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sans changement de couleur à la peau, un peu douloureuse il la pression et dans quelques mouvements, surtout si des muscles viennent s’insérer à ce niveau. Au bout d’un certaintemps, quelquefois assez long, la partie tuméfiée rougit, se ramollit à son centre, et bientôt il n’est plus possible de douter que du

Eus existe au milieu de la production moride. Les douleurs spontanées que ressentent les individus atteints de périostite chronique se montrent surtout pendant la nuit. Cette apparition nocturne des douleurs se voit principalement dans les ostéo -périostites syphilitiques, mais elle n’est pas étrangère aux formes rhumatismales de la maladie. On constate encore une augmentation de la chaleur locale, parfois sensible au toucher.

La périostite chronique peut se terminer par résolution ou par suppuration, et, par suite, carie ou nécrose. Le traitement, lorsque la maladie est d’origine syphilitique (et c’est le cas le plus fréquent), consiste dans l’administration des mercuriaux et de l’iodure de potassium. S’il y a suppuration, il faut inciser les parties molles et faire des pansements légèrement excitants. Dans la périostite non syphilitique, il faut conseiller le repos, les émollients d’abord, puis les révulsifs et, enfin, la compression. Lorsqu’il y a des ulcères chroniques qui résistent à tous les pansements, il ne reste plus qu’à les cautériser avec le fer chauffé à blanc.

PÉRIOSTOSE s. f. (pé-ri-o-stô-ze— rad. périoste). Pathol. Tuméfaction, gonflement du périoste.

— Encycl. Le nom de périostose, appliqué indifféremment à toutes les tumeurs du périoste, désigne des affections fort différentes entre elles et qu’il eût mieux valu distinguer par des noms spécifiques.

La périostose gommeuse ou gomme syphilitique est le mieux connu de ces divers accidents. Le développement des gommes est assez tardif et assez lent. Elles se montrent parfois plusieurs années après le début de la syphilis, s’accroissent pendunt deux ou trois mois, prennent une consistance très-dure, puis commeneentàse ramollir. Lapeau prend ensuite une couleur de plus en plus foncée et finit par donner une ou plusieurs issues à une matière purulente ouséro-sanguinolente, sans odeur ni saveur. S’il existe plusieurs ulcères, . ils ne tardent pas à s’étendre, à se confondre et à former une plaie unique.

Le siège d’élection des pèriostoses gommeuses est sur les os plats ou sur les os longs — situés peu profondément, comme le crâne et le tibia. On les rencontre aussi au coude, sur le radius, sur les côtes et les clavicules. Leur volume, qui quelquefois ne défasse pas celui d’un noyau de cerise, peut atteindre et même dépasser la grosseur du poing. Le nom vulgaire de gommes provient de la matière gélatineuse et comme gommeuse qui remplit ces tumeurs.

Les pèriostoses gommeuses causent souvent des douleurs assez vives, qui s’exaspèrent pendant la nuit. Abandonnées à elles-mêmes, elles se terminent quelquefois par résolution, d’autres fois par induration, plus souvent par suppuration, laissant, dans ce dernier cas, des cicatrices indélébiles, qui ressemblent à des brûlures profondes. Quant au traitement des gommes, il comprend le traitement général de la syphilis, l’emploi des résolutifs pour la tumeur et, s’il se produit des abcès, la médication spéciale usitée pour ce genre d’accidents. L’incision des parties molles jusqu’au périoste, dès le début de l’affection, est aujourd’hui ’fort conseillée.

Dans une autre espèce de périostose, connue sous le nom de fongus périostal, l’intérieur de la tumeur prend une consistance qu’on a comparée à celle du vieux fromage. Cette tumeur, fort redoutable, atteint, dans certains cas, le volume de la tête d’un enfant et attaque surtout les os des membres. On no connaît d’autre remède contre ce mal terrible que l’amputation du membre, ou l’ablation de la tumeur quand elle ne siège pas sur un membre.

PÉRIOSTOTOM1E s. f. (pé-ri-o-sto-to-mlde périoste, et du gr. tome, section). Résection du périoste des tumeurs osseuses.

