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contour, voisinage. Delâtre regarde le sanscrit part comme le locatif de para, auprès, qu’il croit être pour apara, plus éloigné, ultérieur, comparatif de la préposition apa, k laquelle correspondent le grec apo, latin ab, gothique af, lithuanien ab, russe ob, o, gaélique o, kymrique o, toutes particules marquant départ, éloignement. Mais il est plus probable que pari et para se rattachent k une racine de mouvement par, très-répandue dans les.langues aryennes ; elle est conservée en sanscrit sous les formes de pal, pil, pédalier, se mouvoir, qui ont produit de nouveaux dérivés dans les autres langues de la famille, et se retrouve encore dans le zend père, au causatif faire passer, faire traverser, dans le grec peirô, le latin propero, gothique farian, traverser, etc., ancien slave parili, pruti, voler, etc.

PÉRI s. (pé-ri — du persan pari, ailé, et nom propre d’un génie ailé, en zend Pairika. Comparez le persan paridan, voler, par, aile, plume, par, pârah, vol, parand, oiseau, pârawar, rapide, parwannh, papillon, sauterelle, d’une racine de mouvement par, conservée 6 1 sanscrit sous les formes de pal, pil, pêl, n.’ler, se mouvoir. V. le mot précédent). Gén.e mâle ou femelle, divinité inférieure qui, dans les contes persans, joue le même rôle q le les fées dans les nôtres : On peut comparer les dieux inférieurs des Grecs aux péris ti-’s Perses. (Volt.)

Des péris je suis In plus belle ; Mes sœurs régnent où naît le jour ; Je brille en leur troupe immortelle, Comme entre les fleurs brille celle Que l’on cueille en rêvant d’amour.

V. Huao.

— Encycl. La riche imagination des Orientaux pouvait seule créer ces êtres aériens, n jnrris du suc des fleurs, d’essences et de parfums, qui, s’ennuyant des délices monotones du ciel, descendent parfois sur la terre pour apporter quelque joie aux pauvres humains. Nos poètes ne nous ont jamais fait connaître que la péri, car c’est toujours dans un corps de femme que nous incarnons les perfections idéales ; mais les Orientaux, moins exclusifs, chantent dans leurs vers des péris mâles et femelles. Les péris habitent, dans les régions éthérées, un pays particulier appelé le Ginnistan ; ils surpassent en beauté tous les autres êtres surnaturels, et, au rebours des diyes, qui sont des génies malfaisants, quand ils descendent sur la (erre ce n’est que pour faire le bien. Ils viennent souvent chercher sur terre des distractions, comme autrefois les anges avec les filles des hommes, suivant la légende biblique ; aussi les Persans, quand ils rencontrent une belle fille, disent-ils qu’elle est née d’un ou d’une péri.

Les dives et les péris sont presque toujours en guerre. Dans le Baherman Nameh, les dives, ayant fait prisonniers quelques péris, les enferment dans des cages de 1er qu’ils suspendent aux plus hauts arbres ; leurs compagnes viennent les visiter et elles ont bien soin de leur apporter les essences les plus suaves. Ces parfums sont la nourriture ordinaire des péris, et ils ont encore un autre avantage, c’est de mettre en fuite les dives ; ceux-ci ne peuvent respirer ces odeurs délicieuses sans tomber dans une sorte d’abattement morne et stupidè.

P*rl (la), ballet-pantomime en deux actes de Th. Gautier et Corally, musique de Burgmuller ; théâtre du Grand-Opéra, 25 juillet 1843. Th. Gautier a essayé de faire descendre sur les planches de l’Opéra un des rêves familiers aux Orientaux : une péri amoureuse d’un beau jeune homme et quittant le ciel "jour venir supplanter dans ses bras toutes es femmes de son harem. Le bel Achmet, comme le sultan Mahmoud, a quatre cents femmes... et pas d’amour ; il s’ennuie terriblement au milieu de ses Abyssiniennes, de ses Juives, de ses Arabes, de ses Grecques et de ses Géorgiennes, qui lui montrent pourtant la beauté féminine sous toutes ses formes, tous ses galbes et toutes ses couleurs. Etendu langoureusement sur ses coussins, il rêve quelque chose de mieux et, désespérant de le rencontrer, il se fait apporter une bonne ■ pipe chargée d’opium. À peine a-t-il aspiré quelques bouffées, que le tond de son harem s entr’ouvre et qu’il assiste en rêve aux danses des plus merveilleuses péris entrelacées en guirlande dans un vaporeux paysage ; la plus belle s’approche et, comme elle s’ennuie, elle aussi, de félicités toujours semblables, elle se décide à venir sur la terre aimer ce. beau jeune homme. Elle s’incarne dans le corps sans défaut d’une Géorgienne, car elle a soif des passions, des émotions et même des douleurs humaines, au moins autant que Achmet a soif des jouissances idéales, et elle veut être aimée comme une femme :

