Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/380

Cette page n’a pas encore été corrigée

376

PAST

vélin, il faut tendre sur un châssis ou stirator le fond sur lequel on veut peindre aupas■ tel. Comme le papier n’offrirait pas une résistance suffisance, on garnit d’abord le châssis d’une toile sur laquelle on étend le papier après l’avoir mouille ; on le fixe sur les bords avec un peu de colle. Il se tend en séchant et peut servir aussitôt qu’il est sec. Si le papier est très-fort, on le tend directement sur le châssis et on le mouille à plusieurs reprises avec de l’eau bouillante ; à chaque fois, on le frotte avec une brosse douce pour en ôter la colle, et quand il est sec on le passe à la pierre ponce. Ce mode de préparation donne d’excellents résultats.

Les crayons de pastel ont pour base, les uns la terre de pipe, les autres une matière mucilagirieuse, généralement la gomme arabique

ou la gomme adragunte. La terre de pipe se mêle aux couleurs qui ont peu de dureté par elles-mêmes ; les couleurs sèches, qui ne s’agrégent que difficilement, se broient à l’eau de savon de Marseille et sont amalgamées avec de la gomme ; le talc, le kaolin, l’argile sont des matières modiliantes que l’on utilise au besoin dans la fabrication. L’assortiment, quoique inoins complet que celui des couleurs de la peinture à l’huiie, est varié et très-sufflsant. Il se compose de blanc de zinc, de blanc de Troyes, de craie d’Espagne, d’ocre jaune, de jaune de chrome, de jaune indien, de craie rouge, de vermillon de Hollande, de brun rouge, de rouge de Venise, de rouge de chrome, de pierre de fiel, de carmin, de laques de garance et de Smyrne, d’indigo, de bleu de Prusse, de noir d’ivoire, de brun de Prusse, de terre d’ombre, de smalt, de Cobalt et d’outremer. Le jaune de Naples est remplacé pur un crayon d’ocre mêlé de blanc ; les verts du pastel se fabriquent par des mélanges de jaune et de bleu en diverses proportions. Une trentaine de bâtons de chaque sorte, durs, demi-durs et tendres, suffisent pour les besoins les plus généraux, chaque couleur étant dégradée avec le blanc depuis son ton naturel jusqu’aux tons les plus clairs. L’esquisse du pastel se fait au fusain, légèrement ; on doit même faire tomber avec

le blaireau îe trop-plein du fusain qui empale le trait. Reprendre l’esquisse avec la sanguine ou le crayon noir serait risquer de graisser le papier, inconvénient qu’il faut éviter, la fraîcheur et lu pureté des tons formant le principal mérite de ce genre de peinture. L esquisse achevée, on dispose par grandes masses les teintes locales, les plans d’ombres et de lumières, en empâtant largement, four les études en grand, on écrase le pastel et ou fond les teintes avec le doigt ; pour les petits ouvrages, on se sert d’estompes de liège, de papier roulé ou de moelle de sureau et l’on revient par-dessus au moyen de pastels demi-durs que l’on taille en pointe, et avec lesquels on fait de légères hachures qui donnent de la fermeté aux tons ainsi qu’au dessin. Les procédés matériels otfretii peu de difficultés ; mais il faut, en les appliquant, bien connaître les règles de la peinture et du coloris.

