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la vanesse grande tortue. Il Papillon des blés, Nom vulgaire des alucites, des œcophores et des teignes. Il Papillon du chardon, Nom vulgaire des vartesses. tl Papillon du chou, Nom vulgaire des piérides, il Papillon estropié, Nom vulgaire des hespérides. Il Papillon feuille-morte, Nom vulgaire de divers bombyx, il Papillon nacré. Nom vulgaire des urgynnes. Il Papillon paon, Nom vulgaire de la vanesse paon de jour et des espèces de bombyx dites paons de nuit. Il Papillon iipule, Nom vulgaire des ptérophores.

— Fig. Esprit léger, inconstant, voltigeant d’objet en objet : Les petits - maîtres tireraient un suc salutaire des fleurs des meilleurs écrits, si ’les papillons pouvaient devenir abeilles. (J.-J. Rouas.)

Papillon du Parnasse et semblable aux abeilles, Je suis chose légère et vote à tout sujet ; Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet,

La Fontaine.

— Pam. Affaire qu’on a de la peine a mener à bonne fin, qu’il faut poursuivre et qui échappe comme ferait un papillon que l’on

« voudrait saisir. Il Ce sens est dans Mme de Sévigné, mais n’est pas usuel.

Papillons noirs, Idées tristes, sujet de trouble, d’inquiétude, de mélancolie.

— Argot, Vol au papillon, Genre de vol qui consiste à dévaliser les voitures des blanchisseurs.

— Fauconn. Voler le papillon, Se disait de l’oiseau qui, au lieu de chasser le gibier, s’amusait à poursuivre des papillons, etlig. d’une personne qui perd son temps à des choses inutiles : C est une étrange folie que vqlkr lk papillon au lieu de prendre Tw in, (St-Shn.)

— Jeux. Espèce de jeu de cartes, tl Faire petit papillon, Faire trois cartes, au jeu do papillon, avwnt que la partie soit terminée.

— Modes. Partie d’une coiffe qui va en s’élargissant comme les ailes d’un papillon : Elle conservait le bonnet à papillon et les souliers à talons hauts. (Balz.)

— Géogr. Petite carte insérée dans le coin d’une plus grande.

— Mar. Petite voile que l’on ajoute par un beau temps au-dessus des voiles de perro . quet.

— Techn. Nom donné, dans les ateliers de filature, à des bandes de parchemin qui font partie des défeutreurs, et dont l’effet est de produire sur les rubans, à leur sortie des cylindres cannelés, une légère secousse destinée a faciliter le dégagement de la poussière et à séparer les filaments trop condensés, il Nom donné à des soupapes qu’on emploie dans les usines d’affinage. Il Sorte de bec d’éclairage.

— Mécan. Registre mobile autour d’un axe, employé à modérer et même à arrêter au besoin le tirage de la cheminée dans les locomotives.

— Ornith. Un des noms du colibri noir et bleu,

— Ichthyol. Un des noms vulgaires de la raie bouclée.

— Agric. Faire le papillon, Se dit des bourgeons de vigne qui ne donnent qu’une feuille de chaque côté, ce qui imite les ailes ouvertes d’un papillon.

Se brûler à la chandelle comme un papillon. Se laisser tromper par des apparences agréables, se laisser attirer pur un aurait dangereux. •

Courir après tes papillons, S’amuser à des bagatelles.

Être sot comme un papillon, N’avoir aucune prévoyance.

— Encycl. Linguist. La beauté du papillon et le phénomène frappant de ses métamorphoses lui ont fait donner beaucoup de noms significatifs et poétiques dans les diverses langues, ce qui tend toujours, ainsi que le remarque Pictet, a restreindre le nombre des analogies directes et anciennes. L’étude de ces noms est intéressante parce qu’elle nous révèle les idées symboliques et quelquefois

