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L’opinion publique naquit en France au milieu des orages de la Révolution. Etouffée de nouveau sous le premier Empire, elle reste à l'état latent dans les classes moyennes, qui ont hérité les premières des bienfaits de 1789. Elle se manifeste de nouveau à la fin de 1813 par la première protestation du Corps législatif, et plus vivement encore dans les Cent- Jours. Mais elle s'égare parce qu'elle ne s'inspire pas des vrais intérêts de la France. Il y a là deux courants distincts. Affolée de liberté, la bourgeoisie ne voit d'autres ennemis que le despotisme impérial. Les masses, qui, à défaut de lumières, n'ont que des instincts, ressentent plus vivement l'outrage fait à la dignité et à l'indépendance nationale. L' opinion bourgeoise se retranche dans la charte ; le sentiment populaire s'attache aux débris de Waterloo et les suit aux tords de la Loire ; et l'émigration triomphante trouve le moyen de les blesser tous les deux par une réaction furieuse autant que par des revendications insensées, comme si elle était assez puissante pour braver toutes les forces réunies de là Révolution. On sait-comment le défi a été relevé et comment l'ancien régime a été vaincu en 1830.

Sous la seconde Restauration commence le véritable règne de l'opinion publique. C'est une puissance nouvelle qui s'élève, qui s'affermit et qui ne relève que d'elle-même. Bien plus, elle interroge les vieux pouvoirs, les somme de produire leurs titres et s'arroge le droit de les contrôler. Son vrai nom, c'est la raison. Que proclame dans Ses vigoureuses argumentations le vieux Royer-Collard, le chef de l'école doctrinaire ? La souveraineté de la raison, L'opinion publique a pour siège deux Chambres législatives, où elle parle incessamment, par la voix de Benjamin Constant, de Voyer d'Argenson, de Royer-Collard, de Manuel et de cent autres prophètes dont le Constitutionnel et là Minerve répandent les oracles. L'esprit public se forme & ces brillantes leçons. Les chaires publiques, assiégées par une jeunesse ardente, sont autant de foyers de lumière qui éclairent la marche des générations nouvelles. Là, on n'invoque plus qu'une seule autorité : la conviction de la conscience, née du libre examen. Qui que vous soyez, pontife ou roi, vous êtes appelé sur ce terrain, et, pour gouverner désormais les consciences, vous êtes tenu, non-seulement d'avoir raison, mais de prouver que vous avez raison. Malheur à qui n'en appellera qu'à la force brutale, si préalablement il n'a mis l'opinion publique de son côté. Le gouvernement de la Restauration paraissait très-solide, comptant parmi ses chances de durée le besoin d'ordre qui1 s'empare invinciblement des sociétés après de longues commotions. Il n'avait contre lui que cette puissance invisible qui circule dans l'air sous la forme d'une phrase éloquente ou sur les ailes d'un refrain patriotique. Un ouragan l'a renversé, et cet ouragan n'était autre chose que l'opinion publique contrariée dans sa direction.

Nous avons depuis lors assisté à plus d'une révolution. Il en a coûté cher au vieux roi Louis-Philippe de n'avoir pas mieux apprécié que son prédécesseur la force de l'opinion publique. En pilote expérimenté, il avait cru pouvoir gouverner au plus près du vent, comme disent les marins, manœuvre dangereuse et féconde en naufrages. Que lui servait de s'être créé dans la Chambre élective des majorités artificielles , si les majorités elles-mêmes se trouvaient en minorité dans le pays ? Ne valait-il pas mieux composer avec l'opposition dans la Chambre que de la rencontrer dans la rue, appuyée par les manifestations non équivoques de l'opinion publique ? Jamais l'impuissance de la force matérielle contre la force morale n'avait été mieux démontrée que par les événements de 1848.

Le droit public qui a régi la France depuis cette époque a complètement changé les conditions gouvernementales. Le suffrage universel est devenu la consécration légale de la souveraineté de l'opinion publique. Nous n'avons pas à nous préoccuper ici de savoir si, pendant le régime du 2 décembre, l'opinion publique, restée en possession de son organe -naturel, le suffrage universel, a été faussée, escamotée. Mais l'épouvantable cata¬ strophe de Sedan ouvrit de nouvelles perspectives à ses manifestations. Un instant égarée au, moment de l'armistice et des élections générales (1871), elle se prononça bientôt dans les élections partielles avec une persistance significative pour l'établissement définitif de la République, forme naturelle de la souveraineté nationale. Une lutte s'établit entre la volonté du peuple et celle de ses élus de la première heure. On sait si les conflits de ce genre sont gros de dangers. L'histoire a plus d'une fois confirmé ce mot de Mme de Staël : « Malheur aux hommes d'Etat qui n'ont pas besoin de l'opinion publique ! Ce sont des courtisans ou des usurpateurs. » Puissions-nous n'avoir plus à renouveler la triste et douloureuse épreuve de cette vérité politique!

