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fait paraître leur nez aplati. Ils ont six molaires de chaque côté des deux mâchoires et sont dépourvus d’abajoues ; leurs fesses sont velues et n’offrent jamais de callosités ; enfin, leur queue est toujours longue, mais elle est prenante ou non, ce qui a fait diviser ces singes en deux groupes. On range dans le premier les genres artèle, lanotriche, alouate, sapajou ; dans le second, les genres sagoin, noctâore, saki, etc. Quelques auteurs rapportent aussi aux platyrrhinins, sous le nom. i’actopithèques, les genres ouistiti et tamarin.

PLATYRRHOPALE s. m. (pla-tir-ro-pa-le — dupréf. platy, et du gr. rhopalon, massue). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des xylopha^es, tribu des paussides, comprenant une dizaine d’espèces qui habitent les Indes orientales.

PLATYRRHYNQUE adj. (pla-tir-rain-kedu préf. platy, et du gr. rhugchos, bec). Ornith. Qui a le bec ou le museau déprimé, aplati.

— s. m. Mamm. Genre de mammifères carnassiers amphibies, formé aux dépens des phoques, et dont l’espèce type, connue sous le nom vulgaire de lion marin, habite les mers boréales et australes. > — Ornith. Genre de passereaux, de la famille des muscicapidées, comprenant six espèces qui habitent surtout 1 Amérique : La plupart des platyrrhynques ont été confondus avec les todiers. (Z. Gerbe.)

— Entom. Syn. de chlorophane,

— Encycl. Mamm. Les platyrrhynques ont les formes générales des phoques ; trente-six dents, dont vingt a la mâchoire supérieure et sei«e à l’inférieure ; les incisives pointues ; la région cérébrale très-élevèe, et le museau élargi. Le plalyrrhynque lion, vulgairement lion marin, est long de 2 à. 3 mètres ; sou corps est entièrement revêtu d’un pelage fauve brunâtre ; le mâle a une crinière épaisse, qui lui couvre le cou et une partie de la tête et des épaules ; les moustachessont noires, mais blanchissent, dit-on, avec l’âge. Cet amphibie habite les mers boréales et australes. Le mâle a une voix qui ressemble à un fort mugissement ; celle des jeunes est plus faible et plus douce. Le plalyrrhynque molasse habite les lies Malouines.

— Ornith. Les platyrrhynques sont caractérisés par un bec court, très-déprimé, très-élargi, garni de longues soies roides à sa base, à mandibule supérieure très-êchancrée à la pointe ; des narines étroites, percées sur les côtés du bec ; des ailes courtes ; des tarses médiocres, faibles et courts. Ces oiseaux, souvent confondus avec les todiers et les gobe-mouches, habitent les régions tropicales. Ils se cachent et s’embusquent dans les branches des arbres ou dans les buissons et de là ils s’élancent pour saisir au vol les insectes ailés dont ils font leur nourriture. On assure que leur chant est agréable. L’espèce type est le platyrrhynque brun, dont le plumage est d’un brun jaunâtre, avec la tête d’un gris plombé et la gorge blanche. On le trouve au Sénégal et au Brésil.

PLATYSCÈLE s. m. (pla-tis-sè-le — du préf. platy, et du gr. skelos, jambe). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des mélasomes, tribu des blapsidas, comprenant six espèces qui habitent la Russie : On trouve les platyscbles à terre, (Chevrolat.)

— Arachn. Syn. de palpimane, genre d’arachnides.

PLATYSCHISTE s. m. (pla-tiss-schi-stedu préf. platy, et du gr. schisios, séparé, fendu). Mamm. Petit groupe de mammifères carnivores, de la division des genettes ou des mangoustes.

FLATYSB s. m. (pla-ti-ze — du gr. ptatus, large). Eutom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, du groupe des cucujides, dont l’espèce type habite la Nouvelle-Hollande.

PLATYSEMA s. m. (pla-ti-sé-ma— du préf. platy, et du gr. sema, étendard). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des légumineuses, tribu des phaséolées, comprenant plusieurs espèces qui croissent sur les bords du fleuve des Amazones.

