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traité de l’Amour des richesses. Deux hommes marchaient à la tête du cortège : l’un portait une outre de vin et l’autre un cep de vigne ; le troisième traînait un bouc ; un quatrième portait un panier de ligues, et la marche était fermée par une figure de phallus. Aujourd’hui, ajoute-t-il, cette heureuse simplicité est négligée ; on la fait même disparaître sous un vain appareil de vases d’or et d’argent, d’habits superbes, de chevaux attelés à des chars et de déguisements bizarres. « D’abord s’avançaient des bacchantes portant des vases pleins d’eau, nuis des canéphores portant des corbeilles d’or, où s’enroulaient des serpents apprivoisés et qui contenaient une foule de choses mystiques : le sésame, le sel, symbole de la sagesse, la férule, le lierre, les pavots et des gâteaux de forme obscène. Après les canéphores venaient les phallophores, troupe d’hommes masqués avec des feuilles de lierre, d’acamba et de serpolet, la tête ceinte d’une couronne de lierre et couverts de l’amict et de la robe augurale ; chacun d’eux tenait en main un long bâton d’où pendait un phallus. Cette première partie du cortège s’appelait phallophorie, phallogogie ou periphallie. Là ne s’arrêtait point la procession. Les phallophores étaient suivis d’un chœur de musiciens qui, au son des instruments, chantaient des hymnes en l’honneur du phallus, poussant par intervalle le cri sacré d’Euoi Bacchè ! Io Baeehè ! Les ithyphalles venaient ensuite, vêtus de robes de femme, les mains couvertes de gants sur lesquels des fleurs étaient peintes, la tête couronnée et contrefaisant les ivrognes, sous une tunique blanche, et l’amict tarentin à demi ouvert. Il chantaient également des chants phalliques et poussaient le cri : Eithé mê ithyphallê ! A leur suite étaient portés divers objets sacrés, parmi lesquels figurait le vase mystique. Des bacchantes et des satyres suivaient cette procession : les unes, presque nues sous la peau de tigre passée en écharpe, agitant des torches ou des thyrses, échevelées et furieuses, menaçant de leurs thyrses les spectateurs et hurlant : Euoï ! ou agitant, dans la danse dite phallique, leurs corps lascifs en mouvements impétueux et obscènes ; les autres, les satyres, traînant des boucs aux cornes enguirlandées de fleurs et destinés aux sacrifices, et, au milieu d’eux, Silène vacillant sur son âne. On comprend a quelles scènes lubriques devait donner lieu une semblable procession, et nous ne traduirons pas en français les paroles dans lesquelles le médecin Areteus désigne ce que les satyres regardaient comme le signe le plus évident de la faveur du dieu. Quelques satyres étaient vêtus d’une façon particulière ; les monuments antiques nous les montrent portant un masque, les jambes couvertes d’une peau de bouc et armés d’un phallus artificiel simulé dans un état indécent. Bien qu’il faille se défier du témoignage des Pères de l’Église, il est facile d’admettre comme eux que toutes sortes d’obscénités étaient commises par les satyres et les bacchantes. La procession était suivie de jeux qui n’étaient pas moins excitants : on disposait des outres gonflées par-dessus lesquelles sautaient nus les jeunes gens ; ils devaient aussi courir, les yeux bandés, parmi des phallus suspendus à des colonnes, à des arbres, et celui qui se heurtait contre un de ces phallus regardait l’accident comme un heureux augure.

Dès qu’ils eurent adopté le culte phallique, les Athéniens y persévérèrent avec ferveur et l’introduisirent dans les cérémonies consacrées aux autres divinités que Bacchus. Le phallus apparaît alors dans les fêtes d’Aphrodite et de Déméter. Dans le culte d’Aphrodite, il était associé au mullos féminin, et aux initiés de Vénus ; à Chypre, on donnait un phallus et une poignée de sel. On voit encore figurer un phallus de verre, qui servait en même temps de vase à boire, dans les orgies des baptes, sorte de secte mystique fondée en l’honneur de Vénus Cotylo ou Vénus populaire, dont les mystères étaient célébrés de nuit en Thrace, à Athènes, à Corinthe et dans l’Ile de Chio.

