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au 33» degré de latitude, sur une largeur de 15 kilom., et au fond duquel coule le Jourdain et dort le lac Asphaltite. Ce Gohr, moins l’Arabuh au S., est en contre-bas de la Méditerranée. Ladépression atteint son maximum, 800 mètres, au fond de la mer Morte. Celle-ci n’est qu’une réduction de l’apport fluviatile qui y lutte difficilement contre l’évaporation excessive et les vents desséchants. Antérieurement à ces concentrations, la mer Morte submergeait à peu près tout le Gohr. Le Liban était sous l’eau et le flot remontait dans les wadys latéraux. •

M. le docteur Blandet propose d’introduire, au moyen, d’une saignée, la Méditerranée dans le Gohr et de créer ainsi une petite Méditerranée syrienne parallèle à la grande.

L’endroit où serait pratiquée cette saignée serait le plateau de Galilée, entre le golfe de Ptolémaïs à l’O. et le lac de Tibériade à i’E., entre Akka et Tabarieh. La tranchée aurait 25,000 mètres de longueur, 8 mètres’ de profondeur, 50 mètres de largeur, et au besoin 100 mètres. Les travaux, très-faciles à exécuter, coûteraient une soixantaine de millions. La durée du remplissage du Gohr serait considérable, car elle ne durerait pas moins de vingt années. En effet, la section du canal de 8 mètres sur so mètres donne 400 mètres, à peu près le débit moyen de la Seine à Paris, soit 50,000,000 de mètres cubes par jour. Or, la capacité du Gohr à remplir est de 210 milliards de mètres cubes. A cela il faut ajouter l’évaporation et la perméabilité du sol, autres causes de retard. En évaluant à vingt années le remplissage, on aurait une ascension quotidienne de o01^ en mer Morte et de om,025 en Galilée, de sorte que les inondés ne seraient pas pris au dépourvu.

Le niveau asphaltite exhaussé de 392 mètres, l’eau remplirait complètement ce bassin entre l’épine dorsale des monts de la Judée • et les hauteurs de Moab à l’E. ; au S., elle s’arrêterait au delà de Dobt-el-Bogla, à michemin d’El-Sathé ; au N., elle remonterait jusqu’au pont de Jacob, au-dessous de Bahrel-Huleh ; les lacs Asphaltite et celui de Tibériade, le Jourdain et le Jeib disparaîtraient sous cette mer nouvelle de S0 lieues de longueur sur 4 de largeur ; la profondeur varierait de 800 mètres maximum en mer Morte, 425 mètres au lac de Tabarieh, 300 mètres dans le Gohr, etc. Mais là ne s’arrêterait pas l’invasion du flot : par les dix wadys latéraux du Jeib au S., par les quinze ou seize ’wadys du bassin asphaltite, par les quatre-vingts wadys latéraux de la vallée du Jourdain, le flot remonterait dans les vallées secondaires de droite et de gauche. Ainsi déchiqueté en cent fiords. Je Gohr représenterait la configuration des côtes d’Écosse ou de Norwége. Jérusalem serait presque un port de mer, tournant le dos à la Méditerranée ; Hebron-el-Kalil, malgré ses 900 mètres d’altitude, le serait aussi par le torrent Birket-el-Kalil. Le Gohr inondé, on relierait par un chemin de fer son extrémité S., Dobt-el-Bogla, avec le port d’Akabah sur le golfe de même nom, ou inieuxon creuserait un canal Maritime à travers l’Arabah. L’œuvre serait complète par le canal de Galilée et par le canal d’Arabah. Conséquences : la Judée transformée en péninsule et à l’abri des invasions des Bédouins ; la mer Morte ou de Gohr sillonnée par la vapeur ou la voile, devenant poissonneuse ; le climat, d’ultra-continental et excessif, rendu tempéré et maritime ; l’air ramené à sa pureté et à sa pression normale, et l’homme ne respirant plus en contre-bas de ces 392 mètres comme dans une mine profonde ; partout la fertilité et la fraîcheur, et, sur les bords du Gohr, le figuier, le myrte et le palmier, etc. Rien à regretter d’ailleurs : quelques misérables bourgades dont Jéricho serait la plus importante. El-Riah serait submergée ; Tabarieh en serait quitte pour remonter la pente où il s’échelonne ; Semak, au sud, Adoueiribah, à l’est du lac de Tibériade, seraient abandonnés, peut-être aussi Belhsaïda au nord, et c’est tout. Au lieu d’une plage ou lagune salée, stérile, insalubre, inhabitée, inhabitable, foyer de pestilence, — la part faite à l’eau, — on aurait une mer intérieure salubre et tout autour un véritable jardin ou paradis terrestre.

