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ment opposés aux attitudes vicieuses. On peut aussi exercer la compression sur les saillies anomales du thorax ; l’influence que peut exercer cette compression sur la configuration viciée de ses parois s’explique facilement : c’est un effort semblable à celui par lequel on cherche à rendre circulaire un anneau elliptique en pressant sur les extrémités de son grand axe. Quand les premiers agissent seulement sur le sommet des saillies que présente la poitrine, ces saillies s’aplatissent, et les portions aplaties, répondant aux vides faits dans l’appareil, se développent librement et redeviennent bombées ; mais ces pressions ne peuvent agir directement sur les incurvations, de la colonne vertébrale ; ces pressions doivent donc n’être que des compléments des appareils à extension ou des appareils à redressement direct.

Les appareils à redressement direct ont pour but de redresser la courbure en cherchant à en opérer une en sens contraire. Ils sont fondés sur cette remarque que, quand on veut redresser un arc, on déprime le sommet ou le centre de sa courbure, tandis qu’avec les mains on saisit les extrémités sur lesquelles on tire perpendiculairement à la direction de la corde de l’arc. Comme le lit à extension, ces appareils portent un plan de support dur ; une pelote élastique sert à comprimer les parties proéminentes de la déviation dorsale (le malade étant couché sur le côté concave) ; deux courroies en cuir rembourré embrassent, l’une l’aisselle du côté concave, l’autre le bassin, et vont toutes deux se fixer à des tiges de fer placées au côté opposé du lit. Comme on le voit, cet appareil a pour but de faire comprimer par la pelote la partie saillante de la déviation, pendant que les deux anses tirent en sens inverse de la courbure les deux extrémités de l’arc. Cet appareil est parfait pour les cas de courbure simple, mais tout à fait inefficace quand l’incurvation est en S, ce qui arrive très-souvent. M. Guérin a inventé un lit qu’il appelle lit sigmoïde. Il est construit de même que le lit à plateaux de Shaw ; seulement, au lieu d’être placés à plat, les plateaux sont disposés angulairement, de telle façon que le sommet des courbures corresponde à la partie intermédiaire entre les deux plateaux. De cette manière on peut faire fléchir le tronc en sens inverse de la courbure et le faire se redresser directement. Cet appareil a un très-grand inconvénient, c’est qu’il ne peut être appliqué que dans les déviations à quatre courbures et quand deux courbures sont très-près l’une de l’autre. Comprenant bien tous les inconvénients que présentaient les appareils qui exigent que le malade garde la position horizontale, on a cherché à en construire qui permettent la station droite ; c’est ce que font les corsets ou ceintures à inclinaison. Delpech a inventé un corset dans lequel le tuteur métallique, adapté à la partie postérieure d’une ceinture, peut être a volonté incliné d’un côté ou de 1 autre, et, par un arc métallique embrassant la poitrine, renverser le corps du côté où il se trouvait incliné. Mellet donna la description d’un appareil à peu près semblable. Mais ces procédés exposent à augmenter la courbure lombaire en faisant pencher le tronc tout d’une pièce du côté de la courbure dorsale. M. Hossard n’a pas suivi, dans la construction de sa ceinture, le même principe ; cet appareil consiste : en une ceinture en cuir garni, qui, étant large de 4 à 5 pouces, embrasse le bassin, auquel elle est fixée par des courroies que retiennent des boucles et un sous-cuisse. Un busc en acier bruni, assez long pour s’étendre de la ceinture au-dessus du niveau des épaules, est adapté à la partie postérieure de la ceinture au moyen d’un petit appareil à engrenage fort simple, situe du côté de la convexité de la déviation. On donne au levier le degré d’inclinaison réclamé par l’état de la maladie, et le sommet de la tige inclinée se rend vers l’épaule, du côté concave de la courbure. Enfin, une courroie très-large part de la partie antérieure de la ceinture, et, passant sur la partie saillante de la déviation, vient se fixer au sommet du levier, en décrivant une moitié de spirale. Pour fixer cette courroie, ou fait pencher le malade du côté de la concavité, ce qui déjà tend à effacer la courbure inférieure ; lorsque l’application est terminée, la courroie renverse le malade du côté opposé et peut faire basculer la ceinture ; mais celle-ci, retenue par la constriction qu’elle exerce autour du bassin, et plus encore par le sous-cuisse, résiste complètement. Alors le tronc est poussé fortement du côté de la concavité, et la ligne dé gravité sortirait de la baie de sustentation, si le malade, pour se soustraire à une chute imminente, ne se rejetait du côté opposé pour rétablir l’équilibre. Or cette courroie, qui presse sur le sommet de la courbure, s’oppose à ce que l’inclinaison ait pour centre de mouvement la région lombaire. C’est donc la partie supérieure de l’arc, qui est représentée par l’épine déviée, qui se trouve nécessairement reportée du côté convexe, et dès lors l’incurvation se trouve forcément redressée par les seules puissances musculaires.

