour des aides de sa ville natale, rédigea plusieurs remontrances adressées au roi par sa compagnie et fut nommé conseiller d’honneur au parlement de Toulouse. Ayant fait un riche mariage, il se démit de ses fonctions, s’adonna exclusivement depuis lors à la littérature, qu’il avait cultivée jusque-là comme un délassement, et se rendit à Paris pour y jouir

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des succès que lui avaient déjà mérités quelques-uns de ses ouvrages. En 1734, Lefranc de Pompignan avait fait représenter une trafédie, bidon, qui avait eu un succès très-rillant, mats en réalité fort au-dessus de son mérite. Les meilleurs morceaux de cette pièce sont des imitations et quelquefois même des traductions de Virgile ; mais le rôle de Didon est assez bien tracé, et le style ne manque ni d’élévation ni de pureté. Puis vinrent ensuite : Zoraïde, tragédie ; les Adieux de Mars (1735), comédie où l’on trouve une peinture satirique de nos mœurs ; Voyage de Languedoc et de Provence (1740), relation plus correcte, mais moins agréable que celle de Bachaumont et Chapelle ; des Épîtres, qui manquent généralement de verve et d’enthousiasme poétique ; des Poésies sacrées, cantiques dont Voltaire s’est tant moqué et sur lesquels il a fait l’épignvmme si connue Sacrés ils sont, car personne n’y touche. Ces cantiques renferment néanmoins quelques beautés véritables ; ils sont loin d’être sans mérite et, quoi qu’en dise Voltaire, on y a souvent touché, en ce sens qu’ils ont été beaucoup lus et que plusieurs ont été fort admirés pour la pureté et l’élégance de la versification, pour la noblesse du style. Quelques-unes de ses odes offrent de grandes beautés, notamment son Ode sur la mort de J.-B. Rousseau, duns laquelle on trouve la fameuse strophe :

Le Nil a vu sur ses rivages De noirs habitants des déserts Insulter par leurs cris sauvages L’astre éclatant de l’univers. Cris impuissants ! fureurs bizarres 1 Tandis que ces monstres barbares Poussaient d’insolentes clameurs. Le dieu, poursuivant sa carrière, Versait des torrents de lumière Sur ses obscurs blasphémateurs.

Laharpe a dit, en parlant de cette strophe ; « Je n’ai guère vu de plus grande idée rendue avec une plus grande image, ni de vers d’une harmonie plus imposante. » En général, ce qui manque aux productions de Lefranc de Pompignan, ce n’est ni la correction ni 1 élégance de la versification, mais l’inspiration, la verve et l’enthousiasme poétique. Du restCg il faut l’avouer, les événements contemporains n’excitaient en France, au xvme siècle, aucune émotion profonde. La poésie lyrique, aux mouvements rapides et passionnés, ne peut éclater dans sa fougue et dans sa splendeur qu’autant qu’elle exprime un sentiment public dont le poète se fait l’écho. Lefranc a été cet interprète de l’affliction nationale dans YOde sur la mort de J.-B. Rousseau ; mais, à défaut de ces impressions extérieures, de ces circonstances solennelles qui suscitent les génies lyriques, il a puisé dans la Bible des motifs de poésie élevée, des images fortes, des beautés naturelles. Schiller a remarquéque la poésie, chez les anciens, avait pour caractère la naîveté.»Les modernes doivent donc revenir à cette simplicité, à cette candeur. Lefranc avait senti la faiblesse de la poésie philosophique et didactique de son siècle, et il essaya de retremper l’ode dans le courant hébraïque ; de môme qu’André Chénier entreprit, avec plus de succès, de rajeunir l’idylle et l’élégie dans le courant grec. L’élégance travaillée et l’harmonie d’un vers pur et froid accompagnent chez lui l’ordre sérieux des idées.

