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are. Le tableau ne put figurer au Salon. Courbet n’avait pas eu, peut-être, l’intention d’imiter la manière du vieux maître espagnol, mais il faut avouer, après avoir vu le tableau en question, qu’il n’était besoin ni d’être prévenu, ni d’être un ignorant pour s’y tromper. Cela pouvait passer pour un pastiche, non pas une copie, de Veiazquez. On peut dire aussi que c’est peut-être le chef-d’œuvre des pastiches,

— Littér. De tous les écrivains, les plus aisés à contrefaire sont ceux qui ont dans le tour et l’expression plus de singularité, c’est-à-dire ceux qui ont plus de manière. Presque toujours le pastiche ne porte que sur le défaut saillant de celui qu^on imite.

Il V a deux sortes de pastiches ; ceux que

l’on fait sérieusement dans le but de calquer ses propres écrits sur la manière d’un grand écrivain, et ceux que l’on fait dans un but de satire, de critique, ou simplement dans le but de montrer la souplesse de son propre talent. Ainsi, La Bruyère s’est amusé k écrire une page dans le style de Montaigne, et il l’a très-bien imité. « Je n’aime pas, dit-it, un hoirune que je ne puis aborder le premier ni saluer avant qu’il me salue, sans m’avilir à ses yeux et sans tremper dans la bonne opinion qu’il a de lui-même.» Montaigne dirait : ■ Je veux avoir mes coudées franches et être affable et courtois k mon point, suns remords ne conséquence. Je ne puis du tout estriver contre mon penchant et aller au rebours de mon naturel, qui m’emmène vers celui que je trouve à ma rencontre. Quand il m’est égal et qu’il ne m’est point ennemi, j anticipe sur son bon acecueil, je le questionne sur sa bonne disposition et santé, je lui offre de mes bons offices, sans tant marchander sur le plus ou le moins, ne être, comme disent aucuns, sur le qui-vive. Celuilà me déplaît qui, par la connaissance que j’ai de ses coutumes et façons d’agir, me tire de cette liberté et franchise ; comment ma ressouvenir, tout à propos et du plus loin que je vois cet homme, d emprunter une contenance grave et imposante, et qui l’avertisse que je crois le valoir et bien un delà ? pour cela, de me ramentevoir de mes bonnes qualités et conditions, et des siennes mauvaises, puis en foire la comparaison. C’est trop de travail, et ne suis du tout capable de si roide et si subite attention ; et quand bien même elle ni’auroit succédé une première fois, je ne laisserois pas de fléchir et me démentir à une seconde tâche ; je ne puis me forcer et contraindre pour quelconque a été lier. > C’est bien, sans doute, le langage de Montaigne ; niais, comme le fait remarquer Marmontel, c’est ce langage diffus et tournant sans cesse autour do la même pensée. « Ce qui en est difficile à imiter, ajoute le même écrivain, c’est la plénitude, la vivacité, l’énergie, le tour pressé, vigoureux et rapide, la métaphore imprévue et juste et, plus que tout cela, le suc et la substance. Montaigne cause quelquefois nonchalamment et longuement : c’est ce que La Bruyère en a copié, le défaut. »

Boileau, dans une intention critique, s’est essayé au pastiche et, y a parfaitement réussi, en composant deux lettres fameuses, l’une dans le style de Balzac, l’autre dans celui de Voiture.

Il y a des épigrammes dont les auteurs ont eu le dessein d imiter le style de ceux qu’ils attaquaient. Ces sortes de pastiches sont généralement empreints d’une exagération qui en détruit l’effet et ne produit qu’une parodie plus ou moins piquante. Nous citerons les trois exemples suivants, dont l’exagération est surtout portée au delà des bornes dans le troisième.

Contre Chapelain (par Boileau) : Maudit soit l’auteur dur, dont l’àpre et rude verve, Son cerveau tenaillant, rima malgré Minerve ; Et, de son lourd marteau martelant le bon sens, A fait de méchants vers douze fois douze cents !

Contre Lemierre ; épigramme tirée de la Correspondance secrète, politique et littéraire (U V111), et intitulée : Jiecette à l’usage des personnes qui ont la prononciation difficile : Prenez les vers du dur et rocailleui Lemierre,

Dont, en passant, j’imite la manière ; Lisez, relisez-les, le tout assidûment ; Et si votre langue vous gêne.

Ils vous feront, pour son mouvement. L’office des cailloux que mâchait Démosthene.

