Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 12, part. 1, P-Pate.djvu/366

Cette page n’a pas encore été corrigée

362

PASS

que l’on croît généralement que la passementerie d’or en fin est de l’or pur. Il n’existe fas dans cette industrie àe passementerie d’or ; or ne saurait se prêter seul k toutes les combinaisons des divers articles, oui d’ailleurs arriveraient k des prix inabordables. Ainsi, une paire d’épaulettes en fin qui coûtent 140 francs reviendrait en or pur k 600 francs. Le fin est en argent doré ; le demi-fin, en laiton recouvert d’argent, recouvert lui-même d’or. Le faux est en laiton. L’argent qui sert au fin est plus pur que l’argent des monnaies ; autrement, Userait impossible de le tréfiler de manière à lui faire acquérir la finesse d’un cheveu et même d’un til de soie, finesse qui constitue k peu près tout le progrès accompli par cette industrie ; à moins qu’on ne compte comme progrès la diminution de plus en plus

frande de la couche d’or qui recouvre le filargent. Dans le demi-fin en ce cas, le profrès serait encore plus grand, car les foneurs de vieux galons déclarent leur métier perdu. Pour l’article fin destiné k l’exportation, le taux de l’argent est.progressivement descendu de 90 pour 100 d’argent et 10 d’alliage k 55 d’argent et 45 d’alliage.

Grâce a « l’amour du galon » qui semble inné chez tes Français, cette industrie a toujours compté comme l’une des plus prospères. Sous l’Empire, la galonomanie avait pris un tel développement que, du militaire, elle avait gagné le civil. Depuis le banquier jusqu’au marchand d’habits tout faits, en passant par les magasins de nouveautés, on galonnait les casquettes et même les vêtements des pauvres diables de garçons de course. On a galonné aussi les élevés de toutes les écoles. On a tenté de galonner d’or jusqu’aux vêtements des dames ; mais, à part quelques déclassées, les dames ont résisté à ce mauvais goût,

1>arti de la cour impériale. Les révolutions, es guerres, toujours fatales et désastreuses pour les autres branches de la passementerie et pour le commerce en général, donnent k cette branche un essor extraordinaire, à cause des modifications qui surviennent toujours dans les uniformes des diverses armes. Par exempte, jamais on n’avait fait autant abus du galon que pendant la guerre de 1870-1871. La gulonomamie avait dégénéré en gatonomorbus. C’était un dernier écho de l’Empire. La quatrième branche de la passementerie a rapport à la carrosserie et aux voitures de chemin de fer. Les matières premières qu’elle emploie sont la soie, la laine, le coton, le fil et le jute. Les articles qu’elle produit sont généralement des bandes ou galons de diverses largeurs, ornés de dessins peu variés, presque toujours en camaïeu ressortant en velours épingle sur fond lisse. L’art n’y joue qu’un rôle très-eifaeé et les progrès n’y sont pas sensibles. On n’y emploie guère que des couleurs mortes. Les sangles unies ou de couleurs variées, les galons de laine de couleurs et de dimensions diverses sont du ressort de cette industrie. Le mouvement d’affaires pour cette branche de la passementerie n’est

fuère que de S à 3 millions. Les galons et ruans pour livrées sont aussi de son domaine ; mais ce genre diminue tous les ans eu France ;il finira par disparaître tout à fait dans un avenir plus ou moins prochain.

Il existe une cinquième branche à l’industrie passeineuliere : la passementerie*jL>ur tailleurs. Elle produit des ganses, des Wsades, des brandebourgs et surtout des galons de soie, de tuine, d’alpaga, que d’ordinaire on met en bordure sur la tranche des étoffes des gilets, paletots, redingotes. Mais celte industrie est in tari ni tien te, car elle est i. la remorque de la mode, et souvent plusieurs années se passent sans que l’art du tailleur ait recours à elle.

Notons encore un genre de passementerie qui tend k se séparer de l’industrie mère pour former une branche k part et tout k fait spéciale. Il consiste dans des infiniment petits, tels que tirettes pour gants, glands pour ombrelles et éventails, pour sacs et boîtes de confiserie, etc., etc. Ces menus articles sont fabriqués par des maisons assez considérables.

