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de parler, nous mentionnerons les oranges [ amères, ou bigarades, qui ne peuvent être mangées comme fruit de dessert, mais qui néanmoins servent à divers usages utiles. On les emploie pour assaisonner certains mets, faire certaines confitures, et leur écorce, qui est l’objet d’un commerce important, est exportée principalement de la Barbade et de Curaçao en Europe, où elle sert à fabriquer le bitter et le curaçao. Dans la fabrication de ces liqueurs, on emploie les écorces d’oranges vertes ; les écorces d’oranges mûres servent à faire soit de l’essence de bigarade, soit des sirops d’écorce d’oranges amères et diverses préparations médicinales.

On donne le nom d’crangette au fruit de l’oranger et du bigaradier, cueilli et desséché avant qu’il ait atteint la grosseur d’une cerise ; on emballe ces fruits dans des sacs de 120 k 150 kilogr. ; ce sont de petites boules dures, odorantes, d’un noir grisâtre, inarquées d’un point jaunâtre au côté opposé au pédoncule, dont la place est très-apparente. La saveur de l’orangette est très-amère ; on emploie ce fruit en pharmacie et en parfumerie. Enfin, on appelle petit grain le fruit tombé du bigaradier ou de l’oranger peu après la floraison. On en extrait une huile volatile appelée huile de petit grain.

— Econ. domest. On ne se borne pas à manger ('orange douce dans son état naturel, on l’emploie sous diverses formes, on lui fait subir diverses préparations, on en fait des plats de dessert, des confiseries, des sirops, etc. Nous allons indiquer les plus connues de ces préparations.

Salade d’oranges. On prend des oranges bien mûres dont on enlève soigneusement l’écorce, puis on les coupe en rouelles assez minces ; on enlève les pépins et on dispose dans un compotier ces rouelles qu’on saupoudre de sucre fin et qu’on arrose d’eau-devie ou de rhum ou de kirsch, eu y joignant un peu d’eau de fleurs d’oranger. On doit pré fiarer cette salade quelques heures avant de a servir.

Beignets d’oranges. Le fruit est divisé

Ïiar quartiers et débarrassé de ses pépins ; on e fait mijoter quelques minutes dans du sucre clarifié et, après l’avoir égoutte, on jette les morceaux dans une pâte à beignets ; on les fait frire, on les glace au sucre et l’on râpe dessus, lorsqu’ils sont dressés, du zeste d’orange.

Compote d’oranges. On commence par peler les fruits, qu’on pique ensuite en plusieurs endroits ; on les jette dans de l’eau fraîche, puis on les met dans un poêlon avec do l’eau chaude sur le feu ; après dix minutes d’ébullitio», on les change d’eau en employant toujours de l’eau chaude, et on les fait bouillir de nouveau jusqu’à ce qu’elles se laissent facilement traverser par une épingle ; on les jette aussitôt dans 1 eau fraîche ; on les égoutte et on termine la cuisson dans un sirop a-20°, où les fruits baignent et dont on les retire lorsqu’il a atteint 30<>. On les coupe en quatre, on dresse dans le compotier et on arrose avec le sirop. On prépare plusieurs sortes de compotes d’oranges cuites, les unes au caramel, d’autres en bâton.

Gelée d’oranges. On exprime le jus des fruits débarrassés de leurs pépins ; on râpe finement le zeste d’une ou de deux oranges ; on filtre k la chausse le jus mélangé avec le zeste et on ajoute 125 grammes de sucre par verre de jus obtenu ; on colle k l’aide de colle de poisson clarifiée et on verse dans des moules ou des pots ; la gelée ne tarde pas à s’y prendre. On prépare avec Yarangeet la corne de cerf une gelée qui, bien faite, est l’un des meilleurs entremets sucrés que la cuisine puisse offrir à notre friandise ; elle ne doit être ni trop ferme ni trop liquide. La gelée d’oranges et de corne de cerf se sert ordinairement dans de petits pots. «.

Jus d’orange. On exprime sur des zestes le jus des fruits coupés par le milieu et en travers, on enlève les pépins ; puis, au bout d’une heure ou deux, on lillre le jus à travers de la flanelle. Ce jus est ensuite versé dans.des bouteilles qu’on pusse au bain-marié. Au bout de vingt-cinq minutes d’èbullition, on retire les bouteilles, qu’on laisse refroidir. Ce jus est employé pour faire une boisson rafraîchissante et agréable, appelée orangeade.

