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portait à ce seigneur. Polham, enfermé d’abord à Arras, tut ensuite transféré au château de Gisors, où à resta longtemps prisonnier maigre les instances de Marie de Bourgogne et de Maximilien auprès du roi de France. I) passait les longues heures de sa captivité à graver sur les pierres de son cachot d’intéressants bas-reliefs que quatre siècles ont respectés et que.l’œil contemple encore avec curiosité. Le prisonnier de Gisors resta longtemps un personnage mystérieux, le roi Louis XI et ses agents ayant toujours caché avec soin le lieu de sa captivité. Longtemps, les noSls, les légendes et les romans le désignèrent sous le nom du beau prisonnier de Gisors. Les recherches historiques et lu découverte de pièces importantes ont établi aujourd’hui l’identité du chevalier de Polham et du prisonnier de Gisors. Les légendes dont nous venons de parler ne s’étaient pas trompées en l’appelant le beau prisonnier, car Olivier de La Marche, auteur contemporain, élevé à la cour de Bourgogne et attaché au service particulier de Marie, dit qu’il était • beau chevalier et homme de vertu. • Il fut rendu ù la liberté avant 1490, probablement vers 1483, époque de la mort de Louis XI, car il épousa par procuration, à la première de ces dates, à Rennes, pour et au nom de Maximilien son maître, Amie de Bretagne qui, dit la chronique, s’eflnroueha beaucoup lorsqu’elle vit Wolig.mg de Polham mettre une jambe nue dans son lit.

POLHELM ou POLIUMMEB (Christophe), mécanicien suédois, né à Wisby en 1661, mort à Stockholm en 1751. Doué de dispositions extraordinaires pour la mécanique, il fabriqua, sans connaître les mathématiques ni les lois de la mécanique, d’ingénieuses machines de son invention, parvint, malgré sa pauvreté, à apprendre le latin, puis les mathématiques, a l’université d’Upsal (1636), inventa, en 1690, une machine commode pour l’extraction des minerais et reçut pour ce fait, du gouvernement, une pension de 500 écus, Charles XI l’envoya alors voyager à l’étranger. Pendant un séjour de deux ans à Paris, Polhelm dessina le modèle d’une horloge des plus compliquées, qui fut exécutée pour le sultan.’Sur la demande du roi d’Angleterre, George Ier, jl passa ensuite en Hanovre pour perfectionner les établissements des mines de Hartz, puis revint dans sa patrie en 1697. Employé dans les mines, il introduisit dans leur exploitation des améliorations notables et inventa des procédés ingénieux pour l’extraction du minerai, pour la construction des hauts fourneaux. Il s’occupa en même temps du défrichement des marais et des bois, de la construction des aqueducs, de l’entretien des digues et des ports et donna la mesure de son talent en dressant les plans pour la construction du canaldeTrollhaettaetdu bassin de réparation de Carlscrona. Après ces travaux, il fut comblé de distinctions et d’honneurs, reçut des lettres de noblesse, le litre de conseiller de commerce et fit partie de l’Académie dès sciences de Stockholm, qui le nomma son président en 1744. Indépendamment d’une quinzaine de Mémoires, insérés dans le recueil de cette Académie, on lui doit : Cogitaliones mathematiest (1714, in-4o).

POLHODIE s. f. (po-lo-dl — du gr. polos, pôle ; liaUos, chemin). G coin. Nom donné par M. Poitisot à la cuurbe que parcourt, sur l’ellipsoïde central d’un corps solide dont le centre de gravité est fixe et qu’aucune force n’anime, le point de contact de cet ellipsoïde avec le plan axe parallèle au plan du maximum des aires, sur lequel il roule.

V. ROTATION.

POLI, IB (po-li) part, passé du v. Polir. Dont la surface est unie ou a été rendue unie ; Ou marbre poli. Quant aux insectes, la plupart ont leurs pieds armés de griffas, dont ils s’accrochent aux corps tisses et pous. (B. de St-P.)

— Dont l’embonpoint a rendu la peauluisante :

On loup n’avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde. Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Crus, poli, qui s’était fourvoyé par inégarde.

La Fontaine.

— Fig. Cultivé, amélioré par certaines influences : JJes mœurs folies par l’étude, par l’exemple, tl Policé : Peuple pou. Nation

POLIE.

