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— Métriq. anc. Se disait d’une sorte de trimètre brachycatalectique.

— Linguist. Dialecte pindarique, Dialecte de Pindare, formé d’un mélange des dialectes épique, dorique et éolien. 0 On l’appelle aussi dialecte ÉOLO-DORIKN.

PINDA1US, c’est-à-dire habitants des montagnes, peuplade de l’indoustau (Mulwah), dans les Eta.ts d’Holkar, de Sinddhia et de Bopal. Elle sa forma de brigands de toutes sectes, qui recevaient à bras ouverts les soldats licenciés ou déserteurs, les mécontents, les aventuriers, les criminels échappés à la justice, etc. Les Pindaris ne commencèrent guère à figurer dans l’histoire qu’en 1761, époque où ils soutinrent’les Maltraites à la bataille de Panipet. Les Anglais les exterminèrent à peu près entièrement en 1817.

PINDARISÉ, ÉE (pain-da-ri-zé) part, passé du v. Pindariser :

On rit d’un autour symétrique,

D’un éloge pindarisé

’ Et d’une ode antipindaritjue.

SI.-J. Cbéniër.

P1ÎSDARISER v. a. ou tv. (pain-du-ri-zé). Kcriro dans le genre de Pindare. Il Écrire dans un ton ampoulé : Pindarisise son style.

— v. n. ou intr. Écrire à la manière de Pindare :

Si, dès mon enfance,

Le premier, en France,

J’ai i/iiularisi ;

De teile entreprise,

Heureusement prise.

Je me voîb prisé.

Ronsard.

. Il Écrire dans un ton ampoulé : Voilà déjà bien du temps que je pinpaiuse assez ridiculement. (Th. Gaut.) Ce petit magistrat qui toujours pindttrite.

Destouches.

P1NDARISEUR, EUSE S. (pain-da-ri-zeur, eu-ze — l’ad. pindariser). Personne qui pindarisé, qui écrit dans un style ampoulé.

PINDARISME s. in. (pain-da-ri-sme). Littér. Imitation du genre de Pindare ; style d’un lyrisme emphatique : Son artifice perpétuel est de se tenir sans cesse à perte de vue dans les plus hautes régions du, pindarisme, d’entasser tes métaphores les plus dures et les plus baroques. (Boissonade.) Lyrisme et Pikda- 1USMK, folie et gâchis. (J. Junin.)

PINDE, chaîne de montagnes de la Grèce ancienne, appelée de nos jours monts Agrapha ou Mezzovo, entre l’Épire et la Thessulie, depuis les monts Cambuniens jusqu’à la chaîne de l’Othryx. Elle est célèbre chez les poètes anciens et modernes comme consacrée à Apollon et aux Muses. Le Pinde, le Parnasse et l’Hélicon sont pris indistinctement par les poètes pour le séjour d’Apollon et des neuf sœurs. Aussi appellent-ils Apollon le dieu du Pinde, les Muses les déesses du Pinde et se donnent-ils à eux-mêmes le titre de nourrissons du Pinde.

PINDEJIONTE (Marc-Antoine), poète italien, né à Vérone en 1694, mort en 1744. Il remplit les premiers emplois de la magistrature dans sa ville natale. C’était un homme d’une mémoire prodigieuse, qui retenait tout ce qu’il avait lu et avait acquis facilement un savoir aussi étendu que varié. Jl cultiva la poésie et composa une foule de pièces agréablement versiliées, mais dépourvues d’imagination et d’originalité. Nous citerons de lui : Poésie latine e volgari (Vérone, 1721, in-8<> ; Venise, 1776, 2 vol. in-8°) ; des discours sur les règles de l’art dramatique et du poème épique ; une traduction des Argonautiques de V. Placcus’(1776), etc.

PINDEMONTE (le marquis Jean), auteur dramatique italien, de la famille du précédent, né à Vérone en 1751, mort à Milan en 1812. Il remplit les fonctions de préteur à Vicence, voyagea ensuite en France, puis devint membre du parlement italien. De bonne heure, il avait manifesté du goût pour la poésie. Il se fit connaître par sa facilité à improviser et par quelques pièces de théâtre, plus pompeuses que naturelles, plus déclamatoires que touchantes, qui réussirent néanmoins à la représentation, mais qui ne peuvent supporter la lecture, tant le style en est négligé. Outre ces pièces de théâtre, réunies et publiées sous le titre de Componimenti teatrali (Milan, 1804, 4 vol. in-8°), et dont une seule, intitulée I Baccanali, est véritablement remarquable, on a de lui une traduction en vers des Remèdes d’amour d’Ovide (Vicence, 1791, in-8°), suivie de plusieurs pièces de vers originales.