Sirop d’orange. Dans un sirop de sucre qu’on laisse cuire jusqu’à ce qu’il ait atteint 30», on verse du suc d’orange et un peu de sirop froid dans lequel on a fait infuser des zestes, puis on filtre le mélange et on le met en bouteilles.

Oranges confites. Les fruits, non pelés et à écorce épaisse, bouillent dans l’eau jusqu’à ce que la peau en soit assez tendre pour être facilement pénétrée par une pointe quelconque. On les égoutte et on les jette dans l’eau froide. Quand ils sont refroidis, ou les coupe en huit parties ou quartiers, en laissant chair et écorce, mais en retirant les pef)ins. Les quartiers resteront k dégorger danseau fraîche pendant vingt-quatre heures ; puis égouttés, mis dans une terrine, ils baigneront dans du sirop cuit k 10» et refroidi. Le lendemain, on met ce sirop dans une bassine, on le renforce avec du sucre et on lui donne un bouillon ; Lorsqu’il marque U», ou le laisse refroidir et on le verse sur les oranges. On continue la même opération pendant

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quatre jours, en augmentant chaque fois la cuisson du sirop de 40 et en le versant toujours froid sur les quartiers d’orange. Le dernier jour, le sirop doit atteindre 30° au moins ; on y met les fruits avec un bâton de vanille ; on laisse le tout frémir un instant à l’angle du fourneau et on verse les oranges dans des bocaux. Pour la dernière façon, on fera bien de remplacer par du sirop nouveau le sirop qui a jusque-là servi à confire les fruits, procédé un peu plus coûteux, mais qui a produit de meilleurs résultats. On fait fréquemment confire les oranges entières, ou bien encore on fait confire le zeste en enlevant la pulpe intérieure.

Quartiers d’orange glacés. Après avoir pelé et divisé avec soin de belles et bonnes oranges, on les laisse sécher à l’étuve très-douce ou au soleil, pendant quelques heures, sur un tamis ; puis on pique chaque quartier à la pointe d’une brochette, de manière à ne traverser que la peau du cœur de Vorauge sans endommager la chair ; au fur et k mesure de cette sorte d’embroehement, on plonge chaque quartier dans du sirop bouillant. Les brochettes doivent être introduites dans les trous d’une grille ou passoire inclinée de telle sorte que le sirop surabondant s’égoutte sur une plaque ou une table. Quand le sirop est refroidi à demi et durci, on aplatit la goutte qui fait pointe en dessous du quartier, en appuyant celui-ci sur la table. Les quartiers sont glacés. Il faut avoir soin, pour bien réussir, d’employer toujours le sirop h. l’état bouillant ; seulement, il est à craindre que le sucre longtemps chauffé ne prenne une teinte jaunâtre dans le chaudron ; il faut donc exécuter le travail excessivement vite et il est nécessaire d’être deux personnes, l’une trempant les quartiers dans le sirop bouillant, et l’autre recevant les brochettes pour les placer convenablement dans les trous de la grille ou de la passoire.

Avec les oranges, on fait en outre d’excellentes glaces ; avec leur pulpe, on prépare une très-bonne marmelade ; on les confit k l’eau-de-vie ; enfin on emploie les écorces à divers usages.

L’écorce fraîche entre dans la composition de certaines liqueurs de table, notamment du curaçao ; les confiseurs préfèrent celle du cédrat pour les confitures sèches, parce qu’elle est moins épaisse et moins ainère ; l’écorce d’orange, soumise à une dessiccation bien ménagée, fait partie des substances aromatiques qui servent à composer les eaux alcooliques de mélisse et de Cologne. Elle entre aussi dans la composition des poudres cordiales, stomachiques et vermifuges, officinales ou magistrales.

L’essence de Portugal est une huile volatile d’écorce d’oranges amères, obtenue par distillation ou par expression ; ce dernier procédé, produisant l’huile la plus suave, mérite seul d’être indiqué : il consiste k râper le zeste et à l’exprimer entre deux morceaux de glace. L’huile recueillie est décantée après quelque temps de repos et conservée dans des flacons. Elle est de couleur jaune, d’odeur suave ; elle se solidifie un peu au-dessous de zéro. C’est l’eau qu’emploient les parfumeurs pour la composition de certaines eaux aromatiques, de pommades et de savons qui doivent sentir- l’orange.