Montrez-nous, depuis Pandore,

Tous les vices qu’on abhorre

En terre mieux établis

Qu’aux siècles que l’on honore

Du nom de siècles polis.

J.-B. ROUSSEAU.

Il Qui ade la politesse, delà civilité ; Homme poli. Jeune personne très ?Poi, iti, L’honnête homme est un homme poli et gui sait vivre. (Bussy-Eab.) Tout homme doit être pou, mais aussi il doit être libre. (Montesq.) Jl faut savoir être gai sans tumulte, peu sans affectation, galant satis -fadeur. (J.-J. Rouss.) Les personnes les plus polies ont ordinairement de la douceur’ dans les mœurs et des qualités liantes. (M«"> de St-Lainbert.) Les gens extrêmement polis pèchent par l’indifférence. (Mm® E. de Gir.) La mère polik fera ta fille polik. (Mme Momaarson.) On homme poli fait ornement dans une société, un homme grostier y fait tache, (Vigée.) Ne fréquentez dans

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l’intimité que des gens polis. (Boitard.) On doit être poli c/iex soi parce qu’on y exerce l’hospitalité ; et pou ehen les autres, parce qu’on l’y reçoit. (Latena.) il Qui annonce la politesse, qui est inspiré par la politesse : Ton pou. Manières polies. Très-souvent te pardon n’est qu’une forme polie, une sorte d’euphémisme du mépris : (D. Sterne.)

— s. m. Lustre, éclat de ce qui a été poli : Acier, marbre d’un beau poli. Sous la main des Anglais, l’acier reçoit un poli sans pareil. (Mich. Cheval.) Les variétés de calcaire à grains fins et susceptibles de peu sont désignées sous le nom de marbres. (A. Maury). Quoiqu’il finisse beaucoup, M. Meissonier n’est jamais rond ni léché ; il pousse le rendu aussi loin que possible, viais sans tomber dans ce poli d’ivoire qui charme le bourgeois et choque l’artiste. (Th. Gaut.)

Un jour, mon héritier bâillait, et par dedans Me montrait le poli de ses trente-deux dents.

E. Auoieb.

— Syn. Poil, affable, civil, etc. V, AFFABLE.

— Poli, civilisé, policé. V. CIVILISÉ.

— Encycl. Teehn. Donner le poli a un objet, c’est, par un frottement plus OU moins doux, mettre ses surfaces en état de réfléchir les rayons lumineux.

Il ne faut pas confondre poli avec bruni, glacé, satiné, douci, uni, vernissé ou lissé. Ces opérations ont bien, ainsi que le poli, pour but de rendre agréables et brillantes les surfaces d’un corps, mais là s’arrête leur ressemblance avec le poli.

On unit les objets dont on enlève les rugosités ; on lisse, glace, vernisse ou satine ceux dont la solidité n’est pas assez sérieuse pour résister aux manipulations de polissage, exemple : les papiers, les cuirs ; on brunit les pièces simplement recouvertes d’une couche métallique très-mince et le brillant s’obtient alors par l’écrasement des molécules.

On ne donne le poli qu’aux corps homogènes dans toutes leurs parties et dont l’usure sur les surfaces ne peut démasquer des porosités grossières ; tels sont les métaux purs ou alliés, les marbres, les bois, l’ivoire, la nacre, 1 écaille, le bulUe, les pierres précieuses, l’albâtre, etc., etc.

Dans les imitations de pierres fines, on polit aussi les cristaux et émaux, afin que par leur grand éclat ils puissent lutter contre le an.

Dans le travail du lapidaire on polit aussi les verres et les cristaux pour leur rendre leur transparence que les travaux préalables leur ont fait perdre.

Après avoir donné, par divers moyens, aux objets en fabrication leur forme définitive, on doucit les surfaces et on polit à la suite pièce par pièce ; aussi ce travail ne peut-il jamais être fait d’un façon négligée.

Il est possible de donner un poli artificiel aux menus objets de bijouterie, soit de doublé, soit autres, en faisant polir bien à fond les matrices ou poinçons qui serviront aux découpages ou étampages des pièces ; par la force de la percussion, le métal est contraint d’épouser dans toutes ses parties lu creux du modèle, et l’écrasement qui en résulte constitue un poli relatif qui n’est pourtant, à proprement parler, qu’une sorte de bruni.