Contre Victor Hugo, à l’époque des grands coups de plume entre les classiques et les romantiques, alors que te plus grand nombre

ne voyait en lui qu’un briseur de vers, un hacheur de rhythmes, et n’imaginait pas que son génie entraînerait un jour même ses adversaires au point de faire pardonner ses plus sensibles défauts, ses plus grandes singularités :

Où, û Hugo ! huchera-t-on ton nomî

Justice enfin rendu que ne t’a-t-on ?

Quand donc au corps qu’académique on nomme,

Grimperas-tu, de roc en roc, rare homme î

Les écrivains de notre temps dont on a le plus souvent et le plus heureusement pastiché le style sont Victor Hugo et Alfred de Musset. On cite aussi, comme de curieux exemples d’une pente naturelle au pastiche, certaines pages de MM. de Salvandy et de La Guéronnière. Ce dernier, suivant l’avis des critiques, sut imiter avec une remarquable habileté la prose de Lamartine ; et M. de

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Salvandy copia, k s’y méprendre, le style de Chateaubriand.

— Mus. On appelle ainsi un ouvrage dramatique, soit oratorio, soit opéra, qui n’a rien d’original, dont les morceaux sont tirés de différentes productions de divers auteurs, assemblés et mis en ordre selon l’inspiration de l’arrangeur, et dans lequel, en ce qui concerne le poème, on a placé ces morceaux de façon que le caractère de la musique s’accorde autant que possible avec celui des paroles. C’est là, il faut bien le dire, une œuvre d’art étrange et qui, quelquefois, par suite du peu de goût et d’intelligence de ceux qui se livraient à ce travail, frisait de bien près le ridicule. Cependant, en France particulièrement, où le pastiche musical a fleuri pendant de longues années, il a rendu quelques services, parce que, grâce à lui, on a pu faire connaître au public un certain nombre d’œuvres ou de fragments d’œuvres étrangères d’une valeur véritable et qu’il n’eût pas consenti k entendre dans leur intégralité.

L’un des premiers pastiches en musique qui virent le jour à Paris fut la Création du monde, oratorio représenté à l’Opéra le 2-J décembre 1800, dont Ségur avait composé les paroles, paroles qui avaient été adaptées sur divers morceaux de Haydn, de Mozart, de Cimarosa et de Philidor. Bientôt après vinrent les Mystères d’Isis, traduction très-libre de la Flûte enchantée de Mozart, dans laquelle le parolier (More !) et l’arrangeur (Lachnith) firent entrer divers morceaux d’autres opéras de Mozart et même des fragments d’une symphonie de Haydn. C’est à une des représentations de ce pastiche que le musicastre Lachnith, assis dans une loge et pris d’un accès d’enthousiasme pour l’admirable musique de Mozart qu’il se figurait avoir composée, s’écria naïvement : « Non, c’est fini, je ne travaillerai plus ; je ne ferais jamais rien de plus beau t •

Il y revint cependant avec Saûl, • oratorio en action, » donné à l’Opéra le 7 avril 1803. Mais cette fois, parait-il, la besogne était rude, car les paroliers étaient au nombre de trois, Després, Deschamps et Morel, et Lachnith avait jugé utile de s’adjoindre un collaborateur musicien, Kaikbrenner ; la musique était tirée de divers compositeurs allemands, particulièrement Haydn et Mozart. I ! en fut de même, en 1805, pour la Prise de Jéricho, où les cinq travailleurs que nous venons de nommer s’associèrent de nouveau. La même année, le Don Juan de Mozart se produisit à l’Opéra, arrangé par Thuring et Bnillot (non le violoniste) pour les parUes et, pour la musique, par Kaikbrenner qui, trouvant sans doute Mozart au-dessous de certaines situations, jugea k propos de substituer k quelques-uns de ses morceaux quelques fragments de sa composition k lui.

