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ORME

Au jcur.e et tendre ormeau la vigne ec m.irie.

Eosset. Je pars, et des ormçattx qui bordent le chemin J’ai passa les premiers à peine.

A. Ciiénier. Le vrai pasteur ressemble à cet antique ormeau Qui, des jeux du village ancien dépositaire, Leur a prêté cent ans son ombre héréditaire.

Deluxe.

— Prov. espagn. L’ormeau ne peut donner des poires, Chaque cause a ses effets naturels, et il no faut pas lui en demander d’autres.

— Moll. Syn. d’oRMiER.

ORMEAUX, village et comm. de France (Seine-et-Marne), arrond. el à U kilom. de Coulommiurs, à 36 kilom. da Melun ; 273 liab. Ruines d’un ancien château fort.

ORMÉË et 0RMÉ1STB. Hist. V. HORMÉE et 110RMÉ1STE. 4

ORMEK s. m. (or-mèk). Comm. Etoffe rase, lisse, à gros grains, faite de poil de chameau ou de duvet de cachemire, qui se fabrique dans l’Asie centrale, surtout dans la Boukliara et dans le pays des Kirghizes : X’ormek est une sorte de camelot ; on peut même dire que c’est le type primitif d’où les autres sortes de camelots sont dérivées. (Bezon.)

ORMEL s. m. (or-mèl). Forme ancienne

du mot ORMEMJ.

— Féod. Jeux sous formel, Fêtes ou réunions qui se tenaient sous l’orme féodal, il Genre de poésies d’un caractère pastoral.

ORMEUENNE, montagne de France (Savoie). Elle se drosse sur la frontière de l’Italie et atteint 3,302 mètres. De nombreux tributaires de l’Isère et de la Drôme y prennent naissance. Elle domine la vallée de Sainte-Foy, où coule l’Isère.

ORMÉNIDE s. f. (or-mé-ni-de — du gr. ormenos, pousse, rameau). Bot. Genre de plantes, de la famille des composées, tribu des sénôeionées, formé aux. dépens des anthémis, et comprenant plusieurs espèces qui croissent en Europe. Il On dit aussi ormënis.

ORMEBIE s. f. (or-me-rl — rad. orme). Sellerie, à cause de l’emploi que fait du bois d’orme cette industrie.

ORMES, village eteomm. de France (Aube), cant, arrond. et a i kilom. d’Areis, a 35 kilom. de Troyes, dans la vallée de l’Aube ; 362 hab. Antiquités romaines et gallo-romaines ; église du xiio siècle, renfermant un curieux tabernacle en bois sculpté et de beaux vitraux du xvio siècle.’

ORMES, village et comm, de France (Saôneet-Loire), cant. de Cuisery, arrond. et k 30 kilom. de Louhans, à 44 kilom. de Mâcon, sur une hauteur qui domine la rive gauche de la Saône ; 865 hab. Commerce de bois de charpente, da cercles et d’échalas ; ruines gallo-romaines ; débris de plusieurs châteaux.

ORMES (les), village et comm. de France (Yonne), cant. d’Aillaul, arrond. et à 20 kilom. de Joigny, à 29 kilom, d’Auxerre ; 523 hab. Château qu’habita Sully et qu’entourent des charmilles séculaires.

ORMES (les), village et comm. do France (Vienne), cant. de Dangé, arrond. de Chàtellerault, à 51 kilom. de Poitiers, près de la Vienne ; 1,422 hab. Le château, entouré d’un parc magnifique, offre une galerie décorée de peintures représentant les batailles du règne de Louis XV.

ORMESSON, village et comm. de France (Seine-et-Oise), cant. do Boissy-Sauft-Léger, arrond. et à 24 kilom. de Corbeil, à 34 kilom. de Versailles, dans une vallée de la rive gauche de la Marne ; 125 hab. Château du x»e siècle, entouré d’un beau parc.

ORMESSON, famille de robe qui a acquis en France une grande illustration par les magistrats èminents qu’elle a produits, et dont les principaux sont les suivants :

ORMESSON (Olivier Le Fèvre d’) administrateur et magistrat, né en 1525, mort en 1600. Son père était commis au greffe. Le chancelier de L’Kospital fit entrer d’Ormesson un conseil du roi, et Charles IX voulut, en 15G8, le mettre à la tète de ses finances ; il refusa cette place, ce qui fit dire au roi : « J’ai mauvaise opinion de mes affaires, puisque les honnêtes gens ne veulent pas s’en mêler. » Néanmoins, d’Ormesson fut nommé intendant et contrôleur général des finances, puis président de la chambre des comptes, sous Henri III (1577). Il fut un des premiers à reconnaître Henri IV. — Son fils aîné, Olivier d’Ormesson, fut comme lui président des comptes.— Son second fils, André Le Fèvre d’Ormesson, né en 1576, mort en 16G5, fut conseiller au parlement de Paris, conseiller d’Elat, et mourut avec la réputation d’un magistrat aussi éclairé qu’intègre.

