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clerc d’avoué, Pagnerre se rendit, en 1824, h Paris, et, quelque temps après, il se fit libraire. Lors de la révolution de Juillet, il combattit sur les barricades et se joignit à quelques républicains qui essayèrent vainement de pousser La Fayette à convoquer une assemblée constituante. Sons le gouvernement de Louis-Philippe, Pagnerre devint l’éditeur des écrivains de son parti, publia les pamphlets de Lamennais et de Cormenin, ('Histoire de dix ans de Louis Blanc, le Dictionnaire politique, etc., collabora au Paris révolutionnaire et fut poursuivi à diverses reprises pour ses publications, notamment en 1836, époque où il fut condamné à la prison et à 1 amende. Non content d’agir sur l’opinion en répandant dans le public des écrits républicains, il devenait membre de la société Aide-toi, le ciel t’aidera, président de la Société républicaine" pour l’éducation du peuple, commissaire de diverses sections de la Société des droits de l’homme, secrétaire de l’Association républicaine pour la liberté de la presse ; entin, en 1845, il organisait le comité central des électeurs de la Seine, puis il préparait les banquets réformistes qui devaient Servir de prétexte à la révolution de 1848. Pagnerre était un des éditeurs le plus en vogue de Paris ; il avait réalisé une assez belle fortune et fondé le Comptoir central et le Cercle de la librairie, lorsque la révolution de Février vint renverser le trône de Louis-Philippe. En relation avec la plupart des hommes que la voix du peuple porta alors au pouvoir, il fut nommé d’abord adjoint au maire de Paris, Garnier-Pagès, puis il devint maire du Xe arrondissement, secrétaire général du gouvernement provisoire (1er mars) et fut mis, le 9’mars, a la tête du Comptoir national d’escompte, qu’il avait contribué à fonder. Lors des élections pour l’Assemblée constituante, les départements de la Seine et de Seineet-Oise le nommèrent représentant du peuple. Pagnerre opta pour ce dernier département et alla siéger parmi les républicains de la nuance du National, avec lesquels il vota constamment. En même temps il devint secrétaire ’général de la commission executive. Le 15 mai, en apprenant l’envahissement de l’Assemblée, il lit battre le rappel pour appeler les gardes nationaux à ladélivrer et fit preuve d’énergie lors de la formidable insurrection du mois de juin. Le général Cavaignac, dont il appuya la politique, lui offrit la direction de l’Imprimerie nationale, qu’il refusa. Après l’élection de Louis Bonaparte comme président de la république, il ht de l’opposition au nouveau pouvoir et ne fut pas réélu à l’Assemblée législative. Il reprit alors la direction de sa librairie, qui avait eu vivement à souffrir du ralentissement inévitable des affaires dans un temps de révolution, et fit paraître des publications populaires. La chute de la république et la proscription de la plupart de ses amis politiques portèrent un rude coup à Pagnerre, qui alla s’éteindre 1 dans le lieu où il était né. — Son fils, Charles-Antoine Pagnerre, né à Paris en 1834, mort en 18S7, prit en 1654 la direction de la librairie Pagnerre. Il a édité des ouvrages de politique, de philosophie, de littérature, entre autres les Œuvres de Cormenin, l’Histoire de la révolution de 1848 de Garnier-Pagès, des ouvrages de Pelletan, de C’arnot, les Misérables de Victor Hugo, etc., ainsi que de nombreux Almanachs populaires ou illustrés.

PAGNEST (Amable-Louis-Claude), portraitiste français, né à Paris en 1790, mort en 1819. Le Louvre possède de lui un chef-d’œuvre, le Portrait du chevalier de Nanteuil La Sorvtlle. La puissance et la richesse de la couleur, la grandeur de l’allure, la noblesse ! des lignes, la science du modelé font de cette peinture une page complète et magnifique. Ce jeune homme, mort k vingt-sept ans, donnait les plus hautes espérances. Il fut élève de David, ■ qui le voyait avec peine se lancer dans la couleur, » comme il le dit dans une de ses lettres. L’auteur des Sabines, qui n’a jamais su pénétrer le tempérament d’un artiste, s’est trompé cette fois, comme souvent ; mais son erreur eut de fâcheuses conséquences. Pagnest, doutant de ses aptitudes, comme tous les êtres d’élite, craignit de se fourvoyer en se laissant aller au charme de la couleur, à la manière de Titien, à qui il ressemble par certain côté ; il se mita dessiner seulement, et d’une brosse aride, comme celle de son maître. Il appauvrissait sa vigoureuse-organisation en ne lui demandant que la forme, tandis qu’elle pouvait donner et la forme et la couleur. Plusieurs années se passèrent ainsi dans cette lutte contre lui-même, qui provoquait chez lui de sombres découragements. Sa constitution peu robuste en fut ébranlée, et il ne put résister longtemps à ses fiévreuses insomnies. Quand le gouvernement, en 1830, acheta pour le Louvre ce merveilleux portrait du chevalier de Nanteuil au prix do 6,000 francs seulement, on comprit à Paris que la France, en perdant Pagnest, avait perdu un des peintfes les mieux doués de notre temps. Il n’y a dans l’école française qu’un autre portrait aussi beau que celui-là, c’est le Portrait de M. Berlin, de Ingres.