Elu à l’Académie française en 1759, il eut la malencontreuse idée d’attaquer les philosophes dans son discours de réception. Dés lors, il fut voué au ridicule et immolé à la risée publique par ses redoutables adversaires. Voltaire commença la croisade par les quand, les qui, les quoi, les car, les ah.’ les oh, ’ etc. ; et le malheureux pofite, criblé, transpercé de mille traits, finit par quitter Paris et acheva ses jours dans la retraite et l’obscurité. 1 Nul homme dans le xvme siècle, dit M. Villemain, ne connaissait mieux les anciens et n’avait une littérature plus variée. Malgré sa sévérité de goût et de principes, il a mis en vers quelques scènes de Shakspeare et la Prière universelle de Pope, comme il a traduit Eschyle et le poBme chrétien dé Grégoire de Nazianze. Nul secours ne manquait à son talent, ni l’étude, ni le loisir, ni la passion ; car il était animé d’une vive haine contre la philosophie nouvelle, bien qu’il fût par caractère ennemi des abus et indépendant du pouvoir. L’élégance travaillée de ses vers et l’ordre sérieux de ses idées ne pouvaient tenir contre l’éclat, l’agrément infini et la hardiesse de Voltaire. On ne chercha point ce que ses ouvrages pouvaient offrir de sensé, d’ingénieux et’ parfois d’admirable. Vanté seulement par son ami le marquis de Mirabeau, ce novateur féodal, cet économiste antiphilosophe, il fut mal apprécié de son temps et ne sera point vengé pur l’avenir. Il représente un parti vaincu et qui sur quelques points avait raisan, le parti qui voulait une réforme sans révo’.ution, le soulagement du peuple et non la ruine du cuke et des moeurs. Son talent n’en, est pas moins digne d’estime et son courage de respect, car il lutta contre le plus fort. » Lefranc de Pompignan avait été le principal fondateur de l’Académie de Montauban. Il possédait une érudition aussi variée qu’étendue, ainsi que le prouve particulièrement sa correspondance. Outre les ouvrages de lui dont nous avons parlé plus haut, nous citerons : le

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Triomphe de l’harmonie (Paris, 1737), opéra dont la musique est de Grenet ; Essai critique sur l’état de la république des lettres (Paris, 1744) ; Dissertation sur tes biens nobles (Paris, 1719) ; Léandre et Béro (Paris, 1750), opéra ; Poésies sacrées sur divers sujets (Paris, 1751), souvent rééditées et dont l’édition de 1761 contient un examen apologétique par le marquis de Mirabeau ; Lettre à M. Itacine sur les spectacles en général (Paris, 1755) ; Éloge historique du duc de Bourgogne (Paris, 1761) ; Tragédies d’Eschyle, traduites en français (Paris, 1770) ; Considérations sur la révolulion de l’ordre civil et militaire survenue en 1771 ; Discours philosophiques tirés des livres saints, avec des odes chrétiennes et philosophiques (Paris, 1771) ; Mélanges de traductions de différents ouvrages de morale italiens et anglais (Paris, 1779, in-8") ; Mélanges de traductions de différents ouvrages grecs, latins et anglais (Paris, 1779) ; les Géorgiques de Virgile, traduites en vers faciles et qui rendent assez fidèlement le texte, etc. Les Œuvres choisies de Lefranc de Pompignan ont été publiées à Paris (1753, 2 vol. ; 1703, 3 vol. in-12 ; 1S00 ; 1813 ; 1822,2 vol.). On a donné une édition à peu près complète de ses Œuvres (Paris, 1784, 4 vol. in-8").

— Allus. littér. El l’ami Pompignan neuve ê«re quelque chose, Vers qui termine si plaisamment le petit poSme la Vanité, de Voltaire. C’est une de ces spirituelles boutades qui coûtaient si peu au génie malin du poète. Lefranc de Pompignan avait, en pleine Académie, signalé Voltaire comme un philosophe dangereux. Il devait payer cher cette imprudente audace. Pendant six mois, les sarcasmes tombèrent sur sa tète en vers et en prose. On connaît cette épigramme :

Savez-vous pourquoi Jérémie A tant pleuré pendant sa vie ? C’est qu’en prophète il prévoyait Qu’un jour Lefranc le traduirait.

Chaque courrier qui arrivait de Genève apportait un pamphlet contre le téméraire Pompignan. Enfin, le petit poème intitulé la Vanité fut te coup de grâce :

La terre a vu passer leur empire et leur trô-ne ; On ne sait en quel lieu florissait IJabylone ; Le tombeau d’Alexandre, aujourd’hui renversé. Avec sa ville altiere a péri dispersé. César n’a point d’asile où sa cendre repose : Et l’ami Pompiynan pense être quelque chose ! Ces deux derniers vers sont restés proverbe, et en 1789 on les trouva gravés sur le mur d’un cachot de ta Bastille. Ils avaient servi à égayer quelques instants les tristesses d’un pauvre prisonnier.

