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animaux domestiques qu’on laissa paître ou les listes sanv»to : s qui viennent chercher les mêmes eaux. Klli’ attaque rarement, l’homme, b moins qu’elle ne soit elle-même fortement provoquée et irritée. Elle est souple daim ses mouvements, grimpe avuc beaucoup d’adresse et d agilité sur les arbres, et. poursuit (es chats sauvages et autres animaux île même taille, qui ne peuvent guèreHui échapper. 11. lui arrive parfois de rester sur les arbres, pour guetter ta proie au passage ; elle se jette sur celle-ci, la déchire cruellement avec ses dents et ses griffes et lu dévore. Mais bien qu’elle soit éminemment carnassière et qu’elle marine beaucoup, elle est, assure-t-on, ordinairement fort maigre.

La panthère est d’un naturel sauvage, fier et peu flexible ; irritable et perfide dans ses attaques, elle est souvent plus dangereuse à chasser que le lion. On peut la dompter, mais non l’apprivoiser-, elle ne perd jamais complètement son caractère méchant et sanguinaire. Celle que Bulfon a observée en captivité avait l’air féroce, l’œil inquiet, le regard cruel, les mouvements brusques et le cri semblable à celui d’un dogue en colère. • Cependant on s’en sert eu Orient pour la chasse^, dit V. de Bomare, mais il faut beaucoup de Soins pour la dresser, et encore plus de précautions pour la conduire et l’exercer. On la mène sur une chun eue, enfermée «uns une cage de 1er, dont on lui ouvre la porte dès que le gibier paraît ; elle s’élance avec impôtuusité vers la béte, l’atteint ordinairement en trois ou quatre sauts, la terrasse et l’étrangle ; mais si elle manque son coup, elle devient furieuse et se jette quelquefois sur son maître, qui d’ordinaire prévient ce danger, en portant avec lui des morceaux de viande, ou des animaux vivants, comme des agneaux, des chevreaux, dont il lui en jette un pour calmer sa fureur. » Dapr^s quelques voyageurs, lu chair de la panthère n’est pas mauvaise ù manger ; les indigènes la trouvent de leur goût, eu qui ne prouve pas grund’chose, car ils lut préfèrent encore celle du chi’-n, qui pour eux est un véritable régal. La peau est estimée et produit une belle fourrure, bien qu’inférieure à celle du léopard.

La panthère noire est un magnifique animal griscendié ou gris brun, avec des taches d’un noir foncé ; le fond jaune brillant sur lequel se détachent ordinairement (es belles tachas en roses, dont le pelade est parsemé, est remplace par un fond noir, dont la couleur peu différente de celle des tache*, ne se confond d’ailleurs pas avec la nuance plus foncée de celles-ci. Au preiuit-r aspect, et pour un observateur inatieulif, la panthère noire semble d’un noir uniforme ; mais, avec un peu d’attention, on reconnaît que sa robe représente les mêmes dessins que celle de Vu. panthère ordinaire" ; seulement ils ressorient moins, n’étant que d’un noir profond sur un fond d’un noir noirâtre, La panthère noire est beaucoup plus puiiie que ses Congénères et ne se rencontre qu à llie de Java. Elle est aussi beaucoup plus féroce,

L’Iimope occidentale a nourri jadis des panthères. On a trouve leurs ossements dans plusieurs parties de la Km nue, principalement dans les cavernes ; elh-s y sont aujourd’hui fossiles nvec les grands ours et les h voues. B’apiés’Xéiiophoii, il y avait encore îles panthères <-i Kurope du temps d’Aristoie. Elle était autrefois répandue uans l’Asia Mineure, Comme on eu a la preuve dans la uemunde faite par Cse.ius à Uicô-ou, proconsul do <Jilieie, de lui envoyer un troupeau de ces animaux pour ses jeux. Enfin, bien des auteurs, inélue parmi les modernes, assurent qu’elle est commune eu Afrique. Il est évident, comme nous le disions plus haut, que la panthère des anciens n’est pas du tout la nôtre ; tous les détails qu’ils nous donnent à ce sujet se rapportent surtout au léopard ; ce sont aussi des peaux de cette dernière espèce que les fourreurs désignent sous les noms impropres de panthère u Afrique ou tigre d’Afrique. Encore moins peut on voir des panthères dans le jaguar, le luaigay et autres carnassiers de l’Ainerique nu Sud.

PANTHÉRIN, INB adj. (pan-té-rain, i-ne

twit^-p’autltérep <Jui est parsemé do j ; ruudes taches, semblables à celles de la panthère : Couteuuie panthérine.

