Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 4, Ocu-Oz.djvu/52

Cette page n’a pas encore été corrigée

1278

ÔGCO

O bienheureux celui qui, loin des courtisans Et des palais dorés, pleins do soucis cuisantâ, Sons quelque pauvre toit, délivré de l’envie, Jouit des doux plaisirs de la rustique via !

On cita souvent ce texte, soit complet, en l’appliquant aux cultivateurs, soit tronqué, pour en faire l’application à divers états dont on veut vanter tes avantages.

■ Aux yeux du philosophe, la république des abeilles n’est pas moins intéressante que l’histoire des grands empires, et ca n’est peut - être que dans les petits États qu’on peut trouver le modèle d’une parfaite administration politique : O fortunatos nimium, sua si bona norinti »

D’Al.EMBERT.

« Des voleurs 1 s’écria Triptolème, il n’y en a pas plus dans ce pays qu’il n’y a d’agneaux à Noël ; je vous l’ai dit cent fois, Baby, il n’y a pas ici de montagnards pour venir nous tourmenter ; c’est une terre de tranquillité et d’honnêteté : O fortunatos nimium.’

Walter Scott.

« O fortunatos nimium, sua si bona norint, Agricolas !

Heureux les cultivateurs s’ils connaissaient leur félicité I Heureux l’homme des champs si, comme le poète et l’artiste, il savait jouir des merveilles que la nature étale sous ses yeux !... Heureux l’homme des champs s’il était tout ensemble Corydon et "Virgile ! Mais il n’est que Corydon. »

II. Rigault.

OFTERDINGEN (Henri d"), célèbre minnesinger ou troubadour allemand, né en Saxe vers la fin du xnc siècle. Il passa une partie de sa vie à la cour de l’archiduc d’Autriche Léopold VII et remporta le prix au combat poétique de Wartbourg (1227), où il lutta contre Wolfram d’Esehenbaeh. On lui a attribué une partie des fabliaux réunis sous ce titre : Heldenbuck {le Livre des héros), recueil qui est pour l’Allemagne ce qu’est pour la France la Chronique de Turpin ou le Roman des douze pairs. Il est l’auteur de quelques iieders, conservés dans le manuscrit de Colinar ; enfin, on Jui doit le poème intitulé Laurin, qui est son plus beau titre de gloire. C’est ù tort que quelques-uns l’ont regardé comme l’auteur des Nicbelungen. 11 est surtout redevable de sa célébrité au roman de Novalts.

OFTIE s. f, (o-ftl). Bot. Syn. de spielman-

IsVE.

OFVANAKER, bourg et paroisse de Suède, préfecture de Gefleborg, a 24 kilom. O.-S.-O. de Gefle ; forges importantes.

OG, roi de Basan. Il voulut s’opposer nu passage de Moïse et des Israélites et fut vaincu. Moïse le fit tuer, avec tous ses enfants et tout son peuple. Les Israélites s’emparèrent ensuite de ses États, dévastèrentsoixnnte villes et en exterminèrent tous les habitants, avec cette sauvage barbarie qui disr tinguait les tribus hébraïques dans leurs invasions. Son royaume, qui avait pour capitale Astaroth, échut en partage.a la tribu de Manassé. Le roi Og était de taille gigantesque. Les traditions rabbiniques en ont fait un personnage fabuleux et tout à fait légendaire. D après elles, Og échappa au déluge universel en montant sur l’arche de Noé, qui lui fournit de quoi se nourrir. Og vivait encore du temps de Moïse, et il fit alors la guerre aux Israélites. Ayant pris une montagne pour la jeter sur le camp d’Israël, la montagne, creusée par des fourmis, s’enfonça autour de sa tête, de façon à lui former un collier, et il ne put s’en débarrasser. Moïse en profita pour le tuer en le frappant au talon avec une hache,

OGcÉROSTYLE s. m. (o-gsé-ro-sti-le — du gr. ogk&ros, euilé, et de slyie). Bot. Syn. de

STYLONCÈRE.

OGCODE s. m. <o-gko-de — du gr. oglcôdes, enlle). Entom. Genre d’insectes diptères brachocéres, de la famille des tanystomes, tribu des vésiculeux, comprenant trois ou quatro espèces qui habitent la France et l’Allemagne.

