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PAU

de Hetiri IV enfant, par Bosio, une très-telle copie exécutée par l’auteur lui-même du tableau d’Eugène Deveria, la Naissance de Henri IV, uii Portrait du maréchal Bosquet, par le même, VAssassinat de Henri IY, par Merle, etc., en outre diverses collections géologiques, ornithologiques, plans en relief, etc.

Promenades, places, etc. La place Royale de Pau, dite, sous la Révolution, place de l’Égalité, est une des plus belles du monde entier. Vaste et plantée d’arbres, elle domine un panorama magnifique. Au centre de la place Royale a été érigée, le 27 août 1843, en présence du duc de Montpensier, une statue en marbre blanc’de Gabas, de Henri IV, par Raggi :.le Béarnais est debout, la main droite étendue, la main gauche appuyée sur la garde de son épée. Le piédestal est orné de bas-reliefs qui représentent : enfance de Henri IV au milieu des montagnes de Coarraze ; Henri IV secourant Paris affamé ; Henri IV à la bataille d’Ivry. Une allée conduit de la place Royale aux jardins du château. On peut ainsi traverser le pont arc de triomphe dont nous avons parlé et, sans entrer dans la ville, gagner la promenade de la Basse-Plante, dite jadis des Omelettes et servant d’avenue au parc. Ce parc, d’une contenance totale d’environ 12 hectares, déroule ses allées de hêtres sur une butte étroite et longue d’un kilomètre environ dominant le bord du Gave. Une autre promenade non moins ancienne, la Haute-Plante, a été maladroitement déboisée en 1833. Nous citerons encore le bois Louis, à l’est.

Histoire. L’étymologie du mot Pau (palum, pal, pieu) se rattache à l’origine même de la ville. Vers le xe siècle, suivant mie tradition difficile à préciser davantage, un vicomte du Béarn, frappé de l’admirable paysage de la vallée, résolut d’y faire bâtir un château et en marqua l’emplacement futur a l’aide de pieux. Jusqu’alors ces seigneurs avaient leur résidence à Morlaas. À partir du xn<* siècle, on trouve dans les anciens monuments historiques de Pau Castellum de Palo, Castrum de Pallo, c’est-à-dire le château du Pieu ou du Pal, d’où plus tard est venu Pau. Des habitations se groupèrent au pied du manoir féodal et la ville fut fondée. L’histoire de la ville de Pau se "rattachant intimement à celle du Béarn, dont elle partagea les phases diverses, nous nous bornerons à résumer les traits nriuctpaux spéciaux à l’ancienne capitale. C est à Pau que se réunit de bonne heure la cour ou assemblée délibérante de la province, sous les premiers Gaston, vicomtes de Béarn ; Morlaas, néanmoins, ne perdit pas tout d’abord ses prérogatives de siège du gouvernement. À l’époque de GAston-Phœbus, le château de Pau menaçait ruine, et Froissart nous apprend en ces termes sa reconstruction par !e célèbre comte : ■ Dans le temps que le prince de Galles et la princesse étaient à Tarbes, estoit le comte en la ville de Pau : car il y fesoit édifier un moult bel chastel, tenant à la ville au dehors sur la rivière du Gave. • Gaston-Phœbus fit rarement usage de sa nouvelle résidence, et Orthez demeura encore longtemps après lui celle de ses successeurs. Gaston XI, contemporain de Louis XI, le même qui détint prisonnière sa belle-sœur, Blanche de Castille, et l’empoisonna, fut le premier qui s’établit à Pau. « Il fit du château, dit M. de Lagrèze, un palais royal. Il l’embellit et l’agrandit encore. Il construisit les parties nord et est de l’édifice. Il créa le parc, si admiré des étrangers ; il fît de Pau une ville, éla’rgit son enceinte, exhaussa ses remparts. » Dès ce jour, la prospérité de Pau ne fît que s’accroître. En 1527, nous voyons la reine Marguerite de Navarre (auteur des célèbres Contes) y fixer sa résidence et contribuer à de nouveaux embellissements. "Elle appela, dit l’écrivain déjà cité, des artistes italiens pour décorer les vastes appartements situés au midi, le grand escalier que l’on admire encore, la cour intérieure et tout le dehors de l’édifice, remanié selon le style de la Renaissance. Elle créa, près de sa royale demeure, les plus beaux jardinages qui fussent pour lors en Europe. » Sous Marguerite, la cour de Pau fut très-brillante ; elle réunissait, mêlés aux seigneurs illustres de l’époque, les savants, les artistes et les poètes. Nous rappellerons que Calvin, Roussel, Lefèvre d’Etaples, puis Clément Marot y trouvèrent asile et protection. Enfin, en 1353, Henri IV, du souvenir duquel la ville est encore remplie, naquit au château de Pau. La même résidence vit, en 1569, le massacre des principaux chefs catholiques faits prisonniers par Montgomery après la capitulation d’Orthez. Jeanne d’Albret ne quitta Pau, d’où elle gouverna la Navarre, que pour venir mourir à Paris (1572). Après la première abjuration de Henri IV, ce fut dans le château de Pau que se réunit l’assemblée des états pour rejeter l’édit rétablissant en Navarre te catholicisme. L’avènement du roi béarnais au trône de France n’empêchapas la province de se gouverner séparément et Pau de conserver son rang de ville capitale. Elle le conserva jusqu’en 1620, époque où, sur les représentations des états de France demandant la réunion du Béarn et de lu basse Navarre à la couronne, et malgré les résistances des états de la province, < Louis XIII, dit M. Henri Martin, marcha droit à Pan, remit lui-même les évoques et le clergé béarnais en possession de leurs églises, de leurs domaines, de leurs pri PAUC

