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1488 ORMU ORMU ORNA ORNA


Cadix, contribua puissamment au désastre de la flotte franco-espagnole dans le port de Vigo, k la capture de dix vaisseaux de guerre et de onze galions (1702), et reçut, l’année suivante, outre des remercîments publics du Parlement, le titre de vice-roi d’Irlande. Avant voulu s’opposer aux mesures violentes prises par le parlement irlandais contre les catholiques, il s’attira la haine de ce corps politique et fut relevé de ses fonctions par le ministère whig. Mats, après la retraite de Marlborough, il fut de nouveau nommé vice-roi (1709) et, trois ans plus tard, il remplaça Marlborough comme commandant de l’année anglaise dans les Pays-Bas. Mais par suite des négociations de paix entamées entre la France et l’Angleterre, il reçut l’ordre de ne point engager les hostilités et dut se borner à aller occuper Dunkerque, que Louis XIV consentit à remettre aux Anglais. De retour à Londres, il devint un des conseillers les plus influents de la reine Anne. Après la mort de cette princesse, l’électeur de Hanovre, proclamé roi sous le nom de George Ier, obligea le duc d’Ormond de se démettre de ses fonctions de capitaine général (1714), mais il fut néanmoins nommé gouverneur du Somerset et conseiller privé. H se vit peu après frappé de proscription par le parlement d’Irlande et accusé, devant la Chambre des pairs d’Angleterre, d’avoir, en 1712, trahi les intérêts de son pays en faveur de la France. Bien qu’il n’eût alors fait autre chose que de suivre les instructions de la reine Anne, voyant qu’il ne pourrait conjurer l’orage, il alla chercher un refuge en France, et ses biens furent confisqués. Le duc d’Ormond entra alors en relation avec le prétendant, qu’il suivit k Rome. En 1718, le cardinal Alberoni, ayant résolu de détrôner George Ier en fomentant la guerre civile dans ses États, appela à Madrid le prétendant et d’Ormond, qu’il mit à la tête d’une flotte de dix vaisseaux de ligne inontôs par 6, 000 hommes. Mais cette flotte fut dispersée par la tempête et d’Ormond, renonçant k se mêler désormais de politique, alla se fixer à Avignon, où il mourut. On a publié, sous le titre de Mémoires de la vie de mylord duc d’Ormond (La Haye, 1737, 2 vol. in-12), un ouvrage apocryphe, rempli d’anecdotes scandaleuses.

ORMOSIE s. f. (or-mo-zî — du gr. ormos, collier). Bot. Genre d’arbres, de la famille des légumineuses, tribu des sophorées, comprenant des espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale.

ORMOSOLÉNIE s. f. (or-mo-so-lé-nî — du gr. ormos, collier ; solén, gouttière). Bot. Genre de plantes, de la famille des ombellifères, tribu des silérinées, dont les espèces croissent dans l’Ile de Crète.

ORMOY-VILLERS, village et comm. de Franco (Oise), cant. de Ci’épy-en-Valois, arrond. et à 20 kilom. de Sentis, à 68 kilom. de Beauvais ; 332 hab. Pierre celtique de 7 mètres de hauteur, appelée la pierre au Coq ; antiquités romaines.

ORMOY (Charlotte Chaumet, dame d’), femme auteur française, née à Etampes vers 1732, morte en 1791. Elle épousa le président d’Ormoy, éprouva des revers de fortune et s’adonna alors à la littérature dans le but, dit-on, de se faire des protecteurs pour l’aider à améliorer sa position. Pendant quelques années, elle fut en relation avec J.-J. Rousseau, qui finit par rompre avec elle et lui écrivit, après la publication d’un roman intitulé les Malheurs de la jeune Emilie : «  Rousseau, ne recevant chez lui aucun auteur, remercie Mme d’Ormoy de ses bontés et la prie de ne plus l’honorer de ses visites. » L’Académie des Arcades de Rome l’admit au nombre de ses membres sous le nom de Laurilla. Nous citerons d’elle : le Lama amoureux, conte ; les Malheurs de la jeune Emilie (Paris, 1776, in-8°) ; la Vertu chancelante ou la Vie de Mlle d’Amincourt (Paris, 1773) ; Zelmis ou la Jeune sauvage, opéra-comique en un acte (Paris, 1780, in-8°) ; opuscules (1784, in-4°) ; les Dangers de la passion du jeu (1793, in-8°).