PAt.’THÉROPrilS s. m. (pan-té-ro-fiss du gr. puntl’èr, panthère ; ophis, serpent).

. Erpét. Groupe de reptiles ophidiens, formé

aux dépens des couleuvres, et dont l’espèce

type huhite l’Amérique du Sud.

PANTHÉROSAURE s. m. (pan-té-ro-sô-re

— du gr, panthêr, panthère ; sauras, lézard). Erpét.- Groupe de reptiles sauriens, de la famille des laeertiens, doni l’espèce type habite l’Australie.

PANTH1ALÉEN, ÉENNE s. (pan-ti-a-léa’ui, e-e-iie). liist. anc. Membre d’une des tribus perses.

PANTHOLOPS s. m. (pan-to-lops — du prèf. pan, et du gr. oios, entier ; ops, œil). Mamiii. Division du gianu* genre antilope.

PAMIiOT (Jean-Baplisie), médecin français, lié à Lyon en tC4u, mort dans la même vil»* - ; à 1707. Il prit le diplôme de docteur à Montpellier, puis exerça son art a. Lyon. Outre ri.zc Lettres, insérées dans le Jvurnui des aat>UH(î, on lui doit quelques ouvrages, parmi lesquels nous citerons : Traité des dragons et des escarboucles {Lyon, 1691, in-12), dans lel»ANT

quel il réfute des fables rapportées par les anciens naturalistes sur ce siijkL ; Traité sur tu imijuette (Lyon, 1693, in-4o) ; bissertatian instructive et très-evriease sur trois opérations de la pierre faites en six nmis de temps (1702, in -4") :.

PANT1CAPÉE, ville ancienne de la Sarmatie mari Lime, sur le Bosphore Cimmerien. Elle fut fondée par des Grecs qui chassèrent les Scythes de ce point du littoral. C’est aujourd’hui Kbrtch. V. ce mot.

PANT1COSA, bourg d’Espagne, province et à 83 kilum. de Huesca, dans les Pyrénées, près de la frontière de France, entouré de noyers et de châtaigniers magnifiques ; 400 hab. Cette petite localité est connue par ses eaux thermales, dont Nicolas Guallart lit l’acquisition en ig20, moyennant une redevance annuelle de 4,000 réaux. Sur le bord d’un petit lac bleu, dans lequel de magnifiques cascades Se précipitent du haut des rochers, il fit construire rétablissement thermal actuel, situé à 2,300 mètres d’altitude. Cet établissement se compose de neuf maisons et d’un petit édifice élégant dit Temptete de ta Salud. Les sources de Pauticosa portent des noms appropriés à leur spécialité : fuente de Higudo (source du foie), fuente del kstonwgu (-ource de l’estomac), casa de tos Herpès (maison des dunreux), fuente Puryante (fontaine purgative). Deux de ces sources sont sulfureu.les, deux sont salines ou niirogénées. Elles fournissent environ 88,200 litres par 24 heures, u la température de 20°, 26", 27°et 31 ° oentigr. Ces eaux agis*ent comme hyposihetiisuutos Sédatives du système nerveux. Elles assouplissent la peau et réussissent dans certaines dermatoses. L’eau Puryante ne s’emploie qu’en boisson ; elle est purgative, excitante de l’appareil digestif et de l’organisme général.. L’eau de/ Estomugo, excitante, active, modifie les sécrétions et agit comme les eaux sulfureuses en général.

La saison des bains de Panticosa court du lor juillet au 20 septembre environ. Les environs offrent des promenades très-pittoresques et des points de vue irës-recherchés des touristes. De hautes cascades, dont l’une a une chute de 200 mètres, s’élancent du sommet des mclters et des pics couverts de neige. Le voisinage des Pyrénées fait pour ainsi dire de Pauticosa une station thermale française.

PANTIÈRE s. f. {pan-tiè-re. — Quelques étyiiadu^istes rapportent ce mot au latin pantherum, filet, du grec pus, tout, et tliêriuu^ béte sauvage, avec l’acception de piège qui sert à prendre toute espèce de bête ; mais il vhiH sans duute mieux rapporter pantenae, autre forme du mémo mot, à l’ancien fiançais puut, que l’on trouve parfois avec l’acception de filet et qui paraît être le même que le substantif pente, ce qui pend). Chasse. Espèce de filet tendu verticalement pour prendre, pendant la nuit, des compagnies de perdrix, de cailles, etc. ; L’araitjnèeleadeuse, vulgairement appelée araignée des jardins, dispase vert roulement sa toi te entre les branches des arbustes ou des /leurs de ta- même manière que nous tenduus nus PANTIKUKS. (A. d’Houdutot.) H On dit aussi pantknnij. il (Jorge où l’on v.ud un de ces tilets, pour la cliusse des pigeons samâges. Il Sue à inailles dans lequel les chasseurs mettent leurs provisions et ie gibier qu’ils ont pris.