PINDEMONTE (le chevalier Hippolyte), célèbre poète italien, frère du précédent, né à Vérone en 1753, mort en 1826. Tout enfant, il fut admis dans l’ordre de Malte et il signala ses dispositions précoces pour la poésie en composant des pièces de vers lêgères et en traduisant la Bérénice de Racine. Désireux de voyager, il parcourut le midi de l’Italie, la Sicile, puis se rendit à Malte, où il resta jusque vers 1783, quitta l’ordre à la suite d’une maladie qui avait fortement ébranlé sa santé, revint alors dans sa famille et fixa sa résidence à sa campagne d’Aversa, près de Vérone. C’est là qu’il écrivit ses Poésies champêtres (1785), agréables et gracieuses compositions, au style élégant et naturel, et qui rappellent sans trop d’infériorité les exquises productions de Gray. Reprenant ensuite le cours de ses voyages, il visita successivement la Suisse, la Hollande, la France, où il se rendit en 1788, se lia, à Paris, avec plusieurs littérateurs distingués, notamment avec son compatriote Alfieri, qu’il avait déjà connu à Venise, parcourut ensuite l’Angleterre et l’Allemagne, puis revint en Italie (1791), séjourna dans plusieurs villes de la péninsule et retourna enfin à Vérone (1795), où il assista à l’envahissement de l’armée française. Pindemonte ne cessa de cultiver les lettres jusque dans ses dernières, années, qui furent attristées par le mauvais état de sa santé et par la perte de ses amis intimes, Foscolo et Monti. C’était un homme rempli de qualités, aux manières aimables, au vaste savoir, et qui s’était concilié de nombreuses sympathies. Ses ouvrages sont, en général, empreints de grâce, de mélancolie, de douceur et d’élévation. Nous citerons de ce remarquable poète : Volgarizzamento dal latino e dal greco in versi italiani (Vérone, in-8°) ; Versi (Bassano, 1784, in-8°), recueil publié sous le pseudonyme de Polidete Melponio; Saggio di poesie campestri (Parme, 1785) ; Poesie (Pise, 1788); Arminio (Pise, 1804, in-8°), tragédie non destinée à la représentation et qui contient des beautés du premier ordre ; Epistole in versi (Vérone, 1805, in-12) ; I Sepolcri (Vérone, 1805, in-8°), poème plein de sentiments pathétiques et de pensées élevées sur l’immortalité ; Sermoni (Vérone, 1808), satires à la manière d’Horace, dans lesquelles il fustige les vices et les folies de son temps avec plus d’esprit que de vigueur et d’indignation ; Stanze (Vérone, 1828). Parmi ses autres ouvrages, nous citerons sa traduction en vers blancs de l’Odyssée d’Homère (1809-22), laquelle est fort estimée, et ses Elogi di letterati (1825-1826), contenant des notices biographiques sur S. Maffei, L.Targa, A. Tirabosco, Gaspard Gozzi, etc. Ses Œuvres complètes ont été publiées à Milan (1829, 2 vol. in-16). « Les productions de ce poëte, dit, M. Alby, offrent des métaphores vives et justes, des comparaisons et des descriptions aussi neuves que pleines de vérité ; un style harmonieux, grave, correct et original. On voit par ses écrits que, s’il s’était inspiré de la littérature nationale et étrangère, il avait encore plus étudié la nature, et c’est pour cela que sa renommée vivra autant que la langue italienne. »

P1NDER (Ernest), administrateur et jurisconsulte allemand, né k Adorf, dans le Voigtland, en 177G, mort à Naumbourg en 1838. Il se lit recevoir docteur en droit à Leipzig, puis devint notaire impérial auprès du tribunal électoral de Dresde (179G), avocat k Naumbourg-sur-la-Saale (1800), assesseur du conseil