Comme symbole de la fécondité, on l’associa naturellement aux mystères de Démêter. TertuUien dit à ce propos, dans son livre contre les valentiniens : « Tout ce que ces mystères d’Eleusis ont de plus saint, ce qui est caché avec le plus de soin, ce qu’on est admis à ne connaître que fort tard et ce que les ministres du culte, nommés epoptes, font si ardemment désirer, c’est le simulacre du membre viril. » Il y a là de la mauvaise foi ou tout au moins de l’ignorance. Croire que le but des mystères d’Eleusis était de voir un phallus quelconque, ce qui n’avait rien de bien mystérieux dans un temps où les phailophories en exhibaient en public un si grand nombre, c’est être bien loin de la vérité ; Tertullien eût pu dire que l’initiation avait pour but d’expliquer aux novices le sens du symbole phallique. Dans les thesmophories, célébrées en l’honneur de Cérès, ou voyait une troupe de femmes, suivies chacune d’une servante portant une corbeille où se trouvait le gâteau consacré à Cérès ou à Proserpine, entourant proeessionnellement un ithyphalle porté au bout d’une perche. Là encore, le symbole féminin était associé au symbole masculin, et l’on en donnait la raison aux initiés dans une légende bizarre : on disait que Cérès, cherchant sa fille, était arrivée


à Eleusis ; là, se trouvant fatiguée, elle demanda l’hospitalité à une femme nommée Baubo qui, pour rafraîchir la déesse, lui offrit la boisson mystérieuse nommée cycéon. La déesse, trop triste, refusa ; mais la vieille femme imagina de la faire rire en lui montrant inopinément ce que la pudeur ordonne de tenir caché. Ce moyen réussit ; la déesse se mit à rire et mangea ; elle voulut, en conséquence, que le mullos figurât dans son culte. Telle est l’histoire racontée par Clément d’Alexandrie et Arnobe.

Le phallus était aussi consacré à Apollon et figurait dans les fêtes dédiées à ce dieu, qui, se célébrant le 6 du mois targilion (mois de mai), s’appelaient targilies. Il signifiait là encore la fécondité, ou plutôt la virilité et la force, que les bienfaits du soleil entretiennent dans la nature. Il était porté par des jeunes gens et était suspendu à des branches d’olivier avec des légumes et des pains.

Rome. La mythologie romaine est un panthéon de toutes les croyances antiques ; tous les phallus asiatiques et grecs s’y donnèrent rendez-vous. Ce fut sous la secondé guerre punique que les livres sibyllins conseillèrent aux Romains l’adoption du culte phrygien da la Magna Mater du mont Ida ; à cette époque, déjà, la légende était ancienne et populaire chez les Romains, qui croyaient se rattacher par Enée aux peuples de la phrygie. Ils adoptèrent facilement un culte qui amena chez eux toutes les autres superstitions orientales. Asdrubal venait d’être battu à Métaure (207 av. J.-J.), et les oracles prédisaient une victoire complète aux Romains si la Mater Idæa, avec son cortège mystique, entrait dans Rome. La translation de la déesse de Pessinonte fut le premier pas fait vers l’Asie par la religion romaine. Bientôt après, Rome subit l’influence de la civilisation hellénique, et tous les vieux cultes païens dont l’Orient était rempli débordèrent sur le monde romain. Le phallus fut d’abord rattaché au culte de Bacchus. « La partie sexuelle de l’homme, dit saint Augustin, est consacrée dans le temple de Liber ; celle de la femme, dans les sanctuaires de Libéra, même déesse que Vénus, et ces deux divinités sont nommées le Père et la Mère parce qu’elles président à l’acte de la génération. » Les libérales, bacchanales romaines, avaient lieu à peu près à la même époque que les phallophories en Grèce et les fêtes d’Osiris en Égypte, au commencement du printemps. Ce culte se manifestait aussi par des fêtes agricoles. On promenait le phallus à travers les champs. À Lavinium, selon Varron, cité par saint Augustin, les fêtes ne duraient pas moins d’un mots. On y chantait des chansons obscènes, et l’on voyait s’avancer jusqu’au milieu de la place publique un char qui portait un énorme phallus sur lequel les mères de famille venaient déposer des guirlandes et des couronnes. Aux fêtes de Vénus, les dames romaines allaient adorer le phallus dans un sanctuaire qui lui était consacré sur le mont Quirinal, et, de là, elles transportaient en grande pompe ce simulacre obscène jusqu’au temple de Vénus Erynné, situé près de ia porte Colline ; elles lui faisaient toucher la statue de la déesse et le reconduisaient à son sanctuaire avec la même pompe.