— Pèche. Filet que Ton tend verticalement et par fond.

— Encycl. Chasse. On distingue deux sortes de pantières : la pantière simple et la panliêre couue-maillée.

La iiantière ts.mple est une longue nappe à mailles de 0"i,033 a 0"’,03â d’ouverture et fabriquée avec du til de Flandre no 24. Sa longueur est indéterminée, parce qu’elle dépend 3e l’espace que l’on veut barrer ; ou lui donne quelqut-tois jusqu’à 33 mètres. Sa hauteur est de 10 à 12 mètres ; on la borde tout autour d’une ficelle de la grosseur d’une plume à écrire. La panliêre à mailles losaugées fronce toujours à quelque endroit, ce qui offre des places plus obscures les unes que les autres et |iouvanleirrayur les oiseaux. Il nous semble préférable ua faire la panliêre à mailles carrées, parce que ces dernières soui moins visibles.,

La pantière contre-maillée Se compose de trois rets placés les uns sur les autres ; les deux rets extérieurs se nomment aumées et sont faits à mailles carrées de til de Flandre en trois brins n« 8, et d’un diamètre de 0">,27 ; le filet intérieur ou nappe à mailles losaugées, d’un diamètre de 0°»,05, est de iil de Flandre n» 24. Il a deux fois et demie l’étendue des aumées. Une ficelle très-forte et grosse comme une plume U écrire est passée dans le dernier rang de mailles des quatre côtés des aumées et de la nappe, de façon que cette dernière fasse, en fronçant, des bourses convenables et également réparties partout. À chaque coin du filet, on a formé, avec ia ficelle, une boucle destinée à recevoir les cordes dont il faut la garnir pour la faire jouer.

Autrefois, on garnissait la partie Supérieure de la pantière d’anneaux ou bouclettes dans lesquels ou passait la corde destinée à la tendre, et sur laquelle on la plissait ou ou l’étqnduit connue un rideau sur Une tringle, au moyen d’une licelle attachée au premier anneau d’un côté. Mais cette méthode rend la tendue de la pantière plus longue et moins

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simple, et nuit, par conséquent, au soceès de la chasse.

. La manière la plus expêditive et la plus commode de faire cette chasse est la suivante : Ou choisit, dans l’endroit convenable, deux arbres suffisamment élevés et à une distance voulue. On élague les plus longues branches qui, s’avnnçunt vers l’intervalle que doit occuper la pantière, pourraient l’empêcher de tomber librement. À la hauteur nécessaire, on attache, à une branche de chacun de ces arbres, deux perches ayant entre elles une distance telle que la pantière tendue la remplisse et soit éloignée de leur extrémité de Oœ.îi àora,27 ; leur élévation est combinée de manière que, dans le même cas, la pantière ait sa lisière inférieure soutenue à im,30 environ de terre. Au bout saillant de chacune de ces perches, on lie, pour servir de poulie, un anneau du diamètre de OB>,020 ; ces anneaux sont en fer, en corne ou en verre ; le verre est préférable, parce qu’il ne redoute pas l’humidité et qu’il offre un frottement moins dur aux cordes qui y passent. On attache solidement, aux boucles de ficelle qui se trouvent aux coins supérieurs de la pantière, deux cordes grosses comme le petit doigt et parfaitement câblées, dont la longueur, en supposant que la pantière n’a 32 mètres de longueur sur 12 de largeur, doit être au moins de 32 mètres. Ces deux cordes sont passées chacune dans un des anneaux liés aux perches et sont ensuite nouées ensemble. Une troisième corde de la même grosseur est liée à la Jonction des deux premières et vient aboutir h. une loge ou hutte que le chasseur élève, au moyen ■ de quelques branchages, derrière la pantière, à une distance de 6 mètres environ. La corde a une longueur telle qu’elle permet à la pantière de tomber jusqu’à terre et que le bout resté auprès du ch..sseur lui sert ensuite h la relever. Lu bas de la pantière est fixé par deux cordes qui attachent ses coins inférieurs à deux piquets en crochets, de manière que le haut du filet soit plus avancé du côté où doivent venir les oiseaux.

