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perpétuelle, fut emprisonné à Ham, au Temple, à Vincennes, s’évada, à la fin de 1813, d’une maison de santé qui lui avait été donnée en dernier lieu pour prison et où il avait connu le général Malet, et rentra avec le comte d’Artois en 1814. D’abord aide de camp de ce prince, il fut nommé successivement ensuite maréchal de camp, député (1815), pair de France (1817). Il prit le titre de duc après la mort de son père (1817) et devint, plus tard, premier écuyer du roi Charles X. Il fut un des pairs qui ont refusé de prêter serment à la royauté de 1830. Depuis lors, il vécut dans la retraite.


POLIGNAC (Jules-Auguste-Armand-Marie, prince DE), diplomate et ministre français, frère du précédent, né à Versailles en 1780, mort en 1847. Il fut tenu sur les fonts de baptême par Marie-Antoinette, accompagna partout son frère aîné dans l’émigration, fut impliqué avec lui dans l’affaire de Cadoudal, mais dut à son extrême jeunesse de n’être condamné qu’à deux ans de prison. Il s’honora alors par un beau trait de piété fraternelle. Avant appris qu’Armand était frappé de la peine capitale, il demanda à mourir à sa place. « Je suis seul, dit-il aux juges, sans fortune, sans état, je n’ai rien à perdre ; mon frère est marié : ne réduisez pas au désespoir une femme vertueuse et, si vous ne sauvez mon frère, laissez-moi du moins partager son sort. « Ce dernier vœu fut exaucé : après ses deux années de prison, on le retint, par mesure de haute police, avec son frère, dont il partagea la captivité à Vincennes, à Ham, puis dans la maison de santé du docteur Belhomme, au faubourg Saint-Antoine. C’est là qu’ils trouvèrent Malet (v. ce nom), avec qui ils eurent des conférences sur le coup hardi qu’il méditait, mais qui ne les jugea pas capables d’y jouer un rôle. Le gouvernement impérial était si convaincu de leur innocence en cette occasion que, loin de resserrer leurs liens, il les relâcha, au point qu’ils purent bientôt s’évader ensemble. Rentrés en France en 1814, à la suite du comte d’Artois, ils y arborèrent les premiers le drapeau blanc. Jules reçut une mission diplomatique auprès du pape, qui le créa prince romain. Élevé à la pairie en 1816, il refusa d’abord de prêter le serment constitutionnel. Louis XVIII lui confia l’ambassade de Londres en 1823. L’acte le plus important auquel il prit part dans ce poste est la signature du traité qui décidait de la délivrance de la Grèce. Charles X, depuis son avènement, avait jeté les yeux sur le prince de Polignac pour en faire son premier ministre ; mais ce ne fut que le 8 août 1829 qu’il osa lui donner le portefeuille des affaires étrangères et, le 17 novembre suivant, la présidence du conseil. Polignac, la contre-révolution incarnée, à la tête du conseil des ministres, c’était le défi d’un combat à mort lancé au parti libéral. Le prince était un de ces hommes comme les gouvernements savent en choisir aux jours de leur décadence et qui ne font que hâter leur chute et précipiter les révolutions. Loyal et consciencieux, mais d’une profonde incapacité, aveuglé par ses préjugés de caste et ses opinions rétrogrades, il ignorait absolument l’esprit, les tendances et les besoins de la France nouvelle, et marcha en sens contraire de l’opinion publique. On sait le résultat : les ordonnances de juillet 1830, contre-signées par lui, firent éclater une révolution qui consomma la ruine de la branche aînée. Le chef du cabinet montra, au milieu de l’insurrection formidable soulevée par son aveuglément, une opiniâtreté que la ruine imminente du trône ne put même ébranler. Arrêté à Granville au moment où il allait s’embarquer pour l’Angleterre et traduit devant la cour des pairs transformée en cour de justice, il y eut pour défenseur M. de Martignac, qu'il avait brutalement remplacé à la tête du conseil. À la prison perpétuelle, à la dégradation de leurs ordres et titres, prononcées contre les ex-ministres, on ajouta pour lui la mort civile. Il fut renfermé dans ce même fort de Ham où il avait été détenu naguère ; mais il recouvra la liberté lors de l’amnistie de 1837, Il mourut à Saint-Germain-en-Laye, laissant la réputation d’un honnête homme, mais d’un triste homme d’État. On a de lui : Études historiques, politiques et morales (Paris, 1845, in-8°) et Réponse à nos adversaires (in-8°). Le prince de Polignac avait épousé successivement miss Barbara Camphell et Marie-Charlotte Perkins. — De son premier mariage, il a eu un fils, le prince Jules-Armand-Jean-Melchior de Polignac, né en 1817, qui est entré au service de la Bavière et a succédé à son père dans le titre de prince en 1847. Il a épousé une fille du marquis de Crillon (1844) et a eu d’elle plusieurs enfants. — De son second mariage, le prince Jules de Polignac a eu quatre fils, dont deux se sont fait remarquer. L’un, Alphonse-Armand-Charles-Marie de Polignac, né en 1826, mort en 1863, entra à l’École polytechnique, devint capitaine d’artillerie et épousa, en 1860, une fille du banquier Mirès. On a de lui quelques poésies et quelques travaux scientifiques. — Le second, Camille-Armand-Jules-Marie de Polignac, né en 1832, s’engagea comme volontaire pendant la guerre de Crimée, revint en France avec le grade d’officier de chasseurs, donna peu après sa démission, suivit M. Belley au Nicaragua et, à l’époque de la guerre civile qui éclata aux États-Unis, il prit du service dans l’armée du Sud. Attaché d’abord à l’état-major de Beauregard, il devint ensuite brigadier général dans le corps d’armée de Kirby Smith.


