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raie de ce décret peut se résumer ainsi : les inventeurs qui avaient obtenu le privilège de débiter leurs remèdes sans être tenus d’en divulguer !a recette seraient tenus de communiquer leurs secrets à l’autorité, qui chargerait une commission d’apprécier l’utilité du spécifique et en même temps l’indemnité a allouer à l’auteur de la découverte ou à ses ayants droit. En ce qui concernait les spécifiques qui pourraient être ulîérieurement inventés, le décret disposa qu’aucun privilège ne serait concédé a l’avenir pour leur exploitation. Il statua que les inventeurs pourraient simplement provoquer l’examen de leur découverte par une commission et obtenir, s’il y avait lieu, une indemnité en échange de la divulgation du procédé de composition. Aujourdhui, c’est l’Académie de médecine qui a remplacé les anciennes commissions et qui exprime son avis sur l’utilité des nouvelles compositions pharmaceutiques qui peuvent être découvertes. Les spécifiques qu’elle approuve, et dont elle consigne les formules sur ses registres, entrent, ainsi que ceux, compris dans la nomenclature du codex, au nombre des remèdes autorisés et dont la préparation et la vente appartiennent aux’pharmaciens exclusivement.

En 18*0, une autre ordonnance fut rendue pour la réorganisation des Ecoles de pharmacie. Dans le titre Ier7 il est dit que les recettes et les dépenses de ces Ecoles seront portées au budget de l’État ; l’École de phav macie de Paris sera composée de cinq professeurs titulaires et de trois adjoints. Il y aura, en outre, des agrégés nommés pour cinq ans ; à Paris, ils seront au nombre de cinq ; de trois, à Montpellier et à Strasbourg. Le ministre de l’instruction publique sera chargé de la nomination des professeurs, qui devront avoir au moins vingt-cinq ans et être munis du diplôme de docteur es sciences. Les agrégés sont nommés par voie de concours ; pour être admis à ce concours, il suffira de présenter le diplôme de pharmacien et celui de bachelier es sciences physiques ; le directeur de l’École, choisi parmi les professeurs titulaires, sera nommé par le ministre de l’instruction publique ; la durée de ses fonctions est fixée à cinq ans ; il pourra être renommé ; il y aura un secrétaire agent comptable et, enfin, un ou plusieurs préparateurs qui devront justifier du grade de bachelier es sciences physiques. Ces derniers seront nommés par le directeur de l’École sur l’avis des professeurs.

Le titre III s’occupe de l’enseignement. Dans chaque École, on enseignera, la première année : la physique, la chimie et l’histoire naturelle médicale ; la deuxième, l’histoire naturelle médicale, la matière médicale, la pharmacie proprement dite ; la troisième, la toxicologie et les manipulations chimiques pharmaceutiques.

Les cours s’ouvriront au mois de novembre et se termineront un mois de juillet ; le registre des inscriptions sera ouvert dans la première quinzaine de novembre.

Tout aspirant au diplôme de pharmacien devra être muni de sou diplôme de bachelier es lettres.’

Le titre IV, qui règle le côté financier, porte le traitement des professeurs à 4,000 francs pour Paris, 3,000 francs pour la province. Les professeurs adjoints touchent 2,400 francs à Paris et 1,500 francs en province ; le directeur recevra une indemnité annuelle de 1,500 francs pour Paris et 1,000 francs pour les départements. Le traitement annuel des préparateurs sera de 1,200 francs. Les droits de présence aux examens sont fixés a 10 fr.

Le prix de chaque inscription est de 36 fr. Les prix d’examen restent tels que les a fixés l’ordonnance du 11 avril 1803.

Le)3 octobre 1840 parut un décret règlementant tes Ecoles préparatoires de médecine et do phurmacie. Ces Ecoles ont six professeurs liiu.aires et deux adjoints ; ils sont nommés par le ministre de 1 instruction publique, sur la prési-ntation de deux listes, l’una émanant de l’École préparatoire, l’autre de la Faculté dont dépend 1 École. Les candidats pour les places de professeur doivent avoir au moins trente ans. Le traitement minimum des titulaires est fixé à 1,500 francs ; celui des professeurs adjoints à 1,000 francs. Les droits n’inscription sont fixés à 35 francs. Les élèves en pharmacie pourront faire compter deux années d’études dans une École préparatoire pour deux années de stage dans une officine.

