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Piccini ne sonna pas immédiatement. Sacchini mit en musique une Chimène, à laquelle Piccini riposta par son chef-d’œuvre Didon, Chimène succomba. Disons aussi que l’admirable voix et le jeu entraînant de la Saint-Huberty contribuèrent puissamment au succès de Didon. Mais après ce triomphe l’astre du compositeur pâlit. De petites pièces, représentées à l’Opéra et à la Comédie-Italienne, furent froidement écoutées. L’Académie royale de musique elle-même lui suscita des entraves de toute sorte et refusa longtemps de représenter son Adèle de Ponthieu, qui inaugura, cependant, la nouvelle salle d’Opéra bâtie près de la porte Saint-Martin. À ce mauvais vouloir, aux rivajités qui surgirent se môlèrent alors des pertes pécuniaires qui atteignirent douloureusement l’artiste. Piccini quitta la France en 1791 et revint k Naples. On l’accueillit k bras ouverts ; mais le compositeur, ayant professé ouvertement sa sympathie pour la Révolution française, s’attira l’animosité de la cour et ses ouvrages furent siffles. Acton, ministre des Bourbons de Naples, le consigna, pendant quatre années consécutives, dans sa demeure, lui interdisant, sous les peines les plus sévères, toute apparition dans les rues de Naples. Piccini tomba dans une profonde misère ; on le vit copier lui-même les parties des psaumes qu’il composait pour les couvents, n’ayant pas de quoi payer un copiste. Enfin, l’arrivée des armées françaises vint mettre un terme à son dénûment. Des amis de Paris lui procurèrent la somme nécessaire pour regagner la France en 1798. Dès son retour, il composa quelques romances pour rappeler son nom à la nouvelle génération et organisa, chez lui, des concerts particuliers dans lesquels il faisait entendre les principaux morceaux de ses opéras. Sur ces entrefaites, le premier consul s’intéressa à cette grande infortune. En 1800, on nomma Piccini inspecteur du Conservatoire ; mais il était trop tard ; les privations et le chagrin avaient miné son existence. Le 17 mai de cette môme année, l’auteur de Didon s’éteignit à Passy.

Le nombre des opéras écrits par ce compositeur est presque fabuleux. Ginguené, son biographe, lui attribue cent trente-trois opéras, auxquels il faut ajouter une certaine quantité d’oratorios, des psaumes et cinq morceaux divers de musique religieuse.

Piccini était un honnête homme, et il resta toujours étranger aux cabales soulevées en son nom. Après la mort de Gluck, il proposa, dans une réunion d’artistes provoquée par lui, de créer un concert annuel par souscription pour honorer la mémoire du grand musicien, auquel la scène française devait autant que le théâtre français au grand Corneille. Il est douteux que le célèbre maître allemand eût rendu pareil hommage au compositeur italien.

En terminant, nous citerons les principaux opéras de ce fécond compositeur : le Gelosie (1755) ; Zenobia (1756) ; la Schiava (1757) ; Alessandro mile Indie (1758) ; la Cecctiina (1760) ; VOlimpiade (1761) ; Didone ;

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Giardiniera ; lldonChisciolto(ino) ; LoSpozo burlato ; H ritorno di don Calandrino ; Roland (L778) ; A lys (1780) ; Ipkigénie en Tauride (1781) ; Adèle de Ponthieu (1781) ; Didon, grand opéra (1783) ; la Griselda (1793) ; // servo pairone (1793), etc.

PICCINI (Louis), compositeur italien, fils du précédent, né en 1766, mort a. Pans en 1827. Il fit son éducation musicale sous la direction de son père, qu’il suivit en France, et en 1784 son premier opéra fut représenté au théâtre Beaujolais. En 1791, il suivit son père à Naples, puis se rendit à Stockholm, où il exerça, pendant cinq ans, les fonctions de maître de chapelle de la cour. De retour à Paris en 1801, il fit représentera l’Opéra et à Feydeau quelques ouvrages qui n’eurent aucun succès. Ces chutes incessantes le déterminèrent à renoncer au théâtre pour se livrer au professorat.

Quinze partitions et quelques sonates pour piano composent l’avoir musical de ce compositeur.

