Page:Larousse - Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - Tome 11, part. 3, Napp-Oct.djvu/70

Cette page n’a pas encore été corrigée
Cette page n’a pas encore été corrigée

902

NÈGL

tio ; de negare, nier). Action de nier : Toute proposition contient affirmation ou mégation. (Acad.) Il y a du vrai dans toutes les erreurs, parce que toute mégation renferme une affirmation. (L’abbé Bautuin.) Ce gui distingue le protestantisme, c’est la mégation de toute autorité supérieure à ta raison individuelle. (OU.) Douter, c’est hésiter entre l’affirmation et la négation. (P. Janet.) Toute négation implique une affirmation préalable. (Proudh.)

— Esprit d’opposition contre ce qui est généralement cru : L’homme gui s’endort dans lindifférence de l(i vérité est vil, celui gui s’enorgueillit dans une négation cynique est insensé ou pervers, (G. Sand.)

■— Absence d’une qualité, fait qui en exclut un autre : On peut dire, d’une façon générale, que le froid est la négation de la vie. (F. Pijlon.) La liberté des cultes, c’est la négation de toute religion. (Colins.) Une assemblée souveraine est toujours une monstruosité ; c’est la négation du droit. (Colins.) L’erreur n’est que la négation d’une vérité connue. (La- menn.) Le communisme est la négation même de la société dans sa base. (Proudh.) Le droit divin est la négation du droit populaire. (IL de Gir.) Le suffrage restreint est la négation même au principe démocratique. (Vacherot.)

— Gramm. Mot qui sert à nier : En latin, deux négations valent une affirmation, il Vpir les notes sur les mots Ne, pas et point.

NÉGATIVEMENT artv. (né-gati-ve-manrad. négatif). D’une façon négutive, en niant : Bépondre négativement.

— Par l’absence de la chose opposée, non par l’existence de la chose elle-même : Les Français sont libres négativement. (P. Leroux.)

NÉGATIVITÉ s. f. (né-ga-ti-vi-té — rad. négatif). Physîq. État d’un corps qui mani feste les phénomènes de l’électricité négative.

NÉGATOIRE adj. (né-ga-toi-re — du lat. negaré, pier). Qui sert à nier, à refuser : Formule NÉGATOIRE.

— Jurispr. Action négataire, Action par laquelle on veut faire déclarer que la partie adverse n’a pa3 tel ou tel droit.

NÉGE s. m. (né-je). Nom donné par des voyageurs a certains prêtres séculiers du Japon.

— Navig. fluy. Nom du plus fort des chantiers d’un train’(Je bois, tl On dit aussi nage.

NEGELE1N (Joachim), érudit allemand, né à Nuremberg en 1G75, mort en 1749. Après avoir visité la Hollande et l’Angleterre, il remplit diverses fonctions pastorales et devint, en 1724, professeur d’éloquence et de Eoésie au collège de Sainte-Egide, à Nuremerg. Ses principaux ouvrages sont : Thésaurus uumismatum hodiernorum (Nuremberg, 1700-171O, in-fol.) ; Astorgia meretricia (Nuremberg, 1716) ; Ulysses litlerarius (1726) ; la Doctrine sur le ministère du prédicateur (1738).

NÉGEON s. m. (né-jon). Vitic. Variété de raisin de la Champagne.

NÉGHOBARRA s. m. (né-go-ba-ra). Ornith. Oiseau du genre héorotaire, famille des certhidées ou grimpereaux, qui habite la Nouvelle-Zélande, il On l’appelle aussi moqueur.

— Encycl. Le nèghobarra est un oiseau grimpeur, du genre héorotaire et de la famille des certhidées. Sa longueur totale est d’environ 0<n,15 ; par la taille et le volume, il ressemble assez à la grive ; son plumage est d’un vert olive en dessus, avec les pennes brunes bordées de vert, et d’un jaune blanchâtre en dessous ; il a une tache entre l’œil et le bec, qui est brunâtre ; la queue est fourchue et les pieds bleuâtres. Cet oiseau habite les lies de 1 Océanie et plus particulièrement la Nouvelle-Zélande. Son chant est très-varié et présente quelques apparences d’imitation, qui ont valu à cet oiseau le nom vulgaire de moqueur. Ses mœurs sont, du reste, très-peu connues.

NÉGINOTH s. m. (né-ji-nott). Mus. anc. Nom générique des instruments à cordes chez les Hébreux.