viléges, établit un gouvernement catholique dans Navari’enx, la plus forte place de la contrée, cassa les persans, ou milices du Béarn, qui étaient indépendants de l’autorité royale, et fit enregistrer au parlement de Pau un édit qui réunissait le Béarn et la basse Navarre à. la couronne de France. » Ce fut Louis XIII qui y établit un parlement, et la ville devint en outre le siège d’une intendance. Depuis lors, Pau cesse de jouer un rôle dans 1 histoire. Outre Henri IV, Pau a vu naître le maréchal de Gassion (1609) et Bovnadotte, devenu roi do Suède sous le nom do Charles-Jean XIV. La maison de ce dernier existe encore.

PAU (gave de), rivière de France. Elle prend sa source dans le département des Hautes-Pyrénées, à 2,331 mètres au-dessus du niveau de la mer, près delà Brèche-de-Roland, au S. de l’arrondissement d’Argelès, tombe dans le cirque de Gavarnie par une. cascade de 422 mètres, arrose Gavarnie, forme les belles cascades’ du pont de Barygui, baigne Saint-Sauveur, Luz, traverse les magnifiques gorges de Pierrefitte, passe près de Lourdes, a Saint-Pé, entre dans le département des Basses-Pyrénées, baigne Coarraze, Claracq, Nay, Pau, Abidos, Maslacq, Orthez, Puyoo, forme la limite entre les départements des Basses-Pyrénées et des Landes, arrose Peyrehorade, Hastingues, où le chemin de fer le traverse sur un beau pont, et se jette, au Becde-Gave, dans l’Adour, après un cours de 175 kilom., dirigé du S. au N.-O. Parmi ses affluents, nous signalerons : le gave d’Aspe, qui parcourt l’une des gorges les plus pittoresques des Pyrénées ; Te gave de Bastan, le gave de Cauterets, le Nez, le Louzon, le Béez, le Luz, l’Ousse-des-Bais, la Baisse, le Luzoué, le Laa, le gave d’Oloron, qui double le volume de ses eaux. Le gave de Pau est censé flottable depuis le pont de Lestelle jusqu’au confluent du gave d’Oloron. Il est navigable du confluent du gave d’Oloron à son embouchure. Un service de bateaux à vapeur fonctionne entre Peyrehorade et Bayonne.

PAtFCARTAMBO, ville du Pérou, département et à 100 kilom. N.-E. de Cuzco, ch.-l. de la province de son nom, près de la rive droite de la rivière de Paucartambo ; 2,300 hab. Il La province de Paucartambo, bornée par les provinces de Caloa-y-Lares et Quispicanchi, a 130 lieues carrées géographiques et s’étend des deux côtés de la Cordillère de Vilcanota. Elle est arrosée par le Paucartambo et un affluent de rinumbari. Le climat est tempéré dans les parties basses, mais très-froid sur les montagnes. Les productions principales du sol, en général assez fertile, sont le blé, les fruits et le coton. Magnifiques forêts de cèdres dans les vallées du nord. Mines d’or, d’argent et de mercure.

PAUCARTAMBO, rivière du Pérou. Ellesort, dans le département de Cuzco, d’un petit lac de la Cordillère de Vilcanota, traverse la province à laquelle elle donne son nom et se jette dans l’Apurimac, après un cours d’environ 466 kilom. Son affluent le plus important est la Vilcamba.