" Toujours les paradis ont été monotones. La douleur est immense et le plaisir borna, Et Dante Alighieri n’a rien imaginé Que de longs anges blancs avec des nimbes jaunes. Les musulmans ont fait du ciel un grand sérail, Mais il faut être Turc pour un pareil travail.

Notre Péri là-haut s’ennuyait, quoique belle ; C’est être malheureux que d’être heureux toujours : EUe eût voulu goûter nos plaisirs, nos amours, Être femme et souffrir ainsi qu’une mortelle. L’éternité, c’est long ; qu’en faire, h moins d’aimerî leila s’éprit d’Achmet ; qui pourrait l’en blâmer ?

Tu. GAxmsa.

le

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Achmet, réveillé, reconnaît dans la belle esclave la péri de ses songes et ressent pour elle un amour qui lui était resté jusqu’alors inconnu. Mais il faut qu’il se rende digne d’elle. On vient pour la lui arracher, comme s’étant échappée d’un sérail voisin ; il refuse de la rendre et, plutôt que d’indiquer où elle s’est cachée, il se laisse condamner à mort. Il va subir ce supplice des crochets dont Decamps a si bien rendu toute l’horreur dans un de ses tableaux célèbres ; on le jette, de la fenêtre de sa prison, sur lès pointes de fer aiguisées ; mais, avant qu’il les ait atteintes, la péri, qui a repris sa forme aérienne, l’enlace de ses bras et l’emporte dans le ciel.

Il n’était guère possible de donner k des ronds de jambe voluptueux et k des brillants décors un plus heureux thème ; ainsi compris, le ballet vaut un po6me, au moins autant qu’un sonnet.

PÉRI, IE (pé-ri, t) part, passé du v. Périr. Mort, détruit, anéanti.

— Blas. Se dit d’un meuble qui se trouve au centre de l’écu et dont les dimensions sont petites par rapport à ceux qui l’accompagnent, il Se dit plus ordinairement d’un petit bâton posé en bande ou en barre, qui sert de brisure, et qui est aussi posé au centre de l’écu : Lépine de Grainville, en Normandie : d’azur, à trois molettes d’éperon d’or, un trèfle de même péri au centre.

— Gramm. L’Académie donne ce participe comme variable, ce qui supposerait qu’il peut se conjuguer avec le verbe être. Il est vrai qu’on trouve, dans de bons écrivains, des exemples de cet emploi, que la grammaire condamne aujourd’hui : Il est péri dans les horribles tempêtes qu’il y a eu sur la mer. (Mme de Sév.) Les écrits impies des Leucippe et des Diagoras sont péris avec eus. (J.-J. Rouss.) Ayant appris que tout était péri et. que j’étais le seul échappé de ce cruel naufrage, je courus de port en port. (Le Sage.)

Ceux qui sont péris sous leurs eaux Ne l’ont pas été dire à Rome.

La Fontaine.

, PERI (Jacques), compositeur italien, né à Florence dans la seconde moitié du xvie siècle. Il fut un des créateurs du drame lyrique. Il apprit le clavecin, le chant et la composition sous la direction de Christophe Malvezzi et fut admis k faire partie, vers 1580, dans sa ville natale, d’une réunion de savants et d’artistes qui comptait parmi ses membres J. Bardi, J. Corsi, V. Galilée, le poëte Rihuocini, les musiciens Emilio del Cavalière, Caccini, etc. Ce fut dans cette réunion que le drame lyrique prit naissance. Péri écrivit, en 1594, la musique d’une pastorale de Rinuccini, intitulée Daphné, puis celle d’un drame lyrique du même, la Mort d’Eurydice, qui fut représenté avec succès, en 1600, à Florence à l’occasion du mariage de Henri IV avec Marie de Médias. Vers cette époque, Péri devint maître de chapelle du duc de Ferrare. On ne sait rien des dernières années de sa vie.