NÉGLIGÉ, ÉE (né-gli-jé) part, passé du v. Négliger. Traité avec peu de soin : Une affaire négligée. Des cultures négligées. Une mise négligée. Une éducation négligée. La menace d’un rhume négligé est, pour tes médecins, ce que le purgatoire est pour les prêtres, un Pérou. (Chamfort.) Les joncs ?ie se montrent dans les terres arables que lorsqu’elles sont soumises à une culture fort négligée. (M. de Dombasle.) Les parfuniB négligés se perdent dans les airs.

Dei.ille.

— Traité sans égards : Un hâte néglige par les maîtres de la maison. Elle s’est crue négligée et a écouté un autre amant.

— Exempt de recherche, exempt d’apprêt : jyme Scarron est aimable, belle, bonne et négligée : 0» cause fort bien avec elle. (Mme de Sév.) La vertu simple et négligée trouve peu d’adorateurs. (D’Agues.) Il y a des grâces négligées gui plaisent plus que des beautés régulières. (St-Evrem.)

— Mis, vêtu avec négligence : M. Corneille était assez grand et assez plein, l’air fort simple et fort commun, toujours néglige ef peu curieux de son extérieur. (Fonten.)

NEGL

— s. m. Ce qui est négligé, genre négligé, abandon : Le négligé sied à la tribune. (Oormen.) L’appareil de la dignité, l’éclat de la publicité avertissent l’âme de se roidir et l’aident à s, e posséder : le négligé de la familiarité, l’ombre de la domesticité l’invitent à se défendre et l’accoutument à s’oublier. (Moreau.)

— Vêtement d’homme ou de femme, que l’on met chez soi lorsqu’on n’est pas en toilette :

... Une belle emprunta avec adresse, D’un tendre négligé, la piquante mollesse.

MiRMONTEL.

Un simple négligé, par l’amour inventé, Relève innocemment l’éclat de la beauté,

Rochon de Cbabannes.

— Fig. Absence d’apprêt, de recherche, de fini : Un beau négligé plait souvent plus qu’une froide correction. (Acad.) Bien de plus aimable que l’esprit en négligé, (Ch. Lemesle.)

NÉGLIGEABLE adj. (né-gli-ja-ble — rad. négliger). Qui peut être négligé sans grand inconvénient : Ce soin n’est pas négligeable.

— Mathém. Que l’on peut négliger, supprimer en restant dans les limites de l’approximation que l’on a en vue : Un facteur est souvent négligeable quand il est très-voisin de l’unité. Dans un résultat exprimé en francs, les décima/es au delà de la deuxième sont généralement considérées comme négligeables.

NÉGLIGEAIENT s. m. (né-gli-je-man — rad. négliger). Action de négliger : Concluo7isnous qu’un ouvrage de peinture est fait par le hasard, quand on y remarque des ombres ou même quelque négligement de pinceau ? (Pén.) Il In us’.

NÉGLIGEMMENT adv. (né-gli-ja-manrad-négligent ). Avec négligence : Travailler

NÉGLIGEMMENT.

Ah ! la grâce se sent et ne s’explique pasl C’est cette fleur qu’on voit négligemment delore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore.

Delille.

— Avec un cerlain ton d’indifférence : Il répondit négligemment qu’il n’avait pas à s’en occuper.

NÉGLIGENCE s. f. (né-gli-jan-se — lat. négligentia ; de négligera, négliger)7-Défaut de soin, d’exactitude, d’application : Une extrême néglige>jce, Jl est d’une négligence impardonnable. Toute négligence peut être fatale à une petite fortune. (Condoreet.) C’est visiblement pour cacher la négligence de son instruction que Napoléon a rendu son écriture indéchiffrable. (Chateaub.) La familiarité est voisine de la négligence et choque dans un livre grave. (S. de Sacy.) j| Nonchalance : Elle dit les choses si languissamment et avec une telle négligence, qu’elle ne daigne pas former les paroles. (T. Ces Réaux.)

— Mise négligée : L’excès de la négligence étouffe la beauté. (Mme de Sév.) Une trop grande négligence comme une excessive parure, dans les vieillards, multiplie leurs rides et fait mieux voir leur caducité. (La Bruy.)