PAUCA, SED BONA, locution latine que l’on peut traduire par Peu, mais bon. Voici un exemple de son emploi : Cet auteur n’a laissé qu’un petit nombre d’ouvrages, mais chaque page est empreinte du cachet inimitable de son génie : pauca, su» bona. Nos romanciers modernes laisseront un bagage littéraire dont certainement la postérité ne dira pas : pauca, sed BONA.

PAUCIARTICULÉ, ÉE adj. (pô-si-ar-ti-kulé — du lat. pauci, peu nombreux, et de articulé). Zool. Qui n’est formé que d’un petit nombre d’articles,

FAUCIDENTÉ, ÉE adj, (pô-si-dan-té — du. lat. pauci, peu nombreux, et do 'denté). Hist. nat. Qui n’a qu’un petit nombre de dents.

PAUGIFLORE adj. (pô-si-flo-re — du lat. pauci, peu nombreux ; flos, floris, fleur). Bot. Qui ne porte qu’un petit nombre de fleurs.

PAUCIFOLIÉ, ÉE adj. (pô-si-fo-li-é — du lat. pauci, peu nombreux ; folium, feuille). Bot. Qui n’a qu’un petit nombre de feuilles.

PAUCIJUGUÉ, ÉE adj. (pô-si-ju-ghé — du lat. pauci, peu nombreux ; jugum, paire). Bot, Qui n’est formé que d’un petit nombre de paires de parties.

PAUCINERVÉ, ÉE adj. (pô-si-nèr-vé — du lat. pauci, peu nombreux ; nervus, nerf). Bot. Qui n’a qu’un petit nombre de nervures.

FAOCIOVULÉ, ÉE adj. (pô-si-o-vu-lédu lat. pauci, peu nombreux, et de ovulé). Bot. Qui ne produit qu’un petit nombre d’ovules.

PAUCI QUOS 5ÎQUUS AMAVIT JUPITER

(Les hommes, en petit nombre, que Jupiter a aimés), Versde Virgile (Enéide, Itv. VI, v. 129). Descendre aux enfers est facile, dit la sibylle au héros troyen, mais revenir sur ses pas et revoir la lumière, voilà une entreprise difficile et qui n’a été tentée avec succès que par un petit nombre d’hommes aimés de Jupiter.

« C’est en suivant la route ouverte par les grands écrivains du grand siècle, sans se traîner servilement sur leurs traces, que M, de Maistre et quelques autres rares esprits, pauci quos tequus amavit Jupiter, ont élevé des mo ’ PAUL

numents qui sont destinés à vivre aussi longtemps que la langue française. »

Paul de Saint-Victou.

< Voici une copie plus exacte de laNewtonique, vous pouvez la donner ; mais il faut, commencer par des gens un peu philosophes et poètes, pauci guos mquus amavit Jupiter. »

VOLTAIIÎli.

PAUCIRADIÉ, ÉE adj. (pô-si-ra-di-é — du lat. pauei, peu nombreux, et de radié). Hist. nat. Qui n’a qu’un petit nombre de rayous.

PAUCIRUGUEUX, EUSE adj. (pô-si-rugheu, eu-ze — du lat. pauci, peu nombreux, et de rugueux). Bot. Qui offre peu de rides, de rugosités,

PAUCISÉMINÉ, ÉE adj. (pô-si-sê-mi-nédu lat. pauci, peu nombreux ; semen, seminis, semence). Bot. Qui ne produit qu’un petit nombre de graines.

PAUCISÉRIÉ, ÉE adj. (pô-si-sé-ri-é — du lat. pauci, peu nombreux ; séries, série). Bot. Qui est partagé en un petit nombre da séries.

PAUCISPIRÉ, ÉE adj. (pô-si-spi-ré — du lat. pauci, peu nombreux, et de spire). Zool. Qui ne décrit qu’un petit nombre de spires.

PAHCITÉ s. f. (pô-si-té — du lat. paucitas ; de pauci, peu nombreux). Petit nombre : La paucité de la race humaine rend la terre inhabitable, et cette terre abandonnée contribue à son tour à ta dépopulation. (Volt.) Il C’est un vieux, mot, qui serait utile et que, cependant, l’autorité de Voltaire n’est point parvenue à rajeunir.

PAUCRIN ou PACCRAIN s. m. (pô-krnin). Mar. Portefaix, dans les ports de mer. Il Nom que les matelots’donnent a un armateur avare.