ORMESSON (Olivier Le Fèvhe d’), magistrat, fils d’André, mort en 1G86. U marcha sur les traces de son père et devint conseiller d’État. Nommé rapporteur dans le procès de Fouquet, il opposa une ferme résistance ’ aux ministres qui voulaient que le surintendant pérît. On l’a désigné à tort comme l’un des magistrats auteurs des fameuses Ordonnances de Louis XIV (1606). Il a laissé des Mémoires qui sont restés longtemps manuscrits et qui ont été publiés par M. Chéruel

ORME

sons le titre de Journal d’Olivier Le Fèvre d’Ormesson (1860-1802, 2 vol. in-4o). Nous allons en parler ci-après.

Ormeason (JOURNAL D’OLIVIER Lk FÈVRE d’),

publié par M. Chéruel (Paris, 18G0-1SG2, 2 vol. in-4»). Ces mémoires, écrits au jour le jour et pour ainsi dire sous la dictée des événements, embrassent deux périodes : la première s’étend de 1643 à 1650 et comprend l’histoire fidèle delà première Fronde ; la seconde (1S01-1672) nous donne un récit précieux du procès de Fouquet. Il ne faut pas chercher dans le Journal d’Olivier d’Ormesson des tableaux composés avec art, des scènes animées, d’ingénieuses réflexions, des portraits satiriques, rien de ce que nous admirons dans les Mémoires de Retz et dans les lettres deM™ de Sévigné ; le grave magistrat’ qui raconte les mêmes événements n’y met pas tant de finesse. Il consigne simplement le soir dans son journal ce qu’on a vu, ce qu’on a dit, ce qu’on a fait dans la journée. Ce simple catalogue, rédigé sans aucune prétention littéraire, n’est pourtant ni Sans mérite, ni sans intérêt. Le" Journal, qui renferme toutes les nouvelles qu’à défaut de gazette la conversation transmettait do bouche en bouche, tous les on-dit parlementaires et ce que nous appellerions aujourd’hui les échos au palais, nous donne par cela même une idée assez nette des gens do robe, do leur rôle" et do leur existence. Il faut ajouter que les faits, qui sont notés en détail et avec mie scrupuleuse- impartialité, jettent quelquefois un jour nouveau sur quelque point obscur ou obscurci à dessein par les historiens passionnés Je la Fronde. Bans son Journal, d’Ormesson enregistre les causes célèbres, les médisances des courtisans, les intrigues, les scandales, les duels, etc. Les notes relatives aux hommes et aux événements de la Fronde, aux discussions du parlement sont particulièrement intéressantes. Il en est de même de tout ce qui concerne le procès fait à Fouquet, et dans lequel il joua un rôle si digne.. Ces intéressants mémoires s’arrêtent aux premiers jours de la guerre de Hollande. On y trouve une sincérité parfaite, l’absence de tout esprit de parti ; aussi sont-ils précieux à consulter pour quiconque veut se faire une idée exacte des événements que d’Ormesson a enregistrés.

ORMESSON (André Lk Févre d’), magistrat, fils du précédent, né en IC44, mort en 1684. Il eut pour précepteur l’abbé Fleury et devint successivement avocat au Châtelet, conseiller nu grand conseil, maître des requêtes et intendant de Lyon. — Son fils, Henri-François de Paule Lk Fèvre d’Ormiïs- SON, né en 1681, mort en 1756, devint maître des requêtes, membre du conseil des finances, plénipotentiaire pour régler les limites de la Lorraine, conseiller d’État, intendant des finances et membre du conseil royal des finances. Il resta attaché au chancelier d’Aguesseau après sa disgrâce et eut ouvertement des relations avec lui, au risque de mécontenter le Régent. — Son fils, Marie-François de Paule La Fèvre, marquis d’Ormesson, né en 1710, mort en 1774, fut successivement conseiller au parlement (1731), martre des requêtes (1733), président au grand conseil (1738), conseiller d’État (1744) et intendant des finances en 1756, après la. mort de son père. Deux ans plus tard, il reçut le titre de marquis.