M. Tavernier a perfectionné cet appareil. Il y avait un grave inconvénient, qui résultait du passage de la courroie sur les parties latérales de la poitrine du côté de la convexité ; les côtes étant déprimées, la courroie augmentait la déviation. M. Tavernier a remédié

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à cela en faisant partir la courroie d’un point de la ceinture moins éloigné du côté de l’incurvation. Dès lors, cette courroie ne commence à presser sur le thorax que là où les côtes sont déjetées en arrière. Le même praticien a rendu l’effet de cet appareil plus actif dans les cas de courbure lombaire, en ajoutant une seconde courroie qui, partant de la partie antérieure, passe en sens inverse de la première sur les lombes, comprime, à l’aide d’une pelote interposée, la saillie lombaire et se fixe au levier. De tous les appareils que nous avons décrits, la ceinture à inclinaison est sans contredit celui qui est le plus avantageux et qui donne les meilleurs résultats, car il agit directement sur les courbures, il emploie à leur redressement les puissances musculaires qui tendent à renverser l’épine en sens inverse de ses incurvations anomales. C’est donc ici la nature elle-même qui agit, ce qui est bien préférable à l’action brutale des forces mécaniques, qui, si elles ne sont pas réglées avec grand soin, peuvent déterminer des accidents très-graves. Enfin, il a l’immense avantage de permettre au malade de se tenir debout, ce qui lui évite la fatigue, les ennuis de la position horizontale nécessaire pour les lits extensifs. On a modifié cette ceinture de différentes façons : les uns ont ajouté des tiges à béquille pour soutenir les épaules ; les autres ont diminué la longueur de la ceinturé ; mais ces modifications n’ont pas grande importance. Les seules modifications utiles sont celles qui sont commandées par des cas spéciaux ; ainsi, dans les déviations très-considérables, quand la saillie des côtes en avant et du côté de la concavité est très-prononcée, M. Tavernier place une seconde courroie qui, partant de la partie antérieure de la ceinture du côté convexe, croise en avant la courroie principale, passe sur la région proéminente, qu’elle comprime au moyen d’une pelote, et va s’attacher en arrière à un levier coudé qui s’adapte au buse d’acier. En résumé, la ceinture à inclinaison, surtout quand elle est aidée par la gymnastique bien entendue, peut être regardée comme donnant les meilleurs résultats, dans les cas de déviation latérale du rachis avec prédominance de la courbure dorsale.

Difformités des membres. Les difformités de ce genre sont de deux classes : celles qui se produisent dans la continuité d’un os, comme par exemple la courbure rachitique du tibia et du péroné, et celles qui surviennent dans leur contiguïté, c’est-à-dire dans les articulations. La scrofule, le rachitisme sont en général les causes des difformités de la première classe ; aussi est-ce au traitement interne beaucoup plus qu’à l’orthopédie qu’il faut avoir recours dans ces cas ; chez les enfants qui présentent des vices constitutionnels, on peut prévenir ces accidents en leur faisant porter des appareils destinés à soutenir leurs jambes ou bien à alléger le poids du corps. Ces machines se composent, en général, d’attelles parallèles et longitudinales, qui sont réunies et fixées par des courroies à boucles ; dans les cas ordinaires, on ne fait monter les attelles que jusqu'au genou ; mais, si le besoin l’exige, on fait monter l’appareil beaucoup plus haut. Alors on se sert d’attelles en fer qui viennent se fixer à une ceinture que l’on attache au bassin au moyen de courroies, de telle sorte que le corps étant appuyé sur ces tuteurs en fer, qui, par l’extrémité inférieure, sont réunis à la chaussure, les jambes sont soustraites à l’action du poids de la partie supérieure du corps. Pour la facilité de la marche, ces attelles sont articulées au moyen de charnières à la hanche et au genou. À l’aide d’un verrou, on peut immobiliser les articulations si besoin est. Il ne faut pas croire que cet appareil soit curatif, il est purement préventif ; mais il a l’avantage d aider beaucoup le traitement interne en empêchant les difformités de se produire et en permettant aux jeunes sujets de se tenir debout sans danger. Les difformités produites, soit par le changement dans l’ouverture des angles que les membres font entre eux, soit par le déplacement des surfaces articulaires, sont beaucoup plus graves que les courbures dans la longueur d’un os. Ces difformités affectent beaucoup plus souvent les articulations des membres inférieurs que celles des membres supérieurs.