— Encycl. Les ogeodes sont des insectes généralement d’assez petite taille, caractérisés par une tête petite, globuleuse, presque entièrement occupée par les yeux ; trois ocelles lisses ; les antennes très-petites ; la trompe, le suçoir et les palpes tout à fait retirés dans une cavité et presque invisibles ; je corps court et rende ; le corselet bossu ; l’abdomen comme vésiculeux ; les ailes écartées et inclinées ; le3 tarses terminés par trois pelotes. Leurs métamorphoses sont inconnues et on sait peu de chose sur leurs mœurs ; us vivent dans les lieux humides et aquatiques et sont généralement assez rares ; on les trouve voltigeant autour des rieurs ou posés sur les tiges des herbes. Vogeode bossu est long d’environ 0"0, ol, noir avec l’abdomen blanc et les pied < d’un fauve pâle j cette espèce habite une pa tie de l’Europe.

OGCODère s. m. (o-gko-dè-re — du gr. oçfcos, enflure ; derâ, cou). Entom. Genre d insectes coléoptères tétrnmèrea, de la famille des xylophages, tribu des lyctides,

OGER

comprenant deux espèces qui habitent la Guyane et la Nouvelle-Grenade.

ogeodocère s. f. (o-gko-do-sè-re — du gr. oglcâdês, enflé ; keras, corne). Entom. Genre d’insectes diptères brachocéres, de la tribu des bombyliens, dont l’espèco type habite l’Amérique du Nord.

OGDENSBURG, bourg des États-Unis d’Amérique, État de New-York, ch.-l. du comté de Saint-Lawrence, à 240 kilom. N. d’Albany, sur la rive droite du Saint-Laurent ; commerce considérable.

OGDOADE s. f. (o-gdo-a-de — de ogdoos, huitième, formé de oktô, huit). Groupe de huit choses ou de huit personnes.

— Hist. relig. Dans le gnosticisme valentinien, Groupe de huit divinités auxquelles tous les autres esprits ou éons, mâles et femelles, doivent la naissance, et qui sont : l’Abîme, le Silence, l’Intelligence, la Vérité, le Verbe, la Vie, l’Homme et l’Église.

OGE (Vincent), un des, premiers chefs de l’insurrection de Saint-Domingue, né dans cette île vers 1750, mort en 1791. Il était mulitre et appartenait à une famille libre, qui lui fit donner une bonne éducation. Ogé suivit la carrière des armes, devint lieutenant-colonel, retourna dans son pays natal au commencement de la Révolution, fut député à Paris, auprès de l’Assemblée constituante, en 1789, pour réclamer les droits que les colons refusaient aux hommes de couleur, entra en relation avec les principaux membres de la Société des amis des noirs et trouva auprès de l’Assemblée, dans Barnave, un avocat éloquent, qui prononça dans un discours les paroles devenues fameuses : « Périssent les colonies plutôt qu’un principe !» L’Assemblée ayant renvoyé à un comité la pétition qui réclamait l’émancipation immédiate des noirs, Ogé résolut de hâter par la force la mise à exécution du décret du S mars reconnaissant à tout citoyen libre, sans distinction de couleur, le droit d’être admis à tous les emplois. Dans ce but, il retourna à. Saint-Domingue en passant par les États-Unis, où il acheta des armes, débarqua près du Cap, se mit à la tête d’environ 300 hommes et somma le gouverneur militaire du Cap de faire exécuter le décret de la Constituante. Sa tète fut alors mise à prix et un corps de troupes marcha contre lui. Vainqueur dans une première rencontre, il fut battu dans une seconde, se réfugia avec Son lieutenant Chavanne dans la partie espagnole de l’île, fut livré peu après et condamné à être roué vif, sentence que le gouverneur général de Saint-Domingue n’hésita point à taire exécuter.

OGÉE (Jean), géographe français, né à Chaource, près de Laon, en 1723, mort à Nantes en 1789. Il avait servi dans la gendarmerie royale, lorsque, en 1748, il entra dans le corps des ponts et chaussées de Bretagne, en qualité d’ingénieur géographe. Outre des cartes du comté de Nantes et de la Bretagne, on a de lui : Atlas itinéraire de la Bretagne (Paris, 1709, in-4") ; Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne (Nantes, 1778-nso, 4 vol. in-4o), ouvrage qui coûta beaucoup de veilles h son auteur.

OGEECHÉE, rivière des États-Unis d’Amérique, État de Géorgie. Elle prend sa source dans le N. de l’État, coule au S.-E. et se perd dans l’Atlantique, au S.-O. do l’embouchure de la Savannah, après un cours d’environ 240 kilomètres.

