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On y voit 1© développement des ravages de l’opium dans une intelligence fortement organisée, mais à qui la seconde vie créée chaque jour par l’ingestion du poison est devenue plus nécessaire que la vie réelle. Là il n’est plus question seulement d’excitations passagères éveillées à de longs intervalles ; c’est bien, en effet, une existence double que fti’ène l’auteur de ces curieux mémoires ; il est pour tout le monde un savant du premier ordre, un helléniste et fin orientaliste distinfué ; îi écrit des ouvrages d’une grande éru-t itiiM et avec une remarquable lucidité d’esprit, puis, le moment venu, il prend sa dose de laudanum et s’enfonce dans les mystérieuses ’ profondeurs du rêve. Chaque jour, par l’effet de l’habitude, les mêmes hallucinations, les mêmes personnages fantastiques reviennent et se représentent avec une intensité et une persistance singulières. Ainsi pendant longtemps, après une lecture de Tite-Livèj de Quincey raconte qu’il entendait sans cesse : a ses oreilles ces mots : Consul romattus, retentissant comme une formule magique et lui ouvrant tantôt des horizons de champs de bataille, tantôt des pompes triomphales. À ces visions qui durèrent plusieurs années en succédèrent d’autres. Un Malais, auquel il fit l’aumône une fois par hasard dans les rues de Londres et dont la jaune physionomie le frappa, fut pendant longtemps le compagnon assidu de ses rêves et le promena dans des régions d’une antiquité fabuleuse et d’une bizarrerie inexprimable. Une pauvre tille « triste violette de trottoir, innocente et virginale jusque dans la prostitution, i qu’il -avait connue étant jeune lui-même et qu’il n’avait jamais pu retrouver, revenait aussi fréquemment à travers ces innombrables hallucinations j c’était la Béatrix de ce nouveau Dante dans ses voyages à un enfer inconnu. Baudelaire n’a pas traduit en entier ces confessions qui se terminent par un cri désespéré, Suspiriadeproftindis ; il s’est contenté d’extraire les morceaux saillants, les reliant par des analyses. Ce raccourci a donné plus de relief h 1 ouvrage, qu’on croirait sorti de l’imagination d’un fou, s’il n’était si exact et si précis dans ses incohérences, — si la personnalité de l’auteur et sa haute valeur littéraire ne s’y affirmaient de la façon la plus puissante. Son traducteur ne lui a pas ménagé les reproches qu’il adresse à tous ceux qui veulent s’élever au surnaturel par des moyens matériels ; mais, en faveur de la beauté d’es uibleaux que peint l’illustre et

goétique rêveur, il lui montre beaucoup de ieuveiJlance. Il est, en effet, peu de poésies qui dépassent en magnificence étrange et grandiose les rôVes de de Quincey.

I’urudU. Iconogr. Le Paradis terrestre n’a ^té pour la plupart des artistes qui l’ont représenté qu’une occasion de fuire preuve

d’habileté a peindre les animaux : le Bassan, parmi les Italiens, Breughel de Velours et JSnyders chez les Flamands, ont peint des Paradis terrestres qui n’ont absolument aucun caractère biblique, mais où ils ont groupé une multitude de bêtes de toute espèce. Un des meilleurs tableaux que le Bassan ait faits sur ce sujet se voit au musée de Madrid ; nos premiers parents sontàdemi couchés dans un riche paysage, dont les premiers plans sont couverts d’animaux ; dans le ciel apparaît Dieu le Père, assis sur un nuage et qui regarde la terre d’un air satisfait. Le même musée posséda trois Paradis terrestres de Breughel où les figures d’Adam et Eve sont complètement sacrifiées aux animaux ; au musée de La Haye est une composition capitale exécutée par ce peintre en collaboration avec Rubens, qui s’est représenté sous les traits d’Adam. Ce dernier tableau a été très-vanté. « On dirait, selon Weyerma’h, que Rubens et Breughel ont voulu s’y porter un défi. Adam et Eve sont si merveilleusement dessinés, si admirablement coloriés et si gracieux de formes, que l’on peut y voir reluire, comme dans un miroir, ïe créateur du ciel et de la terre. Tout ce que Breughel a ajouté h ces personnages est si beau, si grand et en même temps si agréable, que l’on ne doit plus demander quel bonheur goûtent nos premiers parents dans ce lieu de délices. Les animaux sont singulièrement gracieux dans leur maintien ; les tigres y jouent comme de jeunes chiens et ils sont peints d’une manière si transparente qu’on croirait voir leurs entrailles se mouvoir sous le blanc pelage de leur ventre. » Smith

