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élytres noire, la tête ridée et le corselet granuleux ; on le trouve au Brésil. V. phaS-

MIENS.

PHASMIEN, 1ENNE adj. (fa-smi-ain, i-ô-ne — rad. phasme). Kntom. Qui ressemble ou qui se rapporte au phasme.

— s. m. pi. Famille d’insectes orthoptères coureurs, ayant pour type le genre phasme : Les feuilles de certains arbres sont rapidement mangées par les phaSmiens. (Blanchard.)

— Eaoyol. Les phasmiens ont pour caractères essentiels : la tête libre ; le corps long, étroit, généralement linéaire ; le prothorax plus court que les autres parties du thorax ; les ailes antérieures très-courtes ; les pattes propres seulement à la marche et les tarses composés da cinq articles. Ces insectes se font remarquer souvent par leur grande taille et presque toujours par lu singularité de leurs formes. Beaucoup d entre eux sont dépourvus d’ailes et ressemblent tout à fait à des rameaux desséchés ; de là les noms vulgaires de bâton ambulant, cheval du diable, etc. D’autres ont l’abdomen très-dilaté et sont appelés feuille ambulante. La plupart ont un corps très-allongé, mince, cylindrique, qui leur a valu le nom populaire de spectre, employé aussi comme terme scientifique par plusieurs auteurs. Tous les pliasmiens sout herbivores ; ils se tiennent généralement sur les arbrisseaux et dans les taillis, où on les rencontre presque toujours solitaires, occupés à rouger les jeunes pousses. Les ravages qu’ils commettent sont souvent très-considérables. On assure qu’en Amérique et dans les lies de l’Océaiiie les feuilles de certains arbres sont rapidement dévorées par les pliasmiens. Ces insectes sont presque tous exotiques, b, l’exception de deux espèces qui habi — tent l’Europe méridionale, et, par suite, on n’a pas eu assez souvent l’occasion de les observer. Aussi est-on loin de connaître parfaitement leurs mœurs, notamment en ce qui concerne l’accouplement, la ponte des œufs et les métamorphoses. Cette tribu comprend les genres phasme, perlamorphe, cyphoerane, platycrune, haplope, diaphérode, podaeanthe, tropidudere, prisape, phyllie, bacille, bactérie, eurycauthe, anisomorphe, eladoxère, etc.

PHASQUE s. m. (fa-ske). Bot. Syn. de riiAScuw. On trouve ce mot employé au féminin par quelques auteurs,

PHASQUIER s. m. (fa-skié). Pêche. Pêche au (lambeau, dans laquelle on pique le poisson avec la louasse.

PHATAGEH ou PHATAG1N s. m. (fa-tajain), Mamm. Nom»vulgaire d’une espèce de pangolin.

— Encyol. Le phatagen se distingue des pangolins par sa taille moins grande ; sa, tête petite, son corps allongé et sa queue très-grande, aplatie, beaucoup plus longue que le corps ; ses écailles très-petites, armées de trois pointes, forment onze rangées longitudinales sur le corps ; celles des côtés sont fortement carénées ; les parties inférieures, du corps sont revêtues de soies brunâtres ; il en est de même des pieds et de la partie interne des jambes ; enfin, ses écailles sont plus courtes, plus minets, plus plates et plus cannelées. Ce mammifère habite l’Afrique et surtout la Guinée et le Sénégal. Les premiers observateurs l’ont pris pour un reptile éeuilleux, dont il a un peu l’apparence ; on lui a donné le nom de lézard de Ciusùts. Du reste, ses meeurs sont celles des pangolins ; on le chasse de la même manière ; les nègres mangent sa chair, qu’ils trouvent excellente, ’et emploient sa peau ou la vendent aux élrungers.

PHATMÉTIQUE ou PHATN1TIQUE (branche), nom d’une des bouches du Nil, située entre la branche Pélusiaque k l’E. et la branche Bolbitique à. l’O. ; elle porte de nos jours le nom de branche de Damiette.

PHATMORRHAGIE s. f. (fa-tni-or-ra-j !du gr. phutnia, alvéole ; rhagein, faire éruption). Méd. Hémorragie par l’alvéole d’une dent.

PHATUKIS, ville de l’Égypte ancienne, dans la Thébaïde, chef-lieu du nome Phalurite,

PHAULE s. f. (fô-le — du gr. phaulos, chétif). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des longicornes, tribu ’ des lamiaires, comprenant deux espèces qui vivent au Brésil.