OGEGHA s. m. (o-jé-ga). Bot. Fruit du Congo, de couleur jaune, semblable à uno poire.

OGER, village et commune de France (Marne), cant. d’Avize, arrond. et à 12 kilom. d’Epernay, ù 29 kilom. de Chàlons ; 709 hab. Le chœur de l’église renferme 48 belles stalles provenant de l’abbaye de Toussaint, de Chalons.

OGER LE DANOIS. V. Ogier,

OGERON DE LA BOUÈKE (Bertrand d’), marin français, né en Anjou en 1015, mort k Paris en 1G75. Depuis 1041, il était capitaine dans un régiment de marine lorsqu’il se laissa persuader, en 1650, d’organiser à grands frais une expédition pour coloniser Ouatinigo, dans l’Amérique du Sud. Arrivé à la Martinique, il renonça à une entreprise qui n’otfrait aucune chance de succès, essaya de se faire céder par le gouverneur Duparquet une partie de l’île et, ayant échoué dans ce projet (165S), se rendit à Saint-Domingue avec les hommes qui l’accompagnaient. Ayant fait naufrage en abordant à Léogane, il vit ses marchandises et ses provisions perdues, dut congédier son monde, vécut quelque temps avec les boucaniers qui s’étaient réfugiés dans l’Ile, fit ensuite plusieurs tentatives de colonisation qui restèrent infructueuses, lutta avec une rare persévérance contre la mauvaise fortune qui semblait s’attacher à toutes ses entreprises, se rendit plusieurs fois en France pour s’y procurer des hommes et de l’argent, obtint, en 1665, le gouvernement de l’île dé la Tortue, où les boucaniers avaient leur principal établissement, et parvint, par sa prudence et par son courage, à faire reconnaître son autorité. Ayant obtenu, en 1667, l’envoi d’un certain nombre de femmes, il vit bientôt un changement sensible s’opérer dans la colonie, qui se peupla avec une extrême ra OGiÉ

pidité. « Sous prétexte d’envoyer ses marchandises en France, dit Eyiiès, il acheta deux navires qui furent moins a lui qu’aux habitants. Chacun y embarquait ses denrées pour un fret modique. Au retour, Ogeron faisait publiquement étaler la cargaison ; les colons prenaient des marchandises ; il n’exigeait en payement que la simple parole des acheteurs. Cette conduite lui gagna tous les cœurs et lui ouvrit toutes les bourses. » En 1673, il résolut de profiter de la guerre qui venait d’éclater entre la France et l’Espagne, pour enlever à cette dernière puissance tout ce qu’elle possédait dans l’Ile de Saint-Domingue. Il s’empara de plusieurs ports occupés par les Espagnols et établit une colonie dans la péninsule de Samana, sur la côte orientale de l’îlerL’année suivante, il se rendit à Paris pour y faire adopter ses plans par le ministère ; mais, presque aussitôt après son arrivée, il succomba à une maladie qu’il avait contractée en Amérique, et eut pour successeur dans le gouvernement de la Tortue son neveu Poinoy. Ogeron mourut pauvre, laissant la réputation d’un homme de bien qui, dans ses entreprises, s’était constamment occupé de l’intérêt général, sans jamais songer à amasser une fortune qu’il lui eût été si facile d’acquérir.

OGÉVILLER, village et comm. de France (Meurthe-et-Moselle), cant. de Blamont, arrond. et à 19 kilom. de Lnuéville, sur laVerdurette ; 592 hab. Restes d’un ancien château fort.

OGGEUSHEIM, ville de Bavière, cercle du Rhin, à 1S kilom. N.-N.-O. de Spire, sur le chemin de fer de Ludwigshafen à Mayencé ; 1,500 hab. Schiller y écrivit son draine de Ficsgue dans l’auberge Zum Viehhofe. La chapelle de Lorette y attire un grand nombre de pèlerins. On y remarque aussi un couvent de minorités et une immense fabrique de peluche.

