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Appel au droit divin et à la légitimité (1861, in-s°) ; Saint Jeun-Baptiste (1861, in-18) ; la Pluralité des existences de l’âme (1864, in-8o) ; les Bardes druidiques (1865, in-18) ; Réponse à Sa Majesté Henri V (1871, in-S°), etc.

PEZZO-DA-REGOA, ville de Portugal, province de Tras-os-Montes, h 16 kilom. S.-Ode Villa-Real, sur la rive droite du Douroi 2,000 hab. Célèbre foire aux vins, la plus importante du royaume.

PEZZOLl (Louis), littérateur et poète italien, né à Venise en 1771, mort dans la même ville en 1834. On sait fort peu de chose de sa vie. Ses œuvres ont été réunies et publiées sous le titre de Prose e poésie édite ed inédite di Luigi Peszoli (Venise, 1835, 2 vol. in-8o).

PFAFF (Jean-Christophe), théologien protestant allemand, ué à Pfuliingen (Wurtemberg) en 1631, mort en 1720. Il fut successivement ministre à Stuttgard (1685), professeur de morale, puis de théologie (1699) à la Faculté de Tubingue, dont il devint doyen (1707). On lui doit une quarantaine d’ouvrages et de dissertations sur l’exégèse et la dogmatique, parmi lesquels nous citerons : Dot/mata protestamium ex iure canonico et conduis (Tubingue, 1722, in-4o) ; Dissertationes in Matllixum, très-estimé ; Annotationes in synopsin Theodori Thumniei ; Dissertatio de atteyatis Veteris Teslamenti in JVovo (Tubingue, 1702, in-4o).

PFAFF (Christophe-Matthieu), théologien protestant allemand, fils du précédent, né à Stuttgard en 1686, mort à Giessen en 1760. Grâce au duc de Wurtemberg, il put visiter les universités d’Allemagne, de Hollande, d’Angleterre (1706-1709), puis accompagna le prince héréditaire Charles-Alexandre en Italie, où il compulsa les bibliothèques et, delà, se rendit en Hollande, puis à Paris, où il continua ses recherches. Professeur de théologie (1717), puis doyen et chancelier à l’université de Tubingue, Pfaff devint abbé de Loch (1727), puis successivement membre de l’Académie de Berlin (1731), chancelier de l’université de Giessen (1756) et surintendant général des Églises. Il avait reçu, en 1724, le titre de comte palatin. Pfaff possédait un vaste savoir. D’un esprit très-conciliant, il fit d’inutiles tentatives pour réunir les Églises luthérienne et calviniste. Nous mentionnerons, parmi ses nombreux ouvrages : De Evangeliis sub Anastasio imperatore non corruptis (Tubingue, 1717, in-4o) ; De liturgiis, missalibus, etc. (Tubingue, 1718); De origine juris ecclesiastici (Tubingue, 1719); Dissertationes anti-Balianæ tres (Tubingue, 1719) ; Institutiones theologicæ, dogmaticæ et morales (Tubingue, 1719), où l’on trouve une tendance rationaliste très-accusée; Introductio in historiam theologiæ litterariam (Tubingue, 1720) ; Recueil d’écrits tendant à la réunion des Églises protestantes (Halle, 1723, 2 vol. in-4o) ; De titulo patriarchæ œcumenici (Tubingue, 1735, in-4o) ; De sterconanistis mædii æoi (Tubingue, 1750), etc. Il a activement collaboré à une nouvelle traduction allemande de la Bible (Tubingue, 1729, in-fol.) et donné quelques éditions d’ouvrages.