Mais c’est surtout à Castil-Blaze que l’on doit ta fortune du pastiche en France, et l’on doit avouer que nous lui devons quelque reconnaissance sous ce rapport, car c’est grâce à ses efforts que nous avons pu connaître certains ouvrages étrangers, mutilés et dérangés, il est vrai, mais qui ont amené le public k connaître certains auteurs dont il ignorait jusqu’à l’existence. C’est au Gymnase et k l’Odéon que Castil-Blaze entama ce commerce, qui devint pour lui très-lucratif et auquel il dut sa fortune. Au premier de ces deux théâtres, il donna les Folies amoureuses, pastiche à la fois poétique et musical, dans lequel il se servit de l’adorabie comédie de Regnard, en y adaptant divers morceaux pris dans des opéras de Mozart, Cimarosa, Paisiello, Pavesi et Steihelt. Il fit représenter ensuite k l’Odéon la Forêt de Sënart, pièce imitée de Collé, avec musique de Beethoven, Weber, Rossini et Castil-Blaze lui-même. ÏI produisit ensuite Pourceaugnac, d’après Molière pour les paroles, Weber et Rossini pour la musique. Il nous faut citer encore la Fausse Agnès, arrangée par Castil-Blaze ; puis LouWXIl ou la honte de Reims ; le Neveu de Monseigneur, où Morlacchi, Pioravanti et Rossini furent mis à contribution par l’arrangeur Guéuée ; Ivanhoé, pastiche dont la musique avait été prise par Paeini dans divers opéras de Rossini ; Se ?niramide, Mosè, Tuncredi, la Gazza ladra ; le Testament, fait dans les mêmes conditions, etc., etc.

Aujourd’hui que les traductions intégrales d’opéras allemands et italiens sont non-seulement acceptées, mais accueillies avec une grande faveur par le public français, le pastiche n’a plus sa raison d’être ; aussi est-il complètement abandonné et avec raison. Nous devons, toutefois, constater de nouveau que Castil-Blaze, malgré les justes reproches qu’on peut lui adressera fait plus d’une fois preuve de goût et d’intelligence dans ce travail délicat et difficile. Aussi est-ce avec raison qu’il critiquait ainsi l’arrangement de la Flûte enchantée, qui s’était produit à l’Opéra sous le titre des Mystères d’Isis : « Le traducteur de la Flûte enchantée sentit le besoin de s’adjoindre un musicien. Il devait au moins s’adresser k un praticien sage, qui, en respectunt Mozart, aurait fait preuve de talent. Ce collaborateur a coupé, taillé, sabré les plus beaux morceaux de cet opéra, qu’il trouvait sans doute trop longs ; et, par une contradiction assez singulière, il est allé butiner dans les partitions de Don Juan, de Figaro et même dans les symphonies de Haydn. Comment, avec tant de richesses, n’a-t-on fait qu’une misérable cora PAST

pilatîon ? Se permettre de pareils emprunts, c’est agir en prodigue, c’est renoncer d’avance à deux chefs-d’œuvre. Si l’on voulait rassembler dans un même cadre l’élite d’un auteur, certes ce n’est point par Mozart qu’ilfallait commencer. L’opinion est fixée depuis longtemps à l’égard de cet opéra (la Flûte enchantée) ; nous n’en ferons point la critique. Cependant, comme c’est le seul ouvrage traduit qu’on ait voulu remettre à la scène, il est tout naturel de le prendre pour exemple, afin de montrer ce que peut devenir l’œuvre d’un homme de génie entre les mains de son arrangeur. Quel mauvais démon a pu conseiller de lacérer l’admirable trio des magiciennes ? Pourquoi dégrader les compositions, en ajoutant un motif de musette au chœur des captifs et une troisième voix à un duo ? Quelle nécessité de faire un trio baroque avec un air plein d’agrément ? est-ce pour compléter les accords ? Puisque c’est un parti pris et que vous voulez absolument retoucher les dessins de Mozart et ajouter aux parties les plus riches et les plus parfaites, au nom du dieu de l’harmonie, mettez-y le moins de fautes que vous pourrez (à la page 167 de la partition gravée des Mystères d’Isis, septième mesure, on trouve dos octaves. Page 172, deuxième ligne, sixième mesure, quintes en mouvement direct. Page 175, répétition de la même faute. Les parties d’orchestre justifient pleinement Mozart, puisque la progression des octaves et des quintes y est évitée avec les moyens ordinaires). »

Aujourd’hui, nous le répétons, le pastiche n’est plus de saison, inutile qu’il est devenu par suite des traductions complètes qu’on nous donne des opéras étrangers, traductions qui sont reçues avec la plus grande faveur et qui ont fait dans ces dernières années la fortune du Théâtre-Lyrique. Chacun se rappelle les succès obtenus k ce théâtre par les traductions de Don Juan, de la Flûte enchantée, des Noces de Figaro, de l'Enlèvement au sérail, d’Obéron, à’Iiuryanlhe, du FreUchùts, de Preciosa, d’Abou-Hassan, de Jtigolelto, de la Traviata (Viotetta), de Norma, de la Sonnambuta, de Don Pusquale, etc.