PICCINI (Louis-Alexandre), compositeur français, né à Paris en 1779, mort en 1850. Il était le fils d’un frère aîné du précédent et il eut Lesueur pour maître de composition ; il termina son éducation musicale sous la direction de son grand-père, quand celui-ci revint à Paris en 1798. Pianiste habile et lecteur consommé, Louis Piccini fut choisi comme accompagnateur au théâtre Feydeau, puis passa au même titre a l’Opéra. Nommé second accompagnateur de la chapelle de Napoléon l", il devint, en 181-*, premier accompagnateur de la chapelle du roi, et enfin, il fut chargé de la direction du chant a l’Opéra et de la mise en scène, a ce théâtre, des ouvrages nouveaux. Destitué en 1826, il se mit à enseigner le chant. Piccttii.en sa qualité de chef d’orchestre du théâtre de la Porte-Saint-Martin et d’autres scènes du boulevard, a écrit la musique d’une immense quantité de mélodrames, féeries et ballets, parmi lesquels on cite : la Pie voleuse, le Vampire, les . Deux forçats, le Monstre et le magicien, Trente ans ou la Vie d’un joueur et Guillaume Tell. Malgré ces occupations absorbantes, ce musicien a encore trouvé le temps d’écrire vingt-cinq médiocres partitions d’opéra-comique, représentées tant à Feydeau qu’au Gymnase,

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aux Variétés, à l’Opéra et au théâtre des Jeunes-Artistes de la rue de Bondy, plus une quantité fabuleuse de romances et ariettes et de petits morceaux pour piano.

PICCINI, joueur de marionnettes qui a eu l’honneur de fournir k l’éditeur de Punch and Judy (v. Puncb and Judy) la principale partie du texte de ce drame des marionnettes anglaises. Cet Italien parcourait, à la fin du xvme siècle, les villes et les hameaux’d’Angleterre avec des marionnettes apportées de son pays. Devenu, avec tes années, plus célèbre et moins ingambe, Piccini fixa sa résidence à Londres. Vers 1820, il ne promenait plus son petit théâtre que dans, le voisinage classique de Drury-Lane. « Il avait, dit M. Magnin dans son Histoire des marionnettes, joué d’abord Pulcinella dans sa langue natale et suivant le goût italien ; mais peu a, peu il saisit le vrai caractère et l’accent saxon de Punch, et finit par adopter le canevas plus sombre que préférait le goût britannique. »

PtCCININO (Nicolas), l’un des plu3 fameux condottieri du xvo siècle et l’un des plus grands généraux de l’Italie, né à Pérouse en 1375, mort à Milan en 1444. Il s’attacha dès sa première jeunesse à Braccio de Montone, chef de la noblesse émigrée de Pérouse, et plus tard prince de cette ville ; il lui succéda dans le commandement des bracceschi ou milice de Braccio, servit ensuite les Florentins, puis Philippe-Marie "Visconti, duc de Milan. En 1430, il battit le comte d’Urbin, qui assiégeait Lucques, vainquit le célèbre Carmagnole (1431), et François Sforza (1434), avec qui il eut souvent l’occasion de se mesurer au milieu desguerres continuellesqui déchiraient l’Italie. Il reçut la souveraineté de Bologne (1438), faillit être fait prisonnier par Sforza dans le château de Ten (1439), puis s’empara de Vérone, fut battu à Anghiûri par les troupes florentines (1440), se rendit maître (1441) des forteresses du Bressan et du Bergamasque, ’ et fut adopté par le duc de Milan dans la maison Visconti, par le roi Alphonse de Na’ pies dans celle d’Aragon, Mais peu après une série de revers commença pour Piccinino. Bologne se révolta contre lui (1443) ; cette même année, il fut complètement défait par Sforza k Monteloro ; son fils, battu de son côté, tomba entre les mains de l’ennemi. Profondément affecté de ces désastres et frappé de paralysie, le célèbre condottiere mourut peu nprès à l’âge de soixante-dix ans.

PICCININO (François), condottiere italien, fils du précédent, mort à Milan en 1449. 11 servit sous son père en qualité de lieutenant et, malgré son courage et son sang-froid, il n’éprouva presque constamment que des revers. Chargé par son père du gouvernement de Bologne, il provoqua un soulèvement par l’arrestation de plusieurs nobles bolonais, perdit la souveraineté de cette ville (1443), fut attaqué dans une lie du Pô (1446) et éprouva un échee complet. François Piccinino servit ensuite dans 1 armée de François Sforza.

