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Très-peu excédaient 200 tonneaux ; plusieurs étaient à peine de 50 à 60. Non content de ces révélations, qui soulevèrent l’esprit public en France contre l’esclavage, M. de Staël exposa un jour publiquement les fers, menottes, poucettes, carcans dont se servaient les négriers pour enchaîner leurs victimes ; il les avait rapportés de Nantes même, où la fabrication et la vente s’en faisaient au su de tout le monde. L’opinion frémit d’indignation et d’horreur. La voie des réformes était désormais ouverte ; à partir de ce jour, des révélations affreuses ne cessèrent de parvenir aux Chambres législatives. Tantôt on apprenait que 700 noirs avaient été trouvés à bord d’un navire enchaînés par le cou et par les jambes, dans un entre-pont où chacun d’eux, disent les relations authentiques, « avait moins d’espace qu’un homme mort n’en occupe dans le cercueil. » Les malheureux ne pouvaient ni demeurer debout, ni s’asseoir, ni se coucher ; pliés en deux sur eux-mêmes, c’est dans cette position accablante qu’ils devaient faire une traversée de 1,800 lieues, jetés les uns contre les autres par le roulis du bâtiment, meurtris et déchirés par leurs fers ; privés d’air et d’eau sous la zone torride, et en proie aux maladies les plus infectes et les plus répugnantes. Une autre fois, c’étaient 39 esclaves précipités à la mer, parce que, devenus aveugles, sans doute à force de mauvais traitements et de souffrances, ils n’étaient plus de vente ; il est vrai que les assurances, considérant ces esclaves comme une marchandise avariée, en remboursaient sans discussion aux négriers la valeur intégrale.

Nous trouvons à la date de 1824, une année par conséquent avant la courageuse croisade entreprise contre ces industriels en chair humaine par le baron de Staël, un épisode non moins authentique et plus horrible encore. Un navire négrier venait d’enlever sur la côte d’Afrique 14 nègres qu’il se proposait de transporter aux Antilles, lorsqu’un croiseur anglais lui donna la chasse. Pendant cette poursuite, dont l’issue ne pouvait être douteuse, vu les excellentes dispositions du bâtiment anglais, plusieurs barriques flottantes passèrent à côté du croiseur. Il y fit peu attention, supposant seulement que le négrier s’était débarrassé de tonnes d’eau qui alourdissaient sa course. Peu après l’abordage eut lieu, et l’équipage anglais envahit le pont de la Jeune-Estelle (c’était le nom du négrier). La surprise fut grande de n’y découvrir aucun esclave, mais tout à coup des gémissements s’étant échappés d’une barrique placée dans un coin, cette barrique fut ouverte et on y découvrit, presque expirantes, deux négresses d’environ quatorze ans. Les misérables trafiquants d’hommes n’avaient pas eu le temps d’anéantir la dernière trace de leur crime, en faisant suivre à cette barrique le chemin des autres, rencontrées par le croiseur anglais.

M. de Staël conserve l’éternel honneur d’avoir dénoncé à l’opinion de la France un trafic aussi ignoble ; mais c’est aux Anglais qu’il faut rendre grâce d’avoir poussé le premier cri d’alarme. Nous trouvons, en effet, dans le The Royal Gazette and Sierra-Leone Advertiser, numéro du 28 août 1824, l’article significatif qui suit : « Nous mettons sous les yeux de nos lecteurs la liste des bâtiments négriers abordés par les embarcations du vaisseau de Sa Majesté le Maidstone. Il est triste de penser que dans une seule croisière qui n’a duré que deux mois elles ont eu l’occasion de visiter 19 navires, tous engagés dans ce honteux trafic, et cela sans que nos braves marins aient eu la permission de les gêner dans cette indigne occupation. Dix de ces bâtiments étaient sous couleurs françaises ; ils appartenaient à des ports de France, et nous espérons que ce sera une nouvelle preuve, si de telles preuves étaient encore nécessaires, propre à convaincre le gouvernement de Sa Majesté très-chrétienne que le coupable commerce que nous avons eu si souvent l’occasion de dénoncer se pratique toujours sous la protection de son autorité, et même bien au delà des moyens de toute autre puissance ; le tout malgré l’opposition des lois prohibitives de la France. Voici donc la preuve la plus incontestable de l’inefficacité de ces lois ; soit qu’elles ne répondent pas à leur objet, soit que ceux qui sont chargés de les faire exécuter les pervertissent indignement. Tous ces navires étaient munis de papiers français, et l’objet de leur voyage avoué de la manière la plus ouverte, et pour ainsi dire avec orgueil, par quelques-uns des patrons, qui, lorsque nos officiers vinrent à bord, leur expliquèrent comment leurs victimes seraient rangées, quelle partie du vaisseau était destinée à chacune, quel nombre ils se proposaient d’en emporter, enfin tous les horribles détails de leur entreprise. Les faits ici parlent d’eux-mêmes, et si le gouvernement français ne s’entremet pas une fois enfin d’une manière plus décidée qu’il ne l’a fait encore, le monde devra penser, ce qui, nous le craignons hélas ! n’est que trop vrai, que cette grande nation éprouve quelque répugnance à abolir ce trafic odieux. »