L’écorce d’orange stimule puissamment le système organique. On l’emploie avec succès dans les maladies causées par la faiblesse et la débilité ; elle excite les tissus engourdis de l’estomac, rétablit les digestions et provoque le flux menstruel chez les filles chlorotiques et languissantes. On l’administre rarement seule ; on l’associe avec des toniques et des amers ; elle entrait autrefois, comme principal ingrédient, dans des élixirs renommés ; mais on a restreint l’usage de ces médicaments énergiques, parce que les huiles essentielles dont ils sont imprégnés adhèrent aux parois de l’estomac, les irritant, les disposent à l’inflamination ; on ne pouvait donc s’en servir qu’avec une extrême prudence. La partie succulente de 'orange est pour ainsi diro le remède de l’écorce ; tandis que celle-ci échauffe les entrailles et les excite vivement, la première, au contraire, les tempère, les humecte, les relâche et leur communique un sentiment de fraîcheur qui se répète sur tous les appareils organiques. Dans les affections inflammatoires, on fait sucer aux malades quelques tranches d’orange pour humecter et rafraîchir leur bouche ardente, desséchée par la fièvre.

Enfin ou fait avec l’écorce d’orange diverses liqueurs ou ratafias don ton use beaucoup dans les pays froids et brumeux, notamment en Hollande.

Oranges (l’amour des trois), par le comte Ch. Gozzi. V. TROIS.

ORANGE, ville de France (Vaucluse), ch.-l. d’arrond. et de 2 cant., à 30 kil. N. d’Avignon, par ao 7’ 57" de latit. et 2» 2S’ 15" de longit. E., au pied d’une colline, sur la Meyne ; pop. uggl., 6,290 hab.—pop. tôt., 10,004 hab. ; tribunal de lrc instance, collège communal ; bibliothèque publique. L’arrond. comprend 7 Cant., 48 coinm. et 72,160 hab. Orange fait un commerce assez considérable de vins, d’eaux-devie, de soie, de laines, de garance, de fruits, etc. Ses environs sont d une fertilité prodigieuse.

Cette ville, gracieuse, agréable et bien bâtie, contient quelques édifices remarquables.

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L’Arc de triomphe, situé au N. de la ville, estun bel édifice d’environ22 mètres de hauteur, sur 21 mètres de largeur et une profondeur de 8 mètres ; il est percé de trois arcades et soutenu par des colonnes corinthiennes. Ses quatre faces sont décorées de sculptures élégantes et variées, telles que : fleurs, fruits, cornes d’abondance, sirènes, vaisseaux, instruments de marine, trophées d’armes et de boucliers, etc. On y remarque aussi des gladiateurs, des captifs, une belle tête de Phœbus, des attributs religieux, des scènes de bataille admirablement exécutées. Ce monument, qui, sous le rapport du style, l’emporte sur tous ceux du même genre construits en France par les Romains, fut transformé en château fort par Raymond des Baux et très-mutilé. Les restaurations de MM. Caristie et Renaud lui o’nt rendu son aspect primitif. Les archéologues ne sont pas d’accord sur l’époque où il fut érigé. D’aprèsMaffei.il futélevé du tempsd’Adrien ; d’après Mérimée, du temps de Marc-Aurèle. Selon M. Artaud, on le bâtit en l’honneur d’Auguste et, selon M. Lenormant, en l’honneur de Germanicus, vainqueur de Sacrovir. L’ancien théâtre romain, qui domine toute la ville, a la forme d’un rectangle de 36 mètres de hauteur, sur une longueur de 103m,43 et 4 mètres d’épaisseur. • Par un hasard singulier, dit M. Vite !, la partie qui, dans cette sorte d’édifice, a le plus constamment souffert, qui n’apparaît en général qu’à fleur du sol, qui souvent même a complètement disparu, soit qu’elle fût sujette à plus de remaniements, soit que, dans certains cas on ne la construisît qu’en bois, la scène, remplacement occupé par les acteurs, le théâtre lui-même, à vrai dire, s’est ici conservée dans toute sa hauteur, depuis la base jusqu’au sommet. On peut trouver ailleurs des gradins en meilleur état ; la partie semi-circulaire destinée au publie, ce que nous appelons aujourd’hui la salle de spectacle proprement dite, n’est plus qu’un amas de ruines ; rien ne subsiste des étages supérieurs, et, si les premiers rangs n ont pas été détruits, c’est qu’ils sont assis sur le roc. La muraille, au contraire, contre laquelle la scène était adossée, et les constructions latérales qui la flanquaient de droite à gauche, ce que les anciens appelaient lepostsceniwnflçprosceniumetleparusceniwn, sont restés debout comme par miracle. La masse tout entière en subsiste, il n’y manque que les revêtements décoratifs. » Contrairement à ce que l’on observe dans les autres théâtres antiques, la scène du théâtre d’Orange était protégée par un toit contre les intempéries des saisons. À l’exception des galeries, le théâtre est tout construit en gros blocs d’un coquilUer grossier, sans ciment. 11 pouvait contenir, dit-on, 7,000 spectateurs. A côté du théâtre s’élevait le Cirque ou l’Hippodronm, dont il reste un par de mur, une porte triomphale et un portique extérieur. On estime que le cirque pouvait contenir environ 20,000 spectateurs.