POLIGNAC (Camille-Henri-Melchior, comte DE), maréchal de camp, le troisième fils de l’amie de Marie-Antoinette, né en 1781, mort en 1855. Il suivit ses parents dans l’émigration, fit ses études en Autriche et en Russie, puis passa en Angleterre où il resta jusqu’à la chute de Napoléon. De retour en France avec les Bourbons, il devint aide de camp du duc d’Angoulême qu’il suivit dans le midi de la France, puis en Espagne pendant les Cent-Jours, et fut nommé maréchal de camp, gentilhomme d’honneur du dauphin et gouverneur de Fontainebleau. Après la révolution de Juillet, il perdit ses charges et vécut dans la retraite.


POLIGNANO-A-MARE, bourg du royaume d’Italie, province de la Terre de Bari, district et à 35 kilom. S.-E. de Bari, mandement de Monopoli, près de l’Adriatique et au sommet d’un rocher qui renferme des grottes curieuses ; 6,499 hab.


POLIGNANO-PIACENTINO, bourg du royaume d’Italie, province de Plaisance, district de Fiorenzuola, mandement de Cortemaggiore ; 2,181 hab.


POLIGNY, en latin Poliniacum, ville de France (Jura), ch.-l. d’arrond. et de cant., k 25 kilom. N.-E. de Lons-le-Saunier ; pop. aggl, 4, G77 hab. — pop. tôt., 5,024. L’arrondissement comprend 7cantons,)58 communes

et 06,841 hab. Le tribunal de lre instance de l’arrondissement siège à Arbois ; collège communal ; brasseries, tuileries, tanneries, faîencerie, sucreries hydrauliques ; fabrication de futailles, salpêtre et huile. Aux environs, exploitation d’albâtre, marbre, pierre k bâtir et a chaux. Commerce de farines, grains, vins, bestiaux, bois de construction, cuirs, étoffes et ouvrages au tour. Poligny est situé a l’extrémité d’une vaste plaine, au pied du Jura, près des sources de la Glantine ; c’est une petite ville généralement bien bâtie, propre et assez bien percée.

Histoire. Poligny doit probablement son origine k une ville gallo-romaine. Détruite lors des invasions barbares, elle se releva peu k peu de ses ruines sous les premiers rois francs. Plus tard elle eut à souffrir des désastres nombreux qui désolèrent la Franche-Comté, tant au moyen âge que dans les temps plus modernes. Louis XI s’en empara en 1479, Henri IV eu 1595 ; mais foligny ne fit néanmoins définitivement partie du domaine royal qu’après la conquête de Louis XIV, en 1074. Depuis cette époque, on ne lui voit plus jouer aucun rôle historique.