Le 22 août 1854, un décret établit quelques dispositions relatives aux Ecoles supérieures et préparatoires d^ pharmacie. Le titre de pharmacien de première classe ne pourra être délivré que dans les Ecoles supérieures, qui pourront également délivrer le titre de pharmacien de seconde classe. Les premiers pourront exercer dans toute l’étendue de la France, les seconds seulement dans le département qu’ils auront choisi, à l’exception des trois départements où se trouvent les Facultés. Pour les premiers, te diplôme de bachelier es sciences est nécessaire pour prendre la première inscription ; pour -les seconds, celui de l’exameu de grammaire.

Les candidats pour le titre de pharmacien de deuxième classe devront présenter un certificat de six années de stage, de quatre inscriptions dans une École supérieure ou six dans une École préparatoire. Deux années de Stage pourront être compensées par quatre

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inscriptions dans une École supérieure. Ces derniers devront être âgés d’au moins dix-sept ans avant de prendre leur première inscription. Si, dans le cours de leurs études, les aspirants au titre de pharmacien de seconde classe ont obtenu le grade de bachelier es sciences, ils pourront passer dans la catégorie des aspirants au titre de première classe, avec la réduction de quatre inscriptions.

Le premier examen de pharmacien de seconde classe porte sur la chimie, la physique, la toxicologie, avec explication du codex latin ; le deuxième, sur l’histoire naturelle médicale, la pharmacie, avec détermination de trente échantillons de matière médicale et de vingt plantes. Le troisième comprend deux parties. Le candidat doit mettre sous les yeux du jury les matières premières qui lui servent à exécuter ses préparations, les étudier et les décrire au point de vue de l’histoire naturelle, des propriétés chimiques, des sophistications et des moyens de constater la pureté des produits. Dans la deuxième partie, le candidat expose les produits obtenus. Les préparations sont au nombre de dix : cinq chimiques et cinq pharmaceutiques.

Dans les Ecoles préparatoires, il n’y a qu’une seule session d’examen, dont l’ouverture ne peut avoir lieu avant le 1er septembre.

Le 15 février 1860, une ordonnance établit

?ue tout élève en pharmacie est tenu de se

aire inscrire sur un registre spécial tenu dans les Ecoles supérieures et préparatoires de pharmacie, dans les communes où elles se trouvent ; dans les autres communes, ce registre est confié aux greffiers des juges de paix du canton. L’inscription doit être renouvelée tous les ans et toutes les fois que l’élève change d’officine. Les extraits d’inscription de stage sont nécessaires pouf l’admission aux examens de fin d’études.

En 1867, il fut établi que les aspirants au titre de pharmacien de seconde classe qui auraient passé leurs premiers examens dans une École supérieure pourraient opter alors pour le département qu’ils choisissent et passer dans l’École secondaire du ressort les deux examens laissés en suspens.

Enfin, en 1868, un décret autorisa les pharmaciens de deuxième classe à s’établir dans les départements de la Seine, de l’Hérault et du Bas-Rhin, où se trouvaient les Ecoles sufiérieures de pharmacie de Paris.de Montpelier et de Strasbourg. L’École de Strasbourg a été depuis, par suite de l’annexion allemande, transportée à Nancy, et l’Assemblée nationale a voté en 1874 ta création de deux nouvelles Ecoles supérieures à Lyon et à Bordeaux. (V. plus loin pharmacie [École de].) De 1777 jusqu’à nos jours, on a compté un certain nombre d’illustrations parmi les pharmaciens.

1786. Scheele, qui a découvert le chlore, le manganèse, le tungstène et le molybdène, la baryte, l’arsénite de cuivre, la glycérine, les acides arsénique, citrique, cyanhydrique, gallique, laciique, oxalique, tartiïque, salicylique et fluorhydrique ; enfin il reconnut l’oxygène.

1786. Wenzel, dont la théorie des équivalents servit de base à Lavoisier pour établir sa théorie chimique.

1788. Baume, auteur de l’aréotnétrie.

1789. Descroizilles, qui découvrit l’alcalimétrie, la chloromètrie et l’alcoométrie.

1791. Figuier, qui découvrit les propriétés décolorantes du charbon.

1798. Parmentier.

1SÛ0. Brugnatelli, qui démontra les premières applications de la galvanoplastie.