PFAFF (Jean-Frédéric), mathématicien allemand, né à Stuttgard en 1765, mort en 1825. En quittant l’Académie de sa ville natale, où il s’était intimement lié avec Schiller, il alla continuer ses études à Gœttingue (17S5), s’y adonna aux sciences physiques et mathématiques, puis se rendit à Berlin, où Bode lui apprit l’astronomie. En 1789-, il devint professeur de mathématiques à Helmstœdt, qu’il quitta en 1810 pour aller au même titre habiter Halle. Pfali était membre des Académies de Paris, de Berlin et de Saint-Pélersbourg. Ses principaux écrits sont : Disquisitiones analyticm (Helmstœdt, 1797) ; Observalwnes ad Euteri institutiones catculi integralis, clans les Nova acia de l’Académie de Saint-Pétersbourg (t. XI), et plusieurs mémoires.

— Son fils, Charles PfaFF, a composé un assez grand nombre d’ouvrages historiques, dont les princiqaux sont : Histoire du Wurtemberg (Stutlgard, 1318-1821, 2 vol. in-8o) ; les Sources de l’histoire ancienne de Wurtemberg (Smttgard, 1831) ; Histoire de la ville impériale a"Essliuyen (Esslinuren, 1840) ; Essai d une histoire de l’instruction publique en Wurtemberg (Ulm. 1842) ; Histoire de ta ville de Stutlgard (Slûttgard, 1845-1847, 2 vol. in-8o), etc.

PFAFF (Chrétien-Henri), physicien et chimiste allemand, frère du précédent, né à Stutlgard en 1772, mort en 1852. Il fit ses études à l’académie de Charles du sa ville natale, où il se lia avec Cuvier, et s’appliqua de boilne heure à l’étude des sciences naturelles. En 1793, il alla poursuivre ses éludes à l’université de Gœtdngueet publia, deux ans plus tard, les résultats de ses recherches sur le galvanisme, dans un ouvrage ayant pour liire : YElectricité et la sensibilité animales. Reçu docteur en médecine, il alla se fixer à Copenhague, accompagna peu après en Italie, comme médecin, une famille noble, et revint en*uite exercer ta pratique de son art à Heidenheitn jusqu’en 1797 où il fut nommé professeur extraordinaire à l’université de lue !. Après

avoir fait, en 1801, aux frais du gouvernement danois, un voyage à Paris, il fut chargé de la chaire de chimie à la’méme université et l’occupa jusqu’à sa mort. Ses travaux et ses recherches ont particulièrement porté sur la «.himie pharmaceutique, sur laquelle il a pu PFAN

blié un ouvrage d’un grand mérite, le Système de matière médicale d’après les principes chimiques (Leipzig, 1808-1824, 7 vol.). On a encore de lui : les Hivers rigoureux du xvtne siè- cfe(KWl, 1809-1810,2 vol.) ; Manuel de chimie analytique(Altona, 1S25-1S25, 2 vol., 2«édit,) ; Pour et contre le magnétisme animal (Hambourg, 1817) ; VEteCtro- magnétisme (Hambourg, 1824) ; Pharmacopxa Slesvico-Holsatica (Kiel, 1831) ; Révision de la théorie du galvanovoltaïsme (Altona, 1837) ; Parallèle de la théorie chimique et de la théorie de contact de Volta sur la chaîne gntoanigue(Altona, 1845). Il avait fondé à kiel un laboratoire, où il avait réuni une précieuse collection d’appareils, qui fut achetée plus tard par le gouvernement danois.

PFAFF (Jean-Guillaume-André), savant allemand, né à Stiutgard en 1774, mort à Erlangen en 1835. Il professa successivement les mathématiques à Dorpat (1803), à Nuremberg (1809), à Wurtzbourg (IS17) et enfin à Erlangen, où il passa le reste de sa vie. A beaucoup de savoir il joignait une imagination vive, qui le pi ussa à essayer de rajeunir l’astrologie et k s’occuper de spéculations sur l’âme du monde. Pfatf devint membre des Académies de Munich et de Saint-Pétersbourg. Il a laissé des essais linguistiques et philosophiques depuis longtemps oubliés, des travaux astronomiques de mérite et des traités populaires de physique, qui ont été souvent réédités. Nous citerons de lut : Mémoires astronomiques (Dorpart, 1806) ; Astrologie (Dorpart, 1816) ; Douze formes élémentaires syntactiques avec un discours sur la linguistique germant co-Scandinave (Dorpart, 1816) ; Esquisse générale des grammaires germanique, basse allemande, suédoise, gothique (Durpart (1817) ; Liste des logarithmes généraux (Erlangen 1821) ; la Science des hiéroglyphes, sa nature et ses sources (Nuremberg, 1824) ; Charmes de ta pensée ou Sur l’éducation des hommes (Hanau, 1833) ; l’Homme et tes étoiles, fragments sur l’histoire de l’âme du monde (Nuremberg, 1834) ;'Physique générale et spéciale pour le peuple et ses instituteurs, avec fig. (Leipzig, 1834).