PALESTRE s. f. (pa-lé-stre — grec pa Jaisrrn ; de palaiô, lutter, qui vient de paie, lutte, (font le radical est probablement le même que polemos, guerre, savoir : pallô, lancer ; latin pelio ; sanscrit pelu, lancer, petiaw, brandir ; sanscrit pal, pall, aller, pil, pelay, faire aller, lancer, à moins qu’il ne se rapporte a la racine sanscrite bhal ou bkall, frapper, tuer, d’où le persan bala, violence, mal ; latin bellum, guerre ; kymrique bel, beli, guerre, ravage, bêla, combattre, belu, ravager, dévaster ; irlandais bat, combat ; kymrique bala, peste ; gothique balveins, tourment ; anglosaxon balew, halo, mal ; Scandinave bôlo, bol, calamité ; ancien allemand palot peste, destruction). Antiq. Lieu public ou les jeunes gens de la Grèce et de Rome se formaient aux exercices du corps : Les anciens, peu vêtus, vivaient au grand air, sur les places publiques, dans les gymnases, dans les palestres. (Deschanel.)

— Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des sténélytres, tribu des œdéinérites, dont l’espèce type habite l’Australie.

1— Encycl. Antiq. V. gymnase.

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PALESTRE, fille de Mercure ou d’Hercule. On lui attribue l’invention de la lutte, ainsi que celle d’une sorte de ceinture que portaient les athlètes par respect pour la pudeur publique.

PALESTRIN s. m. (pa-lè-strain). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, tribu des staphylins, dont l’espèce type habite l’Inde.

PALESTRINA, l’ancienne Prxneste, ville d’Italie, dans les anciens États de l’Église, comarca de Rome, à 14 kitom. N. — E. de Frascuti ; 5,000 hab. Evêché. C’est une des plus anciennes villes d’Italie ; elle était la capitale des Eques et avait un roi bien avant la fondation de Rome. Elle lutta courageusement contre Rome et fut plusieurs fois détruite. Sylla la rasa et fit massacrer les habitants parce qu’ils avaient pris le parti de Marius ; il la fit ensuite reconstruire et y éleva un temple de la Fortune dans de grandes proportions ; les restes de ce temple sont encore debout et forment, avec quelques vestiges d’un murcyclopéen, une des plus grandes curiosités de la ville moderne. Au xive siècle, les Colonna s’étant fortifiés dans Palestrina, la ville fut de nouveau détruite par les papes Boniface VIII et Eugène IV. En 1824, elle fut dévastée par un tremblement de terre. Aux environs, ruines d’une villa d’Antonin le Pieux, nombreux vestiges d’édifices romains. Il Bourg du royaume d’Italie, dans les lagunes de l’Adriatique, à 12 kilom. S. de Venise, s kilom. N. de Chioggia, sur le Lido ; 3,200 hab.

PALESTRINA (Jean Pierluigi, dit), illustre compositeur italien, né à l’alestrina, près de Rome, en 1524 ; mort à Rome le 2 février 1594. Palestrina fut le rénovateur, on peut inertie dire le créateur de la musique religieuse ; mais les origines d’un art sont d’ordinaire obscures, et le père de la musique moderne n’a pas échappé k cette loi fatale. Sauf la date de sa naissance et celle de sa mort, on ignore & peu près tout de sa vie, et s’il ne 1 avait semée d’œuvres immortelles, qui offrent autant de points de repère, il serait bien diffî- : cile d’étudier avec quelque précision le développement de son génie. On présume qu’il