L’articulation du pied est une des plus fréquemment attaquées. Ces déviations ont reçu le nom de pied bot ; elles sont dues à la rétraction des muscles qui, dans l’état normal, sont destinés à produire les mouvements. Ainsi, il y a autant de variétés de pied bot que de systèmes musculaires. Le pied équin est produit par la rétraction des extenseurs ; le pied varus, par celle des adducteurs ; le valgus, par celle des abducteurs ; le talus, par celle des fléchisseurs. Nous n’avons ici qu’à nous occuper du traitement orthopédique du pied bot. On comprend facilement que tous les appareils pour le pied bot ont pour but de ramener le pied dans sa position normale. Pour obtenir ce résultat, il faut non-seulement combattre les causes qui ont produit ces difformités, mais encore remédier aux difformités déjà produites, rétraction des ligaments, luxation des os, etc. Lorsque le sujet est jeune et la difformité récente, il suffit souvent de réduire avec les mains la luxation et d’appliquer un appareil inamovible d’amidon, de dextrine ou de plâtre. Mais il n’en est pas de même quand

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la difformité est ancienne et le sujet âgé. Toutes les machines employées pour la cure du pied bot doivent réunir les deux conditions suivantes : immobilité complète du pied sur la jambe ; redressement en sens contraire de la déviation. Il est inutile de dire que les machines varient dans leur construction suivant le genre de pied bot. Pour le varus, il faut faire successivement céder l’angle formé par l’avant-pied et la rangée postérieure des os du tarse, tourner de dedans en dehors l’avant-pied, afin de fléchir le tarse sur la jambe, ce qui abaisse le talon. Mais il est très-difficile d’obtenir ce résultat, et quand on peut obtenir l’angle droit du pied sur la jambe, c’est un bon succès. Il faut toujours appliquer des appareils solides, sur lesquels on puisse agir vigoureusement. On fixe le pied sur une semelle de bois, de cuir ou de tôle ; une pièce de cuir, de coutil ou de peau fixée à l’extrémité postérieure de la semelle retient la jambe ; on peut encore la fixer sur un fort quartier qui embrasse le talon. Une courroie assure la fixité de cette partie en embrassant le cou-de-pied ; une autre courroie assujettit l’avant-pied. Cette sandale peut être remplacée par un brodequin dont l’empeigne est séparée du quartier. Cette chaussure ramène déjà le pied en dehors, mais il faut employer une force plus puissante pour obtenir de bons résultats. On se sert en général d’un instrument appelé presse de Venel : il se compose de deux plaques qui, répondant aux deux côtés du membre, forment, avec la semelle à talonnière, une sorte de sabot. La plaque externe fixe est doublée d’une plaque mobile matelassée, qui, à l’aide d’une vis de pression, comprime la saillie du tarse. La plaque interne s’approche et s’éloigne de la semelle, transversalement, par un pas de vis que fait marcher un écrou. Elle porte deux autres plaques garnies, unies par une charnière, et qui, munies de vis de pression, repoussent en dehors le talon et l’extrémité du pied. Les orteils sont recouverts et fixés par un prolongement de la plaque antérieure. Scarpa a construit un appareil dans lequel le point d’appui est un ressort courbé en dehors, uni à une plaque recourbée, qui embrasse la saillie du cou-de-pied ; il se sert, pour opérer le redressement, de deux courroies, l’une fixée au bout du pied, l’autre au talon, et dont les extrémités, fixées sur le ressort externe, ramènent le pied en dehors. Pour relever le pied en dedans, on se sert, du côté externe, de la chaussure ; on place entre les deux cuirs de la semelle, vis-à-vis des malléoles, une lame de fer, que l’on coude en équerre ; sa partie externe est fixée à la tige métallique, dont l’extrémité supérieure s’écarte de la jambe et est fixée elle-même au-dessous du genou. On ramène le pied dans la flexion, soit en portant en arrière l’extrémité Supérieure du levier dont il a été parlé, soit par le tirage exercé, dans le sens de la flexion, par un ressort de batterie monté sur chaque tuteur, et agissant sur la chaînette d’une poulie, dont la rotation entraîne le pied ; on peut encore faire agir sur la talonnière une pièce longitudinale placée sous la semelle et terminée par une vis, que fait marcher un écrou.

