Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 3, Phen-Pla.djvu/172

Cette page n’a pas encore été corrigée

940

PICÀ

PICC

la police la suspendit immédiatement et faillit faire un mauvais parti à son auteur. Voici quelle était la donnée de la pièce. Deux aventuriers, anciens laquais, Picard et Lafleur, se sont emparés de papiers de famille et se présentent, comme gens d’importnnee, chez M. Belval pour épouser, l’un sa fille, ; l’autre sa nièce. Leur ruse est éventée, et il y est répondu par une autre du même genre ; un domestique de la maison s’affuble du nom et de la robe de chambre de M. Belval, et ses parents, costumés en riches financiers, reçoivent les prétendus seigneurs. Au dénoûment, Lafleur retrouve dans la riche héritière supposée une gentille ouvrière dont il était autrefois amoureux et il l’épouse. Quant à Picard, ce maître fourbe, il est tout bonnement mis à la porte.

Au premier abord, il semble qu’il n’y ait rien de politique dans cette intrigue amusante et gaie. L’ancien répertoire est plein de travestissements du même genre ; Mascnrille et Jodelet, déguisés en marquis, dans les Précieuses ridicules, ne semblaient pas séditieux à la cour de Louis XIV. Mais les temps étaient bien changés ; la cour naissante du futur empereur était encombrée d’anciens laquais enrichis dans les vivres, de Mascarilles politiques et de Jodelets conseillers d’État. Dupaty n’avait peut-être voulu faire qu’une bouffonnerie ; en réalité, sa pièce était une vive et spirituelle satire ; l’entourage du premier consul s’y reconnut et l’auteur faillit le payer cher. Le lendemain de la première représentation, la pièce fut suspendue par ordre. Dupaty fut arrêté, jeté dans une voiture entre deux gendarmes et expédié à Brest, où on le confina sur un ponton. I ! devait être embarqué pour Saint-Domingue ; de hautes influences agirent heureusement en sa faveur et il fut relâché au bout de quelques mois. L’année suivante, il put même faire reprendre sa pièce sous un nouveau titre, Ptcaros et Diego, en changeant le lieu de la scène. Picard s’appela Picaros, Lafleur Diego ; le seigneur don Guzman remplaça M. Belval et le tout se passa en Espagne. On n’y trouva plus alors rien de séditieux et, sous cette nouvelle forme, ce peut opéra-comique obtint une vogue extraordinaire, grâce surtout à Martin et Elleviou. Dalayrac avait écrit pour euxmn grand nombre de ces mélodies faciles et courantes qu’il semait, d’une main légère, dans toutes ses partitiona. Nous donnons ciaprès les couplets chanté3 par la petite ouvrière métamorphosée en grande dame.

Allegretto.

i

&

^#

s-^Êp

%mu

EL3

Fil ■

le qui dé - si - re, Qui

P=*=p=£ffî=$ :

longtemps sou - pi - re, Lan

guit

m^ÊÊà

  • ±*

É^

dans la dou - leur ; Et, comme u- ce

îlgggipg£s=B

to - se, A - vant d’ê- tre é - elo - se,

Bien

tôt

perd sa frai- cheur !

Sous de beaux ha-bits

^fefeasy

tr-

pour- ra ma croi-re u - ne grande da - me ;

î

1=

  • =rt=P

Mais, sa - chant qui je suis, Vou ■

^^^S^^fe^

dra-t-il de moi pour sa fera

me ?

C’est fâcheux, ah ! c’est fil- cheux ; que je le

mm ?=ï^m

sans ! Et, quoiqu’on soit un peu gentil - le Si l’on n’eu rei - te

pas moins 111 - le,

re -

On

=bE=fc"~

œ»