PFAFFENDORF, village de Prusse, province de Silésie, cercle et à 2 kilom. N. de Liegnitz ; 365 hab. Victoire de Frédéric II sur les Autrichiens en 1760.

PFAFFENHAUSEN, bourg de Bavière, cercle de Souabe, à 9 kilom. N. de Mindelheim, sur la Mitidel ; 3,000 hab.

PFAFFES1IOFEN, bourg de Bavière, cercle de haute Bavière, à 60 kilom. N.-O. de ’ Munich, sur l’Inn ;2,527 hab. Brasseries, tanneries, fabrication de lainages. Le 15 avril 1745, l’armée franco-bavaroise y fut battue par les Autrichiens ; le 10 avril 1809, les Français, sous les ordres d’Oudinot, y vainquirent les Autrichiens. Il Bourg de l’Alsace-Lorraine canton de Bouxwiller, arrond. et à 25kilom. de Saverne, au confluent de la Moder et de laRothbach ; 1,437 hab. Fabrication de draps, toiles ; poterie, bonneterie ; tanneries, mégisseries ; tuilerie, sécherie de garance, élève de bestiaux. Ce bourg fut incendié par les Lorrains à la suite de la défaite que leur firent éprouver les Suédois.

PFAFP1KON, bourg de Suisse, dans le canton de Zurich, à 10 kilom. S. de Kyburg, sur le petit lac de son nom ; 3,000 hab. Pêcheries, filatures de coton. On y voit les ruines du château des anciens barons de Pfaflikon.

PFAFFITE s. f. (pfa-fi-te — de Pfaff, miner, allem.). Miner. Substance minérale métalloïde, d’un gris de plomb, compacte, très-fragile, k cassure grenue, d’une densité égale à 6 environ. Elle se compose d’antimoine, d’arsenic, de soufre et de plomb. On la trouve, mélangée avec la chalcopyrite, dans les environs de Nertschink, en Sibérie. Elle so rapproche de la stibine.

PFALZ, nom allemand du Pàlatikat.

PFAI.ZBDRG, ancienne ville de France. V. Phalsbourg.

PPALZGRAVB s. m., (pfal-zgra-ve) : Hist. Comte du palais de l’empire d’Allemagne.

PFAIS’Y (Matthias-Georges), médecin allemand, né à Bruch, près d’Erlangen, en 1719, mort dans la même ville en 1762. Il fit ses études médicales h Nuremberg, à léna, à Altdorf, où il obtint le grade de licencié en 1739. L’année suivante, il vint à Strasbourg et s’y appliqua à la botanique, à la clinique et aux opérations chirurgicales, à l’anatomie et aux accouchements En 1741, il fut promu au doctorat et revint se fixer dans son pays natal, où il resta jusqu’en 1743. À cette époque, il fut nommé professeur de médecine à Erlangen et remplit ces fonctions jusqu’à sa mort. Pfany a écrit les ouvrages suivants : De usu veux sectionis vurarefactione massx sanguines nimia (Altdorf, 1739, in-4o) ; Deinanispecifici cephatici in cephatalgia usu (Erlangen, 1745, in-4o) ; De luxationibus génératim [Leipzig, 1743, in-4o) ; De entero-oscheocele antiqua, restitutiane sacci herniosi féliciter peracta, absque bracherio et sectwne curata (Leipzig, 1748, in-4o) ; De modo agendi medicamentorum anodyuorum (Erlangen, 1749, in-4«).