Le même procédé de polissage des modèles en creux est appliqué dans les moulages de plastique parfait ; mais là, comme dans celui de la bijouterie, le poli ne se maintient pas et se voile rapidement, inconvénient que n’a point le poli à la main.

Ou polit à la prêle, k la lime, à l’éineri, à la stéarine, au tripoli, au rouge d’Angleterre, etc., etc., soit à sec, et c’est le cas le plus rare, soit en mélangeant ou mouillant les matières polissantes avec des liquides appropriés. C’est en France et à Paris que le poli est le mieux exécuté et qu’il devient le dernier mot de la finesse de grain pour l’objet traité.

Certaines natures de corps ne sont susceptibles d’aucun poli. Nous citerons : les pierres tendres à construire, les carbonates de chaux amorphes et les pierres ponces.

POLI (Martin), chimiste italien, né à Lucques en 1668, mort à Paris en 1714. À dix-huit ans, il se rendit ù Rome, où il étudia avec ardeur la chimie, obtint, en 1691, du cardinal Altieri l’autorisation d’ouvrir un laboratoire public et reçut, en 1700, le litre d’apothicaire. Ayant découvert un engin de guerre qui par sa puissance de destruction rappelait le feu grégeois, il se rendit en France (1702) et y expérimenta sa découverte, qu’il offrit à Louis XIV. Ce souverain loua l’invention, mais ne voulut point s’en servir, et, pour empêcher que Poli ne vendit son secret à quelque puissance, il lui donna une pension, le titre d’ingénieur, et le Ht admettre comme associé k l’Académie des sciences. De retour à Rome, l’habile chimiste fut nommé ingénieur des troupes du pape Clément XI (170S). Quatre ans plus tard, il se rendit auprès du duc de Massa, qui le chargea d’examiner les mines qui se trouvaient dans ses États, et à y trouva de riches gisements de cuivre et de sulfates de zinc et de fer. En 1713, il se rendit à Farts pour s’y fixer, mais il y mourut bientôt après. On a de lui un gros traité, intitulé : Jl trionfo degli ucidi (1706, ùa-4u), dans lequel il s’attache à démontrer que les acides, au lieu d’être la cause d’une

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foule de maladies, comme on le prétend, sont, au contraire, d’une grande ressource dans plusieurs cas très-graves.

POLI (Joseph-Xavier), physicien et naturaliste italien, nénMolfetta en 1746, mort en 1825. Il lit ses études à l’université de Padoue, où il fut l’élève de Facciolati et de Morgagni et le condisciple de Searpa. Au sortir de l’université, il embrassa la carrière. militaire ; mais bientôt.ses connaissances attirèrent sur lui l’attention de Ferdinand Ier, qui le nomma, en 1776, professeur de géographie à l’école militaire de Naples. Ce prince l’envoya aussi en France, en Allemagne, en Angleterre et en Hollande, avec mission de visiter les écoles militaires de ces diverses contrées. En Angleterre, Poli se mit en relation avec Herschel, Banko et Hunter, et étudia, sous la direction de ce dernier, l’anatomie comparée et l’art des préparations anatomiques. À son retour en Italie, il devint professeur de philosophie expérimentale à Naples, fut, plus tard, nommé gouverneur du prince royal et enfin directeur de l’École militaire de Naples. En grande faveur auprès de la famille royale, il la suivit en Sicile pendant l’occupation de l’Italie par les Français. Bien que Poli ait cultivé toutes les branches de la science et de la littérature, il doit surtout sa réputation à ses recherches sur l’anatomte comparée et l’histoire naturelle, et son attention se porta en particulier sur les mollusques testacés. Pendant ses voyages en Italie et k l’étranger, il avait formé une nombreuse collection de coquilles, qui lui fut achetée par le gouvernement napolitain ; mais il voulut être autre chose qu’un simple conchyliologiste et se mit à étudier la structure et les mœurs des animaux qui habitent les coquilles et qui avaient jusqu’à ce jour presque entièrement échappé à l’attention des savants. Pallas avait, du reste, reproché aux naturalistes des côtes de la Méditerranée de négliger complètement l’étude des mollusques de cette mer ; ce fut pour répondre à ce reproche que Poli publia son magnifique ouvrage intitulé : Testacea utriusque Sicitis eorumque historia et anatome, dont les deux premiers volumes (in-folio) parurent de 1792 à 1795 et renferment 39 belles gravures sur acier ; ces deux volumes, qui sont consacrés aux multivalves et aux bivalves, coûtèrent k l’auteur douze années de travail. Les troubles politiques retardèrent la publication du troisième volume, les Univalves, qui ne parut qu’après la mort de Poli (1826, avec 18 planches). Le texte do ce magnifique traité n’est pas moins remarquable que les gravures qui en font l’ornement ; Poli y décrit, avec les plus grands détails, la structure et les mœurs des mollusques des côtes méridionales de l’Italie, les régions qu’ils habitent de préférence, la manière de les pêcher, etc. Il tombe parfois dans quelques erreurs, notamment lorsqu’il regarde les nerfs de ces animaux comme lymphatiques ; mais ce n’en est pas moins k lui que revient l’honneur d’avoir le premier découvert le système nerveux des testacés, quoiqu’il se soit mépris sur la nature de ce système. Outre cet ouvrage, on lui doit aussi plusieurs écrits sur la géographie et quelques pièces de poésie. Nous citerons, entre autres : Elementi délia fisica sperimentale (Naples, 3 vol. in-S<>) ; Ragionamento intomo alla studio délia nalura (Naples, 1781, in-4o) ; Lezioni di géografia e di storia militare (2 vol. in-8o) ; Saggio di poésie italiane e siciliane (4 vol. in-go).