Le phallus servait aussi d’amulette et passait pour détruire l’ensorcellement, le mauvais œil ; on l’appelait alors fascinium. Les dames romaines en portaient des colliers, et il en a été trouvé de grandes quantités k Pompéi et Herculanum ; on en a trouvé également en métal et en pâte de toutes les couleurs dans les tombeaux égyptiens. Les Romains fabriquaient des verres à boire en forme de phallus ; c’est à ce singulier ustensile que fait allusion Juvénal (satire II) :

Vitreo bibil Me Priapo.

Le culte phallique persévéra en Grèce, k Rome, en Égypte, en Orient au moins jusqu’au ive siècle, ainsi qu’en témoigne la réprobation dont le frappèrent les Pères de l’Église. On voit la superstition des amulettes priapiques durer bien au delà et jusqu’à nos jours en Italie, quoique l’Église ait anathématisé le fasciatum au ixe siècle, défense renouvelée par les statuts synodaux du Mans en 1547 et par ceux de Tours en 1396. ■ L’usage, dit Dulaure, de placer des phallus à l’extérieur des édifices publics, afin de les préserver de maléfices, est constaté par plusieurs monuments existants ; on en voyait sur les bâtiments publics des anciens. Ce qu’il y a de plus remarquable, c’est que les chrétiens, dirigés par leurs vieilles superstitions, en ont placé même sur leurs églises. ■ Des pains phalliques étaient bénis par le clergé. Toute l’Italie catholique continua de croire à l’influence du phallus pendu au cou des enfants, et cet emblème a plus que tous les autres le droit de revendiquer l’universalité.

— Bot. Les phallus, par leur forme générale, ressemblent beaucoup aux morilles ; mais ils s’en distinguent par un volva ou coiffe membraneuse, qui les enveloppe dans le jeune âge, se déchire ensuite au sommet, pour livrer passage k la plante, et reste adhérente en forme de collier à la base du pédicule ; leur réceptacle ou chapeau est conique ou campanule, percé, libre dans toute son étendue, adhérent seulement au sommet du pédicule ; sa face externe est creusée d’alvéoles polygonaux, remplis par une masse charnue qui renferme les spores et se résout


tard en une liqueur noirâtre. Ces champignons ont souvent le chapeau percé au sommet. « Quand le phallus, dit Bulliard, est arrivé à un certain moment, la volve est tendue, résistante, élastique, et se rompt k sa partie supérieure. Elle se crève toujours avec un certain effort, et quelquefois avec une explosion presque aussi forte qu’un coup de pistolet. Il arrive même que, si on a mis ce champignon dans un vase de terre ou de faïence, dont il remplisse toute la capacité et au fond duquel il y ait un peu d eau, il brise ce vase quand la volve se crève. Ceci se remarque principalement quand l’air atmosphérique est en même temps chaud et sec. »

Peu de temps après que ce champignon est arrivé à son entier développement, il se désorganise, en répandant une odeur infecte et cadavéreuse qui le décèle k de grandes distances, quand on est sous le vent ; alors il est envahi par les mouches et autres insectes qui se nourrissent d’animaux morts ; si le temps est humide et pluvieux, les insectes sont moins nombreux, et une partie du chapeau se résout en déliquium.

L’espèce la plus commune de ce genre est le phallus ou satyre impudique, ainsi nommé k cause de sa forme caractéristique, et qu’on appelle aussi quelquefois, par euphémisme ou par bienséance, morille fétide. Il est assez répandu dans les bois, vers la fin de l’été et au commencement de l’automne, et, pour peu qu’il soit abondant, son odeur est insupportable, t Soumis k l’analyse, dit M. Léveillé, le phallus a fourni k Braconnot de l’eau, une huile épaisse, de la cétine, du sucre de champignon, de la fongine, du mucus, de l’albumine, une matière animale, de l’acide acétique, de l’acétate d’ammoniaque et du phosphate de potasse. Pleischel dit que le mucilage de la volve se comporte comme un acide avec le papier de tournesol ; qu’il le rougit et possède presque toutes les propriétés de la bassorine ; que le pédicule est formé en grande partie par de la fongine, et que, dans le latex, il existe du sucre de champignon. On pourrait, d’après Krombholtz, le manger quand il est encore renfermé dans sa volve ; son goût et son odeur alors n’ayant rien de désagréable, il doit être très-nourrissant, parce qu’il contient de la fongine et de la bassorine en grande quantité. Pourtant Krombholtz n’en a pris une tranche, à l’état cru et jeune, qu’avec la plus grande répugnance, et il n’a pu en goûter préparé en sauce, comme le ceps. Malgré cela, rien ne prouve qu’il soit vénéneux, puisqu’il a fait prendre le latex en décomposition à des serins, à des tortues, à un chien, et même k un jeune homme bien portant, sans qu’il soit survenu le plus léger accident. »