PLATYSILIQOÉ, ÉE adj. (pla-ti-si-li-kédu préf. platy, et de sitiguè). Bot. Qui a des siliques larges, déprimées,

PLATYSME s. m. (pla-ti-sme —du gr. platusma, dilatation). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamferes, de la famille des carabiques, tribu des féroniens, dont l’espèce type habile l’Europe, il Autre genre du même groupe, formé aux dépens des féronies.

FLATYSOME adj. (pla-ti-so-me — du préf. platy, et du gr. soma, corps). Zool. Qui a le . corps large et déprimé.

— s. m. pi. Syn. de cucujides.

PLATYSPERME S. ta. (pla-ti-spèr-medu çréf.platy, et du gr, sperma, graine). Bot. Genre de plantes, de la famille des crucifères, tribu des camétinées, comprenant des espèces qui croissent dans l’Amérique du Nord,

PLATYSPHÉKIE s. f. (pla-ii-sfé-rî — du préf. platy, et de sphérie). Bot. Section des sphéries, genre de champignons.

PLATYSTE s. m. (pla-ti-ste — du gr. platistos, très-large). Ichthyol. Syn. d’ASPBEDE.

PLATYSTÉMON s. m. (pla-ti-sté-mon — du

PLAU

préf. platy, et du gr. stêmôn, filament). Bot. Genre de plantes, de la famille des papavéracées, type de la tribu des platystêmonéés, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Californie.

PLATYSTÉMONÉ, ÉE adj. (pla-ti-sté-moné — rad. platystémon). Bot. Qui ressemble au platystémon,

— s. f. pi. Tribu de la famille des papavéraeées, ayant pour type le genre platystémon.

PLATYSTERNE s. m. (pla-ti-stèr-ne — du préf. platy, et du gr. sternon, poitrine). Entom, Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu des lamiâires, dont l’espèce type habite la Guyane.

PIjATYSTÈTHE s. m. (pla-ti-stè-te — du préf. platy, et du gr. stélhos, poitrine). Entom, Genre d’insectes coléoptères trimères, de la famille des brachélytres, tribu desoxytèles, comprenant sept espèces qui habitent l’Europe et l’Amérique du Nord.

FLATYSTIGMA s. m. (pla-ti-sti-gma — du préf. platy, et du gr. stigma, stigmate). Bot. Genre de plantes, de la famille des papavéracées, tribu des platystémonées, originaire de la Californie.

PLATYSTOME adj. (pla-ti-sto-me — du préf. platy, et du gr. stoma, bouche). Zool. Qui a la bouche large.

— s. m. Ornith, Syn. d’ÉROLLE ou eury-

LAIW15.

— s. f. Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des athéricères, tribu des muscides, comprenant sept espèces, dont le type est commun en France.

PLATYSTYLE s. m. (pla-ti-sti-le — du préf. platy, et de style). Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des athéricères, tribu des muscides, formé aux dépens des loxocères, et dont l’espèce type habite la France.

— Bot. Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des pleurothallées, comprenant des espèces qui habitent Java, il Syn. d’OROBE, genre de légumineuses.

PLATYTARSE s. m. (pla-ti-tar-se — du préf. platy, et de tarse). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des braebydérides, dont l’espèce type habite l’Autriche.

PLATYTHRIX s. m. (pla-ti-triks — du préf. platy, et du gr. thrix, poil). Mamm. Genre peu connu de mammifères rongeurs.

PLATYTOME s. m. (pla-ti-to-rne — du préf. platy, et du gr. tome, section). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées coprophages, dont l’espèce type habite le rnidi de la France.

— s. f. Syn. d’HBMATODK, autre genre d’insectes.

PLATYTRACHÈLE S. m. (pla-ti-tra-kè-le

— du préf. platy, et du gr. trachêlos, cou). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des phyllobides, dont l’espèce type se trouve à Siam.

PLATYULE s. m. (pla-ti-u-Ie — du préf. platy, et de iule). Myriap. Genre voisin des iules, et dont l’espèce type vit aux environs de Parts : Le platyule a A udouin,

PLATYtïRE adj. (pla-ti-u-re — du préf. platy, et du gr. aura, queue). Zool. Qui a la queue large et aplatie.

— s. m. Ornith. Syn. de mérulaxe et de sylvtaxë, genres d’oiseaux.

— s. f. Entom. Genre d’insectes diptères, de la famille des tipulaires, tribu des fongicoles, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent la France et l’Allemagne.