municipal de cette ville, et rendit dans ces dernières fonctions d’importants services. C’est uinsi qu’il améliora le cours de la Saale, organisa les brasseries, sécularisa l’école du Dôme, fonda une école usuelle pour les arts professionnels et les sciences exactes, supprima plusieurs abus dans l’administration, etc. Après avoir protesté, en 1815, contre le morcellement de la Saxe, Pinder devint, sous le gouvernement prussien, conseiller au tribunal de Mersebourg, puis à celui de Naumbourg (1817), fut chargé, en 1820 et en 1824, de régler les délimitations de frontières avec les cours de Dresde et de Weimar et fit de la ville de Naumbourg une des cités les plus florissantes de la Prusse, au point de vue littéraire et commercial. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Vues patriotiques sur les rapports de la confession protestante avec la confession catholique (^807) ; Sur l’administration des biens communaux (1814) ; Sur la fondation d’une caisse d’épargne (1815) ; Sur lemorcellement de la Saxe (1815) ; le Droit provincial de la Saxe prussienne à l’exclusion de la Lusacc (Leipzig, 1836, 2 vol.), etc.

PINDV (Louis-Jean), membre de la Commune de Paris, né à Brest en 1840. Il apprit l’état de menuisier, puis se rendit à Paris et, après avoir fait partie de la Marianne (1862), il se fit affilier à l’Internationale. Pindy devint un des membres les plus actifs de l’association naissante. Il fut chargé de créer à Brest une section, dont il devint le secrétaire, fut délégué successivement au congrès de l’Internationale à Bruxelles (J868) et à celui de Bâle (1889) et contribua de tout son pouvoir à amener la fameuse association à sortir des questions purement sociales pour se lancer dans le mouvement politique. À l’occasion du troisième procès qui fut intenté à l’Internationale en 1870, Pindy se vit condamné, le 20 juin, à un an de prison et 1O0 francs d’amende. La révolution du 4 septembre lui rendit la liberté. Elu peu après officier de la garde nationale, il se montra dans les clubs un adversaire acharné du gouvernement de la Défense, mais ne fut pas compromis toutefois dans la journée du 31 octobre. Après la capitulation de Paris, Pindy se porta candidat à l’Assemblée nationale dans cette ville, où il n’obtint que 30,394 voix. Peu après, il participa à l’enlèvement des canons de la garde nationale qui furent conduits sur la butte Montmartre, devint un des organisateurs du fameux Comité central et contribua au mouvement du 18 mars 1871 ; mais il ne signa pas les proclamations du Comité. Le 26 mars, 7,816 électeurs du Ille arrondissement l’envoyèrent siéger à la Commune. Il fit partie de ta commission militaire

PIINÈ

(30 mars), reçut le grade de colonel, succéda à Assi le 2 avril, comme gouverneur de l’Hôtel de ville, où il s’installa, et fut délégué, le 3 du même mois, à la mairie de son arrondissement. Comme membre de la Commune, il

se rangea dans la minorité modérée, se prononça, le 2 mai, contre la création d’un comité de Salut public, qu’il regardait ■ comme aussi inutile que fatal, • et signa la déclaration par laquelle la minorité annonçait qu’elle cesserait de prendre part aux délibérations de la Commune. Lors de l’entrée de l’armée de Versailles, Pindy était encore gouverneur de l’Hôtel de ville. Lorsque, le 24 mai, le comité de Salut public et les quelques membres de la Commune groupés autour de lui durent quitter le siège de leurs délibérations pour se retirer à la mairie du XI» arrondissement, Pindy, voyant l’Hôtel de ville sur le point de tomber au pouvoir des troupes régulières, y fit mettre le feu avec du pétrole et parvint a s’échapper. En janvier 1873, il a été condamné par un conseil de guerre à la peine de mort par contumace.

PINK (John), graveur anglais, né à Londres en 1690, mort dans la même ville en 1756. Il étudia son art, on ne sait sous la direction de quel maître, et ne tarda pas à devenir un artiste habile. George II le nomma graveur du sceau, marqueur des dés, et le collège de^ hérauts l’admit, en 1743, au nombre de ses membres. Ses premières gravures connues, la Représentation des cérémonies usitées à la procession des chevuliers du Bain, telles qu’on les voit dans la chapelle de Henri VII à Westminster ; la Destruction de l’Armada ou de la flotte invincible de Philippe II, roi d’Espagne, d’après les tapisseries de la Chambre des pairs d’Angleterre, sont des œuvres soignées, d’un travail minutieux, pointillé, proprement entendu, tel qu’il devait être pour plaire au goût anglais. Pine reproduisit ensuite par le burin diverses scènes d’upparat des deux Chambres, notamment ; ('Installation de Chartes Brandon, duc de Su/folk, et le Procès de lord Lovât, particulièrement remarquables par la ressemblance des portraits et l’exactitude des costumes. Le Plan de Londres et Westminster est la dernière production de John Pine. Cet immense travail fut publié en 1746, en 25 feuilles gr. in-fol, mais l’art du graveur n’y est que secondaire ; c’est plutôt rceuvre consciencieuse d’un géomètre. Pine ne se borna pas k être graveur. Il fit une étude approfondie des classiques latins ; sa traduction d’Horace (1737,2 vol. in-8°) et celle des Bucoliques et des Géorgiques de Virgile, illustrée de dessins d’après les bas-reliefs et les camées antiques, sont de véritables monuments bibliographiques.

