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la durée du marché : À Paris, le parquet consiste matériellement en une estrade ou plancher circulaire compris entre deux balustrades concentriques et communiquant, au moyen dsun couloir, avec le cabinet des ayents ; la balustrade extérieure isole le parquet du public et la balustrade intérieure le sépare d’un espace central vide, appelé corbeille. Il Réunion des agents de change. Il Parquet du comptant, Endroit contigu au parquet, où les commis des agents font, au nom de leurs patrons, les opérations au comptant.

— Relig, Enceinte fermée d’une clôture à claire-voie, qui est réservée aux ministres et aux personnes de distinction, dans les temples protestants.

— Théâtre. Partie d’une salle de spectacle qui, dans les grands théâtres, est comprise entre l’orchestre des musiciens et le parterre, et où se placent un certain nombre de spectateurs. Il Espace entouré de planches, que les baladins font construire au devant de leur théâtre. Il Ensemble des spectateurs qui se trouvent au parquet, dans un théâtre  :.La pièce excita des éclats de rire universels et continus, tant des loges que de l’amphithéâtre et du parquet. (Piron.) Il On dit aujourd’hui ORCHESTRE.

— Constr. Assemblage de pièces de bois minces clouées sur des lambourdes, et formant le plancher d’une pièce : Dès que les planches droites seront assemblées à rainure et languette, elles formeront- un parquet. (Désorineaux.) || Parquet déporte cochère, Doubles panneaux que l’on rapporte quelquefois au bas de ces portes : Plus d’un pâle bouquet

Glisse d’un sein de vierge et jonche le parifuct. Sainte-Beuve. II Parquet en feuilles, Celui qui se compose de plusieurs assemblages pareils, que l’on appelle feuilles de parquet.

— Techn. Assemblage de bois sur lequel des glaces ou des tableaux sont appliqués et fixés, au moyen d’aine bordure dencadreînent : Le parquet de cette y lace est trop haut pour l’appartement. (Acad.)

— Mar. Compartiment pratiqué dans la cale ou sur les côtés d’un navire, pour contenir diverses sortes de grains ou pour déplacer le lest quand on abat en carène, n Espace ménagé sur le pont pour tenir les boulets.

— Econ. rur. Petit parc ; compartiment d un parc, il Sens vieilli, il Cage dans laquelle on enferme les faisans qu’on destine à peupler : Chaque parquet de faisans doit contenir un coq et six poules. (E. Chapus.) Les poules faisanes mises en parquet y pondent habituellement de quinze à dix-huit rnufs. (E. Chapus.)

— Encycl. Constr. Les parquets peuvent varier à l’infini, comme formes et comme dessins ; les plus ordinaires se font avec des planches, connues sous le nom d’ais, que l’on blanchit au rabot sur la face vue et que l’on assemble à rainures et à languettes. Ces parguets, auxquels on donne généralement le nom de plancher, doivent autant que possible être formés de planches ayant les mêmes dimensions. Au lieu d’ais ordinaires, on emploie pour les parquets soignés des planches de chêne refendues en deux dans le sens de leur largeur, qui portent le nom de frises ou d alaises ; on blanchit alors les deux faces et l’on fait subir la même opération aux solives" ou aux lambourdes, suivant le cas, afin d’obtenir une surface bien dressée et de ne pas être obligé à recourir à des ragréments ou à des rabotages généraux. Les parquets les pjus communément employés dans les maisons d’habitation que l’on construit de nos jours son t le parquet en arête de poisson ou à. fougère et le parquet en pied de Hongrie ou à bâtons rompus. Dans ces parquets, les alaises sont clouées diugonalement sur les solives et la seule différence qui se remarque entre eux, c’est que, dans l’un, les alaises offrent des coupes biaises dont 1 ensemble forme un joint continu passant par l’axe longitudinal des solives, tandis que, dans l’autre, elles sont coupées carrément et sont assemblées en liaisons. On combine parfois esparquets en bois de différentes espèces, dont on dirige le3 fibres et les couleurs de diverses manières. Tels sont les parquets composés de traverses se coupant à angle droit et de panneaux vus sur l’angle ; ceux qui sont formés par des pièces d’égale largeur, disposées obliquement et tombant carrément sur les diagonales du compartiment ; les parquets composés de carrés égaux divisés eux-mêmes par des traverses diagonales qui se réunissent à onglet au centre de chaque petit carré ; les parquets formés de carrés inscrits ; les parquets en borne ou pièces couchées, en double borne, en tranchoirs pointus et à tringlettes doubles ; les parquets en forme de moulinets, en tranchoirs, en moulinets doubles, en tranchoirs évidés ; les parquets imitant la croix de Lorraine, en chaînons, en feuilles de laurier ; ceux qui sont désignés sous le nom de molettes d’éperon, etc., et enfin les parquets représentant diverses portions de roses pour pièces circulaires. On revêt quelquefois la surface d’un parquet d’un placage en marqueterie offrant des dessins plus ou moins compliqués, obtenus avec des bois fins de diverses couleurs.

