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dont il peint les physionomies, dont à retrace le langage imagé, manque assurément d’idéal ; le pire, c’est que Plaute le rend amusant et vous force, quoi que vous en ayez, à le trouver tel. La plupart de ses sujets sont des plus scabreux ; tantôt, dans YAsinaire, c’est un père et un fils qui font ensemble un singulier marché, celui d’acheter une malheureuse fille que leur livre sa propre mère et de s’en servir en commun ; tantôt, dans ia Casina, c’est un vieillard libertin que l’on dupe, qui croit enlever à son fils une jolie maitresse et qui conduit au lit, déguisé en femme, un robuste gaillard dont il reçoit une volée de coups de bâton ; tantôt, comme dans le Pœnulus, le Perse, le Pseudolus, l’action se passe tout entière dans la maison d’un leno, entre ses pensionnaires et leurs clients. Il est vrai que Plaute emprunte ordinairement ses sujets et leurs principaux développements à des auteurs grecs, mais les critiques lui demandent précisément compte de ce choix.

D’ailleurs, tout en imitant, Plaute est resté lui-même et il a su donner à ce qu’il empruntait une physionomie toute romaine. C’est là son grand mérite.

«L’originalité de Plaute, dit M. Charles Labitte, n’est pas uniquement dans ses bouffonneries ; tous les personnages de son théâtre ne sont pas des caractères grecs. De jeunes fous et de vieux libertins, des pores dupés et des courtisanes insatiables, assurément il y en a partout, et ceux du Latium pouvaient très-bien n’être guère différents de ceux de l’Attique. Qu’on voie donc, pour peu qu’on y tienne, un emprunt fait à la Grèce dans cette suite de types favoris, qui avaient le privilège de toujours provoquer l’hilarité romaine ; que l’infàrae prostitueur, avec ses habits chamarrés et son gros ventre, soit bafoué par les amoureux qui l’escroquent ; que la broche du moindre cuisinier suffise à taire fuir ce soldat fanfaron, qui se vantait tout à l’heure de tuer des éléphants d’un revers de main ; que le vorace parasite quitte la cuisine pour relire de l’œil qui lui reste ses vieux cahiers de bons mots et se faire ensuite payer ses lazzi par quelque franche lippée ; quun esclave, bel esprit effronté, invente, pour filouter son maître, ’toute une stratégie savante, toutes les combinaisons d’un fripon retors et madré ; enfin, que ce cortège d’êtres ignobles ou burlesques passe tour à tour devant nous, j’accorderai qu’ils viennent d’Athènes, eux et leur race, quoiqu’il fût facile de revendiquer en leur faveur le droit de cité et de leur accorder au moins la naturalisation. Cependant, je me trompe fort ou

voici, tout à côté, d’autres personnages qui n’ont jamais quitté l’enceinte des sept collines. Ce banquier voleur, qui paye ses créanciers à coups de poing, il soit évidemment de la rue des Vieilles-Echoppes ; il va trariquer d’usure au Forum. Cette épouse, Adèle mais revèehe, honnête mais bavarde, n’est-ce pas la matrone des anciens temps ? Quel est cet insolent qui se pavane ? Un affranchi d’hier, un plébéien parvenu, un client qui le prend sur le haut ton, parce qu’il vend son témoignage, parce que l’habitude du parjure lui permet de ne pas déshonorer par le négoce sa prétendue dignité de citoyen... Décidément, nous sommes à Rome ; il suffit d’ouvrir le théâtre de Piaule pour n’en plus douter. À chaque pas, des anachronismes intelligents, de spirituelles inadvertances y

trahissent l’intention vraie de l’auteur. Ici, par exemple, on vous dit que le roi Cléon règne céans ; mais voilà, quelques vers après, quil est question des triumvirs. Là, vous voyez les murs d’Athènes ; prenez patience, on ne tardera pas à vous envoyer chez les édiles. Dans une autre pièce, vous croyez être à Epidaure et, quelques scènes plus loin, il sera question du (Japitole. »

La première édition de Plaute est celle de Venise (1472) ; l’une des plus récentes et des meilleures est celle de M. Naudet (collection Lemaire, 1830-1832), à qui l’on doit aussi une excellente traduction française (collection Panckoucke).