PFANNENSCIIMIDL (Adrien-André), cultivateur allemand, né à Quedlimbourg en 1724, mort en 1790. Il était teinturier de profession et vint s’établir à Spire en 1755, où il parvint, au prix de grands efforts, k rétablir la culture

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de la garance, perdue depuis la dévastation du Palatinat par les troupes de Louis XIV. En quelques années, il couvrit de ce précieux végétal les plaines voisines de Spire et créa, au profit de cette ville, une branche d’industrie qu’elle exploite encore aujourd’hui. En 1775, il fut, en récompense de ses services, nommé sénateur par les autorités de la ville. Il a laissé une Instruction pratique sur la culture de la garance (Manheim, 1769) et un Procédé secret pour teindre la toile en rouge,

■ PFANNEH (Tobie), historien allemand, né à Augsbourg en 1641, mort en 1716. D’abord secrétaire de chancellerie à Gotha, il devint ensuite bailli à Saalfeld (1680), conseiller de la ligue Ernestine de Saxe (1687), et conservateur des archives à Gotha. C’était un

homme d’un caractère mélancolique, qui employait tous ses loisirs à l’étude. Nous citerons de lui : Historia pacis Weslphalicx (lrenopolis, 1679) ; De charismatibus txutiqu» Ecclesise (Gotha, 1680) ; Observatianes ecclesiaslicte {lèi)a., 1694-1695, in-4o) ; Historia comiliorum annorum 1652, 1653, 1654 (Weitnar, 1694) ; Principium fidei historiés (1698, in-S").

PFEFFEL (Jean-André), graveur allemand, né à Bischoflingen en 1074, mort en 1750. Il vécut pendant quelque temps à Vienne, obtint le titre de graveur de la cour d’Autriche, puis alla se fixer à Augsbourg, où il devint marchand et éditeur de gravures. Les plus remarquables de ses planches, pour la plupart à la manière noire, sont les portraits de Charles VII, de François Jet, de Marie-Thérèse, du prince Eugène de Savoie, de Frédéric II ; des Vues de Prague, de Florence ; des Paysages, d’après Alberti, etc.

PFEFFEL (Christian-Frédéric), jurisconsulte, publiciste et diplomate français, né a Colmar en 1726, mort à Paris en 1807. Sa famille comptait parmi ses ancêtres un minnesinger du xtiie siècle, dont Manassé a recueilli une pièce, et il avait pour père Jean-Conrad Pfeffel, qui devint, en 1722, jurisconsulteduroi pour les affaires d’Alsace et mourut en 1738. Frédéric Pfeffel fut plusieurs fois chargé d’affaires pour les cours de France et d’Allemagne, fonda l’Académie de Munich en 1763, et, appelé à Versailles en 1768, il devint rédacteur des actes diplomatiques au ministère des affaires étrangères. À l’époque de la Révolution, Pfeffel ayant été destitué se rendit auprès du duc de Deux-Ponts, qu’il avait déjà Servi comme résident à Munich, et fut nommé par lui conseiller d’État. En 1800, Bonaparte le fit venir à Paris et lui donna une pension de 6,000 francs ; mais Pfeffel ne put obtenir la restitution de ses biens qui avaient été confisqués. Il a publié des ouvrages importants sur le droit public de la France, de la Bavière et delà Pologne. Les principaux sont : Abrégé chronologique de l’histoire du droit public d’Allemagne (Paris, 1754 in-S°) ; Sur l’usage du miroir de Souabe en Bavière (Munich, 1764, in - 4°) ; Recherche historique concernant les droits du pape sur Avignon (1768, in-8o), etc. On lui doit aussi des mémoires historiques, des articles insérés dans les Staats-Anseigen, etc.