ÈÊ^i

dit, de

^i f- temps en temps : Fil P1CART (Étienne), dit le Romain, graveur et dessinateur, né à Paris en 1C31, mort à Amsterdam en 1721. Après avoir pris les leçons de Gilles Rousselet et reçu les conseils de Charles Le Brun, il se rendit à Rome, où il connut beaucoup Carie Maratte. De retour en France, Picart prit le surnom de Romain pour se distinguer de ses homonymes et fut reçu membre de l’Académie en 1664. Comme il appartenait à la religion protestante, il alla se axer avec son fils à Amsterdam lors des persécutions exercées en France contre ses coreligionnaires. Outre quelques planches du recueil connu sous le nom de Cabinet du roi, il a reproduit les œuvres de plusieurs maîtres italiens et français, gravé des portraits d’après ses propres dessins et des vignettes pour les libraires. On lui reproche d’avoir laissé trop dominer l’eau-forte dans ses estampes, ce qui les rend d’un aspect un peu dur.

PICAUT (Bernard), graveur, fils du précédent, né à Paris en 1673, mort à Amsterdam en 1763, Il eut pour maîtres son père et Sébastien Le Clerc, remporta, en 1691, le prix de l’Académie, se fit connaître par une fécondité d’invention et unehabileté de main peu communes, se montra aussi habile à manier le burin que la pointe et acquit une brillante réputation comme graveur et comme dessinateur. Poussé par des motifs religieux, il se rendit en Hollande avec son père. A partir de ce moment, il fit le commerce d’estampes, ne travailla plus que pour des libraires d’Amsterdam, exécuta un nombre considérable de gravures pour des livres dans la manière froide et léchée qui plaisait alors au public et gagna beaucoup d’argent, mais aux dépens de sa réputation. Aussi vit-il les véritables connaisseurs faire beaucoup plus de cas de ses premières productions que des dernières. On a de lui des gravures d’après Le Brun, Lesueur, Poussin, Rigaud, etc. ; des scènes de mœurs, des estampes satiriques, des vignettes pour les Cérémonies et coutumes religieuses de tous les pays, pour les Œuvres de Boileau (1718), de Fontenelle (1728) ; un recueil d’estampes imitées de divers maîtres avec une remarquable habileté, sous le titre d’Impostures innocentes. Son œuvre ne comprend pas moins de 1,300 pièces.

PICART (Benoit), connu sous le nom de P. Benoit, historien français, né à Toul en 1663, mort dans la même ville en 1720.1) entra dans l’ordre des capucins et devint définiteur général de la province de Lorraine. Il partagea son temps entre l’exercice de ses devoirs monastiques et des recherches historiques, acquit une profonde érudition et montra dans ses querelles littéraires une âpretà de langage qui le fit surnommer le Chien tiurgneux. Ses principaux ouvrages sont : Dissertation pour prouver que la ville de Toul est le siège épiscopal des Leuquois (Toul, 1701, in-4o) ; Origine de la maxson de Lorraine, avec un abrégé de l’histoire de ses princes (Toul, 1704) ; Histoire ecclésiastique et politique de la ville et du diocèse de Toul (Toul, 1707), ouvrage d’une grande exactitude ; Pouilié du diocèse de Toul (Toul, 1711, 2 vol in-S°), ouvrage supprimé par arrêt du parlement de Nancy ; Apologie de l’histoire de l’indulgence de portioncule (Toul, 1714, in-lî).

PICASSON s. m. (pi-ka-son). Ornith. Nom vulgaire du grimpeur.

PICASSBRE s. f. (pi-ka-s’u-re). Techn. Tache que l’on remarque sur certaines faïences.

PICATHARTE s. m. (pi-ka-tar-te —de pie, et de cuthurte). Oruith. Groupe d’oiseaux, formé aux dépens des corbeaux, et dont l’espèce type est le corbeau h tête nue.

PICAUT s. m. (pi-ko. — M. Littré fait venir ce nom de ce que les dindonneaux piquent leur nourriture avec le bec, ce qui ne nous parait pas bien caractéristique. M. Burnouf le fait venir de l’anglais pea-eock, paon, littéralement coq à pois). Nom du dindonneau en Normandie.

PICAVERET s. m. (pi-ka-ve-rè). Ornith. Petite espèce de linotte.