’ mythiques que les peuples ont attachées au papillon, dont la transformation avait pour eux quelque chose de mystérieux. C’est ainsi que les Grecs l’appelaient psuchê, âme, et petomenè psuchê, âme volante. Le bengali pro~ gdpati, papillon, est le sanscrit pragâpati, maître des créatures et nom de Brahma et dos anciens Richis ; mai ? il ne désigne point l’insecte et on ignore par quelle liaison d’idées il lui est appliqué en bengali. Les Irlandais l’appellent deatbhan <fë, -créature de Dieu ; les Kyinris, gloyn duw, l’insecte brillant de Dieu, et eilier, eilir, le changé, le transformé, de eitiato, changer, alterner, un rapport plus obscur est celui que présente le grec épiolos, papillon de nuit, avec êpiolês, êpialês, la fièvre, double sens qui, chose curieuse, se retrouve aussi dans le lithuanien drùgis. Comparez le Scandinave draugr, larve, spectre, et le slovaque veja, papillon, feu follet et sorcière. Ce sont là des traces de croyances superstitieuses communes à plusieurs peuples. Ce qui étonne, c’est la rareté des noms sanscrits, bien que l’Inde abonde en beaux papillons. On n’en trouve aucun dans Wilson, et le dictionnaire de Pétersbourg ne donne jusqu’à présent que kitamani, joyau des insectes. Les termes à comparer sont d’ailleurs en petit nombre. Le sanscrit patanga, oiseau, a sûrement aussi, comme le bengali potongo, le sens de papillon, bien que "Wilson ne l’indique pas. Les

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patanga», dont il est question dans la belle image du Bhagavadgita et qui volent dans la flamme pour y périr, ne peuvent être que des lapillons de nuit. Un nom tout semblable est e lithuanien poielizka, petelizka, proprement petit oiseau. Comparez le sanscrit paiera, oiseau, et le peiomenê psuchê, exactement le phalaina d’Hésychius. Le persan bûlwânad, ùulwartah, papillon, moineau, chauve-souris, etc., littéralement ailé, se rapporte àbâl, aile, îmtwar, ailé, etc., de même origine que bâlidan, étendre, s’étendre, s’allonger. Le kourde balatink, papillon, semble composé de bala, aile, i> de Imk, exactement le persan tanuk, minée, délicat. Une coïncidence plus complète encore est celle de l’armoricain balaveu, balafeu, papillon, qui n’a pas d’étymologie indigène et qui manque aux autres dialeoteseeltiques. Le persanparwanah, papillon, sauterelle, etc., semble distinct du précédent, à moins que par, aile, et bâl ne soient identiques, ce qui est peu probable, et cause de pnridan, voler. Le turc pervané, qui en pro. vient, a passé sans doute dans l’albanais pervan, persane, papillon. En finlandais, on trouve le nom très-unaloguô de perho, péritoine». Le latin papilio donne lieu a, quelques rapprochements. C’est un thème redoublé dont la forme simple se retrouve dans le kymrique pila, pilai, papillon, en irlandais feileacan, avec un double suffixe. En sanscrit, pilu signifie un insecte, un atome, pilnka une grosse fourmi noire, etpipilaka, pipilika la petite fourmi rouge. Pictet rapporte tous ces termes à la racine sanscrite ptt, pél, aller, vaciller, au prétérit redoublé pipêla. En dehors de la famille aryenne, on trouve quelques analogies remarquables, telles que le géorgien pepeli, le basquepimpirina, le hongrois pillango, etc. Il est curieux d’observer, on général, a quel point les formes redoublées se reproduisent dans toutes les langues pour exprimer les mouvements vifs et saccadés du vol du papillon, qui est appelé en arménien titiem, en arabe farfûr, en mandchou tonton, en basque chichitola, chichitera, hastata, en malais râma-râmn, en tahitien pepe, en botoeoudo (Brésil) kioku-heek-ketk, comme la fourmi dlik-neek-neek. Ce caractère imitatif du mouvement de l’insecte explique les transformations singulières de papilio dans les dialectes néo-latins, en italien parpaglione, farfalla, provençal parpalhô, languedocien parpaliol, portugais borboleta, etc.

— Entom. Le nom de papillon est appliqué, dans le langage populaire, a tout l’ordre d’insectes que les entomologistes désignent sous celui de lépidoptères (v. ce mot). Linné l’a restreint aux seuls lépidoptères diurnes, ou papillons de jour. Mais les progrès de la science ont amené la création d’une foule de genres très-naturels et très-distincts, de telle sorte que les vrais papillons ne forment plus aujourd’hui qu’un de ces genres, fort important il est vrai, tant parle nombre et la vaste diffusion géographique de ses espèces, qu’en ce qu’il sert de type à l’ordre des lépidoptères, au groupe des diurnes et a la famille des papilionides ou papilioniens. C’esfr dans cette acception que nous devons envisager ici les papillons, la plupart des espèces autrefois, ainsi nommées appartenant aujourd’hui à d’autres genres, qui sont l’objet d’articles spéciaux.