La fragilité du pastel est grande. C’est ce qui fait que Diderot disait à La Tour : Mémento, homo, quia putois es et in puloerem reverleris {Souviens-toi, homme, que tu n’es que poussière et que tu retourneras en poussière). Cependant les pastels de La Tour, ceux de Ureuze, de Rosatba sont d’un coloris aussi frais qu’il y a cent ans, tandis que tant de tableaux de maîtres auxquels on pouvait promettre une quasi-éternité ont poussé au noir ou se sont craquelés, fendus de façon à être fortement compromis. Le pastel n’a besoin que d’être préservé du soleil, de la poussière et de l’humidité pour conserver indéfiniment son intégrité première. On a essaye de le fixer h l’aide d’un vernis, pour lui donner une durée plus grande ; niais on en déttuit ainsi le velouté, c’est-à-dire ce qui fait son principal charme ; autant vaudrait vernir une pèche ou les joues d’une jeune fille. On le préserve de la poussière eu le niellant sous verre et en l’assujettissant dans le cadre par une feuitle de carton recouverte de fort papier colléou de papier d’etaiu. Quant à l’humidité et au soleil, on les évite en choisissant pour la mise en place du cadre une exposition favorable. Ou ignore absolument l’origine et l’inventeur de la peinture au pastel. Ce genre gracieux passe pour ne pas avoir plus de Ueux siècles d’existence, et l’on en fait honneur soit à Jean-Alexandre Thiele, qui vivait à Erfurt vers 1740, soitkMme VeruerinoukMHu Heid, qui toutes deux vivaient à Dumzig également dans la première moitié du xviue siècle. Mais l’usage des dessins" aux crayons de couleur, rouges et noirs, rehaussés de blanc sur papier teinté, remonte beaucoup plus haut, puisqu’on eu trouve des exemples chez les Égyptiens et que, sans aller si loin, les beaux cro-Suis de personnages du temps de Henri II et e Charle3 IX, que l’on voit au Louvre, se rapprochent beaucoup du pastel. Les artistes cites plus haut n’ont donc pu que perfectionner ce genre de peinture en employant un plus grand nombre de couleurs. Entre autres beaux portraits au pastel de la galerie du Louvre figure celui d’une religieuse, peint par Dumuuiier père en 1615. Toutefois, les premiers artistes qui aient laissé une réputation incontestable en ce genre appartiennent tous au xvme siècle. Ce sont, pour la France : Maurice-Quentin de La Tour, dont les pastels se payaient au poids de l’or ; Joseph Vivien,

PAST

Perronneau, Liotard, Boucher, Russel-Nattier, Vigée, Louis Tocqué, Mme Guyard, Mme Roslin, Greuze ; pour l’Allemagne : Luudberg ; pour l’Italie, la Vénitienne Rosalba Carriera, que nul artiste n’a dépassée et que La Tour lui-même égale à peine. Parmi les grands peiûtres moderiies, aucun n’en afaitsa spécialité, comme La Tour ; mais Prudhon et Girodet y ont excellé à temps perdu ; Eugène Delacroix s’en servait volontiers pour rendre la note colorée, vibrante d’un effet de nature qu’il voulait fixer dans sa mémoire, et l’on en a remarqué un grand nombre à la vente de ses dessins et études. De nos jours, on a surtout fait application du pastel nu paysage, aux oiseaux et aux fruits ; parmi les artistes qui se sont livrés à ce genre, on remarque : MM.Fiers, Michel Bouquet, Eugène Giraud, Eugène Tourneux, Autonin Moine, Cordouan, Vidal, Maréchal, Kiesener, Brochard, etc. Aux derniers Salons ont été exposés de remarquables pastels de MM. Guet, Steuben, Perrogis, de Mme de Léoménil. Mme Stephen, M’les Altain et Petit-Jean, M. Lecurieux ont excellé surtout dans les pastels de fleurs et de fruits.

— Bot. Le genre pastel renferme des plantes bisannuelles, à feuilles entières, à fleurs jaunes, dont le calice a quatre sépales étalés ; le fruit est une silieule oblongue, comprimée, ailée, indéhiscente, uniloculaire par i’avorteineiit de la cloison et renfermant une seule graine oblongue. Les espèces de ce genre sont répandues surtout dans les contrées tempérées de l’ancien continent, et l’une d’elles s’est de très-bonne heure recommandée d’une manière toute particulière a l’attention des cultivateurs.

Le pastel des teinturiers est une plante bisannuelle, qui peut atteindre ou -même dépasser la hauteur de 1 mètre ; sa tige, glauque, roide, porte des feuilles ulternes, les feuilles inférieures oblongues, les feuilles supérieures lancéolées, sessiles, sagittées, entières, acuininées ; ses fleurs jaunes forment une panicule terminale ; ses silicules sont presque pendantes à l’extrémité de pédicelles longs, grêles et filiformes. Cette plante croit dans l’Europe centrale et méridionale, sur les collines exposées au soleil, dans les terrains calcaires et pierreux ; on la cultive encore dans divers pays, mais bien moins qu’autrefois.

Le pastel n’est pas sans importunée comme plante fourragère. Il est très-rustique, supporte des froids très-rigoureux et s’accommode des sols les plus pauvres ; toutefois il donne de meilleurs produits duns les terres calcaires. On ie sème à la fin de l’hiver ou au commencement du printemps ; on peut même, dans les terrains frais, attendre jusqu’en mai ou juin ; enfin, dans les sols fertiles, les semis d’automne réussissent bien. On sème à la volée et on donne un hersage pour recouvrir la graine. La plante ne demande plus ensuite que les soins ordinaires. On peut la faire pâturer sur place par les bêtes ovines dès la lin de février de l’année suivante, ou bien la faucher vers les premiers jours du printemps, lorsque les tiges commencent à monter ; on obtient alors une seconde pousse en mai. Cette plante n’est pas des plus productives ; mais elle a l’avantage de végéter en hiver et de fournir ainsi un excellent fourrage vert des le premier printemps. Tous les animaux domestiques, surtout les vaches et les chevaux, l’aiment beaucoup.

