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à quelqu’un contre le droit et contre l’usoge ordinaire : On l’a reçu docteur sans l’examiner ; c’est un passe-droit qu’on a fait en sa faveur. (Acad.) n Injustice qu’on fait à quelqu’un, en lui préférant une personne qui a moins de titres que lui : // a essuyé, éprouvé bien des passe-droits. (Acad.) Il PI. Passedroits,

PASSÉE s. f. (pa-sé — rad. passer). Chasse. Moment du soir ou les bécasses ou d’autres oiseaux se lèvent du bois pour aller dans la campagne, partent d’un lieu pour aller dans un autre : L'hewe.de la passés. Il Grand filet servant à prendre les bécasses, il Chasse aux bécasses, soit avec des gluaux, soit avec un filet, il Chemin que suit une bête : La quête circulaire des chiens devait invariablement, à un endroit donné, avoir pour point d’intersection la passée de l’animal. (E. Sue.)

— Pêche. Sorte de chemin que l’on fait dans les herbes, pour conduire le poisson dans le filet.

— Techn. Trait de cheveux que l’on passe dans le tissu de soie de la perruque pour tresser, n Passage de toutes les navettes qui forment un seul coup sur la carte. Il Réunion de toutes ces navettes, il Effet résultant du passage de cette réunion de navettes. Il Ensemble des peaux que l’on met ou passe en jâte en même temps : Autrefois, une passée se composait ordinairement de vingt-cinq peaux ; aujourd’hui, chaque passée est généralement de douze peaux. H Chacun des fils que les tailleurs passent des deux côtés d’une boutonnière pour la former.

— Mœurs et coût. Passée d’août, Fête qu’on célèbre en Normandie, dans chaque ferme, à l’occasion de la fin de la moisson.

— Encycl. Mœurs et coût. La passée d’août est une ancienne coutume normande, Vers la fin du mois d’août, lorsque la moisson est finie, que les blés et les avoines sont rentres, le fermier réunit tous les travailleurs qu’il a employés pendant la saison. Une table immense, chargée de mets et surtout d’énormes morceaux de viande proportionnés à l’appétit robuste des convives, est dressée a« milieu de la cour. Le repas commence vers midi, et dès le premier service on fait circuler à la ronde de gigantesques pots de ferblanc pleins d’eau-de-vie de cidre ; on se lève de table généralement vers sept ou huit heures. Tous les convives vont alors processionnullement chercher la dernière gerbe de blé, mise a part et qu’on a eu soin de faire très-grosse. Quatre hommes l’apportent et la plantent debout au milieu de la cour, débarrassée des tables. Une ronde se forme autour de la gerbe, puis, chacun" se tenant par la main, on entonne, sur un mode d’un mouvement tantôt gai et rapide, tantôt lent et monotone, un chant dont la rime ni le style ne sont bien riches et qui finit ainsi :

Notre jeune maitressa

Entrez deJans le rond

Et’pis baillez la guerbe

Aux gens de la maison, l

Alors la femme ou la fille du fermier s’approche de la gerbe, la délie et ta partage ; chacun des convives lui donne un gros baiser eu échange. Les danses continuent ensuite, au bruit des coups de fusil et de pistolet ; à minuit on su remet à table et ce nouveau repas dure jusqu’au jour. On ne saurait dire a quelle époque remonte cette coutume, ni quelle est pièciséineut son origine. Il est plus que probable, dit un auteur, qu’au moyen âge les seigneurs réunissaient ainsi leurs vassaux après la récolte et que c’est de là que la passée d’août aura pris naissance ; cette fêto champêtre serait alors un dernier vestige du régime féodal.

PASSEF1LAGE s. m. {pa-se-fi-la-je — rad. passe[Uer). Action ou manière de passefiler : Exceller dans le passefilaGe. Un passkfi- LAQii très-proprement fait.

PASSEFILÊ, ÉE (pa-se-fi-lé) part, passé du v ; Passefiler : Bas passefiles.

PASSEFILER v. a. ou tr. (pa-se-fl-lé — de passer, et de fil). Techn. Raccommoder avec du fil, repriser : Passefiler un châle.

PASSE-FILLON (EN) loc. adv. (pa-se-filon). i-’risé au fer : Cheveux en passe-fillon. Il Vieille loc.