Îiartage cette admiration enthousiaste ; il cite e tableau comme t une production sans pareille, d’un fini exquis, d’un éclat et d’une « pureté de coloris vraiment enchanteurs. » Tout en reconnaissant que cette peinture est, en effet, sans pareille dans l’œuvre de Rubens, qui, cette fois, a proportionné son talent a la manière du miniaturiste chargé du jardin tout frais enileuri où s’ébattent mille petits êtres frais éelos et bien heureux d’être au monde, W. Bùrger est d’avis que l’Adam et l’Eve, parfaitement en harmonie avec cette nature immaculée, proprette, ratissée, doivent être du commencement de Rubens. Ce tableau, qui n’a pas plus de 1 mètre de largeur sur om, S3 de hauteur et qui fait les délices des amateurs de la peinture polie et minutieuse, aété payé 7,350 florins à là vente de Mme Backer, de Leyde, en 1766 ; prix énorme pour ce temps-là. Smith, en 1830, l’estimait 1,200 gui— nées. Le Louvre a un Paradis terrestre de Breughel ( 58). où l’on remaraue, au pre PARA

mier plan, un cheval, un lion, un tigre, un loup, un paon, et, sur un fleuve, divers oiseaux aquatiques. Dans le même musée est un tableau de Fr, Snyders sur le même sujet (no 489) : on y distingue, entre autres’ animaux représentés de grandeur naturelle, un chevalet une jument, un chien et une chienne, un cerf et une biche, un chat, un dindon, un léopard, une fouine, un écureuil-, un renard, un lion, une autruche, des pigeons, eLC. ; dans le fond, Dieu crée la femme. Un autre Paradis de Snyders appartient à la galerie de Dresde. Lemusée du Belvédère, àVienne, possède un tableau qui a été peint sur le même sujet par R. Savery, en 1628 ; le musée de Munich en a un qui est de la main de Paul de Vos. Une estampe de Nicolas de Bruyn, datée de 1647, représente le Paradis terrestre. Ce sujet a encore été représenté par Abraham Hondius (gravé parJ.-Ph, Le Bas), Gio-B. Paggi (gravé par Poussin, au Louvre), J. Martin (gravé par I.-G.-S. Lucas), etc. Ces trois derniers ont donné plus d’importance aux figures qu’aux animaux. Dans le tableau de Poussin, Adam est assis sur le gazon, tandis qu’Eve, un genou en terre, le prend par le bras et lui montre l’arbre de la science du bien et du mal où se cache le serpent tentateur. L’Eternel apparaît, a droite, porté sur des nuages. Le paysage, couvert d’une riche végétation et peuplé d’animaux d’espèces diverses, .est traversé, au loin, par une rivière ; sur le devant, une cascade tombe à travers des rochers. Ce tableau û été gravé par Audran et dans les recueils de Filhol (IV, pi. 256) et de Landon (III, pi. 41).

Paradis céleste a été représenté par divers ardsteâ du xivc siècle, notamment par l’Orcagna, qui jugea bon de donner aux élus les traits de ses bienfaiteurs, tandis que dans une autre composition, figurant VEnfer, il introduisit les portraitsde ses. ennemis. Oiusto de Padoue couvrit la coupole de l’église Saint-Jean-Baptiste, dans sa ville natale, d’une vaste fresque représentant un« multitude de bienheureux rangés, comme dans un consistoire, sur des plans et avec des costumes divers ; ■ idée simple en elle-même, dit Lanzi, mais exécutée avec un bonheur et une netteté presque inconcevables pouD’époque.» Plusieurs artistes modernes ont représenté ta Gloire des bienheureux ou le Paradis dansdes compositions plus ou moins considérables ; il nous suffira de citer l’immense fresque dont Luca CambiasO a orné la voûte de. l’église de l’Escurial ; la coupole du Val-de-Grâce, peinte par Mignard, et dont Gérard Audran a fait une gravure, en six morceaux, d’après un dessin de Michel Corneille ; la coupole des Invalides, peinte par Charles de La Fosse ; une coupole peinte par Berlin, dans la chapelle du Plessis-Saiut-Pair (aujourd’hui détruite) ; une mosaïque exécutée par 1/, Gaetano sur le dessin de Pillotti, dans l’église Saint-Marc, à Venise ; un tableau du Tintoret, qui décore le fond de la grande salle du Palais des doges et qui a 30 pieds vénitiens de hauteur sur 72 de largeur ; un tableau de C. Giaquinto, au musée de Madrid ; un tableau de Paolo de Matteis, au musée de Naples ; une composition d’Ant. Dieu, gravée par J. Audran, et une autre du frère André, gravée par N.-D. de Beauvais ; un carton exécuté par Chenavard pour la décoration du Panthéon et qui a figuré à l’Exposition universellé de 1855. Cette dernière composition représente la cité céleste bâtie au-dessus des nuages ; les portes sont ouvertes par saint Pierre et saint Jean ; la Vierge, revêtue du soleil, entourée de sept séraphins qui chantent en s’accompâgnant de leurs harpes d’or, s’avance pour recevoir la foule des chrétiens purs et fervents qui s’élève, sans aucun secours d’ailes ou de nuées, depuis le bas de la composition, entraînés dans ce mouvement ascensionnel par l’intensité du désir. Parmi les groupes, on reconnaît Dante guidé par Béatrix, Raphaël et Fra Angelico, qui se tiennent aux pieds de la Vierge dans une attitude d’adoration amoureuse.