ORMSKIRK, ville d’Angleterre, comté de Laneastre, sur le canal de laLeds ; 4, 891 hab. L’église gothique renferme les tombeaux des comtes de Derby. Filatures de colon, chapelleries, mines de houille et de pétrole.

ORMUZ ou HOHMOUZ, île de Perse, sur la côte S. du Moghostan, dans le détroit du même nom, à l’entrée du golfe Persique et à 16 kilom. S.-E. de Gomroum, séparée du continent par un canal de 8 kilom. de large, par 27° 7' 0" de latit. N. et 54° 16' 45" de longit. E. C’est une masse de rochers rougeâtres mêlés de taches blanches et brillantes, qu’on croit être du spath calcaire ; la chaleur y est excessive en été, mais l’air y est moins malsain qu’à Gomroum. La végétation n’y présente que quelques broussailles et un petit nombre de palmiers. Le règne minéral y offre plusieurs variétés de pierre spéculaire, du feldspath gris en masse, du quartz et du spath calcaire. Les ruines de l’ancienne ville d’Ormuz s’étendent dans la partie orientale de l’Ile et occupent 300 à 400 mètres de largeur. La population de l’île est d’environ 500 hab., qui tirent de Gomroum tout ce qui est nécessaire à leur subsistance.

ORMUZ ou HORMOUZ, ville et port de Perse, province de Kerman, dans le Moghostan, à l’extrémité N.-E. de l’île de son nom. Elle se compose de quelques maisons basses en pierre et d’une centaine de baraques, le tout ceint d’un mur tout neuf flanqué de tours. Le port est formé par une anse qui part de la côte orientale, se courbe en approchant de la ville et se termine au fort des Portugais ; il n’est défendu que par une petite tour ; il est sûr et profond et les gros navires peuvent ancrer a 50 mètres de la côte. Le fort des Portugais est un rectangle environné par la mer ; les murs sont très-épais, en bon état, percés d’embrasures et garnis d’artillerie de gros calibre ; une redoute carrée domine tout le fort et en indique le centre. La ville et le fort renferment plusieurs citernes. L’ancienne Ormuz fut une des villes les plus florissantes de l’Asie ; les Arabes en attribuent la fondation à Athar ou Authar, héros dont il est fait mention dans les contes arabes. Quelques auteurs la regardent comme l’Ogyris des anciens ; elle dut sa splendeur à sa belle situation, qui la rendit l’entrepôt du commerce de la Perse avec les Indes, et qui y attirait des négociants de presque toutes lus contrées de la terre ; aussi y trouvait-on réunis toutes les commodités et tous les plaisirs de la vie. Telle était Ormuz, quand les Portugais vinrent, Sous le grand Albuquerque, avec des forces considérables et s’en emparèrent en 1514 ; elle déchut beaucoup sous ces conquérants, qui la conservèrent jusqu’en 1662, époque a laquelle Chah-Abbas, roi de Perse, aidé d’une division anglaise, la leur enlevai ; mais il n’en restait plus que des ruines, et ce prince, ayant fait transporter les habitants à Gomroun, ne laissa qu’une faible garnison dans le fort. Vers le milieu du siècle dernier, l’iinan de Mascate prit possession de ce fort, qu’il lit réparer, et y mit une garnison de 200 hommes ; c’est depuis cette époque que la nouvelle Ormuz s’est relevée, comme on la voit aujourd’hui ; l’iman pa3re un tribut h la Perse pour cette acquisition.

