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santé du docteur Belhomme, où elle resta volontairement jusqu’en septembre 1797. Après le 18 fructidor, elle dut s’expatrier et passa en Espagne, après avoir reçu du Directoire une pension annuelle de 100,000 francs. En 1808, au début de la guerre d’Espagne, elle quitta Figuières, où elle s’était fixée, se rendit à l’île de Minorque, puis passa à Palerme, où elle assista au mariage de son fils avec la princesse Amélie des Deux-Siciles.

Après la Restauration de 1814, la duchesse d’Orléans rentra en France, où elle fut remise en possession de ceux de ses biens qui avaient été réunis au domaine et qui avaient été affectés à des services publics sous les précédents gouvernements ; le tout constituant une immense fortune. Pendant les Cent-Jours, elle resta à Paris, et Bonaparte lui assigna, en échange de ceux de ses biens que la législation nouvelle réintégrait au domaine de l’État, une pension annuelle de 300,000 francs. Sous la seconde Restauration, la duchesse d’Orléans vécut dans une sorte de retraite, au milieu de sa famille, loin de la cour, continuant, comme par le passé, à se montrer charitable et bonne.


ORLÉANS (Eugénie-Adélaïde-Louise d’), fille de Philippe-Égalité, née à Paris en 1777, morte le 1er janvier 1848. Elle fut élevée avec ses frères par Mme  de Genlis, reçut une éducation virile et apprit de bonne heure à aimer les idées libérales. Elle prenait les eaux de Bath, en Angleterre, lorsqu’elle se trouva comprise dans le décret du 9 octobre 1792, qui condamnait à mort les émigrés ; son père essaya vainement de la faire rayer de la liste des émigrés, néanmoins il la fit revenir à Paris. Mais peu après, son frère, le duc de Chartres (depuis Louis-Philippe), craignant pour sa vie, l’envoya avec Mme  de Genlis à Tournay (1792), puis en Suisse, où il alla la rejoindre. Bientôt après, le duc de Chartres dut quitter la Suisse. La princesse Adélaïde se réfugia alors, sous le nom de miss Stuurt, à Bremgarten, habita ensuite un village près de Constance, puis Fribourg, où elle resta deux ans dans un couvent, Landshut, en Bavière (1798), Presbourg, en Hongrie (1798). En 1802, elle alla rejoindre en Espagne sa mère, la duchesse d’Orléans, qu’elle quitta, en 1808, pour se rendre auprès de son frère en Angleterre, et, à partir de ce moment, elle ne se sépara plus de lui. Elle revint avec lui en France en 1817, le soutint dans toutes les épreuves de sa vie politique et le décida en 1830 à monter sur le trône. Ambitieuse, douée d’une âme forte, femme de tête et de bon conseil, elle exerça toujours un grand ascendant sur l’esprit de Louis-Philippe, qui ne faisait rien de grave sans la consulter. Sa mort, survenue peu de temps avant la révolution qui chassa de France la famille d’Orléans, causa la plus vive affliction au vieux roi.


