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plan du réticule dans le plan focal de. l’objectif.

Dans la lunette do Galilée ou lunette de spectacle, l’oculaire est formé d’une lentille biconcave, par conséquent divergente, destinée à donner une image droite ; mais alors l’image réelle donnée par l’objectif se forme au delà de l’oculaire, et l’image perçue par l’œil n’en est pas moins amplifiée.

Les oculaires employés pour microscopes, longues-vues et lunettes astronomiques sont toujours composés de plusieurs verres destinés à compenser les aberrations de sphéricité et de réfrangibilité. Ondistingue les oculaires généralement usités en trois principales sortes : l’oculaire de Campani, celui de Ramsden et celui de Dollond.

Oculaire de Campani. Il se compose de deux lentilles planes-convexes dont les faces planes sont tournées du côté de l’œil. Il s’emploie pour les microscopes et pour les lunettes astronomiques appelées chercheurs, qui n’ont pas de réticule. Le premier verre reçoit les rayons lumineqx qui émergent-de l’objectif et concourt avec lui à former une image renversée de l’objet ; te second verre faitTofflce de loupe et donne l’image amplifiée.

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Oculaire de liamsden. Cet oculaire se compose de deux lentilles planes- convexes dont les surfaces convexes sont tournées vers l’œil. L’image réelle et renversée donnée par l’objectif se forme en avant de la première lentille et les deux verres qui composent l’oculaire font simultanément l’office de loupes. Leurs pouvoirs amplilîcatours se multiplient donc l’un par l’autre. Cet oculaire est employé dans les grandes lunettes munies d’un réticule.

Oculaire de Dollond. L’oculaire de Dollond est composé de quatre verres plans-convexes achromatisés, dont les deux premiers tournent leurs faces planes vers l’objectif, et les deux autres vers l’œil. L’image réelle et renversée fournie par l’objectif se forme en avant du système de ces quatre verres ; les deux premiers redressent cette image qui irait se former entre les deux autres. Ces deux derniers verres forment un oculaire de Campani.

Dans chacun des trois types, les distances ui séparent les lentilles les unes des autres épendent des longueurs de leurs foyers. Voici la règle empirique adoptée par M. Secrétan dans la construction de l’oculaire de Dollond. Pour les longues-vues, p etp’ désignant les distances focales principales des deux premières lentilles, g et q’ celles des deux autres, la distance des deux premières étant d, celle de la secondo à la troisième d’, enfin celle des deux dernières d", il fait p, p’, q et q’ proportionnels à 10, 11, 12 et 9 ; alors

2 2

d est représenté par 7(p + p’), ou-21, ou H ;

d’l’est par - (p + p’ + q + q’) ou ~ 42, c’est 2 2

à-dire 21 ; enfin d" l’est par - (q + g’) ou - 27,

c est-à-dire 18. Il obtient ainsi des longuesvues excellentes.

Nous avons dit que le grossissement est principalement obtenu par l’oculuire ; il y a, pour le déterminer, plusieurs moyens que nous devons faire connaicre. Legrossissementd’une lunette est le rapport de l’angle sous lequel l’image d’un objet est vue à travers cette lunette à celui que l’objet lui-même sous-tendrait à l’œil nu. Le moyen le plus simple pour obtenir ce rapport est celui qu’employait Galilée, mais il ne donne des résultats suffisamment approchés que pour les lunettes peu puissantes ; il consiste à observer en même temps l’o’bjet placé en avant d’une mire avec l’un des yeux nu et avec l’autre armé de la lunette et à comparer les dimensions apparentes des deux images. Les divisions de la mire paraissent agrandies comme l’objet à l’œil armé de la lunette, mais il est facile d’apprécier le nombre de divisions non agrandies de la mire que contient l’une de ses divisions amplifiées.