ORMUZD, dieu suprême, principe du bien chez les anciens Perses. Voici en quels termes en parle Zoroastre lui-même : « Au commencement, il y avait deux jumeaux, deux esprits, ayant chacun leur activité propre : le bon et le méchant en pensées, en paroles et en actions. Choisissez entre ces deux esprits. Soyez bons, et non méchants. » Et dans un autre passage : « Ahuramazda est saint et véridique ; il faut l’honorer par la véracité et par de saintes actions… Vous ne pouvez servir les deux esprits. » Cet Ahuramazda, dont on a fait Ormuzd, était connu des philosophes grecs sous le nom d’Orosmadès. Platon, en effet, appelle Zoroastre fils d’Orosmadès, et Aristote parle aussi d’Orosmadès comme du principe du bien selon la doctrine des mages. D’autre part, nous retrouvons le nom du même dieu dans les inscriptions de Darius et de Xerxès, s’il faut toutefois accepter la lecture de Burnouf. Darius disait dans un passage de ces inscriptions : « Par la grâce d’Ahuramazda, je suis roi ; Ahuramazda m’a donné le royaume. » Mais quelle signification faut-il donner à ce nom ? La question est des plus difficiles. Nous pouvons cependant être mis sur la voie par un passage des inscriptions achéménides dans lequel Ahuramazda est écrit en deux mots, qui sont déclinés tous deux ; nous y trouvons Ahurahya mazdaha, comme génitif d’Ahuramazda. Mais cette forme est encore inintelligible et n’est, après tout, qu’une corruption phonétique de Ahurô mazdaô. Ahurâ mazdaô est représenté dans le Zend-Avesta comme étant le créateur et le gouverneur du monde ; comme étant bon, saint et véridique, et comme luttant perpétuellement contre tout ce qui est mal, ténèbres et mensonge. Les méchants succombent devant la sagesse et la sainteté de l’esprit sage et vivant. Dans les plus anciens hymnes, le démon des ténèbres, qui est opposé à Ahurô mazdaô, n’a pas encore reçu son nom d’Angrà mainyus, iequel devint plus tard Akriman ; mais on en parle comme étant une puissance de mensonge. Toute la doctrine de Zoroastre est fondée sur la lutte entre ces deux principes, Ormuzd et Ahriman, le bien et le mal.

La linguistique moderne a longuement discuté la signification du nom d’Ormuzd, qu’elle ramène, comme nous l’avons dit, à Ahurô mazdaô. Le zend ne donnant pas l’explication de ces mots, les savants l’ont demandée au sanscrit. D’après les lois qui régissent les changements des mots communs au zend et au sanscrit, Ahurô mazdaô répondrait au sanscrit Asura medhas, qui signifie l’Esprit sage..

Les Iraniens, en renonçant au polythéisme de l’Inde, auruient pu conserver ce nom pour leur divinité suprême, tandis qu’ils répudiaient celui de Dêoa, déjà déchu à leurs yeux par son application à des esprits inférieurs.

Les zoroastriens avaient sur Ormuzd et sa lutte avec Ahriman des idées remarquablement élevées. Ormuzd, distinct de la nature, n’est pas le dieu créateur, mais le dieu ordonnateur, auteur, non pas de tout ce qui est, mais de tout ordre, c’est-à-dire de tout bien. Sa volonté, infiniment bienveillante, n’est malheureusement pas toute-puissante : la première résistance qu’il a rencontrée, lorsqu’il a voulu commander le bien, a été celle d’Ahriman, sujet rebelle, dont la révolte rappelle celle de Satan. Toutefois, par une conception supérieure, selon nous, à celle du christianisme sur l’origine et la nature du mal, le mazdéisme n’admet pas le mal comme éternel ; dans la lutte d’Arhiman contre Ormuzd, il y a une sorte de bonne foi, et à la fin le principe du mal sera, non pas terrassé et condamné avec ses victimes au feu éternel, mais converti, gagné au bien et à la vérité, admis avec tous ses disciples à la participation de l’harmonie universelle. La vie future du chrétien est le triomphe du bien assuré par l’éternel châtiment du mal ; la vie future du zoroastrien est l’union de toutes les volontés dans celle d’Ormuzd.

Ormuzd est principalement honoré par la culture de la terre, le soin des animaux domestiques et la destruction des animaux impurs, funeste création des dêvas. Tout homme, après sa mort, est appelé devant le tribunal d’Ormuzd et jugé d’après ses actions. Les méchants sont précipités du pont de Tchinevad dans l’abîme, mais pour ressusciter lors du triomphe d’Ormuzd sur Ahriman et recommencer, dans un univers renouvelé, une vie de bonheur parfait et éternel.

ORMYRE s. m. (or-mi-re — du gr. ormos, collier ; oura, queue). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des chalcidiens, groupe des diplolépites, dont l’espèce type habite l’Angleterre.

ORNA s. f. (or-na). Métrol. Mesure de capacité usitée dans la Croatie et l’Esclavonie, valant à Fiume 53 litres 303 et à Trieste 50 litres 564.

ORNACIEUX, village et comm. de France (Isère), cant. de la Cote-Saînt-André, arrond. et à 36 kilom. de Vienne, à 53 kilom. de Grenoble ; 509 hab. Voie romaine, ruines d’un château qui fut habité par le baron des Adrets.

ORNAIN, rivière de France. Elle naît dans le département de la Haute-Marne, canton de Poissons, entre dans le département de la Meuse, rencontre le canal de la Marne au Rhin, qu’elle suit jusqu’à son embouchure, entre dans le département de la Marne et se jette dans le Saulx, après un cours de 120 kilom.