Opinions des philosophes, traité philosophique de Plutarque (ne siècle de l'ère moderne ; édité par D. Beck, Leipzig, 1787, in-8°). Tel qu'il est, ce traité est curieux et utile à consulter ; il dispense de longues recherches ceux qui voudraient prendre une teinture de

la philosophie antique sans recourir à l'étude directe des chefs de secte ; mais il est trop peu méthodique ; l'auteur, au lieu de faire successivement l'histoire des systèmes, les a amalgamés tous, sans les discuter, sans les éclairer, de sorte qu'il n'offre guère qu'une collection confuse d'opinions et d'avis. Quelques critiques se sont fondés là-dessus pour penser que ce traité n'est pas de Plutarque, mais une compilation faite d’après lui sur un de ses ouvrages perdus.

La philosophie, d'après l'auteur, se divise en trois parties : la physique, la morale et la logique'. La première s'occupe du monde et de ce qu'il contient ; la seconde nous indique les préceptes à suivre pour être vertueux ; la troisième, qu'on appelle aussi dialectique, prescrit les règles relatives au raisonnement. L'auteur suppose un entretien entre les chefs des différentes sectes philosophiques et leur fait résumer leurs opinions sur les di¬ vers points inclus1 dans ces trois divisions. Au sujet de la physique,' telle qu'il l'entend, c'est-à-dire de la cosmogonie, il commence, au moyen de deux questions d'un ordre tout différent, par partager les philosophes en deux grandes classes, les philosophes spéculatifs et les philosophes pratiques. Au cours de la discussion, chaque interlocuteur cite ; pour corroborer son avis, l'opinion de Platon, d'Aristote, d'Anaximandre, de Thaïes, d'Heraclite, d'Hippasus de Milet, d'Epicure, de Diagoras, d'Evhémère, de Pythagore, de Dioéarque, d'Heraclite, d'Empédocle, de Métro- doré, «te., sur les points en litige, c'est-à- dire Dieu, la nature, l'infini, l'immortalité de l'âme, la création, la matière.

Ce traité n'a de valeur que comme abrégé de la philosophie antique, Le fond en appartient à tous les philosophes de la Grèce. La forme reste à l'auteur, mais elle n'est pas excellente1. Il rapporte consciencieusement chaque opinion, si consciencieusement même qu'on ne peut deviner celle qu'il adopte. C'est un reproche plus qu'un éloge ; car enfin, à côté de l'exposition de systèmes, où serait bien aise d'en trouver l'examen ou tout au moins une conclusion qui fît connaître le propre avis de l'auteur.

Opinion (LES DANGERS DE L'),

drame de Laya. V. DANGERS DE L'OPINION (les).