Pour ne pas se donner la peine de soutenir la pantière, en tenant dans sa main la corde qui sert à l’élever, le chasseur plante devant lui un piquet long de om,40 à 0<n,48 qu’il enfonce solidement, dans la terre. Ce piquet est gwrni à son extrémité supérieure d un croissant en fer qui y est vissé, les cornes un peu inclinées vers la terre. Sous ces cornes, le chasseur place un peiii.bàton lié par ï-où milieu à la corde de tirage de la pantière. Ce petit bâton, retenu par le croissant, main tient la pmilière tendue ; l’autre bout ’le la corde est-tenu par le chasseur, qui tire lorsqu’il voit un oiseau donner dans le filet ; ce. mouvement fait échapper le petit b&tou de dessous les cornes du croissant, et la pantière tombe aussitôt.

Le chasseur se cache quelquefois dans les arbres, à droite ou à gauche ; alors, à 0"i,32 en arrière du piquet dont nous venons de parler, il en plante un autre de la même longueur dont la tète est garnie d’un piton, dont 1 oeillet a om, ol3 de diamètre. Dans cet œillet, ou fait passer un bout de la corde du tirage qui se prolonge jusqu’à l’endroit où est le chasseur ; ce bout est garni d’un anneau ou d’un morceau de bois qui ne peut pus passer dans l’ueiUet du piton. Dans cet élut, dès que le chasseur voit une bécasse donner dans le filet, il lire la corde vivement à lui ; le bâton pris sous les eorues du croissant se dégage et la pantière s’abat aussitôt. La longueur de la corde est calculée de manière que l’anneau ou le bâton qui la termine vienne s’arrêter contre l’œillet du piton quand la pantière est entièrement k terre. Pour la retendre, le chasseur revient auprès ne ses piquets ; il relève le filet, engage le bàtoa sous le croissant après-s’être emparé de sa proie, emporte avec lui le bout do la corde et recommence à guetter le gibier.

Simples ou contre-maillees, les pantiàres conviennent toutes à ce genre de chasse ; cependant les pantièi-es contre-maillèes embarrassentdavautage legibieret sont, par conséquent, préférables.

On appelle aussi pantières des gorges de montagne où l’on fait chaque année lâchasse aux bisets, lorsque cet oiseau de passage fuit l’hiver de nos pays et va, dès le mois d’octobre, chercher des climats plus doux. La plus célèbre des pantières de France est. celle du col de Bellongue (Ariége). L’époque dû celte chasse est l’occasion do fêtes et de réjouissances pour la commune de Saint-Lary et pour celles qui l’avoisinent. Un large filet barre dans toute son étendue, jusqu’à une certaine hauteur, le passage du col ; des hommes sont cachés dans des huttes suspendues au bout de mâts fichés verticalement en terre. Dès que, de sou observatoire, une de ces sentinelles aperçoit dans le lointain un vol de bisets, le signal est donné, le chasseur, l’œil fixe, attend sa proie. Elle arrive. Alors des cris s’élèvent de toutes parts et poussent vers le filet les oiseaux épouvantés. Ils veulent s’élever poumfranchir l’obstacle qu’ils aperçoivent ; mais ce mouvement est prévu. L’adroit bisetier qui occupe le poste du centre, le poste d’honneur, lance dans les airs, au-dessus de la troupe, à l’aide d’une arbalète fortement tendue, un épouvuntuil formé d’un morceau de bois auquel adhèrent deux ailes de faucon. À la vue de ce simulacre, qu’ils prennent pour le redoutable oiseau de proie,

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les bisets baissent leur vol et plongent vers la partie inférieure du lilet. An moment où ils veulent.«e relever, les engins s’abaissent et les enlacent de leurs mailles itinoiubrabh’S. C’est maintenant que commence un vériiable massacre ; la foule impatiente des avides chasseurs, des curimix qui attendaient durs leurs embuscades l’heure du carnage, se précipite sur les pauvres prisonniers. On leur tord le cou et ils sont entassés dans des paniers d’osier.

PANTIN s. m. (pan-tain. — Delûtre rapporte ce mot à panier, étendre le cuir des cardes. • Qu’est-ce qu’un pantin ? lisons-nous dans le Journal de Barbier ; un bonhomme de carton qu’on fait danser avec des fils. Or, les filles et les garçons du petit village de Pantin, près de lJaris, ont eu pendant longtemps la réputation d’exceller à la danse, comme le témoignent ces vers d’une ancienne chanson : Ceux de Pantin, de Saint-Ouen, de Saint-Cloud Dansent bien mieux que tous ceux de chez nous.