PARQUETAGE s. m. (par-ke-ta-je — rad. parquet). Action de parqueter ; ouvrage de

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parquet : S’occuper du parquetage d’un appartement. U~n PARQUETAGE Solide.

PARQUETÉ, ÊE (par-ke-té) part, passé du v. Parqueter. Qui a un parquet : Une salle

PARQUETÉE.

— Disposé en manière de parquet : Les murs de ce palais étaient parquetés de cèdre et de cyprès. (Le Sage.)

— Hist. nat. Se dit de certains objets ornés de dessins rappelant celui d’un parquet : JVavicelle parquetée.

PARQUETER v. a. ou tr. (par-ke-té — rad. parquet. Double la lettre t devant un e muet : je parquette ; nous parquetterons). Mettre un parquet à, couvrir d’un parquet le sol de : Parqueter un logement.

— Par ext. Couvrir comme ferait un parquet  : La Vargas, grossie par les innombrables rigoles improvisées par l’orage, mêle le fracas des galets qui parquettent son lit à celui du tonnerre et des vents. (Méry.)

Se parqueter v. pr. Être, pouvoir être parqueté : Les chambres se parquettent plus généralement que les salles à manger.

EARQUETERIE s. f. (par-kè-te-ri — rad. parqueter). Art de faire du parquet, industrie de celui qui fait de3 parquets. Il V. l’observation sur le mot paneterie.

PARQUETEUR s. m. (pai-ke-teur — rad. parqueter). Ouvrier qui fait du parquet.

— Adjectiv. : Un ouvrier parqueteur.

PARQUEUR S. m. (par-keur — rad. parquer). Celui qui soigné des huîtres dans des

parcs.

PARQUIER s. m. (par-kié — rad. parc). Econ. rur. Celui qui garde les bestiaux dans un parc, il Celui qui est commis pour garder les bestiaux saisis.

— Pêche. Pêcheur employé à prendre du poisson dans un parc.

— Adjectiv. : Pêcheurs parquiers.

PARR (Catherine), sixième femme du roi d’Angleterre Henri VIII, née en 1509, morte à Sudely, comté de Glocester, en 1548. Il y avait un peu plus de deux ans que Catherine Howard avait porté sa tête sur le billot, lorsque Catherine Parr, fille d’un baronnet, eut le courage d’accepter sa survivance et d’épouser Henri VIII (12 juillet 1543). Catherine avait alors trente-quatre ans et était deux fois veuve. Elle avait épousé en premières noces lord Nelvill, en secondes noces lord —Latimer, et aucun enfant n’était issu de ces unions. Elle avait plu au terrible roi d’Angleterre par des qualités tout opposées aux qualités de celle dont elle allait prendre la place. C’était une femme instruite, d’un esprit fin et sérieux et versée dans l’étude des controverses théologiques. Très-attachée aux idées luthériennes, elle employa toute son influence au service des protestants et son zèle lui fit courir les plus grands dangers. Ses ennemis religieux ne négligèrent rien pour amoindrir son influence et la perdre dans l’esprit de Henri VIII. > On était parvenu, dit M. Hamel, à persuader au roi que Catherine avait des opinions entachées d’hérésie. Or, ce monarque dissolu, controversiste et cagot ne badinait pas sur ce point ; il prétendait conserver intacte l’orthodoxie du dogme, tout en répudiant la papauté. Au moment où son mari venait d’être ainsi prévenu contre elle, la reine eut l’imprudence de prendre avec beaucoup de vivacité devant lui la défense de certains livres prohibés ; il n’en fallait pas davantage pour la perdre. Par bonheur, avertie à temps par quelques amis, elle détourna habilement le coup. Le lendemain du jour de la malencontreuse discussion, elle se rendit chez le roi et le charma par une "amabilité étudiée. Henri, comme pour la provoquer à une dispute religieuse, amena la conversation sur la théologie ; mais elle, de l’air le plus naturel du monde, allégua que de telles questions étaient au-dessus de la faiblesse de son sexe. « Les hommes ayant été formés à l’image de Dieu, dit-elle, c’est à