PASSE-FILON (la), dame lyonnaise, de mœurs faciles, qui vivait dans la seconde moitié du xvo siècle. Elle n’est pas autrement connue que pour avoir été une des fantaisies amoureuses de Louis XI. Passant par Lyon, deux ou trois jours après la bataille de Grausoa (28 février 1476), le monarque, tout heureux de sa victoire et voulant prendre un peu de bon temps, honora de ses faveurs deux bourgeoises de la ville, la Gigonne et la PasseFilon.

Voici comment Jean de Troyes (p. 40-41) raconte brièvement la chose : « Eu soy retournant dudit Lyon, il list venir après lui deux damoisellesdudiffieujusques à. Orléans, dont l’une estoit nommée la Gigonne, qui autrefois avoit esté mariée à un marchand dudit Lyon, et l’autre estoit nommée la Passe-Filon, femme aussi d’un marchand dudit Lyon. Le roi maria Gigonne à un jeune fils natif de Paris, et au mary de Passe-Filon donna l’office de conseiller en la chambre des comptes à Paris, a

PASSEFILURE s. f. (pa-se-fi-lu-re — rad.

XXI,

pass

passefiler). Techn. Reprise, ouvrage passefîlé : Une passefilurk proprement faite.

PASSE-FLEUR s. m. Bot. Nom vulgaire de l’anémone pulsatille et de la coquelourde. K Passe-fleur sauvage. Nom vulgaire du lychnis dioïque. Il PL passe-fleurs.

PASSE-FOLLE s. f. Oruith. Nom vulgaire d’une espèce de mouette, il PI. passe-folles.

PASSE-GARDE s. f. Armur. Syn. de garde-

COLL1ST. || PI. FASSE-GARDES.

PASSÉGE s. m. (pa-sé-je). Manège. Syn. de

PASSAGE.

PASSÉGER v. n. (pa-sé-jé). Manège. Syn.

de PASSAGER.

PASSE-GRAND s. m. Techn. Nom donné, par les mégissiers et les gantiers, aux peaux qui sont assez grandes pour qu’on puisse y tailler trois gants. Il Pi. passe-grands.,

PASSE-LACET s. m. Petite tige de métal au moyen de laquelle on passe un lacet dans les œillets d’un corset ou de tout autre vêtement, il PI. PASSE-LACETS.

PASSE-LIT s. m. Navig. fluv. Construction qu’on élevait autrefois pour franchir plus aisément les passes de certains cours d’eau, il PL passe-lits.

PASSELONGUE s. f. (pa-se-lon-ghe). Hortic. Viirieté de raisin, plus connue sous le nom de muscat d’Alexandrie.

PASSEMANT (Claude-Simon), savant, né à Paris en 1702, mort en 1769. De très-bonne heure, il s’occupa de sciences et particulièrement d’astronomie ; mais le besoin d’avoir un état le força à se faire marchand mercier. S’étant marié en 1733, il abandonna complètement à sa femme le soin de son commerce, reprit ses études de prédilection et se mit à confectionner plusieurs instruments d’astronomie et de physique, des montres à équation, des télescopes, des baromètres, un miroir ardent de 45 pouces de diamètre, etc. Une pendule astronomique, surmontée d’une sphère mouvante et construite avec une rare précision, qu’il présenta à Louis XV en 1749, lui valut une pension de 1,000 livres et un logement au Louvre. On doit à Passemant : Construction d’un télescope de réflexion de 16 pouces jusqu’à 6 pieds et demi, etc. (Paris, 1738, in-8o) ; Traité du microscope et du télescope (1737, in-4o) ; Description et usage des télescopes, microscopes, ouvrages et inventions de Passemant (1763, in-12), etc.

PASSEMENT s. m. (pa-se-man. — Scheler ne croit pas que ce mot, en tant que signifiant une espèce de bordure d’ornement^ dérive directement de passer, comme oa est d’abord tenté de le croire. C’est plutôt, selon lui, une francisation de l’espagnol pasamano, d’où l’italien passamano. Ce mot espagnol signifie proprement une rampe ou balustrade, de pasar, passer, et mono, main, puis, par extension, bordure en général et spécialement passement. L’allemand a dénaturé le mot en posamenl). Tissu plat et un peu large qu’on met pour ornement sur des habits ou des meubles : Passement d’or, d’argent, de soie. : l Petite dentelle d’or, de fil ou de soie, dont on bordait une partie du vêtement.