PERI (Gian-Domenico), surnommé lePoêie dos bois, poëte italien, né dans un petit village du comté de Sienne vers 1570, mort en 1633. Ses parents étaient de pauvres paysans qui se louaient à la journée pour les travaux des champs. Péri montra des dispositions précoces et apprit vite tout ce que put lui montrer le maître d’école de son village ; mais, vers l’âge de neuf ans, une correction un peu trop vive qu’il reçut lui fit quitter l’école et la maison paternelle. Il s’enfuit vers la montagne d’Amiata et alla se cacher dans les plus obscures cavernes de la forêt avec la ferme résolution de vivre toujours avec les bêtes et de n’approcher’plus jamais d’une créature humaine. Il eut la constance extraordinaire pour son âge de persister trois ans dans sa résolution, se nourrissant, pendant ce temps, exclusivement d’herbes, de racines et de fruits sauvages.

A treize ans, il sentit pourtant qu’il lui manquait quelque chose et, après bien des hésitations, il commença par causer avec un berger de la montagne, qui le mit en rapport avec quelques paysans des environs. Affectueux par nature, il se lia bientôt d’amitié avec eux, quitta la vie sauvage, s’habitua aux travaux et k la vie des champs, et se familiarisa avec la poésie populaire de la contrée. S’étant présenté à un concours public de jeux d’adresse, de chant et de poésie qu’on tenait chaque année dans le pays, Domenico Péri fut vainqueur à la course, au disque et remporta le premier prix d’improvisation et de chant, décerné par les plus belles jeunes filles.

Dans ses Comédies des bois (Commedie boscherecce) et ses Jurâmes des bergers (Drammi pastorali), Péri a peint, d’après nature, ces concours de jeux et de poésie parmi les cultivateurs et les bergers des montagnes. On se croirait transporté, en lisant ces frais tableaux champêtres, saisis au vif, aux plus beaux jours de la Grèce héroïque.

Encouragé par son succès, il se proposa alors de composer un grand ouvrage qui devait surpasser tout ce que les chanteurs du pays avaient jamais vu ou imaginé ; Il ne connaissait absolument rien de la littérature classique, il en ignorait même l’existence. Mais, comme il causait avec un paysan de ses amis de l’ouvrage qu’il méditait, celui-ci lui prêta deux livres qui, disait-il, pouvaient lui être de quelque utilité ; c’étaient la Bible

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et la Jérusalem délivrée. Péri lut avidement le poème du Tasse, tout surpris de ce monde des croisades et de la chevalerie qui se révélait à lui, et surtout de ce qu’un seul homme eût pu faire un tel chef-d’œuvre. La Bible fit aussi- sur lui une impression profonde. Ces deux livres furent ses deux seuls maîtres ; son talent naturel suppléa à tout ie reste. Il se mit alors k composer sur la création du monde un grand poëme, le Chaos, qui est resté inédit ; Tiraboschi (Sloria délia litter. ital, ) prétend quécette composition manque de grâce et d’élégance, mais qu’elle est remarquable par la nouveauté et la vigueur de certaines peintures. Cependant, le Poëte des bois n’avait jamais quitté le mont Amiata. Il n’avait connaissance du monde des villes que par ce qu’il avait ouï dire aux vieux campagnards, et il se forgeait dans son imagination un monde à sa manière, où il ne voyait que des princes tout occupés à protéger les sciences, les lettres et les arts ; des ministres éclairés, dévoués au bien public ; des courtisans protecteurs du mérite ; des gouverneurs intègres ; des magistrats équitables ; des gentilshommes spirituels et polis ; des femmes aimables, affectueuses, préférant l’honneur au plaisir, l’honnêteté à la richesse. Lorsque le poëme de la Création du monde fut terminé, il se décida à partir pour Florence, qui était toujours la capitale des lettres italiennes.

Au commencement de l’année 1600, les Florentins sceptiques et railleurs virent un homme grossièrement vêtu qui venait chercher fortune au milieu d’eux, avec un manuscrit sous le bras pour toute ressource.

Il eut un succès de fou rire. Le pauvre poëte eut beau se présenter chez plusieurs personnages éminents, il fut chassé partout ; ministres, gentilshommes, lettrés le congédièrent rudement ; il ne put voir le grand-duc, comme il l’espérait, et dut vivre d’aumônes. Il retourna k la montagne, préférant travailler la terre pour un.morceau de pain. Ce voyage à Florence lui apprit à connaître le monde autrement qu’il ne se le figurait. Lorsqu’il se souvenait de son séjour dans la capitale de la Toscane, il lui semblait être entré dans une cage de fous furieux, et, se faisant une étrange illusion sur le pouvoir de sa poésie, il résolut de corriger par ses vers les mœurs corrompues de son siècle. Il composa, k cet effet, huit satires : les Mauvais princes, les Ministres trompeurs, les Gouverneurs impies, les Juges méchants, les Gentilshommes toqués, les Femmes abominables, etc.