Si, dans une croisière de deux mois, on découvre 19 vaisseaux négriers, quelle devait être la proportion dans une année entière ?

Un fait trop prouvé, c’est que les négriers devinrent plus cruels du jour où la traite fut prohibée. Les faits de sauvagerie rapportés plus haut sont, en effet, postérieurs à cette prohibition. Les négriers, qui ne considérèrent jamais les nègres entassés à fond de cale comme des créatures humaines, ne pouvaient hésiter, en cas de contravention, à échapper au châtiment, fût-ce au prix de la vie de leurs captifs. Au mois d’avril 1822, le lieutenant Wildenay fut expédié sur les côtes d’Afrique avec les embarcations de l’escadre commandée par sir Robert Wends ; il ne tarda pas à découvrir, à la hauteur de la ville de Bonny, deux goélettes et quatre bricks. C’étaient : l’Yeanam, goëlette espagnole de la Havane, de 306 tonneaux, ayant 330 esclaves à bord ; la Vinca, autre goëlette espagnole de la Havane, 180 tonneaux, 325 esclaves à bord ; la Petite-Betzy, brick français de Nantes, 184 tonneaux, 318 esclaves à bord ; l’Ursule, brigantin français de Saint-Pierre-Martinique, 100 tonneaux, 347 esclaves à bord ; le Théodore, brick français, qui n’avait pas encore eu le temps de faire sa cargaison. Après un combat opiniâtre, les vaisseaux négriers finirent par tomber au pouvoir des embarcations, mais pendant le combat un grand nombre d’esclaves sautèrent à la mer et furent dévorés par les requins. Quelques-uns périrent par des coups de feu. Voici l’épisode le plus significatif : la goélette la Vinca, lorsqu’elle fut prise, avait à bord une mèche allumée pendante sur le magasin à poudre, et placée en cet endroit par les marins de l’équipage, avant qu’ils se jetassent à la nage pour gagner la terre. Par bonheur, un matelot anglais aperçut cette mèche et l’éteignit. Le magasin de la Vinca’ contenait une énorme quantité de poudre, et une seule étincelle aurait fait sauter 325 malheureux esclaves. Les négriers manifestèrent, après l’action, le plus vif regret d’avoir vu déjouer ce plan, digne de l’antique barbarie. Ajoutons que les 325 esclaves furent trouvés enchaînés entre eux, non-seulement par les bras et les jambes, mais par le cou, et que plus de 150 périrent en dépit des soins dont ils furent l’objet, dans la traversée de Bonny à Sierra-Leone.

Quelques dernières citations achèveront de montrer la cruauté des négriers. Voici en quels termes un armateur de la Guadeloupe se bornait, vers la même époque, à mentionner un acte de sauvagerie digne de faire suite aux précédents : « La goélette la Louisa, capitaine Arnaud, est arrivée à l’anse de la Barque, quartier de Sainte-Anne-Guadeloupe, avec une cargaison de 200 nègres, restant d’une traite de 275 qu’elle avait à bord. Le bâtiment ne pouvant comporter un si grand nombre d’hommes, le surplus a été jeté vivant à la mer par le capitaine. »

Le journal de Sierra-Leone dit ailleurs : « Le Louis, commandé par un nommé Oiseau, en complétant sa cargaison d’esclaves dans le vieux Colebar, a entassé la totalité de ces malheureux dans l’entre-pont, et puis fermé les écoutilles pour la nuit. Lorsque le jour est venu, on a trouvé que 50 de ces pauvres victimes avaient expiré dans cette atmosphère étroite et empestée. Alors le commandant a ordonné froidement de jeter leurs corps dans la rivière, et s’est occupé immédiatement, à terre, de compléter son exécrable cargaison par des achats nouveaux de créatures humaines. »