PAGNINI (Luc-Antoine), érudit et poète italien, né à Pistoie en 1737, mort à Pise en 1814. Il entra, en 1753, dans l’ordre des carmes, prit par la suite la direction du noviciat de son ordre à Parme, où il devint instituteur des pages de la cour et professeur d’éloquence, alla occuper, en 1806, une chaire de poésie latine à l’université de Pise, fut nommé doyen de la Faculté des lettres de cette ville et obtint un canonicat à Pistoie en 1813. C’était un homme profondément versé dans la connaissance des langues classiques et de plusieurs langues modernes, dans la littérature ancienne, dans les sciences physiques et mathématiques. Il était membre de l’Académie des arcadiens et comptait au nombre de ses amis les savants les plus distingués de l’Europe. On lui doit : Poésie bucoliche italiane, latine e greche (Parme, 1786) ; Theoria rectorum parallelorum (Parme, 1783) ; Epigrammi morali cento (Parme, 1799) ; des discours sur différents sujets ; de nombreuses traductions d’ouvrages grecs, latins, anglais, allemands, français, etc. Sa belle traduction d’Horace en vers italiens lui valut, en 1813, un prix de poésie de l’Académie de la Crusca, dont il était membre.

PAGNINQ (Santé), en latin Sanciu. Pngninû», orientaliste italien, né à Lueques^vers 1470, mort à Lyon en 1536. Dès l’âge de seize ans, il entra dans l’ordre des dominicains, reçut des leçons du fameux Savonarole et s’attacha particulièrement à l’étude de la théologie et des langues orientales. Les succès qu’il obtint, comme prédicateur, en convertissant des vaudois lui valurent la protection du pape Léon X, qui le lit venir à Rome et le chargea d’enseigner les langues orientales dans une écoie qu’il venait de fonder. Pat ; la suite, Pagnino se rendit à Avignon et de là à Lyon, où il se fixa et reçut des lettres de cité. Cet érudit a laissé des ouvrages qui ont donné lieu à des jugements contradictoires. Parmi ses travaux nous citerons : Veteris et Novi Testarnenti nova translatio (Lyon, 1528, in-4o), traduction qui lui coûta trente années de travail et qui est utile en ce qu’elle fixe la propriété de beaucoup de termes hébreux ; fsagoge ad s, acras litteras (Lyon, 1588) ; Thésaurus lingus sanctas (Lyon, 1529, in-fol.), excellent dictionnaire hébreu-latin, dont un épi tome a été publié à Anvers (1616) ; Cateim argentea (Lyon, 1536, 6 vol. in-fol.), recueil de commentaires hébreux, grecs et latins sur le Pentateuque.

PAGNON s. m. (pa-gnon ; gn mil. — du nom de l’inventeur). Techn. Drap noir de Sedan, très-fin et satiné à l’envers : Une redingote de

PAGNON.

— Ornith. Nom vulgaire du sterne pierregarin.

— Adjectiv. : Drap pagnon.

PAGNONE s. f. (pa-gno-nc ; gn mil.). Techn. Chacune des pièces de bois qui forment la fusée ou le rouet d’un moulin.

PAGNOTE s. m. (pa-gno-te— ta.pagnotia, sorte de pain ; de pane, pain. « Les Italiens, dit Ménage, appellent gentiluomini di pagnotta ces gentilshommes que les seigneurs louent pour leur escorte aux jours de cérémonie, à cause qu’on leur donnait des pains ce jour-là. > Le nom de pagnolta passa a ces hommes d’escorte qui, tenus en peu d’estime, déterminèrent le sens péjoratif du mot. Pagnolta signifiait, dès le xive siècle, une maison de pauvres). Fam. Lâche, poltron, couard : C’est un grand pagnote. Il Vieux mot.