PICCADOR1 (Jean-Baptiste), religieux italien, né à Rieti en 1766, mort à Rome en 1389. Il se fit admettre parmi les clercs -réguliers mineurs, professa la philosophie, la théologie, la morale à Rome, devint consulteur de 'index et fut nommé, en 1826, par Léon XII, supérieur généra ! de son ordre. On lui doit des Institutions d’éthique ’ou de philosophie morale.

PICCART (Michel), érudit allemand, né à Nuremberg eu 1574, mort à Altdorf en 1620. Il professa la logique, la métaphysique et l’art poétique à l’université de cette dernière ville, entra en relation avec les hommes les plus instruits de son temps et se montra à la fois historien, poète, critique, orateur et philosophe. Nous citerons, parmi ses ouvrages : Isagoge in lectionem Aristotelis(Altdorf, 1605,

PICC

in-go) ; Perieula critica (Altdorf, 1608, in-8o) ; Observationum historicarum décades XVIII (Amberg, 1613-1621, in-8o) ; Insignia gentifia familiarum palriciarum Norimbergz (Nuremberg, 1614, in-4o) ; Commentarius in libros politicos Aristotelis (Leipzig, 1615, în-8<>) ; Orationes académies (Leipzig, 1614), et un grand nombre de dissertations, de lettres, etc.

PICCHBNA ou PIGHENA (Curzio), philologue et homme d’État italien, né à San-Geminiano (Toscane) vers 1550, mort à Florence en 1629. L’habileté dont il fit preuve dans diverses missions diplomatiques lui valut la faveur du grand-duc Ferdinand, qui le nomma son principal ministre. Il remplit les mêmes fonctions pendant le règne de Cosme II, s’attacha à faire fleurir en Toscane la justice, le commerce et les arts, devint le chaud protecteur de Galilée et fut nommé, après la mort de Cosme, chef du conseil de régence chargé de gouverner la Toscane pendant la minorité de Ferdinand II. Picchena se retira enfin des affaires avec le titre de secrétaire d’État et la dignité de sénateur. Ce ministre, l’un des plus habiles qu’ait eus la Toscane, était bon, simple, modeste et s’était lié avec les savants les plus distingués de son temps. Il a publié une édition fort estimée de Tacite (Francfort, 1607, in-fol.), avec des notes et corrections qu’il avait d abord fait paraître à part (Francfort, 1603, in-4o).

PICCHI (Georges), peintre italien, né à Castel-Durante. Il vivait vers la fin du xvie siècle et se rendit à Rome sous le pontificat de Sixte-Quint, qui le chargea d’exécuter des peintures au Vatican, à la Scala-Santa et au palais de Saint-Jean de Latran. « Les plus grands travaux, dit Périès, ne pouvaient l’effrayer et il savait trouver dans la facilité extrême d’exécution qu’il possédait les moyens d’achever en peu do temps ce qui aurait exigé des années de la part d’un autre artiste. On disait de lui qu’il faisait voler ses pinceaux. » Picchi imita le plus souvent la manière du Baroche, qui était alors à la mode. Il a laissé de nombreuses et, pour la plupart, de très-vastes compositions, tant à l’huile qu’à fresque, lesquelles se trouvent a Rome, à Urbin, à Crémone, etc. Une de ses meilleures œuvres est le tableau de la Ceinture, à Saint-Augustin de Rimini.

P1CCH1ANTI (Jean-Dominique), graveur italien, né à Florence vers 1670. Le sculpteur J.-B. Foggini lui apprit le dessin, mais on ignore quel fut son maître de gravure. Cet artiste dessinait bien et maniait la pointe avec habileté. Il fut un des graveurs chargés de reproduire la célèbre Galerie de Florence. On lui doit notamment les portraits de Léon X et d’une Femme inconnue, d’après Raphaël ; du Cardinal Bentivogliù^ d’après Van Dyek ; de Fra Sébastien del Ptombo, d’après le Titien ; la Vierge à la chaise, d’après Raphaël ; le Retour d’Agar, d’après Pierre de Cortone ; le Tribut de Céiar, d’après le Titien.

PIGCHION s. m. (pik-ki-on — du lat. picus, pic, et du gr. chiân, neige). Ornith. Syn. de

TRICHODROMIS.