Monuments, Des fouilles récentes ont fait découvrir les traces de nombreuses voies romaines, des médailles à l’effigie des Césars, des tombeaux et les ruines de plusieurs villas. La distribution d’une de ces villas, entre autres, située au lieu dit Estavayer, est encore aujourd’hui facile k reconnaître et plusieurs salles contenaient naguère d’admirables mosaïques parfaitement conservées. Indépendamment de ces vestiges antiques, Poligny possède deux églises sans grand caractère architectural : l’église paroissiale et celle de Notre-Dame-de-Moutier-Vieillard, rendue au culte en 1847 ; un musée et une bibliothèque de fondation toute récente, et les ruines de l’ancien château, couronnant, k l’E. de la ville, les hauteurs du Grimont, J

Curiosités. Au nord de la ville se dresse un énorme rocher k surface polie, connu sous le nom de la Rocho du Midi et servant de cadran solaire k la ville entière. Au sud, on aperçoit la fumeuse Pierre qui vire, gigantesque aiguille de pierre qui’, suivant une légende intéressante, tourne sur elle-même tous les cent ans, k minuit, le jour de Noël. M. Rousset décrit ainsi ce curieux rocher : « Un roc saillant haut de 5 mètres, qui ne pouvait •être tourné, fut ouvert sur une largeur exactement nécessaire pour le passage d’un char. La pointe occidentale, qui dominait un précipice, fut surmontée d’une figure conique composée de deux pierres superposées. Celle qui terminait le cône a été renversée. Ce monument, essentiellement druidique, est appelée la Pierre branlante, la PiAre qui tourne ou la Pierre qui vire. Un peu plus haut se présente, isolé, sur une roche proéminente, un menhir peut-être formé par la nature, mais certainement ébauché par la main de l’homme et qui est aperçu de très-loin dans la plaine. Il ressemble k un homme debout portant un paquet derrière le dos. Su configuration bizarre a dû le rendre l’objet d’un culte particulier. » D’autres curiosités analogues signalent les environs de Poligny. Nous citerons : le Trou de la Baume, caverne de 12 mètres de tour ; le Trou de la Lune, le Trou des Pénitents, le Trou de la Dame verte, etc. Des légendes locales se rattachent k chacun de ces précipices.


POLILAIRE s. f. (po-li-lè-re). Comm. Sorte de serge qu’on fabrique à Alais.


POLIMENT s. m. (po-li-man—r&d.polir). Action se polir ; résultat de cette action : Le poliment du marbre, de l’acier, du, adore. Le polimknt des glaces. Il On dit plus ordinairement POLISSAGE.

POLIMENT adv. (po-li-man — rad. poli). Avec politesse : Parler, s’exprimer poliment.

POU

Répondre poliment à une question, à une invitalion. Dans l’éducation façonniére des riches, on ne manque jamais de rendre les enfants poliment impérieux en leur prescrivant les termes dont Us doivent se servir pour que personne n’ose leur résister. (J.-J. Rouss.) Le français est une langue où l’on peut tout dire poliment. (Fr. Wey.) Elle l’avait mis poliment, mais littéralement à la porte. (X. de Montépin.)

On vous plaint partout a la ronde, Et l’on vous conduit en prison, Mais le plus poliment du monde.

RÉON1EH.

— D’une manière correcte :

... Un démon jaloux du mon contentement M’inspira le dessein d’écrire poliment.

Boileau.

POLINAGO, bourg du.royaume d’Italie, province de Modène, district de Pavullo-nel-Frignuno, mandement de Lama-di-Moeogno ;

3,343 hab.

POL1N1ÈRE (Pierre), physicien français, né prés de Vire en 1671, mort en 1734. Il fit pour la physique ce que Boileau avait fait pour la philosophie, c’est-k-dire qu’il livra au ridicule la doctrine d’Aristote, qui comptait encore de nombreux- partisans. Envoyé k Paris, il y étudia avec ardeur les mathématiques, la physique, prit le grade de docteur en médecine et donna avec un très-grand succès des leçons de physique au colléged’Harcourt. Fontenelle, quil’avaitchargé

de l’instruction de son neveu, contribua beaucoup k sa réputation en vantant partout sa méthode et l’excellence de ses vues. S’il ne fît aucune découverte, il ne rendit pas moins de grands services aux sciences physiques en tes vulgarisant. « Il eut le mérite trop peu apprécié, dit la Biographie métiïcaie, de savoir saisir les idées des autres avec habileté et de les traduire en expériences, méthode ingénieuse k l’aide de laquelle il put mettre les doctrines les plus abstraites k la portée de tout le monde. » On lui doit : Éléments de mathématiques (Paris, 1704, in-12) et Expériences de physique (Paris, 1709, in-12). Ce dernier ouvrage, absolument neuf, eut un succès prodigieux ; il rendit de grands services k cette science, et Notlet, dont il fut le prédécesseur, profita largement de ses travaux.