OGUAM ou OGM1DS, dieu de l’éloquence, chez les Gaulois. Le satirique Lucien parle de ce dieu, qui pourrait bien n’être qu’un surnom de Gwyon, regardé par les Gaulois comme le dieu de la science et l’inventeur de l’écriture. Suivant les triades des ’bardes, • c’est lui qui écrit Sur des pierres les arts et les sciences du monde. » Or, l’écriture s’appelle og/iam en gaélique. À l’époque gallo-romaine, quand les idoles s’introduisirent en Gaule, on représentait cet Ogmius comme un vieillard portant les attributs d’Hercule, la peau de lion, la massue, l’arc et les flèches en signe de puissance et traînant après lui une foule d’hommes attachés par l’oreille à des chaînes d’or et d’ambre qui partaient de sa langue. Ogham a quelque analogie avec l’Hermès des Grecs.

OGHER, rivière de la Russie d’Europe, dans le gouvernement de Livonie. Elle prend sa source dans le district de Wenden, près de Loubeï, coule à i’O., entre dans ia province de Riga et se jette dans la Dwina du Sud, à Iskoul, après un cours de 100 kilom.

OGH1NSKI, canal de la Russie d’Europe, gouvernement de Minsk. Il a son origine sur la rive gauche de la Szczara, près du village de Sventitsi, traverse le lac de ce nom et va déboucher dans l’Iaselda. Son développement total est de 44 kilom. du N. au S. Ce canal établit une communication entre la Baltique et la mer Noire.

OGI s. m. (o-ji). Ichthyol. Nom vulgaire de la grenouille, aux environs de Mézières. Il On dit aussi ouier.

OGIBI s. m. (o-ji-bi). Vitic. Variété de raisin muscat.

OGIEN ou WAJAN, dieu du feu, chez les anciens Slaves. On le représentait sous la forme d’un jeune homme vigoureux, mais boiteux, pour personnifier la passion qui s’allume, s’accroît par mouvements inégaux et tombe tout à coup. C’était le dieu du feu intérieur, qui brûle dans les entrailles des humains tout comme au fond de la terre.

OG1ER (Charles), littérateur et poète latin moderne, né à Paris vers 1595, mort en 1G54, ^Lorsqu’il eut fait ses études de droit à Valence, il exerça pendant quelque temps la profession d’avocat près du parlement de Paris, puis renonça au barreau, devint secrétaire de Claude de Mesmes, qu’il accompagna dans ses ambassades en Suède, en Danemark, en Pologne, et finit sa vie chez les chanoines réguliers de Sainte-Geneviève, C’était un érudit, qui composait avec beaucoup de facilité des vers latins. On a de lui, sous le titre de Ephemerides, sive iter danicum, suecicum, potoniewn (Paris, 1656, in-12), la relation, entremêlée de vers latins, de son voyage dans les pays du Nord. On y trouve des particularités curieuses.

OGIER (François), écrivain français, frère du précédent, mort à Paris en 1670. Tout jeune encore, il manifesta un goût très-vif pour les lettres, entra dans les ordres, acquit rapidement de la réputation comme homme d’esprit et comme orateur de la chaire, reçut le titre de prédicateur du roi et fut doté de riches bénéfices. Homme du monde avant tout, avide de bruit et de renommée, compté au nombre des beaux esprits de son temps, il répondit à une diatribe du Père Garasse, intitulée Doctrine curieuse (1623) et dirigée contre les beaux esprits, par un juge-