Quelquefois les négriers sont plus économes de la vie de leurs tristes prisonniers, mais le moyen qu’ils ont trouvé de combattre l’asphyxie imminente jointe aux effets du mal du pays est encore un raffinement de cruauté. « Chaque jour, dit M. Alboize, ils font monter un certain nombre de nègres sur le pont ; ils les détachent de leurs fers, les entourent de sentinelles qui veillent sur eux le fusil à la main, et leur ordonnent de danser la danse favorite de leur pays. Sur le refus des nègres, les fouets retentissent ; on leur déchire le corps pour les forcer à danser. Les plus timides commencent ; les matelots les encouragent à coups de fouet, et bientôt la danse devient si vive et si animée qu’on a de la peine à la faire cesser. Ce spectacle est horrible à voir. Le nègre dansant malgré lui, entraîné malgré lui par l’habitude et le plaisir, poussant des hurlements d’horrible volupté qui se mêlent au bruit des fouets et du tam-tam, tandis que des hommes appuyés sur les bastingages sont là pour empêcher les noirs de se jeter à la mer ; tout cela est hideux, tout cela est affreux… Puis les nègres reprennent leurs chaînes et vont tristement dans leur cloaque, maudissant leur joie frénétique d’un moment et pleurant de rage d’y avoir succombé. »

Plus d’une fois les traitements indignes infligés par les négriers à leur cargaison de chair humaine ont été le point de départ de révoltes à bord. Nous en citerons un exemple. Un bâtiment négrier naviguait chargé de 100 esclaves, quand le commandant crut remarquer un projet de mutinerie, non encore complètement arrêté ; il fit saisir immédiatement celui qu’il supposait le chef, et le malheureux, amené sur le pont, martyrisé par l’équipage, fut finalement précipité à la mer. Mais cet exemple, loin de produire l’effet attendu, exaspéra les nègres, et, le soir venu, l’équipage fut assailli par les malheureux qui, bien qu’attachés deux par deux, se ruèrent sur les matelots. Ceux-ci n’eurent que le temps de se retrancher fortement et de se disposer à une défense en règle ; la lutte ne fut pas de longue durée. Les malheureux nègres, qui n’avaient pour armes que des morceaux de bois, furent bientôt épuisés de sang et de fatigue et mis hors de combat. Une fois réduits, on se hâta de les passer en revue, afin de voir et de préciser la perte que le négrier éprouvait. Le plus grand nombre étaient couverts de blessures : ceux-là auraient été estropiés ou auraient coûté plus de soins qu’ils n’auraient rapporté d’argent ; on s’en déchargea comme d’un fardeau inutile en leur ordonnant de se jeter à la mer. « Les nègres, dit le narrateur qui nous fournit cet épisode, obéirent avec une espèce de joie. Ceux qui n’avaient pas de parents sautèrent sur-le-champ à la mer ; ceux qui en avaient encore ne prirent que le temps de les embrasser et disparurent dans les flots. Il ne resta en tout que 90 esclaves, qui furent vendus aux Iles Barbades. »

Un dernier trait enfin, pour couronner ce martyrologe. Un brick anglais rencontra un jour un bâtiment négrier qui faisait eau depuis plusieurs jours ; le brick s’empresse de recueillir, non-seulement l’équipage, mais encore les nègres ; peu après le négrier s’abîme dans les flots. Les vents contraires viennent alors retarder la traversée, et bientôt les gens de l’équipage du brick murmurent, en calculant la quantité de vivres qui compose tout l’approvisionnement. Le capitaine, craignant une sédition, accueille les représentations de ses matelots ; séance tenante le sacrifice des nègres est décidé. Mais comment s’en défaire ? Les noyer ? Presque tous surnageraient et on aurait trop de peine à les achever. On les fit retirer sur le pont, on braqua sur eux deux canons chargés à mitraille et on en fit une épouvantable boucherie. Et le peuple qui se rendit coupable d’un pareil acte était le plus redoutable antagoniste, au point de vue humanitaire, de la traite des noirs et des négriers !