ORNAISONS, village et comm. de France (Aude), cant. de Lézignan, arrond. et à 18 kilom. de Narbonne, à 42 kilom. de Carcassonne, au confluent de l’Auzon et de l’Orbieu ; 968 hab. Magnifique pont construit par les états du Languedoc.

ORNANO, village de Corse, arrond. et k 13 kilom. S.-E. d Ajaccio ; a donné son nom à la famille d’Ornano.

ORNANO, nom d’une rivière de l’île de Corse, en latin Ornanes fluvius, et plus anciennement Pitanus. Elle prend sa source près du lieu appelé Casa-di-San-Pietro et se décharge dans le golfe de Talabo, du côté du nord.

ORNANO, famille corse, l’une des branches des Colonna, dont le chef, Ugo Colonna, fut nommé comte de Corse par le pape Léon III au commencement du ixe siècle. Cette famille, alliée avec les plus grandes maisons de l’Europe, a produit un grand nombre d’hommes de guerre distingués, dont les principaux sont les suivants :

ORNANO (Sampiero d’), général corse, plus connu sous le nom de Sampiero. V. Sampiero.

ORNANO (Aiphonse d’), maréchal de France, fils de Sampiero, né à Ajaccio (Corse) en 1548, mort a. Paris en 1610. Il faillit, tout jeune encore, être livré aux Génois avec son frère Antoine, par l’imprudente confiance de leur mère. Antoine de Saint-Florent, l’ami de leur père, atteignit heureusement en pleine mer le navire qui les portait et les ramena en France. Admis peu après parmi les enfants d’honneur de François II, il alla, dès l’âge de dix-sept ans, rejoindre son père qui allait combattre pour la liberté de son pays. Cette guerre héroïque, commencée en 1565, laissa par la mort de son père, assassiné en 1567, Alphonse seul chef des patriotes. Pendant deux ans, il lutta énergiquement contre les Génois, réchauffant ie zèle de ses compatriotes ; mais, abandonné par beaucoup de ses partisans, il dut enfin déposer les armes. En 15G8, il conclut avec André Doria un traité honoi able et quitta la Corse, emmenant les plus fidèles patriotes. Il fut bien accueilli k la cour de France, où sa réputation de courage l’avait précédé, et où l’on n’avait pas oublié les services rendus par son père. Le 21 janvier 1569, il leva un régiment corse et, le 26 novembre, il fut nommé par Charles IX colonel général de toutes les troupes corses. En 1570, il se rendit en Languedoc k la tête de son régiment. Fidèle au parti de la cour, il quitta le maréchal de Damville, qui s’était déclaré pour les calvinistes, et alla rejoindre le duc d’Uzès, qui avait embrassé la cause royale (1575). Il obtint, k la suite de cette campagne, le titre de colonel général de toutes les troupes italiennes, reçut des lettres de naturalisation et fut nommé gouverneur de Valence. Le premier usage qu’il fit de la bienveillance royale fut d obtenir la mise en liberté de ses partisans, prisonniers de la république. Nommé en 15SC gouverneur de la ville de Pont-Saint-Esprit, il la défendit vaillamment contre deux attaques du duc de Montmorency, puis il s’empara, malgré Châtillon, de Collias, Marguerites et Remoulins, conclut une trêve pour les diocèses de Nîmes et d’Uzès, et, le 16 août de la même année, uni à La Valette, il mit en fuite, à la tête de 1, 200 arquebusiers, 4, 000 Suisses et 400 calvinistes, en Dauphiné, sur les bords du Drac. D’Ornano fut nommé ensuite conseiller d’Etat et lieutenant du roi en Dauphiné. Cré* maréchal de camp en 1588, il commanda l’armée du Dauphiné, conclut une trêve avec Lesdiguières et fut un des premiers à reconnaître Henri IV en 1589. Fait prisonnier en 1590, il recouvra la liberté l’année suivante, se rendit en Dauphiné où il battit les ligueurs, et fut nommé lieutenant général en Languedoc ; de là, il passa dans le Lyonnais, où il vainquit successivement le duc de Nemours et le connétable Jean Velazquez de Castille. S’étant jeté dans Lyon pour faire reconnaître le roi, il en chassa les échevins et devint provisoirement gouverneur de la ville et de toute la province. Il maintint, en outre, dans l’obéissance Grenoble et Valence. En 1595, il se démit de la lieutenance du Languedoc et alla joindre ses troupes à celles de Lesdiguières, qu’attaquait en Provence le duc d’Epernon. Celui-ci fut battu et se soumit. Henri IV nomma alors d’Ornano chevalier de ses ordres, maréchal de France (1597) et l’autorisa à céder k son fils le titre de colonel général des Corses. Appelé, à la mort de Matignon, au poste de lieutenant général de la Guyenne, il donna pendant une peste l’exemple du plus courageux dévouement, fonda des hôpitaux et assainit Bordeaux en faisant dessécher les marais qui l’entouraient. En 1609, il se rendit k Paris, se fit opérer de la taille et mourut des suites de cette opération.

