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« principaux ouvrages sont : Universa philosovhia de moribus (Venise, 1583, in-fol.) ; Libri descienlise natura V parlibus(Francfort, 1797, in-4«) ; De arle définiendi et éléganter discurrendi (Francfort, 1600, ’ in-4<>) ; Commentaria in Aristotelem (Mayence, 1608, in-8o).

PICCOLOMIN1 (Ascanio), prélat italien, neveu d’Alexandre Piccolomini, mort en 1597. Il succéda h son oncle comme coadjuteur de l’archevêque de Sienne, devint titulaire de ce siège en 1588, se signala par ses talents et par ses vertus et mourut peu avancé en âge. L’Académie de la Crusca l’admit au nombre de ses membres sous !e nom d’Olïerio. On a de lui des poésies, Mme (Sienne, 1594, in-4o), tirées à 25 exemplaires ; Avvertintenli civili estratti da’ sei primi libri di Cornelio Tacito (Florence, 1609, in-4o) et plusieurs ouvrages restés manuscrits.

PICCOLOM1NI (Alphonse), duc de Montemareiano, condottiere italien, né vers 1549, mort en 1591. D’un caractère violent et impétueux, il s’adonna de bonne heure à tous les excès, vécut au milieu de bandits et devint un des aventuriers les plus célèbres de son temps. Chef d’une bande d’assassins de toutes les Dations, il dévasta les États de l’Eglise pour se venger de Grégoire XIII qui l’avait excommunié, passa ensuite au service de la Fiance (1582) et revint au bout de huit ans désoier de nouveau l’Italie. Le grand-duc de Toscane, l’uyaut battu et fait prisonnier à Staggia, le lit pendre en 1591.

PICCOLOM1N1 (Archange), médecin, né à Ferrare en 1526, mort vers la fin du xvie siècle. Il exerça son art à Rome, où il ouvrit des cours publics. Il a laissé un ouvrage ayant pour titre ; Anatomicœ prsslecliones (Rome, >586, in-fol.) et qui fut réimprime sous le dire à’Anatome intégra revisa (Vérone, 1754, in-fol.). Dans cet ouvrage, Piecolomini décrit, un des premiers, le tissu cellulaire.

PICCOLOM1NI (Octave), général autrichien, de la famille des précédents, né a Sienne en 1599, mort à Vienne en 1656. Après avoir servi avec distinction dans les troupes espagnoles de Milan, il passa en Allemagne et se couvrit de gloire à Lutzen (1632), où il commandait le corps de cavalerie que Gustave-Adolphe attaqua en personne et sous les

coups duquel il succomba. Piecolomini fut alors nommé maréchal de camp, puis contribua à la défaite du duc de Weimar à Nordtingen (1631), s’empara de plusieurs villes de la Souaba et de la Franconie, passa, en 1635, dans les Pays-Bas, y secourut les Espagnols menacés d’une invasion par les Français, tenta vainement de repousser les Hollandais, qui attaquaient le fort de Schenk (1636), et délivra, en 1639, Thionville assiégé par une armée française. Après avoir essayé vainement d’enlever Pont-à-Mousson, il se replia sur la Franconie, puis entra en Bohème, y mit un terme aux ravages du général Bunier, battit les Suédois à Neubourg (haut Palatinat) en 1641 et fut battu à son tour par Torstenson en Silésie, La grande réputation qu’il avait acquise comme homme de guerre lui valut d’être engagé en 1043 au service de l’Espagne et nommé général en chef dans les Pays-Bas, où il soutint un combat naval contre les forces hollandaises et françaises combinées. En 1648, l’empereur rappela Piecolomini avec le titre de feld-maréchal et le chargea de combattre encore les Suédois, qui avaient fait de nouveaux progrès et qui étaient secondés par Turenne. Peu après, la paix ayant été résolue, il reçut la mission de se rendre au congrès de Nuremberg comme plénipotentiaire de l’Autriche et, après la paix de Westphalie, il fut élevé a la dignité de prince do l’empire. Vers la même époque, le roi d’Espagne lui donna le duché d’Amalli.

Piecolomini, seconde partie de la trilogie de Wattenstein, par Schiller. V. "WiLLBNSTBIN.