PICC1NI ou P1CC1NNI (Nicolo), compositeur italien, né à Bari, royaume de Naples, en 1728, mort à Passy le 7 mai 1800. Son père l’avait voué à l’état ecclésiastique ; mais l’enfant était prédestiné à l’art musical. La vue seule d’un instrument de musique le faisait tressaillir et le jetait pour ainsi dire en extase. Sur les instances de l’évêque de Bari, qui eut occasion d’apprécier ses remarquables et précoces dispositions, il tut placé au conservatoire San-Onofrio de Naples, alors dirigé par Léo. Le maître, qui l’avait d’abord confié aux soins d’un répétiteur ignorant dont le jeune homme déserta aussitôt la classe, le prit dans la sienne à la suite d’un fait caractéristique. Le bruit se répandit un jour, dans l’école, que le jeune élève avait composé une messe entière. La nouvelle parvint aux oreilles de Léo, qui fit exécuter l’œuvre, dont il confia la direction à l’auteur lui-même. L’audition terminée, ses camarades éclatèrent en applaudissements unanimes. Seul, le maître, montrant un front sévère, le tança vertement de son insubordination vis-à-vis de son professeur ; puis, les remontrances terminées, il l’embrassa affectueusement, et prit, dès le lendemain, Piccini dans sa propre classe. Après la mort de Léo, Durante compléta son éducation musicale. « Mes autres disciples, disait-il, sont des élèves, celui-ci est mon fils. » En 1754, le futur auteur de Didon quitta le conservatoire et frappa résolument à la porte des théâtres. Logroscino, compositeur bouffe, alors en grande vogue, . avait accaparé toutes les scènes italiennes, et ses partisans écartaient avec soin tous les compétiteurs, surtout les jeunes, dont l’avénement pouvait menacer la gloire de leur maître favori. Malgré une cabale formidablement organisée, l’opéra de début de Piccini, soutenu d’ailleurs par le marquis de Vintimille, réussit pleinement. Mandé à Rome en 1758, il y écrivit son Alessandro nell’ Indie, une de ses plus belles œuvres, puis la Cecchina, dont le succès devint général en Italie. Piccini fut alors considéré avec raison comme le premier maestro de l’époque. Huit autres partitions, parmi lesquelles brille l’Olimpiade, agrandirent encore sa réputation. Mais, la mobilité italienne se donnant carrière, on chercha des rivaux à Piccini et on crut en trouver un dans Anfossi, dont les œuvres fu PICC

rent exaltées outre mesure. Un jour même, le public romain alla jusqu’à siffler un opéra de son ancien favori. Profondément blessé, le maestro retourna à Naples, où il reçut le meilleur accueil. Toutefois, il ne séjourna pas dans cette dernière ville. En 1775, des propositions pour l’Opéra de Paris lui avaient été faites par Laborde. La mort da Louis XV vint interrompre les négociations, qui furent peu de temps après reprises au nom de Marie-Antoinette, par l’entremise du marquis de Carraccioli, ambassadeur du roi de Naples près la cour de France. Piccini arriva k Paris en décembre 1776. Marmonlel offrit aussitôt au compositeur italien un libretto de Roland extrait de celui de Quinuult. Gluck, alors à Vienne, où il terminait son Armide, apprend l’engagement de Piccini et la remise du poème ; il avait lui-même commencé un Roland sur l’ancien livret de Quinault et il jeta de dépit au feu les morceaux déjà composés. Toutefois, on l’entendit publiquement prononcer ou, du moins, on lui attribue ces paroles : « Si le Roland de Piccini réussit, je le referai. • — « Tant mieux, avait dit l’abbé Arnaud auquel on annonçait les deux partitions, nous aurons un Orlando et un Orlandino. La guerre éclata alors. Tous les ennemis de Giûck, et ce dernier s’était, pendant son séjour à Paris, amassé un assez riche trésor d’inimitiés, toutes les médiocrités qu’il avait balayées de la scène lyrique portèrent aux nues 1 œuvre du maestro napolitain avant même que la partition fût achevée. Le public de l’Académie royale de musique se partagea en deux camps. Les journaux et le clan littéraire se scindèrent également en deux parties. À la tête des gluckistes marchaient Arnault Suard, Coquéau, du Rollet. Les principaux piccinistes étaient Marmontel, d’Alembert, Frumery ; Laharpe et Ginguené. Pamphlets, libelles, injures, épigrammes débordèrent dans les feuilles publiques jusqu’au départ de Gluck pour Vienne en 1779.