« eux à instruire les femmes, lesquelles à leur tour ont été formées à l’image des hommes. Je ne saurais donc avoir d’autre opinion que la vôtre, moi qui ai le bonheur de posséder pour époux un prince que son génie, sa haute sagesse et ses connaissances mettent au-dessus de tous les grands esprits de la terre. — Par Notre-Dame ! répondit le roi, vous êtes devenue docteur, Kate, et vous êtes bien capable de nous instruire

« vous-même. •— Ah 1 reprit finement la reine, si j’ai pu quelquefois feindre de différer de ■ sentiments avec vous, c’a été uniquement pour amuser Votre Grâce, à laquelle nos petites discussions semblaient faire oublier ses douleurs. — S’il en est ainsi, dit le roi

« désarmé, nous resterons toujours bons amis. » Catherine était sauvée. Ses ennemis, qui un moment s’étaient crus certains de leur triomphe, perdirent tout crédit et furent couverts de confusion. •

Ainsi vivait la femme du roi d’Angleterre. D’une grande vertu, d’une foi sincère, elle était obligée sans cesse de pactiser avec sa conscience, toujours troublée, toujours tremblante, ayant sans cesse devant les yeux le groupe ensanglanté des femmes dont elle avait pris la place dans la couche royale. Humble comme une servante auprès du roi, elle le servait à table ; elle pansait de ses mains les ulcères qui rongeaient sa jambe

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gauche, elle était gaie, aimante, attentive ; elle le charmait sans cesse de ses entretiens, le berçait de sa douce voix, endormait ses douleurs physiques et en même temps ses instincts mauvais, sanguinaires. Mais le réveil pouvait avoir lieu d un jour à l’autre et Catherine se préparait sans cesse à mourir ; heureusement que la mort vint inopinément frapper le bourreau lui-même, Henri VIII, le 28 janvier 1547.

Devenue veuve, Catherine Parr vécut retirée, soit à Chelsea, soit à. Hauworth, avec Jane Grey et Elisabeth, ces deux filles de Henri VIK dont les destinées devaient être si différentes et que, alors, elle aimait également. Mais presque aussitôt Catherine conçut une vive passion pour le grand amiral d’Angleterre, Thomas Seymour, qui était alors, dit-on, l’amant de la jeune Elisabeth, o Thomas Seymour, dit M. Dargaud, renonça soudain à la princesse et emporta d’assaut le cœur de la reine douairière. Il l’amena par la passion à des noces si promptes, que, si elles eussent produit immédiatement leur fruit, on n’eût pas su discerner "quel eût été le père, du roi. mort ou du grand amiral vivant. Quoi qu’il en soit, ces noces improvisées restèrent cachées d’abord. Les assiduités de Thomas Seymour s’expliquaient par la bienveillance qu’il avait toujours inspirée à la reine. » Bientôt le mariage fut déclare et c’est alors qu’éclata la haine d’Elisabeth contre Catherine Parr. « Il y eut alors, dit l’écrivain précité, une scène très-orageuse entre la reine et lady Elisabeth. Des paroles irréparables furent échangées entre, elles, après quoi une séparation définitive fut résolue et accomplie. Le bruit courut qu’Elisabeth était enceinte de l’amiral et même qu’elle en avait eu un enfant. » Peu après, Catherine Parr mourut en couche et, bien que rien n’ait justifié cette opinion, le bruit courut qu’elle avait été empoisonnée par son mari. Outre des lettres insérées dans divers ’recueils, on a de Catherine Parr : Prières ou Méditations (1545, in-4<>) ; Lamentations d’un pécheur (1548, in-8°).