P1CCOLOMINI (Marietta), cantatrice italienne, né à Sienne en 1836. Elle appartient à l’une des premières familles de la Péninsule ; elle compte parmi ses aïeux un pape, et un de ses parents porte actuellement le chapeau de cardinal. Mlle Piecolomini eut pour premier professeur de chant un monsignor attaché à la cathédrale de Sienne. Quand son éducation fut terminée, elle supplia sa famille de lui laisser suivre la carrière artistique. Grand émoi dans la noble lignée des Piccolomiui I la deseendanto d’un pape monter sur les planches I La jeune fiUa insista si vivement que permission lui fut donnée de suivre son penchant musical. Libre et possédée de ce feu sacré et de cette volonté qui font les grands artistes, MU* Piecolomini s’empressa de contracter un engagement avec le théâtre de Florence et y débuta en 1855 dans la Lucrexia Boryia de Donizetti. L’intérêt, la curiosité poussèrent la foule vers cette Luerezia de dix-neuf ans. Le charme qui émanait de la jeune cantatrice fit le reste, et après ce triomphant début les impresarii affluèrent autour de la nouvelle étoile. M"« Piecolomini parcourut l’Italie en reine du chant ou plutôt en enfant gâtée. À Turin l’attendait sa création la plus individuelle, la plus originale, la Traviata, que Verdi écrivit spécialement pour elle. L Angleterre, à l’affût des talents jeunes et des renommées brillantes, attira chez elle la diva, qui contracta un engagement avec le Queen’s Théâtre et fit, pendant trois saisons, 1S56,1857 et 1858, les dé PICC

lices de Londres. Le nom de l’artiste, sa naissance aristocratique étaient bien pour quelque chose dans le fanatisme qu’elle inspira à son publie. Jenay Lind ne reçut pas de plus brillantes ovations. Le nom de la cantatrice siennoise ayant passé le détroit et frappé les oreilles des dilettanti français, M. Calzado appela l’artiste au Théâtre-Italien de Paris ; elle y débuta dans son rôle de prédilection, Violetta de la Traviata. Le succès ne répondit pas a l’attente de ses admirateurs d’outre-Manche. L’actrice ne laissait rien a désirer, mais la cantatrice était loin d’être complète sous le rapport de la voix et de la sciencedu chant, à C’est, dit uncritique de l’époque, une ravissante personne que Ml1» Piecolomini, petite, svelte, espiègle, éveillée et bondissante, tressaillant comme un roseau à la moindre impression. Tout parle en elle, sa physionomie mutine, ses yeux expressifs, ses poses naturelles et distinguées, ses gestes passionnés, jusqu’au petit dandinement qu’elle imprime fréquemment à sa tête fine et rêveuse. C’est une Italienne grande dame, heureuse de jouer la comédie et de chanter, heureuse d’amuser le public en s’amusant elle-même. Sa voix est maigre, rugueuse, dépourvue d’éclat et de fluidité ; son éducation vocale est des plus incomplètes ; elle attaque avec une hardiesse incroyable et une insouciance d’enfant les traits semés dans son rôle et les achève à la diable, quand elle peut les mener à fin ; mais elle dit d’une façon si intelligente, elle a un tel sentiment scénique ; l’émotion, la passion débordent tellement en elle, qu’on oublie presque ses immenses défauts. On ne peut pas analyser, au point de vue rigoureux, le talent de M"« Piecolomini ; il ne tiendrait pas contre un examen attentif ; mais entendez-la sans parti pris ; voyez-la marcher avec grâce, écouter attentivement et tressaillir au moindre souffle de la passion ; regardez les limpides diamants noirs de ses yeux qui reflètent le brûlant foyer intime, et la magie opérera maigre la résistance du sang-froid. C’est une enfant admirablement douée qui a tout & apprendre, mais qui n’est liée par aucun principe vicieux et qui possède ce don suprême que rien ne peut remplacer, le charme. Elle est toujours de bonne compagnie, quelle que soit la situation, quelle que soit l’émotion qui la transporte. Éit somme, malgré les sérieuses réserves à faire sur la voix et le talent de la débutante, M’ie Piecolomini n’est pas une artiste ordinaire, et son nom montera haut si elle consent h, écouter les conseils des esprits désintéressés. ■

Ml’o Piecolomini ne fit qu’une courte apparition à Paris et n’yehantaque la Traviata. jugée trop sévèrement par un public très-exigeant, elle repassa le détroit pour retrouver les admirations de la gentry londonienne. Retrempée par l’accueil chaleureux du public anglais, elle fit ses adieux à la Grande-Bretagne et s’embarqua pour l’Amérique, où l’attendait, pensait-elle, le glorieux tapage qui avait signalé le voyage de Jenny Lind. Après une ample moisson de dollars et de bravos, M"» Piecolomini revint en Italie ; elle est une des dive en grande faveur au delà des monts,