PBAU&TDS DEBVZÀNCE, historien arménien suivant les uns, grec suivant les autres, et qui vivait au ive siècle. Il a laissé en langue grecque une Histoire nationale qui continue celle d’Agathange et va jusqu en 390. Selon quelques critiques, il aurait lui-même traduit en arménien ledit ouvrage, que nous possédons en cette dernière langue. Le style de Phaustus est plein d’emphase, les faits rapportés par lui sont fort souvent inexacts et ses jugements attestent un parti pris d’hostilité contre les Arméniens.

PHAVIER s. m. (fa-viè). Ornith. Nom vulgaire du pigeon ramier.

PHâxanthe s. f. (fa-ksan-te). Bot. GeDro d’algues marines.

PHAYfiB (Thomas), médecin anglais, né dans le comté de Pembroke au xvre siècle, mort en 1500. Il se destina d’abord au barreau, s attacha au collège des avocats de Lin- I

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coln’s-Inn, à Londres, puis renonça bientôt à cette profession pour se faire médecin. Ses études terminées, il se fixa à Kilgarram, dans le Pembrokeshire, et ne tarda pointa se faire une grande réputation par son habileté. On lui doit dénombreux ouvrages, dans lesquels il traita surtout de la peste, épidémie qui tit de cruels ravages en Angleterre en l’année 1550. Parmi les ouvrages de Phayer, nous citerons : Traité abrégé de la peste, de ses symptômes, de ses remèdes ; Des maladies des enfants ; Régime de la vie, etc.

PHAYLLE, général phocidien, qui vivait vers le milieu du IVe siècle avant notre ère. Son frère Onomarque, qui, au temps de la guerre sacrée, luttait contre les Béotiens, l’envoya en Thessalie vers 352, sous prétexte de secourir le tyran Lycophron, alors en guerre contre Philippe, roi de Macédoine, mais en réalité pour essayer de conquérir quelques villes en Thessalie. Phaylle débuta par quelques succès ; mais bientôt, battu par Philippe, il dut se réfugier dans les montagnes de la Phocide. Onomarque ayant été tué à la suite d’une bataille contre le roi de Macédoine, Phaylle fut chargé à sa place de la direction de la guerre sacrée, leva des troupes avec les trésors enlevés au temple de Delphes par son frère et battit les Béotiens prés de Naryce, ville des Locriens. Il mourut de maladie au cours de ses succès.

PHAVLOMÉRINTHE s. m. (fé-lo-mé-rainte — du gr. phautos, chétif ; merinlhos, funicule). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des charançons, tribu des cyclomides, dont l’espèce type habite la Cafrerie.

PHAYLOPSIS s. m. (phè-lo-psiss-du gr. phaulos, chétif ; opsis, aspect). Bot. Syn :

d HYPŒSTB. t

PHAZANIENS, en latin Phazanii, peuple de la Libye intérieure. Il habitait la contrée située entre les deux Syries, au N. des Garamantes ; leur pays forme de nos jours une partie du Fezzan.

PHAZÉMON, ancienne ville da l’Asie Mineure, dans le Pont ; son territoire portait le nom de Phazémonitide. Sur son emplacement, on voit de nos jours le village turc de Merzifoun.

PHÉ s. m. (fé — du gr. phaios, brun). Mamm. Nom donné à une espèce de hamster.

PHEAC1ENS, nom que donne Homère dans YOdys&ée aux habitants de l’île de Corcyre ; ce nom venait du roi Phéax, dont le fils Alcinoùs reçut Ulysse à son retour à Ithaque.

PHÉAQUE s. m. (fé-a-ke — de Phéax, nom de l’inventeur), Antiq.gr. Nom donné à des canaux souterrains qui distribuaient les eaux dans les villes.

PHÉBALION s. m. (fé-ba-li-on). Bot. Genre d’arbrisseaux, de la famille des diosmées, tribu des boroniées, comprenant plusieurs espèces qui croissent surtout dans les régions tempérées de l’Australie. Il On dit aussi phébalie s. f.

PHÉBÉ s. f. (fé-bé — dugr. phoibé, qui signifie proprement brillant, féminin de phoibos et nom mythologique de la lune. Delâtre regarde l’adjectif phoibos comme une forme redoublée de phaâ, briller, qui se rattache à la racine sanscrite b’hà, même sens). Poétiq. La lune personnifiée : Le soleil va porter le jour à d’autres mondes ; À l’horison désert Phébé monte sans bruit.