Pour arriver à un résultat plus exact, on remarque que le demi-angle sous lequel on verruit l’objet en plaçant son œil à l’endroit occupé par l’objectif a pour tangente le rapport de la demi-image fournie par cette lentille à sa distance locale et que d’un autre côté le demi-angle sous lequel apparaît l’image fournie par l’oculaire a pour tangente le rapport de la demi-image observée à l’aide de la loupe, et qui n’est autre que l’image fournie par l’objectif à la distance focale de cette loupe, c’est-à-dire de l’oculaire ; car, pour que la vision à travers une loupe soit distincte, il faut que l’objet coïncide presque exactement avec son foyer. Cela posé, dans le rapport des deux angles, représenté avec une suffisante approximation par celui de leurs tangentes, la grandeur de l’image réelle fournie par l’objectif disparaît, et il reste le rapport des deux distances focales de l’objectif et de l’oculaire. Cette méthode a un inconvénient grave ; c’est que la distance focale de l’oculaire, étant très-petite, ne peut pas être connue avec une suffisante approximation ; mais ou obtient aisément une autre formule plus convenable du même rapport.

Si l’on tourne l’objectif vers un espace éclairé et que l’on présente un écran de papier blnncà une petite distance en arrière de

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l’oculaire, il viendra s’y former une image circulaire très-lumineuse qui ne sera autre que celle de l’ouverture de l’objectif. Joignons les deux extrémités d’un même diamètre de l’objectif au centre optique de l’oculaire, l’image de l’ouverture se trouvera à une distance /’ de l’oculaire ; d’un autre côté, la distance de l’oculaire à l’objectif sera F + (. en désignant par V et par f les distances focales de l’objectif et de l’oculaire ; le rapport du diamètre de l’objectif à l’image sera donc F + f F

-.f-, qui se réduit sensiblement '*-* + l, car

f différera toujours très-peu de f. Cela posé, il ne s’agirait plus que de mesurer le diamètre de l’objectif et celui do l’image. La première mesure ne présente aucune difficulté, mais celle de l’image serait aussi difficile a. obtenir directement que celle de f. On emploie pour y arriver un petit instrument imaginé par Ramsden, qui se compose d’un écran formé d’une substance mince et transparente sur laquelle sont tracées de fines divisions, par exemple des vingtièmes de millimètre, et d’une loupe qui permette d’apercevoir les divisions ; l’écran et la loupe sont disposésdans un petit tuyau qu’on peut adapter à la lunette, dans le prolongement de son axe en avant de l’oculaire, et sont d’ailleurs mobiles indépendamment l’un de l’autre. Pour faire l’expérience, il faut amener l’écran dans la position où il doit être pour que l’anneau oculaire s’y dessine nettement, et la loupe à une distance de l’écran telle que les divisions puissent être lues aisément. Cela fait, on obtient le diamètre de l’anneau à moins d’un vingtième de millimètre et on en déduit le grossissement avec une approximation en général suffisante.

OCULAIREMENT adv. (o-ku-lè-rc-manrad. oculaire). Par le secours des yeux : S’assurer otuLAiitiiMENT d’un fait. Il Peu usité.

OCULARISTE s. m. (o-ku-la-ri-ste — rad. oculaire). Ohir. Celui qui prépare des pièces destinées à l’étude de i’anatomie et des maladies de l’œil.

OCULATION s. f. (o-ku-la-si-on — du Int. oculus, œil, bourgeon).Arboric. Sorte de greffe ; que l’on appelle plus ordinairement greffe

en ÉCUSSON.

OCULÉ, ÉE adj. (o-ku-lé — du lat. oculus, œil). Qui a des yeux : Animaux oculés.

— Qui a de bons yeux : Consolez-vous, bonne cousine, de n’avoir pas vu les glandes des crucifères ; de grands botanistes très-bien ocu-Llis us les ont pas mieux vues. (J.-J. Rouss.)

— Hist. nat. Qui a des taches ou des trous comparables à des yeux.

— s. f. pi. Entom. Tribu d’insectes hémiptères hétéroptères, de la famille des géocorises ; comprenant des genres qui sont caractérisés surtout par des yeux très-gros, tels que les leptopes, les acanthies et les pélogones.

— Encycl. Entom. Les qculées ont beaucoup d’analogie avec les nudicolles, en ce qui concerne le petit nombre d’articles de la gaine et du suçoir, ainsi que le mode d’insertion et les fonctions des pieds ; mais elles s’en distinguent par leur rostre (bec) libre et ordinairement droit, leur labre saillant, leurs yeux très-gros et leur tête non rétrécie en arrière. Cette tribu renferme trois genres principaux, les acanthies, les leptopes et les pélogones, qui ont été subdivisés par les auteurs modernes. Les insectes de ce groupe, confondus avec un grand nombre d’hémiptères sous le nom collectif de -punaises, ressemblent, en effet, beaucoup à ces dernières par leur organisation et leurs mœurs. Ils vivent en général dans les prairies humides et les lieux aquatiques.