1809. Houzeau-Muiron, qui découvrit le gaz hydrogène carboné dans les eaux de lavage qui provenaient d’une fabrique d’étoffes, et en démontra l’utilité comme moyen d’éclairage.

1810. Davy, qui a découvert le baryum, le calcium, le lithium, le potassium, le strontium et le sodium.

1811. Courtois, qui découvrit l’iode.

1815, Serturner, auteur de la découverte de la morphine.

1818. Vauquelin, qui découvrit la glucine et le chrome.

1825. J.-Ch. CErsted, auteur de travaux sur le magnétisme et l’électricité.

1827. Robiquet, qui a découvert l’alizarine, l’amygduline, l’asparagine, la cantharidiue, la caféine, la purpurine et la codéine.

18 ?8. Pelletier fils, à, qui l’on doit la découverte de l’aricine, la brucine, le colchicine, i’éinéiine, la nascéine, la strychnine, la vératrine ; en outre, c’est dans ses recherches avec Caventou qu’il découvrit la quinine.

1833. Bouillon-Lagratige, qui découvrit le léiocomine.

1836. Braconnot, à qui. il faut attribuer la découverte des acides aconitique, bolétique, ellagique, nancéique, pectique, pyrogallique, le glucose, la capsioine, la légutuine, la popufine, la stéarine, la xyloïdiue.

1838. Rudolphe Brandes, qui isola l’atropine, l’aoonitine, la cicutine, la daturine, î’hyosciamiiie.

1839. Lassaigne, qui a découvert la cathartine, la custine, l’asarine, la delphine et le chromate de plomb.’

1840. Virey, auteur d’un Traité d’hygiène, d’un Traité de matière médicale, d’un Traité de pharmacie, et d’une Histoire de la civilisation des peuples.

1848. Quevenne, qui découvrit la digitaline et donna le moyen de préparer le fer réduit par l’hydrogène.

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1851. Gerhardt, qui se livra à des travaux sur les amides, les acides anhydres et les huiles essentielles.

1853, Soubeiran, qui fut pharmacien prin ; cipal des hôpitaux civils de Paris et à qui nous devons la découverte du chloroforme.

1854. Thenard, qui a occupé les chaires de chimie de la Faculté des sciences, du Collège de France et de l’École polytechnique. Il a découvert le bore, l’eau oxygénée, le phosphate de cobalt.

1867. Guibourt, auteur de Y Histoire des drogues simples et d’une pharmacopée raisonnée.

1867. Petouze, qui a préparé le tannin pur, qui a découvert 1 acide œnanthique, la thiocinnamine.

Pour terminer ce que nous avons à dire sur l’histoire de la pharmacie, nous jetterons un coup d’œil sur son état actuel dans les différentes contrées de l’Europe et dans les autres parties du monde.

Allemagne.Dans la Bavière.le Wurtemberg, les deux Hesses, le grand-duché de Bade, la Saxe, l’aspirant à l’étude de la. pharmacie doit donner un certificat attestant qu’il a fait sa seconde ; il ne peut subir ses examens qu’après avoir suivi pendant un an les cours des sciences naturelles et fait un stage de huit années. L’examen de pharmacie ne. peut être subi avant l’Age de majorité, âge qui varie dans certains États de vingt et un a vingt-cinq ans. En Saxe, le nombre des pharmaciens est limité. Dans d’autres États, il varie avec la populaiion, soit un pharmacien pour 4,000 ou 5,000 habitants dans les villes, et un pour 6,000 à 7,000 dans les campagnes.

11 existe un tarif légal et obligatoire. Le prix des pharmacies varie de 50,000 à 300,000 francs.

L’exercice illégal de la médecine est sévèrement puni, Tout pharmacien qui usurpe le ministère des médecins est puni par la fermeture de son officine. Avec de tels règlements, on conçoit qu’eu Allemagne le pharmacien jouisse d’une certaine honorabilité et de l’estime publique.