PAUCTOJJ (Alexis-Jean-Pierre), mathématicien, né à La Baroche-Gondouin (Mayenne) en 1736, mort en 1798. Il professa les mathématiques à Strasbourg, à Dôle, et obtint en 1796 un emploi au bureau du cadastre à Paris. Paueton, qui devint membre correspondant de l’Institut, s’est fait connaître par un savant livre, souvent copié depuis : Métrologie, ou Traité des mesures, poids et monnaies des anciens peuples et des modernes (1780, in-4o). II a donné encore : Théorie de la visd’Archimède, de laquelle on déduit celle des moulins (176S, in-12) ; Théorie des lois de la nature, suivie d’une dissertation sur les pyramides d’Égypte (1781, in-8o).

PAUDITS (Christophe), peintre allemand, né dans la basse Saxe en 1616. mort à Nuremberg en IG4S. Il eut pour maître Rembrandt, dont il imita heureusement la manière, et exécuta de remarquables tableaux pour l’évêque de Ratisbonne, le duc do Bavière, Albert Sigismond, etc. Parmi ses œuvres, remarquables par la vigueur dû coloris et la vérité des tons, nous citerons : le Réveil de saint Jérôme, un Vieillard avec un enfant, qui ont fait pendant quelques années partie du musée du Louvre. On raconte qu’à la suite d’un concours, dont le sujet était un Loup qui dévore m agneau, la majorité des juges s’étant prononcée en faveur de Roester, son concurrent, il fut attaqué d’une fièvre violente causée par le dépit et mourut peu après.

PAUFFIN ’(Jean-Charles-Chéri), magistrat et littérateur français, né à Mézières (Ardennes) en 1S01. Successivement juge auditeur (1829), substitut (1834) et juge d’instruction (1842) à ltethel, il quitta’la magistrature en 1847. M. Pauffin s’est fait connaître par des recueils de poésie et par quelques écrits historiques. Il fait partie de plusieurs sociétés savantes. Nous citerons de lui : la Jeune Lyre(1826, in-12) ; les Chants du soir (1S44, in-12) ; Rethel et Gerson (1845, in-12) ; Dubois-Crancé (1S54, in-12), etc. Il travaille depuis un grand nombre d’années à un ouvrage sur l’histoire de son pays.

PAOFORCEAU s. m. (pô-for-so — de pal, qui s’est dit pau, et de force). Chasse. Piquet auquel on attache le filet pour prendre les pluviers.

PAUILLAC, en Uit. Pauliacus, ville de France (Gironde), ch.-l. de cant., arrond. et à 19 kilom. S.-E. de Lesparre, sur la rive gauche de la Gironde, où elle a un port important ; pop. aggl., 2,070 hab. —pop. tôt., 4,222 hab. Fabriques de briques ; commerce de vins. La Gironde, qu’une île partage en deux bras, a devant Pauillac 8 kilom. de largeur et y forme une belle rade éclairée par un phare. Bon bassin pour les bateaux-pilotes. Pauillac est le principal entrepôt des vins duMédoc. C’est sur le territoire de cette commune que se trouvent les crus célèbres de Château-Laftite et de Château-Latour. Le vignoble de Pauillac produit annuellement 3,500 à 4,000 tonneaux. Le château Laffite est un castel à pignon, flanqué d’une tourelle à aiguille pointue, avec deux autres petites tourelles sur le derrière, et posé sur une terrasse élevée et à balustres, au pied de laquelle s’étendent des jardins et des prairies. Ce château a été acheté en 1868 par M. de Rothschild.

PAUKA s. m. (pô-ka). Sorte d’éventail. V. PUNKA.


PAUL s. m. (pol — du nom d’un pape). Métrol. Monnaie d’argent des anciens États romains, qui valait 0 fr. 52 : Je vous conseille d’aborder un douanier d’un air riant, et de lui donner un paul. (H. Beyle.) Les uns lui accordent des millions, les autres prétendent qu’il ne possède pas un paul. (Alex. Dum,)


PAUL (SAINT-), bourg de France (Alpes-Maritimes), cant. de Vence, arrond. et à 20 kilom. N.-E. de Grasse, sur une colline. ; 810 hab. Ce bourg, admirablement situé, est entouré de remparts bien conservés, monument précieux pour l’histoire des fortifications. L’église renferme de bons tableaux, des statuettes et de curieux reliquaires.