PFEFFEL (Théophile-Conrad), littérateur et fabuliste allemand, mais de nationalité française, frère du précédent, né à Colmar en 1736, mort dans la même ville en 1809. Orphelin à deux ans, Pfeifel fut élevé par sa mère et par son frère Christian, de dix ans plus âgé que lui et pour lequel il professa toujours un respect presque filial. Parvenu à l’âge d’entrer à l’université, il alla faire ses études à Halle, où son travail excessif fut souvent interrompu par des maladies à la suite desquelles il fut menacé de perdre la vue. Pfenel s’était fiancé tout jeune encore à M’io Divoux, de Strasbourg ; à son retour d’un de ses voyages, il fut pris d’une fièvre cérébrale et devint presque complètement aveugle. Sa délicatesse et la noblesse de ses sentiments le décidèrent à rendre à la jeune fille sa liberté, et il lui fit écrire en lui renvoyant son anneau de fiançailles. Marguerite Divoux, fille de huguenots, tenait de ses pères un grand attachement au devoir. Elle partit immédiatement avec ses parents pour Colmar, et son fiancé put encore la voir, mais pour la dernière fois, en recevant la bénédiction nuptiale, car il fut frappé d’une cécité complète. Il avait alors vingt-trois ans, et sa femme dix-huit.

Pour fournir un aliment à son activité, Pfeffel se lança résolument dans la carrière des lettres, et il y acquit rapidement de la célébrité. Après dix années du bonheur domestique le plus parfait, il eut la douleur de perdre son fils aîné, et »ette circonstance imprima une nouvelle direction à ses travaux. îl résolut de s’occuper de la jeunesse protestante, et surtout de la noblesse protestante d’Alsace, à laquelle toutes les écoles militaires de France étaient fermées. Il obtint du roi la permission de fonder une institution qu’il ouvrit, en 1773, sous ie nom d’Académie militaire, institution qui ne tarda pas k acquérir une grande importunée et où l’on vit accourir des jeunesgens d’Allemagne, de Suisse, d’Angleterre et de Russie. Cet établissement, dû à l’initiative individuelle et d’où sortirent un grand nombre d’hommes distingués, présentait en petit, à la fin du xvm» siècle, une ébauche remarquable de ce que devait être bientôt après l’École polytechnique, fondée par la Convention.

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Los travaux de l’Académie militaire laissaient encore à Pfeffel quelques loisirs qu’il consacrait aux lettres et à la poésie. De 1789 k 1791, il fit paraître trois volumes d’Essais poétiques, qui lui assignèrent une place honorable parmi les poètes d’Allemagne, au moment même du grand réveil littéraire dans ce pays.

Pfeffel eut de fréquentes relations avec Voltaire, qui, en 1755, vint habiter près de Colmar. En 1774, il fut visité par Lavater, avec lequel il fut en correspondance jusqu’à la mort du pasteur zurichois ; il était aussi très-lié avec Sehlosser, gendre de Gœlhe, mais il ne ressentait aucune sympathie pour ce dernier, et, quand parut le roman do Werther, il résuma les impressions que lui avait laissées cette lecture dans une épigramme que Goethe ne lui pardonna jamais et qui eut un grand retentissement.

En 1793, appauvri par lit Révolution et par la suppression do Son Académie militaire, Pfeffel reprit la plume pour nourrir sa famille. Malgré les douleurs que lui causa alors la perte de plusieurs de ses amis, ce fut le meilleur moment de sa vie de poète ; il fit quelques traductions des Fables de Florian et des Contes moraux de Marmontel ; en même temps, il écrivit plusieurs Nouvelles charmantes, remarquables par la grâce des détails, par la finesse de ses descriptions et de ses analyses du ceeur humain, et surtout par ses esquisses de caractères féminins.

Après le 18 brumaire, Pfeffel en fut réduit, pour vivre, à accepter une place de secrétaire interprète de la préfecture du Haut-Rhin. Il mourut au milieu de sa famille, après quelques années d’infirmités et de souffrances. Sa vie a été écrite par sa petite-fille, M^Lina Beck-Bernard, elle-même écrivain distingué.