POLIOCÉPHALE adj. (po-K-o-sê-fa-le — du gr. potios, gris ; kephalé, tête). Ornith. Qui a la tête grise ou cendrée.

POLIOGASTRE adj. (po-li-o-ga-stre — du gr. polios-, gris ; gaslér, ventre). Ornith. Qui a le ventre gris ou cendré.

POLION s. m. (po-li-on — nom gr. d’une espèce de germanarée). Bot. Nom vulgaire d’une espèce de germandrée : Le polion entre dans la grande ihériaque et dans le mithridate. (V. de Bomare.)

POLIORCÈTE (Preneur de villes), surnom de Démétrius, fils d’Antigone. V. Demétrius.

FOLIORCÉTIQUE adj. (po-li-or-sé-ti-kedu gr. poliorkêtês, preneur de villes). Antiq. Qui appartient k l’art d’assiéger les villes.

— s. f. Art d’assiéger les villes.

POLI

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POLI OSE s. f. fpo-li-o-2e — du gr. polies, gris). Méd. État des poils devenus blancs.

POLIOSOME adj. (po-li-o-so-me — du gr. polios, gris ; sâma, corps). Qui a le corps d’un gris cendré.

POLIR v. a. ou tr. (po-lir — latin polire, mot qui, d’après Delàtre, signifie proprement labourer, cultiver, et répond au verbe grec polein, tourner, faire tourner, labourer, d une racine de mouvement très-répandue dans la famille aryenne, la racine par, aller, traverser). Rendre uni et luisant par une action mécanique : Polir l’acier, le fer, le cuivre. Pour le marbre. Polib de l’ébène.

On polit l’émeraude, on tailla le rubis,

Boileau,

— Fig. Civiliser, orner, adoucir par la culture intellectuelle : L’étude des belles-lettres polit les esprits, (Acad.) L’Égypte n’oubliait rien pour polir l’esprit, ennoblir le cœur, fortifier le corps. (Boss.) Il faut polir les mœurs et l’esprit, c’est là LepoiiU. (Benserade.) Z.’esprit humain s’use quand on le polit et qu’on le cultive trop. (Boissonade.) Il ne faut que du monde pour polir les manières ! mais il faut beaucoup de délicatesse pour faire passer la politesse jusqu’à l’esprit. (M™e de Lambert.) i’éducaftou polit l’esprit, elle polit les mœurs, elle polit la vertu même. (Dupanloup.) La science et les arts cultivent l’esprit des hommes et le polissent sans cesse. (Mich. Chev.) La société des femmespoLiT uosmesurs ; mais elle amollit notre caractère. (Latena.)

Tel est des jeunes gens le malheureux besoin. Qu’il faut pour les polir risquer de les corrompre. La Chaussée,

— Rendre plus correct, plus élégant, en parlant des productions de 1 esprit ; Polir un écrit, un discours. Pour son style. Il faut pour et limer un ouvrage, afin d’en dter une première rudesse qui sent le œuvait de la composition. (St-Evrem.) Virgile fut trois ans à polir ses Bucoliques, (La Mothe Le.Vayer.) Quand on lit d’Aguesseaa, on sent qu’il a dû passer bien du temps à limer, à polir ce qui parait encore un peu traînant à ta lecture. (Ste-Beuve.) Lorsqu’une tête est l’enjeu d’un discours, on ne s’amuse pas à polir une phrase.

(Cormenin.) Les pensées, comme tes diamants, coûtent souvent moins de peines à trouver qu’à puLin. (Beauchène.)

Le vers coûte à polir, et le travail nous pèse.

Gilbert.

Cent fois sur le métier remettez votre ouvrage, Poiùjes-le sans cesse et le repolissez.

Boileau.

Se polir "v. pr. Être rendu poli : L’or et l’argent SE polissent en les frottant aoec un corps dur et uni. Les diamants se polissent aoec de la poussière de diamant.

— S’adoucir, s’épurer, s’orner, en parlant des mœurs, de l’esprit : Mon aïeule ne recevait ordinairement dans sa maison que des jeune gens qui avaient envie de se polir. (Le Sage.)

— Syn. Polir, cbAitar, corriger, etCV*. CHATIER.

— Allus. littér. Pollnflci’lo anus co«»o et le repolt»*ez, Ajoute» quelquefoi* «« MB»*» !

« iicei, Vers de VArt poétique de Boileau, auxquels on fait quelquefois allusion. V. métier.