— Littér. et B.-arts. Faute résultant du défaut de soin : Les négligences du style. Ce Uure fourmille de négligences. Ce beau tableau est déparé par de graves négligences. On pardonne les négligences, mais non pas les solécismes. (Volt.) Il faut, dans la poésie élégiaque, de l’abandon sans négligence et du coloris sans fard. (Parny.) |J Manque d’apprêt, de recherche, petite faute, petit oubli, souvent volontaire, et ayant pour effet de déguiser l’effort du travail : Il échappe même quelquefois à Massillon, soit dans les expressions, soit dans les tours, soit dans la mélodie si touchante de son style, des négligences qu’çn peut appeler heureuses, parce qu’elles qphèvent de faire disparaître non-seulement l’empreinte, mais jusqu’au soupçon du travail. (D’Alemb.) Il y a des négligences arrangées et de la simplicité à prétention. (Favart.)

NÉGLIGENT, ENTE adj. (né-gli-jan, an-te

— lat. négligent ; de négligere, négliger). Qui a de la négligence, qui manque de soin : Ecolier négligent. Employés négligents. Tandis que les prophètes ont existé pour maintenir ta loi, le peuple a été négligent ; 7nais depuis qu’il n’y a plus eu de prophètes, le zèle a succédé. (Pasc.) Il Qui est fait avec négligence, qui eijt inspiré par la négligence : Une conduite négligente. Une administration négligente.

— Substantiv. Personne négligente : Vous n’êtes qu’un négligent.

NÉGLIGER v. a. ou tr. (né-gli-jé — lat. négligere, mot qui vient de nec, ni, ne, et de légère, prendre, cueillir. Prend un e après le g, devant les voyelles a, o : Il négligea, nous négligeons). Traiter avec peu de soin, omettre par négligence : Négliger ses affaires. Négliger ses devoirs. Négliger le soin de ses intérêts. Cet auteur néglige trop son style. Ce que l’on cherche on le trouve ; mais ce qu’on néglige nous échappe. (Sophocle.) L’air de fierté et de brutalité est l’air d’un homme qui s’estime beaucoup et qui néglige assez l’estime des autres. (Malebr.) S’attacher aux choses importantes n’est pas un motif pour négliger les détails. (La Rochef.) On soigné sa toilette par- vanité ; mais souvent on la néglige par orgueil. (Latena.) Il y a toujours, entre les extrêmes, un milieu que l’on néglige souvent aux dépens de la vérité. (Géruzez.) Négliger

NÉGO

le style, c’est ne pas aimer assez les idées qu’on veut faire adopter aux autres. (Béranger.)

Les bravades, enfin, sont des discours frivoles, Et qui songe aux effets néglige les paroles.

Corneille.

Un auteur n’est jamais parfait

Quand il néglige d’être aimable.

De Bernis.

Il Ne pas cultiver ? ne pas développer : Négliger les dispositions qu’on a reçues de la nature. Il Omettre par négligence, ne pas user de : Négliger de s’essuyer les pieds. Ne négliger aucun moyen de succès. Négliger une excellente occasion. L’homme glorieux ne néglige rien de ce qui peut étayer son orgueil ou flatter sa vanité ; on le reconnaît à la richesse ou à la recherche de ses ajustements. (Buff.) Tout est également frivole en ce monde ; mais il y a des inutilités qui passent pour solides, et ces inutilités-là ne sont pas à négliger. (Volt.) Consulter est un moyen de parler de soi qu’on/KÉGiAGS rarement. (Béranger.) Quand l’État noua confie une place importante, Rien n’est à négliger pour remplir son attente.

Desforges.

— Ne pas voir assez assidûment ou aussi souvent que l’exigeraient les relations sociales ou de famille : Négliger ses amis, il Laisser de côté, ne pas traiter avec assez d’égards ou de soins, ne pas s’occuper assez de : Négliger ses convives. Le Parisien néglige quelquefois sa femme et même ses enfants, mais il aime toujours beaucoup les hirondelles. (Deriége.)

On néglige aisément un homme qui néglige.

Corneille.

Il Ne pas aider, ne pas secourir : Tel soulage les misérables qui néglige sa famille. (La Bruy.)

— Manège. Négliger son corps, Prendre une mauvaise attitude a cheval.

— Mathém. Omettre dans le calcul, comme ne pouvant influer sensiblement sur le résultat : Dans les calculs d’approximation, on néglige les quantités extrêmement petites. (Acad.) Combien de calculs pèchent dans leur ensemble, parce qu’on n’a compté que les unités en négligeant les fractions ! (Legendre.)