PAUL (SAINT-), ville de la colonie française de l’île de la Réunion (autrefois île Bourbon), ch.-l. de cant. dans l’arrond. judiciaire et à 28 kilom. S.-O. de Saint-Denis ; 16,000 hab. Elle offre des maisons bien bâties, plusieurs rues plantées d’arbres et de charmantes promenades. Le commerce n’est pas très-actif. Les navires qui ont commencé leur chargement à Saint-Denis viennent l’achever à Saint-Paul, en café et en coton. La rade est fort belle. L’étang de Saint-Paul, le plus considérable de l’île, a 16 hectares 36 ares de superficie et communique avec la mer pendant la saison des pluies. Ses eaux contiennent du carbonate de soude provenant sans doute de sources souterraines. Saint-Paul a été le premier établissement des Français à la Réunion ; son commerce est évalué à 15 millions. Il est la patrie de Parny.


PAUL (SAINT-), baie de la côte septentrionale de l’île de Malte, défendue par la tour Saint-Paul, le fort Mestara, le bastion d’Elbens et la tour de l’Université. Salines importantes. C’est dans cette baie que saint Paul fit naufrage.


PAUL (SAINT-), île de l’Amérique anglaise (Nouvelle-Écosse), à l’entrée du golfe Saint-Laurent, à 17 kilom. N.-E. du cap Nord, extrémité septentrionale du cap Breton.


PAUL (SAINT-), San-Paolo, ville du Brésil, ch.-l. de la province de son nom, à 350 kilom. S.-O. de Rio-Janeiro, par 23° 3’ de latit. S. et 48° 19’ de longit. O., dans une contrée élevée, sur le versant occidental de la sierra do Mar. près de la rive gauche du Tieté ; 34,000 hab. Climat délicieux et très-salubre. Siège d’un évêché, résidence du gouverneur et des principales autorités de la province. Université, bibliothèque publique, école de droit, collège, séminaire, consulats étrangers. Fabriques de coton, de toiles, de filets pour hamacs et de poterie de terre. La ville, généralement bien bâtie, offre des rues droites, larges, bien pavées et ornées de quelques fontaines. On y remarque de nombreux jardins, qui donnent des fleurs toute l’année. On élève dans les campagnes voisines beaucoup de bêtes à cornes, des chevaux qu’on vend à bas prix, des mulets très-estimés et des chèvres d’une belle race. Les principales curiosités de la ville sont : le palais du gouverneur, ancien collège des jésuites ; le palais épiscopal ; la cathédrale et la maison de Refuge.

La ville de Saint-Paul est bâtie sur une charmante colline et entourée de riantes prairies. De belles routes y donnent accès, et elle sert de point de jonction au chemin de fer qui relie Rio-Janeiro et l’intérieur de la province au port de Santos, sur l’Océan. La salubrité du climat attire une foule d’étrangers, qui habitent généralement les maisons de plaisance des environs. Les femmes de Saint-Paul se distinguent par leur beauté et leur amabilité, les hommes par l’élégance de leur costume et de leurs manières.

Les Paulistes ne sont pourtant que les descendants de condamnés portugais déportés ; leur charmante ville a été fondée, en 1552, par une colonie pénitentiaire de l’ancienne métropole d’Europe. On prétend même que c’est le succès de cette colonie pénitentiaire portugaise en Amérique qui a inspiré aux Anglais l’idée d’en former une semblable à Botany-Bay, en Océanie, pour leurs convicts.

Lorsque le Portugal et le Brésil passèrent sous la domination de Philippe II, roi d’Espagne, les habitants de Saint-Paul furent assez forts pour résister aux Espagnols et se constituer en république indépendante. Aujourd’hui les Paulistes se font remarquer par leur esprit entreprenant, leur ardeur aux découvertes et leur amour de pérégrinations dans les autres provinces du Brésil, qu’ils parcourent en commis voyageurs, pour échanger les marchandises d’Europe avec les productions du pays,

Saint-Paul est le centre d’un commerce considérable. Ses magasins servent d’entrepôt aux produits étrangers comme à ceux de la contrée. On y trouve les tissus, les soieries, les draperies, les articles manufacturés et les objets de mode d’Europe, et pour l’exportation les minerais de fer, de cuivre, d’or et d’argent, le charbon et les pierres précieuses, avec les céréales de toute sorte, le café, le lin, le tabac, le sucre, le coton, etc. || La province de Saint-Paul, bornée au N. par celle de Goyaz, au N.-E. par la province de Minas-Geraes, à l’E. parla province de Rio-Janeiro et l’océan Atlantique, au S. par la province de Santa-Catharina et de Rio-Grande, et à l’O. par le Paraguay et les provinces de Matto-Grosso et de Goyaz, a 456,000 kilom. carrés environ et 500,000 hab. « Cette province, dit M. Ennery, se compose de deux parties bien distinctes, le littoral et les hautes terres intérieures, séparées par la sierra do Mar, qui s’élève par degrés vers l’O. et