Nest-il pas permis de croire, d’après ces vers, que les petits bonshommes de carton ne se sont appelés des pantins que par allusion au talent que les habitants de Pantin avaient pour la danse ? » Il serait peut-être beaucoup plus simple de rattacher pantin à pendre, avec d’autant plus de raison que les pantins sont de petits bonshommes de carton que l’on suspend avec des fils pour les faire danser). Petite figure de carton ou de bois, représentant un homme on une femme, dont les membres sont mus au moyen de fils.

— Fam. Homme qui fait des gestes ridicules ou dont la tournure est gauche et dégingandée : C’est un PANTIN, an oivit PANTIN. (Acad.) il Individu flouant sans cesse, d’unaopiuton h l’autre : Pantinpatitii/ue. Il homme sans volonté ou sans pouvoir, que l’on fait agir comme on veut :

Je ne iule qu’un pantin duot vous tene* le 01.

V, Bcoo.

. Parce qu’il court et va partout, Cs pantin su croit libre.

BÉRANOEa,

— Encycl. Les pantins furent à la mode et excitèrent une sorte de passion pousNne jusqu’à l’extravagance au commencement de t année 174S. llarbier eu parle uiusi-diius son Journal (l. {Il, p. 1-3) : < Dans le courant de l’année dernière (174U), on a imaginé, à Paris, dos joujoux qu’on appelle des pantins. Celait d abord pour faire jouer les enfant !) ; mais ils ont servi ensuite à amuser mut le public Ce sont de petites figures faites de carton dont les membres sépares, c’est-à-dire taillés séparément, sont attachés par des liis pour pouvoir jouer et remuer. Il y a un fil derri-’re qui correspond aux différents membres et qui, laissaut remuer les brus, les jambes et la tète.de la figure, lu font danser. Ces petites figures représentent Arlequin, Searamouche, .Mitron, berger, bergère, etc., et sont peintes, en conséquence, do toutes sortes do laçons- Il y en a eu de peintes par de bons peintres, entre autres par M. Boucher, un des plus fameux de l’Académie, et qui se vendaient cher (la duchesse de Chartres paya un de ces pantins 1,500 livres). Ces fadaises oui occupé et amusé lout Paris, de manière qu’on ne peut aller dans aucune ma, .son (en junvier 1747) sans en trouver de pendus à toutes les cheminées. Un kh fait présent & toutes les fcuiMies ou dlles, et lu fureur eu est au point qu’au commencement de cette année toutes les boutiques, en sont remplies pour les étreintes. Cette invention n’est pas nouvelle ; elle est seulement renouvelée comme bien d’autres choses ; il y a vingt ans que cela était de même à la mode. Il y a une* chanson de caractère consacrée pour cette petite figure :

Que pantin serait content

S’il avait l’art de vous plaire 1

Que /mutin serait contînt

S’il vous plaisait en dansant-Cette sottise a pas.^è de Paris dans les provinces. Il n’y avait point de maisons de bon air où il n’y eût des pantins de Paris. Les plus communes de ces bagatelles se vendaient d’abord 24 soua. Comme cela est parvenu à un certain excès parce que tout te monde en a, petits et grands, cela tombe de même et cela devient insipide, >

L’auteur anonyme d’un poème sur le luxe, publié en 1732, prétend qu’un règlement da police proscrivit ce joujou, « parce que les femmes, vivementimpressionnées parle spectacle continuel de ces petites figures, étaient exposées à mettre au monde des enfants à membres disloqués, des enfauts pantins. > Les modistes, les ouvrières habillaient les dames à la pantin. À la cour, à la ville, on voyait jusqu’à des vieillards tirer de temps à autre des pantins d’une main tremblotante, pour les faire danser, ce dont s’indignait si ibrid’Alembert. Ces amusements fourniraient un ample xujet de réflexion sur la nullité morale d’une partie des hautes classes à cette époque et sur les niaiseries qui remplissaient leurs loisirs. Les nobles filaient, faisaient de la tapisserie, juuaienl au pantin, tombaient pour ainsi dire eu enfuuce, taudis que le peuple se faisait homme.

On dit encore aujourd’hui de quelqu’un qui varie souvent’dans ses opinions ou dans ses § oÙts ; C’est un pantin, La race decespanfi’nâ, laits de chair et d’os comme les autres hommes, ne nous semble malheureusement pas