Opinion nationale (L'),

journal politique quotidien, fondé le 1er septembre 1859 par M. Ad. Guéroult, qui en devint rédacteur en chef. Le journal parut d'abord au prix de francs pour Paris et de 48 francs pour la province, et, au bout d'un an, il tirait à exemplaires. Le succès de cette feuille permit, au bout d'un certain temps, à son administrateur d'en élever le prix au niveau de celui des autres journaux. M. Guéroult, écrivain d'un très-remarquable talent, avait fait de l'Opinion nationale, malgré ses attaches avec le prince Napoléon, un des organes du parti libéral, ce qui explique la, faveur rapide dont il jouit auprès du public. Ce qu'était le journal sous sa direction, M. Guéroult l'a dit lui-même en ces termes : « J'ai voulu fonder un organe qui fût moins un journal d'opposition qu'un journal d'avant-garde ; qui, sans agiter des questions interdites et sans perdre son temps à des coups d'épingle inoffensifs et à des insinuations inintelligibles, formulât nettement, directement, sans parti pris et sans arrière-pensée, les solutions actuellement possibles et cherchât à attirer le gouvernement dans ses voies. » L’Opinion nationale fit dé brillantes campagnes en faveur de la Pologne, de l'Italie, de l'instruction primaire, contre le pouvoir temporel des pupes, les-expéditions lointaines et ruineuses comme l'expédition du Mexique, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat, etc. Lors de la guerre de 1866 entre l'Autriche et la Prusse, le journal de M. Guéroult se prononça avec une telle vivacité en faveur de cette dernière puissance que les partisans de l'Autriche, par l'organe de M. de Kervéguen, accusèrent l'Opinion nationale et di¬ vers autres journaux d'avoir reçu de l'argent de la Prusse ; mais une enquête mit cette accusation à néant. L'Opinion, qui n'avait jamais fait une opposition systématique à l'Empire, se rallia, en 1869, à 1 idée chimérique de transformer l'Empire autoritaire en Empire libéral. Elle soutint en 1869 la candidature de M. Ollivier, abandonné comme un transfuge par tous les organes de l'opposition, et elle défendit la politique désastreuse de cet homme lorsqu'il fut arrivé au pouvoir. Parmi les rédacteurs attachés à ce journal depuis sa fon¬ dation jusqu'à cette époque, nous citerons MAI. Sauvestre, Bonneau, Vilbort, Mornand, Brainne, Chassin, Antony Meray, Uaraguel, et, pour la partie littéraire et scientifique, MM. Sarcey, Levallois, Castagnary, Azevedo, Champfleury, Malot, Babinet, Barrai, Tousse- nel, etc. Après la révolution du 4 septembre l'Opinion nationale se rallia complètement à la république et parut regretter, à maintes reprises, son aveuglement qui l'avait portée à défendre la politique plébiscitaire. Après la mort de1 M. Ad. Guéroult (juillet 1872), son fils Georges prit la direction du journal, qui continua à soutenir les idées d'une république modérée. Le 27 décembre 1873, l'Opinion na¬ tionale annonça qu'elle « cessait d'être l'organe d'une personnalité pour devenir l'organe d'un groupe politique, » représenté à l'Assemblée par la gauche républicaine. En conséquence, elle se transforma en société anonyme avec un comité de direction politique, composé

de trois députés, MM. Le Royer (du Rhône), Ch. Rolland (de Saone-et-Loire) et Rameau (de Seine-et-Oise). M. Georges Guéroult continua à être directeur du journal, dont les principaux rédacteurs furent alors MM. Al. TBonneau, Daléria, Jezierski, Courty, Blanc, Claretie, Ferdinand de Lasteyrie, JeanM.acé, Hippeau, Antony Meray, Barrai, Sylvestre, Legouvé, etc. Le 2l janvier 1874, par arrêté du préfet de police, .sur l'ordre du ministre de l'intérieur de Broglie, la vente sur la voie publique, la distribution et lé colportage de l'Opinion nationale ont été interdits.

Opinione (L’) [l'Opinion],

journal quotidien italien, fondé à Turin pour remplacer la Con- curdia, en même temps que paraissait // Di- ritlo (v. ce mot). Les modérés, les satisfaits se groupèrent autour de l'Opinione ; les radicaux, les impatients arborèrent leur drapeau sur 11 Diritto. « L'Opinione, disait en 1866 uri écrivain de la Eemie britannique, s'est maintenue inébranlable dans la pensée de mode1 ration qui lui a donné le jour. Ministérielle par tempérament, et presque sans intermittence, elle représente d'une, manière élevée l'esprit et les tendances de la bourgeoisie italienne. Imaginez quelque chose d analogue à notre- Journal des Débats, si parva licet. Ce n'est pas le journal le plus vaillamment écrit, mais c'est le plus solidement rédigé, en ce sens qu'il rie laisse passer aucun problème économique industriel ou commercial sans l'approfondir, L'Opinione est dirigée et en grande partie rédigée par M. Dîna, dont la plume nette et correcte traite avec autorité et expérience toutes les questions politiques à l'ordre du jour. Entouré d'adversaires qui le harcèlent sans cesse à cause de sa solidité et de sa fixité autour de ce qu'il considère comme une ancre de salut pour la nation italienne, c'est-à dire la monarchie constitutionnelle, et, par suite, le ministère qui a la confiance de la couronne, M. Diua a la riposte prompte et toujours courtoise. A. mon sens, AI. Dina est un des premiers journalistes de l'Italie. » Depuis 1856, l'Opinione & réduit son prix à 18 francs par un et à 5 centimes le numéro. C'est le journal italien le plus répandu à l'étranger. On y remarque les feuilletons dramatiques et musicaux signés d'Arcàïs. L'Opimone fut transférée de Turin à Florence, lorsque cette ville devint la capitale provisoire de l'Italie, et elle a continué d'y paraître depuis que le1 gouvernement s'est installé à Rome en 1871. . , .