PICCOLOS (Nieolas-Sava), médecin et écrivain grec, né de parent§ grecs à Ternova (Bulgarie) en 1792, mort en 1864. Il commença a Bufcharest son instruction, qu’il alla achever à Paris, occupa pendant quelques années, à partir de 1823, une chaire de philosophie à l’université de Corfou, puis abandonna l’enseignement et se rendit à Bologne, où il apprit la médecine. Pendant un second voyage qu’il lit en France, Piccolos publia d’intéressants articles sur l’état de la médecine en Italie. Il alla se fixer ensuite à Bukharest, y pratiqua avec succès l’art médical, devint inspecteur des écoles et des hôpitaux civils et quitta encore une fois cette ville pour revenir à Paris en qualité de correspondant littéraire de i’Ephorie. Indépendamment d’un grand nombre d’articles, insérés dans divers recueils littéraires, Piccolos a publié : Philomouson parerga (Paris, 1839), recueil de poésies composées par lui et de traductions en vers de morceaux de Béranger, de Schiller, de Byron, etc. ; Paragoremata (Leipzig, 1839), ouvrage en vers, qui passe pour sa meilleure œuvre ; des traductions en grec du Discours de Descartes, des fiomans de Bernardin de Saint-Pierre (iS4ih un Suppléméat à l’Anthologie grecque (1853, in-8o), contenant des poésies légères inédites ; une édition de l’Histoire de» animaux d’Aristote (.1863), etc.

PICCON (Louis), avocat et homme politique français, né à Nice vers 1805. Sou père servit la France comme magistrat sous le premier Empire. M. Louis Piccon étudia le droit, se fit recevoir avocat et professa pendant trente ans le droit à Nice. Elu par ses concitoyens député au Parlement de Turin, il appuya la politique ministérielle. Après ■l’annexion de Nice à la France (1860), l’École de droit de cette ville ayant été supprimée, M. Piccon reprit la profession d’avocat et devint à cinq reprises bâtonnier de son ordre. Il était conseiller général des Alpes-Maritimes au moment de la chute de l’Empire. Elu, par 13,630 voix, membre de l’Assemblée nationale dans ce département, le 8 février 1871, après avoir fait une profession de foi républicaine, M. Piccon alla siéger au centre gauche. Le 9 mars suivant, M. Marc Du picpi

fraisse ayant déclaré qu’il avait oosé sa Candidature dans les Alpes-Maritimes parce

qu’elle représentait la France insultée par un groupe de députés sécessionnistes au nombre desquels se trouvait M. Piccon, ce dernier affirma qu’il n’existait à Nice qu’un nombre imperceptible de séparatistes et qu’il n’était pas de ce parti. Le député des Alpes-Maritimes vota pour la paix, pour le pouvoir constituant de l’Assemblée, pour la proposition Rivet, contre le retour de l’Assemblée h Paris, contre la dissolution, pour la loi qui supprimait la municipalité de Lyon et pour M. Thiers lors de la coalition du 24 mai 1S73. Après l’arrivée au pouvoir du maréchal Mac-Mahon, M. Piccon appuya de ses votes la politique de réaction à outrance de M. de Broglie et se prononça contre la liberté des enterrements civils, pour la loi Ernoul, etc. Invité, au mois d’avril 1874, à un banquet offert par le maire de Nice aux syndics italiens du chemin de fer de Nice à Coni, M. Piccon porta un toast en italien et prononça ces mots : t J’ai la ferme confiance que, dans un temps que je ne crois pas éloigné, cette belle Nice, cette Iphigénie héroïque, victime de l’indépendance italienne, reviendra à sa vraie patrie... Si, dans ce beau jour, je n’étais plus de ce monde pour saluer le retour de Nice à la mère patrie, mes cendres électrisées, j’en suis certain, renaîtraient pour me permettre de prendre part à la fête commune. » Ces paroles, prononcées par un député français dans un banquet officiel, furent reproduites par les journaux et eurent un grand retentissement. Le gouvernement ouvrit une enquête, et M. Piccon, comprenant qu’il lui devenait impossible de siéger désormais à la Chambre, envoya, le 4 mai, sa démission de député au président de L’Assemblée.

P1CE s. f. (pi-se). Métrol. Monnaie de compta des possessions britanniques de i’Inde, valant, au pair, 0 fr. 047.

PICÉ, ÉE (pi-sé). Ornith. Syn. de ficidé, éb

PICÉA s. m. (pi-sé-a — du lat. pix, picis, poix). Bot. Nom scientifique du genre épicéa, appliqué aussi, mais improprement, par quelques auteurs, au genre sapin.