ORLÉANS (Ferdinand-Philippe-Louis-Charles-Henri, duc d’), fils aîné du roi Louis-Philippe, né à Palerme le 3 septembre 1810, mort le 13 juillet 1842. En 1814, il vit pour la première fois la France, qu’il quitta pendant les Cent-Jours et où il revint avec sa famille en 1817. Son père lui donna d’abord pour précepteur M. de Boismilon, qui devint plus tard son secrétaire des commandements, puis l’envoya, aux applaudissements de la bourgeoisie libérale, faire ses études au collège Henri IV (1819). Le jeune prince suivit les cours sur le pied de la plus parfaite égalité avec les autres élèves, montra un goût particulier pour l’histoire et la poésie latine, et remporta quelques prix aux distributions du collège et du grand concours. Ferdinand d’Orléans passa ensuite les examens exigés pour l’admission à l’École polytechnique, fut nommé, en 1824, colonel du 1er régiment de hussards et s’occupa particulièrement alors d’apprendre la théorie de l’art militaire. Il venait de faire un voyage en Écosse (1829) et se trouvait en garnison à Joigny lorsque éclatèrent les événements de juillet 1830. Par son ordre, ses soldats prirent la cocarde tricolore le 1er août, et il changea, le 8, après l’avènement de son père au trône, son titre de duc de Chartres contre celui de duc d’Orléans et de prince royal. Chargé, la même année, de la distribution des drapeaux tricolores aux gardes nationales et aux troupes des départements, il fut parfaitement reçu à Lyon ; mais des sifflets l’accueillirent lorsqu’il revint dans cette ville en 1831, pour y rétablir l’ordre à la suite des journées de novembre. On le vit alors s’attacher, par son extrême modération, à calmer l’irritation populaire et employer toute son influence pour empêcher qu’on ne traitât avec rigueur ceux que la faim avait poussés à la rébellion. Le choléra qui vint ravager Paris en 1832 lui fournit une nouvelle occasion de se signaler. Il visita l’Hôtel-Dieu pendant le plus fort du fléau et reçut à cette occasion une médaille du conseil municipal de Paris. À la fin de cette même année, lors de la campagne de Belgique, il prit le commandement de la brigade d’avant-garde, concourut aux opérations qui amenèrent la prise d’Anvers et se conduisit bravement à l’attaque de la lunette de Saint-Laurent. En 1835, le duc d’Orléans passa en Afrique, fut blessé au combat d’Habrah, tomba, par suite des fatigues qu’il avait éprouvées, assez gravement malade et revint en France. En 1836, il fit en Allemagne un voyage pendant lequel il vit la princesse Hélène de Mecklembourg, qu’il épousa à Paris le 30 mai 1837. Pendant les fêtes célébrées à cette occasion, beaucoup de personnes furent étouffées au Champ-de-Mars. En apprenant ces malheurs, la princesse Hélène s’écria : « C’est comme aux fêtes de Louis XVI. Quel affreux présage ! » Dans une séance de la Chambre des pairs, où il siégeait depuis 1830, le marquis de Dreux-Brézé ayant blâmé le duc d’Orléans d’avoir épousé une princesse protestante, le jeune prince lui répondit par ces remarquables paroles : « J’ai vu inscrite dans notre code fondamental, à la première ligne, la liberté religieuse comme la plus précieuse de toutes celles accordées aux Français ; je ne vois pas pourquoi la famille royale serait seule exclue de ce bienfait, qui est entièrement d’accord avec les idées qui règnent aujourd’hui au sein de la société française. »

En 1839, le maréchal Clausel ayant préparé une expédition en Afrique dans le but de reconnaître la grande communication destinée à unir Alger et Constantine, le duc d’Orléans retourna en Algérie, prit le commandement d’une division et franchit les Portes de fer, réputées infranchissables. L’année suivante, accompagné de son jeune frère, le duc d’Aumale, il fit sa dernière et sa plus brillante campagne. Le courage qu’il déploya notamment aux combats de l’Affroum, de l’Oued’Ger, du bois des Oliviers, à la prise de Médéah et surtout à celle du teniah de Mouzaïa, où il commanda en personne la colonne qui attaquait de front, lui fit le plus grand honneur. Peu après, il fit ses adieux à l’armée d’Afrique et retourna à Paris. À partir de ce moment, il s’occupa exclusivement de l’organisation et de l’inspection des troupes. C’est lui qui organisa notamment les chasseurs à pied de Vincennes, désignés sous le nom de chasseurs d’Orléans. Il revenait des eaux de Plombières, où il était allé conduire sa femme, et se disposait à partir pour le camp de Saint-Omer, lorsque, en se rendant à Neuilly pour faire ses adieux à sa famille, les chevaux de sa voiture s’emportèrent en face de la porte Maillot. Soit qu’il eût voulu s’élancer à terre, soit qu’il eût été précipité par une secousse, il tomba la tête la première sur le pavé et se cassa la colonne vertébrale. Transporté chez un épicier voisin, il y expira quelques heures après, le 13 juillet 1842. Après avoir été exposé cinq jours à Notre-Dame, son corps fut transporté dans la sépulture de sa famille, à Dreux. De son mariage avec la princesse Hélène, il avait eu deux fils, Louis-Philippe-Albert, comte de Paris, né à Paris en 1838, et Robert-Philippe-Louis-Eugène-Ferdinand, duc de Chartres, né à Paris en 1840.