ORNANO (Jean-Baptiste d’), comte de Montlaur, maréchal de France, fils du précédent, né à Sisteron en 1581, mort au château de Vincennes en 1626. Élevé k la cour de France, il débuta par le grade de capitaine de chevau-légers en 1596, dans le corps d’armée de son père, et se distingua aux sièges de La Fera et d’Amiens. Il fut nommé, en 1597, colonel général des Corses, suivit le roi en Savoie pendant les années 1600 et 1601, fut lieutenant général en Guyenne pendant l’absence de son père, gouverneur du château Trompette en 1610, et se démit de son titre de colonel en faveur de son frère cadet. Ce fut lui qui, en 1617, fut chargé d’annoncer au parlement la mort du maréchal d’Ancre. En 1618, d’Ornano fut pourvu de la lieutenance générale de Normandie et du gouvernement particulier de Pont-de-1’Arche. Après avoir été gouverneur de Honfleur et de Quillebœuf, il passa en Provence où il reçut le gouvernement de Pont-Saint-Esprit et de Saint-André d’Avignon. Très-bien reçu k la cour, il obtint la faveur de la reine Marie de Médicis, qui le nomma, en 1619, maréchal de camp. À la mort du comte de Lude, d’Ornano devint gouverneur de Monsieur, Gaston d’Orléans, premier gentilhomme de la chambre de ce prince, surintendant de sa maison et de ses finances et lieutenant de sa compagnie de 200 hommes d’armes (1619). La position exceptionnelle que les services de sa famille et ses charges à la cour faisaient à d’Ornano éveillèrent la jalousie des courtisans, qui obtinrent son renvoi de la cour. D’Ornano refusa de s’éloigner et se constitua lui-même prisonnier à la Bastille. Cette fière conduite plut à Louis XIII, qui rendit au maréchal de camp sa confiance et l’éleva à la dignité de maréchal de Franco (1626). Peu après, ayant représenté au roi que son frère était d’âge à prendre part aux affaires de l’État, Richelieu, dont il s’était fait un ennemi, l’accusa d’avoir déterminé Monsieur k contracter un mariage qui contrariait Sa Majesté, et d’avoir pris part à la conspiration de Chalais. Il fut enfermé alors au fort de Vincennes, où il mourut ; selon quelques-uns, il avait été empoisonné.

ORNANO (Henri-François, marquis d’), frère du précédent, né à Aix en 1587, mort en 1652. Nommé en 1610, après la démission de son frère, colonel général des Corses, il succéda k Jean-Baptiste dans la fav-eur si dangereuse de Gaston d’Orléans. En 1626, lors de la suppression des troupes corses, il fut nommé gouverneur de Tarascon, de Pont-Saint-Esprit et de Saint-André-lez-Avignon, toutes places dans lesquelles il succédait à son frère ainé. Gaston d’Orléans le nomma son premier écuyer. Fidèlement attaché à la personne de ce prince, il fit avec lui les guerres de 1627 et 1628 en Languedoc, contre les réformés, et mourut à Paris.

ORNANO (Joseph-Charles, comte d’), frère du précédent, né à Aix en 1594, mort à Paris en 1670. Il fut d’abord nommé abbé de Montmajour-lez-Arles, puis il succéda à son frère dans la faveur de Gaston d’Orléans, qui, à la mort de Henri, lui fit donner la charge de colonel général des Corses. C’était une charge simplement honorifique, car, outre que ces troupes n’existaient pas, le comte d’Ornano ne servit jamais dans l’armée. En lui s’éteignit la branche dite des maréchaux d’Ornano ; il ne s’était jamais marié, et son héritière, la tille de Jean-Baptiste, porta les biens de la famille dans une autre maison.

ORNANO (Jean-Baptiste, comte d’), gêneral corse au service de la France, d’une branche de la famille des précédents, né en 1742, mort en 1794. Successivement colonel,