PARU (Thomas), centenaire anglais, né dans le Shropshire en 1483, mort à Londres en 1635. Il passa sa vie à se livrer aux plus durs travaux de l’agriculture, ne mangeant que du fromage, du lait et du pain. Doué d’un tempérament exceptionnel, dépourvu de toute infirmité, il n’hésita point à se remarier à l’âge de cent vingt ans. Cinq ans avant sa mort, le comte d’Arundel le logea dans son château et le présenta à Charles Ier. A partir de ce moment, il changea son genre de nourriture, remplaça la sobriété par l’intempérance, ce qui contribua, dit-on, à hâter sa fin, et mourut a cent cinquante-deux ans et neuf mois. Un de ses petits-fils vécut cent vingt-deux ans.

PARR (William), gentilhomme gallois, partisan de Marie Stuart, mort en 1584. Il conspira contre Elisabeth, dans le but de placer la reine d’Écosse sur le trône d’Angleterre et de rétablir la religion catholique. Il fut découvert et envoyé au supplice.

PARR (Samuel), théologien et critique anglais, né à Harrow-Hill (Middlesex) en 1747, mort en 1825. D’abord répétiteur à l’école de , sa ville natale, il entra ensuite dans les ordres, prit le diplôme de docteur en 1783 et devint alors curé de Hatton. Par la suite, il reçut un canonicat à Saint-Paul ; mais ses Opinions whigs bien connues devinrent un obstacle à son avancement dans la carrière ecclésiastique. Parmi ses écrits, réunis et publiés en 8 vol., nous citerons ; son éloquente Lettre d’irenopolis aux habitants d’Èleutheropolis, pour calmer la populace soulevée contre le docteur Priestley ; son Sermon de l’hôpital, contre les philosophes qui ont donné l’intérêt pour base à la morale ; Discours sur l’éducation et sur les plans suivis dans les écoles de charité (1785), etc.

PARRA s. m. (pa-ra — onomatop. du cri de l’oiseau), Ornith. Nom générique des jacanas.

PARRA (la), bourg d’Espagne, province et à 55 kilom. S. de Badajoz, sur le Guadajira ; 2,100 hab. Fabriques d’étoffes de laine, de toiles de fin et de chanvre. Jadis colonie romaine.

PARRAIN s. m. (pa-rain — bas lat. patrinus ; de pater, père). Théol. Celui qui tient un enfant sur les fonts de baptême, et qui devient comme son père spirituel : Je n’entends point que vous ayez d’autres noms que ceux qui vous ont été donnés par vos parrains et marraines. (Mol.) Je veux être le parrain de votre premier enfant.C’est beaucoup trop d’honneur ! (Scribe.)

Puissé-je un jour, pour acquitter ma dette, De votre ûls embellir le destin) Mais, en voyant tant d’attraits, je regrette De ne pouvoir être que son parrain.

Scribe. Il Celui qui est choisi pour assister à la cérémonie de la bénédiction d’une cloche ou d’un navire, et lui donner un nom.

— Eam. Celui qui donne un nom à un objet quelconque : Le parrain de l’huile philocome s est montré meilleur helléniste que la Société des bibliophiles. (Boissonade.) il Celui qui donne à quelqu’un un sobriquet.

— Nom donné aux deux académiciens qui

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accompagnent un nouveau collègue le jour de sa réception.

— Chevaler. Celui qui servait de second ou de témoin dans les tournois et les combats judiciaires : Les deux combattants se présentèrent accompagnés de leurs parrains. (Vatout.) Il Chevalier qui présentait le novice à sa réception.

— Par anal. Celui qui présente quelqu’un dans un cercle ou dans une société.

— Hist. Nom qu’on donnait, à Goa, & des personnes riches et considérables qui accompagnaient les condamnés à l’auto-da-fé. Il Personne de qualité qui coupait les premiers cheveux d’un enfant de grande maison.

— Législ. milit. Celui que choisit, pour lui bander les yeux, un soldat qui doit être passé par les armes.

— Théâtre. Parrain de Mascarille, Nom donné à certaines personnes qui aplanissent aux auteurs tes premières difficultés du théâtre.