PLATYZOME s. m, (pla-ti-zo-me — du préf. platy, et du gr. zâma, cuirasse). Bot. Genre de fougères, de la tribu des gleichéniées, comprenant plusieurs espèces qui croissent en Australie.

PLAU, petite ville de l’Allemagne du Nord, dans le Mecklembourg-Schwerin, cercle et à 35 kilom. S. de Gustrow, sur la rive occidentale du petit lac de son nom ; 3,007 bab. Distilleries ; fabrication de draps et lainages. 1 ! Le petit lac de Plau, sinus de i’Blde, mesure 12 kilom. du N. au S., sur i kilom. de l’E. à l’O. ; superficie, 37 kilom. carrés.

PLAUBÉLIE s. f. (plô-bé-lî). Bot. Genre de mousses, de la tribu des bryacêes, comprenant plusieurs espèces qui croissent aux Antilles.

PLAUD1TE, CIVES ! (Citoyens, applaudissez !) Les Romains, assemblés au théâtre, écoutaient les poètes et les applaudissaient avec transport, et les poètes ne rougissaient pas de leur demander avec une noble audace la digne récompense du fruit de leurs veilles, par cette formule ou d’autres équivalentes : Plaudite, cives l

« Je ne m’inquiète point du plaudite, écrivait la reine Christine à Chanut ; il est difficile qu’un dessein mâle et vigoureux plaise à tout le monde. >

D’Alkmbert.

« Breloque se tenait là, ferme du jarret, le poignet à la hanche, le front haut et l’œil assuré, comme un acteur tragique du pre PLAU

mîer théâtre qui semble proférer la plaudite,

civesl »

Ch. Noomt.

PLACDREN, bourg de France (Morbihan), cant. de Grandchamp, arrond, et à 20 kilom. N.-E. de Vannes, à la source de l’Arz et du Loc ; 2,317 hab. Vestiges de voies romaines et d’anciens camps retranchés ; nombreux dolmens, menhirs et cromlechs.

PIACEN, ville de Saxe, cercle et à 35 kilom. S.-O. de Z-wickau, sur la rive gauche de l’Elster-Blanc ; 23,355 hab. Gymnase ; école normale primaire. Industrie très-active. Manufactures de toiles damassées, de moussefine ; filatures de^coton, de laine ; papeteries ; fabriques de machines, d’instruments de musique ; blanchisseries. Entrepôt de sel. Commerce consistant en produits fabriqués, denrées coloniales. Importante exploitation de houille aux environs. Cette ville, située dans une belle vallée, est irrégulièrement bâtie sur un terrain accidenté ; elle est dominée par son vieux château, appelé Radschim, qui fut jadis la résidence d’un bailli impérial. Patrie de Bcètteher.

PLAUS1B1L1TÉ s. f. (plô-zî-bi-li-tè — rad. plausible). Caractère de ce qui est plausible : La PLAUSiBiuTÉ d’une assertion.

PLAUSIBLE adj, (plo-zi-hle — lat. plausibilis ; de plausum, supin de plaudere, applaudir, proprement battre des mains. Delâtre rapporte ce mot à la racine sanscrite plu, qui, selon lui, joindrait au sens de couler, flotter, naviguer, s’élancer, souffler, la signification de battre). Qui peut être approuvé, admis, qui a une apparence spécieuse : Haisomtement plausible. Système plausible. Excuse plausible. La flatterie, quand elle a quelque prétexte plausible, peut n’être pas aussi pernicieuse qu’on le dit. (Volt.)

— Syn. Plniisible, probable, TroUembloble. Ce qui est plausible parait digne d’approbation ; nous ne pouvons guère le blâmer et, par extension, nous ne pouvons guère prendre sur nous de le déclarer faux. Ce qui est probable s’appuie sur des raisons qui produisent presque la certitude ou au moins qui font pencher notre jugement vers la croyance à la réalité. Ce qui est vraisemblable se présente à nous avec les apparences de la vérité ; mais il n’y a peut-être que les apparences et ïa chose aurait besoin d’être examinée plus sérieusement.

PLAOSIBLEMENT adv. (plô-zi-ble-manrad. plausible). D’une manière plausible : L’immortalité de l’âme est la chose la plus universellement, religieusement et plausiblement retenue par tout le monde. (Charron.)