PASTICHÉ, ÉE (pa-sti-ehé) part, passé du v. Pasticher : Un maître pastiché par ses élèves.

PASTICHER v, a. ou tr. (pa-sti-ché — rad. pastiche). Néol. Imiter le style, la manière de ; La mode est presque passce-de pastichur les anciens.

PASTICHEUR s. m. (pa-sti-cheur — rad. pasticher). Celui qui fait des pastiches : Le pasticheur est encore loin d’avoir dans ses types l’accent de l’original. (J.-J. Rouss.)

PASTILLAGE s. m. (pa-sti-lla-je ; Il mil.rad. pastille). Techn. Imitation de quelque objet, faite avec une pâte de sucre.

PASTILLAIRB adj. (pa-stil-lè-re — du !at. pastillus, petit gâteau). Hist. littér. Se disait d’une certaine thèse médicale dans l’Université de Paris, ainsi nommée parce que le licencié qui la soutenait devait faire cadeau d’un-pâté k chacun des docteurs.

— Substantiv. : La pastillairb. PASTILLE s. f. (pa-sti-lle ; Il mil. — du

latin pastillus, petit gâteau, pastille, diminutif de pastus, qu’on est tenté de rapprocher du sauscrit pishtaka, gâteau de farine, pishtica, gâteau de riz, pishta, broyé, pétri, de la racine pish, broyer ; ancien slave pishta, nourriture, russe pishea, illyrien pichja, etc.. grec pasté, plut de mets broyés ensemble, posta, bouillie d’orge, etc. Cependant, on regarde généralement pastus comme venant de pastum, supin de pascere, paître, nourrir). Econ. domest. Sorte de petit pain composé de différentes substances odorantes, dont on se sert ordinairement pour parfumer l’air d’une chambre en le brûlant.

Pastilles du sérail, Pastilles o’dorantes qui viennent de Constantinople, et dont on fait différents bijoux ; petits cônes de substance odorante, qu’on allume par la pointe pour parfumer les appartements.

— Confis, et Pharm. Petit pain rond, fait avec du sucre, des aromates, des sucs de plantes, des jus de fruits, que l’on mange comme friandise ou comme médicament, il Pastilles à la goutte, Celles que l’on fabrique en versant goutte à goutte, sur une feuille de fer-blanc, une pâte légèrement chauffée. Il Pastilles au bijou, Pastilles k la goutte faites avec du sucre liquéfié, et qui sont transparentes. Il Pastilles du Levant, Terres bolaires apportées des îles de l’Archipel, et qui sont employées comme remèdes astringents et absorbants.

— Loc. fam. Mettre une pastille dans la bouche de quelqu’un, Dire ou faire quelque chose qui lui est agréable.

— Encycl. Confis. Pour préparer ces bonbons auxquels on donne le nom de l’essence, du fruit ou de la liqueur qui sert à les parfumer, on ne doit employer que du sucre de première qualité, que l’on a soin de piler et de passer au tamis ordinaire, de façon à le réduire en petits grains. Il convient de mouiller ce sucre de telle sorte qu’il soit humecté seulement et reste ferme. Pour obtenir ce résultat, on le mouille avec de l’eau ou du suc de fruit dans la proportion d’un demidécilitre pour 300 grammes de sucre. Cette opération terminée, on coule les pastilles sur des feuilles de fer-blaue et, dès qu’elles sont

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fermes, on les en détache, soit en pliant les feuilles, soit en les frappant de petits coups’ secs.

Pastilles au citron. On râpe le zeste d’un citron sur un morceau de sucre de 350 à 400 grammes environ, puis on pile ce sucre et on le passe au tamis comme il est dit ci-dessus, " après quoi ou verse sur ce mélange le jus filtré d’un citron et une goutte d’eau. On remue le tout avec une spatule, puis, prenant la moitié du sucre, on la place dans une casserole à bec sur un feu doux. On l’y maintient en remuant jusqu’à ce que le sucre devienne légèrement liquide ; lorsque ce résultat est obtenu, on verse goutte k goutte le liquide sur des plaques de fer-blanc et l’on règle à sa.volonté la grosseur des pastilles par la grosseur ’des gouttes qu’on laisse tomber. On s’aide pour cela d’un petit fil de fer au moyen duquel on coupe le liquide k sa sortie du petit poêlon. On procède de même sorte pour l’autre portion de sucre mise à l’écart au début de l’opération.