PICCININO (Jacques), condottiere, frère du précédent, né en 1420, mort en 1465. Il succéda à son frère comme général dans les troupes milanaises, rompit avec François Sforza lorsque ce dernier se fit proclamer duc de Milan (1450) et passa alors au service de Venise, qui l’employa à combattre Sforza. La paix ayant été signée entre les États de Venise et de Milan (1454), Piccinino forma une compagnie d’aventuriers, à la tête desquels il envahit le territoire de Sienne (1455), s’empara de plusieurs forteresses, laissa ses hommes se livrer à une licence effrénée, puis se mit successivement à la solde du roi de Naples Alphonse d’Aragon (1456), du duc d’Anjou, compétiteur de ce prince au trône de Naples, du successeur d'Alphonse, Ferdinand d’Aragon (1463), moyennant une pension de 90,000 florins d’or et la cession de divers territoires. Vers la même époque, le hardi condottierre épousa Drusiana, fille de François Sforza. Il était arrivé au sommet de la fortune, lorsque le roi de Naples, qui voulait se débarrasser de lui, l’appela dans cette ville, lui fit la plus brillante réception, puis donna tout à coup l’ordre de le jeter en prison avec son fils et de le mettre à mort.

P1CC1NISTE ou PICCINN1STE s. (pik-sini-ste —de Piccini, n. pr.). Mus. l’artisan de Piccini, de sa manière, de son style : Les piccinistes et les gluckistes.

P1CCINNI (Nicole), compositeur italien. V. Piccini.

Picciola, roman, par M. X. Saintine (Paris, 1836). Ce petit livre a eu plus de quarante éditions ; c’est assez dire quel succès prodigieux il a obtenu. L’Académie a sanctionné Te goût du public en décernant à l’auteur une médaille de 3,000 francs, et Villenmin a très-bien apprécié ce roman d’un genre à part dans ce passage de son rapport ; à Dans notre existence moderne surchargée de travail et avide de distractions, dit l’illustre secrétaire perpétuel, les romans, il faut l’avouer, sont cle puissants précepteurs pour le bien et pour le mal.... La société doit donc reconnaissance aux hommes de talent qui font servir cette voie de communication rapide et populaire à l’encouragement de nobles penchants, k la culture de l’âme, ou même à de purs et gracieux délassements de l’esprit. À ce titre, un roman k demi psychologique, à demi mondain, Picciola, l’histoire dune fleur et d’un

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prisonnier pour principaux personnages, ft

§ aru présenter un intérêt moral. Il y a bien es siècles, un écrivain fort grave, presque un père de 1 Église, disait aux athées de son temps ; tUne fleur, non pas de la prairie, « mais du buisson, ne suffit-elle pas pour vous montrer quel sublime artisan que le créateur ■ de l’univers ?»M. Saintine a-t-il pris dans Tertullien cette pensée, sujet de sa Action î Ou plutôt ne l’a-t-il pas trouvée dans l’étude chérie de la botanique, dont il s’occupe comme des lettres ? Il suppose un homme, comblé de tous les biens de l’esprit et de la fortune, mais devenu sceptique par l’abus du raisonnement et la satiété du bonheur des sens. Ce bonheur cesse : prisonnier d’État tout à coup, l’homme incrédule à Dieu et aux affections de la vie est averti de la Providence par l’aspect d’une petite fleur qui croit entre les pavés de la sombre cour de son cachot. Il s’y attache comme à la compagne de sa solitude ; il la contemple, il l’aime ; et ce faible ouvrage de la nature le ramène insensiblement vers le Dieu qu’il a méconnu, et en attirant sur lui, dans sa prison même, d’autres regards humains, le conduit vers une affection plus réelle et plus douce, k laquelle il doit bientôt la liberté et le bonheur de l’âme. Cette fiction, placée sous la date de Marengo et de l’Empire, contraste un peu avec la fierté politique et guerrière dune telle époque ; mais cela même n’est pas sans quelque charme. On croit lire parfois un de ces poBtes mystiques de l’Orient, qui, dans les jardins délicieux de Schiraz, chantent les amours du rossignol et de la rose, et, d’une image gracieuse, font sortir un élan vers le ciel. La raison et le goût sévère ont bien quelque chose k dire. Mais la roman de M. Saintine a deux mérites assez rares, même de nos jours : l’imagination y est pure et la sensibilité vraie. » Ce que M. Villemain dit avçc une réserve ingénieuse et spirituelle, avec la modération qui convient au secrétaire perpétuel de l’Académie, nous pourrions le dire avec plus de franchise ; muis les critiques auxquelles donne prise Picciola nous semblent assez clairement exprimées dans les compliments si finement railleurs de M. Villemain. Contentons-nous d’ajouter.néanmoins que, si le nom de M. Saintine doit échapper k l’oubli, ce sera grâce k Picciola et aux pages excellentes que ce livre renferme.