Se négliger v. pr. Être, pouvoir être négligé : Il est des devoirs qui ne peuvent SE négliger, gui ne se négligent pas.

— N’avoir pas soin de sa personne, de sa mise : Dans l’âge où je suis, on se doit moins négliger que dans la fleur de l’âge. (Mme de Sév.) || Ne pas prendre soin de sa santé : Avec une telle maladie, il ne faut pas se négliger.

— S’occuper moins exactement de son devoir, de sa profession, de son travail : Cet écolier commence à se négliger.

Un nouveau maître vint ; ses gens se négligèrent.

Voltaire.

— Se voir, se visiter plus rarement, se refroidir dans les relations que l’on a ensemble : Des amis qui commencent à se négliger.

NEGO (Je nie), Formule de l’ancienne argumentation scolastique, que l’on emploie quelquefois sur le ton de la plaisanterie. V. distinguo, NEGO CONSEQUENTIAM.

NÉGOCE s. m. (né-go-se — lat. negotium. L’étymologie de nec otium, pas de loisir, n’est pas admissible. La racine sanscrite ghuih, échanger, en composition avec ni, préfixe, rendrait peut-être compte de negotium, si le th cérébral sanscrit provient d un i dental. La langue sanscrite nous fournit précisément une formation analogue pour un synonyme de negotium : de la racine , échanger, combinée avec le même préfixe ni, dérivent en effet nimêya, nimaya, vinimayçt, échange, commerce). Ensemble des opérations auxquelles se livre un commerçant : S’adonner au négoce. Le négoce est l’esprit de notre temps. (St-Marc Girard.) LaBanqueest lareine de l’industrie comme du négoce. (Proudh.)

— Fig. Industrie messéante, honteuse : Je fais plus de cas d’un bon vers que du négoce de la politique. (Volt.) Il Moyens que l’on prend pour faire réussir une chose, pour en tirer du profit : Si votre corps est une hostie qu’il faut immoler à Dieu, conservez-lui une hostie vivante ; si c’est un talent précieux qui doive profiter entre ses mains, mettez-le de bonne heure dans le négoce, (Boss.)

— Syn. Négoce, commerce, trafic. V* COMMERCE.

NÉGOCIABILITÉ s. f. (né-go-si-a-bi-li-té

— rad. négociable). Comm. Qualité de ce qui est négociable : La négociabilité d’un billet.

NÉGOCIABLE adj. (né-go-si-a-ble — rad. négocier). Comm. Qui peut être négocié -.Papier négociable. Effet négociable. Billet négociable.

NÉGOCIANT, ANTE s. (né-go-si-an, an-te

— rad. négocier). Celui qui négocie, qui fait le négoce, le commerce en grand : Un riche négociant. Un négociant en denrées coloniales. Les négociants ordinaires envoyaient à grands frais et à grands risques des étoffes dans 9Orient. Ces belles négociantes faisaient, sans risque, un trafic toujours renaissant de leurs attraits. (Volt.) Chaque citoyen peut et doit connaître son pays, le négociant seul connaît l’univers. (Mirab.) Il n’y a nulle part de négociants plus consommés que ceux de Boston. (Mich. Chev.) Il Le féminin est peu usité.

— Par ext, ; Personne qui se livre à un certain trafic : Voltaire et Beaumarchais ne

NEGO

sont que les chefs de file lie ces négociants d’idées qu’on appelle aujourd’hui des écrivains. (De Custine.)

— Pop. Homme très-riche : Être vêtu comme un négociant, h Négociant au petit crochet, Chiffonnier.

NÉQOCIANTISME s. m. (né-go-si-an-tisme

— rad. négociant). Esprit mercantile, égoïsme qui fait préférer les intérêts de son propre commerce à ceux de l’État ; s’est dit surtout pendant la Révolution.

NÉGOCIATE s. m. (né-go-si-a-te). Fr.-maçonn. Franc-maçon d’un rit particulier.

