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Jésus-Christ, st que, de cette manière, on doit reconnaître la présence du corps et du sang de Jésus-Christ dans la communion.

Il était évident qu’un tel compromis, par son ambiguïté, ne pouvait satisfaire personne. Rédigé le 1er octobre, il fut taxé d hérétique, le 9, par plusieurs docteurs catholiques et par la Fuculté de théologie de l’université de Paris, qui dressèrent une nuire définition de l’eucharistie, en vertu de laquelle, dans a communion, on ne recevait plus seulement Jésus-Christ spirituellement et par la foi, mais bien réellement et substantiellement. Puis l’ordre du clergé, réuni à Poissy le 13 octobre, défendit aux cinq commissaires catholiques de continuer la conférence, à moins que les calvinistes ne souscrivissent à la doctrine de l’Église sur la transsubstantiation. Les ministres rejetèrent hautement à leur tour la définition des sorbonnistes et demandèrent la continuation du colloque, mais en vain : le synode gallican se sépara à la fin d’octobre.

Ainsi avorta cette réunion, si célèbre dans l’histoire religieuse des deux partis. Comme toutes les disputes théologiques, elle n’avait fait qu’irriter encore plus vivement les esprits, Bans profit pour la foi. Le seul résultat qu’elle produisit fut de creuser encore plus

firofondémenf l’abîme qui séparait les cathoiques et les protestants.

Poias ? (le colloque de), tableau de Robert Fleury. V. colloque.

POIT^A s. m. (poi-té-a — de Poiteau, botan. fr.). Bot. Genre d’arbisseaux de la famille des légumineuses, tribu des lotées, comprenant plusieurs espèces qui croissent a Saint-Domingue.

POITEAU (Alexandre), botaniste et horticulteur français^ né à Amblecy, près Soissons, en 1766, mort à Paris en 1850. Après avoir été employé pendant quelque temps chez des maraîchers dus environs de Paris, il entra auMuséum d’histoire naturelle comme garçon jardinier, y étudia la botanique et le Système desvégétaux de Linné, puis futchargé par Daubentou d’établir une institution rurale dans laDordogne (1793). S’étant ensuite rendu à Haïti, il prit la direction du nouveau jardin botanique du Cap, ’obtint en même temps, pour vivre, un emploi dans l’administration de l’Ile et revint en France en 1802, apportant avec lui un grand nombre de graines et de plantes. Il était depuis 1815 chef des pépinières royales de Versailles lorsqu’il fut envoyé, en 1818, à la Guyane pour y diriger les cultures des maisons royales. De retour en France en 1821, il devint successivement jardinier en chef du château de Fontainebleau, du jardin botanique de l’École de médecine et enfin de celui du Muséum d’histoire naturelle. On doit à ce savant, qui a découvert beaucoup d’espèces de végétaux et qui a beaucoup fait pour l’amélioration des fruits de table, les, ouvrages suivants : Flore parisienne (1813, 8 liv. in-fol.), avec Turpin ; le Jardin botanique de l’École de médecine de Paris et description des plantes qui y sont cultivées (Paris, 1816) ; Histoire naturelle des orangers (Paris, 1818-1820, in-fol.) ; Histoire des palmiers de la Guyane française (Paris, 1825) ; le Voyageur botaniste (Paris, 1829) ; Sur l’origine et la direction drs fibres ligneuses dans lei végétaux (Paris, 1834, iu-8°) ; Pomologie française ou liecueit des plus beaux fruits cultivés en France (Paris, 183s-et suiv., 43 liv. in-fol.), avec gravures ; Cours d’horticulture (Paris, 1847-1848, 2 vol. in-S»), etc. Poiteau a rédigé, de 1825 à 1814, l’AImnnach du bon jardinier, collaboré h l’Horticulture universelle (1839 et suiv.), au Dictionnaire d’agriculture pratique (Paris, 1833, 8 vol. in-8o), et a donné un grand nombre de mémoires dnns les Annales et Mémoires du Muséé d’histoire naturelle.

POITEVIN, INE S. et adj. (poi-te-vain). Géogr, Habitant de Poitiers ou du Poitou ; qui appartient k ces lieux ou à leurs habitants : Les Poitevins. La population poitevine. Les Poitevins des deux sexes sont généralement bien constitués. (A. Hugo.) Les dames poitkvinës ont de ta beauté, mais leur beauté brille plus par l’éclat et par la grandeur que pur la grâce. (A. Hugo.)

— s. m. Patois qu’on parle dans le Poitou.