OPINIONISTE s. m, (o-pi-ni-o-ni-ste — rad. opinion). Hist. relig. Membre d’une secte du xv" siècle qui ne reconnaissait pas le pape pour le vicaire du Christ, parce qu’il ne se conformait pas k la pauvreté recommandée dans l’Évangile.

OPIO, village et comm. de France (Alpes-Marit.ines), cant. de Bar, arrond. et k 7 kilom. de Grasse ; 479 hab. Ruines d’un ancien monastère.

OPIOLOGIE s. f. (o-pi-o-lo-jl — de opium, et du gr. logos, discours). Méd. Traité sur l’opium.

OPIOPHAGE s. m. (o-pi-o-fa-je — du gr. opion, opium ; phagd, je mange). Mangeur d’opium, celui qui l’ait un fréquent usage de l’opium.

OPIPTÈRE s. m. (o-pi-ptè-re — du gr. opisô, derrière ; pteron, aile). Moll. Genre de mollusques très-peu connu.

OPIQUE (Opica), nom donné anciennement à une grande partie de l’Italie du S. et du centre, et dont les habitants étaient appelés Opici, Opsci et, par abréviation, Osci. V. Osques.

OPIS s. m. (o-piss — nom mythol.). Moll. Genre de mollusques acéphales k coquille bivalve, intermédiaire entre les astartés et les cardites, et comprenant deux espèces fossiles, qui se trouvent dans les terrains ooiithiques.

OPIS, une des grandes déesses des Scythes, qui lui sacrifiaient des victimes humaines. Les Grecs en ont fait la Diane Taurique.

OPISTHIE s. m. (o-pi-siî). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des carabiques, tribu des élaphrides, —dont l’espèce type vit au Canada.

OPISTHO, préfixe qui signifie en arrière, et qui vient du grec opisthen, en arrière, que Delàtre rattache k une forme perdue du primitif sanscrit opa, le même que le grec apo, latin ub, gothique af, lithuanien «p, russe obu, o, particule marquant départ, éloignement. Cette forme perdue serait le sanscrit apaçchat, d’où paçcliat, après, qui a donné le latin post, dont l’a signification est la même. Eichholf rattache le sanscrit paçckat k la racine sanscrite paç, lier, tenir.

OPISTHOCOME s. m. (o-pi-sto-ko-medu prèf. opistho, et du gr. komè, chevelure). Ornith. Nom scientifique du genre hoazin.

OPISTHOCOMINÉ, ÉE adj. (o-pi-sto-komi-né

— rad, opislltocume). Ornith. Qui ressemble ou qui se rapporte à l’opisthocome.

— s. f. pi. Tribu d’oiseaux, de la famille des musophagiilées, ayant pour type le genre opisthocome. Syn. d’ophiophages.

OPISTHOCYPHOSE s. f. (o-pi-sto-si-fo-zodu pref. opistho, et du gr. kuphos, voûté), l’alhol. Bosse postérieure, cambrure anomale de l’épine dorsale eu arrière.

OPIS

OPISTHODOME s. m. (o-pi-slo-do-medu préf. opistho, et du gr. domos, maison). Archit. auc. Partie postérieure d’un temple.

— Antiq. gr. Lieu du temple de Minerve où était renfermé le trésor d’Athènes, et où l’on gardait les rôles des débiteurs publics.