appartenait à une famille pauvre et qu’il fut admis d’abord comme enfant de chœur dans quelque maîtrise à Rome. Son nom était Pierluigi ; il prit plus tard celui du lieu de sa naissance. À Rome régnait alors une école régulière de musique, sous la direction du Flamand Goudimel, et, sans doute, il en suivit les leçons. On n’a donc que des conjectures jusqu’en 1551, époque à laquelle, s’étant fait distinguer par son talent, il fut promu, par le pape Jules III, à la direction des enfants de chœur de la chapelle Julia et, le premier, reçut le titre de maître de chapelle. Trois ans plus tard (1554), il publiait un premier recueil de Messes, encore empreintes du mauvais style de ses prédécesseurs, mais où se trouvent déjà d’admirables morceaux. Ce recueil fut dédié au pape, qui encourageait de toutes ses forces ce génie naissant. Mais cette protection même souleva des jalousies et des rivalités qui empoisonnèrent presque toute la vie du grand homme. Jules III récompensa l’offrande du musicien en le faisant admettre, avec dispense d’examen, dans la . confrérie des chapelains chantres de la chapelle pontificale. MM. les chantres se montrèrent profondément indignés de ce passedroit, d autant plus que, si Palestrina avait du génie, il manquait complètement de voix, et le génie, pour les très-puissants chapelains, ne valait pas une solide et’vibrnnte poitrine. Jules III tint bon et ferma l’oreille aux protestations des mécontents. Malheureusement, cinq semaines après l’investiture accordée à Palestrina, le pape mourut. Marcel II, qui lui succéda, n’occupa le siège pontifical que vingt-trois jours. Puis vint Paul IV, qui résolut d’opérer une réforme igidicale dans le clergé romain et de remettre en vigueur les anciens règlements canoniques, notamment le célibat, exigé pour les employés ecclésiastiques. La réforme commença naturellement, et comme toujours, par les emplois subalternes. Palestrina était marié ; le pape le chassa impitoyablement de sa chapelle et lui donna pour toute indemnité un misérable subside de 6 écus par mois. Accablé de chagrin, chargé d’une nombreuse famille, le maître tomba malade. Ses anciens antagonistes et collègues, Les chapelains chantres, abjurant alors toute haine devant cette inique infortune, l’altèrent visiter et l’assurèrent hautement de leur dévouement cordial et de leurs sympathies...

De cette époque date la rénovation qu’il tenta dans l’art musical ; ses messes, ses madrigaux à quatre voix avaient déjà répandu sa réputation dans toute l’Italie ; une réforme reconnue nécessaire par le clergé lui-même donna à son génie une nouvelle occasion de briller, en renversant les vieux préjugés de l’école. Les messes d’alors avaient le plus souvent pour texte ou thème principal quelque chanson bien populaire, YMomme armé, pour ne citer qu’un exemple ; que les paroles en fussent chastes ou obscènes, peu importait. Pendant que trois ou quatre voix brodaient le Kyrie ou le Credo en contre-point fugué, le chanteur principal faisait entendre nettement la vulgaire mélodie avec ses paroles italiennes ou françaises. Une commis PALE

sion ecclésiastique arrêta que : 1° on ne chanterait plus, à l’avenir, les messes ou motets contenant des paroles étrangères au texte religieux consacré ; 20 que les messes composées sur des chansons profanes seraient écartées du rituel. C’était bouleverser de fond en comble tous les usages reçus. Les chantres déclarèrent la réalisation de cette réforma impossible ; « on ne pouvait composer de messes en dehors des errements adoptés. • Palestrina fut invité à tenter l’épreuve et reçut la mission d’écrire une messe qui concilierait l’observation des règles musicales avec la majesté du service divin. C’est alors que le grand maître composa ses trois messes à six voix, parmi lesquelles figure, hors de page, la fameuse messe dite du pape Marcel, qui fit jeter au monde musical un long cri d’admiration. Le pape Pie IV, en témoignage de satisfaction, nomma l’auteur compositeur de la chapelle pontificale. Encouragé par la sympathie générale, Palestrina multiplia ses ouvrages dans le même genre. En 1571, il fut appelé à JSaiut-Pierre du Vatican pour y exercer la maîtrise de la musique, puis la direction de la musique des oratorien 3 lui fut offerte. Il accepta ce supplément de travail et écrivit, pour cette congrégation, quantité de motets, psaumes et cantiques. En même temps, le maître se chargeait d’une troisième et pénible tâche, la surveillance de l’école de coutre-point fondée par Nanini. La vie s’use vite à pareille besogne. Prié par Grégoire XIII de réviser le Graduel et YAntip/ionaire romains, Palestrina se mit courageusement à l’œuvre. Mais il avait trop, présumé de ses forces et il succomba à la peine, sans avoir pu terminer la grande œuvre qu’il avait entreprise.