— Encycl. Linguist. Patois poitevin. On parle dans toutes les campagnes du l’ancien Poitou un patois qui lui est particulier. Quoique partout le même quant au fond, il offre dans la Vendée des différences assez remarquables. On le distinguait autrefois sous-la dénomination de bas-poitevin. Le poitevin doit son origine, comme les au très dialectes du centre de la France, à la fusion du celtique avec le latin populaire et avec les idiomes des peuples du Nord qui envahirent les Gaules. On a toujours dit que la langue romane d’ol’i ou du Nord s’étendait au Mini jusqu’à la rive droite de la Loire et qu’immédiatement à la rive gauche commençait la lapgue d’oc ou romanoprovençale. C’est unéerreur quant à. la partie occidentale de notre pays. Il paraît plus juste d’en fixer les limites à la Charente, c’est-à-dire k plusieurs myriamètres au delà de l’extrémité la plus méridionale de la Vendée, des Deux-Sèvres et de la Vienne, qui composent l’ancien Poitou. En effet le langage poitevin, parlé entre les deux fleuves, paraît n’appartenir en entier ni à l’une ni &

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l’autre des deux langues ; il en est en quelque sorte l’intermédiaire, mais il semble participer bien plus de celle du Nord que de celle du Midi. Selon M. Francisque Mandet, dans le Poitou, l’idiome.provençal n’était adopté que par la cour, la noblesse et la bourgeoisie ; le peuple et les paysans parlaient un dialecte de la langue d’oïl, et à l’inverse de ce qui a lieu aujourd’hui dans les contrées méridionales, la société poiie parlait provençal tandis que le peuple parlait français. Sous les comte3 de Poitou, ducs d’Aquitaine, et sous la domination anglo-française des Plantagenets, à la cour de Poitiers il y avait, outre la langue habituelle ; une lungue des beaux esprits, des poëtes, qui était la langue romane du Midi. Aussi remarque-t-on que, lorsque les poésies de l’époque sont écrites dans la langue des troubadours, les chartes sont rédigées dans celle des trouvères.

Le dialecte du haut Poitou paraît avoir été un peu adouci par le contact des langues méridionales. On y remarque des expressions, des tournures de phrase, des prononciations qui tiennent de l’italien et de l’espagnol. C’est Sans les villages protestants, entre Saint-Maixertt et MeTle, que ce patois s’est le mieux conservé. Ce patois a sa littérature. Des poètes, en tête desquels se trouve le nom d’un prince troubadour, Guillaume III, comte de Poitou, lui ont donné une certaine politesse qui n’exclut pas la naïveté ; les controversistes de Rome et de Calvin s’en sont servis pour faire pénétrer leurs arguments théologiques dans ie fond des campagnes.

Le patois vendéen ou du bas Poitou est le plus original et le moins altéré des dialectes poitevins : Le langage a quelque chose d’àpre comme te sol, et on croit y voir des traces nombreuses des anciennes langues septentrionales. Quand on l’entend prononcer, on se rappelle ces peuplades d’origine scythique que la puissance romaine transporta, dit-on, des bords du Danube et du Rhin sur les côtes du Poitou. La prononciation du vendéen, sous le rapport de la mesure et des inflexions de la voix, est traînante et monotone ; considérée au point de vue des articulations, elle s’écarte d’une manière sensible de la prononciation française moderne. Deux de ces articulations entre uutres sont tout a fait identiques’à la prononciation italienne : 1° le ce et le ci ; 2» le gli. Ainsi Iciûre, kiau, kielle, celui-ci, celle-là ; kieu, ceci, cela ; ktéréa, carrefour, se prononcent tchiréâ, tchiau, ichielle, tchieu, tchiérèâ ; et gli, il et ils ; gli, h lui ; glian, gland, se prononcent sans faire sentir le yt en mouillant / fortement comme dans le gli des Italiens ; gu rend presque le même sou que diu, en faisant entendre le g très-légereiuent et sans presque faire sentir lï ; t b. la fin d’un mot, lorsqu’il est précédé d’une voyelle, se fait toujours entendre, légèrement il est vrai, mais distinctement. Cette prononciation vendéenne a deux avantages : l’un, d’empêcher la confusion des noms en eau, ais et i, avec les noms en ot, et, il ; l’autre, de mettre une distinction entre le singulier et le pluriel, soit dans les noms, soit dans les verbes, parce qu’alors le singulier Se prononce fermé et le pluriel se prononce ouvert. Les mots susceptibles de la terminaison en a l’obtiennent généralement, et cette voyelle à lu fin des mots prend un son excessivement ouvert. Si, servant à affirmer, se prononce sida ; on ne dit pas un chapeau, un couteau, mais un chapéâa, un coutéâa. Les infinitifs des verbes en er prennent eux-mêmes un a avant l’e : trecher, chercher ; buffer, souffler ; hucher, crier ; aharser, regarder, se prononcent trechâer, buffàer, hucnâer, aharsâer. Dans quelques cas, et dans certains cantons, la voyelle a prend le son de la diphihoiigue ai. C’est peut-être un reste de la prononciation des Anglais qui ont résidé si longtemps dans le Poitou. Les mots qui finissent par un e muet prennent, pour la plupart, dans la bouche des Vendéens, une désinence sourde, nasale et prolongée, très-désagréable ; elle se fait surtout sentir à la fin d’une phrase ou d’un membre de phrase dans lequel on appelle ou on interroge. Il n’y a aucune Combinaison de nos caractères qui puisse rendre cette manière rie prononcer. 0 se prononce souvent ou ; kiel /tourne, cet homme ; il prend le son de a suivi de o quand il précède un» à la fin d’un mot, commenaôn, non ; j’vluâns, nous voulons.