Pastilles à la framboise. Le procédé employé pour obtenir ces pastilles est semblable à celui qui vient d’être décrit ci-dessus : il ne s’en distingue que par la matière qui mouille !e sucre. Il nous suffira donc de dire que les framboises écrasées sont jetées sur un tamis, leur suc recueilli, et que, cette opération faite, on procède comme plus haut pour le mélange et la cuisson.

Pastilles à la menthe. On mouille du sucre en grain avec un peu d’eau, et cela toujours dans les proportions indiquées ci-dessus, puis la moitié de ce sucre étant mise dans un petit poêlon k bec, on y ajoute quelques gouttes d’essence de menthe lorsque le sucre commence à se liquéfier. Lorsqu’on veut obtenir des pastilles k la menthe très-fortes, on prépare avec la gomme arabique et du sucre eu poudre une pâte que Ion étend sur une plaque de fer-blanc au moyen d’un rouleau ; on ajoute k cette pâte une quantité plus ou moins grande, mais déterminée par le résultat qu on veut atteindre, d’essence de menthe poivrée. Cela fait, ou coupe ces pastilles, molles encore, k l’etnporie-pièce, puis on les met sécher et on les conserve dans des boites bieu fermées.

Pastilles de gomme liquide. On les prépare en versant un mélange d’un soluté concentré de sucre et d’un soluté concentré de gomme dans des trous pratiqués k travers une couche épaisse d’amidon ; on1’porte à l’étuve. Par suite d’un effet de cristallisation, te sucre et la gomme se séparent ; le sucre forme une couche solide k la surface, tandis que la gomme gagne l’intérieur de la petite sphère produite en demeurant liquide. Au bout d’un certain temps, on recouvre vles pastilles de sirop et on les fait sécher.

Ces quelques indications suffisent k faire connaître les procédés employés pour obtenir des pastilles. Il va de soi que la préparation reste la même si on veut fabriquer des pastiltes k la fleur d’oranger^ k la vanille, etc. ; la matière qui doit partumer ces buubons change seule en ces derniers cas, comme en tous les autres,

— Pharm. Pastilles médicinales. Les pastilles médicinales ou pharmaceutiques diffèrent par la forma des pastilles de confiserie. Celles-ci, produit d’un sirop épais déposé en gouttes immédiatement figées par le refroidissement, sont lenticulaires en dessus et planes en dessous ;’ les autres, circulaires, ovales ou de forme polygonale, sont planes des deux côtés. Elles sont ou moulées ou découpées k i’emporte-pièce dans une pâte plus ou moins épaisse. Le nom de tablettes leur conviendrait mieux, si ce mot ne représentait déjà k l’esprit des dimensions relativement grandes, dont la tablette de chocolat serait l’étalon type. Les vocables « boubous, dragées » peuvent également convenir k ces sorte de préparations, bien que ces mots rappellent des formes plus Spécialement ovuïdes, arrondies, réniformes. On peut considérer, sous la dénomination générale de p(istilles, tous les produits médicamenteux destinés k être dissous lentement dans la bouche sous l’action de la salive.

La pastille type est la pastille de Vichy, de l’établissement thermal de ce nom. Tout le monde connaît ctmpustilteS’Qt a pu apprécier leur efficacité dans certains cas de digestions difficiles, pénibles, laborieuses. Elles sont de forme hexagonale et sont aromatisées k la menthe, au tolu, à l’unis, au citron, k la rose, k la vanille, k la fleur d oranger, ou dépourvues de tout aroma. Il n’est peut-être pas de produit qui ait autant stimulé le zèle des contrefacteurs, et cela au détriment de la santé des personnes qui, par indifférence, n’exigent pas sur les boîtes le cachet («a vurietur) de l’Etal, ou qui, séduites par une économie mat entendue de quelques sous, prennent des pastilles préparées par les droguistes sous le nom de pastilles de Vichy.

En général, les préparations pharmaceutiques spéciales, quelles soient présentées au public sous forme de pilules, de pastilles, de capsules, de globules, de perles, de dragées, de granules, de bols, etc., ne sont pas seulement la mise k exécution d’une idée théorique raisonnes ; elles sont aussi et surtout le résultat d’une longue série d’expériences et d’observations pratiques. Tel est le cas des pastilles antisyphilitiques du docteur Gustin, pharmacien distingué de Paris, com-