Les papillons présentent, comme caractères essentiels : une tète grosse ; les palpes (inférieures) très-obtuses, très-courtes, atteignant à peine le chaperon, a articles très-peu distincts, le troisième presque nul ; les yeux grands et saillants ; les antennes assez longues, renflées à l’extrémité en une masse arquée de bas en haut ; les ailes assez robustes et à nervures saillantes ; les inférieures à bord interne évidé et replié en dessus, de manière à laisser l’abdomen entièrement libre ; le bord extérieur denté et terminé en une sorte de queue plus ou moins longue ; six pattes ambulatoires, presque égales, à tarses terminés par des crochets simples ; l’abdomen assez gros et de médiocre longueur. Les chenilles sont épaisses et glabres ou rases, à tête assez petite et arrondie ; le premier anneau du corps porte un tentacule rétractile, fourchu, en lormed’Y. Les chrysalides sont médiocrement anguleuses, à bords parallèles, comprimés, présentant des sortes de crêtes régulières, mais dépourvues de taches métalliques.

Les papillons sont, en général, des insectes très-agiles, voltigeant sans cesse de fleur en fleur, comme on dit en beau langage ; essentiellement diurnes, ils ne volent que dans le jour. « Les chenilles, dit M. H. Lucas, vivent le plus souvent solitairement ; on en connaît cependant quelques-unes qui restent en famille jusqu’à l’époque de leur transformation en chrysalides. Des plantes fort différentes leur servent de nourriture ; mais, en général, les espèces du même groupe vivent sur des plantes de la même famille. Les ombellifères, les malvacées, les laurinées, les drupacées, quelquesanonées, certaines aristoloches, mais surtout les aurantiacées, sont les familles de végétaux que ces chenilles affectionnent presque exclusivement. Elles offrent entre elles des différences de forme assez notables ; les unes sont cylindriques, entièrement lisses ; les autres sont munies de prolongements charnus, assez allongés ; d’autres sont raccourcies et pourvues de plusieurs pointes charnues assez courtes ; enfin il en est qui ont quelque ressemblance de forme avec les limaces. »

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Le moyen qu’emploie la chenille pour se fixer et se transformer en chrysalide estussez curieux. Elle commence par filer, à l’endroit qu’elle a choisi, un petit tampon de soie, qui enveloppe et retient les crochets des pattes anales. Ainsi fixée par sa partie postérieure, elle se tient seulement sur ses pattes membraneuses, en élevant et redressant le plus possible la tête et le thorax. Elle porte alors sa tête vers ie flanc droit, à la hauteur de la première paire de pattes membraneuses, cherchant un point où elle fixe un fil, dont l’autre extrémité sera établie à la même hauteur sur un point correspondant du côté gauche ; mais, pour donner à cet anneau le développement nécessaire, elle maintient le

centre du fil sur ses pattes antérieures, en ajoutant successivement des brins de soie, jusqu’il ce que cette ceinture ait acquis la solidité suffisante. Alors elle engage sa tête dans le lien demi-circulaire qu’elle a filé et, par des mouvements de contraction, elle parvient à l’élever jusqu’au milieu du corps. Cet anneau, assez souple pour ne pas gêner la transformation, maintiendra la chrysalide et sera plus tard un point d’appui qui favorisera la sortie de l’insecte parfait.

Le genre papillon, malgré les démembrements successifs qu’il a subis, renferme environ trois cents espèces, répandues dans toutes les régions du globe, mais surtout dans la zone tropicale, et a peu près également réparties entre l’ancien et le nouveau continent. L’Europe n’en possède que trois ; deux d’entre elles sont communes dans toute la Fiance ; la troisième y est assez rare. Linné, dans son genre papillon, qui comprenait, comme nous l’avons dit, tous les lépidoptères diurnes, désignait sous le nom d’eguites (chevaliers) les espèces formant le genre actuel, en d’autres termes les vrais papillons ; il les avait ingénieusement répartis en deux groupes : les

troyens, noirs, avec des taches rouges sur le thorax, et les grecs, dépourvus de taches rouges, mais portant un œil ou une tache ocellée vers l’angle inférieur des secondes ailes. Il avait donné aux espèces les noms des héros célèbres des deux nations : Hector, Paris, Priam, Anténor, Achate, Anchise, Astyannx, Enée ; Achille, Patrocle, Pyrrhus, Ulysse, Ménélas, Machaon, Nestor, Againemnon, etc.