Mais c’est surtout comme plante tinctoriale que le pastet est cultivé et, sous ce rapport, sa renommée remonte à une haute antiquité. Démocrite et Theophraste en font mention. Les Celles et les Cuuluis, d’après Strabon, obtenaient des couleurs violettes par le mélange de la garance et du pastet. Au moyen âge, les femmes du nord de l’Europe s’en servaient pour teindre en noir leurs blonds cheveux. Nous trouvons le pastel indiqué dans des chartes du xio siècle ; on l’appelait guesde, vouède ou glass, ternies qui viennent du latin glastum. On le cultivait beaucoup en Thuringe, en Italie, en Normandie et dans plusieurs provinces du midi de la France. Mais nulle part il ne fut plus florissant que dans le Lauraguais {partie du haut Languedoc) ; l’Europe entière s’y approvisionnait de pastel ; aussi les habitants y étaient-ils riches et la mendicité inconnue. Ce petit coin de terre, où l’ou fabriquait le pastel eu coque, en reçut le nom de pays de Cocagne, qui depuis est passé en proverbe.

Le pastet, dont les anciens peuples de l’Amérique se peignaient le corps et qui est désigné dans les capitulaires de Charlemagne sous ie uom de waddu ou wuïda, était tresreuberché au xivn siècle par les Orientaux et aussi par les teinturiers de Rouen, qui l’appelaient bleu de Perse. Vers le commencement du xvuo siècle, l’introduction de l’indigo porta un coup funeste au commerce du pastel, qui, réduit a un rôle de plus en plus accessoire, finit par être à peu près complètement discrédité. La fabrication devint par cela même plus grossière. Touiefois, au commencement du siècle actuel, le blocus continental appela de nouveau i’atieuiion sur l’industrie un pastel, qui fut l’objet de quelques essais, mais ne s’est jamais bien relevée.

Pour cultiver te pastel comme plante tinctoriale, on doit choisir une terre calcaire, meuble, profonde, riche et bien exposée au midi. Après deux labours, suivis chacun d’un hersage, on sème la graine, au printemps ou

PAST

mieux à l’automne, soit à la volée, soit de préférence en lignes. On donne les sarclages et les binages nécessaires ; si l’on a de l’eau à sa disposition, on se trouvera bien d’irriguer quand la sécheresse sera trop forte. Cette plante est sujette aux ravages des altises, vulgairement nommées négrils, puces, pucerons ; en la saupoudrant de cendres, ou mieux de chaux vive, on la préserve non-seulement contre ces insectes, mais encore contre les urédinées ou petits champignons microscopiques qui la couvrent de petites pustules jaunes. Dans certains pays, on pince l’extrémité de la tige, ce Oui augmente la vigueur de la plante et le développement des leuilles inférieures.

Dès que celles - cl présentent une teinte violette sur les bords, on les récolte, autant que possible par un temps sec, soit en les coupant avec la faucille, soit en tordant et cassant le pétiole entre le pouce et l’index. Cette cueillette peut se renouveler jusqu’à cinq fois dans le courant de la belle saison, du moins sous les climats du Midi. « Pour préparer le pastel du commerce, dit M. Millot, ces feuilles sont réduites en une pâte presque homogène, a l’aide d’un moulin analogue aux moulins à huile ; la pâte est ensuite distribuée en piles tassées avec la

fielle et placées sous un hangar aéré. Bientôt a fermentation s’établit dans les piles, dont la masse bleuit à l’intérieur, tandis que leur surface se couvre d’une croûte noirâtre qui se fendille. À mesure que les crevasses se produisent, on les bouche avec de la pâte molle, afin de fermer accès aux insectes qui viendraient y pondre et dont les larves se développeraient dans la masse, au préjudice de sa qualité. Après environ quinze jours de fermentation, on ouvre les piles ; on incorpore la croûte avec le reste de la masse, en pétrissant le tout avec les mains ; puis ou en forme des boules, du poids d’une livre, que l’on met en moules pour leur donner une forme allongée, et que l’on fait Sécher à l’ombre, t