Paradis (lb), fresque du Tintoret, dans la salle du Grand-Collège, au palais des doges, à Venise. Quatre cents figures environ se mêlent et se remuent dans cette gigantesque composition ; les unes sont entièrement nues, les autres sont drapées de rouge ou de bleu. Le temps a beaucoup assombri le coloris. ■ La manière, dit M. Ch. Blanc, est intrépide, un peu lâchée et surmenée ; mais, en somme, elle est magistrale. Les modèles ne sont pris ni dans la nature ni dans l’idéal ; ils sont dessinés de pratique, pour la plupart, et n’offrent, en général, que des airs de tête sans beauté, sans individualité, sans finesse. Les anges s agitent comme des diables, et le tout, assez rude d’exécution et peu riche de pensée, est très-imposant néanmoins par la masse, le mouvement et le nombre. C’est l’image saisissante d’une multitude en l’air, d’une cohue dans les deux ou, pour mieux dire, dans le purgatoire. Le fougueux peintre n’était pas homme à mettre du calme et de la sérénité, même dans le paradis.» 11 avait soixante-seize ans lorsqu’il commença cette peinture, et il ne mit guère plus de trois ou quatre ans à la terminer. Cet ouvrage avait d’abord été commandé à Paul Véronèse, qui devait l’exécuter avec François Bassan ; mais le Véronèse étant venu à mourir avant d’y avoir mis la main, le Tintoret, malgré son

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grand âge, fut jugé seul capable d’une aussi colossale entreprise.

On conserve dans un des palais de la famille Mocenigo ; à Venise, une esquisse de la fresque du palais ducal ; le musée de Madrid en possède une autre.

’ Quant au Paradis du Tintoret qui est au Louvre, c’est une composition différente de celle de la fresque ; on y voit le Christ couronnant la Vierge et entouré des apôtres, des évangélistes, des Pères de l’Église, des vierges, des confesseurs, des martyrs, etc.

Paradis perdu (le), tableau de Cabane] ; au palais royal de Munich. Eve, étendue au pied d’un grand arbre, se cache le visage avec la main gauche et, de la droite, prend le bras d’Adam, qui est assis sur un rocher, le eoude appuyé sur l’arbre, la tête baissée et eni- ’ pTeinte d’une sombre inquiétude. Les deux époux ont vu qu’ils étaient nus, car le péché est accompli ; ils se sont revêtus d’une ceinture de feuillage... Les coupables écoutent la sentence que prononce contre eux le Père éternel. Celui-ci est assis sur les nuées, soutenu par trois anges, dont l’un est sous ses pieds, le second à sa droite, tenant un glaive de feu. et le troisième à sa gauche, écartant le feuillage de l’arbre sous lequel Adam et Eve sont placés. An milieu des plantes en fleur qui entourent ces derniers, h la gauche du tableau, on aperçoit le serpent fatal et Lucifer, roux comme un satyre, dont les prunelles enflammées lancent des éclairs sinistres.