— Encycl. Art vét. La périostotomie est une opération qui consiste dans la section du périoste des tumeurs osseuses, en vue d’obtenir la résolution de celles-ci ou d’en arrêter le développement. Cette opération a été pratiquée pour la première fois, il y a une vingtaine d’années, par le professeur Sewel, du Collège vétérinaire de Londres, pour guérir principalement tes exostoses des membres : suros, « parvins, jardes, etc. Pour M. Sewel, cette opération devait remplacer le feu, les cautères, le broiement, les vésicatoires, les sétons, moyens souvent inefficaces, dit-il, ou ne réussissant qu’en laissant des traces extrêmement préjudiciables.

Avant de pratiquer cette opération dans les cas chroniques, il suffit de lotionner la partie avec de l’eau froide ; mais, quand l’inflammation est aiguë, accompagnée de tuméfaction, d’adhérence à la peau, on doit d’abord calmer ces accidents par des saignées locales, des fomentations, des cataplasmes et un purgatif. On commence l’opération eu faisant avec un bistouri une ouverture à ta peau ayant assez de largeur pour admettre un bistouri particulier, en forme de sonde, appelé

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périostotome, qu’on passe sous la peau dans toute l’étendue de l’ossification, et avec lequel, en le retirant, on incise le périoste épaissi jusqu’à l’os.

Quand la tumeur osseuse est de date récente, on peut se borner à débrider de la sorte le périoste. Pour le cas où elle remonte à une époque déjà ancienne, Sewel conseille de passer un séton dans le trajet parcouru par le périostotome. Les animaux paraissent éprouver fort peu de douleur. Cette opération entraîne une légère inflammation qui survient le jour suivant. On fomente alors la partie et l’on donne un léger exercice. Le neuvième ou dixième jour, 1 animal est capable de travailler, la tuméfaction diminue, et souvent la matière osseuse est complètement résorbée. Mais l’inflammation peut être très-intense, s’accompagner de tuméfaction et de tension de la peau ; on doit, dans ce cas, recourir aux saignées locales, aux fomentations émollientes, aux cataplasmes, etc.

M. Gourdon rapporte, d’après M. Reynal, qui a plusieurs fois pratiqué et vu pratiquer cette opération, que les effets sont différents suivant la région où elle a été faite. Sur les suros des régions métacarpiennes ou métatarsiennes, la périostotomie produit, en général, peu de douleur et peu de gonflement. Mais il n’en est pas de même lorsqu’on a incisé le périoste sur une jarde, sur un épûrvin ou sur une forme. Le lendemain, on observe un engorgement assez prononcé et très-douloureux ; l’inflammation paraît même s’étendre à tous les tissus de l’articulation tarsienne ou au pourtour de la couronne. Quand on pratique cette opération sur le jarret et sur la couronne, il reste, après que l’inflammation est calmée, un engorgement et une boiterie plus prononcés qu’avant l’opération, et qui réclament l’application du feu. «Il est permis de conclure de ces faits, dit M. Gourdon.qu’il peut y avoir sinon du danger, au moins peu d’avantage à pratiquer la périostotomie sur le tarse ou aux phalanges, et qu’on doit en borner l’application au suros du canon. L’opération, en effet, dans cette région, ne s’accompagne pas de tout ce cortège de" phénomènes inflammatoires. Dans le cours de dix ou quinze jours la douleur cesse, et l’empâtement qui succède à l’opération disparaît au bout de six semaines à deux mois, en même temps que l’exostose sur laquelle elle avait été pratiquée. » Il y a donc lieu de réserver cette opération aux tumeurs osseuses isolées et éloignées des articulations, comme sont celles du canon^

PÉRIOSTRAQUE’s. m. (pé-ri-o-stra-kedu préf, péri, et du gr. astrakan, coquille). Moll. Epidémie des coquilles.

PÉRIOVtJLAIREadj. (pé-ri-o-vu-lè-re— du

F réf. péri, et de ovule), Anat. Qui entoure ovule.

PÉRIPATE s. m. (pé-ri-pa-te — du gr. peripateo, je me promène). Annél. Genre d’annélides, type de la famille des péripntiens, comprenant plusieurs espèces qui habitent les mers de l’Amérique centrale et méridionale et du Cap de Bonne-Espérance : Les caractères des pésipates sont asses singuliers. (P. Gervais.)

