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1226 OCTO OCTO OCTR OCTR

OCTODUODÉCIMAL, ALE adj. (o-kto-duo-dé-si-mal, a-le — du préf. octo, et de duodécimal). Miner. Qui a vingt faces, formant deux séries, l’une de huit, l’autre de douze.

OCTODURUM ou OCTODURUS, ville de lu Gaule, uujourd’hui Alarligny. Elle était la capitale des Véragres. C’est près de cette ville qu’eut lieu le massacre de la légion Thébuine. il Ville d’Hispanie, aujourd’hui Toro.

OCTOÈQUE s. m. (o-kto-è-ke — du gr. oktô, huit ; échos, son). Liturg. Livre dont se servent les Grecs, et qui contient des prières rangées selon le ton dans lequel elles doivent être chantées : Z’octoèquk se compose de huit parties pour les huit tons admis dans le chant de l’Église grecque. (Complém. de l’Acad.)

OCTOFASCIÉ, ÉE adj. (o-kto-fass-siédu préf. octo, et de fasciê). Entom. Qui olfre huit bandes colorées.

OCTOFIDE adj. (o-kto-fi-de — du lat. octo, huit ; findo, je divisç). Bot. Qui est découpé en huit parties.

OCTOFORE adj. (o-kto-fo-re — du lat. octo, huit ; foramen, trou). Hist, nat. Qui a huit trous.

OCTOGAME s. m. (o-kto-ga-me — du gr. oktô, huit ; garnos, noce). Dr. canon. Celui qui a été marié huit fois.

OCTOGÉNAIRE adj. (o-kto-jé-nè-re — lat. oclogi-narius ; de octogiuta, quatre-vingts). Qui a quatre-vingts ans : Vieillard octogénaire.

— Substantiv. Personne qui a quatre-vingts ans.

Un octogénaire plantait. « Passe encore de bâtir, mais planter à cet âge ! » Disaient trois jouvenceaux, enfanta du voisinage ; Assurément il radotait.

L Fontaine.

OCTOGESIMO adv. (o-kto-jé-zi-mo — mot lat. t’oruiè de actogesimus, quatre-vingtième ; de oefo, huit). Quatre-vingtièmement ; s’emploie lorsque l’on compte par primo, secundo, etc. On continue ensuite par oclogesimo primo, octogesimo secundo, etc.

OCTOGLOSSE s. m. (o-kto-glo-se — du gr. oktô, huit ; glâssa, langue). Entom. Genre d’insectes coléoptères pentamères, de la famille des malacodermes, tribu des dasylites, caractérisé surtout par une lèvre inférieure terminée par huit lobes allongés.

OCTOGONAL, ALE adj. (ok-to-go-nal, a-le — vad. octogone). Qui a huit angles : Figure octogonale, il Dont ! a base est un octogone : Pyramide octogonalk. Prismes octogonaux.

OCTOGONE adj. (o-kto-go-ne — du gr. oktô, huit ;  ; /o’; n’a, angle). Géom. Qui a huit angles : Figure octogone. Bâtiment octogone. il Dont la base a huit angles : Pyramide octogone. Tour octogone.

— s. m. Polygone qui a huit angles : Un octogone régulier. Tous les angles intérieurs d’un octogone quelconque valent, pris ensemble, 1, 080 degrés. (Biisson.)

— Fortif. Place d’armes qui a huit bastions.

— Hist. V. TETRADYSIUM.

— Encycl. Le côté de l’octogone régulier inscrit dans un cercle de rayon R est donné par la formule

dans laquelle a désignerait le côté du carré inscrit ; ce dernier étant égal à

il en résulte que le côté de l’octogone est

R V S — /Ë. L’apothème du même polygone est

RV/PT ; par conséquent sa surface est

4RIV :

/i

3^2

3

L’angle de l’octogone régulier est les-d’un

droit ; par conséquent, deux octogones réguliers égaux juxtaposés de manière a avoir un côté commun laissent entre eux un espace vide égal à un droit. Il en résulte qu’on peut carreler avec des octogones réguliers et des carrés.

OCTOGONIE s. f. (o-kto-go-nî — du gr. oktô, huit ; gânia, angle). Bot. Syn. de simo-

C111L1Î.