M. Boisduval a adopté une classification beaucoup plus naturelle, basée sur le dessin et la coupe des ailes, la forme des chenilles et la patrie de l’espèce ; il répartit ainsi les papillons en trente-deux groupes, pour chacun desquels nous citerons seulement les espèces principales : l° papillon Anténor ; 2°papillons Polymnestor, (Enomatis ; 3» papillon Coon ; i° papillons Ulysse, Paris ; 5° papillon Hélénus ; 6° papillon EiechOiée ; 7» papillon Créophonte ; 8» papillon Brutus ; 9° papillon Doreus ; 10°papition Phorbante ; llOpapillon Codrus ; l2opapi7ioHsAgamemnon, Sarpèdon ; 13« papillon de Payen ; U° papillons Démoléus, Épius ; 15° papillons Léonidas, de Latreille ; 160 papillons Podalyre, Aristée, Agapénor, Marcellus, Protésilâs ; 17» papillons Polydore, Hector, Pammon ; 18° papillon Nox ; 19" papillons Evandre, Néphalion, Vertutime, Dardanus, Asius ; 20° papillon Triopas ; 21» papillon Corétbrus ; 22° papillons Crassus, Philénor : 23» papillon de Lalande ; 24° papillons Machaon, Alexanor, Cincinnatus ; 25« papillon de Serville ; 26° papillons Leucapsis, Thoas ; 27° papillon Auguste ; 28» papillon Polycaon ; 29°papillon de Uray ; 30° papillon Torquatus ; 31° papillons Zénobius, Cynorta ; 32° papillons Panope, Deucalion, Encelade, etc.

Parlons maintenant des trois espèces qui habitent la France. Le papillon podalyre, vulgairement nommé flambé, a environ 0">,10 d’envergure ; le corps et les ailes d’un jaune pâle ; la face supérieure de celles-ci présentant des bandes transverses en forme de flammes, sept sur l’aile antérieure, trois sur la postérieure ; l’angle anal porte une tache noire, marquée d’une lunule bleue et bordée d’une tache rousse, semi-lunaire. Dans les régions méridionales, ce papillon a généralement des couleurs beaucoup plus vives ; il forme ainsi une variété, que plusieurs auteurs ont élevée au rang d’espèce, sous le nom de papillon de Feisthamel. La ehenille du flambé est lisse, très-renflée en avant et atténuée en arrière, d’un vert gai, aveu trois raies longitudinales blanc jaunâtre et des ligues obliques ponctuées de rouge ; ses couleurs présentent d’ailleurs quelques variétés de nuances. La chrysalide est d’un fauve roussâtre. Cette espèce est répandue dans toute l’Europe tempérée, ainsi que dans les contrées qui entourent la Méditerranée. La chenille parait deux fois dans l’année, en juin et à la lin d’août ; elle vitsur les arbres et arbrisseaux fruitiers, mais de préférence sur les prunelliers ou pruniers sauvages. Le papillon parait aussi deux fois, de la fin d’avril à la rai-juin et de juillet à la mi-septembre ; il habita les bois et les prairies.

Le papillon machaon ou du fenouil, vulgairement nommé le grand porte-queue, est

à peu près de la taille du précédent ; il a le corps jaune, avec une bande dorsale noire ; les ailes dentées, jaunes, avec le bord postérieur noir présentant deux rangs de taches jaunes et lunulées ; les antérieures marquées en avant de quatre taches noires, dont l’uhe très - large et saupoudrée de jaune occupa toute la base ; les postérieures présentant une

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rangée de cinq taches bleues, se terminant en une queue étroite ; l’angle anal a une tache arrondie, ferrugineuse ou rouge fauve, surmontée d’un croissant bleuâtre et bordée de noir. La chenille est lisse, d’un beau vert, a. anneaux d’un noir velouté, ponctués de fauve. La chrysalide est d’un vert grisâtre, avec une bande longitudinale jaunâtre sur chaque côté. Ce papillon habite toute l’Europe et le pourtour du bassin méditerranéen ; on l’a trouvé aussi en Sibérie, au Népaul et aux environs de Cachemire. La chenille se rencontre en juin et en septembre et vit sur les ombellifères, notamment sur le fenouil, la carotte, le persil, le séséli, etc. Étant grosse comme le petit doigt, elle doit consommer beaucoup ; aussi se fait-elle assez souvent remarquer par ses ravages ; toutefois, il est rare qu on s en plaigne, parce qu’il n’y en a guère nlus de deux ou trois individus sur chaque pied. Ce papillon est commun dans toute la France ; il parait en mai et en juillet et fréquente les bois, les jardins et surtout les champs de lu- • zerne.