— Ane. administr. Pouvoir de passer les actes publics. Il Souscription d’un acte, d’une charte.

— Techn. Cuve pleine d’une liqueur acide, dans laquelle le tanneur plonge les peaux pour les faire gonfler.

— s. m. pi. Cordages.

PASSEMENTÉ, ÉE (pa-se-man-té) part, passe du v. Passementer. Garni de passements : Des habits passementés d’or. Comme tous les seigneurs sont à l’aise dans leurs beaux habits passementés d’or et de soie/ (O. Mersou.)

, Je n’aurai jamais honte

Démettre un bon pourpoint, brode, vassementé. Qui me tient chaud l’hiver et me fait beau Vite.

V. Hugo.

— Poétiq. Qui est comme orné de passements : Les coteaux boisés, les croupes de la montagne, les bords du chemin eu furent passementés, comme si des milliers de pàqueret- ■ tes y venaient d’éclore soudainement. (X. Saiutine.)

PASSEMENTER v. a. ou tr. (pa-se-man-térad. passement). Orner de passements : Passementer un habit.

— Pop. Battre, meurtrir :

Il méritait qu’une étrijière

Passcnienlât son maroquin.

Saint-Amant. PASSEMENTERIE s. f. (pase-inan-te-rl — rad. passementer). Art. Commerce du passementier -.Cettejeune fille était élevée par sa tante dans la passementerie et dans les meilleurs principes. (Scribe.) l ! Ouvrage do passementier : Turin a quelques velours d’une bonne exécution, qui font honneur à MM. Chichizola, et des passementeries d’or, d’argent et de soie : (L. Reybaiid.)

— Encycl. Sous le nom de passementerie, on comprend une grande quantité d’objets très-dirt’érents et très-variés, composés de coton, de laine, de soie, quelquefois mélangés d’or, d’argent, d’acier, de verroterie, et oui servent d’ornement aux vêtements de dames, aux ameublements, aux vêtements militaires, aux voitures, aux livrées et à cerfASS

tains vêtements civils. Les passementiers étaient désignés, dans les anciennes ordonnances, sous le nom d’enjoliveurs ; la plupart de leurs produits, en effet, ne servent à autre chose qu’à enjoliver. Lu passementerie remonte a une haute antiquité. Elle est originaire de l’Orient, d’où elle nous est venue par l’Italie. Les maîtres dans cette industrie sont encore les Asiatiques, auxquels nous empruntons des modèles si riches, si originaux, si variés. Dans tout l’Orient, et notamment à Tunis, il était défendu (la défense subsiste encore), sous les peines les plus sévères, telles que les galères à perpétuité, d’employer dans la passementerie métallique le faux, même le demi-fin. De cette prohibition il est résulté que, pour acquérir de plus nombreux débouchés, les ouvriers se sont ingéniés à distribuer dans leurs produits les fils d’or ou d’argent, de manière à obtenir le maximum d’effet, tout en économisant le plus possible la précieuse matière. Des passementiers de Paris et de Lyon avaient songé, lors de la conquête de l’Algérie, à tirer parti de l’habileté et du talent des ouvriers algériens, et ils avaient fondé à Alger des succursales de leurs fabriques de France. Leur spéculation échoua complètement : les ouvriers indigènes ne savent travailler que d’idée ou de routine ; ils perdent leur adresse et leur habileté dès qu on veut les astreindre à des dessins réguliers et à des procédés de travail autres que ceux dont ils ont l’habitude. Il en a d’ailleurs été de même pour les tapis. On ne réussirait pas davantage pour les châles si on l’essayait. Si variée que soit aujourd’hui la profession de passementier, elle l’était encore plus autrefois, au temps des jurandes et des maîtrises. Elle était l’un des vingt-quatre grands corps de métiers, et elle comprenait ceux de boutonnier, de brodeur, de boursier, de rubanier, et les fabricams de dentelles, d’éventails, de fleurs artificielles, de plumes pour modes, de masques, de bonnets, de toques, etc., toutes professions qui se sont séparées de la souche commune et qui ont dans la suite formé des industries spéciales.