OCTOGONOTE s. m. {okto-go-no-tecontract. de octogone, et de nôtos, dos). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des cycliques, tribu des alticites, comprenant une douzaine d’espèces qui habitent l’Amérique.

OCTOGYNE adj. (o-kto-ji-ne — du gr. oktô. huit ; gunê, femelle). Bot. Qui a huit pistils ou organes femelles.

OCTOGYNIE s. f. (o-kto-ji-nt — rad. octogyne). Bot. Ordre du système sexuel de Linné, comprenant les genres dans lesquels la Heur a huit pistils.

OCTOGYNIQUE adj. {o-kfo-ji-ni-ke — rad. octcyyuie). Bot. Qui appartient à l’octogynie : Végétaux octogyniques.


OCTOLÉPIDE adj. (o-kto-Ié-pi-dè — du gr. oktô, huit ; lepis, écaille). Hist. nat. Qui porte huit écailles ; qui est formé de huit écailles.

OCTOLOBÉ, ÉE adj. (o-kto-lo-bé — du préf. octo. et de lobé). Bot. Qui est partagé en huit lobes.

OCTOMACULÉ, ÉE adj. (o-kto-ma-ku— ! édu préf. octo, et de maculé). Hist. nat. Qui est marqué de huit taches.

OCTOMAGE s. m. (o-kto-ma-je — bas lat, octomagium ; de oefo, huit). Ane. eout. Redevance d’un huitième.

OCTOMÉRIE s. f. (o-kto-mé-rî — du gr. oktô, huit ; meris, partie). Bot. Genre de plantes, de la famille des orchidées, tribu des pleurothallêes, comprenant des espèces qui croissent dans l’Amérique tropicale.

OCTONAIRE adj. (o-kto-nè-re — lat. octonarius ; de octo, huit). Hist. rom, Soldat de la huitième légion.

— Prosod. lat. Vers octonaire, Vers composé de huit pieds.

— Encycl. Prosod. Deux sortes de vers employés par les Latins portaient le nom à’octonaire  ; le vers ïambique tétramètre et le vers trochaïque tétramètre. Ils avaient huit pieds, comme l’indique leur nom (octo, huit, d’où octon-arius), et passent pour les plus longs des vers usités. Piïscien, il est vrai, parle d’ïambiques pentamètres et hexamètres, mais il D’en donne pas d’exemples.

Des deux sortes d’octonaire, l’ïambique tétramètre est celui dont l’usage fut le plus fréquent. On le trouve dans Tes fragments des anciens tragiques latins. Cicéron, dans ses Tusculanes, cite les suivants : O Pa-1 trocles, | ad vos | adveni— ens, au- | xilium (et 1 vestras manus Peto | priusquam op- | petam ] malam | peslcm, | dallant kos- f tili | manu. Les comiques latins ont employé ce vers ; on en trouve de nombreux exemples d’ans Plaute et Térence. Il peut être asynartète, c’est-à-dire que le milieu peut ressembler à une fin de vers et en avoir tous les privilèges. Ainsi, chez Plaute :

0 Troja, o patria, o Pergamum ! | 0 Priame, periisti,

(senex ! L’autre genre de versoctowtre, le trochaïque tétramètre, a été de même usité par les anciens tragiques et par les comiques latins. En voici un exemple :

force jam, ca— mœna, | vati ; | parce jamsa- | cro.

(furori. L’origine des octonaires remonte à la versification grecque ; mais il no parait pas en rester d’exemple dans ce qui nous est parvenu des poètes de la Grèce.

OCTONÉ, ÉE adj. (o-kto-né — lat. octonus ; de octo, huit). Hist. nat. Qui est disposé huit par huit : Les feuilles de l’aspérule odorante

sont OCTONÉIÎS.

OCTONÈME adj. (o-kto-nè-me — du groktô, huit ; nêma, fil). Zool, Qui a huit filaments, huit bras ou huit tentacules.

OCTONERVÉ, ÉE adj. (o-kto-nèr-vé — du préf. oc*a, et de nervé). Bot. Qui a huit nervures.

OCTONOCULÉ, ÉE adj. (o-kto-no-ku-léde octane, et du lat. oculus, œil). Zool. Qui a huit yeux.