PLACTE (Marcus Accius Plautos), célèbre poSte comique latin, né à Sars’ma (Ombrie) vers 250 av. J.-C, mort à Rome en 184. On ne sait rien de sa famille ni de sa jeunesse. Ses premières comédies furent représentées à la fin de la seconde guerre punique et correspondent aux années 207, 206 et 205. Aulu-Gelle remarque qu’il brillait au théâtre en même temps que Caton à la tribune, et cette indication suffit pour qu’on puisse poser dans sa biographie un jalon solide. D’un autre côté, Cicéron nous apprend qu’il mourut en 184, dans un âge avancé. En se livrant à son goût pour le théâtre et en initiant les Romains, peu lettrés encore, aux finesses de l’art comique, Plante dut se résignera flatter leurs mœurs incultes, à leur plaire par des scènes dont la grosse gaieté, l’indécence même nous choquent parfois. Il trouvait la scène romaine dans un état assez précaire. Livius Andronicus, Ennius, Pacuvius, Attiu3 et Nœvius, ses prédécesseurs, n’avaient guère réussi encore à façonner le goût de leurs auditeurs et à polir Sa langue inculte du Latium. Des farces grossières ou des traductions du grec, appropriées à des mœurs nouvelles et tout à t’ait rudes, étaient les seuls modèles qu’il pût consulter ; aussi ne s’y arrêta-t-il pas et alla-t-il puiser directement ses inspirations dans le théâtre grec. Remarquons, en passant, que la comédie politique d’Aristophane ne pouvait avoir aucun succès à Rome ; que Ncevius avait failli payer de sa vie quelques allusions dans le goût du grand railleur athénien et que la comédie de mœurs, celle de Ménandre et de ses successeurs, Diphile, Dèmophile, Phîlémon et Epicharme, était seule possible sur la scène romaine. Plaute imita ou traduisit les meilleures, les plus célèbres de leurs pièces, et, comme aujourd’hui les originaux sont perdus, que, d’ailleurs, il a su empreindre ses imitations d’un goût et d’un styie qui lui appartiennent en propre, son théâtre est précieux pour nous. Pour expliquer le genre d’intrigues qu’il mit sur la scène, il faut se souvenir que les éléments constitutifs de la eomédie de mœurs, telle que nous la comprenons, lui faisaient absolument défaut, comme à Ménandre et à Epicharme. Chez les anciens, à Athènes comme à Rome, la femme vit dans le gynécée et file de la laine, sans aucun rapport avec les hommes ; les héroïnes ne pourront donc être que des esclaves ou des joueuses de flûte. La majesté du citoyen romain s’oppose, d’un autre côté, à ce qu’on le mette sur la scène. Les personnages masculins seront des Grecs, des Persans, des Carthagiginois, de petits marchands ou des esclaves. Dans cet étroit domaine, le poëte a su pourtant se mouvoir à l’aise, créer des situations

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intéressantes avec des éléments un peu uniformes et animer d’une vie véritable des masques bien peu différents les uns des autres. C’est là son génie propre et ce qui lui a mérité non-seulement de passer à la postérité, mais de servir de modèle aux plus grands poètes comiques. Le côté matériel du théâtre, les moyens de mise en scène étaient heureusement plus favorables. Les théâtres à Rome, au temps de Plaute, n’étaient que provisoires, mais on les construisait avec le plus grand luxe, aux frais des édiles chargés des réjouissances et qui y dépensaient des sommes énormes. La scène de Rome, sous ce rapport, n’était point inférieure à celle d’Athènes.

Plaute se fit entrepreneur de représentations publiques et, tout jeune encore, devint riche et.célèbre ; quelques auteurs veulent qu’il ait donné sa première pièce à dix-sept ans. Mais il ne sut pas conduire sa fortune, il fit faillite, comme on dirait de nos jours, 6t, conformément à la loi des Douze Tables, il devint l’esclave d’un créancier qu’il n’avait pu payer. Sous cette loi d’une sévérité draconienne, l’homme qui ne payait pas de son argent payait de sa personne. L’impitoyable créancier le força de travailler de ses mains et lui fit, dit-on, tourner la meule dans un moulin. C’est Aulu-Gelle qui nous a rapporté ce détail. Réduit à cette misérable condition, Plaute n’en garda pas moins tout son génie ; redevenu libre, il put reprendre enfin sa carrière interrompue, réparer les désastres de sa fortune et accroître encore sa réputation. Nous ne savons rien de plus de su vie.