POLI (Théodore), plus connu sous sou prénom de Théodore, fameux bandit corse, né k Guagno, près d Ajacoio, en 1797, mort en mars 1827. C’est à peine si Théodore le cède en popularité aux trois grands héros de la Corse : Sampiero, Paoli et Napoléon. Il appartenait à une famille aisée et il reçut uns assez bonne éducation ; ce fut une injustice profondément ressentie qui changea sa destinée et le jeta sans retour dans la vie irrégulière. Il avait amené un mauvais numéro, mais il se soumettait gaiement à la fortune, lorsqu’un de ses ennemis persuada traîtreusement au* brigadier de la gendarmerie de Guagno que le jeune homme ne montrait cette insouciance que pour dissimuler son projet de se dérober k la loi. Depuis la chute de l’Empire, il y avait une grande quantité de rèfraetaires en Corse ; beaucoup de jeunes genS, refusant de servir sous un gouvernement qui leur était antipathique, s’enfuyaient dans les maquis. Le brigadier se laissa convaincre, quoiqu’il fût lié d’amitié avec Théodore ; il l’attira dans un piège, le fit garrotter et le conduisit les menottes aux mains jusqu’à Casaglione, où il le livra à l’autorité militaire. Quelques jours après, Théodore désertait, revenait à Guagno et tuait le brigadier d’un coup de fusil. Il gagna ensuite la montagne.

Depuis cette époque, Théodore, truqué pâlles gendarmes, se signala par tant d’aventures que son nom devint populaire dans toute l’Ile. Il s’était fait une loi tie ne poursuivre et de ne combattre que la gendarmerie, laquelle était presque exclusivement composée de Français continentaux, en sorte que ses assassinats avaient, aux yeux des masses, une sorte de vernis politique. Les uns le considéraient comme un champion de l’indépendance nationale, luttant contre les conquérants étrangers, les autres comme un représentant de la cause bonapartiste, protestant contre la Restauration. Il était, du reste, af POLI

filié à la société des earbonari et il en reçut des secours. Enfin sa réputation devint si grande que les autres réfractaires, devenus bandits, comprenant la nécessité de s’associer et de coordonner leurs efforts pour résister k la force publique, l’élurent pourleurchef dans la forêt d’Aïtono et le nommèrent roi de la nxMitague. Uçe sorte de charte fut rédigée : les bandits promettaient obéissance absolue à Théodore et lui accordaient au besoin sur eux droit de vie et de mort ; le chef n’avait à rendre compte k personne de ses plans et de ses décisions ; la justice devait être rendue par une* cour martiale, dont les membres seraient élus au serutin secret ; tout individu, bandit, guide ou autre, soupçonné de trahison, serait traduit, contrudictoirementou par défaut, devant la cour et, en eas de culpabilité reconnue, pun ! de mort ; le vol était puni plus ou moins ocvèremeut, suivant les cas. Telles furent, suivant la tradition, les principales dispositions do la constitution d’Aîtone.