Mais bientôt il s’aperçut que les habitants de la campagne ne valaient guère mieux que les gens de la ville, et il écrivit une neuvième satire, la plus piquante et la plus énergique de toutes, contre l’abominable plèbe campagnarde, l’Infâmé plèbe contadinesca. Ces compositions sont aussi restées manuscrites. Le style en est énergique et passionné ; on sent toujours qu’elles ont été dictées par un vif et sincère amour du bien.

Cependant, grâce à quelques poésies de circonstance, composées k propos de voyages et de fêtes de princes, insignifiantes pour le fond et pour la forme, le nom de Domenico Péri commença à se répandre.

Rappelé à Florence par ordre de Côme II, le poëte campagnard y apporta un drame rustique qui fut accepté sans discussion, mis en musique et représenté avec succès sur le théâtre de la cour. Côme II donna ordre, en bon prince, que le poëte fût habillé, chaussé, nourri et pourvu des livres dont il pourrait avoir besoin. Domenico Péri profita de ces loisirs inattendus pour composer YAdamo cacciato dalparadiso, tragi-comédie (1627) ; et les drames champêtres, Drammi pastorali et, Cornmedie boscherecce, dont nous avons parlé plus haut (1623, 2 vol. in-4o). Ferdinand II, successeur de Côme, lui continua sa pension et c’est k lui qu’est dédié l’Adamo. On a encore de Péri deux poëmes : Il mundo disolato et Fiesole distrutta (Florence, 1619, in-4o).

PÉRIACTE s. m. (pé-ri-a-kte — gr.periaktos ; formé de periagô, je fais tourner). Autiq. gr. Sorte de machine de guerre. Il Machine de théâtre qui, tournant sur elle-même et offrant des décorations diverses, avait quelque ressemblance avec nos coulisses.

— Encycl. Antiq. Le période du théâtre antique servait k produire des changements dans la décoration de la scène ; cette machine était composée de trois châssis, joints en. /orme de prisme ; elle était placée sur un pivot de manière k tourner facilement. Sur chacun de ces trois châssis, il y avait un décor différent, et la machine était disposée de sorte que l’un des châssis se trouvait de niveau avec la façade de la scène, tandis que les deux autres étaient en arrière. Chaque scène, parait-il, avait deux périodes, l’un k droite et l’autre à gauche. Le période de droite représentait des décors champêtres, des vues de montagnes, de fleuves, des paysages enfin ; celui de gauche, des rues, des maisons. On pouvait ainsi faire d’assez nombreux changements k vue avec ces châssis prismatiques, dont le système est encore employé dans la machination théâtrale. La même portion de ville pouvait figurer dans des paysages différents’, et il fallait tourner les deux périodes k la fois pour que la transformation fût complète.

PÉRIANAL, ALE adj. (pé-ri-a-nal, a-te PERI

du préf. péri, et de anal). Anat. Qui est situé autour de l’anus.

PER1ANDER (Gilles), poëte latin, né à Bruxelles vers 1545, mort vers 1570. Son véritable nom était Omni, qu’il traduisit en grec par celui de Periander. Après avoir fait ses études sous la direction de Sylvius, il se rendit en Allemagne, puis visita Bàle, Fribourg, Francfort, Mayence, et mourut vers l’âge de vingt-cinq ans. Nous citerons de lui : Nodule spéculum (Francfort, 1567), traduction en vers tlti- roman de Tiel Ulespiegel ; Germania (Francfort, 1567) ; Hori très ameenissimi (Francfort, 1567), etc.

PÉRIANDRE s. f. (pé-ri-an-dre-du préf. 'péri, et du gr.anér, andros, mâle). Bot. Genre de plantes, de la famille des légumineuses, tribu des phaséolées, comprenant des espèces qui croissent dans l’Amérique du Sud.

— Syn. de thylacosferme, autre genre de plantes.