Pour remédier au pied équin, il faut lever la pointe du pied et abaisser le talon. L’appareil qu’employait Delpech consistait en un levier coudé, fixé sur le même point que les deux tuteurs, et qui, repoussé en arrière par son bras supérieur, attirait en avant l’étrier auquel son bras inférieur était joint par une vis. M. Bouvier emploie un demi-cercle d’acier, surmonté d’un long ressort et fixé sur les deux branches de l’étrier par une vis et un écrou ; le ressort ramené sur le devant de la jambe, où il est retenu par des courroies, communique au pied un mouvement en avant et en haut., tandis que le talon est abaissé par un ressort à bascule. Dans ces dernières années, l’orthopédie a acquis un puissant auxiliaire dans la ténotomie, qui est venue aider puissamment l’action des machines.

Luxations de la hanche. Elles sont de plusieurs classes, les unes résultant d’une affection de l’articulation, les autres existant aveu l’articulation saine. Dans le premier cas, la science ne peut guérir et refaire l’articulation détruite ; mais dans le second cas, le traitement orthopédique peut donner de très-bons résultats. La luxation congénitale est celle qui a donné lieu à l’invention du plus grand nombre de machines. Pendant longtemps, les chirurgiens ont cru qu’il était inutile d’appliquer aucun traitement à cette difformité, car ils croyaient que la cavité cotyloïde et la tête du fémur étaient absentes ; mais il est bien prouvé aujourd'hui qu’il n’en est pas ainsi. M. Humbert a traité plusieurs luxations dites congénitales par son procédé pour les luxations spontanées, et il a obtenu des guérisons. Pravaz a modifié le procédé de M. Humbert ; après avoir opéré la réduction au moyen de moufles, il cesse l’extension et laisse le malade sur le lit orthopédique ; pour empêcher la sortie de la tête du fémur de la cavité cotyloïde, il exerce une certaine compression, en interposant entre la boîte qui sert à encadrer le bassin et la hanche un coussin résistant ; pour activer le travail de la nature, qui tend à rétablir la solidité des connexions articulaires, soit en amenant la rétraction de la capsule et des ligaments qui étaient distendus par la luxation, soit en

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donnant plus do consistance à la cavité cotyloïde, il fait ajouter au lit orthopédique un appareil qui lui permet de faire exécuter au membre les mêmes mouvements que dans la marche. Par ce procédé, il a obtenu des guérisons.