— Encycl. Théol. La fonction du parrain et de la marraine vis-à-vis du filleul ou de la filleule étant une espèce d’adoption, une loi de l’Église, confirmée pur Justinien, empêcha le mariage entre le parrain, la marraine et les filleuls. On faisait ainsi produire à cette sorte d’adoption par le baptême les mêmes effets qu’à 1 affinité, et encore aujourd’hui l’Église y voit un sorte d’empêchement au mariage, qui ne peut être levé que par une dispense..À une certaine époque, on avait l’habitude de prendre plusieurs parrains ou marraines pour un même enfant ; aujourd’hui, on n’en prend plus qu’un seul.

Pourquoi l’Église exige-t-elle que l’enfant ou le catéchumène soit présenté aux fonts baptismaux par un parrain qui réponde de sa foi ? Dans les premiers siècles du christianisme, ceux qui se présentaient au "baptême étaient surtout des hommes faits, païens ou juifs convertis au christianisme. Il était à craindre que les prêtres ne fussent trompés par ceux qui se présentaient ainsi ; aussi, par mesure de prudence, on exigea le témoignage et la caution d’un chrétien Men connu, qui se portait garant de la croyance du nouveau chrétien et s’engageait à continuer son instruction religieuse. Le parrain recevait alors les noms de sponsor, gestator, offerens. Cet usage a été garde à l’égard des enfants nouveau-nés que l’on présente au baptême. D’après les décrets du concile de Trente, tout enfant présenté au baptême doit être accompagné d’un parrain ou d’une marraine ayant été baptisés. Pendant le baptême, le parrain et la marraine doivent tenir ou toucher l’enfant. Ils ne sauraient être pris parmi les père et mère de l’enfant, les religieux et les religieuses, les infidèles, les hérétiques notoires, les excommuniés. À défaut du père et de la mère, ils sont chargés de veiller sur la conduite de l’enfant et de lui enseigner la religion. Si te parrain et la marraine ou l’un d’eux est absent au baptême, il peut s’y faire représenter par un tiers. Ordinairement, te premier enfant a pour parrain un de ses grauds-pères et pour marraine une de ses grand’mères ; les deux autres aïeuls, s’ils existent encore, remplissent le même office auprès du second enfant.

L’usage a imposé, lors d’un baptême, quelques obligations au parrain et à la marraine, au inoins dans les familles aisées. Le parrain doit un présent à l’accouchée, présent qui varie naturellement selon sa situalion ; il doit, en outre, donner à sa commère des boîtes de dragées et de six à douze paires de gants blancs. Quelquefois on joint à ce présent un bouquet et un bijou ; le parrain seul paye à l’église et il doit une gratification à la nourrice, il remet à l’officiant une boite de dragées, contenant une ou plusieurs pièces d’or ou d’argent et, par la suite, il doit donner chaque année des étrennes à son filleul ou à sa filleule, veiller sur son avenir et contribuer, s’il le peut, à son établissement. Quant à la marraine, elle doit donner à l’accouchée une layette pour l’enfant ou tout ou partie de la toilette de baptême.

— Chevaler. Outre qu’on donnait le nom de parrains aux seconds qui assistaient aux tournois ou qui accompagnaient les chevaliers aux combats singuliers, il se pratiquait un usage semblable dans les carrousels, où il y avait deux parrains et quelquefois davantage dans chaque quadrille. Les parrains des duels étaient, comme les avocats, choisis par les parties pour représenter aux juges les raisons du combat. Dans les jugements de Dieu, quatre parrains, choisis avec soin, veillaient à ce que les champions se tissent oindre le corps d’huile, couper la barbe et les cheveux en rond. Ils visitaient leurs armes, leur faisaient faire leur prière et leur confession à genoux et, après leur avoir demandé s’ils n’avaient rien it faire dire à leur adversaire, ils les laissaient en venir aux mains.

Le parrain était le protecteur, le curateur d’un combattant. C’était un conseiller qu’un champion choisissait parmi ses confidents, ses amis, ses parents. Il débattait, près des juges du camp, les intérêts de son filleul, protestait contre les injustices ou les partialités, était son défenseur, son avocat et portait témoignage quand le duel était terminé. On donnait ëijulcinent le nom de parrain au chevalier qui présentait le novice à sa réception dans un ordre de chevalerie.