Tel est le procédé primitif pour fabriquer le pastel en coque ; mais on reconnaît aujourd’hui qu’il y a plus d’avantages à extraire la matière colorante. Pour cela, on récolte les feuilles vers le dix-septième jour de leur développement et sans attendre qu’elles aient pris sur les bords la teinte violette dont nous avons parlé. On dépose ces feuilles dans un cuvier, en les répartissunt aussi également que possible et de manière qu’elles ne soient pressées sur aucun point. On couvre le cuvier d’un réseau en ûl à larges mailles et l’on place dessus un gros tissu de laine. L’appareil ainsi disposé, on verse de l’eau bouillante jusqu’à ce que toutes les feuilles soient couvertes ; au bout de cinq minutes, on soutire ie liquide, qui passe, à travers un gros tamis, dans une autre cuve appelée reposoir ; on l’agite durant vingt minutes et on voit alors se produire une fleurée brillante et des veines bleues très-abondantes et très-larges.

Si l’on a attendu que les feuilles fussent colorées en violet, ta fécule ou matière colorante ne se dissout plus complètement et, pour l’extraire, il faut recourir à la fermentation. Pour cela, on remplit aux trois quarts le cuvier et on y assujettit les feuilles de manière qu’elles restent immergées duns de l’eau que l’on maintient à la température de 200 à 25» centigr. La fermentation s’opère et est terminée au bout de dix-huit à vingt heures ; l’eau présente alors une couleur jaune citron, et sa surface est couverte d’une légère pellicule verdâtre et irisée. On soutire et l’on fait passer dans le baquet de repos.

■ Que vous adoptiez l’une ou l’autre de ces deux méthodes, dit T. de Berneaud, précipitez la fécule tenue en suspension ou en dissolution dans l’eau, ce qui s’opère par le battage ; elle ne tarde pas à prendre la couleur bleue qui lui est propre. On commence le battage dans l’eau d’mfusion dès que la chaleur est tombée entre 60° et 52° du thermomètre centigrade. Aussitôt que les écumes cessent de se teindre en bleu, qu’elles restent blanches ou passent à une couleur rougeâlre, c’est un indice que l’opération touche à sa tin. Par le battage, la couleur de l’eau, qui était celle du vin blanc, brunit de plus eu plus. Le battage est parfait lorsque, en versant de la liqueur dans un verre, elle se montre d’un brun uniforme. Laissez alors reposer ; la fécule se précipite en grains au fond du baquet. Huit à dix heures suffisent ; soutirez et mettez à sécher. »

Si la macération ou la fermentation a été opérée par l’eau froide, le battage ne suffit pas et il faut ajouter de l’eau de chaux jusqu’à ce que la couleur arrive au jaune verdâtre. Le pastel est livré au commerce en masses de forme et de volume variables, le plus souvent en pains coniques tronqués, du poids de 60 à 65 grammes. De quelque localité qu’il provienne, on le désigne toujours sous le nom de pastel d’Alby.

PASTELERO s. m. (pa-sté-lé-ro — mot espagu. qui signif. boulanger ou pâtissier). Politiq. Nom donné, en Espagne, à ceux qui professaient une opinion modérée, qui voulaient modifier la constitution de 1812.

PASTELIER s. m. (pa-ste-lié — rad. pastel). Techn. Moulin à pastel.

PASTELLAGE s. m. (pa-stè-la-je — rad. pdte, qui s’est écrit paste). Art culin. Sorte

PAST

de pâte de sucre dont on garnit les assiettes1 montées dans les desserts.

PASTELLISTE s. m. (pa-stè-li-ste — rad. pastel). Artiste qui fait des dessins au pastel i Un habile pastelliste.

PASTENA, bourg d’Italie, province de la Terre de Labour, district de Gaête, mandement de Pico ; 2,397 hab.

PASTENADE s. f. (pa-ste-na-de. — On a rapporté ce inotaulatin pastinaca, proprement plante fourchue comme une houe, de pastinitm, houe, instrument à deux dents, qui se rapporte à la racine sanseiïte pat, pag, lier, joindre, conservée dans le grec pêgnumi, dorien passa, gothique fa/ian, Iithuauien paszau, russe paszu. Il n’est pas certain cependant que pastinaca ait pu donner pasleuade, dont le sens ancien est d’ailleurs carotte. M. Littré croit qu’il vaut mieux rapporter directement pastenade à pastinare, fouir, houer, de pastinum, houe}. Bot. Ancien nom du panais.