Cent trente comédies ont été attribuées à Plaute ; mais Varron ne reconnaissait l’authenticité que de vingt et une que, pour ce motif, Aulu-Gelle appelle varroniennes. De cette série, il ne nous en manque qu’une seule, la Vidularîa, qui existait encore dans quelques manuscrits au xve siècle et qui s’est perdue depuis. Comme Shakspeare, Plaute s’était souvent borné à remanier de vieilles pièces, ce qui explique le nombre considérable de colles qu’on lui attribue et dont l’authenticité est contestée. Tels étaient les Jumeaux, les Lions, la Bague, la Vieille, le Double viol, la Béotienne, le Campagnard, les Associés de ta mort, qu’Attiuset Varron pensent être d’un autre comique inconnu pour nous, Aquilius ; ce n’étaient sans douta aussi que des traductions libres du grec. Aulu-Gelle, cependant, attribue encore à Plaute un certain nombre de comédies que Varron rejetait et qui ne nous sont point parvenues : la Béotienne, où il reconnaissait toute la force comique du vieil auteur et dont il cite un passage excellent ; le Nervolaire, le Détroit, qu’il reconnaissait au même signe comme authentiques ; le Satyrion et l’Insolvable eue, dit-il, Plaute avait composées alors qu’il était au moulin. Heureusement, les vingtque uous possédons suffisent pour nous faire apprécier son génie.

ïres-goûté de son temps, le théâtre de Plaute était tombé en désuétude au siècle d’Auguste. Horace en riait quelque peu : « Nos aïeux d’il y a longtemps, dit-il, ont admiré les vers et les platsauteri.es de fiante. Excès d’indulgence, à mon sens, pour ne pas dire sottise, à moins que nous ne sachions distinguer un bon mot d’un mot grossier. » La rudesse de la langue, le style archaïque du vieil auteur déplaisaient à ce législateur du Parnasse, mais la postérité a bien vengé Plaute de cet injuste dédain. Varron, Aulu-Gelle et Macrobe ne se sont pas fait faute de réformer cet arrêt et, ce qui vautmieux encore que l’assentiment des critiques, on jouait la Casino de Plaute à Ppmpéi, la veilie même ’ de l’éruption qui ensevelit la ville.

Les plus célèbres des comédies de Piaule sont : 1 Amphitryon, que Molière a si spirituellement imité ; VAuMaria (la Marmite), dont Molière encore a tiré l’Auore ; les â/énechmes, qu’ont imités Shakspeare et Regnard. La Mastellaria a servi de type à Larrivey pour sa comédie des Esprits et à Regnard pour son Retour imprévu. Les Captifs ont servi de modèle" à Rotrou pour une pièce qui porte le même titre. La Casina est une des farces les plus amusantes du théâtre antique ; Machiavel l’a imitée dans sa Cliiia ; Regnard et Beaumarchais s’en sont inspirés, le premier dans ses Folies amoureuses, le second dans son Mariage de Figaro. Le Soldat fanfaron a servi de modèle à bien des pièces espagnoles ou françaises ; c’est là qu’on rencontwle premier type du capitan et du matamore. Le Painuliis (le Carthaginois) a un intérêt archéologique assez singulier ; dix vers en laugue punique, prononcés par le Carthaginois et malheureusement estropiés par les copistes, sont tout ce qui nous reste aujourd’hui dé cet idiome disparu. Les autres comédies, le Curculio, Epidicus, Bacc/iides, le Budens (o Cordage ou l’Heureux naufrage), Stichus, le Perse, le Querolvs, le Trinummus ou VHomme aux trois écus, le Pseudotus, le ÏVucuIeuftis et le Marchand, sont moins connues ; toutes ont la même verve et la même force comique. La moralité des pièces de Plaute est foin d’être irréprochable ; ses intrigues sont d’une nouveauté piquante, ses portraits saisissants de vérité, son dialogue énergique et rapide, niais ou ne peut disconvenir qu’il se plaît trop aux détails cyniques, aux rencontres et aux jeux de mots obscènes. Le monde de prostitueurs et de prostituées, de filous, da fanfurons, de parasites, de fils débauchés et de pères imbéciles dont il retrace les mœurs.