Il existe un grand nombre d’appareils plus ou moins ingénieux, non pour guérir, mais pour pallier la luxation de la hanche ; ils prennent un point d’appui sur le bassin, afin (le permettre au malade de marcher. Pour le genou, on ne saurait trop surveiller le traitement orthopédique, car, les surfaces articulaires étant susceptibles de s’enflammer avec facilité, on peut amener des accidents terribles. Il est, cependant, dans certains cas de tumeurs du genou, d’une utilité première de placer la jambe dans la position verticale ; alors il faut soit redresser brusquement le membre, soit obtenir petit à petit la ligne droite. Pour cela, on se sert d’un appareil composé de deux tuteurs parallèles qui se mettent latéralement au membre ; en haut et en bas, des courroies rembourrées et assez larges fixent l’appareil d’un côté à la cuisse, de l’autre à la jambe. Les tuteurs sont articulés au genou et un engrenage permet de leur donner l’angle voulu pour adapter l’appareil au membre. Lorsque les courroies sont solidement bouclées, au moyen d’une clef on fait mouvoir l’engrenage ; les deux branches suivent le mouvement et se redressent ; on peut ainsi tous les jours augmenter le redressement sans danger. Lorsque la rétraction des muscles est le plus grand obstacle au redressement du membre inférieur, M. Duval pratique la section des muscles rétractés, et il a pu ainsi redresser des jambes qui étaient fléchies à angle droit sur la cuisse. La luxation la plus fréquente de l’articulation du genou est de dehors en dedans ; la raison en est fort simple. L’inclinaison du fémur sur le tibia étant une cause très-prédisposante, il arrive que, si le sujet est scrofuleux, les ligaments étant relâchés, le poids du corps augmente facilement l’angle formé par les deux os. Le traitement est, du reste, fort simple : il consiste dans l’application de deux gouttières solides, convenablement garnies, réunies par une tige transversale qui s’articule à charnière avec chacune d elles ; en rapprochant les pieds l’un de l’autre au moyen d’une bande qui tes entoure à la fois, ou fait basculer les gouttières sur leur pivot commun, et on éloigne ainsi progressivement les genoux l’un de l’autre.

ORTHOPÉDIQUE adj. (or-to-pé-di-ke — rad. orthopédie). Qui appartient, qui a rapport à l’orthopédie : Etablissement orthopédique. Appareil orthopédique. Chirurgie orthopédique.

ORTHOPÉDISTE s. m. (or-to-pé-di-ste — rad. orthopédie). Celui qui pratique l’orthopédie, qui dirige un établissement orthopédique : Un membre déformé reprend sa figure normale avec facilité, sous la main d’un habile orthopédiste. (Virey.)

— Adjectiv. : Chirurgien orthopédiste.

ORTHOPÈRE s. m. (or-to-pè-re — du préf. ortho, et du gr. péra, sac). Entom. Genre d’insectes coléoptères hétéromères, de la famille des taxicornes, tribu des anisotomes, dont l’espèce type habite l’Angleterre.

ORTHOPHIDE adj. (or-to-fi-de — du préf. ortho, et du gr. ophis, serpent). Erpét. Qui a le corps garni de plaques cornées, donnant une certaine roideur au corps de l’animal.

— s. m. pi. Famille de reptiles ophidiens, qui offrent le caractère ci-dessus énoncé.

ORTHOPHONIE s. f. (or-to-fô-nî — du gr. orthos, droit ; phonê, voix). Méd. Art de corriger les vices de la parole.

— Encycl. Le docteur Colombat (de l’Isère), fondateur de l’institut orthophonique de Paris, a donné, en 1823, le nom d’orthophonie à celte nouvelle branche de la science qui s’occupe de la guérison des vices symptomatiques et idiopathiques de la parole, et il en a tracé les règles et donné la synthèse dans une méthode qui fait encore aujourd'hui pleine autorité.

En prenant pour base l’étiologie, le diagnostic et le traitement des différentes anomalies de l’articulation phonique et phonétique, on peut diviser ces anomalies en deux classes bien distinctes :

La première comprend tous les défauts do prononciation qui consistent soit dans l’altération du son que représentent certaines lettres, soit dans la substitution d’une articulation à une autre. Tels sont : le grasseyement, qui résulte de l’articulation gutturale de la lettre R, de la substitution d’une autre consonne à celle-ci, ou enfin de sa suppression plus ou moins complète ; la blésité, qui consiste à substituer une articulation à une autre ou à lui donner un son qu’elle ne représente pas ; la lallation, qui résulte de l’articulation vicieuse delà lettre L ; le sesseyement, qui consiste à altérer les consonnes sifflantes S, Z, CH, J, X, en y ajoutant le son de deux L mouillés et d’un I ; la blésité gutturale, qui est caractérisée par la substitution de la lettre T aux consonnes gutturales C dur, K et Q, et par celle du D au G dur ; la blésité des étrangers ou accent ; le sifflement vocal, qui consiste à altérer les consonnes sifflantes eu rendant trop retentissantes les articulations qu’elles représentent ; la blésité des chan-