OCULÉ, ÉE (o-ku-lé) part passé du v. Oculer. Greffe par oculation : Poiriers oculês.

OCULER v. a. ou tr. (o-ku-lé — du lat. oculus, œil, bourgeon). Arboric. Greffer par oculation, en écusson. Il Peu usité.

OCOLI s. m..(o-ku-li — mot lat. qui signif. les yeux). Liturg. Troisième dimanche de carême, dont l’introït commence par les mots Oculi mei semper...

OCULIFÉRE adj. (o-ku-li-fè-re — du lat. oculus, œil ; fera, je porte). Hist, nat. Qui porte un œil : l’apitle oculifere.

OCULIFORME adj. (o-ku-li-for-me — du lat. oculus, œil ; forma, forme). Hist. nat. Qui a la forme d’un œil.

OCULINE s. f. (o-ku-li-ne — dihiin. du lat. oculus, œil). Zooph. Genre de polypiers lamellifères, formé aux dépens des mifthépores, et comprenant une douzaine d’espèces qui vivent dans la Méditerranée et les mers équatoriales, et en outre plusieurs espèces fossiles des terrains secondaires et tertiaires.

— Encycl. Les ocutines ont le corps raccourci et présentent vingt-quatre tentacules disposés autour de l’orifice buccal ; ces polypes sont renfermés dans des cellules stelliformes, régulières, à vingt-quatre lames, comme celies des caryophyllies, mais disséminées sans ordre apparent. Ils sécrètent en commun un polypier solide, pierreux, à rameaux lisses et irréguliers. Presque toutes les espèces vivantes (dix au moinsj se trouifent dans les mers des pays chauds, L’oculine Vierge, à rameaux nombreux, tortueux, d’un blanc de lait, à cellules irrégulièrement sail OCYM

tantes, habite la Méditerranée et l’océan Indien. L’oculine rose, polypier très-petit, à rameaux très-nombreux, atténués, verruquoux, roses, se trouve aux environs de Saint-Domingue. On connaît aussi plusieurs espèces fossiles, propres surtout au terrain corallien.

OCULISTE s. m. (o-ku-li-ste — du lat. oculus, œil). Médecin qui s’occupe spécialement des maladies de l’œil : Z’oculiste a aussi pour mission de tâcher de voiler la mutilation qui résulte de la perte plus ou moins complète des parties qui entrent dans la composition de l’œil. (Lemonnier.) Quand l’Amour aveugle prend l’Hymen pour oculiste, il y voit’bïentôt plus clair qu’il ne veut. (Petit-Senn.)

Comment vont aujourd’hui tes yeux, Demandait Floricourt 4 Ba nièce Isabelle ?

— Mais, mon oncle, répondit-elle. Mon oculiste dit que je vois beaucoup mieux.

— Adjectiv. : Les médecins oculistes romains étaient le plus souvent des affranchis. (Sichel.)

Oculistes (SOCIÉTÉ TRRS - ÉCLAIRÉE DES), association’semi-philosophique, qui existait en Allemagne au milieu du siècle dernier.

OÇULISTIQUE s. f. (o-ku-li-sti-ke — rad. oculiste). Méil. Science de l’oculiste, médecine de l’œil.

OCULO-MUSCULA1RE adj. (o-ku-lo-musku-lè-re — du lut. oculus, œil, et de musculaire). Anat. Qui a rapport aux muscles de l’œil : Tendons ock(o-mu5culairks.

OCULOS HABKNT, ET NON VIDEBUNT

(Ils ont des yeux et ne verront jamais), Paroles tirées du psaume : In exilu Israël de Hgypto.

« Il y a des hommes véritablement aveugles qui ne voient rien par le cœur ni par la pensée, qui ne voient que des yeux du corps. Si- vous leur dites que d’anciennes sociôiés sont détruites, ils ne vous comprendront pas et se riront de vous, parce qu’ils voient de tous côtés des champs cultivés, des maisons et des villes remplies d’hommes. Que dire à ces aveugles, sinon : Oculos habenles, non videtis ?»