Lamartine. La nuit couvrait au loin les flots tumultueux ; Du croissant de Phébé les reflets lumineux En mobiles rayons glissaient sur l’onde amêre.

Esuénakd.

— Entom. Genre d’insectes coléoptères té-tramères, de la famille des longicornes, tribu

des lamiaires, formé aux dépens des agapanthies, et comprenant quatre espèces qui habitent la Guyane et le Brésil.

— s. m. Fam. Détails prolixes :

Et les encore, enfin tout le phébé.

La Fontaine. Il Vieux mot.

— Bot. Genres d’arbres, de la famille des laurinôes, type de la tribu des phébées, comprenant des espèces qui croissent dans l’Inde et en Amérique.

PHÉBÉ, ÉE adj. (fé-bé —vad. phébé). Bot. Qui ressemble au phébé.

— s. f. pi. Tribu de la famille des laurinées, ayant pour type le genre phébé.

PHÉBÉ ou P11GEBÉ, fille du Ciel et de la Terre. Elle épousa son frère Cœus et mit au monde Latone et Astérie. — On donne également ce nom à Diane ou a la Lune. V. Diane.

PBÉBUS s. m. (fé-buss — du- gr. phoibos, qui signifie proprement brillant. C’est le nom d’Apollon considéré comme dieu de la lumière, le soleil. Quant au phébus, style obscur, ampoulé, cette expression vient d’un ouvrage de vénerie écrit au xive siècle par le comte Gaston de Poix et prétentieusement intitulé : Miroir de Phdbus). Poétiq. Le soleil Tous deux auraient tenté le destin des batailles, Si Phèbits, déposant ses rayons amortis, N’avait plongé son char dans les flots de Téthys.

Deliu-b

— Homme d’une beauté féminine : Qu’un beau piiebus lui débite ses gentillesses. (J.-J, Kouss.)

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^~ Litt. Style obscur et ampoulé : Pour peu qu’on orne la langue française, on donne dans un certain phéqùs gui la’rend sotte et fade. (Boil.) || Sorte de galimatias formé de mots ayant tout d’abord un sens apparent, mais cessant d’être intelligibles lorsqu’on essaye de les comprendre : Scarron s’est amusé à écrire des phisbus,

— Syn, Phébug, galimatias, palbos. V. GALIMATIAS.

PHÉBCS ou PHfJEBUS. Ce nom est souvent le synonyme d’Apollon et quelquefois aussi son épithète, car on trouve souvent dans Homère Phoibos Apollon (le brillant Apollon). V. Apollon.

PHÉBUS (Gaston), comte de Fors. V. Foix.

PHÉCI s. m. (fé-si — de l’arabe fez ou fessi, même sens). Espèce de bonnet ou de calotte que portent les chasseurs d’Afrique.

PHÉDIME s. m. (fé-di-me — du gr. phaidimos, brillant). Entom. Genre d’insectes coléoptères peu tanières, de la famille des lamellicornes, tribu des scarabées mélitophiles, dont l’espèce type vit aux îles Philippines.

PHEDIME, fille d’Otanes, un des sept seigneurs de la Perse qui renversèrent le mage Kmerdis, Elle était une des femmes de Smerdis et elle s’aperçut la nuit’ qu’il n’avait pas d’oreilles. On reconnut ainsi l’imposture de l’usurpateur, qui s’était donné pour le frère de Cambyse et qui n’était autre qu’un mage auquel Cyrus avait fait couper les oreilles pour un crime,

PHÉDINE s. m. (fé-di-ne). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, da la famille des longicornes, tribu des cérambycins, comprenant cinq ou six espèces qui habitent l’Amérique équinoxiale,

PHÉDON s. m. (fé-don — du gr. Phaîdôn, n. pr. dérivé dephaâ, je brille). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des cycliques, tribu des ebrysomètes, comprenant une vingtaine d’espèces, réparties à çeu près également entre l’Europe et l’Amérique, il Syn. d’ENTOMOscÉLiDU, autre genre de la même tribu.