— Encycl. Les péripates, rangés, suivant les divers auteurs, parmi les myriapodes ou les annélides, paraissent former le passage entre ces deux classes. Ils offrent comme caractères principaux : un corps articulé, mou, contractile, allongé, presque cylindrique, un peu atténué et obtus aux deux extrémités ; la tête peu distincte, formée d’un seul anneau ; deux tentacules coniques, aigus, un peu rétractiles ; des yeux sessiles à la base externe des tentacules ; la bouche longitudinale, bilabiée ; une petite trompe munie de mâchoires ; les pieds mous, formés par un mamelon assez saillant, articulé, terminé par des soies courtes, La peau de ces animaux est assez épaisse, solide et même résistante. Le canal intestinal est complet et libre, du moins en apparence, se rétrécissant vers les deux extrémités, ne présentant ni divisions ni circonvolutions, à parois très-minces et boursouflées.

Les péripates habitent pour la plupart l’Amérique du Sud. Ils vivent dans les endroits humides des grandes forêts, où ils se cachent sous les herbes ; quelques-uns se tiennent sur les bois pourris, au voisinage des eaux saumâtres ; d’autres encore ont été trouvés sous les pierres. Quand on irrite ces animaux, ils font suinter de leur bouche ou même éjaeulént assez loin un liquide transparent, incolore, glutineux, qui se solidifie presque aussitôt et offre les caractères du caoutchouc ; ii n’a, d’ailleurs, aucun mauvais goût. Le péripale court a environ om, (H de longueur totale et présente un peu l’aspect d’une limace ; il est d’un noir velouté en dessusec blanc jaunâtre en dessous. Ou le trouve au Cap de Bonne-Espérance-, quand on le prend, il se mt : t en boule comme un lampyre. Le péripate iuliformt est long de 0"»j08, brun noir amielé de jaune, à ventre brun rosé ; il marche quelquefois à reculons.

PÉRIPATE, ÉE adj. (pé-ri-pa-té). Annél.

"V. PÉBIPAT1KN.

PÉRIPATÈTICIEN, IENNE adj. (pé-ri-paté-ti-si-ain, i-ène — gr. periptitêti/cos ; de péri, autour, et de patêo, je me promène, parce que ces philosophes dissertaient dans le Lycée, en se promenant). Philos. Qui appartient

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h l’école d’Aristote : Philosophe péripatèticien. Doctrines péripatéticiennes. Philosophie péripatéticienne. Le règne de la forme frKRiPATKTiciicNNfî appliquée à l’enseignement religieux est la scolastiuite. (V. Cousin.) Le christianisme, entrant dans te monde païen, rencontra la logique péripatéticienne comme l’un des obstacles les ptus sérieux à vaincre. (B. St-Hilaire.).

— s. m. Philosophe de l’école d’Aristote : Un péripatéticibn. Le système désigné au moyen âge et à ta Menaissance sous le nom d’averroïsme n’est que l’ensemble des doctrines communes aux péripatéticiens arabes, (Renan.)

— Encycl. V. PÊRIPATÉTISME.

PÉRIPATÉTIQOE adj. (pé-ri-pa-té-ti-ltegr. perip/dêtikos. V. péripatèticien). Philos. Qui appartient au péripatétisme : Doctrine

PÉRIPATÉTIQ.UE.

— s. m. S’est-dit pour péripatèticien :

Oui, mais l’autorité du péripaiètique Prouverait que le bien et le mal...

IUcine.

PÉR1PATÉTIQUEMENT adv. (pé-ri-pa-téti-ke-man — rad. péripatétiqué). À la façon des péripatéticiens : Argumenter péripatéti-

QUEMENT.

PÉR1PATÉTISME s. m. (pé-ri-pa-té-ti-sme. — V. péripatèticien). Philosophie, doctrine péripatéticienne : Le péripatétisme était la forme du principe de l’autorité. (V. Cousin.) Paracelse renversa l’édifice du gaténisme et du PÉRiPATÉTiSME. (Brachei.)