P1CENT1NS, en latin Picendni, peuple de l’Italie ancienne, au S. de la Campanie et an N. de la Lucanie. Il habitait la côte du golfe de Pœstum depuis Surrentum jusqu’à l’embouchure du Silarus. Les Picentins, dont le territoire forme aujourd’hui la partie N.-O. de lu province appelée Principauté Citérieure, paraissent avoir été une colonie venue du Picenum. Leur chef-lieu était Picen» tia ; les autres villes principales, Surrentum, Salemum, Nuceria et Nola, Ils furent soumis par les Romains de 343 à 266 av. J.-C.

PICENUM, contrée de l’Italie ancienne, entre l’Apennin à l’O., l’Adriatique à l’E., l’Ombrie au N. et le pays des Marses au S. Ce pays, plus fertile en fruits qu’en céréales, produisait surtout des olives, du vin et des poires. Il correspond actuellement aux provinces italiennes de Macerata, Ancône, Fermo, Ascoli et à la partie septentrionale de l’Abruzze Ultérieure ire. Les villes principales étaient Ancône, Firmum, Castrum Novum, Hadria, Asculum, Interramia et Capra Maritima. Dans les temps les plus reculés, le Picenum était habité par les Ombriens ; ceux-ci furent vaincus par les Sabins, dont l’armée, suivant la tradition, était conduite par un pivert (picus) ; de là le nom de ce pays et celui de ses habitants, Piceniens ou Picentes. Les habitants du Picenum secondèrent les Gaulois et Pyrrhus dans leurs guerres contre Rome, qui les soumit en 268 av. J.-C. Sous Auguste, le Picenum fut avec l’Ombrie compris dans la 5e région de l’Italie ; puis, sous Adrien, il forma avec la Toscane un des quatre consulariats entre lesquels l’Italie fut divisés. Au ive siècle de l’ère chrétienne, ce pays subit une nouvelle division ; nous le voyons alors divisé en Picenum Suburbicarium, capitale Spotète, dans la partie occidentale de l’ancien Picenum, et en Picennm-ei-Flaminie, capitale Ravenne, composé des côtes de l’ancien Picenum, de l’Ombrie et de la Cisalpine jusqu’au Pô, Asculum, capital© de l’ancien Picenum, fut la ville où éclata la guerre sociale l’an 91 av. J.-C.

PICEBNO, bourg du royaume d’Italie, province de la Basilicate, district et a 13 kilom. O. de Potenza, ch.-l. de mandement ; 4,620 hab. Carrières de marbre.

P1CERTHIE s. f. (pi-sèr-tt — du îat. picus s pie ; certhia, grimpereau). Ornith. Genre d’oiseaux, de la famille des cej’thidées, qui a des analogies avec les pics et lesgrimpereaux, et dont l’espèce type habite "Amérique du Sud.

PIC-GRIMPEREAU s. m. Ornith. Nom vulgaire des ptcuctiLES.

PICHACHA s. m. (pi-cha-eha). Démon indou.

— Encycl. Le culte des démons, qu’on retrouve chez tous les peuples idolâtres, es ; établi et généralement pratiqué dans l’Inde, où on les désigne sous les noms génériques de pichachas, de déhias ou de boutams (éléments), comme si les éléments n’étaient autre chose que des esprits malins personnifiés et causes premières de tous les désordres qui régnent dans la nature. Divers temples ont

picpi

4té consacrés au culte do ces démons ; il existe même des districts où ce culte est presque exclusif. Dans la longue chaîne de montagnes qui borne à l’ouest le Mysore, la plupart des habitants ne reconnaissent pas d’autre divinité que le diable. Chaque famille a un démon auquel elle offre des adorations et des sacrifices, afin qu’il les préserve des maux que les démons de leurs ennemis pourraient leur causer. Leur image se retrouve partout dans ces contrées ; ils sont représentés sous une figure hideuse ; le plus souvent c’est une pierre informe et noircie. Chaque pichaeha a son nom particulier : il y en a de plus méchants et de plus puissants que tes autres, et c’est à ceux-là quim s’adresse de préférence. Tous ces malins esprits aiment les sacrifices sanglants : on immole fréquemment en leur honneur des buffles, des cochons, des boucs, des coqs et autres victimes. Lorsqu’pn leur offre du riz, il doit être teint de sang. Ils ne dédaignent pas non plus les offrandes de li âueurs et de drogues enivrantes, ni celles des eurs, pourvu qu’elles soient rouges. On a remarqué que le culte direct des démons est plus universellement établi dans les contrées montagneuses, agrestes ou éloignées des grandes masses de population. Les habitants de ces lieux sauvages, qui n’ont que de rares communications avec les pays où la civilisation est plus avancée, sont aussi plus ignorants, plus pusillanimes ot, par conséquent, plus superstitieux encore. Tous les maux, toutes les contrariétés qu’ils éprouvent sont imputés aux pichachas, dont ils croient s’être attiré la haine, et c’est pour les calmer qu’ils se montrent si dévots envers eux. Des peuplades sauvages dispersées dans les forêts de la côte de Malabar, sur les montagnes du Carnatique et ailleurs, où elles sont connues sous les noms génériques de Kahdoukouroubarous, Soligurous, Iroulers, etc., ne reconnaissent d’autres dieux que ces dénions.