OCTONVILLE (Raoul d’), gentilhomme normand, assassin du duc d’Orléans, né près de Granville (Manche), mort après 1112. Attaché d’abord comme officier à l’écurie du roi Charles VI, il entra ensuite dans les finances et devint successivement garde de l’épargne (1396), conseiller général pour les aides de la guerre, conseiller supérieur des finances (1397), gouverneur général des finances en Languedoc et en Guyenne (1398). L’année suivante, la reine, toujours à court d’argent, lui réclama une somme de 7, 000 livres, qu’il refusa en déclarant qu’il ne l’avait point reçue. Irritée de ce refus, la reine le poursuivit devant le parlement comme coupable de malversation et le duc d’Orléans le destitua de sa charge (1401). Raoul d’Octonville, jusqu’alors fort attaché à ce dernier, conçut contre le duc un vif ressentiment et trouva un appui dans le duc de Bourgogne, qui enjoignit aux gens des comptes de le reconnaître comme trésorier du roi. Mais le duc d’Orléans le destitua de cette charge et confisqua ses biens. D’après le chroniqueur Wavrin de Forestel, le duc d’Orléans entretenait des relations coupables avec la femme de Raoul d’Octonville. Ce dernier en fut vraisemblablement instruit et ce nouveau grief contribua peut-être à lui faire prendre la résolution de tuer le duc, ce qu’il fit, du reste, à l’instigation de Jean sans Peur, duc de Bourgogne. Ayant réuni seize sicaires, il guetta le duc d’Orléans dans la Vieille rue du Temple et donna le signal de l’assassinat (23 novembre 1407). Le meurtre accompli, il se réfugia dans l’hôtel du duc de Bourgogne, qu’il suivit en Flandre, reçut de lui plusieurs gratifications importantes, devint son conseiller et son écuyer et cessa, à partir de 1412, de figurer sur les états de la maison ducale, ce qui fait supposer qu’il mourut vers cette époque.

OCTOPENNÉ, ÉE adj. (o-kto-pènn-né — du préf. octo, et de penne). Ornith. Qui a huit pennes à la queue.


OCTOPÉTALE adj. (o-kto-pé-ta-le — du préf. octo, et de pétale). Bot. Qui a huit pétales : Corolle octopétalk. il On dit aussi OC-TOPÉTALK, ÉE.

OCTOPHORE s. m. (o-kto-fo-re — du gr. oktô, huit ; phoros, qui porte). Antiq. rom. Litière qui était portée par huit esclaves.

OCTOPHYLLE adj. (o-kto fi-le — du gr. oktô, huit ; phullon, feuille). Bot, Qui est composé de huit folioles : Feuille octophyixe,

— Ane. liturg. Bannière divisée en huit flammes ou languettes.

OCTOPODE adj. (o-kto-po-de — du gr. oktô, huit ; pous, podos, pied). Zool. Qui a huit pieds ou tentacules.

— s. m. pi. Moll. Famille de mollusques céphalopodes, comprenant les genres munis de huit tentacules, tels que les poulpes, les élédons, les philonexes et les argonautes.

OCTOPONCTUÉ, ÉE adj. (o-kto-pon-ktu-é — du préf. octo, et de ponctué). Entom. Qui est marqué de huits points colorés.

OCTOPTÉRYX s. m. (o-kto-pté-riks — du gr. oktô, huit ; pterux, aile). Ornith. Syn. cI’ani ou crotophage et de guira.

OCTOPUS s. m. (o-kto-puss — dugr. oktô, huit ; pous, pied). Moll. Nom Scientifique du genre poulpe.

OCTORADIÉ, ÉE adj.. (o-kto-ra-di-é — du lat. octo, huit ; radius, rayon). Qui a huit rayons.

OCTOSÉPALE adj. (o-kto-sé-pa-le — du lat. octo, huit, et de sépale). Bot. Qui a huit sépales : Calice octosépale.

OCTOSÉTACÉ, ÉE adj. (o-kto-sé-ta-sédu lat. octo, huit ; seta, soie). Zool. Qui a huit soies.

OCTOSEXDÉCIMAL, ALE adj. (o-ltto-sèksdé-si-mul, a-le — du lat. octo, huit ; sexdecim, seize). Miner. Se dit d’un cristal qui a la forme d’un prisme à huit pans, terminé par des sommets à huit faces chacun.

OCTOSEXVIGÉSIMAL, ALE adj. (o-ktosèk-svi-jé-zi-mal, a-le — du lat. octo, huit ; sex, six ; vigesimus, vingtième). Miner. Se dit d’un cristal qui présente trente-quatre faces.