PICCIOLO s. m. (pik-tchio-lo). Métrol. Monnaie de compte de Sicile, valant, au pair, 0 fr. 0O4. Il Monnaie de compte de l’Ile de Malte, qui, au pair, vaut 0 fr. 0015.

PICCIONI (Vincent), homme politique français, né à Pino, canton de Luri (Corse) en 1812. Il appartient à une famille d’origine italienne. Lorsqu’il eut terminé ses études au collège de Sorèze, il fit son droit k Toulouse, puis alla exercer la profession d’avocat a Bastia, où il devint bâtonnier de son ordre. Des intérêts de famille l’ayant appelé aux lies danoises de Saint-Thomas, il y dirigea pendant six ans un comptoir français et fut pendant quelque temps vice-consul de France. Après avoir visité le Canada, les États-Unis et une partie de l’Amérique du Sud, jl revint k Bastia, fut nommé maire de cette ville et devint peu après membre du conseil général de la Corse. Étant venu se fixer ensuite dans de vastes propriétés qu’il possède dans la Haute-Garonne, il devint membre du conseil général dans le canton de Revel, se porta candidat au Corps législatif avec l’appui du gouvernement dans ce même département en 1863 et fut élu député. Aux élections générales de 1869, il obtint, non sans peine, une réélection. M. Piccioni appuya constamment de ses votes la désastreuse politique de l’Empire et rentra dans la vie privée après la révolution du 4 septembre 1870.

Piccollno, comédie en trois actes, en prose, par M. Victorien Sardou (théâtre du Gymnase, 18 juillet 1861). Marthe, la fille adoptive du pasteur protestant d’un village de Suis3e, s’est laissé séduire, sous promesse de mariage, par un jeune peintre parisien en tournée artistique dans les montagnes de l’Helvétie. Frédéric est retourné dans son pays sous un prétexte quelconque, en jurant à Marthe de revenir bientôt ; mais il y a de cela un an déjà, et Marthe a beau passer ses journées k regarder au loin sur la route de France, elle ne voit rien venir. Un jour, deux rapins entrent au presbytère, y demandent une hospitalité de quelques heures, et Marthe les entend parler entre eux de leur camarade B’rédéric et du bruit que fait à Paris dans les ateliers le récit de ses aventures galantes dans la villa de Rome. La jeune fille abandonnée n’hésite pas ; elle laisse une lettre d’adieu à son père adoptif et quitte furtivement son humble toit. Le second acte se passe k Rome ; dans le jardin de Tivoli, au milieu de rapins et de grisettes bien plus françaises qu italiennes, on aperçoit le beau Frédéric en train de roucouleraux pieds d’une jeune et jolie Florentine, Hélène Strozzi. Un moment après arrive un bambin portant sur la tête tout un musée de figurines en plâtre. L’enfant est gentil, aimable, spirituel ; chacun lui dit son mot et le lutine ; Frédéric lui propose de venir dans son atelier lui servir de modèle pour ses tableaux romains. Piccolino, c’est le nom du petit marchand déplâtres, accepte la proposition avec empressement, et on le retrouve, k l’acte suivant, chez Frédéric, malmenant assez sans façon la belle

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Hélène Strozzi toutes les fols qu’il en trouve l’occasion. Un jour Marthe, que tout le monde a reconnue dans Piccolino, raconte en plein atelier sa propre histoire, mais sous des noms supposés. Un peu d’émotion, puis beaucoup d’indifférence, voilà ce qu’elle obtient du cœur de Frédéric. Celui-ct d’ailleurs songe sérieusement k épouser Hélène, car elle est d’une excellente famille, et il le ferait, si le frère de la jeune fille ne s’opposait de toutes ses forces S une union qu’il regarde comme une mésalliance. L’orgueil de Frédéric regimbe ; il veut tout meure à feu et à sang, tuer le frère et enlever la soeur’ ; mais Piccolino réussit à faire tomber sa colère et k reconquérir son cœur en reprenant ses habits de femme et son doux nom de Marthe. • Du gros rire et de petites larmes, dit M. Paul de Saint-Victor, l’élégie logée chez la purodie, les joyeusetés des Délassements-Comiques alternant avep la sensiblerie de l’ancien Gymnase, des lieux communs rajeunis par leur bizarre assemblage, des effets excentriques produits par des moyens surannés et, par-dessus tout cela, une pétulance, un entrain, un brio scénique irrésistible.»

PICCOLISSIMO s. m. (çik-ko-liss-si-momot ital. superlatif de piccolo, petit). Jeux.