Oui s’exprime de quatre manières : ounil, oïl ou oueit, composé de ont et de eil, oui-lui ou oui-eux, ou elle, ou elles, ou oui-cela ; nâa, vâau sont aussi très-usités ; vére l’est moins. La négation se rend par non, na ou ne, auxquels on ajoute jâa quand on le double. Ainsi, pour répondre négativement, on dit non jâa ou na jâa ; je ne veux pas, j’ne vu jâa ; les motspoint et pas n’appartiemient pas au vendéen et ils n y sont jamais employés.

Le plus ancien recueil de poésies en patois poitevin est intitulé la Gente poileuinerie. Il y en a eu un grand nombre d’éditions. Dans celle de 1660, on trouve ce fragment, que nous faisons suivre de sa traduction.

L’auteur fait parler Perrot qui était allé à Paris pour y suivre un procès :

V onquy chez mon parculour Et y ly douny le ban jour ; Qui ro’envouy chez l’ivocat Pu ly foaire vere man sac ; Qui après avec tôt végut, " Me dit neigé le ban vingut.

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O VOUS iquy beacot d’ftrgeonî

Y ly répouny lot i liston Qu’igl’ m’avet esté grippy, Gli quitlit peu mari sac iquy Et me dissy que son argeon

0 n’estet roin chez que lez jons.

« J’ailai chez mon procureur et je lui donnai le bon jour ; il m’envoya chez l’avocat pour lui faire voir mon sac. Celui-ci, après avoir tout vu, me dit : • Soyez le bienvenu. « Avez-vous ici beaucoup d’argent ? «Je lui répondis à l’instant qu’il m’avait été volé. Il laissa bien vite mon sac et me dit que sans argent on n’était rien chez ces gens-là. »

Les laboureurs poitevins chantent en pressant leurs bœufs de l’aiguillon des chansons dont le refrain s’adresse toujours à ces animaux, pour les exciter au travail. Elles sont généralement insignifiantes, car il ne faut chercher ni esprit ni finesse dans les chansons populaires du Poitou. Il suffit qu’elles soient très-libres pour que le paysan les trouve très-bonnes, et presque toutes possèdent ce genre de naïveté.

On regarde comme une variété du dialecte poitevin le patois saintongeois. V. ce mot.

Les principales productions littéraires du patois poitevin sont : Devis poietevin, dicté k Tholose, aux jeux Floranx (1553) ; l’A ffutiman de Pelkot, invention baroline, avec te blason du glaive de saint Pelhot, qui coupa l’oreille à Malchus, imprimé à Tholose, s. d. Cn-8°) ; le Ménologue de Robin (Poitiers, 1555, in-8u) ; la Génie poicteuiu’rie, ouecque le pièces de lorget et de san vesin, et chansons jeouses compousie in bea poitevin, et le precés criminel d’in marcacin (Poeters, 1572, in-12) ; cet ouvrage a été souvent réimprimé depuis ; Rolea divisi in beacut de peces ou l'l/niverseou poetevinea fat per diatoge (Poeters, 1660, in-12) ; la Mairie de Sen-Moixont, o lez Vervedé de tretoute lez uutres ; ensemble la Mizaitle à Tauni toute birolée de noncea, que l’amprimou emmoutle, par Drouhet, apothicaire à Saint-Maixent(Poietiers, 1C61, in-sojji^/o^uespoitevines sur différentes matières de controverse pour l’utilité du vulgaire de Poitou, par J. Babu (Niort, 1701, in-12) ; les Amours de Colas, comédie du xviio siècle, en vers poitevins (Paris, 1843, iu-S") ; Noëls poitevins et saintongeois compousèsin bea lingage poinctouinca (Niort, 1846, in-41>). Parmi les auteurs qui se sont occupés du putois poitevin, on distingue : De La Foiiteiiclle de Vaudoré, Recherches sur la langue poitevine (Poitiers, s. d., in-8o) ; Larevellière-Lépeaux, Mémoire curieux sur le patois poitevin avec un essai de grammaire et un vocabulaire (Mém. de l’Acad. celtique, t. III) ; le comte Jaubert, Glossaire des patois du centre de la France (Paris, 1864, in-4").