Plnute, comédie en trois actes et en vers, par Nèpomucène Lemercier (Théâtre-Français, 1S08). La trame de la pièce est parfaitement antique : un jeune Romain amoureux d’une esclave qu’il a vue au port, une amante jalouse qui se substitue à cette rivale, un vieil oncle avare qu’on dupe pour payer la rançon, un père diseur de préceptes moraux et qui fait une déclaration a la maîtresse de son fils, un esclave chargé de trouver de l’argent et dont l’esprit s’anime par la crainte du bâton ; par-dessus tout cela, Plaute mêlé à l’intrigue, qui devient pour lui un sujet de comédie ; au dénoûment l’avare puni, le libertinage du père confondu, le fils ramené à la fidélité amoureuse, c’est bien là, en effet, un spectacle auquel ’eussent souri les contemporains de Lucrèce. Sans doute la crudité des mœurs romaines a quelque peu disparu et l’on pourrait objecter que la maîtresse de Leusippe est plutôt une veuve enjouée de la connaissance de Marivaux qu’une des courtisanes de la scène.atine. Le père, à son tour, n’est pas aussi cynique que les pères do Plaute ; il ne fait pas aveu son fils cet ignoble marché de possession préalable qui révolte dans l’Asinaria. Mais à Dieu ne plaise que ce soit là un reproche 1

La pièce est écrite dans le mètre libre de l’Amphitryon de Molière et précédée d’un

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prologue ironique, k la manière des anciens. Napoléon en fit arrêter les représentations parce qua Plaute y joue le rôle d’un poëte volé, qui a beaucoup de peine à retrouver son argent ; il y vit une allusion directe aune injustice dont se plaignait N. Lemercier qui, exproprié d’un terrain qui lui appartenait et sur lequel on avait fait passer la rue des Pyramides, ne pouvait parvenir à se faire payer : il s’agissait d’une petite somme de cinq jent mille francs. Ce sont là jeux de prince.

PU UT1EN (Lucien-Fulvius Plautianus), homme d’État romain, favori de Septime-Sévère, né en Afrique vers le milieu du second siècle de notre ère, mis à m’ort en £03. Il suivit d’abord la carrière des armes, fut exilé par Pertinax, proconsul d’Afrique, devint le favori de Septime-Sévère, dont il gagna, diton, la protection par d’infâmes complaisances, et fut nommé, après L’avènement de ce prince, préfet du prétoire. Comblé d’honneurs et de richesses, Plautien n’usa de son immense crédit auprès de l’empereur que pour se livrer à d’énormes concussions et commettre les cruautés les plus révoltantes. Il imagina des complots et fit mettre à mort un grand nombre de victimes, dans le but de s’approprier leurs dépouilles, se fit rendre les honneurs réservés au souverain et, tel était l’abaissement des esprits, quo Rome et les principales villes de l’empire lui érigèrent des statues. « La gloutonnerie, dit Weiss, était le moindre de ses vices ; il chargeait tellement son estomac de vins et de viandes que, comme Vitellius, il était obligé de se soulager par les vomissements. Il surpassait par se» débauches les hommes les plus corrompus, et cependant il était si jaloux de sa femme qu’il la tenait renfermée, ne lui permettant jamais de voir personne. ■ En 202, il fit épouser, avec une pompe extraordinaire, sa fille Plautille à Caracalla. Ce prince, qui détestait Plautien autant que son père Septime-Sevère l’aimait, ne témoigna pour Plautille que de l’éloignement et déclara hautement que le premier usage qu’il ferait du pouvoir serait de se débarrasser du père et de la fuie. Plautien ayant appris ce propos forma, dit Hérodien, un complot contre la vie de Caracalla et même contre celle de

emperour. D’après Dion, ce fut Caracalla

qui imagina ce complot pour perdre le favori et qui le dénonça à son père, comme ayant formé l’odieux projet de le mettre à mort. Quoi qu’il en soit, Septime-Sévère, k cette nouvelle, donna l’ordre de mettre le préfet du prétoire à mort. Telle était l’affection que l’empereur "avait jusque-là portée à son favori, qu’il écrivait un jour ; • J’aime Plautien jusqu’à souhaiter de mourir avant lui. »

PLAUTILLE (Fulvie), fille du précédent, mise à mort vers l’an 211 de notre ère. Elle fut mar.ée à Caraealla en l’an 203, alors qu’il n’était encore que césar et par l’ordre de son père, l’empereur Septime-Sévère. Plautille était belle fille, spirituelle, mais hautaine et dure, cet qui contribua à la rendre odieuse à son époux. Celui-ci, après avoir contribué au meurtre de Plautien (205), fit exiler Plautille avec son frère Plaulius, dans l’Ile de Lipari, et, devenu empereur, il les fit égorger (211). Plautille avait eu de son mariage deux eniants, un fils, mort tout enfant, et une fille qui suivit sa mère en exil et que n’épargna même pas la monstrueuse sauvagerie de son père. On a des médailles de Plautille en toutes sortes de métaux ; les plus rares, selon Beauvais, sont celles en bronze, de coin romain. Une médaille de cette princesse, publiée par M. Mionnet, porte au revers les mots Félix Venus, avec la figure de cette déesse.