OCTOSPORE s. f. (o-kto-spo-re — du préf. octo, et de spore). Bot. Syn. de pézize, genre de champignons.

OCTOSTÉMON s. m. (o-kto-sté-monn— du gr. oktô, huit ; stémôn, filament, étamine). Bot. Syn. de tetrazygie.

OCTOSTÉMONE adj. (o-kto-sté-mo-nedu gr. oktô, huit ; stémôn, filament, étamine). Bot. Qui a huit étamines libres.

OCTOSTOME s. m. (o-kto-sto-me — du gr. okià, huit ; sioma, bouche). Helminth. Syn. d’ocTOBOTHRiK, genre de trémutodes.

OCTOSTYLE adj. (o-kto-sti-le). Arcbit.

V. OCTASTYLË.

— Hist. nat. Qui a huit styles ou huit appendices.

OCTOSYLLABE adj. (o-kto-sil-la-be — du préf. octo, et de syllabe). Gramm. Qui a huit syllabes : Mot octosyllabe. Vers octosyllabe.

OCTOTHILE s. m. {o-kto-ti-le — du gr. oktô, huit ; tliêlê, mamelon). Helminth. Syn. d’ocTOBOTHRiE, genre de vers trématodes.

OCTOTOME s. f. (o-kto-to-me — du gr. oktô, huit ; tome, section). Entom. Genre d’insectes coléoptères tétramères, de la famille des cycliques, tribu des cassidaires ou hispites, comprenant deux espèces qui habitent l’Amérique du Nord.

OCTOTONE s. m. (o-kto-to-ne — du gr. oktô, huit ; tonos, ton). Liturg. Syn. d’ocTok QUE.

OCTOTRIGÉSIMAL, ALE adj. (o-kto-tri-jéfci-mal, a-le — du pr. octo, et de trigésimal). Miner. Se dit d’un cristal qui a trente-huit faces.

OCTOUL (Étienne), astronome français, né à Rainatuelle, près de Fréjus, en 1589, mort en 1655. Il entra dans l’ordre des minimes d’Avignon et s’occupa principalement de mathématiques et d’astronomie. Octoul s’attacha à rechercher le jour de la création du monde, à déterminer en quel méridien et k quel degré du zodiaque se trouvait alors le soleil, et exposa ses recherches à ce sujet dans son ouvrage intitulé Inventa astronomica primx mundi epochs a priori constructs, etc. (Avignon, 1643, in-4o).

OCTOVALVE adj. (o-kto-val-ve — du préf. octo, et de valve). Bot. Qui a huit valves.

OCTOVIGÉSIMAL, ALE adj. (o-kto-vi-jé-zimal, a-le — du préf. octo, et de vigésimal). Miner. Se dit d un cristal qui a vingt-huit faces.

OCTOYAS (RIO DE), rivière de Buenos-Ayres, province de Salta ; elle se jette dans le Vermejo.

OCTRISE s. f. (o-ktri-ze). Ane. coût. Droit dû aux seigneurs pour acquêts, lods et ventes.

OCTROI s. m. (o-ktroi — rad. octroyer, d’où l’on a fait oclroy et octroi). Concession d’une grâce, d’une faveur : Lettres c/’octroi. i’octroi des lettres de noblesse appartient au prince. (Acad.)

^ OCTR

— Ane. coût. Subside extraordinaire ac* cordé par le peuple au souverain.

— Administr. Droits tque les villes lèvent sur certaines denrées qui entrent dans leur enceinte : Payer, percevoir (’octroi. L’impôt de /’octroi est inique en ses moyens, vexatoire et dispendieux en ses procédés de perception, (ïoussenel.) Les octrois ont une influence fâcheuse sur la nourriture du peuple. (Lévi.) /.’octroi est la cause principale des misères qui affligent les populations urbaines. (L. Faucher.) Il Administration qui perçoit ces droits : Être employé à /’octroi de Paris. Il Bureau où l’on perçoit ces droits : Aller faire une dé' claration à /’octroi, il Octroi de banlieue, Perception établie dans les banlieues, autour des grandes villes, dans le but de rendre la fraude plus difficile. 11 Octroi de navigation, Impôt qui se perçoit au profit de l’État, sur les matières transportées par les canaux et rivières navigables, il Octroi de mer, Taxe perçue sur les populations du littoral, au profit des communes. Il Octroi de bienfaisance, Droits perçus à l’entrée des villes, dont le produit est affecté à l’entretien des hôpitaux et autres établissements charitables.