PËKIANDItE, tyran de Corinthe, un des sept sages de la Grèce. Il régna de 625 à 585 av. J.-C. Son père Cypselus avait renversé k’Corinthe l’aristocratie dorienne ; il continua l’œuvre paternello en faisant périr, en dépouillant et en exilant les citoyens les plus puissants. Il sut cependant gouverner avec habileté, s’attacher la masse des citoyens par de sages mesures, entretenir une armée et une flotte qui firent respecter Corinthe, encourager le commerce et les arts ; il fit quelques guerres heureuses, s’empara de Corcyre et d’Epidaure ; on lui attribue "aussi un projet de percement de l’isthme de Corinthe ; mais dans tout cela rien ne montre le vrai sage et il faut que les Grecs aient eu sur la sagesse d’autres idées que nous. Quelques maximes en vers, insérées dans les recueils des poètes gnomiques et qui passent pour être de lui, auront contribué a faire voir en lui un grand philosophe, tandis qu’au con-traire ni sa vie publique ni sa vie privée ne témoignent du moindre souci de la morale.

Il faut qu’on ait tenu plus décompte de ses paroles que de ses actions, qui furent celles d’un homme vicieux et cruel. S’étant pris de querelle avec sa femme Mélisse, il se laissa emporter à un si violent transport de colère, que, malgré sa grossesse, il la jeta du haut des degrés et la tua k coups de pied. Il bannit ensuite son fils Lycophron à Corcyre, parce que la mort de sa mère le rendait triste. Vers la fin de sa vie, ayant plus de quatre-vingts ans, il le rappela pour lui faire partager le trône ; mais Lycophron repondit qu’il ne pouvait vivre dans la même ville que le meurtrier de sa mère. Périandre alors lui proposa d’abdiquer en sa faveur et d’aller vivre k Corcyre ; les Corcyréens, peu soucieux d’avoir un tel hôte, assassinèrent Lycophron pour que ces projets n’eussent pas de suite. Périandre mourut de chagrin peu de temps après. Suivant un récit de Diogène Laërce, récit qui paraît bien fabuleux, il sa fit tuer d’une façon bizarre. Ennuyé de la vie, il ordonna a deux jeunes gens de se mettre en embuscade dans un chemin pendant la’ nuit et d’y assassiner la première personne qui se présenterait keux ; ce fut lui qui se présenta et il fut tué ; mais il avait ordonné à quatre autres individus de venir tuer les deux jeunes gens, et k quatre autres encore de tuer les quatre précédents. Il en résulta un massacre général et l’on ne sut jamais ce que son corps était devenu ; c’était ce qu’il vou’ait.

On remarque avec surprise dans ses sentences un esprit très-libéral, entièrement en opposition avec sa conduite : • Pour régner tranquillement, dit-il, il faut être gardé par la bienveillance publique plutôt que par les armes. — Le gouvernement populaire vaut mieux que le gouvernement tyrannique. — La volupté ne dure qu’un instant ; la vertu est immortelle.*— Que, brillant de tout l’éclat de la fortune, ou accablé des plus affreux revers, tes amis te trouvent toujours le même. — On a tiré de toï par la force des promesses dangereuses ; va, tu n’as rien promis. — Quand tu par les de ton ennemi, songe qu’un jour peut-être tu deviendras son ami. — Ne te contente pas de reprendre ceux qui ont fait des fautes, conseille ceux qui vont en faire, t

Il y a eu deux Périandre ; mais le tyran de Corinthe est le seul dont la vie soit connue. Les sentences que nous venons de citer sont extraites de son Poème moral, dont les fragments sont édités d’ordinaire avec les Sentences de Théognis, les Vers dorés de Pythagore et de Solon, etc.

PÉRIANDRIQDE adj. (pé-ri-an-dri-kedu préf. péri, et du gr. anér, andros, mâle). Bot. Qui entoure les étamines ou organes mâles des fleurs.

FÉRIANTHE s. m. (pé-ri-an-te — du préf. péri, et du gr. anthos, fleur). Bot, Nom donné k l’ensemble des enveloppes florales ; Les botanistes pensent généralement que le périanthb réellement simple des /leurs des dicotylédones est toujours un calice. (P. Duchartre.)

— Encycl. C’est Linné qui a introduit cette expression dans la science. De Candolle, prétendant que la fleur se compose aussi bien des enveloppes florales que des organes sexuels, avait rejeté le mot pour le remplacer par celui de périgone. On accorde, cependant, aujourd’hui, la pré’férencw au mot périanlhe, et cela s’explique en songeant que les organes sexuels sont bien les parties es-