P. Leroux.

> Oculos habent, et non videbunt ; aures habent, et non audient, avait dit le Psalmiste.» lis n’ont rien appris ni rien oublié, » répétait, trois mille ans après, le grand martyr de la Sainte-Alliance. En voyant ce qui se passe à Madrid, je me demande ce qu’ont k gagner les réactionnaires et absolutistes a provoquer si insolemment le débat public sur des objets qu’ils auraient intérêt, s’ils avaient pu rien apprendre depuis soixante et dix ans, à laisser dans un sanctuaire fermé à la discussion profane. »

H. Lamarcue.

« O mânes des Rubens, des Boullongne, des Le Brun, des Jouvenet, etc., vos immortels ouvrages sont sous les yeux, mais de qui ? des idoles des gentils : Oculos habent, et non videbunt. >

Diderot.

OCULO-ZYGOMATIQUE adj. (o-ku- !o-zigo-ma-ti-ke — du lat. oculus, œil, et de zygomatique), Méd. Se dit d’un trait qui s’étend du grand angle do l’œil au zygoma : Trait

OCULO -ZYGOMATIQUK.

OCOLUS-CHRIST1 s. m. (o-ku-luss-kri-sti.

— mots lat. qui signif. œil du. Christ). Bot. Nom vulgaire d’une espèce d’aster.

OCULUS-MUNDI s. ni. (o-ku-luss-mon-di

— mots lut. qui signif. œil du monde). Miner. Nom ancien de l’hydrophane.

OCUMARA, village et port de Colombie, département de "Venezuela, sur la mer des Antilles, à l’K. de Porto-Cabello. Le port est bon, bien abrité et défendu par une batterie.

OCY (du gr. o’kus, rapide, le même quo le sanscrit âçu, zend âçu, d’où un des noms aryens du cheval, désigné comme le coureur rapide : sanscrit açva, zend açpa, grec ippos, latin, equus, La racine est , pénétrer, traverser rapidement). Préfixe qui marque la rapidité, la légèreté.

OCYAX.E s, m. (o-si-ale — du préf. ocy, et du lat. a/a, aile). Ornith. Syn. de cacique.

OCYDROME s. m. (o-si-dro-me — du préf. ocy, et du gr. dromeus, coureur). Ornith. Genre d’oiseaux échassiers, formé aux dépens des falles.

— Entom. Syn. de lymnée.

OCYDROMIE s. f. (o-si-dro-mî — du préf. ocy, et du gr, dromas, qui court). Entoin. Genre d’insectes diptères brachocères, de la famille des tanystomes, tribu des hybotides, comprenant quatre espèces qui habitent la Krauce et l’Allemagne.

OCYBPÈS adj. m. (o-si-é-pèss — du préf. ocy, et du gr. epos, parole). Mythol. gr. Epithete donnée à Apollon.

OCYMOÏDE adj. (o-si-mo-i-de — du gr. ôkumon, basilic ; eidos, aspect). Bot. Qui ressemble au basilic.

OCYMOPHYLLE adj. (o-si-mo-fi-Ie — du gr. ékumon, basilic ; phullon, feuille). Bot.

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Qui a des feuilles semblables à celles du basilic.

OCYMUM a. m. (o-si-momm). Bot. V. oci MUM.

OCYPEs. m. (o-si-pe — du préf. ocy, et du gr. pans, pied). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des brachélytres, tribu des staphyliiisj comprenant environ vingt-cinq espèces qui habitent l’Europe et l’Amérique du Nord.

— Encycl. Les ocypes présentent les caractères généraux des staphylins, mais ils s’en distinguent surtout par leurs mœurs. Ce genre renferme environ vingt-cinq espèces, dont la plupart habitent l’Europe ; un petit nombre seulement se trouve dans l’Amérique du Nord. Ces insectes doivent leur nom à la rapidité de leur course, qui supplée chez eux au faible développement des ailes. Uocype odorant, type du genre, est, de toutes nos espèces indigènes, celle qui présenie la plus grande taille. On le trouve assez abondamment dans les bois et dans les champs ; il est occupé nuit et jour à poursuivre les insectes, dont il fait une grande destruction. Dès qu’il se voit inquiété, il redresse toute la partie postérieure du corps et répand par l’anus un liquide d’un blanc laiteux, d’une odeur forte et désagréable ; c’est là son moyen de défense.