CHANSON POITEVINE. PREMIER COUPLET.

In jou m’en hobant de Neuville

Y m’en vengnis devers Poité

Gii disont que dans lieux curtaés,

01 y a ine tant belle ville ;

Y n’ai jà vu titille vilie mae1, Les misons m’en ont empccboé.

DEUXIÈME COUPLET.

Y avisis in homm’ de piarre Tôt au milan d’in grand quieréa,

« Gli disant qu’ol’tait notre ra, Tieu qui rasait si baé la ghinrre,

Y gli otis baé mon chnpéa, Li ne m’aharsit trement ja.

TROISIÈME COUPLET.

Y vis qu’ol y avait grand praesse San ine église vour j’entris.

Gli se mirent bas" neu ou dix, A débngouliér la grand maesse,

Y craiai qu’o serait baé tôt faet, D’au diable si tieu flsaet !

QUATRIÈME COUPLET.

In d’eux avait su ses oreilles Comme ine espèce de souflaét. O sembliait à kiélais bounniaits Lé vour y bouta ons nos abeilles. De raquiens de glie se moquiant, A tôt moment glie le décoiûons.

CINQUIÈME COUPLET.

Glie aviant pendus pre daux ficelles Corne dàu réchaux qui fumiant, Queu que dan in ptiot bot preniant, Au Tasait Tumaé de pus belle

Y glie aui’i baé poquaé pre Je naô Sva avait jà pris garde à saé.

sixième COUPLET. Glie aviant, d’aux pas douchqu’à lataéte Daux menteas d’or qui treluisiant. Et les autres aviant entrement Inchaquin la péa d’ine batHe,

« Ol y avoit in grand cabiuaet

, Qu’était tôt plaé de fliageolléet.

SEPTIÈME COUPLET.

Glie faaiant tôt plnié de mines, . Torsiant la goul, trépiant deux paés, Pre la cou in grand enregeaé Mordait ine grousse vremine Daux maraos taondus corn daux eus Cbantiant menu com daux cheveux.

HUITIÈME COUPLET.

Gli baglinnt a pleine laéte Comme dnux chens qui se bntiant,

Y créias, maé, qui se mordiant, In d’ieux avount ine baguette

Gl’eux fasttit seign’qu’ glie s’taisissiant Mais glie an fasait, mieux glie braigliant.

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Cette chanson est extraite de la Vendée poétique et pittoresque, ouvrage de M. Isidore Massé. Les deux derniers couplets ne se trouvent pas dans l’ouvrage.

— Bibltogr. Consulter : Dreux du Radier, Essai sur le langage poitevin (Niort ; 1866, in-8o) ; Lévrier, Dictionnaire étymologique du patois poitevin (1867) ; L. Favre, Glossaire du Poitou, de ta Sain long* et de l’Avilis, précédé d’une introduction sur l’origine. le caractère, les limites, la grammaire et ta bibliographie du patois poitevin et saintongeois (Niort, 1808, gr. in-8«).