On ne peut se faire qu’une idée très-incomplète de la production de l’industrie passementière, même après avoir pris connaissance des documents officiels et états do la douane. La seule passementerie dont il soit tenu compte dans les statistiques est celle qui est importée ou exportée isolément. Mais il se trouve une quantité considérable de ces articles dont il est impossible de faire l’estimation en douane, tels que boutons, galons, ganses, appliques garnissant les vêtements, les tapisseries, les tentures, le mobilier, les voitures, etc. Ce n’est donc qu’appioxiniativement que l’on peut estimer la mouvement d’affaires pour l’exportation dans cette grande et multiple industrie.

Il a été écrit, bien à tort, que la passementerie française contemporaine est inférieure à ce qu’elle fut sous Louis XIV, époque des grandes tentures, des baldaquins, des ciels de lit, des décorations somptueuses. Il y a là une appréciation erronée des productions de cette époque, comparées aux produits actuels. Si, pour la plupart, les procédés d’exécution n ont que peu varié, en revanche l’emploi plus judicieux des matières premières a permis d’opérer de glandes modifications dans cette industrie. Les passementeries, jadis d’un prix fort élevé, accessibles seulement aux grandes fortunes, sont aujourd’hui mises à ta portée de tout lo monde. L’apparence et l’effet sont les mêmes ; la différence réside en ceci, que les ganses, au lieu d’être de soie massive ou de laine compacte, sont de coton enveloppé, enrobé de laine ou de soie.

L’outillage servant à la confection de la passementerie est peu compliqué ; quelques rouets à retordre, pour les ganses, les tresses, les glands, les franges, les cordons, les embrasses, etc. ; quelques métiers à tisser, puis des métiers à luiutes et à. basses lisses, des armure3 et des jacquarts, pour les galons, les bandes, les rubans a dessins unicolores ou multicolores, plans ou à relief. Les passements de fil, de coton, de laine ont été distraits de l’industrie passementière et réunis à l’article de mercerie.

La passementerie générale se divise en quatre branches principales. La plus importante comme chilfre d affaires est la passementerie pour vêtements de dames ; la seconde, qui marche presque de pair avec la première, est la passementerie pour ameublement ; viennent ensuite (^passementerie militaire, où l’or et l’argent jouent le plus grand rôle comme appoint, et la passementerie pour voitures et livrées. Les deux principaux centres de la fabrication de passementerie française sont Paris et Lyon. On peut y adjoindre Marseille, où se fabriquent diverses passementeries genre oriental et africain, lesquelles sont exportées dans le Levant et vendues dans les bazars comme produits indigènes. La passementerie dite classique, parce qu’elle n’est sujette à aucune variation de mode, se fabriqua principalement k Saint-Étienne, Nlines et Saint-Chamond. La passementerie nouveauté ne se fabrique qu’à Paris. L’importance de cette industrie est considérable : sou chiffre d’affaires dépasse annuellement 100 millions. Dans cet important mouvement commercial, Paris peut revendiquer ia moitié environ, et l’exportation peut compter pour un tiers.

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Les grandes maisons de passementerie dont s’honore le commerce parisien ont presque toutes pins d’un demi-siècle d’existence. Elles ont été fondées de 1815 à 1820, alors que le commerce d’exportation semblait vouloir prendre un. développeineutjusqu’alorseutravé par des guerres incessantes. Quelques-unes ont acquis un développement considérable, établi par le nombre d ouvriers qu’elles emploient et par l’importance de leur chiffre d’affaires. Une entente parfaite de la fabrication, des progrès continus et, par-dessus tout, le goût du beau, ce goût exclusivement parisien, où elles excellent, leur ont assigné le premier rang, tant en France que sur les marchés étrangers, et elles le gardent ; ce sont encore ces maisons qui, dans toutes les Expositions internationales et à la dernière Exposition de Vienne, ont obtenu les plus hautes récompenses. Dans certaines industries, et la passementerie pour vêlements et pour meubles est de ce nombre, l’industriel