« Le duc d’Orléans, dit M. Alby, était de haute taille, blond, bien fait, et donnait beaucoup de soin à sa toilette. L’affabilité et la franchise caractérisaient sa figure, qui était ordinairement fort colorée. Il parlait avec une égale facilité l’italien, l’anglais et l’allemand. Aimant les arts par instinct et par goût plus que par étude, il se plaisait à leur prodiguer des encouragements et visitait souvent les ateliers de Paris dans lesquels il avait fait des commandes. » Son extrême affabilité, l’agrément de son commerce, sa générosité envers les artistes et les gens de lettres lui avaient acquis de nombreuses sympathies. C’était du reste un prince à l’esprit ouvert et libéral, qui paraissait attaché au gouvernement constitutionnel et pénétré largement des idées de la Révolution. Dans son testament on trouve ce passage remarquable : « Que le comte de Paris soit un de ces instruments brisés avant qu’ils aient servi, ou qu’il devienne l’un des ouvriers de cette régénération sociale qu’on n’entrevoit encore qu’à travers tant d’obstacles, qu’il soit roi ou qu’il demeure défenseur inconnu et obscur d’une cause à laquelle nous appartenons tous, il faut qu’il soit avant tout un homme de son temps et de la nation, serviteur passionné, exclusif, de la France et de la Révolution. »

Une statue équestre, qui lui avait été élevée dans la cour du Louvre, fut renversée après la révolution de 1848.


ORLÉANS (Hélène-Louise-Élisabeth de Mecklembourg-Schwerin, duchesse d’), femme du précédent, née à Ludwigslust en 1814, morte à Richmond en 1858. Toute jeune encore elle perdit sa mère, puis son père, fut élevée par sa belle-mère dans la retraite et reçut une forte et solide éducation. Le roi de Prusse, qui eut l’occasion de la voir à Tœplitz en 1830 et d’apprécier ses qualités, conçut pour la jeune princesse une vive amitié, et lorsque le duc d’Orléans, voyageant en Allemagne en 1836, se rendit à Berlin, Frédéric-Guillaume IV ne crut pouvoir mieux lui prouver sa sympathie qu’en l’engageant à épouser la princesse Hélène. Le duc d’Orléans suivit ce conseil. Son mariage fut célébré à Fontainebleau le 30 mai 1837, selon le rite catholique et le rite protestant. Les quatre années qui suivirent furent autant d’années de bonheur pour la princesse. Par les aimables qualités de son esprit et de son cœur, elle avait su conquérir l’affection de tous les membres de sa nouvelle famille et avait eu la joie de mettre au monde deux fils. D’un autre côté, la vive tendresse qu’elle ressentait pour son mari, son goût prononcé pour les lettres et les beaux-arts, ses idées élevées et libérales, lui avaient acquis la sympathie de tous ceux qui l’approchaient. Pendant un voyage qu’elle fit avec son mari dans le midi de la France en 1839, elle put, à l’empressement des populations, aux ovations préparées parle monde officiel, entrevoir l’avenir politique de la famille sous les plus brillantes couleurs. Elle se trouvait aux eaux de Plombières lorsqu’elle apprit la foudroyante nouvelle de la mort du duc d’Orléans (1842). En arrivant à Neuilly, elle ne put voir que le cercueil de son mari, « qui avait tout son cœur, » selon ses propres expressions. À partir de ce moment, elle prit des habits de deuil qu’elle ne devait plus quitter et se consacra entièrement à l’éducation de ses fils. Lorsque éclata la révolution de Février 1848, lorsque Louis-Philippe eut abdiqué en faveur de son petit-fils, le comte de Paris, la duchesse se rendit avec ses deux enfants et le duc de Nemours à la Chambre des députés, dont la majorité des membres lui était favorable. M. Dupin annonça l’abdication du roi et proposa la duchesse pour régente ; mais tout à coup l’Assemblée fut envahie ; vainement, à deux reprises, la duchesse voulut prendre la parole, sa voix fut étouffée, on demanda la formation d’un gouvernement provisoire ; le désordre fut bientôt à son comble, et elle dut quitter l’Assemblée avec M. Jules de Lasteyrie. On la conduisit à l’hôtel des Invalides, qu’elle quitta pendant la nuit, et elle gagna la Belgique, puis l’Allemagne. Par la suite, elle se rendit en Angleterre avec ses deux fils et passa plusieurs années à Richmond, où s’étaient réfugiés Louis-Philippe et sa famille. C’est là qu’elle s’éteignit le 18 mars 1858. Un de ses anciens professeurs, M. Schubert de Munich, a publié sur elle une intéressante biographie, qui a été traduite en français sous le titre de Lettres de S. A. R. Mme  la duchesse d’Orléans (Genève). On y trouve des lettres de cette princesse, écrites en français et en allemand, et qui sont fort remarquables par l’élévation des pensées et par la noblesse des sentiments.