PLAV1LSTC111KOFF (Pierre Alexievitch), auteur et acteur dramatique russe, né à Moscou en 1760, mort dans la même ville en 1812. Il débuta en 1780, comme acteur, sur le théâtre de la cour, à Saint-Pétersbourg, se fit remarquer par l’impératrice Catherine, qui le combla de présents, puis se rendit à Moscou (1793), où il continua à suivre la carrière de comédien. En même temps, il composait des poésies lyriques et didactiques et un assez grand nombre de pièces dramatiques. Nojs citerons de lui : Iturik, fondateur de ta monarchie russe ; Takhmass-Kouli-Khan prince de Sibérie ; Yermak, conquérant de ia Sibérie, tragédies en cinq actes ; le Paysan sa»s terre, le Commis de magasin, les Frères Swoyéloaoff, le Meunier et le marchand de sbiles, les Fiançailles de Koutwikin, comédies ; le Comte Waltron, Lenssa ou les Sauvages de l’Amérique, drames.

PLAYFA1R (Jean), mathématicien et géologue anglais, né à Benvie, comté de Fori’ar, en 1748, mort en 1819. Fils d’un ministre presbytérien, il s’appliqua de bonne heure à l’étude des sciences mathématiques et physiques et, à l’âge de dix-huit ans, concourut pour une chaire au collège Maréchal d’Aberdeuu. On lui prêtera un candidat plus âgé, mais non plus capable, et, quelques années après, la mort de son père, en mettant sa famille à sa charge, le contraignit d’entrer dans les ordres. U de’vint en 1773 ministre de sa paroisse natale et, pendant plusieurs années, tout en s’occupant des devoirs de son ministère, poursuivit avec ardeur ses recherches et ses travaux scientifiques. Le premier fruit de ces travaux fut un mémoire adressé, en

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1779, à la Société royale de Londres, sur l’Arithmétique des quantités impossibles, mémoire qui dénotait chez son auteur un rare talent pour les recherches purement analytiques. Ce premier travail fut suivi de plusieurs autres qui établirent la réputation de Playfair et lui valurent, en 1785, une chaire de mathématiques à l’université d’Édimbourg, où il succéda à Dugald-Stewart. Quatre ans plus tard, il devint secrétaire de la classe de physique de la Société royale d’Édimbourg et remplit, à partir de la même-époque, les fonctions de secrétaire général de la même société, dont le titulaire, le docteur Robison, ne pouvait s’acquitter à cause de sa mauvaise santé. Il reçut lui-même le titre de secrétaire général en 1805, à la mort de Robison, auquel à succéda également dans sa chaire de philosophie naturelle à l’université d’Édimbourg. Lié intimement avec Jacques Hutton, il fut l’un des partisans de sa théorie géologique, pour la défense de laquelle il publia un ouvrage intitulé : Eclaircissements sur la théorie de la terre de Hutlon (Edimbourg, 1802, in-8<>). Il entreprit même, en 1815, un voyage en France, en Suisse et en Italie, pour y recueillir des observations géologiques, destinées à fournir la matière d’une édition complètement remaniés de ses Eclaircissements ; mais la mort l’empêcha de la publier. On a encore de lui des Éléments de géométrie (Édimbourg, 1795, in-8o), qui furent longtemps employés comme un livre classique à l’université d’Édimbourg, et un Abrégé de philosophie naturelle (Édimbourg, 1812-1816, 2 vol. in-8"). Il avait, en outre, fourni une foule de mémoires, d’articles de critique et de notices nécrologiques à la Jlevue d’Édimbourg, à l’Encyctopxdia Britannica et aux Transactions de la Société royale d’Édimbourg.