OGtË

ment et censure de la Doctrine curieuse (1623), écrit dans lequel il attaqua les idées, le style grotesque, les arguments ridicules, les calomnies de ce jésuite. Après cet ouvrage, qui fit grand bruit, Ogier lit paraître une Apologie de Balzac (1627), dans laquelle il défendait avec beaucoup de vigueur le célèbre écrivain. contre le feuillant André, auteur d’un ouvrage satirique intitulé : Conformité de l’éloquence de M. de Balzac avec celle des plus grands personnages du temps passé et du présent. Le Père Goulu, général des feuillants, étant intervenu dans le débat par ses Lettres de Phyllargue à Ariste, dans lesquelles il attaquait également Balzac avec la dernière violence, Ogier lui répondit par une pièce de vers qu’on trouva si belle que Balzac eut, dit-on, la faiblesse de vouloir passer pour en être l’auteur. En 1628, Ogier publia en tête d’une édition de Tyr et Sidon, tragi-comédie de Jean de Schelandre, une très-curieuse préfaco remplie d’idées hardies pour le temps. " Ogier, dit M. V. Fournel, y pose nettement la théorie du drame et en démontre la légitimité, par le motif que ce mélange du comique au sérieux, du noble au familier et même au trivial, est conforme aux vicissitudes ordinaires de la vie et offre l’image fidèle du monde tel qu’il est. Il prouve que la chose est ancienne si le mot (tragi-comédie) est nouveau, et que l’antiquité l’a connu. Il attaque les unités au nom de la vraisemblance ; il s’en prend à l’habitude de la tragédie française de tout mettre en récits ; il veut substituer l’action à la narration, qui a souvent le tort d’ètro déplacée et de refroidir l’intérêt ; il s’élève enfin contre l’esprit de tradition et de routine qui fait craindre de sortir des voies tracées et il indique la nécessité d’un art nouveau pour des temps nouveaux. » En 1648, il accompagna Claude de Mesmes au congrès de Munster. De retour à Paris, ii s’adonna quelque temps encore à la prédication, puis y renonça pour ne plus s’occuper que de travaux littéraires. Outre les écrits déjà mentionnés, nous citerons de lui : Lettres écrites pendant un voyage en Allemagne, publiées aveu le Voyage de Munster par Joly ; Actions publiques (Paris, 1652-1G55, 2 vol. in-4o), recueil de sermons, d’éloges, etc. ; Oraison funèbre de Philippe IV, roi d’Espagne (Paris, 1606), et des vers français insérés dans divers recueils.

OGIER (Joseph-Marie), écrivain religieux français, né à Crémieu (Dauphiné), mort en 1821. Il entra dans les ordres et s’occupa, pendant la plus grande partie do sa vie, de missions. Nous citerons de lui : Bréviaire du pénitent (Lyon, 1819) ; Conférences et discours sur divers points de morale (Lyon, 1821, 2 vol. in-12). Il a publié aussi quelques traductions, entre autres : Moyens de salut pour les chrétiens de tous les sexes, de tous les états et de tous les âges, de l’abbé Arvisenet (Lyon, 1817).


OGIER LE DANOIS, nommé aussi OGER, AGER et même AUTCAIR, personnage fameux dans les légendes de chevalerie, un des preux de Charlemagne. Il était originaire d’Austrasie, et c’est par une étrange aberration que les conteurs en ont fait un Danois. Un des éditeurs des poèmes qui se rapportent à ce personnage, M. Barrois, pense qu’il faut lire Ogier l’Ardennois ou Ogier d’Ardenmarche. Ogier fut l’émule des Roland, des Renaud de Montauban et des Olivier. Las du métier des armes, il se fit moine et mourut à l’abbaye de Saînt-Faron, à Meaux, vers la fin du ixe siècle. Son souvenir est resté longtemps populaire, et son nom se retrouve dans une des figures de nos jeux de cartes, le valet de pique, de même qu’un autre des quatre valets a retenu le nom d’un capitaine fameux du xve siècle, La Hire.

Ogier de Danemarche ou Ogier le Danois, chanson de geste du xiie siècle, composée par le trouvère Raimbert de Paris, en dialecte wallon. C’est une des plus intéressantes du cycle carlovingien, par la réalité des physionomies et des scènes de mœurs que sert à encadrer la fiction.

Cette épopée eut probablement pour origine des chansons patriotiques chantées dès le ixe siècle, mais qu’on n’a songé à rédiger qu’au xiie siècle ; la langue wallonne, dans laquelle elle est écrite, sert encore de patois à la plupart des populations du nord-est de la France et d’une partie de la Belgique. « Il est certain, dit M. Barrois, l’éditeur d’Ogier le Danois, qu’un plus ancien poète a devancé Raimbert de Paris, car des chansons de geste latines, orales ou écrites, étaient répétées par les populations guerrières au ixe siècle : cependant, nous aurions peine à admettre qu’une plus antique version en langue romane eût précédé celle que nous offrons au public ; les bénédictins, si bons juges en cette matière, pensent que notre texte appartient au xie siècle ; néanmoins, nous n’oserions lui assigner une date antérieure au commencement du xiie siècle. »

La première partie du poëme a pour titre les Colères d’Ogier. Ce que l’on pourrait appeler les premiers chants, quoique une telle division n’existe pas dans l’original, promène le lecteur, non sans intérêt, à travers des descriptions de la vie guerrière et chasseresse des hauts barons du temps de Charlemagne ; la scène se passe dans les Ardennes, berceau de la famille d’Ogier. Les chants qui suivent transportent le lecteur en Italie, où va se réfugier le paladin après l’épisode le