— Encycl. L’opisthodome était, dans les temples de l’antiquité grecque, une partie distincte, comme e pronaos ou portique et ie naos ou sanctuaire. Ainsi que l’indique son nom, Yopisthodome était placé dans lu portion postérieure du temple, tandis que le naos était au milieu et que le pronaos s ouvrait sur la façade antérieure. Dans les temples prostyles ou tétrastyles, qui présentaient sur le devant un portique de quatre colonnes, mais qui n’offraient pas d’autres colonnes, ni sur les côtés, ni sur le derrière, il n’y avait pas à’opisthodome ; le naos s’étendait jusqu’au mur du fond, et c’était à ce mur que s’appuyait la statue de la divinité. Dans les temples amphiprostyles, le portique de quatre colonnes qui décorait la façade antérieure se trouvait exactement répète k la face postérieure. Ces temples comportaient un opisthodome, qui pouvait être de deux sortes : ou un simple portique, ou une grande pièce dont l’entrée était toujours sur le derrière de l’édifice, et où étaient renfermés les trésors du temple. On sait que ces trésors étaient quelquefois extrêmement riches, non-seulement en ornements et en objets propres au culte, mais aussi en autres objets précieux. Il existait de même un opisthodome dans le temple périptéral, c’est-a-dire entièrement entouré de colonnes, et dans le pseudopériptèral ; dans le temple diptéral, c’est-à-dire k deux rangs de colonnes, et dans le pseudodiptéral ; dans le temple décastyle ou hypaéthral. Le Parthénon, qui était un temple périptéral, avait un opisthodome dans lequel on conservait le trésor public d’Athènes.

Chez les Romains, Yopisthodome avait le nom de poslicum. Ce mot ne s’appliquait pas exclusivement aux temples ; il s’employait souvent pour désigner une chambre de derrière dans les maisons des simples particuliers. C’est ainsi qu’Horace a dit :

Atria servantem postico faite clienlem. « Echappe par la chambre de derrière au client qui assiège l’atrium. » En grec aussi, le mot opisthodome s’employait quelquefois, mais bien plus rarement, en parlant des simples maisons.

OPISTHOGASTRIQUE adj. f. (c-pi-stc-gastri-ke

— du préf. opislho, et du gr. gnsiér, estomac). Anat. Qui est situé derrière l’estomac : Artère opisthogastrîque.

OPISTHOGNATHE s. m. (o-pi-sto-ghna-te

— du préf. opistho, et du gr. gnathos, mâchoire). Ichthyol. Genre de poissons acanthoptérygiens, de la famille des gobioïdes, comprenant deux espèces qui habitent les mers de l’Inde et d’Amérique : Les opisthognathes diffèrent des blenmes par leurs maxillaires très-grands. (V. Meunier). Les moeurs et les habitudes des opisthognathes sont peu connues. (A. Guichenot.)

— Encycl. Les poissons de ce genre ont le corps allongé, comprimé, garni presque en entier de rayons simples, flexibles, comme chez la plupart des gobioïdes ; la tête grosse ; le museau court et obtus ; les mâchoires garnies de dents en râpe ; trois rayons aux ventrales, qui sont placées précisément sous les pectorales. Les opisthognathes sont voisins des blennies par leur organisation et leur forme générale ; mais ils s’en distinguent par leurs maxillaires très-grands et prolongés en arrière en une longue moustache plate ; d’où leur nom générique. Leurs mœurs et leurs habitudes sont peu connues ; on a sujet de présumer qu’elles ne s’éloignent pas beaucoup de celles des blennies. Ue genre comprend deux espèces : Yopistiiognathe de Sonnerat, qui habile l’océan Indien, et Yopistiiognathe de Cuvier, des mers d’Amérique.

OPISTHOGRAPHE adj. (o-pi-sto-gra-fedu préf. opistho, et du gr. graphe, j’écris). Diplomatiq. Qui est écrit au verso seulement ou au recto et au verso : Manuscrit opisthographjï. Feuillet opisthographe.

— Encycl. Les livres des anciens étaient de deux sortes : les livres en rouleaux (volumina) et les livres carrés (codices). Pour lire les volttmina, on les déroulait en général de gauche à droite ; l’écriture s’y trouvait divisée en petites colonnes perpendiculaires, et ces colonnes allaient de gauche k droite, en sorte que le lecteur, qui déroulait le volume, petit à petit, de la main droite, enroulait de la gauche ta partie déjà lue. On comprend que, dans ce système, il eût été très-incommode d’avoir Ue l’écriture k lire sur le derrière du rouleau ; ans^i était-il très-rare que cette sorte do livre fût opislhoijraphe, et Juvénal dit, pour se moquer d’une tragédie d’Oreste excessivement longue (i, 5) :

.... Summi plena jam marijina libri Seriplus et in terijo needum flniitts Orestes.

«Elle tenait jusqu’aux marges entières du livre et n’était pas> encore terminée au verso. 4 C’était si peu l’usage d’écrire sur les deux côtés des livres en rouleaux, que le derrière était onlinuircinuiH coloré avec du safran ou avec du cèdre. Dans les livres carres, ou codices, qui avaient une forme analogue k celle de nos livres, les feuillets étaient presque tou-