POITEVIN (Jacques), physicien et astronome français, né à Montpellier en’ 1742, mort en 1807. Il était fils d’un conseiller h la cour des comptes eftinances, qui lui fit étudier le droit ; mais Poitevin abandonna bientôt la jurisprudence pour les sciences et, comme il était riche, il se forma, outre une importante bibliothèque, une précieuse collection de machines, d’instruments de physique et d’astronomie fabriqués en Angleterre. Kn 1766, la Société royale des sciences de Montpellier l’admit au nombre de ses membres. Pendant quarante ans, il fit dans cette ville un nombre considérable d’observations astronomiques et météorologiques. Sous le Consulat, il devint président de l’administration de l’Hérault, puis fit partie du conseil de préfecture de Montpellier. Outre un grand nombre d’observations insérées dans les recueils de la Société d’agriculture et de la Société des sciences de sa ville natale, on a de lui : Essai sur le climat de Montpellier (Montpellier, 1803, in-4o) ; Notice sur la vie et les ouvrages de Drapamaud (Montpellier, 180S, in-8o) ; Éloges historiques de Marcot, de AfoiUet et Deratte, etc. Plusieurs de ses mémoires roulent sur des questions d’économie rurale, dont il avait fait une étude particulière. ’,

POITEVIN (Pierre-Alexandre), architecte français, né à Bordeaux on 1782, mort en 1859. Il donnait des leçons de dessin dans une pension, près de La Réole, lorsque le comte de Marcellus lui fuurtiit lus moyens d’aller faire à Paris son éducation artistique. Il entra à l’École des beaux-arts, où 11 reçut les leçons de Percier (1809), remplit pendant quelque temps, en 1815, les fonctions d’architecte dans le département de Jemmapes, puis s’établit à Bordeaux et transforma en maison de détention l’abbaye d’Eysses (1820). Poitevin devint ensuite architecte du Lot-et-Garonne, de la Gironde et de Bordeaux (1824) et conserva ces fom-tions jusqu’en 1830. Nous citerous, parmi ses travaux, l’éjjffse de Suint-Nicolas-de-Grave, les deux colonnes royales de la place des Quinconces et l’hôiel Verthamoni dans sa ville natale. Il a exécuté, en outre, quelques tableaux k l’huile qui ne sont pas dépourvus de mérite.

POITEVIN (Prosper), littérateur et lexicographe français, né vers 1810. Lorsqu’il eut terminé ses études à Paris, il suivit ia carrière de l’enseignement d’abord en province, puis k Paris, ou, en 184î, il fit un cours de rhétorique au collège Rollin. M. Poitevin commença à se fuire connaître comme littérateur en composant des épîtres adressées à Victor Hugo, Viennet, etc., un poème) intitulé : Ali-Pacha et Vasiti/ci (1833) ; puis il écrivit pour le théâtre : Une nuit chez Putiphar (1841, in-12) ; le Mari malgré lui (1842, in-8o), comédie jouée àl’Odéon ; l’Une pour l’autre, en un acte et en prose (1842, in-so) ; Au petit bonheur ! pièce qui a été également représentée k l’Odéon (1847, in-S°). En même temps, Al. Poitevin s’est livré à des travaux de grammaire qui lui ont valu une certaine notoriété. Nous citerons : Étude méthodiqueet raisonnén des homonymes et des paronymes français{1835, in-12), souvent rééditée ; Étude raisuuiiëe de la syntaxe française (1842, in-12) ; Cours théorique et pratique de la langue française (1846-1848, in-12), comprenant une série de petits traités ; Dictionnaire manuel de la langue française (1851, in-32) ; Dictionnaire de ta langue française, glossaire raisonné (1851, in-8o) ; Nuuveau dictionnaire universel de la langue française (1854-1860, 2 vol. iu-8°), où l’on rencontre des phrases empruntées aux écrivains de notre époque. Cet ouvrage, auquel ou a maintes fois reproché de n’être qu’une pure spéculation de librairie, a été l’objet d’une longue et ardente polémique entre son auteur et un autre lexicographe, M. Bescherelle. Kn outre, M. Prosper Poitevin a publié : Grammaire générale et historique de la langue française (1856, £ vol. in-8») ; la Grammaire, les écrivains et tes typographes modernes, partie de l’élève (1S63, m-12), etc. Nous citerons encore de lui :" Hommage à Casimir Delavigne (1845, in-S») ; Choix de petits drames en vers et en prose, pour les distributions de prix (1841, 2 vol, in-18) ; Couronne poétique du premier âge, choix de poésies (1859, in-18) ; Cour* pratique de littérature française (1865, £ vol. in-12), etc. On lui doit encore une édition annotée des Œuvres de Mathurin Régnier.

POITEVIN (Auguste), sculpteur français, né à La Fère en 1819, mort en 1873. Il vint étudier la sculpture à’Paris, où il reçut des leçons de Rude et de Maindron, et acquit en peu de temps une assez grande habileté d’exécution. M. Poitevin débuta au Salon de 1845 par le médaillon en bronze du député Laeroae, puis il exposa successivement : le