En Prusse, l’aspirant au titre d’élève doit certifier des connaissances nécessaires pour entrer dans les classes de seconde des collèges. L’apprentissage doit durer quatre années et doit être suivi de trois ans de stage. L’examen ne peut être subi qu’après qu’on a suivi pendant une année les cours de sciences naturelles dans une université. U n’y a point d’âge fixé par les lois pour la réception. Le préfet de province accorde les concessions qui permettent l’ouverture d’une pharmacie. La première contravention du pharmacien aux règlements établis est punie d’une amende, la seconde d’un emprisonnement.

Dans les bourgs, les pharmaciens tiennent également de l’épicerie. La concession pour la fondation d’une pharmacie est personnelle et ne peut passer à d’autres, soit par héritage, soit par vente. Mais celle-ci une fois fondée et ouverte peut passer à d’autres mains, soie par héritage, soit par vente. À Berlin, le prix moyen des pharmacies peut atteindre le chiffre de 350,000 francs. Un pharmacien qui a vendu deux fois &&. pharmacie ne peut obtenir une concession pour la fondation d’une troisième, ou la permission de continuer sa profession dans une pharmacie déjà existante, que par une approbation spéciale du ministre des affaires médicales.

Amérique. L’Amérique, pays encore tout nouveau, dut passer par toutes les phases par lesquelles sont passées toutes les contrées de l’ancien monde, pour arriver à une organisation pharmaceutique en rapport avec tous les besoins modernes.

Il y a peu de temps encore que le médecin

firéparait lui-même ses médicaments. Ensuite a pharmacie a été réunie a la droguerie et a. l’épicerie ; maintenant elle forme une profession distincte. Ceux qui l’exercent jouissent de l’estime publique, et la pharmacie y est classée au nombre des professions libérales.

Des collèges de pharmacie furent établis, et en même temps des chairtM de chimie, de botanique et de matière médi -aie. Le collège de pharmacie de Philadelphie créa un journal qui ne contribua pas peu aux progrès de cet art en Amérique.

11 n’y a qu’une seule loi promulguée par les États de New-York, de la Caroline du Sud, de la Géorgie, au Sujet de la pharmacie. Elle défend à tout individu non diplômé l’exercice de la pharmacie. Mais cette loi n’a jamais été mise en vigueur. Les conditions exigées pour obtenir le diplôme du collège de Philadelphie sont les suivantes : deux années de cours, quatre années de stage chez un membre du collège, un certificat de bonne vie et mœurs, d’assiduité et d’intelligence, un examen devant les professeurs et un comité de membres choisis dans le collège.

Angleterre. Il n’y a que fort peu de temps que l’exercice de lapharmacut n’est plus libre en Angleterre. Auparavant, quiconque le voulait était pharmacien, bien qu’il existât des pharmaciens’ diplômés. Ces derniers obtiennent leur certificat d’aptilude soit de l’Apothecariés Hall soit des Phtxrmaceulical Society ofGreat Britain. L’École et la Société de pharmacie de Londres ne font qu’un. La Société a pour mission la nomination d’un jury pour les examens, qui sont au nombre de trois : 10 le classical examiiiatian, compre PHAR

nant une traduction latine de la pharmacopée, de l’arithmétique élémentaire ; ïo le miner examination : traduction latine, interprétation des signes, modes opératoires, matière médicale, reconnaissance de substances, chimie, un peu de toxicologie ; 3« le major examutation, qui comprend te même programme que le précédent, mais avec un peu plus d’étendue et, en outre, une analyse chimique, un» toxicotogique et un examen écrit. Le nombre des pharmaciens reçus, avant que le diplôme è°n fut exigé, était petit proportionnellement au nombre des pharmaciens exerçant. Ceuxci peuvent être divisés en quatre classes : 10 (es pharmaciens proprement dits, chemistst pharmaceutical chemists, ckemisis and druggists ; 2° les pharmaciens-chirurgiens, apaihecariés and surgeons ; S" les droguistes, Wholesale druggists ; 4" les herboristes, herbalists.

Les pharmaciens-chirurgiens exercent en même temps la> médecine ; non-seulement ils traitent chez eux, mais ils vont encore visiter les malades,

Londres est sans contredit la ville où le charlatanisme pharmaceutique est poussé le plus loin. Des merciers, des quincailliers, des orfèvres vendent des remèdes secrets qu’on habille de qualificatifs éhontés : parfait, nouveau, merveilleux, admirable, exquis, incomparable.