P1NB (Robert-Edge), peintre anglais, fils du précédent, mort à Philadelphie en 1790. Il s’adonna d’abord avec succès au portrait, puis fit de la peinture historique, remporta deux prix de la Société d’encouragement des arts avec la Prise de Calais par hdouard III (1700) et Canut entendant les vagues de ta mer (1762) ; fit paraître ensuite une série de tableaux, dont les sujets étaient tirés des pièces de Shukspeare (1782), et se rendit en Amérique, où il termina sa vie. Ses tableaux, qui pèchent par le dessin, sont remarquables par la composition et par un coloris plein de vigueur.

PINÊ-ABSOU S, m. (pi-né-ab-sou). Bot. Arbre d’Amérique, dont le fruit passe pouf très-vénéneux : L’écorce du piné-absqu est odorante. (V. de Boumre.)

PINÉAL, ALE adj. {pi-né-all, a-le — du lat. pinea, pomme de pin). Anat. Qui a la forme d’une pomme de pin. Il Glande pinéale, Petit corps ovale qui se trouve au devant du cervelet.

— Encycl. Glande pinéale. On appelle ainsi un petit organe situé entre les deux feuillets de la toile choroïdienne, au niveau de la partie moyenne de la fente cérébrale de Biehat. C’est dans la glande pinéale que Descartes plaçait le siège de l’âme. Cet organe a lo volume d’un pois et la forme d’un cône dont le sommet est dirigé en arrière et en haut. La glande pinéale est constituée à sa surface par de la substance grise contenant des capillaires et du tissu conjonctif. Chez l’embryon et dans quelques espèces animales, la glande pinéale est bilobée et rappelle la conformation des tubercules mamillaires. Il repose par sa face inférieure sur les tubercules quadrijumeaux antérieurs, et par sa face postérieure il est en rapport avec le bourrelet du corps calleux. Il est assez ordinaire de trouver dans cette glande de petites concrétions calcaires. De chaque côté de la glande pinéale partent trois pédoncules : l’antérieur, le moyen et l’inférieur. Le pédoncule antérieur se porta le long de la partie interne de la couche optique, au niveau de la base du ■ ventricule, et vient se terminer au niveau du trou de Monro, où il constitue, au dire de quelques auteurs, une desorigines du trigone. Les pédoncules moyens ou transverses se portent dans la couche optique et ne peuvent y être suivis. Les pédoncules inférieurs se dirigent en bas et en dehors dans la même couche optique. Pour Luys, les pédoncules antérieurs de la glande pinéale seraient formés en partie par des fibres récurrentes des piliers antérieurs de la voûte ; ces fibres seraient par conséquent une dépendance des libres convergentes de l’hippocampe.

PINÉ

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Les fonctions de la glande pinéale sont entièrement ignorées. V. cerveau.

PINEAU s. m. (pi-nô — rad. pin, parcs que le raisin a la forme d’une pomme de pin). Vitie. Variété de vigne qui produit un raisin noir, à petit grain, avec lequel on fait les meilleurs vins de Bourgogne.

— BoL. Palmier de la Guyane, appelé aussi ocassi : Toutes sortes de pinuaux sent utiles. (V. de Bomâre.)

— Encycl. Vitic. Le cépage appelé pineau mérite d’être placé en première ligne dans les régions du centre de la France, dans toute la Francojiie et dans toute la Hongrie, Il forme dans tous les pays où il est cultivé la.base des vignobles qui ont le plus de réputation, excepté dans ceux de la Gironde. À peine est-il connu au Midi, où on ne le cultive que comme objet de curiosité et presque avec mépris, à cause de sa faiblesse et de son peu de rapport ; il l’est encore moins eu Italie et en Espagne. Mais il fait l’honneur de la Bourgogne et de la Champagne, ainsi que des pays allemands qui ont un climat à peu près semblable à celui de ces provinces. . Cependant, la culture de ces plants no s’étend guère parce qu’ils rapportent peu et sont coûteux d’entretien. Ils ne dépassent guère les départements de Saône-et-Loire, du Loiret, d’Indre-et-Loire, etc., et même, dans l’ancienne Touraine, ils deviennent rares, sont cultivés a. part sous le nom de plants nobles et produisent le vin noble.