La fortune n’avait pas souri au génie du compositeur. La dédicace de ses Lamentations, adressée au pape Sixte-Quint, trace un affligeant tableau de son dénûment. Son traitement de maître de la chapelle pontificale lui constituait un revenu de 54 francs par mois 1 et pas un prince de la chrétienté ne songea à faire une aumône honorable à ce génie mendiant ! pas un prélat romain ne prit à son service l’artiste qui avait couvert de gloire l’Église eatholique. À son lit de mort, Palestrina recommanda à son fils, Hygin, le seul de ses enfants qui eût survécu, de publier ses ouvrages ; Hygin vendit à des Vénitiens les manuscrits que son père lut avait contiés. Ils furent publiés néanmoins en grande partie. La liste des œuvres complètes du maître est énorme ; elle se compose de soixante-quatre messes publiées en treize recueils in-t" ou in-<o) de 1554 à 1601, et de douze messes inédites dont les manuscrits se trouvent à la bibliothèque du Vatican ; de dix livres de Motets, dont sept seulement sont imprimés, trois livres de Lamentations (un seul publié), un livre de Magnificat, un de Litanies, un autre de Madrigaux.

L’Église luthérienne d’Allemagne s’est approprié une grande partie des messes de Palestrina, pour les chœurs des grandes solennités religieuses. Quelques compositeurs sacrés, dont l’admiration pour ce maître touche au fanatisme, proclament que ses messes sont des modèles inimitables, qu’elles renferment le dernier mot de la musique religieuse j ils prohibent toute tentative d’innovation et regardent son œuvre comme l’arche sainte ; ainsi, du vivant du maître, ses contemporains criaient au scandale en le voyant rompre avec la tradition. Ce sentiment atteste, par son exagération même, la profonde impulsion donnée à l’art par Palestrina et la beauté de l’idéal entrevu par lui. Jugée k un point de vue plus moderne, sa musique, maigré son admirable facture, présente de longues phrases traînantes, déroulant lentement leurs mesures sur une seule syllabe, des plaques d’accords consonnants dont la contexture attire les yeux, curieux de trouver |a solution du problème musical noté par l’auteur, et dont le calme et la douceur jettent l’oreille "dans une sorte de somnolence rêveuse. Sens des paroles, situations, expressions sont laissés entièrement de côté. La musique du Kyrie peut parfaitement s’adapter à YAgnus, et vice versa. N’importe ; peu de monuments offrent un intérêt historique égal à celui de ces vastes compositions ; la fameuse messe du pape Marcel mérite surtout d’être étudiée. « À l’égard de la facture, dit M. Pétis, de la pureté de l’harmonie, de l’art de faire chanter toutes les parties d’une manière simple et naturelle, dans le médium de chaque voix, et de faire mouvoir six parties avec toutes les combinaisons des compositions scientifiques, tout est au-dessus de nos éloges ; c’est le plus grand effort du talent ;’ c’est le désespoir de quiconque a étudié sérieusement le mécanisme et les difficultés de l’art d’écrire... L’éloge de ce grand artiste peut se résumer en peu de mots : il fut le créateur du seul genre de musique d’église qui soit conforme à son objet ; il atteignit dans ce genre le dernier degré de la perfection, et ses ouvrages sont restés des modèles depuis deux siècles et demi. »

Palestrina mourut à Rome le 2 février 1594 ; il fut inhumé dans la basilique du Vatican, et l’inscription suivante fut gravée sur sa tombe : Johannes-Pkthus- Aloysius Pr^e-

KKSTINUS, MUSICjE PHINCEPS.

Prince de la Musique ! Du moins ce titre montre-t-il corAbien on l’admira... dès qu’il fut mort !

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PALESTRION, type d’esclave Industrieux et rusé, le modèle des Scapins et des Pron* tins du théâtre moderne, créé par Plaute, . dans sa comédie du Soldat fanfaron. Il est tout entier voué à la fortune du jeune Pleuside, et, quoiqu’il soit au service du fanfaron, c’est Pleuside, son premier maître, qu’il aipw et veut faire réussir. Il s’agit de faire avoir à Pleuside une courtisane que possède le soldat jaloux, entreprise pleine de périls ; mais le danger double le génie de l’esclave, et son affection pour Pleuside, aidée de sa jalousie contre un autre valet, fait de lui un héros, Que faire ? se dit-il, et dans cet instant de méditation il ressemble, dit Plaute, au poëte Nsevius, obligé, lui aussi, sous l’œil de gardiens jaloux, de méditer de nouvelles farces... L’adresse avec laquelle Palestrion déguise en femme honnête une courtisane destinée à servir d’appeau, et pour laquelle le fanfaron lâche sa maîtresse, est digne d’un Fifaro de son temps. Pourtant, ses ruses redoulées, qui font le fond de l’intrigue du Miles gloriosus, ne sont pas les seuls traits qui l’ont rendu justement célèbre. Ce qui fait surtout l’originalité du rôle de Palestrion, c’est qu’il feint avec complaisance les sentiments qu’il n’a pas et déguise sa pensée le plus habilement du monde. Faut-il avoir l’air triste au moment où il est transporté de joie ? Il versera des pleurs, il poussera des sanglots dont ses camarades mêmes seront dupes, et ses lamentations à fendre le cœur font éclater un fou rire dans l’assistance. Cette exagération 11’est point un défaut. Palestrion est un des personnages les plus vraiment comiques du théâtre de Plaute.