L’ancienne médecine attribuait au phallus quelques propriétés spéciales ; on l’administrait, en poudre ou en infusion dans du vin, comme aphrodisiaque et prolifique ; on le recommandait aussi contre les affections goûtteuses ; maintenant il n’est plus employé. Toutefois, dans certains pays, on croit encore, sans doute à cause de sa forme, qu’il pourrait être utile pour la fécondation des animaux ; aussi le récolte-t-on avec soin avant sa maturité ; on le fait sécher en plein air ou à la fumée ; puis on le réduit en poudre, qu’on fait infuser dans une liqueur spiritueuse, pour en donner une certaine dose aux animaux dont on veut multiplier la race.

Le phallus d’Hadrien a été confondu par les anciens naturalistes avec l’espèce précédente, qui est beaucoup plus commune ; il croît surtout en Hollande ; mais on l’a trouvé aussi en France, aux environs de Blois. Hadrianus Junius, qui l’a découvert, en fait un éloge pompeux ; il le regarde comme une merveille de la nature, Clusius dit qu’il en avait reçu plusieurs à Amsterdam, et qu’il ne pouvait pas les serrer dans sa main sans éprouver une sorte d’engourdissement. A cette époque, on regardait la liqueur noirâtre produite par ce ehampignon comme un excellent remède contre la goutte.

Le phallus mokusin a le pédicule couleur de chair, le chapeau rouge et un peu anguleux. Il croit en Chine, sur les racines et les feuilles décomposées du mûrier. D’après le Père Cibot, ce champignon acquiert tout son développement en douze heures, après quoi il se décompose en répandant une odeur désagréable. Les Chinois le mangent lorsqu’il n est pas encore attaqué par les insectes ; ils l’emploient aussi en médecine contre les ulcères cancéreux.

Le phallus à réseau ferait une exception à la règle, s’il est vrai que son odeur soit vive et agréable.

PHALLUSIE s. f. (fal-lu-zî — rad. phallus, par allus. À la forme). Moll. Genre de tuoiciers formé aux dépens des ascidies, et comprenant plusieurs espèces, répandues dans les diverses mers.

PHALOCALLE s. f. (fa-lo-ka-le). Bot. Syn. de syphilie.

PHALOÉ s. f. (fa-lo-é — du gr. phalos, brillant). Bot. Syn, de sagine, genre de caryophyllées.

PHALOLÉPIS s. m. (fa-lo-lé-piss — du gr. phalos, brillant ; tepis, écaille). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des carduacêes, formé aux dépens des centaurées.

PHALSBOURG, ancienne ville de France,


ch.-l. de cant., place forte de 3* classe, à 437 kilom. de Paris, S kilom. de Sarrebourg (Meurthe), cédée à l’Allemagne en 1871 ; 4.125 hab. Fabrication d’une eau de noyaux d’une réputation européenne. La petite vilie de Phalsbourg, située sur les limites de l’ancienne Lorraine et sur la crête des Vosges, n’était, avant le xvie siècle, qu’un village sans importance défendu par une forteresse. Elle fut véritablement fondée en 1570 par le comte palatin Georges-Jeande Weldentz. Sou nom même rappelle son origine : Phalz, Palatinat ; ùurg, lieu fortifié ; c’est-à-dire forteresse du Palatinat ou du comte palatin. Phalsbourg, entourée d’une enceinte par Jean de Weldentz, ne tarda pas à acquérir une importance assez considérable. À la suite da circonstances peu connues, peut-être mémo d’un simple besoin d’argent, le comte palatin vendit ou céda sa ville aux ducs de Lorraine, qui en jouirent paisiblement pendant quelques unnées, après lesquelles ils (’érigèrent en principauté en faveur de la célèbre Henriette de Lorraine. Au xvu<* siècle, le traité de Vincennes (16Sl) réunit Phalsbourg k la France ; Louis XIV y envoya aussitôt Vauban, qui fit construire les belles fortifications encore debout aujourd’hui. En 1713, ce qui restait de l’ancien château palatin fut incendié. Phalsbourg dut à sa situation de sentinelle avancée de la France l’honneur d’arrêter une première fois l’ennemi (1744) en l’empêchant de pénétrer dans les Trois-Evéchés et en Lorraine. La chute du premier Empire fit de nouveau valoir le patriotisme de la ville : en 1S14, Phalsbourg soutint bravement le blocus et, en 1815, les alliés ayant reparu sous ses murs, la population courut aux remparts et plus d’un habitant reçut, dans cette défense héroïque, de glorieuses blessures. Quant au siège de 1870, on en trouvera le récit dans l’article suivant.