Parmi les antiquités trouvées à Orange nous signalerons : une Minerve, un Gladiateur, un Mercure, de larges substructions recouvertes de peintures, ainsi qu’un taurobole et des mosaïques k dessins variés.

Les édifices les plus intéressants d’Orange sont : la cathédrale de Notre-Dame ; l’église Saint-Florent, qui renfermait autrefois les, tombeaux de plusieurs princes d’Orange ; l’église des Pères de Saint-Jean, remarquable par sa construction bizarre ; Jes fontaines ; la statue en marbre de Ruimbatid II, comte d’Orange, etc.

D’abord capitale des Caraves, Orange devait son nom d’Araitsio k sa position sur l’Arnis. L’an 105 av. J.-C, les Teutons y battirent les Romains sous les ordres de Manilius et Cepion. Du temps de Jules César, elle devint une importante colonie romaine. Les barbares s’en emparèrent et détruisirent la plus grande partie de ses édifices, à l’exception de son théâtre et de son arc de triomphe, dont nous venons déparier. Plus tard, Orange fit partie du royaume d’Austrasie et tomba au pouvoir des Sarrasins, auxquels Charlemagne la reprit pour l’ériger en comté. En 1282, devenue le chef-lieu d’une principauté, elle obtint la confirmation d’importants privilèges. Les guerres de religion y causèrent de grands débats. Lu ville, prise par les calvinistes en 1561, fut reprise l’année suivante par les catholiques, qui y.commirent d’affreux massacres et la brûlèrent. Maurice de Nassau, au moins autant que les barbares, contribua k la destruction d’une partie des monuments antiques d’Orange, dont les matériaux furent employés à l’édification d’une forteresse. Louis XIV, s’en étant emparé en 1660, ordonna qu’on rasât ses fortifications.

L’évêché d’Orange, établi au commencement du ive siècle, fut réuni k l’évêché de Saint-Paul-Trois-Châteaux du ix« au xi» siècle, puis rétabli. Il devint suffrugant d’Arles et fut définitivement supprimé en 1790. Deux conciles ont été tenus k Orange. Dans le premier, présidé par saint Hilaire d’Arles en 441, on publia 30 canons relatifs k la discipline de l’Église. Dans le second, réuni en 529 par saint Césaire, treize évêques y souscrivirent 25 articles touchant la grâce et le libre arbitre.


Orange (la prise d’), chanson de geste du xiiie siècle. C’est la VIIe branche du poème de Guillaume au Court nez. Guillaume, que l’on a laissé enfermé à Nîmes, dans la branche précédente, le Charroi de Nîmes, entend vanter par un chevalier la splendeur de la ville d’Orange et la beauté sans pareille de la jeune Orable. Il part avec l’intention d’enlever la belle et de l’épouser ; il pénètre dans Orange sous un déguisement. Malheureusement, il est reconnu et il va périr, lorsque la belle OrablE, qui l’adore, le sauve en livrant la ville aux chrétiens. Guillaume fait baptiser sa libératrice et l’épouse. La Bibliothèque nationale possède cinq manuscrits de cette chanson.