ORMESSON (Louis-François de Paule Le FÉvre, marquis d’), magistrat, frère du précédent, né en 1718, mort on 1789. Il était neveu par sa mère du chancelier d’Aguesseau, sous les yeux duquel il fut élevé. Successivement avocat du roiau Châtelet (1739), avocat général au grand conseil (1741), avocat général au parlement, président à. mortier (1755) en remplacement de M. de Chauvelin, il remplit ces fonctions aveo un talent et une intégrité qui lui attirèrent une haute considération. Bans les luttes qui eurent lieu entre le ministère et le parlement, il se porta souvent comme médiateur et ce fut à ses démarches, à ses négociations, que cette cour de justice dut de pouvoir revenir siéger à Paris à doux reprises. Sous Louis XVI, il fut de nouveau exilé avec sa compagnie (1787), dont il n’avait cessé de défendre avec une grande vigueur les prérogatives. Opposé en 178S à la convocation des états généraux, il s’efforça de dissuader le roi de prendre cette mesure et prononça au parlement ces paroles : « Vous aurez, messieurs, les états généraux, puisque vous les voulez ; mais vous et la France ne tarderez pas à vous en repentir. » Nommé premier président, après la retraite de d’Aligre (1788), il conjura Louis XVI de prendre toutes les mesures nécessaires pour éteindre dès sa naissance l’incendie qui menaçait d’embraser la monarchie. Il mourut au commencement de l’année suivante. L’Académie des inscriptions et belles-lettres l’avait accueilli au nombre de ses membres.

ORMESSON D’AMBOILE (Henri - François de Paule Le Fèvre d), homme d’État français, fils du précédent, né en 1751, mo’rt à Paris en 1807. B’abord conseiller au parlement, "puis maître des requêtes, il fut ensuite intendant des finances, se signala par sa probité et par son désintéressement, se fit avantageusement connaître de Louis XVI et fut appelé par ce prince au poste de contrôleur général des finances après la démission de

ORMO

Joly de Fleury (1783). D’Ormesson, qui n’avait alors que trente et un ans et qui était étranger à toutes les connaissances exigées par des fonctions que les circonstances rendaient si difficiles, témoigna au roi ses craintes de ne pouvoir être à la hauteur de la situation. Louis XVI s’efforça de le rassurer en lui disant : « Je suis plus jeune que vous et j’occupe une place plus grande que celle que je vous donne. » Sur cette belle raison, d’Ormesson s’installa dans son ministère et se mit à l’œuvre ; mais son inexpérience et son absence de vues le firent recourir à des moyens qui portèrent une grande atteinte au crédit public. Il obligea la caisse d’escompte à verser 6 millions au Trésor, et il l’autorisa à suspendre le payement en argent des billets au-dessus de 300 livres, ce qui ébranla la confiance qu’on avait dans cet établissement ; puis il cassa le bail des fermiers généraux en vue de l’établissement d’une régie, ce qui donna lieu à une grande perturbation et aux plaintes les plus vives. De Vergennes, qu’il avait mis contre lui, profita de ces fautes pour le renverser, et, au bout de quelques mois, il dut remettre le portefeuille des finances à Calonne. D’Ormesson remplit alors avec zèle les fonctions de conseiller d’État jusqu’à la Révolution. Lors de la réforme.judioiaire, il fut élu président d’un des tribunaux de Paris et, en 1792, uno imposante majorité de suffrages l’appela aux fonctions de maire de la capitale ; mais il refusa ce poste périlleux et se retira à la campagne, où il vécut paisiblement. Sous le Directoire et le Consulat, il remplit des fonctions municipales.

ORMESSON DE NOYSEAU (Anne-Louis-François de Paule Le Fèvre d’), homme politique, frère du précédent, lié en 1753, mort sur l’échafaud en 1791. Conseiller au parlement de Paris en 1770, il remplaça son père comme président à mortier en 1788, fut élu député de la noblesse aux états généraux, s’y montra opposé aux innovations qui lui parurent propres à ruiner la monarchie et signa la. protestation du 15 septembre 1791. Il reprit alors les fonctions de bibliothécaire de Louis XVI, auxquelles il avait été appelé en 1790, devint membre do la commission des monuments publics, fut arrêté en 1793, traduit devant le tribunal révolutionnaire et condamné à la peine capitale. Son érudition comme helléniste l’avait fait appeler à l’Académie des inscriptions en 1792.