ORLÉANS (Marie-Thérèse-Caroline-Isabelle, dite Louise D'), reine des Belges, fille de Louis-Philippe, née à Palerme en 1812, morte à Ostende en 1850. Elle fut élevée avec un grand soin et elle donna des preuves d’une intelligence si ferme et si vive, que son père disait d’elle : « Louise comprendrait ce que beaucoup d’hommes politiques ne comprendraient pas. » Le 9 août 1832, elle épousa Léopold Ier, roi des Belges. Douce et charitable, elle était en même temps femme de bon conseil, d’un esprit très-libéral, et, bien qu’elle tînt essentiellement à ce que son nom ne fût jamais mêlé aux luttes des partis, elle donnait à son mari des conseils dont celui-ci se plaisait à reconnaître la sagesse. Cette princesse se rendit populaire en Belgique par sa bienfaisance et par la manière dont elle pratiquait la charité. Dans les dernières années de sa vie, elle eut la douleur de voir sa famille chassée de France, et les angoisses sur le sort des siens qu’elle éprouva à cette époque ne contribuèrent pas peu à achever de ruiner sa santé, déjà fort ébranlée. Elle avait eu de son mariage avec le roi Léopold deux fils : Léopold, aujourd’hui roi des Belges sous le nom de Léopold II ; Philippe-Eugène-Ferdinand, comte de Flandre, et une fille, la princesse Marie-Charlotte, qui épousa en 1857 l’archiduc Ferdinand-Maximilien, fusillé en 1867 au Mexique, où il avait été proclamé empereur sous le nom de Maximilien Ier.


ORLÉANS (Marie D'), duchesse DE WURTEMBERG, fille du roi Louis-Philippe, née à Palerme en 1813, morte en 1839. Elle passa la plus grande partie de son enfance Twickenham, près de Londres, et fut élevée sous les yeux de sa mère. De bonne heure, la princesse Marie se fit remarquer par ses dispositions pour les beaux-arts. Louis-Philippe lui fit donner des leçons de dessin et de peinture par Ary Scheffer, de miniature par N. Fielding et de sculpture par Pierre-Jean David. En 1837, elle épousa le duc de Wurtemberg et mit au monde, l’année suivante, un fils qui reçut les noms de Philippe-Alexandre-Marie-Ernest ; mais, à la suite de ses couches, elle fut atteinte d’une maladie de poitrine. La violente émotion qu’elle éprouva lors de l’incendie de son palais, à Stuttgard, incendie pendant lequel elle courut les plus grands dangers, vint encore accélérer son mal et elle dut partir pour l’Italie ; mais il était trop tard, et elle mourut à Pise en janvier 1839. La princesse Marie était une véritable artiste. Elle a laissé un grand nombre de dessins et d’esquisses remarquables et quelques morceaux de sculpture qui attestent un talent réel. Le plus remarquable est sa statue de Jeanne Darc, que possède le musée du Louvre et dont une reproduction se trouve devant l’hôtel de ville d’Orléans. Nous citerons encore d’elle une statue équestre de la même héroïne, la Mort du chevalier Bayard, l’Ange qui a été placé sur le tombeau de son frère, le duc d’Orléans, etc. Enfin, c’est d’après ses dessins qu’a été exécuté le vitrail en trois compartiments qui décore la chapelle de Saint-Saturnin au château de Fontainebleau. Ce vitrail représente Saint Philippe et sainte Amélie au milieu d’un chœur d’anges.

Pour les autres membres de la famille d’Orléans, v. Aumale, Beaujolais, Charlotte-Élisabeth, Dunois, Joinville, Louis XII, Louis-Philippe, Montpensier, Nemours, etc.


ORLÉANS (Jean D'), peintre français, né à Orléans vers 1350, mort après 1408. Il reçut le titre de peintre et de valet de chambre du roi Charles V, conserva le même titre sous Charles VI, peignit en 1392 une Annonciation pour le dauphin Charles et reçut, à partir de 1408, un traitement de 6 sous parisis par jour. — Son fils, François, s’adonna également à la peinture, travailla avec lui et devint valet de chambre, peintre de Charles VI, ainsi que peintre du dauphin Louis, duc de Guyenne.

ORLÉANS (le Père d"), historien. V. D’Orléans.