V. PICCOLO.

PICCOLO s. m. (pik-ko-lo — mot ital. qui signif. petit). Jeux. Au boston, Coup qui se joue un seul contre trois, et qui consiste k ne faire qu’une levée : Piccolo en cœur. Piccolo en trèfle. Il On dit aussi piccolissimo.

PICCOLOAIINI, une des plus anciennes et des plus illustres familles d Italie. Originaire de Rome, elle s’établit k Sienne, se lit admettre, en 1458, dans l’ordre populaire, disputa longtemps le pouvoir aux Petrueci et gouverna la république de 1538 k 1541. Les

f>rincipaux membres de cette famille sont es suivants :

, PICCOLOMINl (^Eneas-Sylvius), pape. V. Pie II.

PICCOLOMINl (Jacques Ammanati, plus connu sous le nom de), cardinal italien, né près de Lucques, en 1422, mort en 1479. Il se rendit k Rome après avoir étudié les belleslettres à Florence, devint secrétaire du cardinal Caprunica (1450), puis secrétaire apostolique (1460), et gagna la confiance de Pie II, qui lui donna, par une sorte d’adoption, le nom de Piccolomini, le nomma évêque de Pavie et lui contera le chapeau de cardinal (1461). Sous le pontificat de Sixte IV, il fut successivement nommé légat dans l’Ombrie (1472), évêque de Frascati (1477) et de Lucques. Outre plusieurs ouvrages manuscrits, on a de lui : Commentarii et epistolz (Milan, 1506, in-fol.). Ces commentaires fort intéressants contiennent l’histoire de l’Europe de 1464 k 1469 et font suite k l’ouvrage historique de Pie II. Les 782 lettres qui suivent sont également d’un haut intérêt et remplies de curieux détails. Citons encore de ce cardinal : Uistoricanarratio de hussitisel Georgio Podiebradio, publiée avec les Commentarii de Pie II (1616).

PICCOLOMINl (Alexandre), littérateur et prélat italien, né à Sienne en 1508, mort dans la même ville en 1578. Passionné pour l’étude, il apprit les langues anciennes, l’hébreu, le droit, la philosophie, la théologie, les mathématiques, la médecine, cultiva en même temps la poésie, devint en 1540 professeur de philosophie morale à Padoue, où il fut reçu membre de l’Académie des Infiammati, passa ensuite k Rome, qu’il quitta au bout de sept ans, et se retira alors à Sienne. Sa douceur, sa gravité, sa modestie, son vaste savoir et son inépuisable charité envers les pauvres lui avaient acquis de nombreux amis et beaucoup de réputation lorsque le pape Grégoire XIII le nomma archevêque de Patras in partibus et coadjuteur de Sienne. Piccolomini passe pour s être, le premier, servi de sa langue maternelle en écrivant des ouvrages de philosophie. Il laissa en mourant un grand nombre d’ouvrages, entre autres : Délia sfera del mondo (1540), trttd. en fiançais par J. Goupil (1539 ; 1580, in-8«) ; la Hafaella, ouvrage licencieux et très-rare, qu’il écrivit dans sa jeunesse et qui a été traduit en français sous ce titre : Instruction aux jeunes dames, dans laquelle elles sont apprises comme il se faut bien gouverner en amour (Paris, 1583) ; Instituzione di lutta la vita delt’ uomo nato nobile e in citia libéra, lib. X (Venise, 1542, in-4o), ouvrage philosophique qu’il a écrit en langue vulgaire et qui a été traduit par Larivey ; Cento sonetii (Rome, 1549) ; Instrumenta délia filosofia nuturale (Rome, 1551) ; Délia grandezza délia terra e dell’acqua (Venise, 1558, in-4o) ; Délie teoriche ovoero speculaxioni, dei planeti (Venise, 1563, in-4«) ; Aristotelis quxsiiones mechaniaBfCum paraphrasi (Venise, 1565, in-8o), etc. ; enfin deux comédies en prose fort estimées : Y Alessandro (Venise, 1586) ; l’Amer costante (Venise, 1586, in-8»).

PICCOLOMINl (François), érudit italien, parent du précédent, né k Sienne en 1520, mort en 1604. Il eut pour condisciple, k Padoue, celui qui devait devenir pape sous le nom de Sixte-Quint, s’adonna k l’enseignement de la philosophie k Sienne, k Macerata, k Pérouse (1550), à Padoue (1560), et s’attacha à remettre en honneur la philosophie de Platon délaissée pour «elle d’Aristote. Ses