POMPIGNAN (Jean-Georges Lefranc dk), prélat français, frère du précédent, né à Montauban en 1715, mort à Paris en nOO. Peu de temps après être sorti du séminaire de Saint-Sulpice, il f5t nommé chanoine et archidiacre k Montauban, devint évêque du Puy en 1742, abbé commendataire de Saint-Chaffre en 1747, fit partie eu 1755 de l’assemblée du clergé et s’y rangea dans le parti des feuillants, ainsi nommés parce qu’ils adoptaient les principes du cardinal de La Rochefoucauld, ministre de la feuille des bénéfices. Cinq ans plus tard, il devint un des présidents d’une nouvelle assemblée du clergé et rédigea des remontrances au roi au sujet d’ecclésiastiques bannis par le parlement. En 1774, Louis XV l’appela au siège archiépiscopal de Vienne. Pompignan assista l’année suivante k une assemblée du clergé, où il rédigea un avertissement aux fidèles, publia en 1777 un catéchisme, fit paraître plusieurs mandements dirigés contre les idées philosophiques, devint en 1789 député du Dauphins aux états généraux, fut un des premiers membres du clergé qui se réunirent aux députés du tiers et fut élu pour ce motif un des premiers présidents de l’Assemblée nationale. Le 4 août suivant, Louis XVI le nomma ministre de la feuille des bénéfices et l’appela à siéger dans le conseil des ministres. Pour remplir ces nouvelles fonctions, il se démit de son siège archiépiscopal et reçut en échange l’abbaye de Buzai. Lorsque parut le décret du 12 juillet 1790, porté par I Assemblée sur la consittution civile du clergé, le pape écrivit k Lefranc de Pompignan pour l’engager à détourner le roi de sanctionner ce décret et Lefranc lui répondit qu’il ferait tous ses efforts pour seconder ses vues. Étant tombé malade, il cessa, à partir du 17 août, de siéger au conseil et Louis XVI donna, le 24 août suivant, sa sanction à la constitution civile du clergé. Indépendamment de nombreux mandements, lettres pastorales, etc., on doit à ce prélat plusieurs ouvrages, parmi lesquels nous nous bornerons a citer : Questions diverses sur l’incrédulité (Paris, 1753) ; le Véritable usage de l’autorité séculière dans les matières qui concernent la religion (1753) ; Y Incrédulité convaincue pur les prophètes (1759, 3 vol. in-12) ; la Heligion vengée de l’incrédulité par l’incrédulité elle-même (1772) ; Lettre à un évêque sur plusieurs points de morale et de discipline (lS02, 2 vol. iû-8°), ouvrage posthume.

POMPILE s. m. (pora-pi-le — gr. pompilos, proprement conducteur ; de pompé, convoi). IchthyoU Poisson du genre coryphène.

— Entom. Genre d’insectes hyménoptères, ^ de la famille des sphégiens, type de la tribu des potnpilites, comprenant plusieurs espèces

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répandues dans les diverses régions du globe : Les pompiles se font remarquer par leur corps élancé. (Blanchard.)

— Moll. Nom de l’argonaute et du nautile, chez les anciens.

— Escycl. Entom. Les pompiles sont caractérisés par une tète comprimée ; trois petits yéux lisses en triangle sur le vertex ; le3 antennes longues, presque sétacées ; les mandibules dentelées au côté interne ; les mâchoires coriaces ; la lèvre trifide ; le premier segment du corselet transversal ; l’abdomen ovoïde, porté par un pédicule très-court ; les pattes longues, surtout les pattes postérieures ; les tarses ciliés de poils roides. « Ces hyménoptères, dit M. H. Lucas, se rencontrent dans toutes les parties du monde ; ils vivent dans les localités chaudes et sablonneuses. C’est dans le sable que les femelles creusent un trou dans lequel est leur nid. Quelques espèces s’emparent des trous qu’elles trouvent tout faits dans les bois. Les pompiles varient beaucoup pour la taille, ils sont très-vifs ; les femelles piquent très-fort. Ces insectes sa nourrissent du miel des fleurs ; ils les fréquentent aussi pour tacher d’attraper des diptères et des araignées qu’ils rapportent dans leurs trous et qui sont destinés à servir de nourriture a leurs larves qui naîtront do l’œuf déposé avec les cadavres. » Ce genre renferme un grand nombre d’espèces ; l’Europe en possède k elle seule près de cinquante. Nous citerons, entre autres, le pompile voyageur, long de om,02, noir, avec les trois premiers anneaux de l’abdomen roux, commun aux environs de Paris, et le pompile annelé, qui habite le midi de ta France.