— Encycl. Le rit des négociâtes, ou des sublimes maîtres de l’univers lumineux, était un ordre maçonnique fondé en 17S0, en France, par le frère Grand, et qui s’appliquait à faire revivre l’école de Pytliagore. Cet ordre, aujourd’hui éteint, se composait de trois degrés ou grades, distingués entre eux par. un signe, par un attouchement et par une seule parole. L’initiation était précédée de la purification pur les quatre éléments et par des épreuves morales. L’admission n’avait lien qu’après que les mages s’étaient assurés des progrès du candidat dans les sciences. L’instruction des néophytes appartenait aux mages des ordres relatifs : elle 5’exerçait sur la physique, la géométrie, l’astronomie, considérées comme étant les sciences les plus utiles à l’humanité ; les patriarches étaient chargés, non-seulement du culte, mais encore des explications des emblèmes, oui ne devaient rappeler que l’Unité-Dieu et 1 immortalité de l’âme, la lumière et les ténèbres, etc.

NÉGOCIATEUR, TRICE s. (né-go-si-a-teur tri-se — rad. négocier). Celui, celle qui s’occupe de quelque négociation : La négociatrice d’un mariage. Les négociateurs d’un traité. Un habile négociateur sait parler ambigument et d’une manière enveloppée, afin de faire valoir ou de diminuer la force des mots, selon les occasions. (La Bruy.) C’est surtout comme négociateur que Mazarin a sa place assurée et véritablement hors d’atteinte. (SteBeuve.)

— l’acteur, chargé des affaires d’un négociant, n Vieux dans ce sens.

NÉGOCIATION s. f. (né-go-si-a-si-onrad. négocier). Art, action de négocier les grandes affaires, les affaires publiques : Saint Louis était appliqué, modéré, droit et ferme dans les négociations. (Fén.) L’esprit de conversation à développé chez les Français l’esprit plus sérieux des négociations politiques. (Mme de Staël.) Il Affaire qu’on négocie : Les grandes négociations ne doivent pas avoir un seulmoment d’intermission. (C«] de Richelieu.) Peu de négociations s’achèvent sans argent. (Volt.) Si on veut apporter des principes absolus dans une négociation, toute paix est impossible. (Thiers.)

— Action de négocier une affaire privée ; affaire privée qu’on négocie : La négociation d’un mariage.

— Comm. Trafic de papiers, d’effets de commerce, de valeurs de Bourse : La négociation d’une lettre de change, d’un billet à ordre. Les agents de change ont à peu près, en droit, sinon en fait, le monopole de toutes les négociations de la Bourse. (Proudh.)

NÉGOCIÉ, ÉE (né-go-si-é) part, passé du v. Négocier. Qui est en voie d’arrangement par négociation : Traité de paix négocié trèsactivement. Mariage négocié par des amis communs.

— Comm. Mis dans le commerce, passé de main en main : Lettre de change négociée. Billets négociés.

NÉGOCIER v. n. ou intr. (rré-go-si-.é — lat. negotiari ; de negotium, affaire. Prend deux i de suite aux fîeux prem. pers. pi. de l’imu. de l’ind, et du prés, du Subj. : Nous négociions, que vous négociiez). Faire négoce, faire trafic : Il s’est mis depuis peu à négocier dans le Levant. (Acad.)

— Traiter, discuter pour arriver à un accord : Négocier pour Iq paix. Le mariage n’est pas décidé, on négocie encore.

— Faire un acte purement commercial ; ne se préoccuper, dans une affaire, que des intérêts d’argent : Epouser une femme pour son bien, ce n’est pas se marier, c’est négocier. (St-Evrem.)

— v. a. ou tr. Traiter, chercher à arranger par des discussions contradictoires : Négocier un traité de commerce, une ligue offensive et défensive. Négocier un mariage, une vente.

— Passer à un tiers, en parlant d’un effet de commerce : Négocier une lettre de change, un billet à ordre.

— Fig. Trafiquer, chercher à tirer profit de : La vraie modestie recueille naïvement les avantages inhérents à sa nature, mais elle ne les négocie pas comme une affaire d’intérêt. (Théry.)

Se négocier v. pr. Être négocié : Le papier sur Londres &e négocie au pair. (Acad.)

NÉGOCIEUX, EUSE adj. (né-go-si-eu, eu-ze

— rad. négocier). Qui demande de l’adresse, de la présence d’esprit : Chose négocieusk et soucieuse. (Montaigne.) il Vieux mot.

NEGO CONSEQUENTIAM (Je nie la conséquence), Formule de l’argumentation scolastique. L’emploi en est le plus souvent plaisant. Angélique dit de Thomas Diafoirus que,