ORANGE (principauté d’), ancienne seigneurie enclavée dans le Comtat-Venaissin et tirant son nom de son chef-lieu. Elle fut fondée en 793 par Charlemagne et devint en peu de temps très-considérable. Ses places principales étaient : Orange, ch.-l., Courthezon et Causans. Cette principauté fut successivement possédée -par quatre maisons : 1» la maison de Giraud Adhémar, qui s’éteignit dans les mâles avec Ruimbaud IV en 1180 ; 2<> la maison des Baux, qui acquit la principauté par le mariage de Bertrand des Baux avec Tiburge, tante de Raimbaud IV, et s’éteignit en 1373 ; 3° la maison de Châlons, éteinte en 1530 avec Philibert de Châlons ; enfin 4" la maison de Nassau, qui en prit possession dans la personne de René de Nassau, neveu de Philibert de Châlons (1530). En 1673, Louis XIV confisqua la principauté d’Orange sur Guillaume-Henri de Nassau, qui devint roi d’Angleterre sous le nom de Guillaume III. Un arrêt du parlement de Paris en adjugea lo domaine utile au prince de Couti, héritier de la maison de Longueville, et le haut domaine au roi- Enfin, Louis XIV réunit la principauté au Dauphiné en 1714. En 1790, elle fut comprise dans lo département de Vaucluse. La maison de Nassau, qui règne en Hollande, donne actuellement encore le titre de prince d’Orange k l’héritier présomptif du trône.

OUANGE ou GAR1EP, un des principaux fleuves de l’Afrique méridionale. Il prend sa source en Cafrerie et est formé de deux branches qui sortent du Drakonsborg : le Gariep septentrional ou fleuve Jaune, et le Gnriep méridional ou fleuve Noir. Il coule du N.-E. au S.-O., traverse la Hottentotie, en baignant une région enveloppée de terrasses montagneuses, et va se perdre dans l’Atlantique par 28° 32’ de latit. S., après un cours d’environ 1,630 kilom. Ses affluents les plus importants sont : l’Alexander, le Matularin, la Ganuna ou Grande rivière des Poissons. Vers le milieu de son cours, il forma une cascade de 130 inèt. Les barques seules peuvent s’engager dans l’Orange, et encore ne peuvent-elles le remonter bien loin. Les hippopotames et les crocodiles abondent dans les eaux de ce fleuve, qui croît périodiquement comme le Nil et dont les bords sont couverts d’uno végétation active.

OUANGE (république du kleove), État libre, fondé dans l’intérieur de l’Afrique méridionale par les boers ou colons hollandais. Le fleuve Vaal le sépare a l’O. du pays des Betchuanas et au N. de la république de Transvaal ; au N.-E., il a pour limites, du côté de Natal, les monts Drakensberg, et, à l’E., il touche au pays des Bassoutos. Depuis le traité conclu le 3 avril 16GG avec Mojesoh, chef de cette peuplade, les limites de ce côté ont été considérablement reculées, en sorie que la république a aujourd’hui une superficie d’environ 14,260 kilom. carrés et une population sédentaire de 15,000 blancs et de 10,000 hommes de couleur. On rencontre, en outre, sur son territoire, des liorannas nomades et différentes tribus betchuanas, en sorte que la population totale peut être évaluée k 50,000 âmes. Le territoire, dont l’altitude est d’environ 1,500 mètres au-dessus du niveau de la mer, se compose en majeure partie de vastes plaines qui se détachent au N.-O. des monts Drakensberg et de leurs ramifications, les monts Witteberg, et qui sont souvent coupées par des collines escarpées, excepté du côté du N. où elles sont tout k fait plates. On ne rencontro d’arbres que sur le bord des cours d’eau. Ces. derniers appartiennent tous au bassin du fleuve Orange, car ce sont des affluants du Vaal, du Caledor et du Nu-Gariep. Le climat est fort sain pour les Européens ; l’hiver y est rigoureux et, en été, de violents orages alternent avec de longues sécheresses. On y trouve, k toute époque de l’année, des animaux sauvages en grand nombre, des antilopes surtout, ainsi que des lions ; mais la girafe, le rhinocéros et l’éléphant ne se rencontrent jamais au-dessous du Vaal. C’est surtout k l’élève du bétail que cette région semble le mieux appropriée. Les habitants possèdent environ 1 million de moutons, et la laine est le principal article de l’exportation ; puis viennent les bœufs, la corne, le cuir et les peaux d’antilope. Les céréales ne sont cultivées que dans une faible proportion, et la récolte ne suffit pas aux besoins de la consommation ; le surplus est tiré de la république de Transvaal, qui se trouve placée dans des condiiions agronomiques plus favorables. L’histoire de la république du fleuve Orange ne remonte qu’à un petit nombre d’années. Après la guerre des Uafres en 1835 et 1836, les boers hollandais, qui habitaient sur la frontière de la colonie du Cap, se trouvèrent en désaccord avec le gouvernement colonial et émigrèrent en foule vers le N. et l’E., au delk du Drakensberg, Les voilées se peuplèrent graduellement, ot les