■— Encycl. Les doctrines de l’école péripatéticienne se résument dans la célèbre maxime : Nihil est in intellectu quoi non prius fuerit in sensu, « Il n’est rien dans l’entendement qui n’ait d’abord été dans les sens ». Cet axiome appartient proprement à l’école du Portique, mais il fut adopté de bonne heure par le Lycée, conformément à divers passages d’Aristote, bien que plusieurs autres du même auteur semblent l’infirmer. Cette maxime, eu effet, ramène toutes les idées humaines à la sensation comme à leur source ; or, Aristote insiste sur la distinction du contingent et du nécessaire, du relatif et de l’absolu, et, comme le contingent et le relatif ont les sensations pour terme correspondant dans l’intelligence humaine, les notions^qui correspondent au nécessaire et t l’absolu semblent avoir une analogie manifeste avec ce que Platon appelle les idées. Ce qu’il y a de clair, c’est qu Aristote a cherché un milieu encre l’idéalisme et le sensualisme ; mats ce qui est loin d’être aussi clair, c’est en quoi, d’après lui, consisterait ce milieu ; aussi quelques-uns de ses disciples en sont-ils venus au pur sensualisme. Mais telle n’était pas la vraie doctrine péripatéticienne, que nous essayerons de dégager des obscurités du maître et des premiers disciples. Il est bien entendu que nous n’étudions ici que les généralités.

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Il y a dans l’esprit humain deux parties : les formes logiques et les éléments fournis par la sensation. En vertu des formes qui la constituent essentiellement, la raison produit des affirmations qui impriment au variable et à l’individuel le caractère de la nécessité et de l’universalité logique, qui se résout dans le principe de la contradiction, suivant lequel la même chose ne peut pas être et n’être pas en même temps. Mais ces formes de la raison et les affirmations qui en procèdent ont besoin d’une matière à laquelle elles s’appliquent : cette matière, c’est la sensation, cest ^expérience qui la fournit. Cela posé, on comprend comment la doctrine péripatéticienne concorde, à certains égards, avec la théorie platonicienne et avec l’épicurisme, tout en s’en écartant sous certains rapports. Elle admet, avec les platoniciens, que la connaissance renferme un élément radicalement distinct de la sensation ; elle admet, avec l’épicurisme, que sans la sensation nulle connaissance ne pourrait exister ; elle se sépare du platonisme parce que, pour celui-ci, les idées, source des affirmations absolues, qui ne se résolvent pas en des vérités purement logiques, sont des réalités éternelles, indépendantes de la raison, extérieures à elle et seulement manifestées à elle ; elle se sépare des épicuriens parce que les anticipations de ceux-ci ne sont que la généralisation des sensations mêmes, tandis que, dans le système péripatèticien, les formes de la raison, bien qu’elles ne puissent s’appliquer qu’aux sensations, y ajoutent, pour constituer la connaissance, un élément indépendant de l’expérience.

On comprend maintenant pourquoi le përipatétisme tenait à affirmer sa distinction radicale du platonisme et de l’épicurisme, et se donnait néanmoins comme leur conciliateur. Mais bien des philosophes prétendent dégager autrement que nous ne le faisons les doctrines fondamentales de cette école ; les uns la font pencher vers l’idéalisme, les autres vers le sensualisnie. La secte fondée par Aristote ne nousappaniît plus, dans ce cas, que comme un mélange obscur et bizarre d’affirmations et de notions opposées, absolument indigne do la grande place qu’elle a occupé dans l’histoire. Que le pén’patétisme l’enferme des contradictions, nous ne le nions pas ; mais ce que nous croyons pouvoir contester et même proclamer incroyable, c’est qu’un esprit d’une

aussi grande portée qu’Aristote, rompu à la dialectique comme à l’étude de la nature, ait établi pour base de son système une manifeste contradiction. On ne peut, à notre sens, le comprendre qu’en supposant, comme nous venons de le faire, qu’il s’est placé, ou du moins qu’il a cherché a se placer a un point de vue analogue, partiellement du moins, à celui que le plus grand génie philosophique des temps modernes, Emmanuel liant, a saisi avec tant de bonheur.

Ajoutons quet grâce à cette interprétation du fondement de la doctrine péripatéticienne, toute cetto doctrine est aiséo k saisir et k résumer brièvement, tandis que, si on les dégage de ce lien que nous avons cru y voir, toutes les idées, isolées et placées 1 une a côté de l’autre sans aucun lien, demandent une exposition sans fin et s’égrènent en se séparant, comme un collier de perles dont le fil est rompu.