Nous pourrions multiplier les exemples. Rappelons seulement que les négriers, qui alimentaient principalement leur commerce sur les côtes d’Afrique, avaient là des courtiers, nègres eux-mêmes, étroitement liés à leurs intérêts. Plus d’une fois même un roi africain, à court de liste civile, a imposé extraordinairement son peuple d’un impôt d’un nouveau genre, consistant dans la livraison d’un certain nombre de ses sujets à un négrier de passage. Ces faits ont disparu, mais tout récemment, et grâce cette fois à la France et aux libres esprits de l’Amérique. En dépit des fortunes colossales acquises par certains négriers, ce mot est aujourd’hui tombé dans un mépris profond, et Victor Hugo voulant stigmatiser une dernière fois un de ses personnages des Misérables, l’horrible Thénardier, n’a pas mieux trouvé que cette conclusion, qui sera en même temps la nôtre : « La misère morale de Thénardier, le bourgeois manqué, était irrémédiable. Il fut en Amérique ce qu’il avait été en Europe… Avec l’argent de Marius, Thénardier se fit négrier. » V. traite des noirs.


NÉGRIER (François-Marie-Casimir), général français, né au Mans en 1788, tué à Paris le 25 juin 1848. Il s’engagea en 1805, assista à la bataille de Friedland (1807), fit la guerre d’Espagne et fut cinq fois blessé à Waterloo. Sous la Restauration, il resta au service, et reçut le titre de lieutenant-colonel en 1825. En 1836, il passa à l’armée d’Afrique avec le grade de maréchal de camp, gouverna l’Afrique par intérim en 1837, dirigea plusieurs expéditions et mérita, par sa valeur, le grade de lieutenant général (1841). Rappelé en France en 1842, il prit le commandement de la 16e division militaire, qu’il occupait encore lors de la révolution de Février (1848). Peu après, le département du Nord le nomma représentant à l’Assemblée constituante, où il fut élu questeur. Investi d’un commandement pendant l’insurrection de juin, il fut frappé d’une balle au front, à l’entrée du faubourg Saint-Antoine. Les habitants de Lille lui ont élevé une statue.


NÉGRIL s. m. (né-gri). Entom. Nom vulgaire du genre colaspis.


NÉGRILLON, ONNE s. (né-gri-llon, o-ne ; ll mll. — dimin. de nègre). Petit nègre, petite négresse : Les négrillons naissants sont d’une couleur blanche ou seulement jaunâtre ; peu à peu ils noircissent entièrement, dans l’espace de quelques semaines. (Virey.)

— Fam. Enfant barbouillé de noir. || Personne d’un teint très-brun : Il a épousé une vraie NÉGRILLONNE.

— s. m. Minér. Nom donné à une altération particulière de l’argent rouge ou du cuivre argentifère, par laquelle ces métaux se réduisent en une poudre noire.

— Ichthyol. Nom spécifique d’un holocentre.


NEGRIO s. m. (né-gri-o). Vitic. Variété de raisin doux, avec lequel on fait un vin d’Espagne.


NÉGRITE s. (né-gri-te — dimin. de nègre) Petit nègre, enfant nègre. || On dit plus ordinairement negrito au m. et negrita au f.

— s. f. Entom. Nom vulgaire d’un insecte qui ravage les plantations de pastel.


NÉGRO s. m. (né-gro — mot espagn. formé du lat. niger, noir). Hist. Sobriquet donné aux partisans des cortès en 1820.


NEGRO, cap à l’extrémité S. de la Guinée méridionale, dans le Benguela, pays des Mucuambundos, au N. de l’embouchure du Bambarougue, par 16° 1′ 10″ de latit. S. et 9° 33′ 45″ de longit. E.


NEGRO (rio), rivière de l’Amérique du Sud. Elle descend du versant occidental de la Cochilla-Grande de los Tapes, traverse la république de l’Uruguay du N.-E. au S.-O., et se jette dans l’Uruguay.


NEGRO (rio), rivière de l’Amérique du Sud, regardée comme la limite de la confédération de la Plata du côté de la Patagonie. Formée, sous 39° 40′ de latit. S. et 70° de longit. O., par la réunion du rio Sanguel et du Como-Leuvu, qui descendent du versant oriental des Andes, elle se dirige d’abord à l’E.-N.-E., puis au S.-E., et se jette dans l’Atlantique, par 41° de latit. S. et 65° 10′ de longit. O., après un cours d’environ 640 kilom.