PLAYFA1R (Guillaume), littérateur anglais, frère du précédent, né à Édimbourg en 1759, mort à Londres eu 1823. Après avoir été apprenti chez un mécanicien, puis dessinateur dans une fabrique de Birmingham, il se rendit à Londres, où il se fit publiciste. Vers 1790, il alla fonder à Paris une maison de banque, mais ne réussit point dans cette entreprise et retourna à Londres, où il établit un magasin d’orfèvrerie et de bijouterie, qui fut loin de prospérer. En même temps il publia beaucoup d’écrits et de brochures, dans lesquels il attaquait violemment la Révolution et la France. Étant revenu à Paris en 1814, il entra à la rédaction du Galignani’s Messenger. Certaines insinuations calomnieuses auxquelles il se livra en 1812 dans ce journal, contre le comte de Saint-Morys, récemment tué en duel, le firent traduire en police correctionnelle, où il fut condamné pour diffamation à trois mois de prison et à dix mille francs dédommages et intérêts. Pour se soustraire à cette condamnation, il retourna en Angleterre, où il mourut dans la misère. On lui doit plusieurs ouvrages, dont les principaux sont : Atlas politique et commercial (1786, in-4o) ; Vue générale des forces et des ressources actuelles de la France (1793, in-8o) ; Penséessur l’état politique actuel de ta France (1793, in-8") ; Histoire du jacobinisme (1795, in-8o) ; Manuel statistique montrant, d’après une méthode entièrement nouvelle, lesressources de chaque État et royaume de l’Europe (1801, in-8"), traduit en français par Donnaut (1802) ; Jtecherches sur les causes de la décadence et de la chute des riches et puissantes nations (1S05, in-4o) ; Portraits politiques et modernes, avec des notes historiques et biographiques (1814, 2 vol. in-8") ; la France telle qu’elle est et non telle que l’a faite lady Morgan (1820, 2 vol. in-8»), traduit en français par Defaueonpret (1820), violente diatribe contre les Français et surtout contre les libéraux, etc.

PtAYFAIR (Hugh-Lyon), chimiste anglais, né au Bengale en 1819, mort en 1861. Il fut élevé à Saint-André, en Kcosse, d’où son père était originaire, et alla en 1834 étudier la chimie à l’université de Glascow, où il eut pour professeur Graham, plus tard directeur de la Monnaie. Bien que ses études eussent été interrompues par un voyage aux Indes, il s’était déjà fait connaître par la publication de quelques analyses chimiques, lorsque la renommée de Liebig l’attira, en 1838, à Giessen, où il se livra avec ardeur k l’étude de la chimie organique et découvrit même plusieurs nouveaux composés chimiques. Après s’être fait recevoir docteur en philosophie, à l’université de cette ville, il revint en Angleterre, où à traduisit le rapport adressé par Liebig à l’Association britannique, sur les Progrès de la chimie organique, et devint directeur d’une grande manufacture de calicot. En 1843, il fut nommé professeur de chimie k l’Institution royale de Manchester, et ses leçons y attirèrent un grand concours d’élèves. Il fit partie, à la même époque, de la commission chargée d’étudier l’état sanitaire des grandes villes de l’Angleterre. Nommé ensuite chimiste du Muséum de géologie économique, il s’y livra, avec de La Bêche, à des recherches sur les propriétés combustibles des différentes espèces de houille et analysa les gaz fournis par leur combustion. Les résultats de ses travaux sur ces substances ont’ été publiés dans les Mémoires du Muséum de géologie économique. Lors des préparatifs pour la grande Exposition universelle de 1851, il fut nommé coin PLÈB

missaire, spécialement chargé de commua niquer avec le3 comités locaux, et, après l’ouverture de l’Exposition, devint commissaire spéeial du département des jurés. Il reçut, en récompense de ses services en cette occasion, l’ordre du Bain et le titre d’écuyer du prince Albert. Il a été nommé depuis secrétaire du département de la science et de l’art.

PLAY ORPAY, mots anglais, usités sur le turf et dont la traduction est jouer ou payer. Us veulent dire que les paris convenus avec cette clause doivent être payés, lors même que le cheval sur lequel on a parié n’aurait pas couru.