Ce tableau, commandé par le roi de Bavière, a figuré à l’Exposition universelle de 3 867, C’est une des œuvres capitales de l’auteur ; mais, à côté de qualités incontestables de modelé et de coloris, on y trouve des défauts graves. «C’est de Michel-Ange, dit M. Chaumelin (YArt contemporain), que M. Cabane ! a cherché à se ressouvenir en peignant le Paradis perdu. Malheureusement, il ne suffit pas de dessiner des figures colossales, ayant de gros muscles et de vastes draperies, pour rappeler les pages grandioses de la Sixtine. L’Eve de M. Cnbanel a des chairs flasques et blafardes ; Adam est boursouflé et a l’air maussade, " ta pose compassée et ennuyée d’un modèle d’atelier ; Lucifer est grimé comme un traître de mélodrame ; le Père éternel, avec son tors« nu, ses jambes entortillées dans une lourde draperie violette, son nimbe jaune d’oeuf et son geste vulgaire, a un aspect’ par trop monumental ; les trois anges qui le soutiennent ne semblent pas suffisamment pénétré.", de la gravité de leur rôle. Ajoutez à cela un paysage extrêmement travaillé, tout encombré de coquelicots, de pâquerettes, de volubilis et autres fleurettes qui veulent être naïves et ressemblent aux enluminures d’un papier peint. »

PARADIS ou PARADISI (Paul), surnommé le Couooo, hébraïsant italien, né à Venise, mort vers 1554. Il quitta la religion juive, dans laquelle il avait été élevé, pour se faire catholique, s’adonna à l’enseignement de la langue hébraïque et fut appelé, en 1530, à Paris, par François Ier, pour occuper une chaire au Collège de France. On a de lui : De modo legendi àebraice dialogus (Paris, 1534, in-4o),

PARADIS (Jean-Baptiste), journaliste français, né à Lyon en 1827, mort à Naples en août 1871. Lorsqu’il eut terminé ses éludes dans sa ville natale, il se livra au commerce de la soierie dans la maison à la tête de laquelle se trouvait son père. Quelques jours après la révolution du 24 février 1S4S, Paradis fondait à Lyon et dirigeait le Vingt-quatre Février, petit journal politique qui cessa bientôt de paraître, puis il collabora aux Journaux républicains la Constitution et la Liberté. Au commencement de 1849, il quitta Lyon pour aller faire ses études de droit à Paris. Le, jeune étudiant se mêla activement de politique et devint, en 1850, un des rédacteurs de YEvënement, journal inspiré par Victor Hugo. Après le coup d’État du 2 décembre, Paradis passa a la rédaction du Bien-être universel, journal hebdomadaire fondé par M. Emile de Girardin, puis il entra à la Presse. Abandonnant la politique, il ne s’occupa plus depuis lors que d’économie politique ou de questions financières, et se jeta dans le tourbillon des affaires. En 1854, le chaud républicain de 1848 se lit attacher à la rédaction du Constitutionnel, où il fut chargé du bulletin financier, travailla à la partie industrielle de diverses revues et feuilles spéciales et fonda un journal financier, dont il prit la direction. Après l’effondrement de l’Empire, Paradis resta à Paris, qu’il quitta pendant la Commune. Il se rendit alors à Naples et termina sa vie par un suicide.

PARADIS DE MONCBIF (François-Augustin), littérateur français. V. Moncbif.

PARADIS DE RAYMONDIS (Jean-Zacharie), moraliste français, né à Bourg-en-Bresse en 1746, mort à Lyon en 1800. La faiblesse de sa santé l’ayant forcé de se démettre des fonctions de lieutenant général du bailliage de Bresse, il se consacra entièrement à des travaux littéraires et agronomiques. En 1797, il se rendit à Paris et s’y lia intimement avec le savant Lalande, qui l’a inscrit dans son Catalogue des athées. On lui doit les écrits suivants : Traité élémentaire de morale et de bonlieur (Lyon, 1784), ouvrage très-estimable ; Traité sur l’amélioration des serres (Paris,

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1789, in-8») ; Moyen le plus économique, Je plus prompt d’améliorer la terre d’une manière durable (Bourg, 1789) ; Des prêtres et des cultes (1797),

FARADISA s. m. (pa-ra-di-za). Vittc. Variété de raisin de l’Ile de Corse.

PARAD15A (Jacques de), théologien allemand. V. Cldsa.

PARADISÉIDÉ, ÉB adj. (pa-ra-di-zé-i-dê

— du lat. paradisea, paradisier, et du gr. idea, forme). Ornith. Qui ressemble ou qui se rapporte au paradisier, il On" dit aussi PARA-DIS» et PARADISIANÉ, ÉE.

— s. f. pi. Syn. de paradisiers.

PARADISER v, a. ou tr. (pa-ra-di-zérad. paradis). Néol. Rendre semblable aux joies du paradis : La nature a voulu maler" nettement glorifier l’hymen de l’insecte et lui paradiser ses noces. (Michelet.)

PA11ADIS1 (Paul), hébraïsant italien. V. Paradis.