— Encycl. Li’oclroi est de création ancienne. Ce mode d’impôt, ou tout au moins un mode d’impôt analogue, existait chez les Romains. En effet, on nommait portorium, dans un sens général, tout droit d’entrée ou de sortie des marchandises, ce qui représenterait aujourd’hui les douanes et les droits d’ociroi. C’était un véritable impôt indirect, perçu à l’aide d’un tarif et sans rôle nominatif. Le recouvrement en était confié, par voie d’adjudication, à des fermiers généraux qu’on appelait publicains (publicani). Le taux du tarif, iixé d’abord par les consuls, puis par les censeurs, était approuvé-par le sénat ; il indiquait les denrées soumises à la taxe et le droit afférent à chacune d’elles. Dans les premiers siècles de la puissance romaine, l’État seul pouvait établir des octrois. Sous l’empire, les villes furent autorisées à imiter l’Etat et à chercher dans les octrois les ressources nécessaires à leur entretien particulier. « L’historien Vopiscus, écrivant, dit M. Humbert, la vie d’Aurélius, dont le règne s’étendit de 270 k 275 de J.-C, nous apprend que la caisse de la ville de Rome était alors administrée par le sénat, ainsi descendu à la modeste fonction de conseil municipal do Rome. Or, parmi les ressources de cette caisse, on doit compter en première ligne les produits d’un droit d’oerroï sur certaines marchandises. Peut-être l’enceinte continue, étendue et réparée par Aurélien, servit-elle à former la ligne d’octroi. Mais antérieurement déjà, sous Marc-Aurèle, une inscription très-curieuse signale l’existence de certaines limites dans l’intervalle desquellesles marchandises étaient placées en entrepôt et pouvaient entrer dans Romo et en sortir sans avoir à acquitter une deuxième fois les droits d’entrée. Elles payaient seulement un droit de place et de vente. » Le portorium était soumis au système des adjudications h des fermiers généraux, et un grand nombre de municipes semblent aussi avoir affermé, à cette époque, la perception de leurs revenus indirects de toute nature et notamment de leurs octrois.

Les formes de la perception du droit de portorium offraient une certaine analogie avec les procédés appliqués de nos jours. On devait, avant d’entrer, déclarer les objets dont on était porteur et énoncés au tarif. Le défaut de cette déclaration, volontaire ou involontaire, constituait un délit et entraînait certaines peines et dans tous les cas la confiscation de la marchandise non déclarée.

De nos jours, l’oc/roï existe dans quelques pays de l’Europe, notamment en France, en Hollande, en Espagne, en Portugal et en Prusse. Il fonctionnait récemment encore en Belgique, mais il a été supprimé à la suite des abus qu’il entraînait avec lui. Il n’existe point ù’octroi en Angleterre.

En France, où ce mode d’impôt est considéré par nos financiers officiels, grands admirateurs des taxes sur la consommation, comme impossible à remplacer, un grand nombre de villes et communes ont des octrois. C’est en 1323 que furent établis pour la première fois en France les octrois ; ils furent, à cette date, considérés comme provisoires et perçus au profit exclusif du trésor royal. Ils disparurent quelques années après leur premier établissement, pour reparaître presque aussitôt.

La première ville qui obtint i’autorisation de percevoir à son profit les droits d’octroi fut Coinpiègne ; mais elle ne put jouir de cette faveur qu’à la condition de verser au trésor royal le quart des sommes perçues. Depuis l’époque de cette concession (1352), le pouvoir royal n’accorda aux villes le droit d’établir l’octroi qu’à la condition qu’elles verseraient dans sa caisse une portion déterminée de l’impôt perçu, ou une somme une fois donnée. »

« Par une déclaration de 1647, il fut enjoint que tous les produits des droits ù’octroi et autres que percevaient les villes et communautés fussent portés à l’épargne, avec permission toutefois de lever ces droits par doublement pour le compte des mêmes villes et communautés. Les événements ayant suspendu l’effet de cette déclaration, un édit de 16S3 la renouvela, avec cette différence seu-