PLAZ (Antoine-Guillaume), médecin allemand, né à Leipzig en 1708, mort dans cette ville en 1784. Il commença ses études médicales dans sa ville natale et fut reçu bachelier en médecine en 1726. En 1728, il se rendit à Halle pour y suivre les cours de l’université et y fut reçu docteur au bout d’un an. En 1733, il fut nommé professeur extraordinaire à Leipzig et, en 1749, professeur ordinaire de botanique. Il conserva cette chaire jusqu’en 1754, et prit, à cette époque, celle de physiologie, qu’il abandonna plus tard pour prendre celle de thérapeutique. Nous n’avons de Plaz que les quelques opuscules académiques dont voici les titres : De corporis humani machina, sapientig et prooidentite divifise. teste (Leipzig, 1725, in-4o) -, De vsu medico exercitiorum corporis potissimumpersonis illustribus familiarum (Leipzig, 17 26, in-Jû) ; De iabaco sternutatorio vulgo (Leipzig, 1727) ; De tussi infantum epidemica (Halle, 1728, in-4o) ; De medica arte tnstaurata (Leipzig, 1732, iii-4<>) ; De potus coffts abusu catalogum morborum augénie (Leipzig, 1733, in-4o) ; De morbis ex mundiiie intempestiva (Leipzig, 1743, in-4<>) ; De morbis ex oblectamentis (Leipzig, 1748, in-4<>) ; De flore plantarum ; deptantarum plethura ; organiearum in plantis partium histaria physiologica antehac seorsim ex posita, nunc reuisa et aucta (Leipzig, 1751, in-4o) ; De therapia per jucunda (Leipzig, 1760, in-4o) ; De therapia per injucunaa (Leipzig, 1762, in-4o) ; De abortibus medicis ; de empiricis ; de alropa belladonaa (1776, in-4o), etc.

PLAZÉRION s. m. (pla-zé-ri-on —du gr. plasà, je lance ; erion, duvet). Bot. Syn,

d’ÉIlIOCHRYSE.

PLÉA s. m. fplé-a — du gr. plea, pleine). Entom. Genre d insectes hémiptères hétéroptères, de la famille des népiens, tribu des notonectides, dont l’espèce type vit dans les eaux stagnantes.

PLEAUX, ville de Fiance (Cantal), ch.-I, de cant-, arrond. et à 20 kilom. S.-O. de Mauriac, dans une plaine, près de la rivière d’Incon ; pop. aggl., 1,552 hab. — pop. tôt., 2,877 hab. Élève et commerce de chevaux, bêtes à cornes, moutons et porcs. Au hameau de Triniac, on voit de nombreux débris romains ; le village d’Enchanet possède dans son église une statue miraculeuse de la Vierge, qui attire un grand nombre de pèlerins.

PLÈBE s. f. (plè-be — lat. plebs, plebis ; de pleo, radical des verbes qui signifient remplir, La plèbe est ce qui fait nombre). Chez les anciens Romains, Classe du peuple, par opposition à ia classe aristocratique ou des patriciens : Quand le christianisme naquit, il y avait des maîtres et des esclaves, des classes dominatrices et une plèbe asservie. (Lamenn.) Sous les Césars, l’unité, c’était l’autocratie prétorienne, le pillage des provinces, l’entretien gratuit de la plëbs de Jtome. (Proudh.)

— Dans les sociétés modernes, Populace, petit peuple, classes inférieures : C’est fimpudicité qui a perdu ia noblesse française et qui perd aujourd’hui bourgeoisie et pusse. (Proudh.)

— Eucycl. Hist. rom. La plèbe était originairement, à Rome, une population libre, admise au droit de cité sans l’être aux droits politiques des citoyens primitifs. Les historiens ne s’entendent point sur la question de savoir à quelle date les plébéiens commencèrent à former un ordre dans l’État. Suivant Tite-Live, cette distinction existait au temps de Romulus, qui aurait composé les plébéiens de tous les aventuriers auxquels il avait, suivant l’expression de l’auteur latin, ouvert un asile dans la ville qu’il venait de fonder. D’autres prétendent que les premiers plébéiens fuient les habitants du territoire sur lequel s’éleva Rome. Quoi qu’il en soit, il est certain que ce n’est que sousTullus Hostilius que les plébéiens commencent à figurer comme classe à pari dans la cité romaine. Aussi admet-on généralement que la plèbe date de ce roi et de l’époque à laquelle il transporta à Rome les citoyens d’Albe vaincue. Ancus Martius transporta de même sur l’Aventin et dans la vallée qui le séparait du Palatin la population des villes latines soumises par ses armes. Tous deux augmentèrent le nombre des plébéiens.

Niebuhr a expliqué, et c’est une de ses découvertes les plus généralement acceptées

aujourd’hui, comment, par la transplantation des populations latines à Rome, la plèbe fat créée, rivale future du patriciat, qu’elle devait combattre glorieusement et dont, pour son malheur, elle devait un jour trop complètement triompher. Au temps d’AacusAIar-