?ui vise à la renommée est obligé d’être à la

ois commerçant et artiste, deux qualités qui pourtant semblent s’exclure. Les résilles, filets, ganses, cordons, tresses, galons, rubans, franges, agréments au métier, au crochet, au cousu, les boulons à l’aiguille sont du domaine de la passementerie nouveauté pour vêtements de dames. Les perles noires, le jais, les perles blanches jaspées et quelquefois les métaux, or, argent, acier, sont des adjuvants précieux pour cette industrie, sujette aux fantasques caprices de la mode, à ses changements et à ses revirements aussi subits qu’inexplicables. Ou pourrait dire de la passementerie pour dames qu’elle est le Juit errant de la mode, qui ne lui permet pas de s’arrêter un seul instant et qui à chaque renouveau de saison lui crie : Marche I marche 1 Le sous-genre « boutons en passementerie » est relativement très-récent ; son introduction ne date que de 1833. Jusqu’à cette époque, la France était tributaire de l’Angleterre pour cet article ; depuis, les rôles sont renversés : Londres s approvisionne à Paris. Sous Louis XVI, une fabrique anglaise de boutonspassemenferie avait été, h grands frais, appelée par le gouvernement, installée rue Suint-Honoré et subventionnée de cent mille livres annuellement. Tant que la subvention dura, cette fabrique marcha. Le subside supprimé, la fabrique disparut. Près d’un demi-siècle plus tard, cet article venait s’enier dans la passementerie pour vêtements de dames et la compléter. Dans ce genre difficile et où l’émulation est grande parmi les fabricants, si les récompenses obtenues dan» les grandes Expositions sout la pierre de touche du progrès et du mérite, le premier rang appartient à la maison Pariot-Laurent. Il appartient aussi à la maison Weber dans la branche dont nous allons parler.

La passementerie pour ameublements, quoique employant les mêmes matières premières : coton, laine et soie, diffère de la précédente. On ne saurait se faire une idée des détails infinis et de la variété d’une fabrication qui paraît toute simple quand on ne considère que le3 produits ouvrés et mis eu place. Parmi les urticles qui concourent a garnir, orner, agrémenter les rideaux, draperies de fenêtres et df lits, tentures eu étoffe, en un mot le mobù*^Éhi’ameublement, nous trouvons tes lizaraes, les giroliues, les galons, les crêtes, les effilés, les franges, les gtset les, les ganses, les cables, les torsades, les cordons de tirage, les glands, les embrasses, les cordons de sonnette, les boutons, les cartisanes, les capitmts, etc. Les différents modèles de chacun de ces articles se comptent, les uns par centaines, les autres pur milliers. À l’effet d’assortir ces pussementeries aux étoffes qu’elles doivent encadrer, chaque couleur principale, soie, laine et coton, compte aussi par centaines ses nuances différentes. Car ces passementeries sont aux étoffes d’ameublement ce que les bordures sont aux papiers peints, les encadrements aux glaces et miroirs. Et c’est par ce côté que le passementier peut se révéler artiste et coloriste, comme un peintre vénitien du xvie siècle ; c’est par les accords de transparence et d’opacité des couleurs, de mat et de brillant des matières, qu’il parvient à produire de véritables merveilles décoratives. On cite comme la dernière perfection en ce genre les passementeries que la maison Camille Weber a exécutées pour l’ameublement du pala’13 du vice-roi d Égypte, et dont plusieurs fragments ont figuré à l’Exposition devienne en 1873.

Consignons un faitd’une grande importance dû à l’initiative des principaux industriels de la passementerie pour vêtements de dames et de la passementerie pour ameublement : la formation d’écoles gratuites de dessin pour les apprentis et ouvriers de ces parties. Quand’ les patrons prennent ainsi le soin de cultiver et de diriger l’intelligence de leurs ouvriers, une industrie ne saurait décroître ; elle no peut que toujours progresser.

La passementerie militaire emploie l’or, l’argent, la soie, la laine et le coton. Ses articles consistent en galons, cordelières, aiguillettes, torsades, brandebourgs, épaulettes, etc. Toute la passementerie métallique rentre dans ce genre. Elle se divise en fin, demi-fin et faux. Le fin et le demi-fin sont seuls employés pour l’armée ; le demi-fin et le faux sont employés pour les objets, vêtements et appareils du culte catholique ; la faux est adopté pour le théâtre. C’est à tort

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