PICHARD (François-Louis), médecin, né a Paris en 1797. Il fut chirurgien militaire de 1813 à 1814 et fit, en cette qualité, la campagne de France. De retour à Paris, il suivit les cours de Dupuytren de 1815 à 1818, fut reçu docteur à Paris en 1819 et se fixa dans cette ville. Le docteur Picbard se distingua par son zèle dans les diverses épidémies cholériques et fit des maladies des femmes et des enfants l’objet d’une étude particulière. Nous citerons de lui : Tableau synoptique de tous les symptômes des diverses affections syphilitiques (grande feuille in-plano, iSZfy-.Dela léthargie et des signes qui distinguent la mort réelle de ta mort apparente (Paris, 1830, in-8o) ; Histoire des affections qui peuvent occasionner la mort subite et indication des secours à donner rtiur personnes qui en soni atteintes (183S, in-8o) ; Des abus de la cautérisation dans tes maladies de la matrice (1846, in-8o) ; Traitement rationnel et pratique des ulcérations du col de la matrice (1847, in-8") ; Des ufcéralions et des ulcères du col de la matrice et de leur traitement (Paris, 1848, in-8<>), etc.


PICHARD (Auguste), philologue français, né à Paris en 1815, mort dans lu même villa en 1838. il s’adonna à l’étude des langues modernes avec un tel succès, qu’à, quinze ans il fut admis un Journal de Paris et au Constitutionnel comme traducteur des journaux anglais, allemands, espagnols et italiens. Après avoir suivi les cours de l’École de droit, il reprit l’étude des langues, apprit l’hébreu, l’arabe, le syriaque, le persan, devint membre de la Société asiatique, secrétaire du cabinet de M. Thiers, ministre de l’intérieur (1833), puis sous-ohef du bureau des secours généraux, et mourut d’excès de travail à vingt-trois ans. On lui doit : Essaisur ta poésie lutine (Paris, 1832) ; i’Hacenditla, contes psychologiques (Paris, 1832, in-8o) ; l’Orientaliste, cours d’hébreu (Paris, 1S3S, 14 livraisons in-4o) ; des traductions de la Description générale de la Chine, par John Davis (IS37, in-s°), et du Livre de la bonne doctrine (1837, in-so), etc.


PICHAT (Michel), auteur dramatique français, né à Vienne (Isère) en 1790, mort à Paris en 1828. Comme il était assez riche pour faire de la littérature en amateur, il vint s’établir à Paris et débuta par quatre pièces de théâtre composées en collaboration avec des faiseurs de l’époque. Une tragédie de Turnus, remarquable par un certain souffle patriotique, fut reçue au Théâtre-Français et arrêtée par la censure. Michel Pichat en inséra quelques fragments dans un prologue, les Trois genres, joué à l’Odéon pour l’ouverture de la saison de 1824. L’année suivante, Léonidas, tragédie en cinq actes et en vers (Théâtre-Français, 26 novembre 1825), fut un des plus brillants succès de l’année. Talma y joua le principal rôle. Ce succès était dû en partie à l’enthousiasme que la cause des Grecs soulevait alors en France ; mais il était aussi mérité par de beaux vers et de nobles sentiments exprimés avec éclat et vigueur. Nous reproduisons une tirade qui, débitée par Talma, chargé du rôle de Léonidas, était surtout accueillie avec des applaudissements frénétiques. Elle donnera une idée des qualités et des défauts du poëte. C’est Léonidas qui harangue ses compagnons ;

Les tyrans effrayés détourneront leurs pas.
Alors, des temps fameux levant les voiles sombres,
Le voyageur sur Sparte évoquera nos ombres,
Et de Léonidas et de ses compagnons
Les échos n’auront pas oublié les grands noms.