Les œuvres de Pfeffel sont écrites en allemand. En tête de toutes se placent ses fables, qui portent le cachet d’un esprit sérieux et ce bonne heure tourné vers les plus hautes pensées de la philosophie et de la religion. Ses Œuvres compiêtesont été publiées eu deux collections sous cas titres : Essais poétiques (Tubingue, -1803-1810) et Essais en prose (Tubingue, 1810-1813). Un Supplément (Tubingue, 1820) renferme la biographie de l’auteur par Rieder. Il en existe plusieurs traductions partielles en fiançais, entre autres : Collection de contes et nouvelles, traduite par A.-C.-A. Pfeffel, son fils (Paris, 1825, 7 vol. in-12) ; Contes, nouvelles et autres pièces posthumes, traduits par Méhée de Latouche (1815, 2 vol. in-12) ; Fables et poésies choisies, traduites par Paul Lehr (Strasbourg, 1840, in-go).

PFEFFEHS, village de Suisse, canton de Saint-Gall, district et à 10 kilom. S.-E. de Surguns ; i,250 hab. Ancienne abbaye fondée en 720 par Châties-Martel et dissoute en 1838 ; on y a installé un asile d’aliénés. Cet édifice s’élève dans une haute vallée, sur une belle colline, en face d’une cascade ; les bâtiments, en grande partie revêtus de marbre, furent reconstruits en 1665 à la suite d’un incendie ; les religieux suivaient la règle de Saint-Benoit et l’abbé porta jusqu’à la Révolution le titre de prince. C’est à cette abbaye qu’appartenaient les fameux bains de Pfeffers,

éloignés de 2 kilom. du couvent. Ces bains sont alimentés par des sources thermales, dont la température est de 30° Réauraur.

PFEFFINGEB (Jean-Frédéric), mathématicien et historien allemand, né à Strasbourg en 1667, mort en 1730. Il devint, en 1693, professeur de mathématiques à l’académie de

Lunebourg, à laquelle il fut attaché avec le titre d’inspecteur en 1708. Ses principaux ouvrages sont : Problêmes mathématiques (Leipzig, 1688, in-go) ; Géographia curiosa (Leipzig, 1690, in-S°) ; Nouvelle manière de fortifier (Amsterdam, 1698, in-S») ; Choses mémorables du xvtte siècle (Hambourg, 1706, in-4o) ; Histoire de la maison de BrunswickLunebourg (Hambourg, 1731-1734,3 vol. in-8<>).

PFEIFFER ou PFIFFER (Louis), homme politique et officier suisse, né à Lucerne en 1530, mort dans la même ville en 1594. Les habitants de Lucerne l’élurent sénateur en 1554 et il devint, l’année suivante, bailli d’Entlibuch. Étant entré comme capitaine d’un régiment suisse au service de la France, il prit part aux sièges de Volpiano et de Monte-Cavallo en Piémont, se battit en Picardie et en Artois contre les Espagnols, à Dreux, aux sièges d’Orléans et du Havre contre les protestants, et fut nommé colonel, puis capitaine-lieutenant des cent-gardes suisses du roi par Charles IX. En 1567, à la tête de 500 Suisses, il conduisit le roi de Meaux à Paris, malgré les attaques réitérées du prince de Condé, et prit ensuite une part brillante aux batailles de Saint-Denis (1567), de Jarnac (1509) et de Moncontour (1569). De retour en Suisse(1570), Pfeiffer fut élu avoyer de son canton et acquit un tel crédit qu’on lui donna le surnom de Roi des Suisses. Il représenta ensuite la Suisse à la diète de Bade, puis aux cours de Savoie et de France.

PFEIFFER (Auguste), orientaliste allemand, né dans la basse Saxe en 1640, mort & Lubeck en 1698. Il professa les langues orientales à Wittemberg, remplit ensuite diverses fonctions pastorales, devint archidiacre à Saint-Thomas de Leipzig (16S1), où il enseigna en même temps la théologie et les langues orientales, et fut nommé en 1689 surin-