PHÉDON, philosophe grec, fondateur de l’école d’Elis, né dans cette ville (Elide). Il vivait vers 401 av. J.-C, du temps de Socrate. Il tomba entre les mains de pirates qui le conduisirent à Athènes et le vendirent, selon les uns, à Alcibiade, selon d’autres à Cébès de Thobes. Phédon devint le disciple et l’inséparable ami de Socrate, qu’il assista dans sa prison jusqu’au moment de sa mort, puis il alla fonder dans sa ville natale une école, où il enseigna les idées qu’il avait reçues de ce philosophe et composa des écrits sous la forme socratique, c’est-k-dire sous celle du dialogue. Ces écrits ne sont pas parvenus jusqu’à nous. Afin, sans doute, d honorer ce tendre attachement de Phédon pour leur maître commun et voulant léguer au monde le récit de la mort de Socrate et son dernier entretien avec ses disciples, Platon a donné le nom de Phédon à l’un de ses plus beaux dialogues, éloquent plaidoyer en faveur de l’immortalité de l’âme ; c’est ce dialogue que médita le grand Catou pendant la nuitsuprémeoù il se déchira les entrailles, à Utique, après avoir été vaincu dans son dernier combat pour la liberté romaine.

Phédon (le), un des plus célèbres dialogues de Platon (composé vers 390). Platon y met en scène le récit de la mort de Socrate, qui avait eu lieu neuf années auparavant, et rapporte les. entretiens du sage avant, de boire la ciguë. C’est moins un dialogue qu’un drame et ses développements sont d’une.grande beauté. L’exposition est des plus saisissantes : la dernière heure de Socrate est arrivée ; on vient de lui enlever ses fers ; Xantippe, sa femme, est auprès de lui, éplorée et tenant entre ses bras le plus jeune de leurs enfants. Socrate, qui n’est déjà plus aux pensées de la terre, après avoir dit adieu à sa famille naturelle, veut consacrer ce qui lui reste de vie à sa famille d’adoption, a ses disciples, et il charge Criton de taire reconduire Xantippe chez elle. Il se met alors à discuter avec ses amis sur divers sujets et principalement sur l’immortalité de lame. > On comprend, dit M. Feillet, que Caton d’Utique, voulant se soustraire par la mort à la domination de César, ait choisi ce livre comme sa lecture suprême, pour s’encourager dans sa grave décision. Le spectacle de cet homme juste, acceptant avec calme une mort imméritée, cherchant à donner à ses disciples inconsolables un peu de sa sérénité, de sa quiétude, les entretenant de la vie future sur le seuil même de l’éternité, était un haut exemple de magnanimité, de puissance sur soi-même. »

Le dernier entretien de Socrate, qui constitue le fond môme du Phédon, est 1 exposition la plus complète des doctrines socratiques et platoniciennes sur l’âme, son essence, ses facultés, son indestructibilité. Nous les résumerons brièvement, sans entrer dans leur examen : L’homme est composé de deux éléments, le corps et l’âme, qui ont chacun leurs plaisirs particuliers, ceux des sens et ceux de la raison. L’être qui veut vivre d’une vie morale doit se détacher du corps et de ses jouissances, pour ne rechercher que celles de l’âme en pratiquant la vertu. Il faut encore que l’âme se détache du corps pour saisir la réalité par la pensée. Elle ne peut penser l’essence des choses qu’en se pensant elle-même :

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c’est ainsi qu’elle pense l’être, la quantité, la justice et la beauté et qu’elle comprend leurs natures et leurs propriétés. Si, dans cette vie, l’âme doit s’affranchir de la servitude du corps pour arriver à la pratique de la vertu et à, la contemplation de la vérité, dans l’autre vie, l’âme, libre de toute entrave, continuera do « penser et même de contempler la vérité d’une manière plus pure et plus facile.

Ceci posé, Platon tire de diverses indications l’hypothèse de l’immortalité do l’âme ! io L’âme est immortelle, parce que apprendre, pour elle, n’est que se ressouvenir de ce Qu’elle a appris, avant qu’elle existât sous sa orme actuelle. L’égalité (Platon prend au hasard cette notion absolue pour exemple) n’existe pas seulement entra des pierres ou d’autres objets semblables ; mais, hors des objets dans lesquels elle se manifeste, elle est encore quelque chose en soi. L’égalité en soi reste immuable, tandis que celle qu’on remarque entre les objets varie et disparaît avec eux. Lorsque quelqu’un compare l’égalité en soi avec les choses égales et en. conçoit la différence, il faut bien qu’il ait eu cette notion avant le temps où il a fait usage de ses sens pour la première fois, puisque les sens ne peuvent rien donner d’absolu : il a donc eu cette notion avant sa naissance, et, en pensant l’égalité en soi, il n’a fait que s’en ressouvenir. Mais, si notre âme a existé avant sa vie actuelle, il faut, d’après la théorie des contraires, qu’après sa mort elle revienne encore à la vie et que, par conséquent, elle soit immortelle.