POLISCOPE adj. (po-li-sko-pe — du gr. polus, nombreux ; skopeâ, je regarde). Physiq. Se dit des verres k facettes qui multiplient l’image des objets,

POL1SSABLE adj, (po-li-sa-bîe — rad. polir). Qui est susceptible de recevoir le poli :

Métal POLISS&BLB.

POLISSAGE S. m. (po-li-sa-je — rad. polir). Action ou manière de polir : Le polissage de l’argenterie. Le polissage des glaces. Il Opération qui suit le tissage des étoffes de soie et qui consiste k promener une espèce de racloir sur ces étoffes, plus particulièrement sur les satins, afin de faire disparaître la trace que le peigne a pu y laisser.

— Encycl. Le polissage s’exécute sur les métaux, les verres ou les marbres. Dans ce dernier cas, le polissage ne fait pas l’objet d’une profession spéciale, il est compris dans les opérations qui constituent le métier de marbrier. Le polissage des métaux, de l’or, de l’argent et du cuivre, exécuté notamment dans la bijouterie, l’orfèvrerie, la quincaillerie et la dorure, est un emploi exercé en grande partie par des femmes, qui travaillent tantôt dans des ateliers spéciaux, tantôt dans leur domicile. Celles qui ont k polir ou brunir la dorure doivent travailler dans les ateliers d’encadrement ou dans les magasins des doreurs, les pièces ne pouvant eue déplacées facilement et sans frais, comme les bijoux ou les petites pièces d’orfèvrerie. Il en est de même pour les glaces et les verres ; mais, dans cette industrie, ce ne sont plus des femmes qui sont chargées de cette opération trop pénible pour elles ; si elles y sont employées, ce n’est guère que pour les dernières façons, qui ne demandent plus que du soin, de la précaution et de la patience.

Le polissage ùas métaux s’exécute d’abord k la lime ou k la meule. Il est même des objets qu’on ne polit pas autrement, commençant par des limes un peu fortes et terminant par des limes très-fines et très-douces. Quand ce polissage se fait k la meule, on agit d’une façon semblable ; on ébauche avec la meule ordinaire, puis on achève avec la pierre douce, d’un grain très-fin et très-serré. On obtient ainsi sur l’acier un très-beau poli, d’un brillant presque pareil k celui des glaces ; mais on ne peut agir de même avec tous les métaux et, le pourrait-on, que ce procédé serait rendu impossible lorsque les surfaces sont sinueuses ou présentent des reliefs, des creux résultant de l’estampage ou de la gravure, comme il arrive dans Ta bijouterie et l’orfèvrerie. Dans ces industries, la face apparente du métal, lorsqu’elle est façonnée, ne présente pas d’irrégularités, de rayures telles qu’il faille un grand effort pour les faire disparaître ; .il n’y a guère qu’k rendre cette surface brillante par le poli ; aussi ce poli s’obtient-il par un frottement réitéré, soit avec des instruments de bois dur et uni, soit avec des chiffons de laine. Pour aider l’action du frottement et empêcher que les matières employées ne rayent le métal, on fait usage de terres réduites en poudres douces, onctueuses, comme celle qui est connue sous le nom de tripoli et comme le blanc de Meudon, qui enlèvent au métal la légère couche d’oxyde qui le recouvre ou tout autre corps étranger. Lorsque le métal est poli, on le brunit en le frottant avec un instrument d’une matière résistante et polie, telle que l’ivoire ; c’est k l’aide de ce procédé qu’on obtient les différences d’éclat de l’or ou de l’argent. L’or qui a subi ce frottement est beaucoup plus brillant et semble, en effet, plus brun ; l’or mat est simplement nettoyé avec une étoffe de laine et n’est point poli. Dans la glaeerie, le polissage présente, comme dans la marbrerie, plus de difficultés et exige de plus longs et plus pénibles efforts. 11 faut d’abord dégrossir k l’émeri fin avec des tampons de linge, puis avec le peroxyde de fer ou colcotar, mélangé au noir de fumée, puis enfin, quand on a obtenu le poli, le terminer avec le blanc d’Espagne détrempé d’eau. Dans les tailleries de verres et de cristaux, ou dégrossit k la meule, arin d’effacer les truees de la taille, faite, elle aussi, k la meule, et l’on procède ensuite comme pour les glaces. Dans la verrerie obtenue par le coulage, on ne donne aucun polissage : on use simplement k la meule les aspérités ou les ir-