NEGRO (rio), fleuve de l’Amérique du Sud. Il naît dans la Nouvelle-Grenade, vers 2° 30′ de latit. N. et 74° de longit. O., arrose cette république et celle de Venezuela, entre dans le Brésil, et, parvenu sous l’équateur, se dirige à l’E.-S-E. et va se jeter dans l’Amazone, par la rive gauche, à Rio-Negro, par 3° de latit. S. et 62° 33′ de longit E., après un cours de 1,300 kilom. Ses affluents principaux sont : à gauche, le Cassiquiare et le rio Branco, et, adroite, l’Ucayary et l’Unini. Cette rivière doit son nom à la couleur noirâtre de ses eaux, attribuée au fer qui doit s’y trouver en dissolution. Elle est large et navigable. Le fait important de la communication de cette rivière avec l’Orénoque par le Cassiquiare, longtemps mis en doute, a été enfin constaté par Humboldt, qui a passé de l’une à l’autre rivière par le Cassiquiare.


NEGRO ou NEGRI (Francesco), également appelé Negro Fosco, philologue italien, né à Venise vers 1450, mort vers 1510. Il fut professeur à Padoue et précepteur du cardinal Hippolyte d’Este. C’était un chaud partisan de l’astrologie. Outre des poésies latines et des opuscules, il a publié : Grammatica latina (Venise, 1480, in-4o) ; Opusculum scribendi epistolas (Venise, 1488), souvent réédité ; Regulæ elegantiarum (1498), etc.


NEGRO ou NEGRI (François), philologue et réformateur italien, né à Bassano en 1500, mort vers 1560. Il était bénédictin lorsque, ayant adopté les principes de la Réforme, il se rendit en Allemagne, se lia avec Zwinglo et assista à la diète d’Augsbourg (1530), où il fut un des plus ardents défenseurs de la célèbre profession de foi connue sous le nom de confession d’Augsbourg. Il mena ensuite une vie errante, habita l’Italie, Strasbourg, Genève, Chiavenna, où il fut maître d’école et où il termina sa vie. Dans ses dernières années, Negro devint partisan du socinianisme. Nous citerons parmi ses écrits : Rudimenta grammaticæ (Milan, 1541) ; Tragedia del libero arbitrio (Genève, 1546), allégorie dramatique, traduite en français sous le titre de la Tragédie du roi Franc Arbitre (1559) ; De Fanini Faventini ac dominici Bassanensis morte (1550), opuscule curieux.


NEGRO (Andalone DEL), astronome italien. V. Nero.


NÉGRO-FISH s. m. (né-gro-fich - de l’angl. negro, nègre ; fish, poisson). Ichthyol. Nom vulgaire d’un poisson du genre des persogues.


NÉGROÏDE adj. (né-gro-i-de — de nègre, et du gr. eidos, aspect). Qui tient de la race nègre : Leurs fréquentes alliances avec les races pélagiennes, sémitiques et négroïdes modifient le type primitif des Tatars. (J.-J. Marcel.)


NÉGRO-MALAIS, AISE s. (né-gro-ma-lè). Nègre de la Malaisie.

— Adjectiv. Qui appartient aux nègres de la Malaisie : Le type négro-malais.


NÉGROMANCIE s. f, (né-gro-man-si). V. NÉCROMANCIE.


NÉGROMANCIEN, IENNE s. m. (né-gro-man-siain, iè-ne). V. NÉCROMANCIEN.


NÉGROMANT s m. (né-gro-mun). V. NÉCROMANT.


NÉGRONE s. f. (né-gro-ne). Arboric. Variété de figue, petite, extérieurement d’un rouge brun, intérieurement d’un rouge vif, peu délicate au goût.

— Econ. rur. Maladie du ver à soie, qui lui donne une couleur noire.


NÉGROPHAGE s. m. (né-gro-fa-je — de nègre, et du gr. phago, je mange). Partisan outré de l’esclavage des nègres, ennemi de la race noire. || Peu usité.


NÉGROPHAGIE s. f. (né-gro-fa-ji — rad. négrophage). Système de ceux qui veulent que le nègre soit réduit en esclavage ; haine de la race noire. || Peu usité.


NÉGROPHILE s. (né-gro-fi-le — de nègre, et du gr. philos, ami). Ami des nègres, partisan de l’abolition de l’esclavage des nègres : Le club des négrophiles, formé à Paris au commencement de la Révolution, avait provoqué la plupart des insurrections qui éclatèrent dans les colonies. (V. Hugo.)

— Adjectiv. Qui appartient aux négrophiles ou à leurs opinions : Association négrophile. Journaux négrophiles.


NEGROS ou BOUGLAS, une des îles Philippines, au S. de Luçon, par 9° 5′ et 11° de latit. N. et 121° de longit. E. ; 270 kilom. sur 55 ;