Oi-mesBou OU de Mnycnno (HÔTEL, D’), à

l’angle des rues Saint-Antoine et du Petit-Musc, à" Paris. Cet hôtel fut construit au xvib siècle par Ducerceau pour le duc do Mayenne, et réparé plus tard par Germain Boifranu pour M. d’Ormesson. L’hôtel d’Ormesson a été occupé de nos jours par l’institution Favart.

ORMIAIl (lac d’), lac salé du N.-O. de la Perse, dans l’O. de la province d’Aderbaïdjan, au S.-O. de Tauris ; 120 kilom. de longueur sur G0 kilom. de largeur. Il renferme les îles Chabi, Eehek, Coloum et Aghadj, couvertes de grus pâturages, et reçoit le Talkh-Tchuï, l’Agi, le Char et le Sancaleh-Tchaï.

ORMIAIl, ville de Perse, province d’Aderbaïdjan, ch.-l. de district, sur le Char, à 6 kilom. du lac de son nom, par 37° 28’ 30" de latit. N. et 42° 54’ 0" do longit. E. ; patrie de Zoroastre.

ORM1DIA, bourg de la Turquie d’Asie, sur la côte méridionale de l’île do Chypre, à 22 kilom. S. de Famagouste ; 2,5S0 hab.

ORMÎER s. m. (or-mié — du lat. auris maris, oreille de mer, mollusque ainsi dit à causa de sa forme en oreille). Moll. Nom vulgaire des haliotides, dans le département des Côtesdu-Nord, où l’on mange ces mollusques, il On dit aussi.ormet, ormeau, oreille de mer et

GROS BOURDON.

ORMIÉRE s. f. (or-miè-ro —’ rad. orme). Bot. Nom vulgaire de la spirèe ulmuire o-u reine des prés, plante dont les feuilles ressemblent à celles de l’orme.

— Ane. métallurg. Or pur, or moulu.

ORMILLE s. f. (or-mi-lle ; II mil. — rad. orme). Agric- Très-petit orme : Botte d’on- millu. Planter des ormilles. h Plant de très-petits ormes. Il Palissade formée de très-petits ormes.

— Bot. Variété d’orme champêtre qui a de très-petites feuilles.

ORMIN s. m. (or-main). Bot. V. hormis.

ORMOCARPE s. m. (or-mo-kar-pe — du gr. ormos, collier ; karpos, fruit). Bot. Genre d’arbres, de la famille des légumineuses, tribu des hédysarées, qui croissent dans l’Asie et l’Amérique tropicales.

ORMOCÈRE s. m. (or-mo-sè-re — du gr. ormos, collier ; keras, corne). Entom. Genre d’insectes hyménoptères, de la famille des chalcidiens, type du groupe des ormocérites, comprenant un petit nombre d’espèces, dont la principale habite l’Angleterre.

ORMOCÉBITE adj. (or-mo-sé-ri-te — rad. ormocère). Entom. Qui ressemble ou qui se rapporte au genre ormocère.

— s. m. pi. Groupe d’insectos hyménoptères, de la famille des chalcidiens, ayant pour type le genre ormocère.

ORMOND, baronnie d’Irlande, comté de Tipperary ; 50,000 hab. Pays peu fertile.


ORMOND (Jacques Butler, due d’), homme d’État anglais, né à Londres en 1610, mort en 1683. Il appartenait à une ancienne famille irlandaise qui descendait, dit-on, des ducs de Normandie. Tout jeune encore, il perdit son père, fut élevé sous les yeux d’Abbot, archevêque de Canterbury, parut à la cour avec le titre de vicomte de Thurles, épousa, en 1629, sa cousine Elisabeth t’reston, et devint, en 1632, comte d’Ormond et pair d’Irlande par suite de la mort de son grand-père. Il vivait dans les terres qu’il possédait en Irlande, lorsque éclata dans co pays la rébellion de 1G40. Charles le qui avait entendu parler de