POMP1LIEN, IENNE adj. (po’ra-pi-li-ain, i-è-ue), Entom. Syit. de pompilite.

POMPIL1TE adj. (pon-pi-li-te — rad. pompile). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au pompile.

— s. m, pi. Tribu d’insectes hyménoptères, de la famille des sphégiens, ayant pour type le genre pompile.

POMPOLÉON s. m. (pom-po-lé-on). Bot. Variété d’oranger, du groupe des pamplemousses.

POMPON s. m. (pon-pon. — Quelques-uns pensent que le pompon a été ainsi dit par assimilation à quelque courge, du latin pepo, concombre, proprement cuit, mûri, du méma radical que le grec pepein, cuire, mûrir. D’autres croient que pompon est dérivé de pompe. On trouve, en effet, dans un texte du xve siècle, pompete, ornement d’habit). Ornement prétentieux, qui attire l’œil t Nous n’avons jamais inventé que des pompons et des falbalas. (Volt.) Malgré le vermillon, les pompant et le fard, La nature a le droit de triompher de l’art.

DEUT.LB.

— Houppe de laine que les militaires portent il leur coiffure : Pompon rouge. Pompon vert. Shako surmonté d’un pompon. J’ai le malheur d’appartenir à une nation qui n’est jamais plus fiêre que quand elle a un pompon sur la tête, et qu’elle obéit au mot d’ordre d’un caporal. (Bazin.)

— Fig. Ornement futile : La France est le pays des madrigaux et des pompons. (Volt.)

— A lui, à vous le pompon, C’est lui, c’est vous qui l’emportez, qui excellez sur tous les autres, il Se dit souvent par ironie.

— Bot. Espèce ou variété de rose et de rosier à petites ileurs. il Pompon d’or, Nom vulgaire de la renoncule bouton d’or.

— Encycl. Le pompon est un effet de coiffure rappelant l’usage peu connu des ailettes du xiii° siècle. Il a la même destination que la houppe et le plumet (v. ces mots). On l’a porté indistinctement sur le bonnet à poil, sur le casque, sur le chapeau k trois cornes ou sur le shako. Les règlements ont très-souvent employé l’expression houppette pour le désigner. Houppette est même le vrai nom du pompon ; c’est celui que l’on employait avant la Révolution, Des soldats gascons ont introduit le mot contemporain qui a été admis et n’a pas tardé à passer dans la langue officielle. On faisait au commencement de ce siècle une distinction entre houppette et pompon, et l’on définissait le pompon une houppe lenticulaire, et la houppette une houppe cylindrique à bout arrondi. Tout en étant un ornement, le pompon a, son utilité ; il sert U désigner, par sa couleur, la compagnie à laquelle le soldat appartient. Avant 1815, il y avait autant de couleurs que de compagnies ; et, dans les régiments d’infanterie qui avaient jusqu’à vingt-quatre compagnies, les nuances manquaient pour caractériser chacune d’elles et les pompons présentaient une variété indéchiffrable. En 1815, on donna à chaque bataillon un pompon de la même couleur, et les compagnies se distinguèrent entre elles par un chiffre en cuivre indiquant le numéro de la compagnie. Ce numéro était placé sur

. un morceau de drap appliqué sur le pompon. Plus heureux que tant d’autres ornements plus ou moins inutiles, le pompon a survécu aux nombreuses modifications subies durant ces derniers temps par les coiffures militaires réorganisées tant de fois.

POMPON, rivière des États-Unis d’Amérique. V. Edisto.

POMPON (Maclou), magistrat français. V, Popon.