L’Angleterre, la Belgique, la Suisse fabriquent aussi d’assez grandes quantités de passementerie, surtout dans le genre classique invariable. Quand elles veulent attaquer le genre nouveautés, elles copient les modèles que produisent nos grandes maisons, créatrices intaiigables. En Italie, et notamment à Milan, on fabrique ta passementerie sacerdotale pour chasuble et autres ornements du culte. L’Allemagne, depuis quelques années, s’évertue, sans pouvoir y réussir, à faire aux fabriques françaises une concurrence sérieuse sur les marches étrangers et même à Paris. Inhabiles dans l’art de créer, les fabricants allemands, quand ils se confinent dans leurs

Îiropres ressources, n’offrent que des produits ourds, sans grâce, dépourvus d’aspect artistique ; mais ils savent se rattraper en pillant effrontément nos modèles. Ceue manière de procéder leur épargne les frais d’échantillonnage, oui sont toujours très-importants, et les frais d imagination.

PASSEMENTIER, 1ÈRE s. (pa-se-mautié, iè-re — rad. passement). Personne qui fabrique ou vend des passements, de ia passementerie.

— Encycl. Les passementiers formaient autrefois k Paris une communauté assez considérable, qui avait obtenu des statuts du roi

PASS

Henri II en 1558. Ces statuts avaient été renouvelés en 1653 ; ils se composaient de 44 articles.

Les passementiers étaient qualifiés : maîtres passementiers, boutonw’ers, enjoliveurs. Pour être admis à la maîtrise dans cette communauté, il fallait avoir cinq années d’apprentissage, quatre années de compagnonnage et faire chef-d’œuvre. Les fils des maîtres étaient exempts de toutes ces formalités, ils n’éiaient tenus qu’à une seule expérience.

Le compagnon gendre de maître jouissait des mêmes prérogatives.

Les veuves demeurant en viduité jouissaient des privilèges de maître, sans pouvoir prendre de nouveaux apprentis.

Des lois sévères défendaient de faire ni de vendre de mauvaise étoffe, ni de mêler de l’or ou de l’argent faux avec du bon.

La communauté était gouvernée par quatre jurés, élus tous les deux ans ; les jurés ne pouvaient intenter procès ni entreprendre aucune affaire intéressant la communauté sans avoir assemblé les anciens bacheliers de jurande pour prendre leur avis et leurs votes. Les anciens jurés rendaient compte aux nouveaux élus des dépenses et des recettes de la communauté.

Les maîtres passementiers pouvaient seuls fabriquer et vendre passementerie, dentelles, houppes, bourrelets, ornements d’église ou d’ameublement, crépines, bourses, tresses, ganses, ceintures, lacets, réseaux, cordons, enjolivements d’habits, cordonnets, chaînes, chaînettes, bouillons, frisures, guipures, bouquets artificiels, guirlandes, éventails, bordures pour les harnais de chevaux, etc.

Les passementiers - boutonniers avaient choisi saint Louis pour leur patron, et leur confrérie était établie dans l’église des Grands- Augustins.

PASSEMÈSE s. f. (pa-se-mè-ze — de l’ital. passa, pas ; mezzo, moyen, du milieu). Chorégr. Espèce d’entrée de danse.

PASSE-MÉTEIL s. m. Agric. Mélange où il y a deux tiers de froment sur un tiers de seigle. Il PI. passe-méteils.

PASSE-MUR s. m. Ane. artill. Espèce de coulevrine. Il PI. passe-murs.

PASSE-MUSC s. m. Miuiim. Nom vulgaire du chevrofaiu porte-musc, animal qui fournit un musc de qualité supérieure. Il PI. passemuses.

PASSE-MUSCAT s. m. Vitic. Variété de raisin. Il PI. passe - muscats. Il On dit aussi

PASSE-MUSQUÉ.

PASSENAGE s. m. (pa-se-na-je — rad. passer). Ane. coût. Droit payé par ceux qui passaient à certains endroits.

PASSE-PAROLE s. m. Art milit. Commandement donné à la tête d’une troupe, et qu’on fait passer de bouche en bouche jusqu’au dernier homme, il PI. passe-paroles.