!a fermeté et des hautes capacités du jeune

comte, le nomma alors lieutenant général et le mit à la tète d’un corps de 3,000 hommes pour comprimer les efforts des rebelles. D’Ormond, avec des forces aussi faibles, battit néanmoins les insurgés h. Naas, près de Bublin, à Kilrush, à Ross, et reçut des remereîments publics du Long Parlement et du roi, qui lui donna le titre de marquis. En 1643, il remporta une nouvelle victoire sur le général Preston, mais ne recevant point de secours, contrarié dans ses opérations par le vice-roi, par les lords juges du royaume, ayant d’un autre côté, en face do lui, un ennemi dont lo nombre croissait sans cesse, il se vit réduit, cette même année, à signer un armistice, qui fut mal accueilli du gouvernement. Néanmoins, Charles Ier, reconnaissant que le marquis d’Ormond avait cédé à une impérieuse nécessité, le nomma vice-roi d’Irlande en remplacement de Leicester (1044). Pendant trois ans, avec une inébranlable énergie, il soutint une lutte opiniâtre contre la rébellion et s’efforça de retenir l’Irlande dans l’obéissance, tout en montrant au milieu des fureurs des factions uno modération inaltérable. Mais lorsque le roi vaincu eut été conduit prisonnier à Hampton-Court, voyant l’impossibilité de résister plus longtemps, il résigna ses fonctions entre les mains des commissaires du Parlement, alla rendr^compte de sa conduite à Charles Ier et, ne se trouvant plus en sûreté, alla chercher un refuge en Fiance (1G47).

Il était depuis un an à peino dans ce pays lorsque, à l’appel des royalistes, il retourna en Irlande et rejoignit O’Neil. La nouvelle de l’exécution du roi (30 janvier 1649), le refus que fit le prince de Galles de venir se mettre à la tête de ses partisans n’empêchèrent point le marquis d’Ormond de faire proclamer co dernier roi sous le nom de Charles II et de marcher sur Bublin pour s’en emparer. Mais l’arrivée de Cromwell et la défection d’O’Neil firent échouer cette entreprise et il dut retourner en France (1650). Il rejoignit alors Charles II, devint son plus sago conseiller, remplit dans son intérêt plusieurs missions secrètes et revint avec lui en Angleterre à l’époque de la restauration (1660).

Nommé duc, grand maître de la maison du roi, comblé d’honneurs de tout genre, d’Ormond fut appelé, en 1662, à la vice-royauïé d’Irlande, pour rétablir la tranquillité dans ce pays. Il s’acquitta de cette tâche avec sa sagesse et sa fermeté habituelles et s’attacha à développer la prospérité industrielle et commerciale de l’île. Malgré ses services, 13uckingham, irrité de l’attachement qu’il montrait à Clarendon, lui fit ôter sa vice-royauté en 1669. Cette même année, il fut nommé chancelier de l’université d’Oxford. L’année suivante, se trouvant h. Londres, il faillit périr dans un guet-apens odieux que lui dressa le colonel Blood, qu’il avait fait emprisonner en Irlande pour avoir voulu s’emparer du château de Bublin. Blood, soutenu par Buckingham, ne fut point inquiété, et Charles II pria d’Ormond d’oublier l’insulte qu’il avait reçue. « Puisque le roi peut pardonner à Blood d’avoir tenté de lui arracher la couronne, lui répondit le duo, jo puis à mon tour lui pardonner aisément d’avoir attenté à ma vie, et j’obéirai aux désirs de Sa Majesté sans m’informer de ses motifs. • Depuis sept ans, il était complètement tombé en disgrâce, lorsque, par l’intervention du duc d’York, d’Ormond fut de nouveau nommé vice-roi d’Irlande (1076). À l’avènement de Jacques II, il fut remplacé dans son gouvernement par Talbot et passa les dernières années de sa vie éloigné de la cour. Homme d’État éminent, général habile, administrateur intégre et éclairé, éloquent, instruit, il se montra attaché à la royauté sans jamais descendre au rôle de courtisan, fit entendre au roi des conseils sévères chaque fois qu’il lui parut agir contre les intérêts du pays, ne ménagea ni les maitresses, ni les favoris, su lit estimer des républicains qu’il combattait et mérita par l’élévation de son caractère le surnom da Grand Ormouil, que lui donnèrent ses compatriotes.

ORMOND (Jacques Butler, duc d’), général anglais, petit-fils du précédent, né à Bublin en 1665, mort eu 1745. Lorsque le prince d’Orange vint détrôner son beau’-père Jacques II, le duc d’Ormond se prononça en sa faveur, gagna ainsi les bonnes grâces du nouveau souverain et s’empara, après la bataille de la Boyne (1690), de Dublin et de Kilkcnny. Ayant suivi plus tard Guillaume III en Flandre, il fut fait prisonnier à Nerwinde (1693) et recouvra peu après la liberté. Sous le règne de la reine Anne, il continua à jouir de la plus grande faveur, reçut un commandement dans l’armée envoyée pour assiéger