OCYPÈTE s. m. (o-si-pè-te — du préf. ocy, et du gr. petomai, je vole, je cours). Ornith. Syn. de thinochorb.

« — Arachn. Genre d’arachnides, qui parait devoir être réuni aux trombidions.

— Encycl. Ce genre d’arachnides a pour principaux caractères : le corps comme divisé en deux parties, dont la partie antérieure porte la bouche, les yeux et les deux paires de pieds antérieurs ; des palpes ayant un appendice mobile à l’extrémité ; deux yeux portés sur un pédicule ; des mandibules ; des pieds ambulatoires ; point de suçoir ou de trompa visibie ; six pattes. Ces arachnides doivent leur nom à l’agilité de leurs mouvements. L’espèce type est Vacypète rouge, assez commun dans notre pays. Le corps de cet animal est garni de poils d’un cendré roussàtre, ceux du dos sont rares et longs, ceux des pattes très-courts ; les yeux sont d’une couleur noirâtre. Cette espèce vit communément en parasite sur les diptères de la famille des tipulàires. Quelques auteurs réunissent ce genre aux trombidions, auxquels il ressemble beaucoup.

OCYPODE adj. (o-si-po-de — gr. à/atpodos ; de o’fcus, rapide, et depous, podos, pied). Myth. gr. Epitnèta donnée à Apollon.

— s. m. Crust. Genre de crustacés décapodes brachyures, de la famille dus catométopes, type de la tribu des ocypodiens, formé aux dépens des crabes, et comprenant une dizaine d’espèces qui habitent les régions chaudes.du globe : Les ocïpodes sont remarquables par ta vélocité de leur course. (IL Lucas.)

— Encycl. Crust. Les ocypodes sont caractérisés par un corps presque carré, quelquefois même plus large que long, un peu aplati, uni, rugueux ou velu, terminé au devant et de chaque côté par un angle aigu, le bord antérieur présentant dans son milieu fin chaperon étroit et rabattu en avant ; les yeux terminant des pédoncules assez longs, insérés dans des sinus profonds et latéraux du bord antérieur de la carapace ; des antennes inégales, très-courtes, à peine visibles, insérées immédiatement au-dessous de l’origino des pédoncules oculaires ; la bouche entièrement recouverte par les pieds-mâchoires extérieurs, qui sont contigus dans toute leur longueur et dont le troisième article est en forme de trapèze presque aussi long que large ; dix pattes onguiculées, les deux premières terminées par des pinces inégales en longueur et en grosseur.

Les ocypodes vivent sur les plages sablonneuses qui bordent ta mer et les embouchures des fleuves et des rivières, qu’ils remontent jusqu’au point où la marée cesse de se faire sentir ; ils se creusent de vrais terriers cylindriques, ordinairement obliques et très-profonds, souvent si nombreux et si rapprochés qu’ils se touchent ; c’est là qu’ils passent la nuit et probablement aussi qu’ils s’enferment aux époques de leurs mues. Plusieurs espèces y passent aussi les trois ou quatre mois d’hiver ; il arrive presque toujours alors que ces trous se bouchent, de telle sorte que I animal est forcé de les rouvrir au printemps, lorsque la chaleur du soleil est assez forte pour le déterminer à sortir. Bosc a vainement cherché à voir ces crustacés faire leurs trous ; ils cessent de travailler dès qu’on les observe, et il est assez difficile de les surprendre, Car ils sont toujours sur des plages découvertes. Ordinairement chaque individu a un trou à lui ; il est rare que plusieurs entrent dans le même, et cela ne leur arrive guère que lorsqu’ils veulent se soustraire à un danger imminent. Ils se tiennent presque toujours à terre, mais ne craignent pas l’eau, qui les envahit et les couvre quelquefois ; cependant ils n’y vont pas volontiers et n’y restent pas longtemps, k moins que ce ne Soit pour y déposer leurs œufs. Ce genre de vie les a fuit confondre avec les gécarcins, sous lès noms vulgaires de crabes de terre ou tourlourous.

On a vu les femelles des ocypodes garnies d’œufs dès le mois de mars ; mais on n’a pas jusqu’il présent rencontré de petits du pre-