PASSE ;PARTOUT s. m. Clef faite de telle façon qu’elle peut ouvrir plusieurs portes d’une même maison : Les supérieurs des communautés avaient des passe-partout pour ouvrir toutes les portes. (Acad.) Il Chacune des clefs pareilles qui servent k plusieurs personnes pour ouvrir une même porte : Dans les maisons où il n’y a pas de concierge, chaque locataire a son passe-partout pour ouvrir la porte d’entrée.

— Fain. Moyen général d’introduction : L’argent est un bon PaSsiî-partout.

Rien ne résiste a l’or, c’est un passe-partout.

Poisson.

— Grav. Planche gravée dans laquelle on a réservé une ouverture pour y placer une nuire planche à laquelle la première sert de bordure.

— Typogr. Ornement de bois ou de fonte, dont le milieu est percé et peut recevoir telle lettre qu’on veut y placer.

— ïechn. Cadre avec glace, dont le fond s’ouvre à volonté pour recevoir les différents dessins qu’on voudra successivement y placer. Il Encadrement de papier orné de filets d’or ou de couleur, dans lequel on place un dessin, irSorte de ciseau avec lequel l’ardoisier divise les blocs d’ardoise, [i Batte plate qui sert, dans les fonderies, k fouler le sable dans les endroits où la batte ronde ne pourrait entrer. Il Sorte de brosse.

— Mar. Scie avec laquelle on coupe la glace autour d’un navire. Il Espèce de grande scie qui n’a pas de monture, et qui sort à scier les plus gros arbres. D Espèce de scie k main, dentée des deux côtés, a l’usage des facteurs d’orgues. Il Scie sans dents, avec laquelle on débite les pierres et le marbre.

— Agric. Sorte de crible k trous ronds, qui remplace le van, dans quelques.parties de la France.

PASSE-PASSE s. m. (rad. passer, à cause des mots passe, passe, que les escamoteurs adressent fréquemment aux objets qu’ils veulent faire disparaître ; s’emploie presque exclusivement dans la locution : Tour de passe-passe). Tour d’adresse que font les joueurs de gobelets, les escamoteurs : Paire des tours de passe-passe. Le mystère de la vie semble un tour de passe-passe. (Schopenhauer.) Il Fûm. Ruse, tromperie, fourberie adroite : Soyez bonhomme, sans hauteur ni décision, ni critique, ni dédain, ni délica-

PASS

tesse, ni tour de passe-passe d’amour-propre. (Fén.)

Jeu de passe-passe, Sorte de ronde d’enfants. Il Fig. Plaisanterie, amusement, chose peu sérieuse :

Ce n’est pas jeu de passe-passe. Car on s’en va sans revenir.

Auw Chartieb.

PASSE-PEINTRE s. m. Bot. Nom vulgaire de la saxifrage ombreuse, k cause de la beauté de ses couleurs. Il PI. passe-peintres.

PASSE-PERLE s. m. Fil de fer très-fin

3u’on prépare k Libourne, et qui sert k faire es cardes. Il PI. passe-perles. PASSE-PIED s. m. Chorégr. Espèce de danse sur un air k trois temps, dont le mouvement est fort précipité : Les passe-pieds ont beaucoup d’agrément par la variété de leurs figures et de leurs pas. (Rameau.) Il Air sur lequel on danse le passe-pied : Jouer un passe-pied.

— Encycl. Le passe-pied était une danse figurée d’origine bretonne, qui s’exécutait rhytlimée k trois-huit et qui était encore en usuge au xvilia siècle, L air du passe-pied admettait la syncope, tandis que celui du menuet ne l’admettait point. Brossard, dans >u3 Dictionnaire de mtisique, dit que c’est un « menuet dont le mouvement est fort vif et fort gay, • et Compan, dans son Dictionnaire de danse, dit que • les mesures de chaque reprise y doivent entrer en nombre pairement pair, » mais que l’air, « au lieu de commencer sur lo frappé de la mesure, doit, dans chaque reprise, commencer sur la croche qui le précède. » Depuis fort longtemps, le passepied n’est plus eu usage.

PASSE-PIERRE s. m. Bot. Nom vulgaire de la criste marine, appelée aussi perce PIERRE. || PI. PASSE-PIERRES.