Armide avait été représentée.avec une chance douteuse en 1777 ; une cabale, organisée sur de larges proportions par la secte arriérée des lullistes, qui ne permettait pas qu’on touchât au chef-d œuvre de sou maître préféré, avait presque empêché l’exécution de l’ouvrage lors de sa première représentation et se promettait de l’anéantir entièrement à la seconde. Glfick, aux abois, courut supplier la reine de venir, en personne, prendre l’œuvre sous sa haute protection. La présence de Marie-Antoinette arrêta tous les siffiets. La cabale, incapable d’un troisième effort, se désorganisa ; 1 Armide fut écoutée, applaudie, et Gluck pouvait espérer que ce succès porterait un coup sérieux à l’œuvre de Piccini, quand il eut la malencontreuse idée de faire suspendre, à la Comédie-Italienne, les répétitions de"l’Olimpiade de Sacchini. À cette nouvelle, tout le Paris artiste s’émut et s’indigna. Gluck s’aliéna nombre de ferventes sympathies ; on voulut protester contre cet acte de lèse-fraternité musicale. Le Roland de Piccini fournit l’occasion d’affirmer cette protestation. Représenté le 27 jan vier 1778, l’opéra fut écoute avec transports et le compositeur fut reconduit chez lui en triomphe ; mais on remarqua que la reine, qui avait assisté à la première audition, n’avait pas applaudi. La guerre continua plus vive que jamais.

Berton, directeur de l’Opéra, tenta de réconcilier les deux antagonistes et, dans ce but, les réunit un soir à sa table. Au dessert, Gluck, légèrement échauffé, interpella l’auteur de Roland en ces termes : < Mon cher ami, les Français sont d’excellentes gens, mais ils me font grandement rire. Ils veulent du chant et ne peuvent pas chanter. Vous, qui êtes un homme de talent, vous ne songez qu’à soutenir votre gloire en leur faisant de belle musique. En etes-vous plus avancé ï Croyez-moi ; ici, il faut s’occuper de gagner de l’argent et laisser le reste de côté. 1 Le festin terminé, les deux artistes se donnèrent la main, mais leurs amis n’en continuèrent pas moins la lutte.

Devisme, plus avisé que Berton, résolut d’exploiter à son profit cet antagonisme. Il donna à chacun des deux compositeurs un livret différent, sur le même sujet, Iphigénie en Tauride. Le poème confié à Gluck était de Guillard ; Dubreuil avait écrit le libretto de Piccini. L’œuvre du maître allemand vit le jour le 18 mai 1779. On sait quelle fut l’impression produite par cette merveille d’expression dramatique. La partition italienne, représentée le 33 janvier 1781, malgré des parties excessivement remarquables, ne put se maintenir à côté de ces grandioses et sévères inspirations. Un fait plaisant signala la première représentation de l’ouvrage de Piccini. Dès l’entrée en scène de MU’ Laguerre (Iphigénie), on s’aperçut que la cantatrice était complètement ivre, ce qui fit dire qu’elle ne jouait pas Iphigénie en Tauride, mais Iphigénie en Champagne. Le départ de Gluck (24 septembre 1779) avait, du reste, laissé le champ libre à Piccini. Deux nouveaux venus allaient désormais lui disputer le sceptre musical, Sacohini et Salieri.

Atys, représenté en 1780, eut une fort belle réussite. C’est vers cette époque que Sacchini arriva à Paris/ Le public parisien se montra aussi ingrat envers Piccini qu’il l’avait été pour Gluck ; il courut au nouveau survenant. Toutefois, l’heure du déclin d»