Les pharmaciens déploient un luxe inout dans leurs officines ; leurs montres sont remplies d’objets qui n’ont rien de commun avec leur profession et qui les feraient plutôt prendre pour des merciers ou des pa.i fumeurs. Nous voyons malheureusement, du reste, un assez grand nombre de pharmaciens de Paris suivie ce funeste exemple. Chez beaucoup de pharmaciens, certains médicaments sont absorbés sur place. Ainsi, il est passe en habitude d’aller prendre le matin chez le chemist son verre de sedlits powder.

Autriche. Dans cet empire, les pharmaciens sont les premiers notables, les hommes les mieux vus. Leurs officines se distinguent par leur élégance, leur commode disposition ; la peinture, la sculpture, la doçurey sont prodiguées.

Contrairement aux anciennes pharmacopées autrichiennes, la nouvelle est fort peu, étendue ; elle comprend une cinquantaine de pages tout au plus. Les plantes comprises dans la liste de leurs formulaires sont au nombre de 190 ; on y compte : 9 éleotuaires, 21 emplâtres, 35 sirops, 18 onguents, 4 sortes de pilules officiuales. La plupart de ces préparations officinales ne sout pas celles qu’on emploie communément chez nous.

Chine. Les Chinois possèdent des établissements de droguerie tout à fait analogues à nos pharmacies européennes. Ces pharmacies portent à Shang-haï le nom de yak-lien. La matéria medica du Céleste-Empire est très-riche en médicaments de toute sorte, empruntés aux trois règnes de la nature. Le docteur Hobson a donné à ce sujet des détails fort curieux, desquels il résulte qu’une pharmacie chinoise bien montée doit contenir au moins 442 matières, dont 314 appartiennent au règne végétal, Ta au règne animal et 50 au règne minerai. On voit dans quelle proportion les Chinois font usage des simples. Parmi ces médicaments, il en est de fort bizarres, dont quelques-uns rappellent assez exactement les remèdes qui avaient cours chez nous au moyen âge : corne de cerf, viande de chien, os d’animaux, différentes parties du corps humain diversement préparées, écailles d huîtres, peau de serpent, eau de neige, lait de femme, etc. Quant aux préparations de ces objets étranges, elles se réduisent le plus souvent à la fabrication de poudres ou de pilules. Mais le médicament qui remplaça tous les autres et qui sert de panacée universelle pour toute espèce de maladie, c’est la fameuse racine de ging-seng.(panax ginseng ou panax guiiiguefoiia), Le gi»g-seng, nuise récolte spécialement dans la Chine septentrionale et en Mandchourie, a donné lieu a une foule de légendes (v. gingseng), qui offrent les plus grandes analogies avec celles auxquelles a donné lieu la mandragore. II existe trois qualités de ging-seng ; la première se vend jusqu’à 50 dollars l’once, In seconde 5 dollars et la troisième 1 dollar. La spéculation européenne a trouvé encore moyen d’exploiter, a propos du ging-seng, la crédulité chinoise. Chaque année il arrive dans les ports de l’empire du Milieu des vaisseaux chargés de superbes racines de ging-seng récolte en Amérique (Virginie et Peusylvanie). La cargaison se vend des prix fous, et les armateurs réalisent souvent jusqu’à 500 ou 600 pour 100 de bénéfice net.

Égypte. C’est à Mohammed-Aly que l’on doit l’organisation moderne de la pharmacie en Égypte. La réglementation est copiée sur la notre. Ce fut M. Destouches que le vice-roi chargea de la direction et de renseignement pharmaceutiques. Une école de pharmacie fut fondée, en 1834, à Abou-Label.

Non content de travailler ainsi à faire progresser les sciences pharmaceutiques dans ses États, Mohammed-Aly voulut que, chaque année, six jeunes gens quittassent l’Égypte pour venir à Paris étudier, trois ta médecine, trots la pharmacie. Ce sont ces jeunes gens qui, de retour chez eux, implantent nos coutumes dans cet État,

—~ Espagne. C’est en passant par l’Espagne