Si ce que nous avons cherché à établir est vrai, la philosophie péripatéticienne devait commencer par déterminer les lois internes de la raison, ou, en d’autres termes, elle dépendait primitivement de la logique. La logique est, en effet, la grande œuvre d’Aristote*, •la clef de toutes ses spéculations, le lien qui unit toutes les parties de son œuvre immense. Aussi, bien longtemps après que la métaphysique des péripatéticiens eut succombé sous les progrès de la science philosophique, sa logique subsista, et elle demeure encore aujourd’hui" pour bon nombre d’écoles, ce qu’elle fut universellement au moyen âge.

Pour cette illustre secte, la logique, renfermant les lois de la démonstration, et par là même de la science, suppose des notions indémontrables qui lui servent de base ; attendu que, sans axiomes primitifs, l’homme serait obligé de se livrer à une série non indéfinie mais infinie de raisonnements, ce qui reviendrait simplement à l’impossibilité de rien croire. Tous les philosophes de nos jours admettent cette nécessité d’axiomes, sauf les sceptiques, lesquels nient tout critérium.

Ces bases de la logique étant posées, les péripatéticiens divisent la science en trois parties : la première, traitant des termes, expression des idées ; la deuxième, des énonciations, expression des jugements ; la troisième, du raisonnement. Comme le raisonnement, qui est l’instrument de la démonstration génératrice de la science, est l’objet propre de la logique, il est essentiel de connaître ses éléments. Il se compose de propositions ; il faut donc examiner les propositions. Mais les propositions elles-mêmes se composent de termes ; il faut donc commencer par les termes, qui sont les éléments primitifs du raisonnement. Or, ces termes se ramènent à dix catégories (v. ce mot). Nous n’insisterons pas sur le classement et l’analyse des propositions qui se trouvent dans la logique d’Aristote, ni sur sa théorie du raisonnement, dont toutes les formes sont ramenées à une seule : le syllogisme.

Outre cettelogiquo démonstrative, qui part de ce qui est certain pour arriver k des conclusions certaines, il existe pour les péripatéticiens une logique qui n’est que 1 art des conjectures, qui opère sur le probable et qui reçoit le nom de dialectique. Ses lois sont fondamentalement celles de la logique démonstrative ; sa valeur seule est dili’érente. Après avoir parlé de la logique, instrument de la science, passons à la science elle-même. La science est le mouvement de la’raison. Ce mouvement a deux termes principaux : la spéculation et la pratique. De là la classification des sciences en sciences spéculatives ou théoriques et en sciences pratiques, les premières comprenant les sciences rationnelles (métaphysique et mathématiques), les sciences expérimentales (histoire naturelle et psychologie), les sciences mixtes (physique

Générale, qui n’est elle-même que l’application es notions métaphysiques aux phénomènes généraux de l’univers) ; les secondes comprenant la morale ou l’éthique, la politique et l’économique. Nous n’avons qu’à mentionner ici ce classement en faisant observer que, conformément à ce que nous avons cru pouvoir indiquer au commencement de cet article comme le but du péripatélisme, cette écolo prêche, en morale, l’accord de la raison et de la passion, la modération des désirs selon le jugement de la raison. Au principe positif du devoir absolu établi par Platon, au principe positif du plaisir établi par Efdcure, les péripatéticiens substituent, conformément uu caractère général de leur doctrine, une règle en conséquence de laquelle la vertu consiste dans un milieu entre des passions contraires. Le but de la morale est pour eux la satisfaction qui résulte de cette modération de désirs. Leur système politique se ressent de ce penchant à prendre en tout i le milieu. » Donnaut à la politique l’utilité pour but, comme ils ont donné le bonheur de la modération pour but à la morale, ils en déduisent comme condition de la société la légitimité de l’esclavage.

Leur doctrine économique, c’est-à-dire de la famille, est aussi peu libérale. Pour eux, la famille est un État. Le rapport de la femme au mari et du mari a la femme est aristocratique : le mari est seigneur ; du père aux enfants, monarchie absolue ; des enfants entre eux, démocratie ègalitaire. Si la santé des esclaves ou l’éducation des enfants les touche, c’est parce que ce sont là, pour le chef