ORLÉANSVILLE, ville de l’Algérie, dans la province d’Alger, a 210 kilom. O.-S.-O. d’Alger, à 50 kilom. S. de Tenez, à 80 kiloin. O. de Milianah, sur la rive gauche du Chélif, par 36» 15’ de latit. N., chef-lieu de la 6^ subdivision militaire d’Alger ; 1.500 hab. Cette ville, fondée par les Français en 1843, est bâtie au milieu d’un plateau, dans le voisinage de hautes montagnes couvertes de neige pendant une partie de l’année. « Des plantations publiques, dit M. Piesse, groupées dans l’intérieur de la ville et autour des glacis, plusieurs jardins, des fontaines bien entretenues, l’aménagement des eaux donnent à Orléansville un air de verdure et de fraîcheur qui contraste heureusement avec l’aridité des environs. Orléansville est entourée d’un mur bastionné, défendu par un fossé et percé de quatre portes. Comme dans toutes les villes de création moderne, les rues d’Orléansville sont bien alignées et coupées à angle droit ; les bâtiments les plus importants sont affectés aux diûërents services militaires et civils ; ce sont : l’hôtel de la subdivision, les casernes, l’hôpital, la souspréfecture, l’hôtel de la justice de paix, l’église, le théâtre et l’abattoir. Les bains maures ont seuls un aspect monumental. Les places d’Armes, de la Mosaïque et du Marché sont ornées de jolies fontaines. »

Orléansville possède quelques antiquités intéressantes. En 1843, en déblayant les rues sur l’emplacement de la ville romaine de Castellum Tingitii, on a découvert la basilique de Saint-Reparatus, remarquable par une mosaïque, rouge, blanc et noir, grossièrement exécutée.

Au sud-est d’Orléansville, on distingue lo pic élevé de l’Ouaien-Senis. Tenez et la mer sont k dix lieues d’Orléansville, dans la direction du nord. Pour suppléer à l’absence absolue de grande végétation sur ce point, que les ardeurs du soleil rendent très-malsain en été, de nombreuses plantations ont été tentées à différentes époques et n’ont abouti qu’à des résultats très-incomplets. Cependant le sol sur lequel repose Orléansville a dû jadis être couvert de forêts, puisque pendant longtemps la ville récente n’a pas eu recours à d’autre combustible que les nombreuses racines d’arbres enfouies presque partout dans le sous-sol.

ORLET s. m. (or-lè — dimin. du mot orle). Archit. Petite moulure plate formant le couronnement de la cymaise.

ORLEY (Bernard van), également connu sous le nom de Bareml do Bruxelles, peintre flamand, né à Bruxelles en 1490, mort à Anvers en 1560. Ses dispositions artistiques peu communes décidèrent son père à l’envoyer en Italie, où il entra dans l’atelier de Raphaël. Ses progrès rapides lui valurent l’amitié du peintre d’Urbin, qui l’associa bientôt à ses immenses travaux. Sous la direction de l’illustre maître, Orley développa son talent et acquit ce grand style qui distingue ses productions. De retour dans sa ville natale, il débuta par des Chasses, vastes compositions qui furent justement admirées.

Charles-Quint, qui aimait ce genre de peintures, le chargea d’exécuter plusieurs compositions, dont la plus remarquable est une

Vue de la forêt de Soignes, où l’on voit l’empereur entouré des principaux seigneurs de sa cour. Vers cette époque, de nombreuses tapisseries furent exécutées d’après des cartons de l’artiste. Un des plus beaux tableaux qu’il produisit ensuite est le magnifique Jugement dernier qui décore la chapelle des Aumôniers, à Anvers. Parmi les grands personnages qui tinrent à honneur de féliciter l’artiste, citons le prince d’Orange-Nassau, qui vint le visiter et lui commander les seize cartons reproduits en tapisserie qui ont longtemps décoré le château de Breda. Chacun d’eux est un tableau de deux figures deminature représentant un cavalier et une amazone, Ce sont les ancêtres des princes d’Orange et de Nassau. Les cartons originaux, copiés k l’huile, depuis, par Jordaens, étaient exécutés à la gouache, à l’aquarelle, aux crayons blanc et noir. Deux de ces originaux figurent au musée de La Haye. Une des belles œuvres de ce maître fécond est le Saint Luc faisant le portrait de la sainte

Vierge, que lui avait demandé la Société des

Peintres de Malines, et que l’on voit dans une des salles de l’Académie de peinture de cette ville. Le Louvre possède son Mariage de la Vierge, toile superbe de ton et d’un sentiment exquis. On voit aussi dans les diverses galeries anglaises un Portrait de femme, quart-nature, la Madone avec sainte Catherine et sainte Barbara, le Sauveur apparaissant à la Madeleine. Ces œuvres capitales furent beaucoup admirées à l’Exposition de Manchester en 1857. L’éminent critique Burger rendit pleinement hommage, en