PASSE-POIL s. m. Liséré de soie, de drap ou d’une autre étoffe do couleur, qui borde certaines parties d’un vêtement ou qui règne le long d’uno couture : Les passe-poils servait à distinguer les différents corps de troupes. (Acad.) Les cardinaux ont un habit noir avec des passe-poils rouges et des bas rouges. (H. Beyle.)

— Encycl, Quelquefois le passe-poil est de la couleur principale j plus souvent, il est d’une couleur distiuctive ; la mode et le caprice en ont amené l’usage. On a commencé k l’adopter dès le commencement de ce siècle. L’ordonnance du 25 avril 1767 en interdisait l’usage ; mais des ordonnances ultérieures en prescrivirent l’emploi. De nos jours, on met des passe-poils partout, aux pantalons, aux parements d’habit, aux bonnets de police, etc. On abuse enfin tellement de ce genre d’ornement, que parfois cela devient ridicule.

PASSE-POMME s. f. Hortic. Espèce de pomme précoce, sans pépin.

PASSE-PORT s. m. Écrit, sorte de certificat donné par les autorités compétentes, pour la libre, circulation des personnes, et même des effets et des marchandises : Signer un passe-port. L«s gendarmes lui réclamèrent sou passe-port. La meilleure manière de se passer d’un passe-port, c’est d’en avoir un, (L, Ulbaoh.) Aujourd’hui qu’il n’y a plus de passe-ports, peut-on dire qu’il y ait encore des frontières ? (L. Alloury.)

— Sauf - conduit : Jean Huss, malgré le passe-port d’an empereur, n’en fut pas moins brûlé vif. (Chateaub.)

— Par ext. Objet quelconque, pouvant faciliter le passage, l’entrée dans quelque lieu : IVai-je pas entendu dix fois des domestiques imbéciles m’affubler, en m’amionçant, de leur sotie particule ? C’était le passe-port, la lettre de crédit du roturier présomptueux. (Ch. Nodier.) Les vers servent de passe-port à tout ce qu’on n’oserait pas dire en prose. (A. d’Houdetot.) Il Objet qui en fait passer, qui en fuit supporter d’autres : La louange est un passe-port dont la vérité a souvent besoin pour être accueillie chez les grands. (La Bruy.) La louange est le passe-port de la censure. (Sacy.) Le style est le passe-port dont toute pensée a besoin pour courir, s’étendre et prendre giie dans tous les cerveaux, (liéranger.)

— Par plaisant. Extrême-onction ; Tout le clergé s’empressait à lui donner son passeport avec la plus grande cérémonie. (Volt.)

Un capucin brûlant de zèle ■Lui dépêchait.son passe-port.

J.-B. Rousseau.

— Fam. Porter son passe-port avec soi, Se dit d’un homme dont l’extérieur agréable et décent prévient immédiatement en sa faveur.

— Diplom. Demander ses passe-ports, Se dit d’un ambassadeur qui, voulant témoigner publiquement le mécontentement du gouvernement qu’il représente, déclara au gouvernement près duquel il est accrédité l’intention où il est d’abandonner son poste et de rompre les relations diplomatiques.

— Mar. Permission donnée par l’État k un bâtiment de commerce de faire un voyage déterminé : Le congé ou passe-port est la permission accordée à un vaisseau pour aller d’un lieu à un autre ; il doit faire mention du lieu d’où part le vaisseau et de celui où il doit aller. (Do Valincourt.) il Sauf-conduit délivré

PASS

à un bâtiment ennem-ï pour se rendre dans un port désigné. Il Nom donné par les marins k leur feuille de congé.

— Encycl. Avant 1789, certaines catégories d’individus étaient seules assujetties & l’obligation d’être munies d’un passe-port.

La formalité du passe-port fut abolie parla loi du 3-4 septembre 1791 ; elle fut exigée de nouveau par le décret du 28 mars 1792. Les décrets des 8 et 19 septembre 1792 la supprimèrent une seconde fois ; enfin, l’usage du passe-port fut remis en vigueur par la loi du 6 février 1793 et le décretdu 10 vendémiaire an IV.

La législation sur les passe-ports, qui est en complète opposition avec le principe de la liberté individuelle, a fuit l’objet d’attaques fréquentes. Elle n’a point cependant été abrogée et elle subsiste dans toutes ses dispositions ; mais la formalité du passe-port tend de plus en plus à tomber en désuétude.