PALESTRIQUE adj. (pa-lè-stri-ke — rad. palestre). Antiq. Qui a rapport k la palestre : Exercices palestriques. Jeux palestriques.

— s. m. Directeur des exercices d’une palestre.

— s. f. Exercices auxquels on se livrait dans les palestres.

PALESTRITE s. (pa-lê-stri-te — rad. palestre). Antiq. Jeune homme ou jeune liile qui fréquentait la palestre, qui se livrait aux exercices de la palestre : De jeune palestrites, légèrement-vêtues, entrèrent deux d deux en chantant en chosur. (Mazois.)

PALESTRO, bourg d’Italie, province de Pavie, à.83kilom. N.-E. de Turin ; 2,486 hab. Célèbre par la victoire que les Piéinoniais y remportèrent sur les Autrichiens le 31 mai 1850.

Palestro (combat de), dans lequel les troupes piémontaises, renforcées du 3« régiment de zouaves, vainquirent les Autrichiens le 31 mai 1859. Les Piêmontais de la division Cialdini s’étaient emparés de Palestro, position importante d’où l’on surveillait tous les passages de la Sesia ; aussi les Autrichiens tentèrent-ils d’y rentrer avec des forces considérables. Aux premiers coups de feu, le

colonel de Chabron fit mettre ses zouaves sous les armes et les rangea en bataille derrière un grand rideau de peupliers, sur la droite du village de Palestro et la rive droite d’un canal fangeux appelé délia Cascina. L’ennemi s’annonça par quelques coups de canon, que suivit une assez vive fusillade engagée avec les bersagliers et autres troupes sardes, déployés en tirailleurs devant le 3e zouaves. Le colonel de Chabron, s’apercevant qu’une forte colonne, appuyée par do l’artillerie, cherchait à tourner la position ainsi que le village de Palestro, lança tout son régiment contre les masses ennemies. Les zouaves se jetèrent comme un seul homme dans le canal, le franchirent, ayant de l’eau jusqu’aux épaules, et, sous un feu des plus meurtriers, gravirent la rive opposée, puis, sans reprendre haleine, se ’ruèrent sur les Autrichiens. « On n’a plus qu’un pas à faire pour toucher la bouche des canons. Les artilleurs autrichiens, stupéfaits de tant d’audace, n’ont pas même le temps de mettre le feu à leurs pièces. Eu vain ils veulent les ratteler, les terribles baïonnettes des zouaves clouent sur place ceux qui cherchent à se défendre. L’infanterie, ’culbutée, se disperse dans toutes les directions. 5 pièces de eu non sont en notre pouvoir. ■ (Journal historique du 3e zouaves.) Puis le régiment se réforme en colonne et s’élance d’un bond à travers tous les obstacles ; rien ne peut l’arrêter dans sa course rapide. Les zouaves abordent enfin les Tyroliens, qui les décimaient depuis le commencement de l’action. Fous de rage, ils tuent pêle-mêle tout ce qu’ils rencontrent ; les blés, broyés sous les pieds des combattants, sont rougis de sang. Plusieurs bataillons autrichiens, assaillis ensuite à la baïonnette, sont refoulés en désordre dans d’épais taillis d’acacias. C’est alors qu’arrive Victor-Emmanuel, le sabre en main et au galop de

son cheval. Il vole au combat. En vain les zouaves l’entourent et l’engagent à se retirer. « Laissez, laissez, mes amis, répond l’héroïque soldat de l’Italie, il y a ieî de la gloire pour tous. » Et il se lance au plus fort de la mêlée, qui est surtout terrible au pont jeté sur la Brida. Mais rien ne peut arrêter les zouaves ; ils franchissent le pont, se précipitent sur les canons et se prennent corps à corps avec les Autrichiens. Les Piêmontais les secondent vaillamment dans cette lutte sanglante. Bientôt les Autrichiens, refoulés de toutes parts, roulent dans les eaux rapides de la Brida. «Ce fut alors, dit le document que nous avons déjà cité, un spectacle vraiment affreux.. Cette