— Adjectiv. :

Archers, disparaissez ; fuyez, troupes jKitjnotes.

Leorand.

Mont pagnote, Lieu élevé d’où l’on peut, suivre un combat sans courir aucun danger : Se tenir sur le mont pagnote. Pendant que j’étais sur le mont pagnote àregarder t’attaque, le li. P. de La Chaise était dans la tranchée et même fort près de l’attaque, pour la voir plus distinctement. (Racine.)

PAGNOTERIE s. f. (pa-gno-te-rî — rad. pagnote). Poltronnerie.

— Bévue, balourdise : Commettre une pagnoterie.

PAGNY-LE-CHÂTEAG, village de la Côted’Or, canton de Seurre, arrond. de Beau ne ; 767 hab. Aux environs se voient les ruines d’un château qui appartint successivement aux sires de Vienne, à la famille de Longvy, puis à celle de Chabot. La chapelle du château, monument historique, élevé au xv« siècle et souvent restauré depuis, a la forme d’une croix latine et appartient au style ogival flamboyant, mêlé d’ornementations de la Renaissance. Les parties qui attirent principalement l’attention sont la flèche et le portail. On remarque à l’intérieur : le jubé, exécuté en 1538 ; les sculptures du rétable de l’autel et les tombeaux de Jean de Vienne, de sa fille Jeanne et de son gendre, Jean de Longvy.

PAGNY-SUR-MEOSE ou PAGNY-VAUCOU-LEURS, village de la Meuse, canton de Void, arrond. et à 13 kilom. de Commercy, station du chemin de fer de Paris à Strasbourg, sur la rive droite de la Meuse ; 987 hab. Beau pont.

PAGNY-SCR-MOSELLE, village de Meurtheet-Moselle, canton de Pont-ù-Mousson, au

pied d’un coteau couvert de vignes dont, les produits sont très-estimés ; 1,048 hab. Patrie du comte de Serres, auquel un petit monument a été consacré. De nombreuses antiquités romaines ont été découvertes sur le territoire de ce village.

PAGO, lie de l’Adriatique, sur la côte de la

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Croatie autrichienne, dont elle est séparée par le canal de No vigrad, au S. de l’île d’Arbe ; malgré sa situation, elle fait partie de la Dalmatie et se trouve comprise administrativement dans le cercle dl Zara. Cette île, longue, irrégulière, aux côtes profondément découpées, mesure 55 kilom. du N. au S. et 25 kilom. de l’E. À l’O. Au milieu se trouve le lac Zascha, qui communique avec le canal de Morlaquie par un faible détroit. Le climat est très-froid en hiver et excessivement chaud en été. On y exploite quelques marais salants, et dans l’intérieur les habitants, au nombre de 5,000, se livrent à la culture de la vigne et à l’élève des bestiaux. Elle a pour cheflieu une petite ville de même nom, située vers le milieu de la longueur de l’île, sur le canal de Novigrad, où elle a un petit port de commerce ; 2,500 hab.

PAGO VE1ANO, bourg du royaume d’Italie, province et district de bénéveut, mandement de Pescolamnzzà ; 2,158 hab.

PAGODE s. f. (pa-go-de — persan butkhada ; île but, idole, et de choda, maison, proprement maison d’idole ou maison de l’idole). Temple d’idole, chez les Chinois, les Indiens et les Siamois : Les pagodes sont le plus souvent de très-petits temples ; il en est cependant de très-grandes. Dès que les feux du soleil doraient tes sommets des pagodes, je disparaissais comme une ombre. (B. de St-P.)

Est-ce de leurs discours la brillante éloquence Qui peut a sa pagode arrêter un Chinois ?

L. Racine.

Il Edifice consacré, dans les mêmes pays, à quelque usage pieux, comme à loger les bonzes ou prêtres, à recevoir les étrangers, etc.

— Par ext. Idole adorée dans un temple indien ou chinois ; en ce sens, le mot a été quelquefois employé au masculin : Philosophes, pourquoi détruire les idoles, les fétiches, tes pagodes des pauvres humains, s’ils s’en amusent sans inconvénient ? (Raynal.)