Le papillon alexanor, plus petit que les précédents, a le corps d’un jaune pâlej les ailes, presque semblables de part et d’autre, jaunes et bordées de noir ; les supérieures ont quatre bandes noires, dont la premièraet la dernière atteignent les deux bords de l’aile ; les inférieures n’en ont qu’une ; celles-ci sont dentées et terminées en queue ; elles présentent quatre lunules bleues et en dehors cinq lunules jaunes ; l’angle anal porte une tache roussâtre, bordée de bleu. La chenille est jaune verdâtre, avec des bandes transversales noires. La chrysalide est d’un gris cendré uniforme. Ce papillon se trouve en France, dans les Alpes, et parait en juin ; il habite aussi la Dalroatie et la Morée.

— Argot. Ceux qui exécutent le vol au papillon sont ordinairement au nombre de deux an moins. L’un d’eux se rend de bon matin au domicile du blanchisseur et examine avec attention de quelle manière il charge sa voiture, La marque du linge est ordinairement répétée à la craie rouge sur chaque paquet. Son examen terminé, le papillonneur va rejoindre son compère, et tous les deux, suivent de loin la voiture. Arrivé a proximité do quelques-uns de ses clients, le blanchisseur, sa femme et son garçon prennent chacun un paquet et s’éloignent, en laissant le plus souvent à un enfant la garde du reste. Alors un des voleurs se présente tête et bras nus et dit à l’enfant : « Je viens de rencontrer ton père ; il m’envoie chercher les paquets marqués de telles et telles lettres. « L’enfant, qui n’a aucune raison de se défier, laisse enlever les paquets, et le vol est consommé.

PAPILLON (Almaque), poëte érotique français, né en 1487, mort à Dijon en 1553. Il devint valet de chambre de François Ier, qu’il accompagna dans sa captivité à Madrid. On a de lui : le Nouvel amour, où il célèbre les amours de son maître ; Victoire et triomphe d’argent contre le dieu d’Amour, etc.

PAPILLON (Thomas), jurisconsulte français, parent du précédent, né à Dijon en 1514, mort en 1596. Il devint avocat au parlement de Paris, se signala par sa vaste érudition et écrivit îles ouvrages fort estimés do son temps : Libellas de jure accrescendi (1571, in-S°) ; De direelis hxredum sulistitutionibus (1610, in-S") ; Commentarii in quatuor priores titutas libriprimi Digestorum (1024, in-12).

PAPILLON (Marc de), dit la Capitaine

LoepbrUc, vieux poète français, né à Amboise en 1555, mort vers 1605. Sa famille, originaire de la Gascogne, vint s’étublir en Tou raine, où elle acquit la terréde Vauberault. Marc de Papillon entra au service a l’âge de douze ans ; son père étant mort, les biens patrimoniaux, fort diminués, faisaient maigrement vivre sa famille, et il se vit forcé de quitter le collège où il commençait son éducation. Il s’embarqua, courut le monde et guerroya un peu partout, se faisant remarquer par sa bravoure aventureuse ; il servit en Flandre, en Allemagne et même, si on l’en croit, en Asie et en Afrique. Il avait pris lo nom de sieur dé Lasphrise, d’un petit fief tourangeau dépendant du domaine patrimonial, et il se fit connaître par quelques actions d’éclat dans les guerres qui marquèrent la fin des Valois ; il obtint le grade de capitaine dans l’armée royaliste, combattit les huguenots en Poitou, en Saintonge et en Dauplunc, servit sous lo duc de Guise, puis sous le duc de Mayenne. Accablé d’infirmités et couvert do blessures, il prit sa retraite en 1589 ; l’année précédente, son frère avait été tué devant Orléans et il restait seul héritier des biens de sa famille ; mais des procès le ruinèrent et il acheva ses jours dans un état voisin de la misère.

Dans les camps et, comme il dit, sous Je haroois, le capitaine Lasphrise composait des vers qui méritent d’être tirés de 1 oubli par leur originalité et leur tournure martiale. Il les fit imprimer en 1590 (in-12). Ce sont des stances, des chansons, des élégies, des épigrammes, des satires, des énigmes, des épitaphes, des nouvelles en vers, une tragicomédie, des sonnets, des acrostiches. Ces poésies sont divisées en plusieurs livras. Le premier renferme une série de pièces adressées à la belle Renée de Poulchre, maîtresse du poète, qui l’appelle Théophile ; ces pièces sont en général très-passionnées. Le deuxième