L’autorité administrative a seule le droit de délivrer des passe-ports ; k Paris, ils sont délivrés k la préfecture de police. Le ministre peut, dans certaines circonstances, interdire à un maire la faculté de délivrer (les passeports et déléguer, pour remplir cette partie des fonctions municipales dans la communej soit le maire d’une commune voisine, soit celui du chef-lieu de canton (règlement du 20 août 1816). lldoity avoir dans chaque commune un registre spécial pour les passe-ports que I autorité délivre. Les maires ne doivent délivrer des passe-ports qu’aux personnes qu’ils connaissent personnellement, ou sur l’attestation de deux témoins connus et domiciliés dont les noms sont désignés dans le passe-port, ainsi que leurs professions et demeures, et qui le signent avec le requérant.

D’après une instruction du préfet de police en date du 30 mai 1SIG, celui qui, k Paris, veut un passe-port doit se présenter au commissaire de police de son quartier pour obtenir lo certificat sur le vu duquel le passeport eit délivré k la préfecture de police. Le demandeur doit être assisté de deux témoins et êire muni de sa carte électorale, de son permis de séjour ou d’un ancien passe-port ; il doit, s’il est marchand, présenter sa patente ; s’il est mineur, étudiant, femme mariée ou domestique, te consentement de ses parents, tuteur ou maître.

Aux termes de la loi du 18 septembre 1807, les passe-ports accordés pour voyager dans l’intérieur de ia France, ou pour en sortir, tant aux Français qu’aux étrangers, ne peuvent être délivrés que sur un papier fabriqué spécialement k cet effet et sur un modèle uniforme. La feuille disposée pour le passeport se compose de deux parties : la première) qui se détache de la seconde par une coupure ondulée, est remise au porteur et constitue le passe-port ; la seconde partie, par forme de souche ou talon, est la minute du passe-port délivré : elle contient les mêmes désignations que le passe-port et reste eiitre les mains de l’autorité qui l’a délivré.

Le passe-port doit indiquer les nom, prénoms, âge, profession, pays de naissance, domicile et signalement du requérant, ainsi que le lieu où il doit se rendre. Los mots raturés et surcharges doivent être approuvés. Les passe-ports sont soumis au timbre, mais ils sont exemptés de la formalité de l’enregistrement. Le pusse-port doit être rédigé et délivre en présence du titulaire, et les officiers publics qui ne se conformeraient point à cette règle pourraient être condamnés k un emprisonnement d’un à six mois.

Le prix des passe-ports est de S fr. pour l’intérieur de la France et de 10 fr. pour l’étranger, y compris le papier, le timbre et l’expédition. Les visa des passe-ports sont gratuits.

Des passe-ports gratuits peuvent être accordés aux personnes indigentes qui ne peuvent en acquitter le prix ; l’indigence est constatée par un certificat du commissaire de police. Des passe-pons gratuits, avec secours de route, peuvent être délivrés par les préfets aux mendiants et aux indigents régnicolcs qui veulent regagner leurs foyers, ainsi qu’aux étrangers sans aveu qui doivent quitter le territoire français.

Tout passe-port doit être individuel. Néanmoins, le même passe-port peut comprendre le mari et la femme, et même les enfants au-dessous de quinze ans, deux frères ou deux sœurs, si l’un est eu bas âge et sous la surveillance de l’autre (instruction ministérielle du 6 août 1827). Mais cette faveur ne peut, dans aucun cas, s’étendre aux domestiques.

Les passe-ports ne sont valables que pour un an k partir du jour de leur délivrance {art. 4 du décret du 11 juillet 1810).

D’après la loi du 28 vendémiaire an VI, tout voyageur qui voulait se rendre dans un lieu autre que celui qu’il avait désigné devait prendre un nouveau passe-port : le visa, qui se fuittoujoursgratuiiement, a été substitué k cette formalité par le décretdu 18 septembre 1S07. Les fonctionnaires compétents pour délivrer les passe-ports donnent les visa, qui doivent, comme les passe-ports, indiquer une destination précise.

D’après la législation existante, mais tombée en désuétude, tout individu voyageant sans passe-port peut être arrêté et détenu. Si, dans les vingt jours, il n’a pas justifié de son domicile, il est réputé vagabond et pour»