Indépendamment des fortifications de Vauban, Phalsbourg renferme quelques intéressants monuments ou souvenirs historiques. C’est d’abord, vers la porte d’Allemagne, à l’une des extrémités de la place Lobau ou de l’Église, une très-belle maison seigneuriale du xvie siècle, avec une tour polygonale, près de laquelle on voit une porte murée surmontée d’inscriptions allemandes et de blasons mutilés. Cette construction est aujourd’hui affectée au service de la manutention. À l’ouest, sur le côté opposé de la même place, se trouve l’église, monument dans la style du xviue siècle, surmonté d’une tour au sommet de laquelle est placée une statue de la Vierge. Il faut encore citer las deux portes de la vflîe : la porte de France k l’ouest et la porte d’Allemagne au sud-est, spécimens assez complets de l’architecture militaire du, xviio siècle ; la collège communal t ancien couvent de capucins ; l’hôtel de ville, les halles et deux belles casernes,

Phalsbourg est la patrie du maréchal Lobau, dont la statue eu bronze, supportée par un piédestal en marbre blanc, orne le centre de la place de l’Église, plantée d’arbres sur l’un de ses côtés ; des généraux Gérard, Latour-Foissac, Retteubourg, du colonel Fofty, tué en l’an VU à côté de La Tour d’Auvergne et enseveli avec lui dans le même tombeau ; du colonel Charras, proscrit du 2 décembre ; du général Uhrich, le défenseur de Strasbourg en 1870 ; du romancier Erokmann et enfin du dessinateur Gustave Doré.

Phalsbourg (siège et reddition de) en 1870. Après les revers de l’armée française kWissembourg.àForbachetàRuischshoffen, alors qu’elle ne pouvait plus tenir la campagne en Alsace, l’ennemi s’occupa du siège des places fortes et, dès lo 10 août, la ville de Phalsbourg était investie. Sa garnison se composait de 1.85Î hommes, comprenant le 4e bataillon du 63 » de ligne, le 1er bataillon de la garde nationale mobile de ia Meurthe et 58 artilleurs. A cette faible troupe vinrent s’ajouter quelques soldats du 96e de ligne et environ 200 traînards et malades provenant des corps qui avaient combattu à Reischshoffen. Ce n’était pas là une force bien imposante, mais elle avait l’avantage d’être commandée et inspirée par un homme énergique, profondément pénétré du sentiment de son devoir ; le lieutenant-colonel Taillant. Quant aux remparts, ils étaient en bon état et présentaient un total de 65 bouches k feu-, la place, suffisamment approvisionnée en munitions d’artillerie, renfermait, en outre, 2, 778, 000 cartouches d’infanterie. Malheureusement, les vivres n’étaient pas assez abondants et ne pouvaient alimenter qu’une résistance de quatre mois ; autrement, la fière petite ville eût tenu ferme jusqu’au bout. Sommée de se rendre le 10 août, elle refusa. Alors, et le même jour, commença un bombardement terrible, qui causa d effroyables ravages. L’ennemi crut la garnison ébranlé© et lui offrit de sortir avec armes et bagages pour rejoindre l’armée française ; le commandant Taillant, soutenu par un énergique Conseil de défense, rejeta les nouvelles propositions. En même temps, la place ripostait vigoureusement au feu des Allemands et la garnison exécutait d’audacieuses et heureuses sorties. Le siège continuait avec un redoublement de fureur de la part de l’ennemi} les bombardements ne se ralentissaient que. pour recommencer avec une nouvelle intensité ; le tiers de la ville était détruit et le courage de ses défenseurs n’avait pas encore