Encensé comme une pagode,

Je tiendrais bien mon quant a mot.

Lamotte.

Il Petite figure chinoise en porcelaine, qui remue la tète ; magot de la Chine,

— Métrol. Pagode de Pondichéry, Monnaie d’or des possessions françaises de l’Inde, valant 8 fr. 31. il Pagode star, Nom de diverses monnaies d’or de Madras, valant, suivant le type, 9 fr. 32 ou 9 fr. 45 ou 9 fr. 99.

— Moll. Nom vulgaire d’une coquille du genre toupie.

— Adjectiv. Modes. Manches pagodes, Manches de robe que les femmes portaient en négligé.

— Encyd. Les pagodes sont les monuments religieux les plus modernes de l’Inde. Elles se composent uniformément de quatre parties essentielles : le sanctuaire (vimana), construction rectangulaire surmontée d’une pyramide à plusieurs étages-, les mantapas, porches placés en avant ; les gopouras, sortes de portes pyramidales, et les tchoultri, salles hypostyles. Le nombre des pagodes est considérable. Les plus remarquables se voient sur la côte de Coromandel, à Madureh, à Tritchinapali, à Siringham, à Combouconum, à

Tranquebar, à Tripetty, à Chulembaran, à Canji-Puram, à Bengalore, k Maïssour, à Jagannathas (Jagarnaut), à Tanjore, etc. Les pagodes de ces deux dernières villes sont surtout célèbres. Celle de Tanjore, consacrée à Shiva, a 61 mètres d’élévation ; tous ses étages sont ornés de bas-reliefs ou de statues. Sa base a les deux tiers de sa hauteur totale, c’est-à-dire 40 mètres environ ; elle contient une immense salle éclairée par une seule lampe suspendue au plafond. Les étages supérieurs sont massifs ; des croisées sont simulées à l’extérieur. Cette pagode est couronnée par une coupole se terminant en pointe vers le sommet, qui porte une sphère surmontée d’une aiguille de métal.

Les pagodes bouddhiques ou tchaityas du Népaul méritent une description particulière. Voici quelles en sont les parties essentielles. En bas et comme premier étage, une vaste coupole ou hémisphère contient le garbba ou sanctuaire. Aux quatre points cardinaux du garbha, tout au moins, se trouvent des niches pour statues. Au-dessus de la coupole et au centre est placé, sur une colonne, le Divyatchakshou, c’est-à-dire le Regard divin. Le Divyatehakshou se cempose de deux yeux tout grands ouverts, sculptés ou peints, et le plus souvent séparés par une sorte de virgule qui forme une espèce de nez, et complète l’apparence bizarre d’un visage humain. Pour achever l’illusion, le Divyatehakshou est coiffé d’un cône formé de treize degrés successifs qui vont en se rétrécissant ; ce sont les treize mondes ou Bhouvunas du Bodhisattva. On dirait presque un chapeau gigantesque. Ce cône tronqué est couronné par quelque construction légère, et un petit dôme qui représente un parasol ou aigrette termine le monument entier. M. Barthélémy Saint-Hilaire (Journal des Savants, 1863), auquel nous empruntons cette description, ajoute : « L’architecture bouddhique a bien des singularités et des bizarreries ; mais ce n’est pas être partial en sa faveur que de dire qu’elle a un réel cachet d’originalité, et que le tchaitya est un type qui peut avoir aussi son style et son élégance propres. Jl

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n’y a pas à lui objecter sa monotonie, car c’est là une condition nécessaire à laquelle aucune architecture ne saurait échapper. On la retrouve dans l’architeo’ure grecque comme dans l’architecture gothique... Les parties essentielles du tchxitya peuvent, d’ailleurs, être diversifiées à l’infini, et l’imagination des architectes bouddhistes ne s’est pas fuit faute des combinaisons les plus variées, souvent étranges, mais parfois aussi élégantes et pleines de goût. ■ Quelquefois la coupole de la base a plusieurs étages ; les niches, les statues, les ornements, les emblèmes varient de place et de forme ; le Divyatehakshou y est quelquefois, mais rarement, supprimé ; le cône est plus ou moins allongé ; le parasol du sommet est très-divers de formes. Il y a des tchaityas dont le couronnement se termine pur une pointe plus ou moins effilée. Parfois, la coupole est entourée de nombreux Bouddhas assis, de l’effet le plus pittoresque.