Le roi Théodore, à la têto de sa bande, leva des contributions sur le pays, comme un gouvernement régulier ; seulement, il suivait le système de l’impôt progressif, exemptant de toutes charges les laboureurs et les bergers, frappant d’autant plus sur les riches et de préférence sur les eu Lés. Il convoqua ces derniers dans la forêt d’Aïtone et les taxa à 10 francs par mois pour les desservants, et à 15 pour les curés. Un collecteur se présentait tous les mois chez chacun des contribuables, recevait l’argent et donnait quittance. Tout allait le mieux du monde, car la résistance équivalait k un arrêt de mort. Due guerre en règle fut faite à la gendarmerie ; les bandits ne se contentèrent plus de se défendre ; ils prirent l’offensive et, par troupes de soixante ou quatre-vingts, donnèrent 1 assaut aux casernes ; ils pillèrent celles d’Avisa, de Guagno, d’Otta, d’Aszano ; bientôt, maîtres de la provinee de Vico, ils se répandirent dans les autres arrondissements, récoltant des recrues, faisant reculer les troupes régulières et exerçant impitoyablement leurs vengeances personnelles. Ou raconte d’eux un trait d’une audace étonnante. Un des leurs avait été condamné à mort et guillotiné à Bustia. Ne pouvant se venger immédiatement sur les juges et sur le parquet, ils résolurent de s’en prendre au bourreau ; ils le firent prisonnier et, une belle nuit, l’ayant amené sur la place où quelques jours auparavant avait eu lieu l’exécution, ils le fusillèrent. La chose se lit k 300 mètres de la caserne ; le jour commençait k paraître. La troupe courut k la poursuite des bandits, mais ne put les atteindre.

Mille traits de ce genre pourraient être racontés. Théodore, jusqu’en 1S23, terrorisa l’administration. Il distinguait soigneusement les gendarmes des troupes de ligne, auxquelles il témoignait, au contraire, une grande sympathie. S’il rencontrait par hasard des soldats isolés, loin de leur faire aucun mal, il leur présentait sa gourde, leur offrait des vivres et parfois de l’argent. Ils étaient pour lui des victimes, tandis que les gendarmes étaient’ les agents directs des persécuteurs. Cependant sa haine contre le gouvernement français n’alla pas jusqu’à accepter la proposition que lui fit un jour, en 1822, un officier anglais : il refusa de mettre son influence à la solde de l’Angleterre.

Eclairée enfin par une cruelle expérience, l’administration comprit quelle fauté elle commettait en opposant k la bande de Théodore une gendarmerie composée de Français du continent. C était mettre contre soi l’esprit des populations : en outre, ses agents, venus de France, né connaissant ni le pays ni la langue, ne pouvaient qu’être inférieurs individuellement k des bandits indigènes. Le conseil général demanda la création d’un bataillon de voltigeurs corses, fort de 400 hommes armés k la légère, et une ordonnance du 23 novembre 1822 décréta l’organisation de ce corps, qui fut formé dans le plus bref délai. À partir de ce moment, les bandits perdirent l’avantage. La bande de Théodore ne tarda pas à se dissoudre et, en moins d’un an, la plupart de ses compagnons furent tués ou obligés de passer eu Sardaigne.

Théodore reste. Il voulut tenir tète jusqu’au bout, avec son vieil ami Brusco, son oncle Uccelloni et son frère Borghello. Ucceiloni finit par trahir ; il assassina Brusco, mais Théodore le fusilla. Le roi de la montagne lutta encore quelque temps ; la force était impuissante, la trahison réussit. Une jeune fille qu’il aimait l’attira dans un guet-apens ; Théodore se fit tuer plutôt que de se laisser prendre.

POLIA, bourg du royaume d’Italie, province de la Calabre Ultérieure II«, district de Nicastro, mandement de Fitadeltia ; 2,455 hab.

POL1AUË, surnom de Minerve comme protectrice de la ville d’Athènes. Il existait à Tégée un temple consacré k Minerve Poliade, dans lequel on conservait la chevelure de Méduse.

POLIAN s. m. (po-li-an — gr. potion, nom. de la plante). Bot. Nom vulgaire d’une espèce de germandrée.

POL1ANITB s. T. (po-li-a-ni-te). Miner. Peroxyde de manganèse.

POLIANTHE s. m. (po-li-an-te — du gr. polios, fris ; anthos, ileur). Bot. Nom Scientifique du genre tubéreuse.