PAUAD151 (Augustin, comte), poète et littérateur italien, né à Vig ; nola, duché de Modène, en 1736, mort à Modèneen 1783. Il se fit recevoir docteur en droit et docteur es lettres, acquit un savoir presque encyclopédique, devint professeur d’économie politique et d’histoire à Modène, président des études (1780), et reçut le porteteuille de la justice. Paradisi était un bon poète lyrique, que ses contemporains ont compare à Horace pour l’élégance et la précision du style. Ses principales œuvres ont été publiées sous le titre de ; Poésie e prose scelle (Reggio, 18Î7, 2 vol. in-8o). On trouve dans ce recueil des poésies, un Essai métaphysique sur Venthousiasme dans les beaux-arts, un Éloge de Montecuccoli, lui Discours sur les mœurs des sauvages dans leur rapport auec le bonheur, Des conjectures sur l’étui politique de l’Italie au ix« et au xiv« siècle, etc. Ou lui doit aussi la traduction eu vers libres de quelques tragédies de Voltaire (17G4, in-4o).

PARADISI (Jean, comte), homme politique et écrivain italien, fils du précédent, né h Reggio en 1700, mort dans la même ville en 1820, Comme son père, il suivit la carrière de, renseignement et il était professeur de géométrie pratique à l’époque de la Révolution. Admirateur cliuleureux des idées nouvelles, Paradisi s’empressa d’offrir ses services à Bonaparte lorsqu’une armée française apporta la révolution en Italie, fut nommé par le général un des directeurs de ta république Cisalpine (1797), mais se vit contraint par le général Brune, l’année suivante, de donner sa démission. Au retour des Autrichiens, Paradisi fut jeté en prison, tl recouvra la liberté après la bataille de Marengo, fit, en 1800, partie de la commission de gouvernement, assista à la consulte de Lyon en 1801, fut nommé par Bonaparte, devenu président de la république italienne, consulteur d’ELat, membre du collège électoral de Votti, contribua à l’élection de Napoléon comme roi d’Italie et fut récompensé de son zèle par sa nomination au sénat, qu’il présida à partir de 1800. En 1814, il proposa au sénat de demander aux alliés le maintien du prince Eugène comme roi d’Italie, mais sa proposition fut repoussée. Il resta quelque temps encore à Milan pour y présider l’institut, puis se retira dans sa ville natale, où il vécut dans une profonde retraite. On a de lui : MeehercAes sur les vibrations des lames élastiques (Bologne, 1806) ; une comédie, la Pension viagère (Milan, 1822, in-8"), et un assez grand nombre de poésies publiées dans divers recueils, dans la Biblioteca scella di opère itatiane, dans les Opère scelte di A. Paradisi (Milan, 1828), etc.

PARADISIAQUE adj. (pa-ra-di-zi-a-kerad. paradis). Du paradis, qui appartient au paradis : Les joies paradisiaques. Il est à remarquer que tes descripteurs des éternelles souffrances sont infùiiment plus nombreux que ceux des joies paradisiaques. (F. Mornand.) L’ordre dans la société s’établit sur les calculs d’une justice inexorable, nullement sur les sentiments paradisiaques de fraternité, de dévouement et d’amour que tant d’honorables socialistes s’efforcent aujourd’hui d’exciter dans te peuple. (Proudh.)

— Qui peint un bonheur digne du paradis : De ces auteurs, les uns sont paradisiaques, les autres sont tragiques. (V. Hugo.)

PARADISIER s. m. (pa-ra-di-zié — rad. paradis). Ornith. Genre d’oiseaux, vulgairement nommés oiseaux de paradis : Le paradisier rouge a été pendant quelque temps fort rare dans les collections. (Z. Gerbe.).Il On.dit aussi paradiske s. f.

— s. m. pi. Famille d’oiseaux, comprenant les genres paradisier proprement dit, maDUcode, sifilet, lophorine et diphyllode.

— Encycl. Les paradisiers ou oiseaux de paradis sont caractérisés, d’.une manière générale, par un bec droit, fort, comprimé latéralement, sans échancrures ; des narines

iarges, couvertes de plumes courtes, serrées et’veloutées ; le chaperon couvert de duvet ; la queue surmontée de deux plumes plus longues que le corps de l’oiseau et n’ayant de barbes qu’à leur base et à leur extrémité ; ces deux plumes sont moins longues chez les femelles. Cet ancien genre paradisier forme aujourd’hui une famille qui comprend cinq genres bien distincts : les diphyllodes, les lo-