Dans la pagode royale de Bangkok, dont le pavé est recouvert de nattes d’argent, s’élèvent deux idoles remarquables de Bouddha, l’une en or massif, l’autre en jade, ayant une coudée de haut. Celle-ci est évaluée à plus d’un million de francs. Les autres pagodes, au nombre d’une trentaine, resplendissent de peintures et de dorures, au milieu desquelles apparaît l’idole de la divinité, très-richement ornée d’innombrables pierreries.

L’architecture indoue a varié ses formes, et le style de la pyramide ornementée, à portail et à terrasses superposées, qui est devenu celui de la plupart des temples plus modernes, diffère assez notablement de l’aspect de l’ancienne pagode, dont il reste peu de spécimens caractérisés, si même il en existe dans l’Inde. Aussi suppose-t-on que In pagode chinoise, dont les types uniformes sont très-multipliés et ne ressemblent pas aux temples indiens actuels, reproduit l’ancienne architecture. Le caractèie essentiellement conservateur et immobile du peuple chinois laisse penser que ia forme de ces constructions a dû rester chez lui comme moulée sur le type primitif. Un peut dire qu’en Chine, à tous les points de l’horizon, on aperçoit la silhouette élancée d’une pagode. Les Chinois en répètent la figure sur tous les objets, meubles, papiers peints, lanternes, etc., taillent même le buis et le cyprès en forme de pagode ; mais-leur indifférence religieuse laisse tomber en ruine ces antiques sauctuaires. Les plus fameuses pagodes chinoises sont celles de Son-Tcheou et de Nankin ; cette dernière est connue sous le nom de Tour de porcelaine ; c’est la plus ancienne et elle dute du m» siècle de notre ère. Canton en possède une dont i’érection remonte à environ ireize cents ans ; celle de Ningpo n’a qu’un millier d’années, et un petit nouibre seulement a été construit dans les temps modernes. Selon le dictionnaire impérial de Kanghi, le nombre des étages de la pagode varie de sept à treize ; néanmoins, on en rencontre qui n’ont que trois ou cinq étages, et l’expression pagode à treize étages est tout simplement emphatique ; elle signifie une pagode comme on n’en rencontre pas, même en Chine. Le nombre des étages est toujours impair, parce que les prêtres bouddhistes attribuent à cet impair un caractère sacré ; maintenant, loin démontrer quelque ferveur religieuse, le peuple attribue généralement aux pagodes une influence funeste.

Pagode (la), opéra-comique en deux actes, paroles de M. de Saint-Georges, musique de M. Fauconnier (Opéra-Comique, le 26 septembre 1859). Des idées neuves et originales se distinguent dans cet ouvrage, à travers les recherches d’une ingénieuse instrumentation. Il y a même un très-bon duo de deux busses, entre Fadidjou et Sanders.

PAGODITE s. f. (pa-go-dite — rad.pagode). Miner. Steatite rose ou verte, avec laquelle les Chinois font leurs magots.

•— Encycl. La pagodite est un silicate d’alumine et de potasse, avec un peu de chaux et d’oxyde de fer ; on l’appelle aussi lardite ou pierre de lard, talc glaphique et improprement steatite. C’est une substance corn-pacte, d’un éclat gras, douce au toucher, facile à rayer par une pointe d’acier ; sa pesanteur spécifique est 2,6. Sa couleur varie beaucoup ; les nuances les plus communes sont le blanc rougeâtre, te rouge de chair, le grisâtre et le verdàtie. Elle est iufusible ; par la calcination, eiie devient dure, brillante, écailleuse. La pagodite vient de la Chine, mais on ignore son gisement précis. On ne la connaît même, dans nos collections minéralogiques, que sous forme de petites figures appelées magots. Son nom indique suffisamment son usage principal. La pagodite de Hongrie diffère surtout de la précédente par l’absence de chaux ; on la rencontre en filons dans les roches trachytiques. On a trouvé aussi à Confolens (Charente) une substance rose analogue à la pagodite.

PAGRATIDES, dynastie de rois arméniens qui régnèrent de 885 à 1079. V. Arjién* ;.

PAGRE s. m. (pa-gre — latin pagrus, grec pagros, phagros, mots que Delàtre rapporte au même radical que pêgnumi, fixer, établir, latin pago, pango). lchthyol. Genre de poissons aeanthopièrygiens, de la famille des spatuïdes, formé aux dépens des dorades et