to L’âme est immortelle parce qu’elle n’est point sujette à la décomposition. Les choses composées seules se résolvent dans les parties dont elles sont formées ; mais les substances simples, comme l’âme, ne peuvent so décomposer. Concevant l’être immuable et éternel, l’âme doit participer à la nature de ce qu’elle pense. Elle diffère encore du corps parce qu’elle lui commande, car ce qui est un doit commander à ce qui est multiple et variable. De ce côté l’âme possède donc encore quelque chose qui la rend immortelle, et la pensée et la volonté la mettent à l’abri do la dissolution.

Socrate réfute ensuite ces deux propositions.- • L’âme et le corps réunis peuvent se comparer à une lyre. Cet instrument brisé, son harmonie, qui est son âme, se dissipe et meurt avec lui. L’âme humaine, qui tient en équilibre les différents principes des corps, l’eau, le feu et la terre, est aussi une harmonie qui s’éteint lorsque le corps se dissout et tombe en poussière. »—« Que l’âme ait existé une ou plusieurs fois, qu’elle soit encore autre chose qu’une harmonie, cela ne prouve pas qu’elle soit immortelle et qu’elle ne doive pas mourir un jour, après avoir usé plusieurs enveloppes corporelles. » Socrate répond oue, pour savoir si l’âme ne peut pas périr, il iaut connaître les lois de la naissance et de la mort, et pour cela il faut s’élever aux causes premières, qui sont les idées. La longue dissertation qu’il entreprend sur ce sujet est interrompue, vers la lin, par l’arrivée du serviteur des Onze, qui lui présente lu cignG. Socrate lui fait signe d’attendre quelques instants, achève la série dos déductions qu’il avait entreprises, boit le breuvage empoisonné et continue de s’entretenir avec ses amis, dont les sanglots ont peine à ne pas éclater.

Le Phédon a inspiré à Lamartine un de ses poèmes philosophiques, la Mort de Socrate, où a il exposé en beaux vers les doctrines prêtées à Socrate par Platon.

PHÈDRE s. f. (fè-dre — du gr. pkaidros, brillant). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des cycliques, tribu des colaspides, dont l’espèce type habite la Guyane.

PHÈDRE, princesse grecque, épouse de Thésée, tille du roi de Crète Minos et de l’impudique Pasiphaé. Elle conçut pour Hippolyte, fils de son époux, une passion criminelle dont elle lui fit l’aveu et qu’il repoussa avec horreur. Elle l’accusa alors auprès de Thésée, qui, dans sa fureur, dévoua son malheureux fils au courroux de Neptune (V. Hippo- LYTE). Déchirée par ses remords, Phèdre s’étrangla de désespoir. Deux poètes de l’antiquité, Euripide et Sénèque, ont mis cette légende tragique sur la scène ; notre grand Racine en a fait le sujet d’une tragédie qui renferme des beautés sublimes.

Phcitro, tragédie de Racine, un de ses chefs-d’oeuvre (Comédie-Française, 1er janvier 1677). Cette tragédie a pour sujet, comme VHippolyle d’Euripide, la passion d© Phèdre pour le fils de Thésée, sans que la pièce française soit pour cela, comme on la croit communément une imitation de la pièce grecque. Il y a ; au contraire, entre l’une et l’autre des diversités profondes, non-seulement dans les mœurs retracées par les deux poètes, mais même dans la façon dont le sujet a été compris par eux. Dans la pièco grecque, Hippolyte est le héros ; c’est sur lui que roule tout l’intérêt ; c’est sa chasteté qui est le sujet du drame ; Phèdre n’est là qu’un personnage secondaire, un instrument passif de 2a vengeance de Vénus. Dans la tragédie française, les rôles sont renversés : le sujet du drame, c’est l’amour et les «Jmords de Phèdre ; c’est la tragédie d* Phèdre, et non la tragédie d’Hippolyta^que Racine a voulu faire et qu’il a faite. Euripide, loin d’ic-