Dans le Midi, on a vainement essayé d’introduire le pineau ; il n’y réussit pas ; il mûrit trop tôt, les mouches font promptement disparaître les grains ; il exige de grands frais d’entretien, rapporte peu et ne s établira jamais dans des contrées où le plus grand mérite d’un cépage est sa fertilité.

Le pineau est un des principaux cépages de la haute Bourgogne ; on lui donne les noms de noirien, du franc pineau pour le noir et de chardenay pour le blanc. Le premier donne le vin rouge, le second produit le vin blanc. C’est le pineau qui peuple par excellence les grands crus de la Côte-d’Or. Le noirien, plant type et le meilleur de la Bourgogne, règne presque seul sur les coteaux exposés au sud et à l’est, dans les terres de consistance moyenne, riches en. carbonate de chaux et en oxyde de fer.

Le pineau blanc esfinoins cultivé ; on le rencontre sur une vaste échelle à Meursuult et à Puligny. Son raisin, d’un goût exquis, produit le fameux vin de Moutrachet et ceux de Meursault.

On rencontre encore dans les bons vignobles de la première chaîne, mais en petite quantité, le pineau gris ou burot. Ce plant, plus robuste et plus fertile que le chardenay, n’est pas apprécié comme à mériterait de l’être. On lui reproche d’être fade, de donner trop de douceur au vin, et il disparaît de beaucoup de crus.

Dans la basse Bourgogne, le pineau se trouve encore en majorité parmi les cépages. Il occupe essentiellement les parties basses des coteaux, celles qui ont du fond et dont l’exposition regarde le sud et l’est. A mi-côte, il est mélangé de beaunois.

Les vignobles des Riceys (Aube) sont peuplés de pineau noir à petits grains, associé h une petite quantité de pineau blane et mélangé aussi parfois de pineau gris. Indépendamment de ces espèces d’élite, les crus qui font des premières et des secondes cuveas admettent encore d’autres variétés fort estimées ; tels sont : le pineau a grandes feuilles, remarquable par l’abondance de ses produits ; le pineau à feuilles découpées, moins productif que le précédent*

Caractères distinclifs des pineaux noir, blanc et gris. Le pineau noir, qui est, dit-on, originaire de la Côte-d’Or et qu’on appelle savagnin noir dans le Jura, schwartz ctavner en Alsace et franc-pineau dans le Tonnerrois, présente les caractères suivants : la souche est délicate, son sarment grêle, allongé, de couleur cannelle pâle, finement strié, à nœuds rapprochés, peu saillants et droits ; les bourgeons sont coniques ; ils débourrent de bonne heure ; les vrilles sont fortes, vertes et rameuses ; les feuilles grandes, fines, à lobes très-peu profonds ; leur denture est courte et inégale ; leur face supérieure, d’un vert clair mat, est lisse ; lu face inférieure qui affecte presque la même teinte est parsemée d’un duvet floconneux ; les nervures sont saillantes et d’un blanc jaunâtre ; le pétiole est court et légèrement rosé ; la fleur coule aisément par les pluies froides ; elle dure une huitaine de jours dans les bonnes années ; la grappe est petite, tassée, cylindrique, légèrement amincie à son extrémité ; les grains sont serrés, inégaux, ronds, petits, noirs, très-fleuris ; le pédoncule est ligneux et brun depuis son point d’attache jusque vers son renflement ; le grain est juteux ; la pellicule ferme, sans être épaisse. Le noirien de la Côte-d’Or mûrit vers la fin de septembre. Dans les années précoces, on le vendange le 15 de ce mois.

Le pineau blanc, dont la souche est moins délicate, a les sarments semblables a. ceux du pineau noir ; les nœuds sont un peu plus prononcés et un peu plus écartés ; les bourgeons sont pointus et craignent le froid ; les feuilles sont bien développées, tourmentées, quinquélobées ; leur denture est forte, inégale ; eu dessus, elles sont vert clair uni ; au

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