PASTENAGUE s. f. {pa - ste - na - ghe).

Ichihyol. Genre de sélaciens, voisin des raies.

— Bot. Nom vulgaire du panais, dans le midi de la France.

— Encycl. Ichthyol. Les pastenagues, souvent confondues avec les raies, s’en distinguent par leur queue armée d un aiguillon dentelé en scie des deux côtés et par Tes nageoires pectorales qui enveloppent la tète en formant un disque généralement très-obtus. Ces poissons ont encore la bouche située transversalement au-dessous du museau ’et les dents toutes minces et serrées en quinconce. La plupart des espèces dont se compose ce genre ont été jusqu’à présent peu étudiées,

La pastenague proprement dite, ou raie pastenague, est l’espèce la plus répandue et la mieux connue. Ce poisson a le corps recouvert d’une peau lisse, enduite d’une matière visqueuse ; la tête terminée en pointe ; le disque rond ; les yeux gros, relevés, à iris doré et à prunelle noire ; tes mâchoires garnies de petites dents obtuses ; la queue longue et sans nageoire. • L’aiguillon dont elle est douée, dit A. Guichenot, la rend très-redoutable aux pêcheurs qui ne saisiraient pas ce poisson avec de grandes précautions. Ce piquant est une arme, en effet, dont la blessure est assez grave pour que. les pécheurs prétendent qu’elle est venimeuse ; mais comme cet aiguillon n’est percé d’aucun conduit et que d ailleurs il n’y a dans son voisinage aucune glande qui puisse produire le poison, il est certain que la blessure ne peut devenir dangereuse que par la déchirure que cet aiguillon ou piquant occasionne dans la plaie. > La pastenague vit ordinairement duns ta vase ; on la pêche surtout au mois de juillet ; les individus qu’où prend alors ont un poids maximum de 6 a 8 kilogrammes ; ce poisson, qui est d’un jaune noirâtre en dessus, d’un blanc sale en dessous, a une chair grasse, huileuse et de mauvais goût.

La pastenague séphea a la queue garnie d’une large membrane qui. fournit la majeure partie du galuchat du commerce ; on l’appelle improprement peau de requin. La pastenague allavelte a ordinairement la queue armée de deux aiguillons, et comme un de ces aiguillons tombe chaque année, il arrive souvent que l’autre a déjà pris à cette époque un certain développement. Les pêcheurs napolitains prétendent que ce poisson vole quelquefois à la surface des eaux, et cette erreur populaire se retrouve dans quelques livres. Ou dit que la chair de cette espèce est bonne à manger. On a encore rangé dans ce genre lamourine, à laquelle ses nageoires en forme d’ailes ont valu les noms vulgaires d’aigle, milan, chauvesouris, etc. Sa chair, comme celle de la pastenague commune, est molle et de mauvais goût et il n’y a guère que les pauvres gens qui en mangent. La chair des pastenagues- renferme une assez grande proportion de phosphore ; aussi devient-elle lumineuse quand elle commence à se corrompre, phénomène qu’on observe aussi chez d’autres poissons.

PASTENG s. m. (pa-staink). Agric. Nom donné, dans la Haute-Garonne, à des pièces de terre en prairie permanente pour le pâturage.

PASTÈQUE s. f. (pa-stè-ke — de l’arabe 6a£i’c/m, qui a donné le portugais pateca, même sens). Bot. Nom vulgaire d’une cuembitacée à fruit comestible, qu’on appelle aussi mklon d’eau, l] Fruit de la même plante : Une tranche de PASTktjUK.

— Encycl. La pastèque, vulgairement nommée melon d’eau, mulon d’Amérique ou de Moscovie, est une planta annuelle, à tige couchée, longue de im,5Q en moyenne, grêle, velue, portant des feuilles divisées en cinq lobes Erofonds, arrondis à l’extrémité, d’un vert leuàtre, munies de vrilles axillaires ; les fleurs sont petites et d’un jaune pâle ; le fruit est gros, ovoïde ou globuleux, a peau lisse, de couleur variable, ordinairement vert rayé ou marbré, à pulpe abondante, très-aqueuse, mais plus ou inoins fade ; il renferme des graines ovales, déprimées et munies d’un bourrelet. Cette plante, originaire de l’Inde, présente deux variétés principales. La pastèque blanche a le fruit globuleux, à peau verte, panachée de bandes blanchâtres ; la chair ferme, non fondante, blanc verdâtre, remplissant le fruit ; les graines roses implan-